Le pays des hommes integres

002c26a276a915985e3765edff6679fe.jpgNous avons eu le plaisir de recevoir durant quelques jours une délégation de deux élus burkinabés, dont le Maire de Niou, Ousmane Diallo.
Niou est une ville située au Burkina Fasso, l’ancienne Haute Volta, pays francophone d’Afrique de l’Ouest coincé entre désert du Sahara et savane, dont beaucoup d’habitants ont versé leur sang pour notre pays. Ils étaient de ces tirailleurs sénégalais morts pour la France lors des deux conflits mondiaux du siècle dernier.
La Haute-Volta a acquis son indépendance en 1960, avant de prendre le nom de Burkina Faso ou « Patrie des hommes intègres  » en 1984, sous l’initiative de Thomas Sankara. Pour situer rapidement ce pays ami rappelons qu’il ne dispose d’aucun accès maritime, qu’il est entouré de six autres pays (Mali, Niger, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire), et figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, la moitié des habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté..

La visite des deux élus (Ousmane Diallo était accompagné d’une Conseillère municipale) est le prolongement des nombreux échanges entre nos deux communes (en fait Niou est un regroupement de 21 villages et compte plus de 26 000 habitants) menés grâce à l’activité d’e l’association « Seine et Marne Sahel, Burkina Fasso » animée par Charles Brossier, Docteur infatigable qui malgré ses 80 printemps déploie une énergie à déplacer les montagnes.

Ils ont répondu à l’invitation du Conseil Municipal et leur visite  me donne l’occasion de revenir sur l’importance et la richesse de tels échanges pour nos deux collectivités, mais plus globalement pour nos deux pays …

 

 

 

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Depuis plus de 12 ans l’association Seine et Marne Sahel Burkina Fasso réunit grâce à l’énergie de ses bénévoles organisant diverses manifestations (ventes, collectes) des moyens financiers ou matériels qui lui permette d’apporter une aide concrète et directe aux burkinabés dans des domaines essentiels d eleur vie quotidienne : santé, éducation, soutien aux femmes, approvisionnement en eau ou en énergie.

Cette association privilégie deux axes d’action prioritaires  :
– apporter une réponse directe aux besoins locaux et réels du terrain,
– travailler sur le moyen et long terme en favorisant l’acquisition de savoir faire dans une perspective de co développement pérenne mené par les habitants eux mêmes.

Sur ces bases, elle a initié diverses actions en partenariat avec la population locale : création d’une bibliothèque avec son forage, d’un puit pour les écoles de Niou, d’un point santé au lycée de Boussé, dotation d’une salle informatique pour cet établissement, a soutenun la mise en place de jardins scolaires, échanges entre élèves burkinabé et français (correspondance scolaire, journal, …). Une de leur dernière initiative est le don de cinq vélos aux conseillères municipales de Niou résidant à plus de 50 km du siège de leur commune, afin de leur permettre de participer aux sessions municipales qui sont surtout le lieu de mise en place des outils d’un développement maitrisé. Il faut souligner que le Burkina est un des rares pays africain depuis la Présidence de Thomas Sankara qui soutient la condition féminine (la parité est la règle aux élections).

Deux des causes indiscutables des difficultés traversées par ce pays, est le facteur climatique et la gestion de l’eau. La saison des pluies ne dure environ que 4 mois, entre mai et septembre, une durée encore plus réduite au nord du pays soumis également à la progression du désert.
Si l’agriculture occupe 80% de la population active, elle pâtit du manque d’eau, de l’aridité des sols et de la mono culture dirigée vers l’exportation, tel le coton (trés consommateur d’eau) dont le Burkina est le premier producteur du Sahara. Son économie souffre énormément de la chute des cours mondiaux orchestrée par les USA qui font bénéficier leurs fermiers d’aides de l’Etat et mettent à mal la concurrence des pays du tiers monde (lire l’excellent livre d’Orsenna sur le coton justement) …

Conséquence de ces difficultés mais également du manque de structure dues à la période coloniale, le Burkina est un des pays les plus pauvres du monde, un constat souligné par l’Indice de développement humain (IDH). Cet indicateur est un indice statistique créé par l’ONU en 1990 qui permet de classer les pays du monde au regard de leur développement qualitatif (contrairement au PIB qui se limite au quantitatif).
Il est calculé à partir de trois critères : la santé /longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), le savoir ou niveau d’éducation (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes) et le niveau de vie et va de 0 (indice le plus bas) à un. En 2003, sur 177 nations, les pays à développement humain élevé (IDH ? 0,8) représentaient 57 pays (1er Norvège avec un IDH de 0.963, 2eme l’Islande : 0.956, 3eme l’Australie : 0.955), la France se classant 16eme avec 0.938. Les pays à développement humain moyen (0,8 > IDH ? 0,5) représentaient 88 pays) et les Pays à faible développement humain (0,5 > IDH) 31 pays dont le Burkina Fasso 175 eme avec 0,317 sur 177 pays classés !

