Retour sur le futur

484212721.jpgEn cette période d’élections municipales et bien que ce blog ne soit pas un outil de campagne (cf site), il m’a semblé difficile de ne pas aborder ce sujet, du moins partiellement ou indirectement. C’est ce qui m’a amené à mettre à la disposition des lecteurs du blog non Trilportais, des documents significatifs de cette campagne afin d’aborder quelque peu l’envers du décor. Nous commençons la série par le Bilan de mandature (cf la partie documents du blog, fichier pdf).

 

Alors pourquoi distribuer un bilan de mandat à un mois et demi d’une élection ?

Parce que nous avions refusé il y a six mois, bien que la loi l’autorise, de financer par le Budget municipal ce compte rendu de mandat, comme tant d’autres l’avaient pourtant fait. Nous estimons, à tort ou à raison, que ce type de publication est par essence politique, et qu’à ce titre elle n’a pas à être payé avec l’argent des contribuables. C’est pourquoi nous l’avons publié il y a quelques semaines dans le cadre de la campagne des municipales et financé grâce aux dons obtenus et à l’argent des colistiers.

Le document au départ devait faire 24 pages, mais au regard du travail accompli sur la période, nous sommes arrivés à 46 pages, et en limitant les actions sélectionnés. Il y a dans ce document beaucoup de nous même, il représente tout de même six années de nos vies communes consacrées à Trilport.

Derrière chaque point évoqué (il y en a 41 !), combien d’heures passées en concertation, visites sur le terrain ou rencontres avec nos concitoyens…

 

 

 

Evidemment, les spécialistes de la bouteille à moitié vide (ils ne manquent pas en cette période « agitée ») n’y retrouveront pas leurs petits ! Mais sont ils réellement de bonne foi ?

Certains de mes concurrents n’arrêtent pas de donner des leçons sur la gouvernance d’une ville. Je regrette toutefois, qu’ils parlent le plus souvent sans avoir pris la peine au préalable de se renseigner un minimum sur les sujets abordés, ce qui est dommageable pour le débat citoyen.
Car gérer une commune est un peu plus compliqué que prononcer deux, trois généralités ou un slogan creux un soir de réunion. Rappelons qu’une élection ne se limite pas à afficher sa tête sur tous les panneaux d’une ville, il y a l’aprés élection, les cotés obscurs de la force …  les contingences matérielles qu’elles se situent au niveau budgétaires, humains,  ou tout simplement en force de travail pour boucler les dossiers … Derrière chaque « y’à qu’à … Faut qu’on  » se profile toute une chaîne de conséquences et d’engagements multiples …

C’est la volonté de mettre en avant ces éléments qui nous a guidé dans l’élaboration du document.
Nous ne voulions pas d’une liste type « Guiness des records » (nombre maximum d’actions réalisées), d’un inventaire à la Prévert ou de longs développements techniques destinés à démontrer notre savoir faire. Notre volonté était d’aller à l’essentiel afin de rendre compte de la globalité de l’action entreprise, des liens existants entre les différentes thématiques et de la réalité concrète des réalisations ou actions engagées.
Son élaboration a constitué un travail collectif de plusieurs semaines, mais une tâche a pris beaucoup de temps, aussi invraisemblable que cela puisse paraitre : ecrire sans trahir le fond dans une langue compréhensble du plus grand nombre et pas seulement des élus …  Je sais cela à l’air évident mais …

La signature graphique choisie pour animer (donner la vie) au document est l’illustration de nos volontés, mais poursuit également deux autres finalités : faciliter la lecture et encourager le lecteur à effectuer une série d’aller retour sur les différents points abordés … Nous avons voulu élaborer un document de référence que chacun puisse garder et consulter demain …

Car un bilan est tout sauf un objet du passé, il porte en lui déjà les prémisces de l’action présente et les bourgeons de l’action future …

