L’élection présidentielle est désormais derrière nous, enfin serais je tenté de dire. Nous avons évité le pire, c’est bien pour le pays, c’est bien pour l’Europe, c’est bien pour notre jeunesse …
Je suis satisfait de voir le Front National à moins de 35%, ce qui fait tout de même plus de 11 millions de votes, et remercie les électeurs, de gauche, du centre ou de la droite, qui ont privilégié le vote républicain, en disant avant tout non à Marine Le Pen et ses idées, une attitude qui les honore. L’histoire nous a appris, tragiquement parfois, qu’une démocratie est fragile, mieux vaut parfois ne pas l’oublier que jouer la démocratie à la roulette russe du Ni Ni.
Rarement une élection n’aura été aussi incertaine mais également aussi instructive sur l’état de santé du pays réel. Notre paysage politique s’apparente aujourd’hui à un véritable champ de ruines, voir même de mines sur certains territoires. La nécessité de construire une nouvelle offre politique apparaît comme une évidence absolue à nombre de français, tant la défiance envers les partis politiques traditionnels est à un niveau rarement atteint jusque là ! Encore faut il que cette nouvelle offre ne soit pas un enième recyclage, mais un appel d’air frais.
Ce message, Emmanuel Macron semble l’avoir bien compris.
Les résultats du scrutin soulignent les tendances exprimées lors du premier tour et témoignent non seulement d’une terrible et cruelle désillusion envers la classe politique, mais egalement d’une véritable peur de l’avenir et des conséquences d’une mondialisation dérégulée qui s’attaque à nos repères, valeurs, identités et menace les fondements d’un modèle social auquel nous sommes attachés.
Un des enjeux auquel Emmanuel Macron devra répondre au plus vite, est de ne pas laisser de coté dans ses priorités et ses actions, les territoires délaissés depuis si longtemps et leurs habitants qui ne sont pas des citoyens de seconde catégorie. Ils composent la France du terrain, la France d’en bas, cette France dite « périphérique » du monde péri urbain et rural, qui constitue désormais le terreau favori de Mme Le Pen et de ses idées. La classe politique doit apprendre à privilégier le Faire au Dire, le concret aux promesses, et plus que tout partager la vie de ceux qui souffrent, telle qu’ils la vivent au quotidien et la ressentent au plus profond d’eux même…
Mon propos n’a rien contre les électeurs qui ont voté Front National. Leur vote exprime avant tout autre chose, un cri de colère, de défiance, de révolte, mais également de douleur, auquel il faut apporter des réponses concrètes. Ces habitants attendent de leurs gouvernants, non du mépris ou de la démagogie, mais simplement du respect, de l’écoute et de l’efficacité !
Je n’ai rien non plus contre tous ceux, qui ayant le sentiment d’avoir « déjà donné » et de s’être « fait avoir » ont voté blanc, ou pire, ne se sont pas déplacés, refusant de choisir entre un « banquier libéral » et l’extrême droite bleu marine.
L’ampleur de ce phénomène, inédit jusque là, interpelle tout autant et exige des réponses tout aussi concrètes, y compris dans la bataille des symboles, tant les conséquences peuvent en être funestes pour une démocratie décidemment bien malade, qui ne peut échouer de nouveau devant tant de désespoir, sinon le pire est à craindre.
Les déclarations des apparatchiks, quelque peu has been, et ce n’est pas une question d’âge loin s’en faut qui ont encore sévi sur les plateaux télés, addicts aux sunligghts médiatiques, a une fois de plus démontré leur totale déconnection avec la réalité de nos territoires. Ils n’ont toujours rien compris à ce qui se passe aujourd’hui dans le pays, ici et là …
La vie n’apprend jamais rien à ceux qui considèrent qu’ils ont, et sont, la vérité incarnée, et que « l’enfer c’est d’abord et avant tout les autres » …
Nul ne peut s’éxonérer d’un examen de conscience, et ne pas oublier au passage, qu’avant de vouloir « Changer la vie » des autres, encore faut il sinon les aimer, du moins s’intéresser à eux réellement au lieu de ne s’intéresser qu’à soi et à son plan de carrière … Bien connaitre, vivre et partager le quotidien des citoyens, préférer le concret des réalisations, même humbles, aux promesses hypothétiques de lendemains qui chanteront si jamais, grand jamais si … me semble être le socle d’une action politique de terrain telle que je la conçois personnellement !
Pas à dire, il y a du boulot pour la classe politique actuelle et peut être à venir …
A titre personnel, le contexte politique actuel, notamment au niveau local, m’interpelle et va sans doute m’amener à m’impliquer différemment sur d’autres champs, en privilégiant une démarche collective. Je ne peux me résoudre à accepter ce qui ne peut être une fatalité pour mon territoire, voir à chaque élection le FN progresser et progresser encore.