To be or not to be ?

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That is the question …

Une problématique toute personnelle que l’actuel Ministre de l’immigration et de l’Identité Nationale (il fallait vraiment vouloir assumer la responsabilité d’un ministère portant cet intitulé) doit apparemment se poser dans son fort intérieur …
Car pour exister, du moins médiatiquement, il se donne un mal de chien, ou de ministre, cet homme, en multipliant les initiatives les plus diverses et en courant le moindre plateau télé … sans grand succès ma foi, et heureusement, car au niveau exemplarité …

Un de nos philosophes les plus fameux a écrit que l’identité est une trajectoire. Lorsque l’on voit la trajectoire fulgurante de ce Ministre, beaucoup se demandent jusqu’où s’arrêtera sur l’échiquier politique la dérive de celui qui donne de la politique une image aussi sulfureuse.
Comme quoi, parfois un homme est la proie de ses vérités …

Mais là n’est pas le problème. Le plus grave dans cette affaire est d’avoir mêler immigration et identité nationale au sein d’un même ministère. Une décision qui m’interpelle, me choque et me révulse. Il y a la question de l’immigration et il y a celle de l’identité, différentes par nature, elles méritent chacune des approches différenciées.
Si l’on se réfère à notre histoire contemporaine, les périodes où le politique a mêlé la question de l’identité et celle de l’immigration ne sont pas parmi les pages les plus glorieuses; pourtant, paradoxe, la France serait elle réellement la France, sans immigration ? 
Tous les Français, disait Braudel sont fils d’immigrés. La faute à l’histoire mais surtout à la Géographie qui a fait de notre pays un carrefour européen et méditerranéen …

Mener un débat sur l’identité nationale dans les préfectures à la demande du chef de l’état est une confusion des genres regrettable dont les  raisons politiciennes, à proximité immédiate des élections régionales, n’ont trompé personne. C’est pourquoi je ne me rendrais pas au débat organisé ce jour par le Sous Préfet.

Pourtant, cette problématique est centrale. Si la question identitaire est une interrogation majeure pour un individu, c’est une interpellation politique et philosophique essentielle pour une communauté. Y répondre collectivement nous éloigne de la fourmilière, et fait que l’homme est homme … Encore faut il mener sérieusement cette réflexion de fond. Ce débat exige profondeur, clarté et  sérénité. Il s’agit d’une quête identitaire qui transcende les  clivages politiques et peut se résumer en une phrase simple : que signifie aujourd’hui dans ce monde globalisé et éclaté dans lequel nous vivons  être français ?

Lors d’un interview l’historien Fernand Braudel a apporté une contribution lumineuse que je vous propose de lire ou relire … Une contribution parmi d’autres, car le sujet mérite que chacun s’y arrete, et apporte sa pierre à l’oeuvre collective, que l’on soit puissant ou non, « sachant » ou non …

 

 

L’identité française selon Fernand Braudel

 

mediterranee.jpgJe crois que le thème de l’identité française s’impose à tout le monde, qu’on soit de gauche, de droite ou du centre, de l’extrême gauche ou de l’extrême droite.
C’est un problème qui se pose à tous les Français. D’ailleurs, à chaque instant, la France vivante se retourne vers l’histoire et vers son passé pour avoir des renseignements sur elle-même. Renseignements qu’elle accepte ou qu’elle n’accepte pas, qu’elle transforme ou auxquels elle se résigne.

Mais, enfin, c’est une interrogation pour tout le monde.

II ne s’agit donc pas d’une identité de la France qui puisse être opposée à la droite ou à la gauche. Pour un historien, il y a une identité de la France à rechercher avec les erreurs et les succès possibles, mais en dehors de toute position politique partisane. Je ne veux pas qu’on s’amuse avec l’identité.

Vous me demandez s’il est possible d’en donner une définition. Oui, à condition qu’elle laisse place à toutes les interprétations, à toutes les interventions. Pour moi, l’identité de la France est incompréhensible si on ne la replace pas dans la suite des événements de son passé, car le passé intervient dans le présent, le « brûle ».

C’est justement cet accord du temps présent avec le temps passé qui représenterait pour moi l’identité parfaite, laquelle n’existe pas. Le passé, c’est une série d’expériences, de réalités bien antérieures à vous et moi, mais qui existeront encore dans dix, vingt, trente ans ou même beaucoup plus tard. Le problème pratique de l’identité dans la vie actuelle, c’est donc l’accord ou le désaccord avec des réalités profondes, le fait d’être attentif, ou pas, à ces réalités profondes et d’avoir ou non une politique qui en tient compte, essaie de modifier ce qui est modifiable, de conserver ce qui doit l’être. C’est une réflexion attentive sur ce qui existe au préalable. Construire l’identité française au gré des fantasmes, des opinions politiques, ça je suis tout à fait contre.

