L’action engagée pour améliorer les conditions de transport des lignes SNCF à Trilport, ne va certainement pas s’arrêter après les quelques avancées obtenues concernant la gare, certes réelles (ouverture le week end et en semaine, présence humaine, rénovation des escaliers entamée, aménagements planifiés …) mais nettement insuffisantes.
La situation actuelle est telle, que l’obligation de poursuivre nos efforts pour obtenir de nouvelles améliorations, notamment sur la qualité de services sur ces lignes s’impose d’elle même !
S’il y a un domaine ou il ne saurait y avoir de fatalité, c’est bien celui des transport en commun, particulièremet ceux de la grande couronne, car on ne peut admettre que les usagers franciliens ne soient condamnés à subir à perpétuité la situation qu’ils affrontent tous les jours !
Un élu se doit de réfuter tout sentiment de fatalité, car ce sentiment est paralysant et inhibant par essence. La raison d’être d’un élu est par définition simple : agir utilement pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, ce qui n’exclut pas pour autant d’être réaliste et concret.
Une certitude, le retard accumulé dans le domaine des transports ferroviaires de banlieue est la conséquence directe du manque d’investissement total (matériel roulant, infrastructures, gares) qui a caractérisé l’Ile de France depuis des décennies. Ce retard est tel, qu’arriver, ne serait ce qu’à une situation normale demandera des années et des efforts financiers considérables !
Encore faut il ne pas attendre pour intervenir, d’autant que la donne a changé. Nous devons nous montrer extrêmement vigilant et mobilisé chacun à notre niveau (élu, usager) afin d’obtenir au plus vite des améliorations concrètes. Une action qui doit être menée à chaque échelon : que ce soit de l’ordre temporel (court, moyen et long terme), ou de la nature des acteurs impliqués : collectivités, STIF ou SNCF !
Alors comment agir ?
Avec la réforme du STIF (cf note précédente) nous nous situons à une croisée des chemins …
Si le réseau de transport francilien peut toujours être considéré aujourd’hui comme l’un des plus efficaces au monde, ce constat doit être nuancé du fait des disparités existant entre Capitale, Petite couronne et Grande Couronne.
Les franciliens de la Grande banlieue sont en effet les parents pauvres d’un service qu’ils paient toujours plus chers que les autres. Le point de rupture est tel, qu’il suffit d’un grain de sable pour qu’apparaisse toute la fragilité du système (l’incident de la gare de l’Est en est une illustration). La responsabilité en incombe à l’absence d’investissement qui a marqué les transports en commun en Ile de France depuis des années, phénomène amplifié par une restructuration mal digérée ayant profondément ébranlé la SNCF (partition SNCF / RFF, création des établissements …).
La SNCF ce n’est pas que des trains et des rails, c’est aussi des gares et les hommes et femmes qui permettent aux trains de circuler et de s’arrêter en toute sécurité et qui constituent autant de liens humains avec les usagers.
Que dire du « train du futur »
Actuellement beaucoup des trains qui circulent en Ile-de-France ont un âge supérieur à 35, voire 40 ans ; c’est peu de dire qu’ils sont vétustes, de moins en moins fiables, peu confortables, non accessibles à tous, et difficiles à réparer. Lorsque l’on aborde l’état de certaines lignes (je pense à celle de La Ferté Milon), la situation est catastrophique !
La Région et le STIF ont lancé un effort de renouvellement sans précédent puisque d’ici 2015, c’est prés de 20% su parc qui sera renouvelé grâce à la commande de 172 rames de la Nouvelle Automotrice Transilienne (ou NAT). Ce qui représente prés de 30 nouvelles par an.
Ce train articulé fabriqué par la société Bombardier, en France, pourvu de voitures extra-larges proposera un volume intérieur particulièrement important, de larges sièges ainsi qu’une grande porte par voiture afin d’augmenter la facilité et la rapidité des entrées/sorties des voyageurs. Chaque train sera composé de sept ou huit voitures en unité simple, et permettra d’accueillir de 800 à 1000 passagers selon le nombre de voitures et la configuration d’aménagement dans des conditions maximales de confort, de sûreté et de sécurité.
Un contrat évalué à 2 milliards d’euros pour la livraison des 172 nouvelles rames avec une extension possible de 200 rames supplémentaire dés 2016, ce qui pourrait porter l’investissement à 4 milliards d’euros, permettre de remplacer 30 % du parc et de faire disparaître totalement, les trains « inox », plus connus sous l’appellation « petit gris »
Parallèlement, à partir de 2007, 24 nouvelles rames viendront remplacer les vieux matériels de la ligne Paris-Provins et Paris La Ferté Milon dont 5 dés cette année (théoriquement 1 pour la ligne de La Ferté Milon).