Ce résultat démontre le décalage entre discours et principe de réalité. Nous sommes en effet trés éloigné de 2000 ou les Nations Unies avaient validé les « objectifs du millénaire » qui prévoyaient pour 2015 et la planète la réduire de moitié de l’extrême pauvreté (1 dollar / tête / jour), de la mortalité infantile, d’intensifier la lutte contre les pandémies (sida, paludisme …) et d’augmenter sensiblement l’aide financière et humanitaire des pays développés vers l’Afrique … Paradoxalement ce dernier objectif, loin d’être atteint notamment au niveau de la France, baisse d’année en année. Une situation qui ne semble pas remise en cause par le nouveau président Français.

ET je ne parle pas de la « perte en ligne », entre aide accordée ici et moyens arrivant concrètement sur le terrain. Le manque d’infrastructure, la corruption sont des freins redoutables qui rendent d’autant plus indispensable l’action d’association comme celle animée par Charles Brossier, se révèlant sur le terrain beaucoup plus efficace car se passant d’intermédiaire et étant basée sur un co développement géré au plus prés des besoins de la vie locale …
D’autres pays ont saisi l’intérêt de profiter de cette « timidité » des pays occidentaux afin de se positionner sur ces futurs marchés potentiels. Une tendance qui bouleverse les équilibres géo politiques issus de l’histoire partagée entre pays colonisateurs et anciennes colonies.
Un pays continent comme la Chine par exemple implante de plus en plus de pions sur ce jeu de go planétaire dont l’Afrique Noire constitue un élément important de par son formidable potentiel. Cette nation devenant du coup incontournable pour déminer certaines crises humanitaires comme celle du Darfour notamment.

 

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C’est aussi de tout cela que nous avons discuté avec Ousmane Diallo lors de son séjour. Les visites effectuées sur le terrain lui ont permis de comparer les organisations de nos communes et l’importance pour l’action publique d’infrastructures et de logistique.
Il a visité nos écoles, enjeu capital pour le développement de son pays, y a rencontré enseignants et élèves, notamment les classes qui correspondent avec les enfants de Niou, et a pu répondre aux questions très variées des écoliers sur les modes de vie et la scolarité telle qu’elle est vécue par les jeunes africains : école payante et non obligatoire, classe surchargée … La surprise a été grande quand au détour d’une réponse il a précisé que certains enfants faisaient plus de trente kilomètres à pied pour apprendre à lire et à écrire !

Le chantier du nouveau réfectoire de l’école de la Charmoye, en construction, équipement bâtie selon la démarche de Haute Qualité Environnementale a été à l’origine d’échanges trés fructueux sur la nécessité d’économiser l’eau, ressource vitale, rare et précieuse, de maitriser les techniques d’irrigation, d’utiliser au mieux le soleil et la lumière mais également les énergies renouvelables les plus adaptées surtout lorsque l’on aborde la question du réchauffement planétaire et nous avons beaucoup à apprendre des africains.
Nos pays développent acutellement de « nouveaux concepts architecturaux et thermiques » destinés à limiter la prolifération des gaz à effets de serre qui leur permettent de redécouvrir ce qui se fait depuis des siècles dans les pays africains ou ailleurs, basé sous le signe de l’économie et de la prise en compte de la nature … Une réelle école d’humilité …

95ad40c1ed1c73ab2989a93db9a4384b.jpgD’autres échanges se sont déroulés jusqu’à la réception officielle qui a permis de projeter des photos de ce magnifique pays. Ousmane Diallo nous a présenté lors de cette soirée, certaines actions d’un Micro Plan de Développement local qu’il veut lancer pour sa commune et qui pourra servir de base à de prochaines initiatives.
Citons, entre autres, la recherche de financement pour l’acquisition de vélos permettant à des femmes conseillères de se rendre au Conseil Municipal (50 km), la gestion de l’eau avec la construction et l’aménagement de barrage, de point d’eau, de forages dans les villages, la mise en place de comité d’hygiène et d’assainissement, le développement d’énergie renouvelables comme celle des éoliennes, l’installation de moulin, le développement de l’autosuffisance agricole (construction de banque de céréales, production d’engrais naturels …) mais également et surtout une aide sur les questions sanitaires (hôpitaux, éducation de la population afin de lutter contre les épidémies et la dotation d’équipements pour le scolaire permettant d’amplifier les campagnes d’alphabétisation menées …

