Trilport, reçu 5 sur 5 : @@@@@

Le Ministre de la Ville et du Logement Julien Denormandie remet les 5 arobases à la ville de Trilport (Photo Vills Internet)

L’association Villes Internet a dévoilé mardi 29 juin à la Défense, en présence du Ministre Julien de Normandie, son palmarès 2019.
Depuis vingt ans, cette association attribue aux collectivités lauréates son label national (allant de 1 à 5 arobases), selon la nature et de la diversité du panel de services connectés mis en place auprès des habitants et le déploiement de politiques publiques numériques locales qui soient respectueuses de leurs utilisateurs et visent à promouvoir un numérique citoyen accessible à tous.
Villes Internet est devenue un acteur incontournable des pouvoirs public dans le domaine de l’internet. L’association porte la vision d’un numérique citoyen, accessible à tous, réellement inclusif et n’oublie pas une dimension réellement éthique. Elle fédère les élus, acteurs locaux, partenaires institutionnels impliqués dans le développement de l’internet citoyen et du numérique urbain, initiateurs de politiques publiques à l’échelle locale ou nationale.

Soixante-trois communes françaises ont reçu la distinction la plus prestigieuse, celle des « 5 arrobases », Trilport en fait partie comme 17 communes d’Ile de France (voir plus loin).
Pour sa première participation, en 2018, la ville avait déjà obtenu 4 arobases, et a poursuivi, en cohérence, l’actions engagée. Les 5 « @@@@@ » sont une reconnaissance officielle et objective de la politique initiée depuis plusieurs années dans le domaine du numérique, de sa cohérence et de sa portée transversale et globale, malgré les moyens financiers et humains limités d’une petite ville de 5 000 habitants.
C’est également l’engagement dans un « internet citoyen » de la commune qui a été récompensé. Trilport a été effectivement une des premières collectivités au niveau national à avoir proposé et signé un partenariat avec la société française Qwant, afin notamment de déployer dans ses écoles, pour le plus grand bonheur des équipes éducatives et des élèves, la solution Qwant junior.

Concourir au label de Villes Internet, est un excellent moyen de situer l’action engagée dans une perspective réfléchie et réellement documentée, d’auto évaluer la démarche initiée, de se donner également des axes de progression cohérents et une méthode d’action qui soit transversale et globale. Obtenir 5 arobases ne peut être un objectif même si cela demeure une réelle satisfaction. 

L’évaluation à l’origine de l’attribution du nombre d’arobases respecte une matrice privilégiant une approche républicaine du numérique autour de quatre axes prioritaires :

  1. Démocratie et services publics : Identités, droits et libertés, Vie associative, Services publics, Démocratie locale
  2. Vivre ensemble : Vie quotidienne, Cohésion sociale, Solidarités, Territoire durable
  3. Partage des connaissances : Éducation, Médiation, Coopérations, Culture et patrimoine
  4. Création de richesses : Emploi, Innovation, Développement économique, Attractivité du territoire

Quelles sont les actions initiées par Trilport dans ce cadre comme les prochaines étapes que la ville a planifié ?

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Pourquoi les usagers de la ligne P doivent ils craindre le CDG Express ?

Qui n’a pas entendu parler du CDG express ?

Ce projet de liaison ferroviaire de 32 kilomètres entre Roissy Charles De Gaulle et la gare de l’Est devait permettre d’ici 2024 aux usagers fréquentant l’aéroport d’atteindre Paris en 20 minutes, pour 24 €, 365 jours sur 365, à raison de 4 rames / heure. D’un cout de 2,5 milliards d’euros, sa fréquentation potentielle est estimée à 6 millions d’usagers / an à sa mise en service (soit 20 000 / jours) pour atteindre 9 millions en 2050 (25 000 / jour).
La montée en puissance de l’aéroport de Roissy, avec la mise en service du futur Terminal 4, qui accueillira 80 millions de passagers en 2025, au lieu des 65 millions actuels, explique l’énergie déployée par ADP sur le dossier.
Tout semblait sur orbite, le CDG Express surmontant tous les recours déposés (tribunaux administratifs, Conseil d’Etat), enquêtes publiques, études, loi, prêt de l’Etat d’1,7 Mds € de l’Etat, travaux programmés, d’autant que l’attribution des JO 2024 est arrivé depuis.

Mais le projet connait actuellement un sérieux coup de frein. Critiqué depuis l’origine par des élus et associations de Seine-Saint-Denis, inquiets des nuisances occasionnées par 76 rames / jour supplémentaires, alors que les voyageurs ont toute opportunité d’utiliser aujourd’hui des taxis ou le RER B (30 minutes de voyages pour les directs), la fronde s’est élargie.
Une nouvelle levée des oppositions, alimentées par les conclusions de plusieurs rapports soulignant les impacts négatifs du chantier sur le quotidien des voyageurs des lignes K, E et P. Le seul RER B représentant 900 000 usagers quotidiens.
Beaucoup regrettent que les financements publics (SNCF Réseau, Caisse des Dépôts et Aéroports de Paris) alloués à une telle infrastructure ( 2,5 milliards), considérables, ne soient pas déployés et utilisés pour l’amélioration des trains du quotidien. Il est possible aussi que l’effet « gilets jaunes » et le coup de projecteur mis sur l’état désastreux des réseaux ferrés de proximité de la grande couronne francilienne aient joué.