Le premier point important, décisif, c’est l’unité de la France. Comme on dit au temps de la Révolution, la République est « une et indivisible ». Et on devrait dire : la France une et indivisible. Or, de plus en plus, on dit, en contradiction avec cette constatation profonde : la France est divisible. C’est un jeu de mots, mais qui me semble dangereux. Parce que la France, ce sont des France différentes qui ont été cousues ensemble. Michelet disait : c’est la France française, c’est-à-dire la France autour de Paris, qui a fini par s’imposer aux différentes France qui, aujourd’hui, constituent l’espace de l’Hexagone.

La France a dépensé le meilleur de ses forces vives à se constituer comme une unité ; elle est en cela comparable à toutes les autres nations du monde. L’oeuvre de la royauté française est une oeuvre de longue haleine pour incorporer à la France des provinces qui pouvaient pencher de notre côté mais avaient aussi des raisons de ne pas désirer être incorporées au royaume. Même la Lorraine en 1766 n’est pas contente de devenir française. Et que dire alors des pays de la France méridionale : ils ont été amenés dans le giron français par la force et ensuite par l’habitude.

II y a donc dans l’identité de la France ce besoin de concentration, de centralisation, contre lequel il est dangereux d’agir. Ce qui vous suggère que je ne vois pas la décentralisation d’un oeil tout à fait favorable. Je ne la crois d’ailleurs pas facile. Je crois que le pouvoir central est tel que, à chaque instant, il peut ramener les régions qui seraient trop égoïstes, trop soucieuses d’elles-mêmes, dans le sens de l’intérêt général. Mais c’est un gros problème.

La seconde chose que je peux vous indiquer, c’est que, dans sa vie économique, de façon curieuse, depuis la première modernité, la France n’a pas su réaliser sa prospérité économique d’ensemble. Elle est toujours en retard, pour son industrialisation, son commerce. Cela pose un problème d’ordre général. Et d’actualité, si cette tendance est toujours valable. Comme si, quel que soit le gouvernement, la France était rétive à une direction d’ordre étatique.

Or la seule raison que je vois qui soit une raison permanente est que l’encadrement capitaliste de la France a toujours été mauvais. Je ne fais pas l’éloge du capitalisme. Mais la France n’a jamais eu les hommes d’affaires qui auraient pu l’entraîner. Il y a un équipement au sommet, au point de vue capitaliste, qui ne me semble pas parfait. Nous ne sommes pas en Hollande, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon. Le capitalisme est avant tout, pour moi, une superstructure et cette superstructure ne réussit pas à discipliner le pays jusqu’à sa base. Tant mieux peut-être ou tant pis, je n’en sais rien. Mais l’inadéquation de la France à la vie économique du monde est un des traits de son identité.

Dernier trait : la France ne réussit pas au point de vue économique ; elle réussit au point de vue politique de façon limitée parce qu’elle triomphe, précisément, dans ses propres limites. Toutes ses sorties en dehors de l’Hexagone se sont terminées de façon malheureuse, mais il y a un triomphe permanent de la vie française, qui est un triomphe culturel, un rayonnement de civilisation.

L’identité de la France, c’est ce rayonnement plus ou moins brillant, plus ou moins justifié. Et ce rayonnement émane toujours de Paris. Il y a aussi une centralisation très ancienne de la culture française. Bien sûr, il existe bien d’autres conditions : triomphe de la langue française, des habitudes françaises, des modes françaises, et, aussi, la présence, dans ce carrefour que la France est en Europe, d’un nombre considérable d’étrangers. Il n’y a pas de civilisation française sans l’accession des étrangers ; c’est comme ça.

Le gros problème dans le monde actuel est de savoir comment la société française réussira ou non à accepter ces tendances et à les défendre si nécessaire ; si vous n’avez pas, par exemple, une politique de rayonnement à l’égard de l’Europe et du monde entier, tant pis pour la culture française.

La langue française est exceptionnellement importante. La France, c’est la langue française. Dans la mesure où elle n’est plus prééminente, comme ce fut le cas aux XVIIIe et XIXe siècles, nous sommes dans une crise de la culture française. Avons-nous les moyens de remonter la pente ? Je n’en suis pas sûr, mais j’ai quelque espoir. L’empire colonial que nous avons perdu est resté fidèle à la langue française. C’est vrai aussi des pays de l’Est, de l’Amérique latine.

L’identité française relève-t-elle de nos fantasmes collectifs ? Il y a des fantasmes et il y a autre chose. Si j’ai raison dans ma vision de l’identité française, quels que soient nos pensées, nos fantasmes, il y a une réalité sous-jacente de la culture, de la politique de la société française. J’en suis sûr. Cette réalité rayonnera ou ne rayonnera pas, mais elle est. Pour aller plus loin, je vous dirai que la France a devant elle des tâches qu’elle devrait considérer avec attention, avec enthousiasme. Elle est devenue toute petite, non parce que son génie s’est restreint, mais en raison de la vitesse des transports d’aujourd’hui. Dans la mesure où, devenue toute petite, elle cherche à s’étendre, à agripper les régions voisines, elle a un devoir : faire l’Europe.