Une rencontre enrichissante pour tous, africains comme européens, permettant de découvrir une face méconnue de notre planète, les besoins vitaux d’un pays ami comme le Burkina, de méditer également sur les « vraies » priorités de la vie et qui a constitué pour nos jeunes et moins jeunes une formidable fenêtre vers l’action, la solidarité, l’amité, la découverte de la planète.
Elle a permis également peut être de mieux discerner l’accessoire de l’essentiel et de mieux apprécier la chance d’avoir de l’eau, de l’électricité, une bonne santé et des écoles …

De quoi voir la Marne avec des yeux de Chimène …

 

 

Discours de Thomas Sankara à l’Onu, le 4 octobre 1984

 » Je parle au nom des mères de nos pays démunis qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige …

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim… Je m’élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les «  laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger « 

 Thomas Isidore Noël Sankara (21 décembre 1949 à Yako – 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique panafricaniste et tiers-mondiste, il incarna et dirigea la révolution burkinabè du 4 août 1983 et entreprit en qualité de Président du Burkina Fasso des réformes majeures afin de lutter contre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmesAssassiné lors du coup d’État de son successeur Blaise Compaoré. Son héritage politique et « identitaire » est considérable, et sa renommée a rejoint celle d’hommes comme Patrice Lumumba.

 

 

Le Burkina Faso en chiffres

Indice de développement humain (IDH) : 174e sur 177 en 2006

Superficie : 274 200 km²

Densité : 44 hab./km²

Frontières terrestres : 3 192 km
(Mali 1 000 km ; Niger 628 km ; Côte d’Ivoire 584 km ; Ghana 548 km ; Bénin 306 km ; Togo 126 km)

Extrémités d’altitude : + 200 m > + 749 m

Indépendance : 5 août 1960 (ancienne colonie française)

Population : 13 200 000 habitants (en 2005). 0-14 ans : 47,5%; 15-64 ans : 49,59%; + 65 ans : 2,91%

Espérance de vie des hommes : 46 ans (en 2001)

Espérance de vie des femmes : 47 ans (en 2001)

 

 

 

Pannonhalma, monastère du 21eme siècle

medium_pannon2.jpgLors de notre passage à l’abbaye de Pannonhalma, nous avons eu le plaisir d’être reçu par l’Archévêque Asztrik Várszegi, en personne, qui nous a permis de découvrir son monastère dans les meilleures conditions.
Il nous a confié au Père Titus, Directeur des études, pour une visite passionnante effectuée avec brio dans un français parfait.

L’abbaye de Pannonhalma est classée au patrimoine mondial de l’humanité, car pour l’Unesco elle illustre « de manière exceptionnelle la structure et l’organisation d’un monastère chrétien en constante évolution depuis mille ans » (sic).

Le monastère abrite également dans ses murs une école et un lycée de garçons de 350 élèves(internat), les logements des moines, un foyer de personnes âgées, une bibliothèque et une école supérieure de théologie (séminaire).

Depuis 996, Pannonhalma tient une place particulière dans l’histoire de la Hongrie; de nombreux visiteurs prestigieux s’y sont rendus, du Premier roi de Hongrie, Etienne Ier, à Jean Paul II ou au Dalaî Lama plus récemment qui y a effectué une retraire spirirtuelle.

Elle joue aujourd’hui, un rôle moteur dans le développement de la région de Pannon, tant culturel qu’économique.

Mais comment cela peut il être compatible avec les règles édictés par Saint Benoît ?

 

medium_pannon4.jpgUn monastère vieux de de mille ans et plus …

En 996, des moines bénédictins s’implantent sur la colline de Pannonhalma, lieu de naissance de Saint Martin (l’évêque de Tours) et fondent un monastère qu’ils lui dédient.
Vivant selon les règles édictées par Saint Benoît, ils évangélisent les hongrois, créent la première école magyare et rédigent en 1055, le premier texte écrit en hongrois.
Cette communauté monastique prend une place considérable dans la diffusion de la culture chrétienne en Europe centrale. Véritable forteresse, elle connait une histoire mouvementée avec trois occupations turques qui amènent les moines à fuir pour sauver les biens et manuscrits de l’abbaye, haut lieu de la connaissance de l’époque.
En 1786, Joseph II d’Autriche ferme les monastères mais rétablit en 1802 celui de Pannonhalma, sous condition que les moines bénédictins enseignent. Depuis lors, l’abbaye est devenu un important Centre Universitaire, et a collecté pour sa magnifique bibliothèque de style néoclassique un fonds documentaire de plus de 350 000 volumes.
Protégée par la Croix-Rouge durant la deuxième guerre mondiale, elle ne subit ni dommage ni pillage et lors du régime communiste (1950-1990), elle conserve ses biens et ses missions d’enseignement privé malgré certaines contraintes. En décembre 1996, à l’occasion de son millénaire, elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco lors d’une grande commémoration officielle en présence du pape Jean Paul II.

