PLU, victoire de la forme sur le fond, de l’intérêt particulier sur l’intérêt général ?

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Par jugement en date du 20 décembre 2012 le tribunal administratif de Melun a annulé le Plan Local d’Urbanisme de Trilport.
Son adoption, après plus de deux ans de travail avait constitué une étape importante; il s’agissait de mettre à jour un document datant de 1984 (un POS précédent ayant déjà été annulé) qui n’était plus adapté depuis longtemps aux besoins des habitants et de l’époque comme aux défis auxquels la commune doit répondre, dont les impératifs de la loi SRU ne sont pas les moindres.

Ce blog s’était fait l’écho de la concertation engagée et des ambitions environnementales portées par un document (voir note précédente) dont l’élaboration avait été et à l’émergence de l’éco quartier de l’Ancre de lune.

Ce travail de longue haleine est aujourd’hui annulé par le juge administratif.

Permettez moi de regretter qu’en matière d’urbanisme l’intérêt général ne soit trop souvent mis en cause, comme dans de très nombreuses annulations de PLU actuellement (une véritable contagion : Noisy le Grand, Montreuil, Rennes, Brest, Hyeres, Colmar…) principalement pour des raisons de forme,  et des requêtes parfois d’une seule personne s’estimant lésée. C’est le triomphe de l’intérêt particulier !

Les conséquences de telles décisions sont lourdes, tant pour la collectivité (énergie, temps, cout et incidences financières pour les opérations en cours) que ses habitants alors que pour certaines décisions, comme à Trilport, les manquements dénoncés ne sont même pas directement imputables à la commune, mais au Commissaire Enquêteur désigné par le Président du Tribunal Administratif, c’est tout le paradoxe de tels jugements !

Cela pose deux problèmes de fond : les liens entre commune et Commissaire enquêteur et les multiples conséquences de recours qui en se multipliant, quelquefois au nom d’intérêt mercantile, paralysent la vie des collectivités, le développement des territoires et l’accès au logement !

 

 

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Il va sans dire que l’élaboration d’un PLU pour les communes s’apparente de plus en plus à un parcours du combattant qui nécessite bien des compétences à réunir, notamment en juridique, un domaine qui commence à prendre le pas sur l’urbanisme.
Evolution inquiétante, la forme l’emportant de plus en plus sur le fond, les PLU devenant un véritable terrain de chasse pour des avocats spécialisés dont le seul objectif est de défaire ce que d’autres ont mis tant de soin et de temps à construire.

Il serait temps que le législateur remette un peu d’ordre dans ce domaine et ne revienne aux fondamentaux en facilitant la tache de ceux qui font, plutôt que de ceux qui défont, ou tout du moins limite les conséquences d’une simple erreur de forme qui oblige une collectivité à recommencer toute la démarche du début à la fin … jusqu’au prochain recours …

Voici un cas parmi tant d’autres, celui de Trilport

 

Conséquences pour la Ville

La décision du Tribunal Administratif a réduit à néant le fruit de la longue concertation menée, dans l’absolu respect des lois, allant même au-delà des obligations légales qui s’imposaient : réunions publiques, organisation d’une exposition,  atelier citoyen, élaboration d’un site internet spécialement dédié …
Peu de communes de la taille de Trilport (moins de 5 000 habitants) ont fait autant dans ce domaine, ce qui a permis à beaucoup d’habitants  de s’exprimer et de faire évoluer une réflexion devenue commune.

La décision du Tribunal Administratif (voir le communiqué de presse) pose un problème de fond, celui des liens entre Commissaire Enquêteur et collectivité.
Faut il rappeler que le commissaire enquêteur est nommé par … le Président du Tribunal administratif pour conduire l’enquête, ce même Tribunal vient de sanctionner la collectivité pour des manquements du Commissaire Enquêteur que son Président a lui même désigné !
Il me semble absolument nécessaire pourtant que ce dernier soit autonome et indépendant, afin d’assurer et garantir l’équité de l’enquête publique. A mon sens, les élus n’ont pas à s’immiscer dans l’action du Commissaire durant le déroulement de l’enquête et encore moins dans la rédaction de son rapport. La commune se retrouve ainsi pénalisée pour des manques qui ne lui incombent pas !

Cette décision du tribunal ne serait pas grave si elle ne nécessitait le lancement de nouvelles procédures longues et coûteuses pour une commune comme la notre, mais aussi malheureusement pour effet de bloquer de nombreux projets attendus avec impatience par beaucoup de familles, va pénaliser grandement leur quotidien et en plonger d’autres dans la difficulté (acquisitions en cours)

Suite à l’annulation, la municipalité a décidé de lancer de nouvelles procédures sans délai, afin d’en limiter les conséquences négatives, tant pour la ville que ses habitants.

Cette décision, ne constitue ni un revers ni une défaite, juste une péripétie malencontreuse mais surmontable, et ne saurait remettre en cause le projet de développement harmonieux porté par les élus, validé non seulement par le Conseil Municipal (aucun vote contre), les habitants, au travers d’une concertation durant laquelle ils ont été partie largement prenante, mais également les services de l’Etat et la quasi unanimité des personnes publiques associées ; seule la Chambre d’Agriculture se prononçant contre le classement en zone N (comme naturelle) des terres agricoles, décision destinée à défendre les espaces naturels et agricoles et à rendre plus difficile l’émergence de constructions illicites. Les faits nous ont malheureusement donné raison.

Notre démarche se veut non seulement respectueuse de nos concitoyens, mais aussi des responsabilités que nous devons assumé face aux impératifs imposés par la loi et le développement de notre territoire. Nous tenons à privilégier un développement cohérent et harmonieux des espaces naturels et agricoles qui nous entourent mais aussi et surtout de tous les habitants, sans exclusive. C’est le fond de notre engagement.

 

 

Communique de presse de la Municipalité

 

« Le Plan local d’urbanisme (PLU) de Trilport voté par le Conseil municipal du 4 février 2011 (20 voix pour, 5 abstentions) a été annulé par décision du Tribunal administratif de Melun le 20 décembre 2012, suite au recours de l’association ADPT (Association de défense du patrimoine des Trilportais). Le Tribunal a retenu principalement trois arguments . 