C’est donc un document résolument prospectif …

Trilport, témoin de l’histoire

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La réédition du livre de Michele Bardon  « Trilport, témoin de l’histoire », a donné lieu à une belle cérémonie. Particulier, ce livre l’est par bien des aspects; il n’est pas si banal pour une petite ville comme la notre de posséder une telle mine d’informations sur son passé.
Avec son ouvrage, Michele Bardon (cf note précédente ) poursuit l’oeuvre entamée par son père. Il faut beacuoup d’énergie pour collecter cette somme d’informations éparses, éparpillées dans le grand maelstrom du temps et les labyrinthes des archives. Son travail, son talent et sa plume alerte permettent aux Trilportais d’aujourd’hui, de découvrir le passé de leur ville, de ses grands comme de ses petits évènements.

Je suis heureux d’avoir contribué à ce que les travaux de cette grande dame de la « petite histoire » soient connus du plus grand nombre et ne reste pas lettre morte, ce qui pour un livre, reconnaissons le, est plus que dommageable. Les bonnes volontés rassemblées (notamment avec les sociétés historiques locales de Meaux et Provins) ont permis de constituer le tour de table financier qui explique qu’un ouvrage de prés de 800 pages, avec des photos et une couverture quadri soit vendu seulement 15 euros.

Il est essentiel à l’heure d’Internet, du zapping et de l’instantané, de saisir tout le poids du passé, et de prendre le temps de la réflexion. Un élu qui aime son territoire et dispose de la dose d’humilité minimale, le sait … Les leçons de l’histoire se conjuguent au présent, souvent au futur et quelquefois au conditionnel .
C’est le sens de l’engagement de Christian de Bartillat, à qui je veux rendre hommage et sans qui nous aurions eu beaucoup plus de mal à boucler ce projet.  Cet homme de passion, de valeurs et de fidélité, a choisi il y a 25 ans d’implanter dans un village voisin, Etrépilly, une société d’édition dénommée « Les Presses du Village ».  Le choix de cet érudit, dirigeant de grandes maisons d’édition ( le Seuil, les Presses de la cité) loin des canapés et des petits fours des milieux intellectuels parisiens en a surpris plus d’un. C’était un choix du cœur,  qui s’est révélé au fil du temps précurseur … Le Développement Durable c’est aussi cela !

Avec sa société d’édition, il a contribué plus que quiconque à faire revivre l’histoire de cette région, mais également à permettre à de nombreux historiens animés d’une passion commune à la faire partager. Plus que jamais, je pense qu’il n’y a pas de petite histoire ou de grande histoire, il y a l’histoire … il n’y a pas non plus de petites gens sans importance, mais des hommes et des femmes qui passent , s’épanouissent et marquent parfois leur passage ici bas, d’une empreinte fugitive ou monumentale, qui peut surgir soudain au détour d’un quartier…

C’est également ce qu’écrit avec ses mots, Michelle Bardon :

 « Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

 

Intervention  de Mlle Bardon …

Intervention  de  Michelle Bardon

 