Devant la levée de boucliers, Elisabeth Borne, Ministre des Transports a chargé le préfet de région Michel Cadot d’une mission de concertation, à l’issue de laquelle, il doit lui remettre un rapport en février.
Dans ce cadre, il recevait jeudi 24 janvier les collectifs d’usagers afin de les écouter et « de regarder l’ensemble des besoins de plages travaux, ou d’interruptions temporaires de circulation et de s’assurer qu’on ne va pas imposer des conditions intenables et dégradées aux usagers du RER B.

Mais les conséquences, si le CDG Express se confirme impacteront aussi considérablement le quotidien des usagers d’une ligne P, déjà bien malmenée !

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Une année 2019 placée sous le signe de l’espérance et de son esprit frondeur

Cérémonie des voeux, discours du Maire – Photo Ville de Trilport / D. Douche

Rite républicain immuable, les cérémonies de vœux ryhtment le début de chaque nouvelle année. L’émergence des intercommunalités, la multiplication des liens entre nos différentes collectivités font de janvier un mois particulièrement intense et chargé, du fait de la succession des cérémonies qui s’enchainent, chaque Maire assistant également aux cérémonies des communes voisines .

Ce véritable « carrousel » de voeux successifs, permet d’avoir une vue fidèle et transversale des problématiques spécifiques à chaque collectivité, comme de celles qui nous sont communes et que nous partageons : mobilités, accès aux soins, incertitudes sur les dotations de l’Etat et la suppression des impôts locaux, financement des équipements publics à créer au regard du dynamisme démographique de nos communes …
Faut il souligner que ces cérémonies de voeux sont celles des communes, ce qu’ont parfois tendance à oublier certaines « personnalités » prenant la parole , utilisant la tribune à d’autres fins que celle de souhaiter simplement une bonne année.
J’ai vécu il y a quelques années un grand moment de solitude lorsque deux élus de tendances politiques différentes, suite à mon discours de voeux, avaient polémiqué de manière politicienne, ce qui avait parasité et gaché ce qui doit rester un moment de convivialité ; depuis à Trilport seul le Maire parle.

Le constat qui s’impose suite aux différentes cérémonies auxquelles j’ai participé, est celui de l’importance pour la vie de nos concitoyens de l’action de proximité initiée et portée par les élus locaux.
Ne nous y trompons pas, elle constitue une réelle opportunité pour la cohésion du pays. Nos communes, y compris les plus petites impulsent des dynamiques territoriales locales, créatrices de richesses économiques et d’emplois, forment des digues de solidarités au combien utiles aux habitants du fait des liens humains indispensables qu’elles tissent, supplément d’âme précieux à la vie de tous les jours.
Le lien social et humain pour les élus locaux que nous sommes est le fil rouge d’un engagement continu au service des territoires et de nos concitoyens et constitue une véritable boussole pour l’action que nous menons au quotidien.
Cette relation humaine directe, sans intermédiaire, fait certainement de ce mandat le plus beau et explique sans doute également pourquoi l’élu local échappe encore au discrédit qui frappe la classe politique.
Proches, disponibles, accessibles, à hauteur d’homme comme à portée d’engueulade, le Maire demeure bien souvent pour les habitants de nos villes et villages le dernier recours. 

En 2019, préserver le « vivre ensemble » dans nos territoires, passe inévitablement par les portes de nos Mairies, toujours ouvertes, alors que tant et tant se ferment ailleurs ou sont déjà closes depuis belle lurette.
C’est la raison pour laquelle, il est si important au moment des intercommunalités XXL, déshumanisées et désincarnées, aux sièges administratifs pour le moins lointains, de préserver notre capacité à agir au plus près, en première ligne, notamment dans nos espaces péri urbains ou ruraux, les évènements récents, le démontrent.

Quelques mots sur la feuille de route 2019 de notre ville, Trilport.

