Soif d’europe …

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Une réalité. Au regard de l’ampleur de la crise et des remises en cause qu’inévitablement elle va induire, nos pays n’ont jamais eu autant besoin d’Europe pour peser sur leur avenir commun. Paradoxalement, la campagne nationale des élections européennes n’a pas reflété cette nécessité absolue, conséquence, de nombreux concitoyens risquent de ne pas vraiment choisir, soit en s’abstenant, soit en se réfugiant dans un vote protestataire, éparpillant le sens et le poids politique de leur bulleton.

Il est essentiel de rappeler les vrais enjeux de ce scrutin : déterminer quelle majorité siègera à partir de lundi prochain à Bruxelles, quelle ligne politique sera aplliquée et quelles personnalités animeront le Parlement et la Commission européenne ?

Car au bout du bout, les seules questions qui importent concrètement sont bien celles ci  !

Les bulletins des 375 millions de votants (ce qui fait se ce scrutin la plus grande élection transnationale de l’histoire), désigneront les 785 représentants du nouveau Parlement européen. Le hic, est que dimanche les abstentionnistes risquent d’être nombreux, ce qui est à la fois dommageable et dramatique au regard des enjeux qui portent sur les cinq années à venir.

Rappelons s’il en est que lors de ce dernier mandat, le Parlement européen et la Commission européenne ont été dominés par les conservateurs dont J.S Barroso. Autant dire que l’Europe, n’a pas apporté de réponse efficace à la crise, loin s’en faut et que la « laisser faire » a démontrer ses limites.
Certains leaders conservateurs ont communiqué énormément, trouver beaucoup de bouc émissaires pour expliquer les non résultats obtenus, mais seuls importent le concret. Au de la de l’éciume , lorsque l’on analyse un tant soit peut l’impact des décisions sur le monde réel, nous sommes à des années lumière du monde médiatique. Dernier exemple en date, les propositions faites au G20 sur les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux … Du vent, car rien n’a réellement changé !

Concernant la crise elle même, pas de réponse commune. La croissance verte, les grands chantiers, le développement du numérique et des hautes technologies de communication, auraient pourtant pu être des éléments de réponse collective pertinents, surtout à l’échelle européenne et préparer le rebond de nos économies … Rien de tel ne s’est produit, la montagne a accouché d’une souris !

La crise globale que nous subissons démontre s’il en est le besoin absolu de régulation, de protection sociale et la nécessite de définir un autre modèle de croissance plus vertueux, régulé et durable. Cette crise est une rupture, un nouveau monde émerge. Il serait dommageable de réduire à la seule sphère financière les problèmes rencontrés.
Nous affrontons de plein fouet, une crise économique, sociale et environnementale. L’heure d’un nouvel ordre mondial a sonné, et l’Europe doit y trouver toute sa part. Pour cela elle ne doit plus être un nain politique à la remorque de l’Amérique, non plus de Bush mais d’Obama.

Le choix qui s’offre dimanche à chacun est  clair : bâtir une alternative collective, ou ne pas décider, s’éparpiller et maintenir un statu co qui serait dramatique et reproduirait demain, ce que nous subissons aujourd’hui en laissant Baroso et les siens en responsabilité, ou en irresponsabilité.

L’Europe ne doit pas laisser la seule Amérique d’Obama, incarner seule le mouvement et l’engagement. Elle a ses valeurs à défendre et de formidables atouts. un impératif cependant, être en capacité de constituer une alternative, pour cela nous devons « jouer collectif » en travaillant, malgré nos contrastes, nos différences, travailler dans le même sens et la même direction.

C’est ce que propose les 27 partis de gauche, notamment sociaux démocrates dans le « Manifesto », plate forme commune de propositions avec comme candidat à la succession de José Manuel Barroso, l’ex-premier ministre danois Poul Nyrup Rasmussen. Simple rappel, leur tête de liste en Ile de France est Harlem Désir …

Plus que jamais nous devons avoir envie d’Europe !

 

Où siègent les députés français ?

