Nouveau Libé, mue ou révolution culturelle ?

Pour son anniversaire, Libé s’offre un nouvelle peau … Mue ou révolution culturelle ? Il y a 10 ans, le quotidien Libération lançait le premier site d’informations électroniques français. Bilan aujourd’hui : 27 millions de pages / mois, 200 000 internautes jours, 2eme site d’information généraliste français derrière … Le Monde.

Pourtant tout n’est pas rose dans l’univers de la presse nationale. Paradoxe souligné par Serge July lui même dans l’édito présentant la nouvelle formule de son site, l’audience des journaux se développe, mais leurs recettes diminuent  … Les causes sont multiples pour expliquer ce phénomène : prix de revient, crise de la publicité dans la presse papier, concurrence avec les journaux gratuits …

Ce n’est pas un hasard si Le Monde dans deux semaines lancera une nouvelle formule de son édition papier et que le plus grand site généraliste d’informations mondial, le New York Times, vient de faire lui aussi peau neuve; la presse quotidienne cherche son deuxième souffle.

Pourtant elle attire les investisseurs … Surtout les titres ayant une forte audience. N’en déplaise à Mac Luhan, célèbre sociologue canadien ayant annoncé la fin de la galaxie Gutenberg, l’auteur de la formule choc « le message c’est le médium » …  Dans ce contexte de mondialisation effréné, ce sont les marques qui jouent le rôle de repères et désormais derrière le médium et les informations véhiculées se cache le titre du journal, marque de fabrique du traitement de cette information.

Le contenu traité par les rédactions doit désormais s’adapter aux différentes types de médias; car le développement des différents supports d’information qu’ils soient organiseurs, ordinateurs, télévisions (cf le succcés de la TNT) ou téléphone rend tout le monde accroc à l’info.
Le support n’est plus qu’un des éléments d’une  chaîne complexe dont le point de départ est une rédaction qui passe du mono-produit papier à une entreprise multimédias : papier, net, télé, téléphone ….

 

Le multimédia passe désormais par le net

Le développement du haut débit avec bientôt 15 millions d’internautes français connectés, en attendant le trés haut débit, fait du Net une cible majeure et prioritaire de cet enjeu planétaire. Internet constitue à lui tout seul un laboratoire indispensable pour maîtriser les exigences du média électronique tant sur le plan rédactionnel que sur les techniques liées au son, à l’image ou à  l’interactivité (forum, débat, chat …). Un média qui permet de plus à l’internaute de paramétrer la sélectivité de l’information (selon ses thèmes d’intérêt) et favorise l’émergence de communautés (blogsphère) …

Car si pour Mac Luhan ce n’est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même, il y a désormais pléthore de canaux de transmission … image choc, mot concept mais quelquefois même émotion …

 

Capacité d’analyse ou réactivité

Auparavant dans la presse écrite, il y avait le quotidien, l’hebdomadaire et le mensuel … Le quotidien traitait de l’actualité à chaud, l’hebdo ou le mensuel analysait cette actualité. Désormais à Libération, le quotidien  analyse, met en perspective et le site traite de l’actualité « on line » … Le temps s’accélère et la durée nécessaire à la réflexion et à l’analyse se raccourcit d’autant … Analyse / Réactivité … Tout se mêle …

La nouvelle formule de ce site est donc plus qu’une mue, elle annonce des bouleversements plus profonds, car au jeu de l’adaptabilité, Libération a toujours été aux avants postes …

Le trés haut débit signifie l’irruption de la télé dans les ordinateurs, dans la presse et bientôt sur nos téléphones portables, une télé allégée au niveau de l’outil de production pouvant véhiculer toutes les images : du studio dernier cri, au téléphone portable qui peut devenir une caméra n’importe où sur le globe .. Information mondialisée, instantanée et interactive …

 

 

Etre une  référence pas un logo …

Cette mutation, transformera à terme la presse en modèle économique rentable; le mouvement de concentration en cours se précise et s’accélère … L’information s’affranchit peu à peu des contraintes techniques, logistiques et financières liées à la fabrication du support  et à sa diffusion … Libération va proposer dans quelques semaines un abonnement pour les internautes, suivant l’exemple du Monde qui a expérimenté cette formule avec succés depuis 2002 ( 67 000 abonnés dont plus de 30 000 nouveaux abonnés).

