Le moment des voeux pour un élu, est l’instant privilégié de redresser la tête du guidon pour faire le point, surtout aprés cette première année réellement en responsabilité comme Premier Magistrat de Trilport.
Un premier bilan contrasté, mi fugue, mi raison; ma commune, Trilport, ville à la fois rurale, à la fois urbaine, condense les difficultés et les atouts de ces deux univers, l’urbain et le rural, ce qui empêche la monotonie, se révèle passionnant mais demande pas mal d’énergie.
Le Maire tient un rôle essentiel auprès de ses concitoyens. Elu de proximité par essence, il est en première ligne devant leurs colères, leurs doutes, leurs attentes et leurs exigences; exutoire naturel, il se transforme souvent en bouc émissaire des contradictions d’une société qui n’en manque pas; surtout dans une petite ville de 5000 habitants, qui possède tous les problèmes d’une grande commune sans avoir pour autant ses moyens logistiques et financiers.
Dans un contexte politique où règne trop souvent l’effet d’annonce et les petites phrases du 20 heures, il doit au quotidien et concrètement mettre en place, au meilleur coùt, quadrature du cercle souvent impossible, les structures indispensables au maintien du lien social, être également le garant d’une plus grande solidarité entre les uns et les autres et d’une meilleure qualité de vie pour tous. Paradoxalement, plus ses moyens semblent se réduire, plus les attentes de ses concitoyens sont fortes et les demandes des politiques pressantes.
Aujourd’hui, l’Etat, et je le regrette amèrement, est de moins en moins présent financièrement, alors qu’il est de plus en plus exigeant avec les communes, les conditions d’application de la loi SRU en sont une parfaite illustration … Attitude contradictoire s’il en est, certains diraient schizophrénique, surtout lorsque l’on aborde le volet fiscal !
Heureusement, le paysage institutionnel du pays évolue, les Territoires en s’émancipant (quelquefois contre leur gré)s’entremêlent : Région, Département, agglomération … une commune n’est plus tout à fait isolée et dispose d’un réseau de partenaires divers pour l’aider à répondre aux demandes de ses habitants. Il est impératif pourtant que l’Etat n’abandonne pas à son triste sort la cellule de base de la cohésion sociale qu’est la commune et qu’il le traduise financièrement sans ambiguité dans ses dotations (on peut toujours rêver!).
Pour finir ce propos sur une note un peu plus optimiste.
Afin de faire œuvre utile, c’est ensemble que les élus doivent travailler, afin de proposer de nouvelles perspectives à nos concitoyens; au regard d’un passé récent cela est plus que jamais une nécessité !
Là encore, l’élu de base doit rester humble, vigilant et gestionnaire à défaut d’être visionnaire, comme Saint Exupéry lorqu’il écrivait : « Il faut autour de soi, pour exister, des réalités qui durent ».
Car en 2006, nos concitoyens ont surtout besoin de bonheur qui dure