Les 78 députés européens français se répartissaient dans six des sept groupes du Parlement européen:
– Les 18 députés UMP siègent au Parti populaire européen-démocrates européens (PPE-DE), premier groupe du Parlement (droite)
– Les 31 socialistes appartiennent au groupe du Parti socialiste européen (PSE), deuxième formation du Parlement (gauche)
– Les dix élus en 2004 sous l’étiquette UDF siègent au sein de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), groupe charnière constitué avec les libéraux-démocrates britanniques, les démocrates italiens ou les libéraux allemands
– Les six Verts sont membres du groupe des Verts européens
– les trois communistes appartiennent à la Gauche unitaire/Gauche verte nordique, avec d’autres partis communistes européens mais aussi le Sinn Féin irlandais
– les trois députés du Mouvement pour la France (MPF) siègent au groupe souverainiste Indépendance et démocratie, dominé par l’Independence Party britannique
– les sept élus Front national sont non-inscrits

L’état de siège médiatique

sarko medias2.jpgUne petite anecdote, révélatrice qui en appelle d’autres, inévitablement, au moment où l’on célèbre, sans tambour ni trompette le 2 eme anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée  …

Contexte : le jounal de 20 heures de la 2, présenté par Monsieur Pujadas, la semaine dernière … Actualité internationale et nationale : les ministres en action, message sublimal : « le monde tangue, la crise nous guette, mais dormez tranquille le gouvernement travaille  … »

Le même jour, la France fait l’objet d’une remontrance de la Commission Européenne devant l’ampleur de son déficit et le non respect de la parole donnée : A la Une du journal télévisée, une question taboue : faut il augmenter les impôts ?
Reportage sur l’agence : France Trésor (plutôt pathétique), interview du Ministre en charge du dossier ( quoi de plus normal ?) et de son opposition, nous sommes en démocratie, non ? Excepté, qu’en fait d’opposition, n’ont été interviewé que des députés de l’UMP, de dangereux gauchos suggérant à demi mot un assouplissement du bouclier fiscal … Rien d’autres … gonflé non ? Aucun interview d’un député ou d’un sénateur de gauche …  Message sublimal : « Il n’ya plus d’opposition ».
Ne cherchez pas, dans aucun autre sujet de ce journal, la parole n’a été donnée à l’opposition … Celle de gauche du moins …

 

Pas besoin d’être spin doctor pour comprendre la situation …
Lorsqu’est invité un élu socialiste, il n’est interrogé que sur le coté obscur de la force (Martine, Ségolène, Jack et les autres) et non sur ses propositions face au gouvernement. Ce dernier lui irrradie les ondes de force positive : du petit déjeuner (télévision publique : les quatre questions) au coucher, chez Mme Chabot !
Remarquez, cette situation va s’améliorer puisque désormais c’est le Président lui même qui désignera les dirigeants des chaines publiques nationales, rien n’arrêtera plus la marche en avant de la démocratie médiatique !

Aprés avoir abordé le coté aval de l’information, mille pardons j’ai failli écrire vassal, intéressons nous quelque peu à l’amont …
Là aucune crainte, Nicolas Sarkozy et son équipe de communiquants assure et s’occupe de tout, en qualité de fournisseur de contenu maitrisé et de produit fini : à chaque visite du Président c’est l’état de siège, au propre comme au figuré, tout doit être sous contrôle afin d’éviter le bug.
Question spontanéité, visite directe sur le terrain, le concept « je parle directement aux français »  a certes du plomb dans l’aile, mais à la télé cela donne de si belles images positives et consensuelles et les temps sont si durs !
Les rares fois où les caméras de télévision ont surpris des cris, des protestations, des pancartes contestatrices, le Préfet a été déplacé. Autant dire que depuis le pli est pris et à chaque visite annoncée c’est ville morte …
Un contrôle de l’image absolu, le moindre grain de sable est à éviter … Il faut positiver ! Exemple : finale de la Coupe de France, ne cherchez pas le Président au centre du Stade serrant la main aux joueurs des deux équipes, tradition républicaine s’il en est. La peur des applaudissements et des acclamations unanimes de la foule a dissuadé le Président de le faire … Peur certainement que les sages du CSA, garants impartiaux de l’équité politique ne décomptent ce moment du temps de son temps de parole ! la situation est sous contrôle …

 

Certes, tout n’est certainement pas la faute des médias, convenons en …
Cependant, force est de constater que l’état de siège médiatique est une réalité de plus en plus présente sur l’ensemble des médias télévisés. Non seulement sur ceux maitrisés par les amis de qui vous savez (la bande du Fouquet’s), mais désormais également sur les chaines publiques …
La berlusconisation des esprits est en route en mettant au premier plan la problématique suivante : » positiver et magnifier l’action d’un Président  travaillant pour un monde meilleuret le bien de tous et rendre ringard ou pathétique une opposition divisée et non constructive obsédée de querrelles politiciennes ».