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 Voilà donc mon livre Trilport, témoin de l’Histoire réédité. C’était une parution attendue.
Ce nouveau volume reprend l’intégralité du précédent, mais augmenté d’un index des noms de lieux, de personnes et de matières ainsi que d’une liste explicative du contenu des différents chapitres.
Trilport, témoin de l ‘Histoire est un gros volume, qui essaie de faire une synthèse de tous les aspects de la vie d’un village. Les chapitres sont classés plutôt chronologiquement, mais ils sont indépendants les uns des autres, ce qui permet de commencer par n’importe quel sujet et de passer à un autre situé beaucoup plus loin. Mais je reconnais qu’il n’était pas facile de retrouver un lieu ou une personne et que les noms donnés en tète des chapitres n’étaient pas évidents pour savoir à quel sujet ils se rapportaient. C’est pourquoi cette réédition est la bienvenue puisque le livre, paru en 1980, était épuisé depuis plusieurs années.
Vous connaissez ma passion pour l’histoire depuis ma plus tendre enfance. D’autre part, j’ai toujours aimé Trilport, où Maman avait été élevée, où je venais en vacances chez mes grands- parents et où mes parents ont fait construire une maison, où j’habite depuis 1959 dans cette rue du Grand Trou qui, à l’époque n’était qu’un chemin sans habitation.
Mes études terminées, je souhaitais connaître un peu mieux l’histoire de ce village où nous vivions. Il existait bien quelques articles que le curé de Trilport de 1944 à 1958, l’abbé Mercier, avait écrit dans son bulletin paroissial, mais qui ne contenaient aucune référence.
Il est important pour un historien de citer ses sources. Non seulement cela permet aux lecteurs de vérifier la véracité de ce qu’il écrit, mais surtout, cela permet à d’autres chercheurs de trouver éventuellement des pistes pour leurs propres recherches. 
Il y avait peu de choses sur Trilport, alors je me suis dit qu’il fallait que je cherche de la documentation. C’est une de mes habitudes: quand il n’y a rien ou presque sur un sujet, j’arrive à écrire un article ou un livre! Dans ce cas précis, ce fut un volume de 750 pages, avec vingt-quatre illustrations, pour la plupart inédites.
Bien sûr, cela a demandé dix années de recherches de témoignages oraux, de documents en bibliothèques (au pluriel), dans les archives municipales, diocésaines, départementales, nationales. Mais, comme on dit: « Quand on aime, on ne compte pas. »
L’histoire locale est aussi replacée dans l’histoire générale de notre pays. Cela valait la peine de communiquer aux autres le fruit de mon travail. De nouveaux habitants se sont installés à Trilport. Eux aussi peuvent être intéressés par le passé de notre localité.
Vous ne serez pas étonnés que j’ai dédié mon livre à la mémoire du vicomte Gustave de Ponton d’Amécourt, bienfaiteur et maire de Trilport de 1855 à 1876. Il apparaît dans de nombreux chapitres.
Lui aussi aimait l’Histoire, la grande et la petite. N’a-t-il pas écrit cette phrase magnifique pour un chercheur : « Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à l’histoire de la famille humaine,  les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine ».

En trente ans, la vie a changé: il y a davantage d’habitants, de circulation, de bruits. Mais cela ne m’empêche pas de continuer à aimer ce que j’écrivais alors …
« Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

Ce paysage qui sourit maintenant reste marqué par tant de souvenances (n’oublions pas que ce fut aussi une terre d’invasions), que nous aimerions que, tel un ami très cher, il nous en fasse aujourd’hui les confidences.
Bien que consacré à un passé révolu, ce livre veut être un hymne à la Vie. Puisse ce bouquet de souvenirs – « âmes de nos habitations terrestres »- apporter au lecteur un peu de cette joie que j’ai eue à les évoquer. »
A l’heure où les gens cherchent leurs racines, où les études généalogiques se multiplient et où l’on aime savoir comment vivaient nos ancêtres, puisse la réédition de cet ouvrage donner l’envie aux Trilportais de connaître l’histoire de la localité où ils demeurent.

 

Michèle Bardon
 

 

e1dbd5542209f6891829b19b97398595.jpgTrilport Témoin de l’histoire

Livre de Michelle Bardon

 

 

 

Presses du Village

15 euros, à l’ordre de l’association Sédamédias 

La Halotte, la fin … au prochain épisode !

cb3c2a8447b5f2cc2a41af19180f3017.jpgLe 9 novembre dernier la Cour d’appel de Paris a rendu son verdict sur le dossier de la Halotte (cf notes précédentes). Un arrêt qui modifie singulièrement la donne sur cette affaire.

 Aucune charge n’a été retenu contre le plombier, la cour d’appel revenant ainsi sur le jugement rendu en première instance. A contrario, l’entrepreneur est jugé seul et unique responsable de l’explosion,au niveau de la juridiction civile (à lui le remboursement intégral des dommages et intérêts) et pénal car il écope d’une peine d’emprisonnement de deux ans avec sursis.

