Trilport reçoit le relais de la flamme paralympique : inauguration des terrains de basket
Clap de fin pour les jeux 2024 dont l’un des mérites a été de nous avoir permis l’espace d’un été d’oublier la situation politique quelque peu délétère du pays. Ce plein d’énergie positive nous sera bien utile dans les prochaines semaines tant le retour au réel risque d’être brutal. Dans ce contexte l’interpellation de Bruno Latour « Où atterrir ? » prend tout son sens ; l’atterrissage après une dissolution irresponsable aux conséquences multiples paraît effectivement plus qu’incertain.
Paris 2024 ne restera-t-il qu’une parenthèse enchantée sans lendemain ? L’avenir, seul, le dira. Il serait cependant réducteur de limiter l’héritage des jeux aux seules médailles obtenues ou infrastructures et équipements déployés, tant d’autres dimensions émergent, dont certaines immatérielles ; difficilement évaluables ou quantifiables elles s’adressent directement au registre émotionnel et mémoriel ou à l’inconscient collectif, constituent des promesses potentielles pour des lendemains plus souriants.
Trilport en étant une des deux villes de Seine et Marne (avec Fontainebleau) à accueillir le relais de la flamme paralympique a participé à cette belle aventure collective. Je veux souligner l’audace du Département et du Comité d’Organisation des Jeux Paralympiques (COJOP) d’avoir proposé à la plus petite des 50 villes de France à recevoir ce relais, un tel challenge.
Nous avons pour l’occasion organisé une manifestation populaire, festive et inclusive afin de mettre à l’honneur acteurs du monde du handicap ou de l’inclusion et les valeurs qu’ils portent et transmettent : solidarité, volonté, ténacité, partage et entraide … De l’avis unanime des très nombreux participants, nous avons été à la hauteur du rendez-vous et tant mieux. Cette réussite est due à l’exigence collective que nous nous étions fixés, à la cohésion et à l’engagement des agents, élus, bénévoles qui se sont mobilisés pour organiser et animer cette fête du sport et de l’inclusion. Au-delà des terrains de basket 3X3 inauguré pour l’occasion et réalisés avec le soutien de l’Agence Nationale du Sport et du département, « l’héritage » de cette magnifique journée riche en émotions et perspectives pour l’avenir, s’il n’est pas perceptible directement souligne notre capacité collective à faire et oser à partir des contraintes du terrain.
Les premiers bilans des jeux 2024 arrive; inévitablement partiels, il est trop tôt pour connaitre ceux plus « macros » et globaux relatifs aux engagements financiers, environnementaux ou sociaux de Paris 2024 qui nous parviendront dans quelques mois et nous proposerons sans doute une vision plus contrastée. Je voudrais revenir sur les ingrédients « clés » à l’origine de cette réussite exceptionnelle.
Rappeler tout d’abord le rôle essentiel de Tony Estanguet et de la dream team qu’il a su réunir et fédérer autour de lui. Ils ont imaginé et « Désign-é » la manifestation, du début à la fin, osant casser les codes habituels des figures imposés traditionnelles que constituent les JO et le rituel olympique, parfois pesant.
L’esprit de rupture novateur et frondeur qu’ils ont adopté a permis l’organisation de jeux exceptionnels, immersifs et uniques, qui feront date dans l’histoire de l’olympisme. Une « french touch » appréciée, visible et perceptible tout au long des épreuves et composant au fil du temps un récit collectif en résonance, non seulement avec notre pays, mais toute la planète, suscitant la sidération et l’admiration de l’étranger, à des années lumière du « bashing » de bon ton qui avait prévalu les mois précédents.
Les images de Paris 2024 ont fait le tour du monde et mis sur orbite ces jeux hors normes. Au delà de l’éphémère et de l’instantané ils laisseront une trace indélébile dans l’inconscient collectif tant ils marquent une vraie rupture ! Rien au niveau olympique ne sera plus désormais comme avant.
