« Un coeur n’est juste que s’il bat au rythme des autres coeurs. »
Paul Eluard
Je veux témoigner de ma reconnaissance envers Jacques Chancel, tant je lui dois une part de ce que je suis devenu aujourd’hui.
Au travers de son émission du Grand échiquier, il nous a permis d’accéder à des univers que nous n’aurions sans lui jamais parcouru, car inaccessibles jusque là, chasse gardée d’une petite élite, généralement parisienne.
Ce passeur de culture a su mieux que personne faire œuvre de vulgarisation en faisant, excuser du peu, rimer culture (avec un grand « C » et un « s » comme plurielle), l’émotion (la joie du direct) avec le « populaire », dans tout ce que ce si beau mot revêt de dignité et de noblesse.
Jacques Chancel est intimement lié à des moments précieux et fédérateurs de ma vie, gravés au plus profond de mon cœur et de mon âme, car partagée, en famille, autour de son émission …
Tant et tant de talents l’ont traversé, tant et tant de mélanges et de cultures d’ailleurs … Ces moments nous ont tant et tant apporté …
A tous ceux qui doutent aujourd’hui de l’intérêt d’une télévision publique, Jacques Chancel comme Bernard Pivot et tant d’autres apportent la meilleure des réponse.
Encore faut il, que le service public soit animé d’une véritable ambition et qu’il cherche, tout en étant et restant profondément populaire, c’est sa noblesse, à élever, interpeller et enrichir, plutôt qu’habiter le temps de bruit médiatique insipide, insignifiant et racoleur, bref qu’il soit une valeur ajoutée culturelle et un supplément d’âme.
Ce soir je pense énormément à mon père et avec nostalgie à tous ces visages disparus qui ont peuplé le Grand échiquier et ont tant compté pour moi : de Brassens à Montant en passant par Ferré, De Moraes, Menuhin, Nougaro, Marceau et tant et tant d’autres …