L’enjeu est ailleurs … Derrière le support et le contenu, demeurent le message, les valeurs et l’éthique. La guerre du golfe a démontré la difficulté pour des journalistes de rester maître de leur message et de garder un esprit critique …

Un titre de presse ( une marque …)  se doit de garder son originalité et ses règles déontologiques. Si Mac Luhan classait les médias en deux catégories : média froid (analyse) ou média chaud (réactivité), il précisait que le média chaud ne demande la participation qu’un seul des sens du lecteur, qui devient ainsi totalement passif et captif perdant tout sens critique …

 

L’enjeu pour un titre comme Libération, est de garder son identité qui est également sa valeur ajoutée … Ce petit plus, ce supplément d’âme qu’il apporte chaque jour à ses lecteurs et qu’il doit absolument préserver quelque soit le médium utilisé …

 

Internet, état des lieux planétaire

Le Journal du Net publie une étude Nielsen de juillet 2005 : « Internet en chiffres : le tour du monde ». Etude trés instructive qui permet d’avoir au mieux une vision actualisée de l’état des lieux planétaire, au pire un instantanné d’une situation trés contrastée..

 

 Conçu comme un diaporama proposant une successsion de tableaux établis d’aprés divers indicateurs cette étude apporte une série d’informations permetttant de dépasser beaucoup d’idées reçues et d’avoir un eidée plus précise des tendances en cours sur la toile planétaire.

On y apprend, par exemple, que la population internaute mondiale dépassera le milliard d’individus avant la fin de l’année, et que l’Asie en représente plus du tiers … la Chine commence à poindre le bout de son nez,  l’Europe dépasse désormais l’Amérique du Nord, et avec les pays de l’Est démontre pour les années à venir un vrai potentiel et un marché prometteur …

Dans la répartition des noms de domaine, enjeu capital s’il en est, l’universel « .com » se taille la part du lion, avec 46,12 % des URL de domaine, soit prés d’1 sur 2 … devant un suffixe national, le « .de » allemand qui tire plus que son épingle du jeu, avec 7.96%, car c’est de loin la première extension nationale. Notre pauvre « .fr » , avec 0,51%,  apparait en 24ème position …  de quoi rester humble, circonspect, mais également inquiet pour le développement et l’avenir de la langue française sur la toile mondiale en attendant le développement de l’Afrique francophone …

 

Autres indicateurs de cette étude qui va trés loin : Population internaute, classement par pays, haut débit, cartographie des sites, technologies, consommation et profil, trafic, usages, équipement, interfaces,  e-Commerce et e-Pub …

 

Pour y accéder :

 

http://www.journaldunet.com/diaporama/0509tourdumonde/01population-mondiale.shtml

Le guide Pratique du Blogger et du cyberdissident

Le blog est potentiellement un formidable outil pour la liberté d’expression. Reporters sans frontières (rsf) a conçu un guide qui explique ce qu’est un blog, précise pas mal de choses utiles sur la « blogsphère » et donne des conseils techniques pour le le blogger menacé afin qu’il puisse préserver son anonymat ou contourner la censure. Un travail intéressant qui peut constituer également une bonne introduction sur le monde des blogs; les témoignages évoqués dans ce document font réfléchir et amène beaucoup de relativisme dans notre perception de la réalité actuelle … Ce document utile est directement téléchargeable sur le site de rsf … Un site à découvrir …

http://www.rsf.org/

 

Au sommaire :

Les bloggers, nouveaux hérauts de la liberté d’expression / Un blog, c’est quoi ? / Petit lexique du blogging / Bien choisir son outil / Comment créer et mettre à jour son blog / Quelle éthique pour les bloggers ? / Bien référencer son blog sur les moteurs de recherche / Faire sortir son blog du lot / Témoignages : Allemagne, Bahreïn, Etats-unis, Hong Kong, Iran, Népal / Comment blogger de manière anonyme ? / Choisir sa technique pour contourner la censure / Assurer la confidentialité de ses e-mails / Les champions de la censure sur le net

Google, puissance 80

L’arrivée de Vinton Cerf, un des père fondateur mythiques du World Wide Web, chez Google, nouveau venu à la croissance météorique, améne plusieurs interrogations sur le devenir et les évolutions futures de la toile mondiale. … Avant de revenir sur certaines pistes poursuivies par cette société et traquées quotidiennement par Francis Pisani, dans Transnet, un blog que je vous invite à consulter fréquemment (lien ci contre), revenons sur une success story en cours  …

 

Google vient d’enregistrer une arrivée de poids, Vinton Cerf, lui même, au titre de « Chief Internet Evangelist », tout un programme … C’est lui qui en inventant le protocole TCP/IP a rendu possible l’apparition du réseau des réseaux.  Sa future mission (s’il l’accepte …) est de contribuer à faire de cette société un acteur incontournable du devenir d’Internet.
Google est devenu pour chaque internaute un outil indispensable à l’utilisation quasi transparente, pourtant derrière ce logo se cache des intérêts économiques colossaux.