 

L’activité monastique
Les cérémonies religieuses s’y déroulent au rythme des chants grégoriens et de l’orgue, selon un cérémonial qui semble  immuable depuis des siècles comme si le temps s’était arrêté aux portes du monastère.
Les moines suivent les règles de vie écrites édictées par Saint Benoît en 528 et résumées dans la devise de l’ordre bénédictin : Pax (Paix). Leur vie est divisée en de régulières périodes de sommeil, prière, lectures sacrées, repos et travail physique. Le travail intellectuel et l’enseignement ont remplacé peu à peu l’agriculture fermière et les autres formes de travail manuel. La règle bénédictine qui considère le travail manuel comme une action noble eut une grande influence sur la civilisation de l’Europe au Moyen-Âge, en imposant notamment aux religieux un travail extérieur, manuel ou littéraire.

 

Le « levain de l’évangile »
Depuis la chute du mur de Berlin, l’abbaye de Pannonhalma est une destination touristique recherchée des visiteurs séjournant en Hongrie (plus de 200 000 par an). Ils peuvent y acquérir de multiples produits dérivés comme souvenirs : reproductions, carterie, produits du terroir (herbes et plantes médicinales cultivées par l’abbaye), livres, Cd de musique (chants sacrés et orgue); nous ne sommes pas à Lourdes pour autant, les produits provenant principalement de l’activité des moines.
Pour l’abbaye les sources de financement sont multiples, puisqu’il faut y ajouter l’argent des visites, les dons, les activités d’enseignement … Des revenus qui permettent de faire vivre les 45 moines et les personnes qui travaillent pour l’abbaye (cuisine, entretien, enseignement, maintenance et sécurité du site).

A cette activité somme toute classique, s’ajoute désormais l’industrie vinicole et oenologique. Les moines ont renoué d’une certaine manière avec le travail de la terre; l’abbaye en 1900 possédait plus de 100 hectares de vignobles dans les environs immédiats de Pannonhalma (comme sur d’autres vignobles, dont Tokaj), aprés la deuxième guerre mondiale, les caves et les domaines deviennent propriétés gouvernementales.
En 2000, les moines de l’abbaye, associés à une importante banque hongroise décident de relancer l’activité vinicole sur 52 hectares afin de produire un vin blanc de qualité, selon les méthodes de production les plus modernes, projet financé sur fonds européens. Leur business plan planifié sur plusieurs années a pour objectif d’implanter dans la région une activité vinicole moderne, de qualité, diversifié (Chardonnay, Pinot Noir, Merlot, cabernet Franc) bénéficiant de la renommée mondiale de l’abbaye.

Lors des rencontres des épiscopats d’Europe centrale, en mai 2004, le CARDINAL ANGELO SODANO ne disait il pas : « C’est un travail lent et patient, tout comme est lent et patient le travail de l’Eglise en général, pour placer le levain de l’Evangile dans la nouvelle réalité du continent, comme elle l’a toujours fait au cours des deux mille ans de son histoire … »
Justifiant ainsi à sa manière, l’activité déployée par les moines sur le terrain économique (le levain de l’Evangile) accompagnant le développement de la renommée du  monastère bénédictin en appliquant les règles du marché et de la libre entreprise dans un ancien pays communiste.

Assiterait on à une évangélisation déguisée par l’économie ?

Signalons toutefois, que lors du même discours, ce Cardinal abordait un terrain nettement plus polémique et politique :   » Aujourd’hui, il y a le défi du laïcisme, qui tente d’occulter la présence des valeurs religieuses, et en particulier des valeurs chrétiennes, dans la vie publique. On le voit également dans le débat en cours sur le Traité constitutionnel de l’Union européenne. ».
Une position trés populaire dans certains pays d’Europe Centrale (Hongrie, Roumanie, pologne …) ainsi que dans les rangs de partis politiques comme la Démocratie Chrétienne, le CDU en Allemagne mais qui résonnent bizarrement dans les oreilles d’un français épris des vertus de la République et convaincu de ses valeurs laïques.