Elle s’y emploie, mais l’Europe s’est accomplie à un niveau beaucoup trop haut. Ce qui compte, c’est de faire l’Europe des peuples et non pas celle des patries, des gouvernements ou des affaires. Et ce ne sera possible que par la générosité et la fraternité.

 

Cet entretien, publié dans les colonnes du Monde les 24-25 mars 1985, a été réalisé par Michel Kajman.

 

Mais que fait la Mairie ?

voiture neige.jpgCette question bien des élus l’ont entendu ces derniers jours provenant d’administrés excédés par les conséquences de la neige et du verglas. Pour être tout à fait clair, au moins un de mes concitoyens a dépassé les bornes dans l’expression d’une colère peut être légitime mais quelque peu excessive au regard d’une analyse  circonstanciée de la situation.

L’occasion d’aborder un sujet de saison dans lequel semble-t-il un élu local n’a que des coups à prendre et où la démagogie s’en donne à cœur joie.

De manière générale, la météo s’exprime avec retenue dans notre pays et trop souvent avec excès dans d’autres régions du globe moins favorisées. Tous les observateurs avisés le confirment, le réchauffement climatique induit des sautes d’humeur de dame nature de plus en plus fréquentes et violentes.

Pourtant, rien de tel cette semaine en Ile de France, si ce n’est un temps d’hiver  : gel, neige et  verglas. L’exceptionnel, n’en déplaise à François Fillon qui a perdu là une bonne occasion de se taire (bonjour la démagogie) a été l’ampleur des chutes de neige (une fois tous les 20 ans) qui ont touché le sud de la France. Selon leur ampleur, les intempéries ont effectivement une incidence directe sur les infrastructures (électricité …) et les conditions de transport, tant au niveau des voies ferrées, des airs ou de la route et peuvent empêcher tout déplacement.
Les collectivités territoriales, comme les gestionnaires d’infrastrutures de transport sont alors mises à l’épreuve; car la perception de l’ampleur des contraintes est par définition relative, et dépend du point de vue de chacun, excepté lorsque cela tourne au tragique !

Nous vivons sur une planète dominée par l’homme, ce dernier accepte difficilement que la Nature prenne le dessus (sans doute notre coté Promothéen, ce demi dieu qui avait dérobé le feu aux dieux avant que ceux ci ne se vengent …). Certes, il peut y avoir effectivement faillite du gestionnaire mais également des demandes d’usagers impossibles à satisfaire, malgré toute la bonne volonté du monde …

Chaque pratiquant d’activité « nature » (qu’elle soit de montagne ou nautique) sait que lorsque l’élément naturel s’exprime  (tempête, avalanche …), l’homme n’est rien et doit composer : plier pour ne pas rompre, ou du moins s’adapter; réaction naturelle que paradoxalement notre société a tendance à de plus en plus rejeter.

Avant de revenir sur les carences supposées des services municipaux, deux paramètres sont à  prendre en compte également et à ne pas négliger : chaque intervention requiert un minimum de logistique, certaines des interventions classiques (tel le salage) ne sont pas sans incidence sur notre environnement. ..

Les jalons étant posés nous pouvons apporter quelques précisions utiles à tous …

Distinguons pour plus de clarté dans le propos; les gestionnaires d’infrastructures de transport (ferré, autoroute, aéroports) dont la mission et la raison d’être est de préserver la capacité du réseau dont ils ont la charge, à fonctionner en toute sécurité malgré des aléas climatiques saisonniers normaux … Quelquefois, la carence est réelle et pas qu’à la SNCF ou à Roissy; ayant été bloqué sur l’autoroute A6 une nuit de janvier, je sais de quoi je parle …
Rappelons que les collectivités affrontent la situation, entre autres dossiers, avec leurs moyens propres. Deux exemples aux antipodes, Marseille (cette ville aurait elle du investir des dizaines de millions d’euros en matériel pour une situation qui arrive une fois tous les 20 ans  ?) et Trilport dont la réactivité dépend du moment, de l’ampleur des dommages et du nombre d’agents, conséquence directe de nos moyens financiers !

Dans nos sociétés, nous avons de plus en plus de mal à accepter l’aléa climatique, d’autant lorsqu’il remet en cause une activité planifiée ou pire notre mobilité. Signalons que pour une petite collectivité garantir la mobilité de chacun de ses administrés, dés 8 heures du matin demande une logistique et des moyens difficile à réunir … Le 24h sur 24 a un cout … Surtout lorsque l’averse se déroule dans la nuit du dimanche au lundi ! Cette semaine, les services municipaux ont utilisé une dizaine de tonnes de sel déployé dans toute la ville par une dizaine d’agents (automatiquement ou à la main). Traiter l’ensemble des rues, demande à peu prés une demi journée. Pour répondre aux exigences de l’administré mécontent, il aurait fallu mettre en astreinte technique tout le personnel dans la nuit du dimanche au lundi ! Précision qui en vaut la peine, l’ensemble des routes de la commune étaient quasiment traitées en fin de matinée.