 

1.Concernant le rapport du Commissaire enquêteur 

o« il ressort des pièces du dossier, que si les conclusions du Commissaire Enquêteur qui s’était prononcé en faveur du PLU de Trilport tout en assortissant son avis des recommandations et réserves émises dans ses conclusions, a répondu à l’ensemble des observations émises par le public durant l’enquête publique, il ne s’est pas prononcé sur les avis, pourtant nombreux, émis par les personnes publiques associées »

o Que les mentions « le dossier est conforme à la réglementation sans pièce manquante figurant dans le rapport et dans les conclusions du Commissaire Enquêteur ne suffisent pas à apporter la preuve contraire »

Il faut rappeler que le commissaire enquêteur est nommé par le Président du Tribunal administratif pour conduire l’enquête. Il est entièrement autonome et indépendant, les élus n’ayant pas à s’immiscer dans le déroulement de son enquête ou la rédaction de son rapport. La commune se retrouve ainsi pénalisée pour des manques qui ne lui incombent pas.

 

2. Concernant le rapport de présentation

Le Tribunal a estimé que « si le rapport de présentation du PLU ne précise pas suffisamment les besoins nécessités par les prévisions démographiques et économiques au regard des articles L123-1 et R123-2 du code de l’urbanisme. 

Pourtant le Tribunal souligne par ailleurs un « état des lieux très détaillé de la situation démographique et économique de la commune » et d’un rapport très complet » ???

 

3.Concernant le classement des parcelles en zones BN

Le Tribunal a estimé qu’il n’était pas possible de modifier le projet de PLU après enquête publique pour y inclure des nouvelles parcelles AF dans les zones N. Il reconnaît par ailleurs que ces changements n’altèrent en rien l’économie générale du PLU. 

La municipalité avec ce classement souhaite protéger les zones agricoles en les classant en « zone N », afin d’éviter les constructions illicites et préserver ainsi environnement et activité agricole.

 

Le Plan local d’urbanisme permet d’assurer un développement harmonieux du territoire, tant de l’espace urbain que naturel. Ce document complexe à réaliser résulte d’une procédure longue (étude, enquête publique…) et d’une large concertation auprès des habitants et des personnes publiques, menée avec volontarisme et transparence à Trilport (nombreuses réunions publiques, exposition, site internet dédié, dossiers dans le journal municipal …) rare pour une commune de moins de 5000 habitants, ce qui a été reconnue par le Commissaire Enquêteur et allant bien au-delà des obligations légales.

Cette annulation n’est en rien exceptionnelle, de très nombreuses villes, telles Rennes, Montreuil, Noisy le Grand ou Brest (disposant de services d’urbanisme et juridique importants) se sont vues également annuler leur PLU très récemment, dont beaucoup pour des raisons relatives également aux missions du Commissaire Enquêteur. 

La commune prend acte de la décision du Tribunal Administratif qui s’impose à tous mais n’est pas sans conséquence tant pour la ville que ses habitants. Elle nécessite le lancement de procédures longues et coûteuses pour la collectivité, et a pour effet immédiat de bloquer de nombreux projets attendus avec impatience par beaucoup de Trilportais.

La ville étudie la possibilité de faire appel d’une décision qui impose de revenir au POS de 1984, aujourd’hui inadapté, dont certains articles sont même devenus illégaux. Cette décision n’entame en rien la détermination des élus à poursuivre le travail engagé au service de l’intérêt général et collectif et de nouvelles procédures seront lancées dés les prochaines semaines. »

 

Afin de poursuivre la transparence qui caractérise la démarche engagée par la municipalité, les éléments relatifs à cette décision (conclusions du Tribunal Administratif, rapport et conclusion du Commissaire Enquêteur sont accessibles sur internet :  www.trilport.fr (espace Grands Projets / PLU)

 

L’énergie des « Djeunes » créateurs …

261154_246556832126513_2694231_n.jpgCe week end à Trilport, les jeunes créateurs étaient à l’honneur, avec la 6eme édition du « JE.T.T » (ou JEunes Talents de Trilport). Une manifestation qui a trouvé sa juste place et suscite beaucoup d’intérêt auprès des créateurs locaux comme de ses visiteurs. Un succès contagieux, cette formule s’étant depuis déclinées en d’autres lieux, ce dont il faut se réjouir, la culture n’ayant pas de frontière.

Le concept initial est des plus simple : offrir un espace d’exposition à de jeunes créateurs et mettre en valeur un parrain, artiste confirmé dans sa pratique et impliqué sur le territoire. Une 6eme édition qui atteint cette année une nouvelle dimension, avec la réalisation d’une grande fresque et l’organisation d’un concert ouvert aux groupes locaux de musique rock.

Le potentiel créatif de ces jeunes talents (graphistes, vidéastes, musiciens) s’est exprimé avec force, quelque soit les techniques employées, ou la démarche artistique initiée.

Le parrain de l’édition 2012 est pour la première fois un dessinateur et auteur de BD, Albert qui rejoint le cortège des parrains des éditions précédentes : Vera DORRER, Caroline PINET, François THION, Yves BELIN, Yann MATTHIAS. La bande dessinée, véritable art majeur, vecteur d‘émotion, d’esthétisme, de chaleur humaine mais aussi de dérision a passionné les nombreux visiteurs, interpellés par les oeuvres présentées.

Si ce territoire est riche de son patrimoine naturel et historique, il l’est aussi et surtout du potentiel créatif de ses nombreux habitants, notamment de ses jeunes, qu’il suffit de dévoiler pour qu’il s’épanouisse ou se révèle, c’est une des grandes qualités de tels évènements …

Et que ce soit en graphisme ou en musique, car il est bon de revenir sur les jeunes talents invités pour cette édition … 

 

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Le groupe CAN … Un régal !!!

 

Deux moteurs animent les jeunes créateurs : une liberté artistique assumée ce qui est visible dans leurs choix, mais également une énergie doublée d’une fraicheur réconfortante.

Au visiteur de se faire bousculer, par les sens, les émotions afin de  s’ouvrir à la beauté, à la poésie, au rêve  et quelquefois même à l’éphémère … Signe fort, la création sur le mur d’enceinte de la Villa Bia d’une fresque conçue et réalisée par Jeode, graphiste et taggeur, ancien du JETT, inspirée du monde du Petit Prince mais aussi de l’histoire du lieu …

Si les voies artistiques des uns et des autres diffèrent (dessin, peinture, graphe, photo, sculpture, vidéo) selon leurs parcours, choix, itinéraires ou rencontres, l’énergie créatrice est  au rendez vous et c’est ce qui importe …  C’est elle qui incite les élus à accompagner depuis son origine cette manifestation.