Propos qui démontrent une fois de plus que le Traité Constitutionnel Européen tant décrié chez nous par certains, représentait dans beaucoup de domaines une sacrée avancée.

Comme quoi … au fait où en et le plan B ?

Souvenirs de Buda-Pest

medium_buda.jpgLes vacances d’été se conjugent désormais à l’imparfait mais avant d’aborder les dossiers chauds de la rentrée, il est bon de prendre encore un peu de bon temps et d’évoquer de manière fugace, quelques images fortes de ces deux mois d’été …
Le souvenir clé de la fin aout a été incontestablement la visite en Hongrie, effectuée ces derniers jours avec une délégation d’une quarantaine de Trilportais.
Un court séjour d’une semaine certes, mais qui nous a permis non seulement de découvrir une magnifique terre d’histoire et de culture mais aussi et surtout de mieux connaître l’Europe …

 

A l’origine de ce voyage, notre jumelage avec Engen, ville allemande, elle même jumelée avec la ville hongroise de Pannonhalma. Depuis l’été 2004, nous avons reçu en Mairie des stagiaires hongrois et les jeunes de nos trois communes travaillent à un chantier commun, situé à Pannonhalma, leur permettant de participer concrètement à la construction européenne, au sens propre comme au sens figuré, un chantier que nous avons eu d’ailleurs le plaisir de visiter, lundi dernier.

La Hongrie est un pays à la fois lointain et proche. Par la route, le trajet est décourageant, car trop long, mais par avion tout semble différent, Budapest étant seulement à deux heures de Beauvais d’où nous avons décollé.
Lors de ce séjour, mous avons effectué un périple complet :  Budapest magnifique vitrine s’il en est, la région de Tokaï, la plaine de la Puskas, les  rives du Balaton, mais également Vienne, capitale de l’ancienne Autriche Hongrie, sans oublier pour autant Panonhalma et sa fameuse abbaye …
Un programme certes chargé mais qui nous a permis d’avoir une vue fidéle de ce nouveau venu dans la Communauté Européenne (depuis le 1er mai 2004 !). Une adhésion qui lui permet de tourner, enfin, les pages les plus noires de son histoire et de laisser aux rayons des mauvais souvenirs la période de l’occupation soviétique (plus de quarante ans !) et qui donne l’occasion également à l’Europe de redevenir un peu plus elle même, en renouant avec une partie importante de son histoire et de ses racines … Il est grand temps pour les français de se souvenir qu’au delà de l’Europe du Nord ou du Sud, il existe aussi une Europe du centre , dans laquelle la Hongrie occupe une place particulière et privilégiée car située à la confluence de l’Ukraine, de la Slovaquie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de l’Autriche, de la Tchéquie …

L’histoire et la place singulière de ce pays écartelé entre les mondes germanique et slave, zone tampon entre l’Occident et l’Asie, lieu de conflits tout au long de son histoire mouvementée, expliquent le profond sentiment national hongrois.  D’autant que deux traités majeurs du siècle dernier (il faut s’y faire !) ont eu pour cette nation des conséquences dramatiques. Les traités de Trianon (aprés le conflit de 14-18) qui a démantelé l’ancienne Autriche-Hongrie de plus de 2/3 de son territoire et d’une grande partie de sa population et de ses richesses, et celui de Yalta (aprés la deuxième guerre mondiale) coupant l’Europe en deux et plaçant la Hongie dans la zone d’influence soviétique. Deux traités omni présents dans l’inconscient des hongrois d’aujourd’hui et qui apparaissent souvent dans les discussions. Ce sentiment national est perceptible au delà même des frontières de ce pays, alimentée par une importante diaspora éparpillée dans le monde et enrichi par le nombre considérable des hommes et femmes ayant marqué l’histoire des arts, de la culture et des sciences.

Cette visite nous a montré un pays aux facettes multiples et contradictoires selon les régions visitées et l’existence d’un décalage profond entre les régions riches et les provinces de l’Est. Quelques instantannées rapides du périple effectué : la visite d’une cave totalement informatisée produisant du Tokaï, rachetée par une filiale d’AXA,  avec à sa tête un jeune Directeur s’exprimant dans un français parfait, le spectacle équestre proposée dans la région de la Puskas rappelant que les ancêtre des hongrois (ou magyars) étaient bel et bien les Huns d’Attila, la ville de Budapest, sa Place des héros et les images dramatiques du soulèvement de 1956 qui y sont intimement liées, la pauvreté de certains villages traversés dans le Sud  Est, le champ d’éolienne situé prés de la frontière autrichienne, l’accueil de l’archi prêtre de l’abbaye de Pannonhalma (sur lequel je reviendrais dans une prochaine note), la fête proposée par cette ville nous donnant un rapide aperçu de la richesse musicale du pays …