En cas de neige ou de verglas, deux types d’intervention sont à effectuer : dégager les routes (neige) et saler, afin d’abaisser la température de congélation de l’eau et de limiter la formation du verglas. Précision intéressante, il y a nécessité d’établir une pression permettant un contact physique entre surface gelée et sel, autrement dit, pour une route où il n’y a pas de circulation, le résultat ne sera pas spectaculaire !Dans l’absolu, la quantité de sel idéale à étaler dépend de la météo, de la nature de la substance à traiter  (gel, verglas, neige) et  du moment d’opérer. Autant dire un certain savoir faire pour être efficace.

Signalons une demande, plus surprenante, provenant des gendarmes. Ces derniers sont intervenus afin que le Maire interdise, hors agglomération (au delà du panneau d’entrée de ville) l’accés à une route départementale par voie d’arrété . Rappelons que ce dernier n’a absolument pas le droit de prendre une décision qui est du ressort exclusif du Conseil Général, gestionnaire de la voie.

Mais l’inconvénient n’est pas que logistique, il est également environnemental, du fait du sel. Ce dernier attaque le mobilier urbain, les voitures mais également la végétation et les arbres, se retrouve dans les rivières et les lacs, dont il modifie l’écosystème avec quelquefois des résultats catastrophiques! sans parler de la pollutio des sols et l’infiltration d’une eau salée n’est certainement pas sans incidence pour les nappes phréatiques.… En France, c’est plus de 750.000 tonnes de « sels » déversés en quelques jours, notamment en montagne. Pour faire un compte rapide, la tonne de sel vaut à peu prés 100 euros la tonne, encore faut il y ajouter si l’on veut être complet l’essence, l’acquisition des matériels et les salaires des agents ! Ca pollue et ça coute !

Autant dire que le sel n’est pas la panacée … ? Surtout dans les régions ou ce temps dure plus que deux ou trois jours, voir une semaine ! Les pays nordiques pratiquent la « route blanche » … zéro traitement, aux usagers de s’équiper … Mais il est vrai que chez eux la neige fait partie du décor …

Alors que faire … Peut être simplement, aménager sa journée lorsque cela est possible … Que les services municipaux continuent à faire leur maximum, car à l’impossible nul n’est tenu … Cette situation ennuie tout le monde : élus, agents et usagers de la route mais elle a le mérite de nous raapler que nous ne sommes que des hommes … Telle est notre place, et que la nature est grande …

En tout cas, tant qu’il y aura de la neige et du verglas en hiver, cela sera bon signe, car le réchauffement climatique avance partout sur la planète, et le pire est à venir, sans nul doute. A nous de faire des efforts envioronnementaux pour que nos enfants et nos petits enfant aient toujours le plaisir de jouer aux bonhommes de neige  !

Pour une Laïcité … républicaine !

file_351775_350479.jpgL’accueil réservé par le Président de la république au Très Saint Père (TSP), après la controverse suscitée par ses discours de Latran et de Ryad a remis au premier plan le débat sur la laïcité. Le pape Benoit XVI (B16) a pris position, personne ne s’en étonne,  pour la  «laïcité positive» prônée par Sarkozy qui à Latran en référence aux « racines chrétiennes « de la France avait souhaité que la République s’enrichisse d’une « réflexion morale inspirée de convictions religieuses » ayant « des liens avec la transcendance » … Ni plus, ni moins …

Ne revenons pas sur la  pseudo analyse historique, devant plus aux images d’Epinal (Clovis, Jeanne d’Arc …) qu’à la réalité des faits et sur une vision plus proche du Concordat de Napoléon que de la loi de 1905 ; signalons simplement que cette position est partagée par B16, dont le discours de Ratisbonne (2006), portait sur la « menace pour l’Occident » représentée par l’islam après les attentats du 11-Septembre.
Lecture pour le moins réductrice et amnésique de l’histoire de ces derniers siècles (aucune allusion aux périodes délicates de l’inquisition, de la colonisation ou des guerres de religion …) qui ne peut surprendre du  cardinal Ratzinger (l’actuel B16), proche des catholiques traditionalistes, hostile à l’avortement, la contraception, le divorce, le mariage des prêtres et l’ordonnancement de femmes prêtres …

La laïcité fait aujourd’hui débat, et qui s’en plaindra ?

 

Pourtant certains arguments développés méritent qu’on les examine de plus prés  (lire la suite) …

 

 

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J’ai participé il y a quelques mois à une conférence débat organisée par l’église réformée de France sur la thématique «  La Laïcité, une anti religion ? », qui avait attiré un nombreux public, très attentif …  La question du sens, interpelle et il est tout à l’honneur des protestants français, attachés viscéralement au concept de laïcité de mener une telle réflexion plus d’un siècle après les lois de 1905, …  autour de la table des catholiques, des protestants, des élus et des universitaires … Point de représentant du culte judaïque ou musulman cependant …

 

Alors quel est le dessein poursuivit par Nicolas Sarkozy ?