 Bien évidemment, ne commentant pas la chose jugée, je m’abstiendrais de tout commentaire sur ce dossier. Fin de partie pour autant ?

Non, le feuilleton judiciaire se poursuit … Nous venons de recevoir un courrier de l’avocat de l’entrepreneur qui nous informe que ce dernier a inscrit au Greffe de la Cour d’Appel de Paris, un pourvoi en cassation …

Autrement dit, ce n’est pas encore demain que la Mairie sera remboursée des 2 397,67 euros qu’elle a demandé pour remboursement du préjudice subit (pretium doloris)  !

Rappelons au passage que cette explosion s’est déroulée il y a déjà plus de 5 ans …

 Aucun commentaire avons nous dit ?

2 397,67 euros

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 Vendredi 29 septembre 2007, Palais de justice de Paris,  11eme chambre de la Cour d’appel, 13h40 l’audience sur l’explosion de l’usine des Radiateurs de Meaux débute. Une séance marathon qui va durer prés de quatre heures.
Cette audience arrive cinq ans, presque jour pour jour, après l’explosion et un an après le premier jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Meaux (cf note), ce délai qui semble interminable est pourtant le rythme habituel de la justice française  !

Ce malaise de la justice, institution majeure s’il en est a déjà été signalée ici (cf note) mais il est  encore plus visible en ce lieu, pourtant symbolique. Le manque d’entretien du bâtiment, le nombre de dossiers volumineux entassés à la va vite dans les couloirs voisins, la mine fatigué des magistrats, manifestement débordés, témoignent en effet d’un malaise évident qui apparait en ces lieux encore plus fort …

Je m’efforce de défendre les  2 397,67 euros de dédommagement demandés par la commune; si certains s’étonnent d’un tel montant (cf note), vu l’ampleur de la catastrophe et ses conséquences pour ma ville, rappelons simplement que le plafond de remboursement des assurances souscrites par les accusés est de trés loin inférieur au montant des dédommagements demandés par les victimes. Informés trés tôt de cette situation, nous étions placés devant un dilemne :
– soit évaluer les dommages réels subis par la commune que ce soit en terme d’image (Trilport  ayant fait la une des médias nationaux après l’explosion ), en dépenses de personnel (temps passé en intervention auprés des sinistrés, accueil, nettoyage du site, élaboration des multiples dossiers …), l’incidence financière du retard de commercialisation de la zone d’activités … Autant de paramètres dont la simple estimation aurait demandé des expertises poussées et onéreuses
– Soit demander un dédommagement quasi symbolique, ne nécessitant pas de recourir à des experts. Nous avons opté pour cette dernière solution, avec un montant correspondant au simple remboursement d’heures supplémentaires et à l’utilisation d’un bureau durant une semaine par la cellule de crise estimé à 2 397,92 euros.  

Dédommagement que j’ai défendu en appel, dans une audience qui s’est révélée au final fort instructive.

 

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A la lecture des parties civiles présentes, malaise, une des sociétés du chef d’entreprise condamné en première instance s’est également constituée partie civile, pas à dire il y en a qui manque pas d’air !

L’ambiance de cette cour d’appel est différente de celle du Tribubal de Meaux, nous sommes entre spécialistes, un monde rempli de robes noires et blanches, de « cotes » (classement des pièces de l’instruction) plus ou moins bien taillées et de réthorique !
Le Conseiller lit sa synthese du dossier d’une voix atone, au delà des mots on a du mal à imaginer  la réalité brutale des faits, l’ampleur de la catastrophe, l’onde de choc qui a secoué la région, les flammes, la panique, les explosions de voiture, les toitures arrachés, et le paysage dévasté de la zone le lendemain matin. Au fil du rappel des évènements des blessures réapparaissent …
Lorsque le rapporteur arrive aux conclusions des trois expertises consécutives, des zones d’incertitude subsistent …
S’il est incontestable que l’explosion est due au propane et que deux heures ont suffi pour atteindre le seuil d’explosivité, aucun expert ne peut indiquer avec certitude la cause de l’étincelle qui a déclenché l’explosion. les experts priviégient toutefois une cause accidentelle …