A Trilport, le mot cultures s’écrit au pluriel tant l’art est surtout une formidable main tendue vers l’autre, vers tous les autres … L’expo et le concert constituent une porte ouverte qui invite aux voyages (qui chacun le sait forme toutes les jeunesses), grâce aux différentes pratiques artistiques réunies en ce lieu et convergant vers une confluence commune : partager des émotions … 

Ce territoire a besoin d’engagement, d’énergie positive, de passion, de créativité, afin de créer les nouvelles perspectives dont nous avons tant besoin aujourd’hui et demain.
Le potentiel,est bien présent, à nous d’allumer et entretenir cette flamme créatrice qui illumine les mirettes des créateurs et de leur visiteurs et  constitue une magnifique aventure humaine et culturelle 

 

Ressources 

 Voyage improbable : Site internet de l’évènement

6 ans déjà que l’exposition “Jeune Talents Trilport“ a pris naissance dans la salle Saint-Exupéry; elle qui ne devait être organisée qu’une seule fois en 2007 pour l’action professionnelle d’une étudiante en BTS Tourisme, la voilà 6 ans après accueillant toujours plus d’artistes aux compétences variées (peintres, sculpteurs, photographes, cinéastes…) de 15 à 30 ans et aux univers des plus atypiques, mystérieux, envoûtants et parfaitement mis en valeur grâce à leur scénographie.

 

L’expo

Albert ( Parrain )
Découvrez-le

Marion Abadie

Christophe Alzetto ( Invité )
Découvrez-le

Roxane Campoy
Découvrez-la

Tiffany Chalon

Douche Damien
Découvrez-le

Virginie Douine

JEODE
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Juliette Lopes
Découvrez-la

Marine Lopes
Découvrez-la

Caroline Morain

Tau-Ceti
Découvrez-les

 

Le Concert

Organisé avec le partenariat de l’association  » l’oreille en ballade » pour la partie programmation, son, éclairage, le concert du 23 juin a accueilli 4 groupes :

NORTHERN LIGHTS -Reprise de chansons Pop/Rock

THE JONBORROWS -Créations Blues/Pop/Rock

C.A.N – Créations Pop/Roots/Rock

Mention toute spéciale pour ce groupe composé de Trilportais et de voisins directs qui a une pêche et une fraicheur incroyable servie par un indéniable talent

TWO THE WEST -Créations Pop/Rock

 

 

Les voeux 2012 …

Voeux-2012c.jpg Remarque générale, peu d’élus regrettent 2011, année anxiogène s’il en est … Mais derrière les multiples rebondissements de la crise de la zone euro et le sort d’un Triple A qui ne tient désormais plus qu’à un fil, il y a plus grave, la réalité du terrain, quelquefois dramatique.

Les habitants que je rencontre ne me parlent pas de crise, encore moins de triple ou de double A mais évoquent simplement l’emploi ou le logement qu’ils n’ont pas et leur pouvoir d’achat qui baisse inexorablement alors que dans le même temps la précarité se développe avec les risques d’exclusion  liés.
Les problèmes d’approvisionnement des Restaus du Cœur témoignent de l’ampleur de cette détresse. Trop de familles aujourd’hui dans la difficulté n’ont plus d’espoir dans le lendemain, et désabusés, lassés des promesses non tenues, s’éloignent du politique.

Le succès du mouvement des indignés certes interpelle, mais s’il est nécessaire et utile de s’indigner, il faut surtout mettre en place des réponses concrètes plus que des mots, des promesses ou des slogans ne durant que le temps d’une campagne électorale; 2007 est passé par là.  Il est certain que nous y verrons plus clair dans quelques mois,  le prochain scrutin présidentiel promet d’être décisif.

Notre pays se relèvera de cette séquence, défi somme tout relatif comparé à ce que nos parents et grands parents ont traversé et vécu durant les dernières décennies, reste à savoir en quel état …  Encore faut il ne pas se tromper de crise. Si ce que nous subissons aujourd’hui est une crise d’ajustement (de la dette, de la gouvernance, de la répartition de la richesse, de notre mode de croissance …) certes douloureuse, elle n’est pas la crise systémique que certain veulent nous survendre.

A contrario, celle qui nous amènera à changer nos choix de vie, notre modèle de société,  imposera régulation et réhabilitation du long terme et de l’investissement face au modèle actuel dominé par le court terme et la société de consommation, est bien la crise environnementale due aux  émissions de Gaz à effet de serre, y répondre est vital.

J’ai des raisons d’espérer, sentiment qui me vient du terrain, et de l’activité des femmes et des hommes que j’y croise chaque jour. Ils y vivent, y travaillent, s’impliquent, souvent avec passion, notamment dans nos associations, et font de Trilport une ville dynamique, attractive, attachante, avec une véritable dimension humaine, faite de convivialité, d’amitié et de solidarités …
Cette vitalité est une valeur ajoutée créatrice qu’il faut savoir apprécier à son juste prix.

Nous avons pu semer en 2011, dans un cadre budgétaire tendu et contraint, quelques graines d’avenir qui ne demandent qu’à s’épanouir et fleurir, avant de produire les fruits espérés.  Ce qui n’est pas si mal, car  si pour le plus grand nombre, le fruit est l’essentiel de l’arbre, les vrais jardiniers savent qu’en réalité, c’est la graine qui importe

Alors que proposer en 2012 ?

 

 

 

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L’enjeu est de rendre nos concitoyens, malgré un contexte difficile que personne ne conteste, acteurs de leur devenir, afin que nous puissions construire collectivement une ambition commune et surtout partagée par le plus grand nombre, sans exclusive ni exclusion, et de vraies perspectives …

Il est important de préciser que les difficultés de financement que rencontrent aujourd’hui les Conseils Généraux et Régionaux, sont également les nôtres. C’est autant de soutien en moins pour nos projets d’équipements ou d’infrastructure au service de nos concitoyens dans le cadre de politiques contractuelles malmenées, et d’incertitudes pour le maintien des politiques publiques pourtant indispensables, notamment pour les plus fragilisés, que ces collectivités portent …

Les professionnels s’en inquiètent. Le Moniteur de la semaine dernière titrait dans un de ses articles : «Quand les collectivités s’enrhument, les entreprises du BTP toussent ».

Autant dire que ces entreprises risquent de tousser fort en 2012. C’est également moins de travaux d’infrastructures pour rendre nos territoires compétitifs, moins de travail pour nos entreprises, moins d’emplois pour nos habitants et in fine moins de croissance pour une économie qui en a pourtant tant besoin. Comment réduire le déficit de la dette sans croissance ?