Politique, afin d’aboutir à une coalition d’intérêt entre tenants de la droite traditionnelle française, attachée à ses «racines chrétiennes» et représentants communautaires islamiques, ou pour remettre « la question religieuse au centre de la vie publique» et occulter ainsi «la question sociale» pour le moins douloureuse actuellement ?

ou spirituel ?

Sans  vouloir tomber dans la caricature, ou la paranoïa, il convient d’être extrêmement vigilant sur la volonté du Président français de « toiletter » la loi de 1905 … L’influence qu’à sur lui l’Amérique baptiste de Bush, son soutien explicite à la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, la lutte du bien (l’Occident) contre le mal défendue encore en Afghanistan il y a peu, porte à croire que sa volonté est de « reconfessionnaliser »  la société française.

Car même si la donne depuis 1905 a bien changé ce texte de loi, fondateur de notre société actuelle s’il en est, repose sur un équilibre bien fragile qui jusqu’à aujourd’hui nous a préservé du communautarisme …

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« Ils étaient vingt et trois … »

medium_lucie.3.jpg J’ai croisé la route de Lucie Aubrac lors d’une conférence qu’elle donnait devant les collégiens de Trilport. Je n’oublierais jamais cette femme simple, directe, émouvante, frêle et forte à la fois, seule dans ce grand réfectoire parmi des collégiens turbulents qui sont restés subitement scotchés à leurs chaises, suspendus à ses mots, ses silences, son énergie … On aurait subitement entendu une mouche voler, une curieuse impression de recueillement !

Je n’oublierais jamais l’instant où elle a sorti de sa poche, ce trop fameux bout d’étoffe jaune délavé, fripé du poids des années, l’étoile dessinée, symbole d’un passé révolu qu’elle amenait toujours avec elle comme un signal d’alarme …

Je n’oublierais jamais cette leçon de vie, de dignité, d’humanisme et de courage …

Je garde en mémoire également, notre discussion ensuite, et les nombreuses questions qu’elle m’a posé sur la vie politique locale … C’était juste après le choc des élections de 2002, ce traumatisme qui a tant changé de choses en nous … Je n’oublierais jamais ses encouragements … « Bas toi Jean Michel, c’est bien, il faut surtout résister … » …

Résistance … Sa vie entière a été placé sous ce mot … Elle personnifiait la France que l’on aime et qui aime, terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité, mais aussi de révolte, de courage et d’espoir …  La France des « vingt et trois » de l’affiche rouge célébrée par Aragon, celle qui a remporté la Coupe du Monde, une France avec des valeurs aux antipodes du Ministère de l’Immigration et de l’identité nationale proposé par certains …

Pourquoi ?

medium_AUBRAC1.2.jpgQue Sarkozy s’empare du thème de  l' »identité nationale », ne constitue pas un problème en soi … Surtout aprés les élans atlantistes et communautaristes dont il nous a gratifié toutes ces dernières années, que ce soit dans ses discours, ses postures ou attitudes, déclarations et apparitions médiatiques.
S’il peut en effet, à quelques semaines du « moment  de vérité » se rapprocher de valeurs plus traditionnelles du gaullisme, n’est pas un mal. Cependant son dernier tournant stratégique est en revanche plus prés de la France de Vichy que de celle de De Gaulle ! Car sa volonté de créer un seul ministère pour prendre en charge immigration et ‘ »identité nationale » rappelle inévitablement les pires heures de notre histoire contemporaine.
Seul le régime de Vichy a développé des structures administratives destinés à protéger une conception discutable de l' »identité nationale » face aux « atteintes » représentées par une certaine catégorie d’immigration (cf l’affiche rouge, avec les membres du réseau Manoukian, les fameux « vingt et trois » , les FTP MOI …). Patrick Weil, spécialiste du sujet s’il en est,  rappelle que les dénaturalisations qui se sont déroulées sous l’Occupation, visaient plus particulièrement des « émigrés d’Europe centrale dont l’assimilation était particulièrement difficile (…) avec une notable proportion d’israélites » (cf « Qu’est-ce qu’un Français »).

L’immigration est partie intégrante de notre destinée et de notre identité nationale depuis que la France est la France … La position géographique et stratégique de notre pays situé dans une zone de confluence,  à la croisée des chemins doit en être sans doute une des causes principales …
Que nous le voulons ou non, nous sommes les descendants des générations de belges, polonais, italiens, espagnols, portugais, arméniens, africains, algériens qui s’y sont progressivement installés et qui ont succédés aux autres mouvements de population des siècles précédents …

Le français de souche est par définition, le résultat d’une alchimie multiple !