Pourtant, chacun semble avoir son explication …

Pour le Chef d’entreprise, il a agit comme il le fallait. La « première » fuite de gaz constatée (un mois avant l’explosion), il a fait appel à un professionnel pour intervenir, le plombier de référence de l’entreprise, celui qui a en théorie les compétences … Ensuite ‘l’affaire était entre les mains du professionnel dont il n’a eu aucune nouvelle jusqu’au jour de l’explosion, un mois aprés …

Pour le plombier, la réalité est tout autre …
Constatant l’état de corrosion des canalisations, il a dans un premier temps hésité, avant d’effectuer une intervention de fortune. Une fois sa tâche terminée (mais l’était elle réellement ?), il a conseillé au responsable présent de changer l’installation en spécifiant que tous les soirs il fallait bien veiller à fermer la vanne de gaz …

Les parties civiles rappellent les conditions de travail de l’usine, dénoncées par les ouvriers et l’Inspection du travail : absence de mesures de prévention et de règle de sécurité, délégations de responsabilités plus que floues, fuites fréquentes, stratégies pour échapper au seuil du nombre de salariés imposant des structures comme le Comité d’Hygiène et de Santé …
Elles reprochent au plombier la nature de son intervention, non adaptée à l’urgence de la situation (choix du type  de soudure notamment mais pas seulement, il aurait du selon eux remplacer la canalisation) et sa non réactivité par la suite, au regard du coté précaire de la réparation. Un avocat a pris l’exemple d’un garagiste qui ferait une réparation de fortune sur un véhicule et laisserait partir son client … Une situation selon lui inamiginable …

La parole est ensuite donnée aux avocats de la défense qui déplorent le recours à une procédure pénale (notamment les peines d’emprisonnement avec sursis) dans cette affaire, rejettent les décisions de première instance du Tribunal de Meaux et les chefs d’accusation retenus en réfutant tout lien de causalité générateur de la catastrophe …

Pour l’avocat du chef d’entreprise, un tel procés est une dérive de la société à qui il faut absolument des responsables et qui a désormais tendance à tout pénaliser, même lorsque les éléments sont insuffisants pour caractériser la faute !

Les avocats du plombier eux vont beaucoup plus loin …

Soit l’explosion est accidentelle et rien n’indique que c’est la soudure qui a lâché … Si leur client avait refusé d’intervenir que n’aurait on dit ?
Soit l’explosion est criminelle, ce qu’aucune expertise n’écarte formellement… Ils rappellent la situation financière pour le moins délicate de ce chef d’entreprise très particulier, notyamment et surtout au moment de la catastrophe, la noria de sociétés en redressement judiciaire dont il était le gérant, les poursuites pour détournement d’actifs le concernant,  et le fait que l’explosion a détruit certains documents comptables peut être fort à propos eu égard aux controles qu’ils devaient subir tout juste quelques jours aprés l’explosion …

Pour ma part, j’ai rappelé l’ampleur de la catastrophe, sa violence, les deux morts causés par l’explosion, les usines dévastés, les cinq ans qu’il a fallut pour que la zone de la Halotte renaisse de ses cendres, ce que ce drame a pu couter à certains entrepreneurs voyant l’oeuvre de leur vie partir en fumée, un bilan qui aurait pu être bien pire !
J’ai indiqué la portée symbolique de notre demande de dédommagement devant un préjudice inestimable, notre volonté dans ce dossier de ne pas gagner de l’argent, ou de demander des têtes, mais bien de cerner les responsabilités de chacun afin qu’il les assume.
J’estime scandaleux qu’un professionnel fasse fi des règles de sécurité les plus élémentaires, oubliant que son outil de travail peut devenir une bombe potentielle mettant en jeu non seulement sa vie mais également celle de son personnel et des riverains.
Il est dans l’ordre naturel des choses que la société demande des comptes devant les conséquences dramatiques d’une explosion qui n’aurait jamais du avoir lieu et logique que le ou les responsable(s),en assume pleinement les conséquences au civil comme au pénal si la faute est caractérisée.