 

La feuille de route que nous nous fixons pour 2012 tient compte de ce contexte :

Bâtir des  proximités plus solidaires

Mettre en place un pôle social permettant au CCAS et aux acteurs sociaux de travailler dans de meilleures conditions. C’est lorsque les temps sont difficiles qu’il faut être en capacité d’apporter des solutions adaptées, rapides et complémentaires et améliorer ses capacités d’écoute.

Soutenir le commerce de proximité, il constitue un élément important du lien social que nous voulons développer. Nous devrions accueillir début 2012, deux nouveaux commerces, ce qui par les temps difficiles  que nous rencontrons démontre le dynamisme et le potentiel de notre ville.

Faire évoluer en profondeur les services municipaux, afin de les rendre plus performants face aux tendances de fond rencontrées : désengagement des missions de l’état, baisse tendancielle de nos ressources, augmentation des exigences des habitants et de leur nombre, manifestation de certaines incivilités, développement d’internet et de ces usages, nouveau paysage territorial … Les objectifs poursuivis sont clairs : améliorer la relation avec les usagers et Habitants, conforter le sens du service et de l’action publique à laquelle nous sommes très attachés, mieux informer, anticiper plus que subir, améliorer l’offre de service via notamment une réflexion autour de la mise en place d’un nouveau site internet doté de téléservices, proposer une nouvelle conception de l’organisation des services : plus agile et plus transversale.

Une réflexion qui bénéficie de l’implication des agents, sollicités depuis septembre, mais également des Trilportais, grâce aux questionnaires auxquels beaucoup ont répondu, certaines propositions émises ouvrent des pistes de travail intéressantes.

 

La réflexion et le travail collectif réalisé autour de l’éco quartier a permis de progresser sur des problématiques concrètes impactant le quotidien des Trilportais et permettront des réalisations concrètes dans toute la ville,  dés cette année :

Dynamiser la démocratie citoyenne : réunions publiques, lancement d’ateliers citoyens, plébiscités par les nombreux participants qui y viennent, et réunions de quartier

AmélioL’éclairage public : il nous faut éclairer mieux, plus juste, de manière plus économe, sans éblouir les étoiles et en limitant la pollution lumineuse. Une rénovation générale, des lampes aux armoires, va être lancée et s’étendre progressivement à toute la ville. Elle permettra de gérer chaque point lumineux en modulant selon les heures et les secteurs, l’intensité de l’éclairage, permettant d’améliorer le cadre de vie, d’effectuer des économies importantes tout en diminuant les émissions de Gaz à Effet de Serre.

L’accessibilité : relance de l’activité de la Commission extra municipale « Accessibilité » privilégiant une réflexion globale sur la ville, basée sur la notion d’itinéraire afin de traiter  les différents points clés à aménager,

Une bio diversité plus robuste en ville : aménagement d’un Parc Urbain, création des jardins familiaux, gestion différenciée des espaces verts.

Usages  numériques : contribution à un projet de télécentre afin de soutenir l’emploi et de créer des synergies locales, actions visant à  réduire la fracture numérique, équipement des écoles, d’ici la fin de l’année, toutes les classes des écoles de la commune, de la Maternelle au Primaire, seront connectées à Internet en filaire.

 

2012, verra également progresser certains grands dossiers

L’écoquartier « l’Ancre de lune », qui après avoir été lauréat 2009 de l’appel à projet «Nouveaux Quartiers Urbains », a été un des six lauréats 2011 du concours lancé par l’ADEME Ile de France, sur l’Approche Environnementale de l’Urbanisme.

Prévention de la délinquance : la réflexion intercommunale va bientôt déboucher sur la création d’un CLSPD, que nous réclamons avec insistance depuis 2002. Il nous semble essentiel que l’ensemble des acteurs impliqués dans cette problématique complexe puissent se rencontrer et agir en complémentarité. Au niveau communal, nous expérimenterons l’outil qu’est la vidéo protection; sans l’idéaliser, ni le diaboliser, mais avec éthique et  avec la volonté de l’utiliser avec efficience, selon nos moyens financiers. Notre priorité est de contribuer à renforcer la Police Nationale et de lui donner tous les moyens nécessaires afin qu’elle soit en capacité d’accomplir ses missions dans toutes les communes, en complémentarité avec notre Police Municipale. Il est essentiel pour la cohésion sociale du pays de défendre les missions régaliennes de l’Etat, liés notamment aux proximités.

Nos communes ne doivent pas devenir des déserts institutionnels, des cités dortoirs, ou des terres de relégation, mais demeurer  des communautés de vie ou le lien social n’est pas un vain mot.  Autant dire que nous attendons avec beaucoup d’appréhension les mesures de carte scolaire en préparation. Nos écoles ont besoin d’enseignants en nombre suffisant, formés, impliqués dans leur mission ! Nous serons attentifs et vigilant, il en va du  devenir du pays.

L’équilibre entre qualité du service public, action efficiente, dimension humaine, proximités et contexte budgétaire tendu concerne également d’autres acteurs  représentatifs également de la cohésion sociale, telles la SNCF et la Poste, nous aurons l’occasion d’y revenir dans ce blog …

2012, est également l’année d’un tragique anniversaire, celui des 10 ans de l’explosion de la Halotte, qui a fait 2 morts et marqué durablement la ville. Coïncidence symbolique, nous confierons la même année à l’agglomération cette Zone d’activités, désormais en plein essor, au lieu de la friche industrielle qui subsistait après l’explosion. Nous pouvons avoir la fierté du devoir accompli.

Pôle Gare : intégralement piloté par l’Agglomération, le chantier de rénovation des abords de la gare au titre des travaux d’aménagements liés au Pôle Gare (Plan de Déplacement Urbain d’Ile de France) devraient enfin débuter cette année ; après un retard de quelques années du à des négociations difficiles avec RFF.

Déviation de Trilport : outre la beauté et la qualité du patrimoine naturel local, du pont inauguré par Napoléon III et le Prince Impérial, de l’hélicoptère inventé par un illustre Trilportais, notre ville a une spécialité dont elle se passerait bien : son bouchon.
Sans revenir sur les épisodes précédents,  si nous sommes en panne depuis 2008 et le blocage du SDRIF par l’Etat (Grand Paris), la situation peut se débloquer grâce à la loi que la sénatrice Nicole Bricq a fait voter au Sénat.