L’identité n’est pas non plus, un sanctuaire figé et immuable, mais un processus en marche qui s’enrichit sans cesse de nouveaux apports, pour certains plus universels : Europe, protection de la planète …

Autre question, comment trier entre bons et mauvais immigrés (ceux qui « menaçent nos fils et nos compagnes » et notre identité nationale) ? Veillons toutefois dans ce domaine à ne pas oublier l’histoire particulière de notre pays et ses liens privilégiés avec certaines terres lointaines.

En définitive, le fond de problème repose t’il plus sur une question de race, de religion, de langue ou bien plutôt sur les inégalités régnant dans certains quartiers ou ghettoïsation et communautarisme font bon ménage ? Est ce à ’Etat et au politique de définir ce que doit être notre identité nationale ? Le siècle dernier devrait en ce domaine nous apprendre retenue et prudence.

Les arguments de Nicolas Sarkozy sur l’urgence et la nécessité de créer un tel Ministère surprennent ; surtout provenant du Ministre en responsabilité depuis plus de cinq ans de ce dossier. Une période durant laquelle il a fait voter 2 lois sur ce thème, dont la dernière il y a tout juste 8 mois, qui rencontre les sérieux problèmes que l’on connaît (cf note sur parrainage) …

Surtout, que l’on ne se méprenne pas sur ma position. Ces thèmes ne sont ni de gauche, ni de droite, ils sont à la base du pacte républicain qui fédère notre pays depuis la chute du régime de Vichy et l’apport du Conseil National de la Resistance. Une thématique qui me touche plus qu’une autre car concernant mon histoire personnelle et celle de mes grands parents. Si je n’oublie pas ce que m’a apporté ce pays, je n’oublie pas d’où je viens  !

Un Ministère regroupant immigration et identité nationale présenterait de plus deux dangers majeurs :
– sous entendant implicitement que l’immigration est une menace potentielle pour notre identité, il renforcerait un sentiment de xénophobie anxiogène (peur de l’autre),
– dans le même temps en rejetant l’immigré, l’étranger, il renforcerait les communautarismes …

Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa a franchi avec cette proposition, un cap inacceptable dans la course qu’il a engagé avec Le Pen. Quoiqu’il dise, avec cette mesure, il ne s’adresse pas seulement à son électorat, il reprend purement et simplement les idées et les mots du Front National. Ce faisant, il risque fort de s’y noyer … Dans cette démesure pourquoi ne pas créer un Ministère amer qui mêlerait outre celui de l’immigration, l’identité nationale et la sécurité ?

Les mots ont un sens ( racaille, Karcher (marque déposée, un communiqué publicitaire paru dans la presse récemment le reprécise), les symboles également , surtout lorsqu’ils remontent aux périodes les plus noires et les plus troubles de notre histoire …
Roland Barthes indiquait qu’il fallait se méfier du « fascisme langagier », il n’avait pas tort, le langage est également un assimilateur et un outil d’appropriation de concept. Ce faisant il banalise l’utilisation outrancière des mots, les effets de manche et de tribune, devenant du coup l’antichambre d’autres dérives plus discutables …

Et méfions nous, pour beaucoup l’original est souvent  préférable à la copie …

 

Extraits de l’Affiche Rouge

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant

Pour la famille B.

medium_parrainage.jpgLundi 23 octobre, j’ai présidé à la Mairie un « Parrainage Républicain » pour une famille Trilportaise (la famille B.)  menacée d’expulsion. Initiative, pour le moins inhabituelle, qui mérite certaines explications.
L’action d’un élu, a toujours deux faces :
– le « coté obscur », travail de dossier invisible des citoyens et des médias, mais indispensable, permettant d’obtenir subventions, crédits, de concilier différents points de vue, de mener des concertations, de faire évoluer les positions des uns et des autres,
– l’action publique, plus médiatique et visible (inaugurations, cérémonies, discours …) destinée à faire connaitre, à faire savoir, telle la cérémonie de parrainage républicain célébrée lundi dernier.

Depuis le début de la procédure concernant la famille B, nous avons privilégié le travail de fond, un seul objectif : obtenir la régulatrisation de cette famille Trilportaise, dans le cadre et le respect de la circulaire du 13 juin 2006.
Pour résoudre ce type de dossier, les médias sont un moyen (souvent ultime), mais surtout pas une fin. Il est trop facile pour un élu de surfer sur la détresse humaine et puis aprés les feux de l’actualité de laisser faire ou d’oublier d’agir … Notre volonté  n’est pas non plus de stigmatiser des fonctionnaires ayant la délicate responsabilité d’appliquer un texte pour le moins complexe, mais de leur permettre de mieux apprécier la réalité des situations du terrain.

Car la non régularisation de la famille B. effectivement, pose problème !

 

Le cas singulier de la famille B.

