
Janvier se termine et avec la fin du 1er mois de l’année le cycle des cérémonies de vœux auxquelles j’ai participé. Toutes ont dressé un constat commun quelque peu désabusé, la déconnexion entre la réalité du terrain, à laquelle nous sommes confrontés au quotidien, et les postures de « responsables » politiques, prisonniers de leur bulle parisienne, focalisés par de petits calculs d’arrière-boutique et le souci d’exister, du moins médiatiquement, loin des besoins du terrain, des urgences de nos concitoyens, de la fracture de territoires à la peine, de la situation dramatique du pays et du manque de perspective qu’ils incarnent.
Ce décalage préoccupant alimente le climat politique délétère et anxiogène que nous connaissons et aggrave une fracture citoyenne de plus en plus perceptible et qui se rappelle à tous dans les urnes à chaque scrutin.
La France n’a toujours pas de budget, aucun élu local ne connait aujourd’hui les moyens dont il disposera dans les prochaines semaines afin de faire face aux urgences du terrain et investir pour sa ville, paradoxalement cette situation ne semble pas troubler outre mesure la représentation nationale, incapable de nouer le moindre compromis qui permettrait de sortir le pays, ne serait-ce que momentanément, de cette mauvaise passe (impasse ?).
C’est pourtant ce que font chaque jour, sans se renier pour autant, les élus locaux afin simplement d’agir pour leurs concitoyens, défendre des territoires trop souvent oubliés de la république et laissés pour compte.
Ce sont nos communes qui depuis des mois, tiennent le pays lorsque d’autres le fracturent, nos collectivités qui lui permettent d’avancer, qui investissent et améliorent la résilience de nos villes ou villages, et pallient le plus souvent à l’absence de services publics de proximité pourtant essentiels.
Région, département et communes partagent ce combat commun du monde du réel au quotidien, laissant de coté lorsqu’il faut leurs différences, tous mobilisés au service de l’intérêt général et de nos concitoyens.
C’est ce qu’a rappelé Jean François Parigi, Président du département de Seine et Marne dans son intervention lors de notre cérémonie de vœux, à laquelle il m’avait fait l’amitié de participer.
En 2024, l’équipe municipale a tenu sa feuille de route, investissant près de 3 millions d’euros dans la modernisation de la ville, la réalisation de nouveaux équipements et la consolidation de l’action des services municipaux. Réussite collective à laquelle il convient d’associer les différentes énergies qui y ont contribué, agents comme élus.
Mieux, les subventions obtenues, fruits d’un important travail, consolident d’autant nos perspectives budgétaires pour les prochains mois. Nous aurons réussi ainsi à préserver nos capacités d’actions pour 2025, ce qui n’est pas rien, vu le contexte national.
Nous devrons cependant rester vigilant et rigoureux, garanties indispensables pour agir efficacement mais surtout durablement. N’oublions pas que contrairement à l’état, nos villes votent leur budget à l’équilibre et n’empruntent pas pour boucler leurs dépenses de fonctionnement. Il nous faudra faire preuve de responsabilité et garder le cap.
Être élu local, c’est accepter d’être en première ligne, à hauteur d’homme, accessible, au service de l’intérêt général … Pas si facile au quotidien, tant cela implique également d’accepter de se faire critiquer, de prendre quelques coups au passage, le plus souvent virtuels (les Yakafautquon des réseaux sociaux …). Le mandat local est une école de résilience mais surtout d’humilité, vu l’écart considérable et de plus en plus important entre nos capacités réelles à faire et agir au regard de nos contraintes (logistiques, humaines, et surtout financières), de la présence de lois et normes contraignantes, parfois contradictoires, qu’il nous faut faire respecter et des demandes croissantes de concitoyens ignorant tout des difficultés du terrain.
Nous devons « gérer » leur impatience, le sentiment d’injustice ou d’abandon qu’ils expriment, quelquefois légitime, quelquefois non, leurs révoltes, parfois même leurs colères, le tout, sans avoir toujours les moyens d’apporter des réponses immédiates.
Situation qui créé inévitablement un sentiment de frustration qui décourage beaucoup d’élus.
Alors quelles sont nos perspectives d’actions pour 2025 dans l’hypothèse d’avoir un budget pour le pays ?
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