Rapide retour sur une « success story » en cours …

 Google naît d’un coup de génie de deux jeunes américains (Larry Page et Sergey Brin) étudiants à Stanford, en Sciences Mathématiques et en Sciences Informatiques, qui conçoivent en 1996, un projet de recherche « BackRub » basé sur une méthode d’analyse des liens pointant vers un site web afin d’évaluer la pertinence et la popularité de la page recherchée. Ce projet repose sur la structure des liaisons du World Wide Web et rend possible, grâce à une analyse complexe réalisée sur à partir d’algorithmes mathématiques, l’évaluation de la qualité, de l’importance et de la pertinence des pages indiquées à la fin d’une recherche, contrairement aux moteurs de recherche traditionnels.

Ces derniers, à base d’ordinateurs très puissants, scannaient alors une grande portion du Web afin d’indexer et de trier les pages correspondant à certains mots clefs. Les résultats n’étaient pas des plus pertinents.
Car si l’avantage d’Internet est d’être une source prodigieuse d’informations, l’un de ses plus gros inconvénient est ce trop plein d’informations (appelé également vertige informationnel), qui rend difficile voir impossible la recherche de la « bonne » information.

 

En 98, achètant un stock de disques durs à prix réduit enchâssé dans un écrin en… Lego, les deux étudiants fondent avec l’aide financière d’un des fondateurs de Sun System, une société appelée Google, néologisme créé à partir du mot « googol » (un googol est le chiffre 1 suivi de 100 zéros) qui suggère que la raison d’être de Google est d’organiser l’immense quantité d’informations disponible sur le Web. Accessoirement, le googol est supérieur au nombre de particules élémentaires de l’univers, qui se contentent de 80 zéros….
Google a choisi ce terme pour symboliser sa raison d’être qui est d’organiser l’immense volume d’information disponible sur le Web et dans le monde et s’est choisi un logo, couleur lego …

 

Autre intérêt et non des moindres, cette technologie repose sur une association de machines de bas de gamme plutôt que sur de gros serveurs très onéreux.

 

Une efficacité inégalée

 La réussite de Google tient principalement à sa capacité de déterminer en un temps record les pages les plus pertinentes en fonction de critères de recherche grâce à un algorithme mathématique appelé « PageRank » .
 Quand le robot logiciel de Google (GoogleBot) visite une page Web, il analyse sa structure , suit ses liens vers les autres pages Web, évaluant ainsi le degré de pertinence d’une page en fonction du nombre d’autres pages qui lui sont liées.

Autres avantages : Google a une vitesse moyenne de 0,29 seconde par recherche , n’accepte pas de bannières sponsorisées et sa hiérarchie des réponses ne tient pas compte de de critères commerciaux.

 

Un modèle économique exemplaire

Dès son lancement, en 1998, Google répond à 10 000 recherches par jour, à la mi 1999, il gére 3 millions de recherches par jour et génére déjà des millions de dollars de revenus. En 2000, il est le plus gros outil de recherche au monde, avec un index de 1 milliard de pages  dont 560 millions entièrement et 500 millions uniquement en relation à leur adresse.
En 2000, l’apparition des liens sponsorisés (Adwords) lui permet de multiplier ses gains. La société engage une politique de diversification : groupes de discussions (Google Groups), actualités (Google News), comparateur de prix (Froogle), service de weblogs (Blogger), recherche et gestion d’image (Picassa), une Toolbar (Google Toolbar) et un webmail (Gmail).

Et ce n’est pas fini … Nous yr eviendrons prochainement …

 

Désormais, Google est une société qui fait peur aux mastodontes que sont Microsoft, Yahoo, Amazon et d’autres, le combat ne fait que commencer et mérite d’être sanglant … L’imagination et la créativité seront des avantages concurrentiels déterminants … Une indication, un an aprés son introduction en bourse, Google a dépassé toutes les entreprises de la Silicon Valley excepté Intel et Cisco System … Beaucoup de spécialistes comparent même désormais cette entreprise à … Microsoft …

 

Comme quoi, même en 2005, l’imagination peut prendre le pouvoir … Et en ce qui concerne cette marque cela risque de décoiffer …

 

Google en quelques chiffres

Nombre de pages explorées : plus de 8 milliards  /  Images : plus de 1 milliard /  Messages Usenet : plus de 1 milliard  /  Nombre de langues dans lesquelles l’interface a été traduite : plus de 100 /  Nombre de langues dans lesquelles Google offre des résultats : 35 /  Nombre de domaines : plus de 100 /  Salariés : plus de 3 000 dans le monde