Il était une fois, en 2006, en France, une famille avec 2 enfants scolarisés, sans histoires, louant régulièrement son logement et payant ses charges et impôts. Le chef de famille est détenteur d’une carte vitale, il est adhérent à une mutuelle complémentaire, son employeur lui a proposé un CDI, sa fille de 11 ans est scolarisée depuis son arrivée en France en janvier 2003 et est bien intégrée, fréquentant notamment différentes associations locales, le fils âgé de 2 ans et demi, né en France, est en maternelle. C’est au regard de ces différents points qui montrent, comme l’ensemble du voisinage et des élus communaux l’attestent, une réelle volonté d’insertion dans le tissu social Français, que la famille B s’était rendue à la préfecture afin que comme la circulaire Sarkozy le promettait on puisse « réexaminer la situation en vue d’une admission au séjour à titre exceptionnel et humanitaire ». Cela leur a été refusé

L’action engagée sur ce dossier

Alerté par un de leur voisin, en collaboration avec l’association Réseau Education Sans Frontière (RESF) qui a effectué une demande de recours gracieux, et saisi le médiateur Monsieur Arnaud Klarsfeld, nous sommes intervenu à de maintes reprises auprès des services de la Préfecture de Seine et Marne, instructeurs de ce dossier. J’ai adressé un courrier au Préfet afin de lui demander le réexamen du dossier de cette famille, estimant que le cas de cette famille entrait dans les critères de la circulaire de juin 2006.
Lors d’une communication  téléphonique avec les services de la Préfecture, nous avons appris que le cas de cette famille ne serait pas réexaminé et que leur unique alternative était un recours auprès du Tribunal Administratif. La proximité des vacances scolaires de la Toussaint nous a incité à agir au plus vite et à organiser ce parrainge, craignant qu’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) ne soit prononcé dans les prochains jours avec à la clé soit un placement en centre de rétention, soit une expulsion.

La célébration d’un parrainge républicain est un acte symbolique quii démontre l’implication des élus municipaux auprès de cette famille Trilportaise. Nous avons agi, en notre âme et conscience, sensibles à la détresse de ces parents et de leurs enfants. Qu’il n’y ait pas non plus d’équivoque, nous sommes bien dans le cadre des lois de la République, notamment de l’application de la circulaire du 13 juin 2006, du Ministère de l’Intérieur. Je tiens à rappeler que ma commune s’est toujours montrée attentive au sujet des filières d’immigration clandestines, notre vigilance a permis le démantelement d’un tel réseau, chaque cas suspect de mariage « blanc » fait l’objet d’une saisine auprès du Procureur de la République comme le demande la loi. On ne peut donc sur ce sujet délicat nous traiter d’irresponsable ou de démagogie, encore moins de récupération politicienne.

Nous regrettons que l’autorité préfectorale n’ait pas pris en compte les éléments que nous avons avancé, notamment la volonté d’intégration manifestée par cette famille et l’éducation dispensée à leurs deux enfants. La présence lors de cette cérémonie, de nombreux élus, de voisins, de membres de la communauté éducative, d’une délégation importante du club de judo fréquenté par la fille ainée de la famille démontre sans équivoque qu’il ne s’agit pas ici d’une cérémonie de complaisance ou de circonstance, mais que que l’entretien et l’éducation de ces enfants est bien assuré par leurs parents, qu’il est bien réel ainsi que leur volonté d’intégration.

 

Du sens de l’égalité républicaine devant la loi

Un des problèmes de l’application de la circulaire Sarkozy est qu’elle remet en cause, un des éléments fondamentaux de notre Constitution, l’égalité républicaine de tpous devant la Loi et les décisions de l’Etat. En fonction de la sensibilité de chaque Préfet, il apparait qu’il est beaucoup plus difficile d’être régularisé dans certains départements (exemple la Seine et Marne, que d’autres …). Arrivés en France en même temps et dans la même situation, deux familles ayant des liens de parenté évidents (les épouses sont sœurs) avec deux enfants scolarisés en France sont, pour l’une régularisée dans un département voisin, l’autre la famille B. menacée d’expulsion en Seine et Marne. Comment expliquer cette différence de traitement à partir d’une même circulaire ? Ou alors à quoi sert cette circulaire ?

Le médiateur Maître Arno Klarsfeld doit pouvoir rétablir l’équité dans le traitement de ce dossier, s’il consent à donner sa réponse, avant l’expulsion de la famille B. !

Je n’oublie pas d’où je viens …

Il y a 70 ans deux familles parmi tant d’autres, sont arrivés en terre de France, après avoir traversé les Pyrénées afin de fuir une dictature sanglante soutenue par l’Allemagne nazie. Ils ont été accueillis les bras ouverts par ce magnifique pays qui est le nôtre et par ses habitants.
L’école républicaine a appris une nouvelle langue à ces petits espagnols qu’étaient mon père et ma mère, la République Française leur a donné de nouvelles racines. Ils ont su me transmettre, entre autres …
– le respect des valeurs fondamentales et essentielles de notre république depuis 1789 : Liberté, Egalite et Fraternité,
– la confiance en la vie et dans le débat démocratique,
– l’amour de cette magnifique terre d’accueil et d’histoire qu’est la France.