Deux alternatives, complémentaires, permettent également d’obtenir un renouvellement du parc :
– Le réaménagement des trains, possible après 20 ans d’utilisation afin d’obtenir un meilleur confort des usagers : insonorisation, éclairage, ventilation, assise …
– la collaboration avec d’autres régions, n’ayant pas le retard que l’Ile de France connaît avec ses T.E.R : commande à partir de leur catalogue, utilisation de certaines de leurs rames …
Agir localement et régionalement dés aujourd’hui
Il n’échappera à personne, que malgré l’effort sans précédent consenti par la Région et le STIF, le changement sera trés progressif, il faut donc envisager d’autres mesures et mode d’action pour améliorer les conditions de transport en commun au quotidien.
au niveau local
Le succès rencontré sur la gare de Trilport démontre que la mobilisation paye. Il est nécessaire de poursuivre cette action, sur plusieurs champs et notamment en surveillant avec vigilance l’application par la SNCF du cahier des charges signé avec le STIF : respect de ses obligations de transporteur sur la qualité de service, que ce soit en direction de la prestation « transport » (ponctualité, régularité, sécurité et confort des trains), que de celle des conditions d’accueil (accessibilité des gares, présence humaine, confort des usagers sur les quais …).
Quitte à intervenir auprès du STIF ou de la Région pour faire évoluer ce cahier des charges, si nécessaire et apporter à l’entreprise les moyens financiers nécessaires.
Il serait trés utile que les usagers se structurent (création de Comité d’usagers) afin de pouvoir compléter l’action des élus municipaux; chacun devant agir à son niveau.
Intercommunal
Un des gros problèmes rencontré à Trilport est l’asphyxie des rues de la commune par le nombre croissant de véhicules d’usagers stationnant dans ses rues.
Il faut impérativement développer la desserte de la gare par les bus (intermodalité et articulation train /bus) afin de relancer une politique dynamique de transport en commun sur l’agglomération et convaincre ainsi un maximum d’usagers d’utiliser le bus plutôt que la voiture particulière pour se rendre en gare.
Sinon, il faudra se résoudre à construire toujours plus de nouvelles places de parking coûtant cher au contribuable francilien, demandant du foncier aux riverains et néfaste pour la limitation des gaz à effets de serre … Spirale sans fin !
C’est l’objectif prioritaire de la restructuration du secteur de la Gare de Trilport, dossier piloté par la Communauté d’Agglomération, en concertation avec le STIF, le Conseil Régional, le Conseil Général, Marne-et-Morin, la SNCF, Réseau Ferré de France et les communes de Meaux et Trilport, qui devrait après plus de quatre années d’études entré dans une phase décisive.
Régional
Il faut sans tarder améliorer l’offre sur la Grande couronne ; l’état des besoins a été dressé sans complaisance par les associations de consommateurs en septembre 2006 : augmentation du nombre et de la fréquence de trains sur le réseau (+ 770 trains) en profitant des nouveaux sillons laissés par la création du TGV Est, en adaptant l’offre aux besoins plus locaux, avec une meilleure information des services proposés par le « Noctilien » (le service de bus nocturne) …
D’autres objectifs existent également : rendre les gares plus sûres, confortables et conviviales, accessibles aux personnes à mobilité réduite, faciliter la « multimodalité » (le passage des usagers d’un mode de transport à un autre), que ce soit en direction du bus, des liaisons douces, répondre au mieux aux exigences environnementales, développer l’information auprés des usagers …
Chacun peut le constater les champs d’action sont nombreux et demandent pugnacité et implication des élus comme des usagers; car s’il bon ton de protester devant la situation actuelle des transports en commun, il est plus rare de voir les usagers se mobiliser et c’est dommage.
Certaines réactions médiatiques d’élus sur « l’état inadmissible des conditions de transport des franciliens » sont pour le moins surprenantes. Surfer sur la vague de mécontentement compréhensible des usagers, sans reconnaître pour autant que l’origine de cette situation inacceptable est le manque total d’investissement des pouvoirs publics et de la SNCF depuis des décennies n’élève pas le débat public. Rappelons tout le mal qu’a eu Jean Paul Huchon, Président de la Région pour obtenir de l’Etat le minimum auquel il avait droit (cf note )
Comment exiger des infrastructures et un service public qui fonctionne, sans lui donner les moyens financiers afférents ? S’il n’y a pas de fatalité, une bonne gouvernance nécessite avant tout des élus certains fondamentaux : volonté politique avec pour support la logistique nécessaire (tant au niveau de l’investissement, que du fonctionnement). Sinon l’élu reste dans le domaine de la comm. (il est vrai qu’il existe de grands spécialistes), et de l’incantation, certainement pas dans celui de l’action.
Nous devons être vigilant et exigeant sur la qualité et le prix du service, mais avoir la responsabilité de mettre à disposition les moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées. Il faut arrêter toute démagogie ou effet d’annonce dans un domaine emblématique de l’action publique comme celui des transports en commun.
Le réseau en place constitue un avantage concurrentiel reconnu et déterminant de notre territoire, indispensable au développement économique et à la qualité de vie des franciliens …
Il doit permettre l’égalité d’accés à tous au savoir, aux loisirs et à l’emploi, une situation qui n’est toujours pas celle de la Grande Couronne …
Notes précédentes sur cette thématique
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