La Hongrie, pays de contraste, est à la croisée des chemins. Ses habitants ont soif d’Europe et de développement. La qualité de la main d’œuvre, son coût attractif pour les entrepreneurs (4 euros l’heure en Hongrie pour 30 euros en Allemagne !), le  taux de chômage de 6 % très faible, la placent avec la Slovénie en tête des nouveaux pays adhérents.
Encore faut il vouloir les accueillir et les aider dans une période de transition difficile. Nous devons oublier les craintes exprimés lors du dernier débat sur l’avenir de l’Europe (le plombier polonais …) et ouvrir nos fenêtres. Car si  l’Europe est latine et nordique elle a également et indéniablement slave, et les hongrois nous le démontreront dans les prochaines années.

 

 

Verbatim : Devos ou le Sens de la Vie …

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 Retour sur la disparition de Raymond Devos qui s’il possédait le sens des mots avait également à travers ceux ci, le sens de la vie …

Florilèges de citations qui pourraient inspirer bien des politiques  … Le monde de l’absurde et du relativisme récèle une logique implacable …

Voici quelques traits d’humour géniaux, des citations, à savourer, méditer, laisser mijoter et faire fructifier …

 

 

 

Existentialiste :
– Est-ce l’oeuf le père de la poule ou la poule la mère de l’oeuf ?

Communiquant :
– Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux.

Mystique :
– Pour Dieu, l’imaginaire c’est une vue de l’esprit. La fiction ça le dépasse !

Rationaliste :
– Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !

Altruiste :
– On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !

Agnostique :
– Il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui !

Idéologue :
– Vous savez, les idées elles sont dans l’air. Il suffit que quelqu’un vous en parle de trop près, pour que vous les attrapiez !

Charismatique :
– Lorsqu’on a la prétention, comme moi, d’entraîner les gens dans l’imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel, ensuite… et sans dommage !

Visionnaire :
– On ne sait plus ce que c’est que l’obscurité. A force de vouloir faire la lumière sur tout, on ne distingue plus rien !

Altermondialiste :
– J’ai un ami qui est xénophobe. Il déteste à tel point les étrangers que lorsqu’il va dans leur pays, il ne peut pas se supporter !

Philosophe :
– Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter.

Fataliste :
– Lorsqu’un chêne sent le sapin, il sait que sa dernière heure est arrivée.

 

 

Suite des « pensées » de Raymond  D … qui n’ont rien à envier à celles de Pierre Dac, ce n’est pas un scoop, ou de Desproges … Comme vous pourrez vous en rendre compte, les sujets sont multiples et illustrent bien les choses de la vie, vous n’avez que l’embarras du choix pour venir y faire votre marché … Accrochez vous, certaines sont de haute volée, quand à d’autres il faut prendre le temps pour les apprécier à leur juste mesure …

– Rien, ce n’est pas rien ! La preuve, c’est que l’on peut le soustraire. Exemple : rien moins rien = moins que rien !

– Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher.

– Si l’on peut trouver moins que rien, c’est que rien vaut déjà quelque chose.

 

– Se coucher tard nuit.

– Je n’aime pas être chez moi. A tel point que lorsque je vais chez quelqu’un et qu’il me dit : « Vous êtes ici chez vous », je rentre chez moi !

– L’autre jour, au café, je commande un demi. J’en bois la moitié. Il ne m’en restait plus.

– La plupart des gens préfèrent glisser leur peau sous les draps plutôt que de la risquer sous les drapeaux.

– Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir !

– Je connais un critique qui est en même temps auteur… ce qui le met en tant qu’auteur dans une situation critique !

– Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !

– Avez-vous remarqué qu’à table les mets que l’on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?

– Si ma femme doit être veuve un jour, j’aimerais mieux que ce soit de mon vivant.

– Un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe.

– Toute la nuit, j’ai cru entendre le chromosome en plus qui tournait en rond dans ma case en moins.

– Qui prête à rire n’est jamais sûr d’être remboursé.

– J’adore être pris en flagrant délire.

– Chaque fois que mon percepteur revenait, je payais un impôt sur le revenu.

– Un croyant, c’est un antiseptique.

– On se prend souvent pour quelqu’un, alors qu’au fond, on est plusieurs.

– La télépathie, c’est le téléphone de demain.

