Jean Paul Huchon, Président du Conseil Régional, également nouveau Président du STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France) c’est une des conséquences attendues des élections régionales de 2004. La majorité veut remettre à niveau les transports en communs en Ile de France et aborde ce dossier avec la même détermination que celui des Lycées lors du précédent mandat. Une situation apparemment insupportable pour la Droite régionale, y compris aprés la fin de l’invraisemblable bras de fer imposé par l’Etat à la Région sur le montant des dotations financières destinées à compenser les nouvelles compétences transférées au titre du STIF (voir note précédente) et qui s’est terminé par un succés total de Jean Paul Huchon.
Chacun pouvait alors penser que devant l’urgence de la situation et le retard pris, les élus auraient enfin toute latitude pour se mettre avec sérénité au travail. C’était sans compter sur l’esprit revanchard de certains, le résultat des urnes leur étant défavorable, ils ont décidé de changer les règles du jeu …
Pour preuve la manoeuvre de Patrick Devedjian à l’Assemblée Nationale : le député des Hauts-de-Seine, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, a fait passer à la hussarde un amendement (à 2 heures du matin !) imposant que les investissement du STIF soient désormais votés à la majorité des 2/3. Cette décision donne de fait un droit de veto aux départements de droite (dont les Hauts de Seine) sur la gestion du STIF et risque de mener trés vite à la paralysie du Syndicat.
La majorité régionale, à l’initiative de Jean Paul Huchon a trouvé pour sortir de cette situation de blocage une parade inattendue et redoutable : Changer l’article du Règlement Intérieur du STIF relatif au mode de désignation des représentants de la Région afin de le faire passer de la proportionnelle au système majoritaire !
L’exécutif régional se donnant ainsi la possibilité d’exclure les élus de droite des postes de délégués au STIF et annulant du coup les effets de l’amendement Devedjian. Jean-Paul Huchon a voulu cependant offir une porte de sortie honorable à la Droite. Privilégiant le dialogue, plutôt qu’un changement de désignation définitif, il a préféré faire adopter une modification « light » : laisser la possibilité au Président du Conseil Régional, du choix du mode de désignation des représentants régionaux au Stif : proportionnel ou majoritaire.
La balle est désormais dans le camp du Gouvernement qui peut annuler son amendement, une décision attendue de nombreux élus régionaux de droite et qui pourrait intervenir, ironie du sort, lors d’un projet de loi proposé par Nicilas Sarkozy au titre de la Police des Transports dés les prochains jours !
C’est ce qu’on appelle un renversement de situation.
Devant la situation des transports en commun en Ile de France, l’importance du retard en équipement lourd et les besoins pressants du terrain, réalité quotidienne vérifiée et subie tous les jours sur les quais de nos gares par des millions d’usagers (12 millions), on ne peut que s’élever contre l’attitude de certains élus (dont Monsieur Devidjan notamment) préférant se livrer à des manoeuvres politiciennes « minables » plutôt qu’agir concrètement, ou laisser agir la majorité issue des urnes en bon démocrate, afin d’améliorer une situation inacceptable; chacun ses priorités !
Pourtant agir est urgent. Rappelons qu’entre la prise de décision, le vote des budgets, le respect des obligations de la commande publique et la livraison du matériel, de nombreux mois et années vont passer et le Conseil d’Administration du STIF ne s’est toujours pas réunit depuis juin 2005 !
Le but recherché par Monsieur Devidjian qui, lui, ne prend pas le train tous les jours pour se rendre au travail, ne serait il pas celui là ? Empêcher par tous les moyens une amélioration de la situation afin que lors du prochain scrutin régional les habitants de l’Ile de France ne puissent constater les résultats d’une politique publique volontariste et les progrés réalisés sur la mandature …
Ce serait Minable, non ?