 

« Une société sans rêve étant une société sans avenir. » (Jung), nous devons rêver ensemble à des lendemains qui chantent,

2011, année solidaire ?

 

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La farandole des vœux est lancée, elle fait du mois de janvier un véritable marathon républicain à la gestion délicate pour les agendas, d’autant qu’avec l’intercommunalité et les relations amicales tissées de ci de là entre élus, le nombre de cérémonies aux quelles nous participons, s’est multipliée …

Une chose est certaine, beaucoup de nos concitoyens ne sont pas mécontents de voir 2010 se terminer enfin : perte d’emploi, baisse du pouvoir d’achat, incertitudes pour le lendemain, pessimisme ambiant, météo exécrable depuis deux mois, tout se ligue pour que l’heure soit à la sinistrose, le constat est général  …

Détail édifiant et révélateur de l’ambiance du moment, à la bourse des valeurs, la solidarité revient au premier plan, c’est une valeur montante, trés nettement et sous  toutes les latitudes  … Le « gagner plus pour travailler plus », symptomatique d’un individualisme triomphant, a perdu en apparence, beaucoup de ses adeptes, ce dont personnellement je me félicite, en espérant que cela dure  …

Sur le terrain, la rigueur est bien présente, mais elle a apparemment ses humeurs, et frappe différemment que vous soyez riches et puissants ou non, c’est bien le problème ! D’autant que l’image donné du pouvoir est loin d’être emballante et l’exemplarité semble à géométrie variable.
Sur le terrain, les aides financières considérables consenties en 2009 aux banques (cf les vœux de l’an dernier), ont fait exploser les déficits publics, et c’est désormais à chacun d’entre nous de payer la facture : hausse des prélèvements, baisses des dépenses publiques et sociales, souvent menées sans discernement ni équité … A contrario pour les banques et le CAC 40, « don’t panik » c’est reparti, beaucoup reprennent leurs mauvaises habitudes d’antan, celles qui avaient failli nous conduire droit dans le mur  …

Plus grave, des dépenses d’investissement incontournables et indispensables au développement du pays et à la sécurité de nos concitoyens sont remis en cause de manière inconsidérée : éducation, recherche, santé (oui c’est aussi de l’investissement pour un pays),infrastructures électriques, centrales nucléaires, réseaux de transports …  Nous risquons demain de payer au prix fort beaucoup de ces économies du trop court terme …

Pour les communes l’équation est de plus en plus délicate, elles sont en première ligne pour répondre aux besoins immédiats, urgents et multiples des habitants, tant en fonctionnement (mise en place de services proches, réactifs, efficaces) que dans les investissements à réaliser (équipements publics, trottoirs, routes … ) mais ont de moins en moins de latitude financière ce qui au regard des besoins du terrain, risque de poser quelque problème  …
Pour exemple l’état de la voirie. Après les deux hivers rigoureux que nous venons de subir, les rues ont  souffert et ce dans toutes les villes, les marchands de bitume vont voir leur chiffre d’affaire exploser en 2011, pour peu que les collectivités puissent effectuer ces travaux !

Alors que promettre pour 2011 : du sang, de la sueur et des larmes ? Pas tout à fait, ou du moins cela n’a pas été du tout le sens de mon discours lors de cette manifestation républicaine, qu’est la cérémonie des voeux   …

 

 

 

 

Ni sang, ni larme, par contre la sueur, vu le contexte budgétaire, est assurée …  Heureusement le redémarrage de  l’immobilier, du fait des taxes afférentes,  permettra peut être de compenser quelque peu la baisse des dotations de l’Etat !

Malgré le contexte actuel, au regard des besoins urgents de nos concitoyens,  les communes doivent agir et concrètement en leur direction, sinon qui le fera ?
Il faut permettre aux accidentés de la vie de plus en plus nombreux, de rebondir … Ce n’est pas faire de l’assistanat, mais simplement être solidaires. N’oublions jamais que demain l’accidenté peut être chacun d’entre nous ou un de nos proches.

Je suis de ceux qui pensent que la solidarité est à la fois un moteur et une des clés qui permettra à notre société de relever le challenge de la mondialisation par le haut, pour peu que la cohésion sociale règne …

Soyons des solidaires actifs.

C’est une des nombreuses raisons pour laquelle, l’équipe municipale a désiré mettre en avant, cette valeur à laquelle nous sommes intimement attachés, et qui est emblématique de l’action de nos collectivités …  C’est à la fois fragile et précieux, la solidarité, cela se construit chaque jour par petites touches, grâce à une suite de petites actions concrètes, non spectaculaires mais au combien utiles : accueil et écoute, intervention d’urgence, aides financières, permanences des travailleurs sociaux, animation du Point Emploi …
Un vrai travail d’équipe, rendu possible par les bonnes volontés qu’elles proviennent des institutions, associations, bénévoles, élus, travailleurs sociaux …

Chacun remplit son rôle, avec humilité, discrétion, efficacité et implication, c’est la complémentarité qui fait sens.

Si certains ne voient que la dépense, n’oublions pas que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale elle est le socle de la cohésion sociale et du pacte républicain du pays,  également garant d’efficacité et de sérénité … C’est lorsque les temps sont durs, que ce socle prend tout son sens, et que nos concitoyens ont le plus besoin de l’action de l’Etat et de services publics de qualité, et les temps aujourd’hui sont durs …

Notre engagement est du coté des usagers, que ce soit pour défendre la qualité des transports (cf notes précédentes : inauguration gare, arrivée de l’AGC), ou  améliorer la qualité des conditions d’accueil, d’accessibilité et de sécurité des guichets de la Poste.

 

L’année 2011 est pour Trilport une année charnière … 

Elle marque la fin des dispositifs contractuels signés avec le Département et la Région qui ont permis de doter la ville d’équipements publics utilisées chaque jour par nos concitoyens depuis 2006 : Centre de loisirs,  bâtiment péri scolaire de la Charmoye (cantine, réfectoire …), extension et rénovation du Gymnase, (toutes HQE), mais également mise en accessibilité de la Place de l’Eglise, de la Mairie et des salles d’animation …  Soit  plus de 4 millions d’euros d’investissements engagé dont 2 millions pour le seul gymnase …

Chacun peut comprendre que l’essentiel de nos efforts ait jusque là porté sur le financement de ces réalisations. Une page se tourne et nous préparons désormais de nouveaux objectifs en veillant à ce qu’ils soient compatibles avec notre budget

Elle correspond à la mise en place du nouveau Plan Local d’Urbanisme, qui s’achève après une concertation tout azimut : plusieurs réunions publiques, journal municipal, espace internet dédié permettant le téléchargement des documents, accueil en Mairie …  Sa validation par le Conseil Municipal fin janvier marquera la dernière étape de ce véritable marathon  mené depuis 2006 autour d’un document qui fait déjà date, puisqu’il est un des premiers au niveau national, à intégrer des bonifications destinées à récompenser les constructions respectueuses de l’environnement : végétalisation, récupération d’eau ou efficacité énergétique.