– Quand les Verts voient rouge, ils votent blanc.

– Moi, je fais attendre les gens pour leur n faire passer le temps.

– Le flux et le reflux me font « marée ».

– Dès que le silence se fait, les gens le meublent.

– Si vous cassez un bout de bois en deux, il y a encore deux bouts à chaque bout.

– Même avec Dieu, il ne faut pas tenter le Diable !

– Etre raisonnable en toutes circonstances ? Il faudrait être fou…

– J’ai toujours réussi à rater tous mes examens.

– C’est pour satisfaire les sens qu’on fait l’amour ; et c’est pour l’essence qu’on fait la guerre.

– Je suis adroit de la main gauche et je suis gauche de la main droite.

– Quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’entend plus que lui !

– Il buvait toutes mes paroles, et comme je parlais beaucoup, à un moment, je le vois qui titubait…

–  L’intellectuel dont la richesse est toute intérieure n’a rien à craindre du percepteur qui voudrait le taxer sur ses signes extérieurs de richesse.

– Le fou n’aime pas la marche… – Pourquoi ? – Parce qu’il la rate !

– Paradoxalement, sur une auto, vous avez des freins à tambour, alors que sur un tambour, vous n’avez pas d’auto-frein !

– Si tu étais plus belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne m’y suis pas encore habitué !

– Une rengaine, c’est un air qui commence par vous entrer par une oreille et qui finit par vous sortir par les yeux.

–  Ne rien faire, ça peut se dire. Ca ne peut pas se faire

– Monsieur, ce que j’admire en vous, c’est que vous avez le courage d’être vous-même ; avec tout ce que cela comporte de ridicule !

– Est-ce que les histoires que vous racontez ne vous empêchent pas de dormir ? – Si, mais comme ce sont des histoires à dormir debout, je récupère !

– Par exemple, j’ai ouï dire qu’il y a des choses qui entrent par une oreille et qui sortent par l’autre. Je n’ai jamais rien vu entrer par une oreille et encore moins en sortir !

Mondovino, Verbatim …

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Nossiter, le réalisateur de ce film :


 « Le vin, dans sa complexité infinie d’expressions, est sur la planète entière, la chose la plus à l’image de l’être humain … Essayer de saisir l’état du monde du vin, c’est forcément une quête sur notre relation à la vie et à la mort, mais aussi une quête sur la transmission d’un passé, orienté vers l’avenir. Cette notion de transmission de génération en génération, de ce qu’on fait passer et de ce qui ne survit pas… de ce qui est perdu… ou de ce qu’on rejette consciemment, est devenu pour moi le Graal de cette aventure sur trois continents. »

 

Hubert de Montille, 8 hectares dans les appellations Volnay, Rugiens et Pommard (Bourgogne).

 Avocat et vigneron.

«Où il y a de la vigne, il y a de la civilisation. Il n’y a pas de barbarie.»

 «La marque, c’est la culture anglo-saxonne. Vous cultivez la marque. Mondavi cultive la marque. Ici, on cultive l’appellation d’origine. Et on s’aperçoit au bout de 50 ans que c’est l’appellation d’origine qui prime sur la marque. Parce que la marque, ça s’oublie. C’est comme les gens…»

«Aux Etats-Unis, en Californie, ils ont le sens du marketing. On va noyer l’absence de terroir par le bois. On va expliquer que le goût du vin, c’est le goût du bois…Et on va convaincre les Français -qui eux ont du terroir- que c’est ça qui plaît!»

Aimé Guibert propriétaire de 40 hectares d’appellation Daumas Gassac à Aniane, Languedoc

 «Le vin, pendant des millénaires, c’est une relation presque religieuse de l’homme à travers la Méditerranée, essentiellement autour de la Méditerranée, avec les éléments naturels, le sol, sur lequel il n’y a jamais eu de molécules de synthèse et puis, le climat.»

 » Les vins qui ont fait rêver sont toujours des vins qui traversent le temps et qui vous amènent la jeunesse alors qu’il devrait y avoir les rides et la mort. »

 » Un grand vin, c’est beaucoup d’amour, beaucoup de liens avec l’immatériel, avec le sol, avec le temps, avec la climat. C’est un métier de poète de faire un grand vin. »

Battista Columbu propriétaire de 2 hectares d’appellation Malvasia di Bosa en Sardaigne

«Maintenant, les gens sont paresseux, emportés par le consumérisme. Ils n’ont plus d’identité. Ils ne savent plus d’où ils viennent. Ils se font plus souvent du mal que du bien. Nous avons été réduits au rang de bêtes. Mais même les bêtes choisissent ce qu’elles mangent. Nous avons perdu notre dignité.»

