J’ai appris par la presse, que j’avais été « radié » du Parti Socialiste, dont je ne suis plus adhérent depuis les présidentielles.
Je compte beaucoup d’amis au PS que je respecte et que j’apprécie aussi je ne veux pas ajouter du désordre au désordre par une polémique de plus. Permettez-moi seulement de penser que la priorité du parti socialiste aujourd’hui devrait être plutôt de rassembler que d’exclure.
Il faudrait sans doute que ses responsables s’interrogent sur les raisons qui ont amené tant d’élus locaux emblématiques mais aussi de français, à effectuer un autre choix que celui du candidat officiel de ce parti, auteur du score historique que chacun connaît, qui depuis d’ailleurs l’a quitté.
Mieux vaut me semble-t-il traiter les causes plutôt que les conséquences.
Social-démocrate, rocardien et européen convaincu, j’ai toujours défendu la vision d’un socialisme de la responsabilité et du réel.
Agir pour « Changer la vie » est mon quotidien de Maire. Toute mon énergie est consacrée à améliorer la vie et le devenir des concitoyens qui en ont tant besoin. Dépasser le stade de la déclaration d’intention, du slogan, pour agir au concret, non avec des mots, des théories, des slogans ou des certitudes, mais des doutes, des inquiétudes, afin d’inscrire son action dans les faits, jour après jour, est plus difficile et cela rend surtout également plus humble.
J’ai d’ailleurs toujours considéré l’humilité comme une qualité lorsqu’elle n’est pas dénuée d’ambition.
Toutes ces années, je suis resté fidèle à mes idées, valeurs et engagements, animé non par un plan de carrière ou des calculs personnels, mais par des convictions solides, ancrées au plus profond de moi. Les choix que j’ai effectué en sont le meilleur exemple.
Si j’ai occupé diverses responsabilités, tant fédérales que nationales au niveau de la FNESR, j’ai fait le choixde privilégier le mandat d’élu local et de préserver une liberté d’action et de parole auxquels je tiens, afin de porter la voix de territoires oubliés des politiques nationaux, qu’ils (elles) soient de droite ou de gauche.
Ces espaces péris urbains et ruraux dans lesquels beaucoup d’entre nous vivent ont grand besoin d’attention, mais aussi et surtout de respect, d’améliorations concrètes et urgentes, que ce soit dans les mobilités du quotidien, l’environnement, les services de proximité, l’habitat, l’accès aux soins ou la culture …
J’ai constaté ces dernières années, avec consternation, inquiétude, puis colère, l’écart grandissant entre le petit monde des états-majors politiques, trop souvent englués dans les débats de personnes, les polémiques politiciennes souvent superficielles et inutiles, et les citoyens de base, dont les militants de terrain et les élus locaux.
Ce constat m’a mené peu à peu à m’éloigner des logiques d’appareils et à m’investir totalement et pleinement dans l’action locale, considérant qu’il était plus qu’urgent de reconnecter le politique, au sens noble du mot, à la vie quotidienne, à la vie réelle, afin de combattre en première ligne les partis et idées extrémistes qui surfent avec le succès que l’on connait sur la détresse de territoires, dans lesquels trop de nos concitoyens se sentent, souvent à raison, ignorées, déclassés et abandonnés.
Ils savent pourtant que la terre a tourné, que la conjoncture économique est tendue, que les temps sont durs, que nous ne vivons plus dans le monde d’avant.
La priorité, selon moi, n’est pas d’élaborer un prototype de monde idéal et théorique basé sur des certitudes, mais de contribuer à adapter la France au nouveau monde qui émerge, en préservant nos valeurs et ce modèle social et culturel auquel nous sommes attachés, quitte à l’adapter, afin de protéger concrètement les plus fragiles, les accidentés de la crise, ceux qui sont exclus de tout …
Ma décision de soutenir Emmanuel Macron a été un choix politique responsable, assumé en conscience et transparence, sans aucun calcul ou plan de carrière, bien au contraire, en confrontant et analysant l’offre politique proposée par chaque candidat.
Un choix que j’assume et ne regrette pas, y compris si je ne suis pas d’accord à 100% sur tout ce que fait le gouvernement aujourd’hui qui aurait grand besoin d’activer sa jambe gauche pour ne pas claudiquer.
Je ne renie rien, ni mon action de terrain d’hier et d’aujourd’hui, ni mon activité militante passée, présente et à venir, ni mon soutien actuel à Emmanuel Macron, je défends et porte toujours les mêmes valeurs.
Homme de gauche j’étais, homme de gauche je suis.