 

 Le jugement a été mis en référé pour le 9 novembre 2007 …

 

 

Notes précédentes sur le sujet :

En attendant l’appel

Une fuite de trop

L’explosion de la Halotte (1)

Lendemain d’explosion

La Fête nationale 2007

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Ce n’est pas sans déplaisir que j’ai vu arriver, comme beaucoup d’entre nous, les célébrations du 14 juillet, sous un soleil estival nous signalant la proximité de vacances proches, attendues et tout compte fait méritées aprés un mois de juin interminable !

Fidèles au rendez vous, les représentants des anciens combattants, les musiciens de l’Harmonie Municipale et de l’Ecole Intercommunale de Musique, les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours ont donné du relief à cette commémoration … L’occasion a été belle pour se féliciter des prochains travaux, sur le site de la Halotte (tout un symbole …), de la future caserne de Trilport, démontrant l’importance de l’action des pompiers locaux pour ce secteur du département …

Il m’est apparu important, surtout cette année de fêter la République et ses valeurs, matrice essentielle et incontournable d’une citoyenneté qui nous oblige …

 

Le fait de perpétuer, une tradition remontant à la révolution de 1789, célébrée par tant d’autres Maires de France, chaque 14 juillet depuis 1789, n’est en effet pas anodin … Il m’apparait important d’associer à cette cérémonie, tous ceux qui au-delà des siècles, des frontières ou des océans ont personnifié la France que l’on aime et qui aime … Terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité s’il en est mais aussi de révolte, de courage et d’espoir …
La France des « vingt et trois » de l’affiche rouge célébrée par Aragon, celle de Guy Moquet, de Lucie Aubrac qui nous a quitté cette année, et de tant d’autres ayant choisi ce pays par ce qu’il est et représente … 

Nous sommes les descendants des générations de belges, polonais, italiens, espagnols, portugais, arméniens, africains, algériens qui s’y sont progressivement installés, à la suite des mouvements de population des siècles précédents, nourris à la même matrice républicaine, qui nous a permis de devenir des citoyens à part entière, grâce aux valeurs républicaines célébrées ce jour, constituant autant de graines d’espoir semées au gré du vent et de l’histoire …

Je fait partie de ceux qui ne mélange pas ,  origine et identité nationale … A quelques années lumières de ce Ministère amer de l’immigration et de l’identité nationale …

Lors de mon intervention, j’ai tenu à rappeler la mémoire d’un lointain prédecesseur; 2007 coincide avec le centenaire du décollage du premier hélicoptère et rappelons que si  Paul Cornu a pu le 13 novembre 1907, s’envoler à bord d’un « hélicoptère » de sa fabrication (plus de 230 kilos l’engin) et atteindre l’altitude record de 1,5 mètres, c’est bien à l’invention d’un Trilportais qu’il le doit.
Je veux bien évidemment parler du Vicomte Gustave Ponton d’Amécourt, Maire de Trilport, homme de science, inventeur, historien, fondateur notamment de la société numinasrique de France, ami et familier de Nadar et de Jules Verne. Si je suis loin de partager les convictions politiques, philosophiques  ou religieuses de ce grand esprit du XIX eme siècle, qui présentait la particularité d’être un royaliste, le devoir de mémoire nous impose aujourd’hui de saluer son importance pour notre commune comme pour l’engin « volant » plus lourd que l’air auquel il a donné le nom d’hélicoptère …

Il est temps que Trilport honore son grand personnage, l’occasion nous en est donné car 2008 coincide avec le 120 eme anniversaire de sa mort

 

 

La Marianne de Vera

medium_vera3.jpgC’est une cérémonie sympathique et inattendue qui s’est déroulée en Mairie à l’initiative de Vera Dorrer, sculpteur, il y a quelques jours.
Cette dernière a fait don à la commune, fait singulier, d’une Marianne de sa composition.