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Que 2019 soit une année utile à la planète bleue

J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

Andrée Chedid

Ligne P : « Soyons réalistes, demandons l’impossible ! »

Départ de feu sur la motrice desservant La Ferté Milon / Paris, mercredi 19 décembre (Photo Actu.Fr)

Bien des similitudes existent entre la colère exprimée par les gilets jaunes et celle plus latente, mais tout aussi présente des usagers de petites lignes de proximité sinistrées telle la ligne P du Transilien.
Outre le fait qu’un grand nombre n’ait pas d’autre alternative que celle d’utiliser leur voiture pour se rendre à la gare, la galère vécue au quotidien témoigne de l’état d’abandon des espaces périphériques qui ont été ignoré depuis plus de 30 ans !
Ce qui dégage un sentiment d’injustice d’autant plus puissant qu’il est légitime : d’un coté priorité donnée au Tout TGV et au développement des réseaux de transports des « villes monde » très en pointe sur les mobilités inclusives, de l’autre rien sinon l’absence cruelle et continue d’investissements, d’entretien, de rénovation, de modernisation de réseaux ferrés exsangues et d’un parc roulant à l’agonie.
Telle est la réalité des lignes de proximité du pays, appelées par certains « petites lignes » (comme s’il y avait des « petites gens » ?) que les associations d’élus comme celle des Petites Villes de France qui maillent les territoires de notre arrière pays défendent.

N’oublions pas non plus l’incidence de plusieurs phénomènes, qui cumulés aggravent une situation déjà fort compromise faute d’investissements préalables :

  • la « métropolisation à la française » qui voit les « territoires péripériques « accueillir un ombre croissant de familles en provenance de la petite couronne, grandes consommatrices de services de proximité, d’équipements publics et de mobilités,
  • la part croissante des transports en communs dans les mobilités quotidiennes des français. Une société « souple », flexible, « agile », « en mouvement », exige des citoyens mobiles en capacité de se déplacer au quotidien,
  • l’urgence environnementale et les contraintes croissantes liées à l’utilisation des voitures particulières, qu’elles soient financières ou liées au stationnement.

Autant de paramètres qui influent et influeront durablement sur nos mobilités.

Exemple type , la ligne P du francilien …

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Aller au delà des « gilets jaunes » : respecter le fait péri urbain

Photo : journal du Centre

La capacité de se déplacer constitue un marqueur social et territorial de plus en plus visible ; si pour un citadin elle ne présente généralement aucune difficulté, pour les autres elle s’apparente fréquemment à un parcours du combattant, dont la voiture constitue le vecteur principal.

Aujourd’hui l’actualité se concentre sur la mobilisation des « gilets jaunes », n’oublions cependant pas la galère quotidienne des usagers de la SNCF ou de la RATP (pour l’Ile de France), habitant la périphérie qui voyagent souvent avec des conditions de transport plus que limites.
De profondes similitudes existent entre ces deux problématiques, pourtant différentes, d’autant que de nombreux usagers utilisent leur voiture pour se rendre à la gare.
La question sociale et les fractures territoriales se doivent d’être au cœur des politiques publiques environnementales. Oublier ce paramètre essentiel tient à faire de l’écologie un élément discriminant de plus, un marqueur de classe sociale ou de résidence. C’est un non sens, l’écologie se doit d’être solidaire, équitable et populaire au sens littéral du mot (larousse : relatif au peuple, en tant que milieu social) pour être portée par tous. Lorsque elle ne se traduit concrètement que par une augmentation de taxes touchant en premier lieu, ceux qui assignés à résidence, sont déjà dans la difficulté, elle est ressentie pour ce qu’elle est, punitive. C’est triple peine : galère quotidienne, pouvoir d’achat malmené et étiquette de pollueur non respectueux de la planète ! Excusez du peu …
 Le constat est implacable : les modes de mobilités, la précarité énergétique, paramètres fortement émetteurs en GES s’il en est, sont directement liés à l’endroit ou l’on réside.

Si je ne me joins pas à ce mouvement, je lui reconnais le mérite de mettre sur la table et en évidence la problématique d’une transition écologique qui se doit d’être équitable pour être partagée par tous et tous les territoires, notamment péri urbains ou ruraux.
Le mouvement des « gilets jaunes » révèle le ras le bol profond d’habitants qui ont le sentiment de vivre, souvent avec raison, dans des territoires déclassés, il faut savoir l’entendre et le comprendre : absence de médecins, fermeture des hôpitaux, des postes, des gendarmeries ou des commissariats, peut être bientôt des lignes SNCF …
Le malaise exprimé est partagé par beaucoup, ce qui explique la popularité du mouvement et sans doute la couverture médiatique exceptionnelle dont il bénéficie. La « légitimité populaire » de ce mouvement durera tant que ce mouvement spontané résistera aux tentatives de récupération politicienne d’où qu’elles viennent.

Mais il faut aller delà des seules considérations environnementales. Ce mouvement couve depuis des années, il cristallise toute une série de questions liées au pouvoir d’achat, aux incertitudes sur l’avenir, au profond sentiment d’abandon de beaucoup d’habitants qui se considèrent de plus en plus comme des laissés pour compte de la République.

C’est tout le malaise de la France périphérique qui s’exprime, situation que je dénonce depuis des années.

Comment réconcilier la France des champs à l’écologie et à la France des villes ?

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