Une réalité que l’opposition se doit d’assimiler, et au plus vite. Elle doit plus que jamais consacrer ses trop rares moments d’exposition médiatiques à l’essentiel : ouvrir de nouvelles perspectives politiques positives !

 

Les quartiers durables à l’échelle européenne

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J’ai participé il y a quelques semaines avec une délégation de Maires seine et marnais à une visite d’éco quartiers européens dont celui de Vauban à Fribourg, véritable icône de cette problématique urbaine.

Deux remarques préalable toutefois : s’il est toujours utile pour un élu d’effectuer des visites de terrain afin de se « nourrir » d’expériences concrètes, le « benchmarking » demeure cependant un outil redoutable qu’il serait dangereux de limiter au simple copier/coller, signalons également qu’il est dommageable de réduire un quartier à une simple réalisation urbaine, même novatrice !
Un quartier est un pan d’histoire collective qui peut se conjuguer à plusieurs modes : passé simple, composé (même si le décomposé s’impose parfois  …), présent, futur ou conditionnel, c’est dire …
Des habitants y vivent, s’y épanouissent (ou non), quelquefois durant des générations, il est la résultante d’une alchimie complexe dépendant de plusieurs dynamiques qui s’entremêlent : expertise et intelligence collective, ressources financières, vie interne mais également aléas …

A ce titre le document de l’ARENE (téléchargeable sur ce blog : « Quartiers durables européens ») est utile, si aucun des exemples présentés n’est semblable, tous sont cependant issus d’une volonté politique forte, qui a permis de faire bouger les lignes et d’aplanir les difficultés rencontrées sur le terrain ou en amont.

Ces préalables étant posés, j’ai retiré de réels enseignements de ces visites enrichissantes et opportunes (j’y reviendrais). Pour être trés clair, mon objectif n’est pas de démontrer le retard indiscutable des français en environnement, ou d’affirmer que les quartiers visités constituent la pierre philosophale du Développement Durable, mais tout simplement d’envisager des pistes de travail à explorer, de les confronter à la réalité « locale » et à ses contraintes afin de faire le point sur une problématique qui est surtout globale …

Tout est lié … Concernant l’avenir de nos enfants et de la planète, une évidence s’impose, l’urgent aujourd’hui n’est plus de s’en convaincre mais d’avancer concrètement vers un mode de développement plus vertueux …

Passons aux pistes de travail …

 

eco-quartier-vauban5.jpgPremier constat, l’antériorité de la démarche menée à Fribourg. Le quartier Vauban a déjà plus de 10 ans d’existence, alors que les premiers écos quartiers français sortent seulement des cartons des urbanistes et des aménageurs.
Ces derniers réunis pour un séminaire  par la Région Ile de France il y a quelques jours n’envisagaient le label BBC qu’à titre expérimental, c’est dire le chemin à parcourir lorsque l’on sait que ce label sera le standard en 2012 !

L’appellation même d’éco quartier est soumise à caution, n’étant pas encore « AOC » ! Ce manque devrait être rapidement comblé puisque l’Etat (via le MEDDAT) et certaines collectivités territoriales (Région notamment)  élaborent actuellement des référentiels aux appellations certes différentes mais à l’objectif semblable : susciter la création de quartier durable (Ministère), ou de nouveau quartier urbain (Région ile de France) … Les premiers appels à projets viennent juste d’être lancés, afin d’accompagner des initiatives locales pouvant servir de références par la suite. J’en parle tranquillement, ma commune ayant postulé, nous aurons l’occasion d’y revenir …

Il est utile de rappeller que la création d’un éco quartier aussi emblématique que celui de Vauban est la résultante d’un long processus remontant aux années 1970.

Tout est parti en fait de la mobilisation contre le développement de l’énergie nucléaire, rassemblant en 1975 des dizaines de milliers d’écologistes européens devant les projets de nouvelles centrales projetées en France (Fessemheim) et Allemagne (Whyl). Cette mobilisation a été le déclencheur d’une véritable prise de conscience collective. L’occupation non violente du chantier de la centrale nucléaire de Wyhl notamment par 25.000 militants écologistes durant 8 mois, aura des conséquences politiques majeures en Allemagne, déclenchant un profond mouvement de fond  : 12 projets de réacteurs sur le Rhin sont abandonnés dont celui de Wyhl, émergence du mouvement anti-nucléaire européen (« Plutôt actif aujourd’hui que radioactif demain ! ») et d’un autre mode de développement énergétique à partir des énergies renouvelables, notamment à Fribourg.