Un cadeau unique et apprécié tant pour sa valeur artistique, que sentimentale et symbolique. Il est singulier et instructif que les révolutionnaires de 1789 et 1792 aient choisi une femme pour personnifier les valeurs de la République et de la Laïcité; s’en étonner est mal connaitre l’importance du combat des femmes dans notre histoire.
Plus proche de nous et pour sortir de l’hexagone, chacun peut se souvenir de l’importance prise par les cortèges des « Mères de la Place de Mai » en Argentine dans la chute de la dictature ou plus récemment du combat mené par Cindy Sheehan, personnifiant à elle seule, la lutte contre la guerre en IRAK voulu par Bush, et devenue malgré elle l’icône planétaire de ce combat légitime.

 

Avant de savoir si « la femme est bien l’avenir de l’homme », selon la formule d’Aragon ou seulement « un désir d’avenir » pour les prochaines semaines,  revenons sur la symbolique du présent de Vera …

 

 

Les bustes qui président à toutes les cérémonies officielles se déroulant dans les maisions communes, représentent de manière symbolique la Mère Patrie, fille (ou mère) de la Révolution et des Lumières.
Cette tradition remonte à 1792, année ou la République choisit de s’incarner, par décret, sous l’apparence d’une femme, « Marianne », avec dans ses mains le drapeau tricolore, à ses pieds les deux livres de la loi et de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et le tryptique « Liberté, Égalité, Fraternité ».

C’est en fait lors de la Troisième République, aprés 1875, que les statues et les bustes de Marianne se multiplient dans les Mairies afin de prendre la place de ceux de l’Empereur Président, Napoléon III, déchu aprés la défaite de 1870. Une période de division dans notre pays, aprés l’épuration qui suit la Commune. Etat d’esprit que la coiffe des bustes confirment : soit bonnet phrygien, accentuant le caractère révolutionnaire de la madone ou bien revétu d’un diadème et d’une couronne, version beaucoup plus soft, voire conservatrice. La profondeur du décolleté est aussi un autre élement de différenciation, pour d’autres raisons touchant notamment à la religion catholique et à son coté « collet monté ». La Marianne de Vera possède une coiffe tout aussi symbolique, les étoiles européennes …

Depuis le début du vingtième siècle, Marianne arbore systématiquement le bonnet phrygien et s’est débarrassée de ses autres attributs; elle n’est plus aussi anonyme d’ailleurs, de Brigitte Bardot à Laeticia Casta (en passant par Catherine Deneuve) c’est toute une serie d’icônes de premier plan qui ont servi pour modèle. Elles sont pourtant loin du standard de la française moyenne …  Pour Véra d’ailleurs, le modèle idéal aurait été la Mère Denis, elle aussi une « vedette » cathodique de premier plan à sa manière. Mais je dois avouer qu’à tout prendre, je préfère la Casta !

 

 

Le choix du prénom « Marianne » est aussi trés symbolique ! La communauté des historiens s’est accordé sur son origine, il y a peu. Il émanerait d’une chanson occitane de la période révolutionnaire venant de Puylaurens dénommée « la Garisou de Marianno » (la Guérison de Marianne ).
Ce prénom est alors très répandu dans les milieux populaires; c’est un peu la revanche des gueux contre les nobles, celle de la France d’en bas contre la France d’en haut … Mais ce que trop peu de français savent, c’est qu’il a franchit les frontières et s’est imposé dans d’autres pays comme symbole de liberté pour des amoureux de la République. C’est ainsi qu’un de mes deux grands pères, berger espagnol pourtant, avait pour prénom « Marianno » en l’honneur de la République que beaucoup d’espagnols appelaient de leurs voeux !

 

 

 

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La Marianne de Vera, une des trois Marianne de la commune de Trilport