Mes grands parents auraient pu venir d’Italie, du Portugal, de Pologne, de Hongrie, du Chili, du maghreb, ou de l’Afrique Noire, en agissant comme je l’ai fait lundi dernier, j’ai suivi la trace des français d’antan qui ont permis à mes grands parents, à mon père, à ma mère de s’épanouir dans ce si beau pays et cette si belle nation qu’est la France, et de devenir des Français à part entière,

 

C’est tout le mal que je souhaite aux enfants de la famille B. !

 

 

 

Notes

Journal d’un avocat,
sa note sur cette circulaire
ou comment télécharger le texte de la circulaire du 13/06/06 dite « Circulaire Sarkozy » (format PDF)

Réseau Education Sans Frontière (RESF)

 

14 juillet 2006

medium_july_14.jpgC’est généralement avec beaucoup de plaisir que les élus voient arriver les célébrations du 14 juillet : la présence du soleil, la symbolique représentée par la fête nationale, la proximité des vacances, le début de la trêve estivale …
Traditionnelement, pour fêter l’évènement, je sors de son placard mon écharpe tricolore, tant pis si cela fait vieux jeu ! A mes yeux, cette célébration républicaine par essence incarne l’esprit révolutionnaire de notre Nation depuis 1789 autour du tryptique Liberté, Egalité et Fraternité !

Cette année, la cérémonie se déroulait seulement quelques jours après une finale de Coupe du Monde, perdue d’une courte tête (celle de Zizou), dans laquelle une équipe de France Black, Blanc, Beur a porté au plus haut nos trois couleurs déchaînant tout à la fois enthousiasme et excitation dans l’ensemble du pays …

 

Traditionnelement le discours du jour porte sur les trois valeurs essentielles de la Répubilque : Liberté, Egalité et Fraternité … Valeurs pour le moins mises à mal lors des violences urbaines de novembre dernier, période agitée durant laquelle notre pays a montré des failles profondes qui l’ont mené jusqu’au bord de la fracture et ont profondément remis en cause l’idée républicaine qui nous unit.
Paradoxalement, quelques mois seulement aprés ces émeutes, les explosions de joie à chaque exploit de l’équipe de France se sont multipliées et la fierté manifestée par tant de nos compatriotes Black, Blanc, Beur et leur enthousiasme à arborer les couleurs tricolores (les drapeaux français se sont littéralement arrachés où qu’ils soient !), ont démontré s’il en est que rien n’est encore perdu, même si le foot ne reste qu’un sport.
L’attente des jeunes, malgré leur désarroi est extrême, comme la tension existant sur le terrain; la balle est désormais dans le camp des politiques, à eux d’apporter au plus vite des solutions à la hauteur du traumatisme et des failles révélés en novembre dernier, car il y a urgence …
Si beaucoup trouvent que notre société manque de valeurs, c’est la conséquence de l’absence de repères fiables, balises essentielles permettant de retrouver sa route, de dégager l’accessoire de l’essentiel et le superficiel de l’indispensable ; nous sommes à la croisée des chemins …

D’autant qu’il nous faut compter sur un autre désarroi, encore plus problématique, manifesté cette fois ci par la Planète. Nous devons tenir compte de la situation dramatique du fait du réchauffement climatique, de la prolifération des gaz à effet de serre et des conséquences du trou d’ozone.
Le citoyen de 2006 portele destin de la Planète Bleue entre ses mains, il n’y a plus débat. Soit nous intégrons, chacun à notre niveau, les procédures, les réflexes, permettant de vivre en harmonie avec la Nature, soit c’est l’impasse !
C’est le sens de la démarche appelée Agenda 21 centrée sur la Citoyenneté, plus exactement l’Eco Citoyenneté. Les trois valeurs qui incarnent l’essence même de l’esprit républicain partout dans le monde, sont totalement associées à  la Défense de l’Environnement et à la survie de la planète.

Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons et devons agir localement dans ce sens.

Nous vivons tous dans un quartier, dans une commune que nous chérissons Trilport, dans un pays, la France, terre de contraste s’il en est, dans un continent qu’il nous faut apprendre, l’Europe, sur une planète belle mais fragile et surtout menacée.
Le paradoxe est que pour nous en sortir collectivement nous devons rendre concrète une démarche qualifiée il n’y a pas si longtemps par certains d’utopique. Qui est la seule désormais possible, la seule qui soit en fait réaliste.
La réflexion, la démarche, les actions concrètes menées autour de l’Agenda 21 doivent nous permettre de devenir des citoyens de la planète en rendant la ville meilleure pour tous, et d’offrir la possibilité à chacun d’entre nous de s’épanouir en faisant abstraction de sa race, de sa couleur, de son âge, de ses handicaps, et quelquefois même de ses douleurs …