Elle correspond au  lancement de notre éco quartier. Si certains trouvent les questions environnementales lointaines,  théoriques ou secondaires, rappelons simplement que 2010 est l’année qui a connut le plus grand nombre de catastrophes liées aux conditions climatiques depuis 130 ans (voir note précédente),  contexte qui justifie la mise en place des politiques destinées à limiter les émissions de gaz à effet de serre, protéger la bio diversité et ce magnifique patrimoine naturel auquel nous sommes si attachés. C’est tout le sens de ce projet d’éco quartier. Faire la ville différemment tout en préservant son âme …

Ce projet est un des 9 lauréats 2009 du  concours régional « Nouveaux Quartiers Urbains », et un des 160 éco quartiers suivi par l’Etat au niveau national. Grâce à l’aide financière de la Région nous avons pu rassembler l’expertise nécessaire pour répondre aux ambitions sociales et environnementales du projet. Deux étapes clés en 2011 :

• Le lancement d’une ZAC Multi sites, dont la concertation débutera fin janvier et donnera lieu à une exposition publique en Mairie et sur le site internet,

• le choix, avant l’été, de l’aménageur qui devra apporter une vraie valeur ajoutée environnementale et vivre ce projet comme nous le vivons. Nous avons la volonté et l’ambition collective de  construire un éco quartier référence …

 

D’autres projets sont également portés par l’équipe

  • Sur le social,  avec la création de la première structure de la  future Maison de la Petite Enfance, un Relais d’Assistantes Maternelles (ou RAM) et la création d’un pôle social destiné à accueillir le CCAS, et les permanences des travailleurs sociaux ou de la santé …
  • Dans le domaine de l’éducation, avec le lancement de la réhabilitation totale de l’école Prévert et le câblage des classes de l’école Prévert, toutes les classes de nos écoles élémentaires seront alors connectées à Internet, du CP au CM2 …
  • Concernant le logement social,  notre volonté de mettre en place un habitat social de qualité est désormais reconnue. Nous avons fixé à nos partenaires 6 exigences  qualitatives : Opération à taille humaine, éco construction, accessibilité, mixité multi générationnelle et sociale au niveau du quartier, qualité architecturale et intégration au site.
    Notre but est de réussir une mixité générationnelle et sociale épanouie dans toute la ville. C’est pourquoi nous privilégions la conduite de plusieurs petites opérations de 12 à 15 logements sociaux, plutôt qu’une seule, plus importante, même si cela est plus long à mettre en place et plus compliqué. Nous avons actuellement 4 opérations en cours (soit 60 logements à peu prés). Pour information,  sur le budget 2010, alors que nous acquittions 50 000 euros au titre du prélèvement SRU c’est plus de 410 000 euros que la commune a consacré à cette politique, en préemptant le foncier, sans aide de quiconque. Difficulté supplémentaire et récurrente,  le classement en zone 2 qui perdure, pénalisant chaque opération.
  • Améliorer l’accessibilité et la sécurité dans nos rues avec la poursuite du Contrat Triennal de Voirie signé avec le Conseil général et la reprise des  travaux de la Commission Accessibilité afin de réaliser le Plan de mise en Accessibilité de la Voirie et des Espaces publics.
  • Relancer la concertation citoyenne : réunions de quartiers, ateliers citoyens, mise en place d’un nouveau site internet avec l’introduction de télé services destinés à faciliter la vie de nos concitoyens, votre Mairie 24 heures sur 24, la refonte du journal municipal « le Ginkgo »
  • Animer Trilport, en soutenant la vie associative locale,  essentielle dans le maintien du lien social entre habitants, en lançant des initiatives culturelles,  en créant une bourse aux projet pour les jeunes Trilportais et en soutenant les commerces du Centre Ville …

 

Comme chacun peut le contester, malgré un climat incertain, pour tout dire morose, pêche et dynamique sont au rendez vous, car l’équipe a le sentiment d’être tout simplement utile, d’agir malgré les aléas, pour offrir des perspectives à nos concitoyens, afin qu’ils puissent s’épanouir sur cette Terre de Brie que nous chérissons tant, coincé « entre Marne et forêts »  …

Comme l’écrivait joliment avec des mots simples, un des pères de l’Europe, Jean Monnet, qui a réussit à faire d’une utopie, une réalité et peut être demain une planche de salut pour nos  pays,

 

« Il ne s’agit pas d’être pessimiste,ni d’être optimiste, mais d’être déterminé »

 

 

 

 

2010 promet d’être coton

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La période des voeux a débuté .. Tradition républicaine s’il en est, mais également moment privilégié pour faire le point, esquisser la feuille de route de l’année à venir pour une collectivité, remercier et célébrer toutes les énergies qui permettent le « mieux vivre ensemble ».

Force est de constater, que plus que la crise cette année c’est le contexte national qui pèse, comme rarement … L’hallali des collectivités territoriales a t’il commencé ? Nul ne le sait encore … Mais le climat est quelque peu délétère, dans l’attente d’une  décision, venant d’ailleurs, tout en haut …

2009 laisse cependant comme un goût amer dans la bouche, la crise économique bouleverse nos repères. Entre les milliards d’euros des déficits présents ou à venir, les aides financières accordés aux banques et nos budgets, il y a pire qu’un décalage, un abîme …
Car pour la majorité d’entre nous, un euro reste un euro, toujours aussi difficile à gagner.

Si personne ne remet en cause l’action en faveur du système financier, il fallait intervenir, on ne peut que s’étonner de l’absence absolue de garanties exigées  : aucune … Il y a les mots et les actes …  La crise n’est pas encore terminée (cf l’excellent article de Michel Rocard) car aucune remise à plat réelle n’a été encore engagée, les mêmes causes produiront les mêmes effets, nous sommes toujours dans la nasse.