«L’homme ne doit pas se laisser distraire par les chimères d’un progrès qui n’apporte que ruine à lui-même et à la nature, et souffrance aux autres. Nous devrions vivre en paix sur cette terre. Et il y a de la place pour les autres.»

Mondovino ou quand Parkerisation rime avec Globalisation

Les vacances sont souvent un moment privilégié pour lire des livres ou voir des films qu’un emploi du temps trop chargé nous a laissé échappé … C’est le cas avec Mondovino le film de Jonathan Nossiter présenté au Festival de Cannes 2004 qui est sorti en DVD.
Le vin il connaît, Jonathan Nossiter, il n’est pas tombé dedans quand il était petit, mais tout comme … Car ce réalisateur réputé a travaillé comme serveur œnologue à Paris et passé un diplôme de sommelier à New York. Il cependant a gardé ancré au plus profond de lui la french touch et l’amour du bon vin et du terroir. Son documentaire, savant et subtil montage (sur prés de 500 heures enregistrées) est un modèle du genre.

 

 Il nous propose à partir d’interviews d’acteurs du terrain, un tour du monde presque complet de la planété vinicole (manque cependant l’Australie, l’Afrique du Sud et le Chili) périple des plus captivants, qui à partir de l’exemple du vin nous amène à réfléchir plus globalement sur les enjeux de la globalisation. Sur la base d’interviews décapants, Nossiter a su avec beaucoup d’humour et de maîtrise, avec des images furtives, des seconds plans, des détails, des silences, recréés les différentes atmosphères des lieux parcourus, quelquefois surréalistes. Des images qui s’adressent à nos sens, sans parti pris mais avec des choix qui, in fine, ne laissent pas indifférents le spectateur. Un de ses mérites est d’avoir su établir une relation privilégiée avec ses différents interlocuteurs, qui s’expriment devant lui, devant nous, sans langue de bois, natures. Là ou Michael Moore met le bazooka, Nossiter fait de la dentelle, mais une dentelle diablement efficace.

 Il n’est pas surprenant que Mondovino ait causé un mini tsunami dans le monde viticole car ce documentaire porte en lui, non seulement une réflexion sur la globalisation et la standardisation du goût mais également sur l’évolution des hommes et de la société (rappelons tout de même que les vins abordés dans ce documentaire ne sont pas du vin de table mais des vins de luxe) de manière plus générale, car derrière le devenir du vin, se cache également celui d’autres produits du terroir.

Nossiter, dans son film révèle la puissance de trois personnes : le français Michel Rolland (le « flying wine maker », star des œnologues consultants), le célébrissime Robert Parker (himself) et les frères Mondavi (d’où le non du film) gèrant une multinationale située à Nappa en Californie et qui produit plus de cent millions de bouteilles.

Trois hommes qui ont réussi, grâce à l’aura et à la renommée intergalactique du critique américain Robert Parker a imposé peu à peu un goût unique pour le Bordeaux, basé sur l’oxygénation du vin et sur un goût boisé provenant en grande partie de l’utilisation systématique de jeunes fûts de chêne masquant peu ou prou le goût du vin et lui donnant un arôme vanillé. Les liens existant entre ces différentes personnes, démontrent que l’indépendance d’esprit évoquée par le critique est en fait toute relative comme la subjectivité de son expertise.

C’est David contre Goliath, le choc des artisans contre les Multinationales, le nouveau monde contre la vieille Europe, la guerre entre les amoureux des vins qui se consomment « en longueur » contre ceux qui bluffent le dégustateur. Ce film un peu manichéen, démontre le danger revêtu par la dictature des marques, la standardisation, le nivellement des différences (identité, culture …) sacrifiés sur l’autel de la rentabilité économique et de la vérité révélée, celle de Robert Parker, notamment. Cet ex avocat gauchiste (ancien supporter de Ralph Nader) fait la pluie et le beau temps partout sur la planète des amateurs de vins depuis 20 ans. Son nez et son palais sont assurés à un million de dollars. Une influence qui inquiète notamment lorsqu’il déclare être l’ambassadeur de la démocratie dans le monde du vin. Des propos que ne renieraient pas un certain Georges Bush.

Une seule certitude après la projection de ce film, vive le bon vin et vive les différences …

Mais comme toute histoire a sa morale depuis la sortie du film de Nossiter, la famille Mondavi a perdu le contrôle financier de son entreprise à la suite d’une OPA hostile.. Nappa ton univers impitoyable !