Cette ville devient une des premières à élaborer un plan de planification énergétique urbaine communal sur 10 ans, privilégiant production d‘énergie renouvelable (principalement solaire) et économies d’énergie; dans la foulée, dés 1996, son conseil municipal adopte un plan climat aux objectifs aujourd’hui encore ambitieux : réduction de 25 % les émissions de CO2 d’ici 2010 (le facteur 4 ). Dans le même temps, afin de promouvoir le recours au solaire, toute une batterie de mesures est prise : subventions, soutien technique, campagne d’information, rachat d’électricité verte au tarif préférentiel, visites d’installation pour les propriétaires intéressés, développement d’une industrie locale et de labo de recherche autour du photovoltaïque. Avec le succés que l’on connait …

Mais l’effort pour être global porte également sur la mobilité, autre cause majeure du réchauffement climatique. Des mesures concrètes, sont prises : augmentation de l’offre tramway et bus (extension du réseau, amplitude, fréquences), amélioration des conditions de déplacement pour les piétons et les cyclistes, construction de parkings vélos, nouvelle organisation urbaine limitant le recours à la voiture particulière, amélioration de la gouvernance autour des transports …
Elles portent désormais leurs fruits : sur 500 000 déplacements journaliers, 40 % sont effectués en voiture particulière, 30 % en transport public et 30 % en vélo, 30 % des ménages vivent sans voiture privée, Fribourg comptabilise 160 kms de pistes cyclables et un parking vélo à proximité de la gare d une capacité  de 900 places assurant la liaison rail-travail.

Aujourd’hui ; plus de 10 000 emplois sont liés à l’écologie et Freiburg en est devenue la capitale européenne. Le quartier Vauban marque une nouvelle étape dans cette démarche et poursuit des priorités environnementales novatrices (vie sans voiture, habitat sain, énergies renouvelables, efficacité énergétique, modes de transports doux, participation citoyenne et mixité sociale) traduction concrète de dynamiques spécifiques qui se sont croisées à un moment et sur un territoire donné.
Ce quartier est une conséquence logique de ce vaste mouvement d’ensemble. Profitant du site d’une ancienne caserne des forces françaises d’Allemagne, libérée en 1992, la municipalité lance en 1996 les opérations de renouvellement du secteur, privilégiant une démarche inédite de développement durable : maisons à énergie positive et procédure HQE : qualité des matériaux, isolation, toitures végétalisées, emploi de panneaux solaires …
Point essentiel, la construction d’une ligne de tram reliant directement le quartier au Centre Ville (distant de 4km) permet de s’attaquer de front à la problématique de la mobilité urbaine; la voiture n’étant plus indispensable, sa place dans la cité est remise en cause.
La part dévolue au stationnement en atteste : les places de parking ou garages privés ne sont possibles que pour 25 % des logements situés en périphérie, les autres logements, bénéficiant eux de parkings souterrains et de deux parkings-silos. Les rues étant réservées en priorité à la circulation douce, les voitures ne dépassant pas une vitesse de 5 km/h.

Lors de notre visite, d’autres points nous ont marqué, pas forcemment spectaculaires mais se révélant à la réflexion trés pertinents au niveau environnemental :

– la priorité donnée à  l’efficacité énergétique, qui ne se limite pas au nouveau bâti;  pour preuve la visite effectuée en compagnie de l’architecte d’un bailleur social, d’une rénovation menée sur de vieux immeubles datant de 1963. Aprés les travaux,  ces derniers respectent désormais la norme BBC, celle là même qui présente tant de difficultés pour nos professionnels du BTP !
Trois types d’interventions ont permis d’arriver à un tel résultat sur des bâtiments vieux de plus de 40 ans : isolation extérieure (20 cm de polystirène), changement des fenêtres (triple vitrage) et des huisseries et interventions sur les salles de bains avec transformation d’une loggia en balcon extérieur, neutralisant du coup un pont thermique énergivore tout en offrant aux locataires plus d’espace et de confort. Résultat final une division par 10 de la facture énergétique, les loyers peuvent augmenter sans dommage pour les locataires !

