Lors de la cérémonie des vœux 2018, j’ai tenu à rendre hommage à Nicole Bricq, disparue cet été. Nicole avait choisi de s’engager en politique autrement, pour agir et faire, laissant aux amateurs de petites phrases, les polémiques politiciennes stériles, à eux les mots, le plus souvent creux, à elle le concret des actes.
Persuadée que l’action publique pouvait et devait améliorer la vie de nos concitoyens au quotidien, elle n’a jamais oublié qu’il fallait toujours réparer avant de pouvoir retisser, renouer les liens distendus et éviter ainsi que les fractures territoriales ne deviennent des lignes de rupture irréversibles.
Assumant avec simplicité et efficacité les plus grandes fonctions de la République, ses responsabilités ne l’ont pas empêché de venir à Trilport, sans chichi ni protocole, pour un repas d’anciens, une inauguration, une visite de terrain ou cette cérémonie des vœux, fidèle à des rendez-vous dont elle appréciait simplicité, chaleur humaine, amitié et convivialité.
Nicole était une belle personne, comme il en existe trop peu en politique, attentionnée, disponible, accessible, sincère. Il était juste de la remercier.
L’esprit de solidarité qui a animé toute sa vie est à l’unisson de la citation de Paul Eluard choisie pour ces vœux. « On transforme sa main en la mettant dans une autre. Nous ne sommes effectivement rien, seuls. Une ville est une communauté de femmes et hommes dont la cohésion fait la force … Les dynamiques de nos territoires sont également les fruits des liens qui l’animent comme de ceux noués avec ces voisins.
Le Big Bang politique traversé cette année, ne m’a pas surpris, tant j’ai souvent souligné la fracture grandissante entre états-majors politiques et citoyens.« L’essentiel est toujours menacé par l’insignifiant » écrivait René Char, lorsqu’insignifiant devient l’essentiel du débat politique, faut-il s’étonner ensuite que nos concitoyens s’en désintéressent le trouvant par trop … insignifiant ?
Ils sont dans l’attente de perspectives, de sens et de vérité dans les propositions des politiques. Nos concitoyens savent que la terre a tourné, que la conjoncture économique est difficile, que nous ne vivons plus dans le monde d’avant. Encore faut-il leur indiquer clairement le cap à suivre afin de dissiper malentendu ou méprise.
Leur priorité n’est pas de tester un prototype de monde idéal et théorique, de chercher des boucs émissaires ou de fausses excuses, mais d’agir pour adapter ce pays au nouveau monde qui émerge, en veillant à préserver nos valeurs et le modèle social et culturel qui nous unit, tant il protège les plus fragiles.
En 2017 nous avons beaucoup semé, aussi nous espérons récolter légitimement les premiers fruits de nos efforts dans les prochains mois.
Lier impératifs du présent et enjeux de l’avenir, voilà qui résule notre feuille d’action 2018, car comme l’écrivait Andrée Chedid
« Nous ne pouvons bâtir qu’accordés à demain ».