Paris 2024 a su se forger une âme et en faire un emblème, le résultat de six conditions clés réunies …
La grande force de l’équipe animée par Tony Estanguet est d’avoir agit à 360°, ne négligeant absolument aucune dimension de l’évènement … Alliant à un très grand professionnalisme une bienveillance bienvenue, tant il est essentiel de maitriser la logistique globale d’un tel évènement pour être en capacité de jouer ensuite sur les ressorts de l’imaginaire et du récit collectif en s’appuyant sur :
- Une organisation logistique à 360°, quasi parfaite, des transports à la sécurité. C’est « la base » essentielle et incontournable pour réussir à organiser une manifestation de cette ampleur, notamment au regard d’une situation géo politique plus que tendue. La synergie entre l’État au plus haut niveau, les élus et services de la Région Ile de France, de la Mairie de Paris et des collectivités impliquées a joué à fond, et érigé en priorité des priorités l’esprit d’équipe, ce qui n’était pas gagné d’avance vu les différentes personnalités des un(e)s et des autres. Comme quoi, il est possible aujourd’hui en France, malgré divergences et différences, de travailler ensemble pour l’intérêt général et relever les défis les plus fous autour d’objectifs ambitieux communs et partagés. Ce que font d’ailleurs au quotidien beaucoup d’équipes municipales pour avancer et proposer, malgré les difficultés, des perspectives à leurs habitants ;
- L’esprit d’innovation, de rupture et la créativité qui resteront comme des marqueurs et l’empreinte de Paris 2024. Pour la 1ere fois un Comité d’organisation des Jeux Olympiques a mis en place une direction de la création animée par Thierry Reboul qui a osé la disruption en partant de nos racines culturelles avec es images fortes iconiques et symboliques : les 3 coups, l’animation, les « phryges », la charte graphique, les médailles contenant des morceaux de la Tour Eiffel, le chaudron volant illuminant les nuits parisiennes … Autant d’éléments de visibilité qui ont contribué à forger l’identité de Paris 2024 … Avec cerise sur le gâteau mais véritable tour de force, des épreuves et cérémonies déployées dans la cité qui se sont totalement affranchi des enceintes contraintes des stades. ;
- La volonté de placer athlètes et para athlètes au centre de l’évènement. Un objectif apparu dès la cérémonie d’ouverture avec cette magnifique et grandiose parade fluviale improbable et inoubliable de six kilomètres sur la Seine suivie par plus de 2 milliards de téléspectateur, sans oublier le Parc des Champions, la cloche du Stade de France, la parade des champions, le traitement médiatique des différentes épreuves qu’elles soient olympiques ou paralympiques ;
- La transformation de sites emblématiques de Paris en enceintes sportives magnifiquement mises en situation, lumière et perspective, faisant rimer « magie des lieux et magie des jeux » : l’escrime sous la nef art nouveau et l’escalier d’honneur monumental du Grand Palais, le tir à l’arc devant le dôme des Invalides, l’équitation au château de Versailles, le cécifoot et le Beach volley aux pieds de la tour Eiffel, le chaudron volant au jardin des tuileries à un jet de pierre du Louvre. Autant d’images inoubliables d’un Paris iconique, intemporel et pourtant terriblement contemporain … Ce concept des jeux dans la ville perceptible dès le dossier de candidature, il y a dix ans et la campagne élaboré par l’agence de Thierry Reboul à l’époque Uni Bene ;
- Des jeux populaires et festifs qui ont produit inévitablement du lien, de l’empathie, une inter action bienveillante y compris avec les forces de l’ordre. Comment ne pas évoquer le rôle moteur, la joie contagieuse, la pêche et le sourire de l’armée des 45 000 volontaires, si important au niveau de la logistique, de la médiation et de l’animation, la musique proposée par des DJ inspirés autour de vieux standards français finissant le plus souvent en karaoké, les chauffeurs d’ambiance, les phryges géantes dansant au gré des compétitions. Autant de petites touches impressionnistes qui en s’ajoutant les unes aux autres font sens et mieux encore suscitent et provoquent un enthousiasme fédérateur qui fait lever les barrières et les foules en s’adressant directement au cœur des spectateurs ;
- L’inclusion au cœur des jeux. Jamais autant de monde ne s’était passionné pour les compétitions de sportifs en situation de handicap. « La révolution paralympique est en marche » a souligné Tony Estanguet lors de la cérémonie de clôture des jeux paralympiques, cela s’est vérifié chaque jour de la semaine paralympique ;
La parenthèse enchantée des Jeux Olympique et Paralympique de Paris qui a marqué l’été 2024 s’est refermée sur une parade des champions première du nom …
Notre pays a magnifiquement relevé ce défi planétaire, avec enthousiasme et ferveur, reléguant le bashing des mois précédents aux oubliettes et vibrant au quotidien pour les jeux.
Cette séquence durant laquelle le pays est sorti par le haut d’une situation politique plus que confuse, rendue encore plus complexe à gérer sans gouvernement a été fédératrice et mobilisartrice . Elle a rappelé que les français lorsqu’ils sont rassemblés peuvent relever les défis les plus insensés et produire ensemble, malgré ou plutôt grâce à leurs différences, du commun, du partagé, jusqu’à tutoyer les étoiles … Un héritage, sans doute immatériel mais au combien essentiel et riche en promesses pour l’avenir.
Extraits du discours de clôture de Tony Estanguet
N’oublions pas cet été où la France a été heureuse »
« Qu’est-ce qui crée le sentiment d’appartenance à une famille, à un groupe d’amis, à une nation ?
C’est d’abord ce que l’on vit ensemble. Cet été, des millions de familles, d’amis, d’amoureux, de collègues, de voisins, se sont créés des souvenirs communs.
Au-delà de la langue que l’on partage, au-delà des valeurs que l’on porte en commun, des monuments_et des livres d’Histoire, ce qui nous lie et nous construit en tant que nation, ce sont les émotions collectives.
Ce qui nous lie, ce sont les souvenirs partagés. Et les Jeux nous ont offert de formidables souvenirs communs.
Cet été, la France avait rendez-vous avec l’Histoire, et elle a répondu présent. Elle a eu l’audace d’imaginer des choses qui n’avaient jamais été faites : les premières cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques hors d’un stade, le premier marathon ouvert à tous, les premiers Jeux au cœur de la ville…
La France a eu l’audace de croire dans le pouvoir du sport.
Avec les Jeux, on a redécouvert notre patrimoine, notre créativité et notre capacité à accomplir de grandes choses.
On a redécouvert notre joie de vivre, notre impertinence parfois, et surtout toute cette énergie positive qui a explosé dans les tribunes !
Ces Jeux auront été une rencontre de notre pays avec lui-même …
Les Jeux de Paris 2024 se terminent, mais leur message, lui, ne s’éteint pas ce soir :
A l’image des athlètes qui nous ont tant inspirés,
A l’image de celles et ceux qui ont repoussé toutes les limites pour faire de ces Jeux un succès,
Continuons d’essayer, d’échouer et de se relever,
Continuons de faire !
Continuons d’y croire !
Et surtout… continuons d’oser.«