– la place particulière prise par le végétal que ce soit sur les sites (espaces verts, hauts sujets) ou du fait de perspectives vers l’extérieur (aménagements de points de vue donnant sur les coteaux de la Forêt Noire), indiscutablement un élément important du cadre de vie des habitants, donnant non seulement un cachet au quartier mais renforçant également son identité …

– la production d’énergie renouvelable, avec la généralisation du solaire qui est à souligner, comme également les performances incroyables des chaudières à co génération, produisant tout à la fois, chaleur et électricité …

– les espaces communs collectifs (passerelles, coursives, escaliers …) situés à l’extérieur du bâti, pour des raisons évidentes d’isolation …

Il est vrai que chaque architecte allemand avec lequel nous avons dialoguer possède une parfaite connaissance technique de la problématique énergétique, domaine quelque peu délaissé jusque là par leurs confrères français; j’aurais quelques anecdotes sur ce sujet éclairantes et récentes  ! L’efficacité énergétique est un objectif également partagé par les architectes suisses, autre lieu de visite. Au regard des contraintes liées à l’application du label MINERGIE, qui désormais fait autorité chez les helvètes, beaucoup de professionnels locaux écartent désormais de facto le gaz et l’électrécité comme sources principales d’énergie (chauffage, eau sanitaire …). Pourtant la Suisse n’est pas réputé pour sa chaleur !

Chacun peut s’en rendre compte, il ne s’agit pas ici d’effectuer un quelconque copier / coller, d’autant que ces éco quartiers aujourd’hui emblématiques commencent à dater …
Notons cependant qu’ils sont issus d’un mouvement de fond et d’une prise de conscience collective qui désormais touche heureusement notre pays et entrainera inévitablement (qui s’en plaindra ?) une profonde remise en cause, chez nos professionnels, les élus et nos concitoyens ne pouvant plus faire l’impasse ou l’économie, de placer tout à la fois l’urbanisme, l’efficacité énergétique au centre de leurs préoccupations …

 

L’objectif n’est il pas aujourd’hui de bâtir les éco quartiers qui constitueront des références dans 10 ans ?

Impressions de hongrie

Pannon.jpgJ’étais invité le week end du 1er mai en Hongrie, à Pannonhalma (située non loin de Gyor et de Vienne), à l’occasion du 10eme anniversaire du jumelage de cette commune avec Engen, cité allemande à laquelle nous sommes également jumelé. La deuxième mi temps d’une rencontre amicale ayant débuté l’an dernier.

Le temps d’effectuer un rapide aller retour express dans un pays que j’avais découvert en aout 2006 …

10 ans déjà, cela représente peut être peu pour un français, mais tellement pour un hongrois ! C’est effectivement en 1999 qu’Engen et Pannonhalma ont lié leur destin, 10 ans tout juste aprés la chute du mur de Berlin, la Hongrie n’avait alors pas encore intégrée la Communauté Européenne (2004) ! Depuis le temps s’est comme accéléré !.

J’ai eu le plaisir de retrouver durant ces trois jours, des visages connus, normal, de jeunes Trilportais ayant participé à des chantiers organisés à Pannonhalma, nous avons eu le plaisir de plus d’accueillir en mairie des stagiaires hongrois désireux de se perfectionner dans notre langue ; car fait positif, la culture française semble encore attractive, mais jusqu’à quand ?

Tout n’est plus aussi définitif sur terre, la planète tourne et ses centres de gravité également, nous aurions tort de l’oublier et de ne pas considérer à leur juste mesure, les pays d’Europe de l’Est,  le potentiel et la chance qu’ils représentent pour notre vieux continent.
Un constat que la classe politique française dans son ensemble devrait intégrer. Il est paradoxal et significatif que l’Europe d’aujourd’hui soit plus proche de celle d’avant 1914, que de celle de l’aprés Yalta. Les repères, notamment géo politiques, qui ont formés des générations d’occidentaux et de français ne correspondaient en fait qu’à une imposture politique qui depuis s’est dissipé.

L’Europe de l’Ouest, et l’Allemagne l’a bien compris au contraire de nos dirigeants, doit ouvrir les bras à ces nations plutôt que leur donner des leçons ! Et il y a urgence.
Autant il était aisé d’apparaitre commue une perspective d’avenir face à l’Amérique ringarde de Busch (le dernier opus de Thomas Friedman est à ce sujet explicite), fermée sur elle même et parano, autant celle d’Obama risque fort d’exercer un pouvoir d’attraction tout à fait différent auprés des habitants de ces pays; une situation amplifiée par l’atlantisme de certains de nos dirigeants, ne pensant à l’Europe que lorsqu’elle flatte leur égo, oubliant au passage qu’elle ne peut être que collective !