Aujourd’hui, citoyens et collectivités sont soumis à une triple peine : payer pour le sauvetage des banques, considérablement, subir de plein fouet la baisse des dépenses publiques et sociales, voir leurs dépenses d’investissement même essentielles remises en cause. Car la tentation sera grande pour certains politiques de faire régler aux seuls ménages et collectivités l’addition !

Trois enseignements sont à mes yeux, à retenir de cette séquence :

  • La nécessité absolue de réguler le système financier. Il a plus que besoin de gouvernance publique et de régulation vu les risques inconsidérées et irresponsables pris par une minorité avec l’argent des autres … Force est de constater qu’aujourd’hui,  rien n’a changé !
  • Souligner le rôle joué par notre système de protection sociale qui a permis à la France de mieux amortir la crise. Certes il est à ajuster, à améliorer, mais ses fondements sont à préserver, à des années lumière du bouclier fiscal. Il en va de notre cohésion sociale, élément indissociable de notre patrimoine national, je n’ai surtout pas parlé d’identité laissant cette notion aux démiurges ou aux spécialistes,
  • Constater la fragilité du monde réel et la nécessité de privilégier un des axes fondateurs du Développement Durable, le principe de responsabilité. Une notion globale qui dépasse le simple cadre économique, intégrant le moyen et le long terme, et ce jusqu’à la survie de notre planète …

Il est savoureux de constater sur ces différents points la conversion de certains de nos politiques qui revêtent aujourd’hui devant les sunlights des médias planétaires, la tunique de l’évangélisateur lavant plus blanc que blanc … de quoi les rendre en théorie un peu plus humbles, quoique …

Force est de constater pourtant que malheureusement, cette conversion n’est qu’apparente. …

 

 

 

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Rappelons en ces périodes de crise que les collectivités locales ont assuré prés de 80% de l’investissement public. Si je prends l’exemple de ma commune, outre les dépenses habituelles, avec les travaux du gymnase (2 millions d’euros HT) elle  a participé  à cet effort, capital pour le maintien de l’économie et la sauvegarde de l’emploi, en faisant travailler sur ce chantier durant de long mois plus de treize entreprises. Chantier que nous n’aurions d’ailleurs pu lancé sans l’aide de la Région et du Département (prés de 60% de subventions au total).

Hormis ces dépenses d’investissement, les collectivités au quotidien sont en première ligne pour limiter la casse et aider nos concitoyens. C’est véritablement d’un  bouclier social dont ils ont besoin !

Autant dire que, je réfute ce mauvais procès fait aux élus locaux … A en croire Nicolas Sarkozy, ils seraient  trop nombreux, peu efficaces et onéreux pour l’économie nationale … Bonjour la démagogie !
Je conçois que certains soient nostalgiques d’une France médiévale ou napoléonienne (cf la création du Conseiller Territorial), moi pas. Des pistes d’économies à réaliser existent pourtant, au delà des niches fiscales et du bouclier fiscal réservées aux « happy few », notamment au sommet de l’exécutif, beaucoup plus critique sur les dépenses des autres que sur les siennes; notamment sur les dépenses de communication de l’Elysée (7,5 millions € à en croire le Parisien).

Mon propos n’est surtout pas de dire que rien n’est à changer ou que la Taxe Professionnelle est couverte de vertus. Il est au contraire urgent de clarifier les compétences entre structures, d’améliorer l’articulation territoriale et surtout de remettre à plat une fiscalité locale qui n’est plus adapté et inéquitable encore faut il privilégier méthode, sérénité et concertation.
L’obsession de l’effet d’annonce et de la prise de décision sans débat, au forceps, en cherchant des boucs émissaires, véritable  marque de fabrique de ce gouvernement laisse peu à peu des traces durables et a montré ses limites.

Il en va désormais de notre modèle social, partie intégrante de notre identité nationale (juste histoire de dire), autant dire que dans les semaines à venir, nous serons vigilant, car je crains fort qu’après les régionales, le couperet ne tombe : déficit à combler, retraites, santé publique, les mois qui vont suivre risquent de devenir difficiles …

2010 sera une année déterminante pour les collectivités et pour le maintien de notre modèle social … J’espère que le dialogue, la sérénité et le bon sens prévaudront, c’est l’heure des voeux, non ?

Après également, ce qu’il faut bien appeler l’échec de Copenhague, nous ne sommes pas encore « Dans le Monde d’après », plus que jamais, notre responsabilité sera grande. Du coup, la citation extraite du discours d’Albert Camus, en 1957,  lors de la remise de son Nobel, prend un aspect  prémonitoire …

 

« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde … La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas.

Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. « 

 

 

Prix National Art Urbain 2009

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La ville de Trilport était une des six villes sélectionnées pour la finale  du Prix National de l’Association pour l’art urbain, qui se déroulait à la Maison de la RATP, avec pour thème 2009 « le Centre urbain et son environnement accessible à tous ».

Précision utile, c’est le jury de cette association qui nous avait contacté, conséquence directe je pense du buzz émanant de la commune, suite aux réalisations et à la démarche environnementale initiée sur le terrain malgré les nombreuses contraintes rencontrées. Ce même jury, après une visite sur site d’une journée nous incitant à participer à leur édition 2009.

Cette soirée a permis au nombreux public présent d’accomplir un véritable tour de France en moins d’une heure, vu le mode opératoire imposé par les organisateurs. Le concours tenant plutôt du speed dating, chaque candidature disposant de « 8 minutes pour convaincre » sur la base d’un diaporama (deux minutes de présentation de la commune, par le Maire, six minutes pour décrire l’opération présentée, par un technicien). Avant de revenir plus en profondeur sur notre candidature, soulignons la diversité des situations présentées : tant au niveau de la localisation, que de la taille des communes ou de leur nature, touristiques ou pas (je pense notamment à Pèzenas et Plan d’Aups).

Soutenu par le CAUE 77 pour ce prix national, nous avions placé notre candidature sous le signe du « Petit Prince ». Ayant finalement opté pour la démarche globale initiée, y compris avec ses imperfections, plutôt que pour la description d’une réalisation aboutie « exemplaire », comme celle du gymnase HQE de la Noyerie, modèle du genre au niveau accessibilité.

Pour être très rapide indiquons que le Grand Prix 2009 a été remporté par la commune de  La Rivière (38), Trilport remportant lui  la catégorie « respect de l’environnement », le jury ayant du être sensible à la démarche globale inititiée .

