Où que nous regardions l’ombre gagne
L’un après l’autre les foyers s’éteignent
Le cercle d’ombre se resserre
Parmi les cris d’hommes
Et des hurlements de fauves
Où que nous regardions l’ombre gagne
Pourtant nous sommes de ceux
Qui disent non à l’ombre
Nous savons que le salut du monde
Dépend de nous aussi
Où que nous regardions l’ombre gagne
Nous savons que la terre
A besoin de n’importe lesquels
D’entre ses fils
De ses fils les plus humbles
Où que nous regardions l’ombre gagne
Les hommes de bonne volonté
Feront au monde une nouvelle lumière
Ah! Tout l’espoir n’est pas de trop
Pour regarder le siècle en face
Où que nous regardions l’ombre gagne
Ah! tout l’espoir n’est pas de trop
Pour regarder le siècle en face
Aimé Césaire