Voici quelques impressions fugitives …

 

 

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Arrivée à l’aéroport de Vienne, plus proche de Pannonhalma que celui de Budapest. L’Autriche Hongrie, cela ne vous rappelle rien ?
Je suis pris en main par un jeune notaire hongrois écoutant du Manu Chao …  Une heure de voiture aprés nous sommes à destination, juste le temps de traverser de vastes champs d’éolienne plantées sur les deux pays, ce qui ne semble pas poser de problème ici.
Premiere impression, Pannonhalma située à une encablure de Gyor (à proximité de l’autoroute qui traverse l’Europe de l’Est de la Suisse à la Slovaquie ) est dans un secteur en plein développement, la dynamique immobilière l’atteste  …

Trois jours de fête ont suivi, au delà de la belle organisation de l’évènement qu’il faut saluer, voici quelques impressions …

La soif d’europe des hongrois, notamment des plus jeunes, qui fait plaisir à voir. Elle a été particulièrement perceptible lors de la fête populaire multigénérationnelle organisée pour l’occasion et du feu d’artifice, cloturant la journée avec un final an apothéose aux sons de l’hymne européen  … Un moment à la fois simple, émouvant et beau …

Un passage du discours de Johannes Moser, bourgmeister d’Engen relatif au « pique nique pan européen », fait peu connu en France. Cette manifestation qui s’est déroulée le 19 août 1989 sur la frontière austro hongroise devait se limiter initialement à un pique nique populaire entre frontaliers autrichiens et hongrois, histoire d’aplanir un différent. Une ouverture symbolique et momentanée de la frontière de trois heures avait été autorisée pour l’occasion. 600 Allemands de l’Est ont profité de l’aubaine pour rejoindre l’Ouest. Une péripétie qui a changé brusquement le sens et la portée d’un évènement devenu depuis historique et participant au Tsunami populaire et collectif qui a bouleversé le visage de l’Europe  …

Autre image, celle du monastère de Pannonhalma, haut lieu du patrimoine de l’Unesco s’il en est, au poids économique de plus en plus visible (cf une note précédente) dans lequel nous avons partagé un repas avec des lycéens.

Enfin, les discussions avec de jeunes hongrois, sur la littérature française, mais également sur l’évolution politique de leurs pays …  J’ai noté la défiance de certains d’entre eux pour les partis de gauche ayant à leur tête d’anciens potentats communistes recyclés.
Manifestement un saut générationnel s’impose pour rendre compatible à leurs yeux gauche et progrés social … Constat positif toutefois, les sirènes de l’ultra libéralisme semblent moins attractives que par le passé, manifestement la crise est passée par là. Signalons également que le PS Français n’a pas forcemment mauvaise presse, comme  ses propositions : solidarités, bouclier social, place de l’etat et des services publics, régulation, Développement Durable …. Rien n’est donc perdu, mais pour porter le changement encore faut il pouvoir l’incarner !

 

Des rencontres et un séjour qui n’ont fait que renforcer mes convictions européennes. L’Europe ne marche réellement sur ses deux jambes que depuis 2004, date de l’arrivée des pays de l’Est dans la Communauté Européenne, une réalité qui devrait s’imposer à tous. Ce qui manifestement n’est pas encore le cas !
Au lieu de se regarder le nombril et de réver à leur influence d’antan, ou de jouer à plus atlantiste que moi tu meurs, nos dirigeants devraient saisir l’opportunité de tisser des liens privilégiés avec ces nouvelles démocraties qui ont besoin de nous comme nous avons besoin de leur soif d’avenir et de leur potentiel …

Elles sont une partie de notre identité, car nos histoires et nos cultures sont communes et se sont nourries du sang des uns et des autres !

 

Entrons dans la cadence …

francilien.jpgJ’ai participé il y a quelques jours, au siège du STIF,  à une réunion portant  sur l’évolution du réseau Paris Est (Paris-La ferté mIlon, Paris – Château Thierry) et la présentation des grandes lignes du « cadencement 2010 ».

Deux sujets concernant directement Trilport, dont la gare est située au croisement de ces deux lignes et bénéficiera de l’amélioration de l’offre de chacune,. Deux conséquences majeures : une plus grande amplitude (des trains avant 6 heures et après 23 heures) et une meilleuire fréquence (en moyenne deux par heure, 4 lors des heures de pointe), et surtout sans « trous de desserte ».
Des informations qui mêlées au renforcement de la desserte du RER E à Chelles permettront d’améliorer considérablement l’attractivité des transports collectifs sur le secteur !