 

Revenons un peu sur la « ballade du Petit Prince » qui nous a valut cette distinction …

 

 

 

 

Rapide rappel des épisodes précédents :

Dans le cadre d’un projet de territoire mené en partenariat avec le Conseil Général, la municipalité avait engagé dés 2002, une grande concertation destinée à déterminer un mode de développement à privilégier et les besoins prioritaires à satisfaire en tenant compte des moyens financiers de la commune.
Première pierre, la construction du centre de loisirs H.Q.E  » Le Petit Prince », premier du genre dans la région qui a provoqué une véritable révolution culturelle qui s’est propagée non seulement dans la ville, mais bien au-delà (c’est suite à cette réalisation que depuis la CAF majore ses aides aux projets H.Q.E), au regard de l’intérêt suscité par cette réalisation novatrice.
Une des particularités de cet équipement n’avait été pas perçu à l’époque: sa polyvalence. Qualité qui lui a permis rapidement de devenir un élément important de cohésion sociale dans la ville, accueillant (outre le Centre de Loisirs) nombre de réunions, expositions ou concerts.

 

Trois axes  illustrent la démarche globale privilégiée par la municipalité, ce qui vu les contraintes financières n’était pas aussi aisée à mener que certains veulent le faire croire aujourd’hui :
– Développement de la Haute Qualité Environnementale (Centre de loisirs, bâtiment scolaire, gymnase) et de l’Eco habitat afin de lutter contre le réchauffement climatique et d’améliorer l’accessibilité en ville,
– Approche environnementale de l’Urbanisme initiée à partir des travaux du PLU (très novateur au niveau environnemental) et de l’Agenda 21 afin de limiter l’étalement urbain et de protéger la bio diversité,
– Choix d’une mixité sociale et multi générationnelle,épanouie basée sur une ambition qualitative.

 

Je ne reviendrais pas sur le réalisé, notamment le programme d’équipements mené depuis 2004, dont ce blog s’est souvent fait l’écho,mais rappeler que les objectifs poursuivis se propagent depuis et essaiment au delà des autres équipements construits par la municipalité (école de la Charmoye, Gymnase de la Noyerie), jusqu’à l’espace public, avec la création d’une Commission Extra Municipale « Accessibilité », le lancement d’un FISAC permettant de moderniser les commerces de proximité, la désignation d’un référent accessibilité, le PACT ARIM, et élaboration d’un parcours test « accessibilité maximale ».
Depuis la réalisation du «Petit Prince », c’est une véritable relecture de la ville qui est entreprise : mise en accessibilité de la Mairie et des espaces culturels, de la Place de l’église et de l’ensemble des  arrêts bus, aménagement prochain d’un itinéraire piétonnier « référence », emprunté par nombre d’usagers dont les écoliers fréquentant le « Petit Prince » et se rendant au restaurant scolaire de l’école Prévert et réalisé avec la collaboration du Pact Arim, référent accessibilité de la commune.

 

Quelques invariants se dégagent, tenant compte de la contrainte financière, ce qui dans le contexte actuel n’est pas si anodin, ils peuvent être utiles à un essaimage de certaines des pratiques environnementales initiées sur la commune et citées par Dominique Bonini, du CAUE77 lors de sa présentation :

« 1>La force de la concertation menée en amont, elle permet d’obtenir un équipement coproduit,plus fonctionnel, évolutif et mieux utilisé.
2>L’intégration au site, première des 14 cibles de la démarche HQE, elle est essentielle dans la relation entre le bâtiment et son environnement extérieur. Elle reste la source d’une réelle harmonie architecturale et contextuelle.
3>L’efficacité énergétique, très dépendante de l’intégration au site, elle reposera avant tout sur une isolation optimum et des choix judicieux de matériaux pérennes. Les considérants techniques n’intervenant qu’en second lieu !
4>La gestion de l’eau, répondra aux deux approches complémentaires : l’infiltration naturelle et la récupération pour réemploi de l’eau pluviale, notamment pour les chasses d’eau de sanitaires,
5>La polyvalence et la mutualisation des espaces chercheront à répondre aux besoins d’aujourd’hui tout en intégrant les conditions de réponses aux besoins futurs, le principe de mutualisation venant réduire les m2 produits, il est utile de réfléchir également en amont sur la reversibilité des usages
6>Enfin l’accessibilité pour tous : relevant certes d’une obligation légale il importe de la placer au coeur même du programme de l’équipement en sa capacité de catalyseur de la qualité d’ensemble.

Pour ce qui est de la qualité d’ensemble, se souvenir que l’équipement public ne peut trouver sa justification que dans le service rendu et que la plus grande preuve de réussite c’est le lien social intergénérationnel qu’il est capable de faire naître.

Des perspectives enfin ! car on l’a compris, la ballade du petit prince ne s’arrête pas aujourd’hui. La ballade accompagnera le projet d’un éco-quartier de 300 logements ouverts à la mixité fonctionnelle et sociale. Situé à 300 mètres du centre ville, le projet est soutenu par la région Ile de France et l’Etat. Le futur quartier durable profitera de la proximité de la gare SNCF, celle-ci fait l’objet d’une réflexion pôle gare issue du plan de déplacement urbain régional et vise à une desserte bus améliorée, à une diminution de l’utilisation de la voiture et à un renforcement des circulations douces sécurisées en direction de la gare prolongeant le chemin des écoliers.

Ainsi la démarche de qualité conduite par la ville de Trilport, partie d’un équipement pour être généralisé à l’ensemble urbain, saura à n’en pas douter, répondre à la sollicitation revisitée du Petit Prince

« S’il te plait dessine-moi une ville durable agréable à vivre et accessible à tous ». »

 

 

Palmares 2009

 

 

« Centre-village, porte du Parc »
La Rivière (38)
PRIX arturbain.fr
2009
« Molière en sa ville accessible à tous»
Pézenas (34)
Mention Qualité Architecturale
« Coeur de village pour tous»,
Plan d’Aups Sainte Baume (83)
Mention Qualité de la Vie Sociale

et

Meilleure Communication

« La ballade du Petit Prince»,
Trilport (77)
Mention Respect de l’Environnement
« Boulevard en circulations douces»
Parthenay (79)

 

Mention

et

Prix Internet du Public

« Gare RER accessible »
RATP, Lognes (77)
 

Mention

 

 

 

Qui était Robert Auzelle ?

– sur le site arturbain

– sur le site de la cité de l’architecture