Depuis son arrivée à la tête du STIF, Jean Paul Paul Huchon (après un bras de fer mémorable avec le gouvernement), a fait de l’amélioration des transports la priorité numéro un de la région. Il a engagé des moyens financiers sans précédent pour traduire dans les faits cette volonté politique.
Objectif : offrir un niveau de qualité de service correspondant aux attentes des usagers, notamment de ceux de la grande couronne.  Depuis 2006, il a lancé un plan d’équipement d’une ampleur inégalée, sur un réseau que «les gouvernements ont déserté depuis trente ans»,, soit 18 à 19 milliards d’euros de dépenses jusqu’en 2020, financés jusque là exclusivement par la région !

Gardons nous cependant de tout triomphalisme, dans l’attente de l’officialisation de ces propositions et la livraison des nouveaux matériels. Mis reconnnaissons que le compte y est. Le nouveau cadencement va changer la vie au quotidien des milliers d’usagers, l’offre est plus que doublée et dans les deux sens !

Deux souvenirs me revenaient en mémoire lors de cette réunion … L’occupation des voies en gare de Trilport avec l’association d’usagers AOUT (ligne de la Ferté Milon) qui s’était terminée dans le bureau du Sous Préfet, et le voyage en train effectué au petit matin avec Jean Paul Huchon en pleine tempête de neige, lors d’une campagne pour les régionales. Il avait alors partagé les conditions de transport quotidiennes des franciliens de la grande couronne, un souvenir qu’il a toujours gardé en tête, nous en avons reparlé depuis et qui explique sen partie son implication sur l’amelioration des transports en grande couronne.

Des images qui bientôt, espérons le appartiendrons au passé … Mais entrons dans la cadence du cadencement pour mieux explorer les conséquences de ce qui risque d’être une petite révolution …

 

 

agc.jpgCette réunion constituait déjà en elle seule, la réponse à l’une de nos demandes (élus, usagers) sur l’urgence de mettre en place une instance de concertation permettant d’aborder concrètement les problèmes.
Une carence qui avait été une des difficultés à surmonter, lorsque j’avais été contraint d’enclencher les hostilités pour améliorer les conditions d’accueil en gare de Trilport.

Les Comités de ligne sont ces lieux d’écoute et de débats. Ils offrent à chacun la possibilité de faire remonter les problèmes constatés sur le terrain (gare, quais, train …) et les propositions d’amélioration permettant d’influer sur l’amélioration qualitative des conditions de transport,  grâce également à une meilleure connaissance des contraintes des uns et des autres.
Outre les élus, les représentants des associations d’usagers et de consommateurs, les régions limitrophes, l’intérêt est d’y côtoyer les différents services du STIF comme les opérateurs concernés dont un représentant de RFF ! Ces derniers s’engageant à répondre aux sollicitations des membres du comité de ligne, soit en séance, soit par courrier.

 

Principal sujet du jour, la décision du STIF dans le cadre du programme d’amélioration de l’offre de transport  mené depuis 2006 de mettre en place le cadencement des trains sur le réseau Île-de-France.

Ce terme de  » cadencement », désigne un mode de desserte régulier, dans lequel les trains partent à heures fixes tout au long de la journée, assurant ainsi une meilleure lisibilité de l’offre pour les voyageurs : arrêts identiques, meilleure ponctualité … les horaires « cadencés » remplaçant les anciens élaborés depuis des lustres et quelquefois sans aucun rapport les uns des autres.
Il se double d’une augmentation de la fréquence et du nombre de trains avec des renforcements importants en heures creuses ( les « trous de desserte »,), en soirée, les weekends et en été, afin de répondre à l’évolution de la demande. Ce dispositif a déjà été expérimenté avec succès en Europe (Danemark, Finlande, Allemagne …) et surtout Suisse ou le plan Rail 2000, s’est traduit par le changement des horaires de neuf trains sur 10. Des retours d’expérience très positifs, puisque dans tous les pays où le cadencement a été instauré la fréquentation des trains a progressé sensiblement comme le degré de satisfaction des usagers.

L’enjeu principal est de changer, la perception qu’ont les usagers du transport collectif, de rendre plus souple celui ci, de l’adapter  aux évolutions des rythmes de vie. Dans cette logique, il faut diminuer les « trous de desserte » importants, en dehors des heures de pointe (« rush hour »).
Une nouvelle mobilité urbaine apparait peu à peu, les mouvements pendulaires correspondant aux heures de pointe s’étalent, des « flancs de pointe » gagnent les heures hier encore creuses, la  demande se fait plus pressante  en soirée, le week-end et durant  les périodes de congés. Pour inciter les usagers à privilégier l’usage d’un transport  durable,  non polluant, le transport collectif doit s’adapter à cette nouvelle donne et devenir plus attractif. Le cadencement  apporte une réponse adaptée à cet objectif.

D’autant que la forte croissance du trafic, + 25 % depuis 1999), dont la moitié lors des trois dernières années, sature quelque peu le réseau et incite le STIF, la SNCF et RFF à réorganiser l’ensemble des horaires afin de rationaliser son exploitation.
C’est le moment ou jamais ! Ce projet a demandé en amont deux ans de travail et de collaboration étroite entre STIF, RFF et SNCF. Il a fallu repenser l’ensemble du système de circulation des trains sur les lignes concernées, réexaminer l’affectation des différentes ressources actuelles et à venir, analyser les sillons prochainement disponibles (plans d’occupation et d’affectation des voies). Un travail mené également avec les réseaux TER des régions voisines.
Cette mise à plat générale concerne également les autres circulations ferroviaires (TGV, Corail, Fret) et impliquera tous les personnels de la SNCF et de la RFF.

Saluons également l’effort de concertation mené en amont en direction des élus et des associations d’usagers concernés. Nous avons pu faire part de nos suggestions et avons été écouté.

J’ai eu le plaisir d’échanger à plusieurs reprises et directement avec Jean Paul Huchon et les responsables de la SNCF (notamment Transilien) et de leur faire remonter nos demandes (portant surtout sur l’amplitude, les heures creuses et l’intérêt d’ajouter un direct La Ferté Milon / Paris lors des heures de pointe du matin). J’ai pu constater avec plaisir lors de cette réunion que j’ai été non seulement écouté mais entendu !
Lors du tour de table, chacun a pu faire part de ses remarques et l’ambiance générale était plutôt à la satisfaction.

Si les objectifs sont tenus, nous y reviendrons, pour l’usager la vie devrait être plus simple ! Il n’aura plus à apprendre par coeur des horaires de trains à géométrie variable, il pourra s’organiser pour arriver sur le quai juste avant le départ du train et sans courir, la régularité du trafic sera améliorée ce qui facilitera grandement la mulitmodalité et la complémentarité bus / train, d’autant que le renforcement de l’offre ferrée sera accompagnée par le STIF de son équivalent pour les bus.

Mais pour tenir la cadence du nouveau cadencement, les moyens devront suivre.
En attendant des réponses concrètes de l’Etat qui s’il n’est pas avare de reproches, ne s’investit guère financièrement sur le sujet, laissant aux collectivités le soin d’essuyer ses critiques et de payer les additions, Jean-Paul Huchon a annoncé la décision du STIF d’accélérer la livraison du nouveau train francilien, en portant à 40 (au lieu de 30) par an le rythme de livraison des rames. Ce seront 100 nouveaux trains qui seront mis en service d’ici fin 2012 et l’ensemble du matériel roulant sur le réseau Paris Est devrait être rénové d’ici fin 2016 !

Chacun doit reconnaitre que les moyens sont sur la table et qu’il était difficile d’aller plus vite … Que chacun se souvienne que la Région n’a les clés de ce dossier que depuis 2006, il y aura bien eu un avant et un aprés !

Lors de cette réunion, j’ai pu faire part de certaines remarques :

– à RFF, de l’inquiétude que m’inspirait l’état des ballasts et de la nécessité absolue pour des raisons évidentes de sécurité mais également d’efficacité du réseau, qui vu les exigences du nouveau cadencement sera mis à rude épreuve, d’amplifier les opérations de rénovation (cf note), encore trop rare sur notre secteur …

– au STIF, de l’urgence d’améliorer l’accessibilité des gares, notamment des plus importantes (comme celle de Meaux). Une demande à priori déjà intégrée sur un autre programme d’actions du STIF et qui devrait avoir des réponses concrètes rapidement, cette thématique n’étant pas le sujet du jour,

– de ma crainte concernant le nombre des nouvelles rames bi modes (diesel / électrique) entre La Ferté Milon et Paris, limité à 5 pour l’instant. A priori, aucune n’effectuerait de liaison directe avec la capitale.

DSC : Encore un effort camarades !

meaux.jpgLors du dernier Conseil Communautaire nous sommes revenus sur un sujet jusque là polémique, la Dotation de Solidarité Communautaire (cf note précédente). Ce débat a eu au moins le mérite de permettre aux élus d’aborder la notion de solidarité, essentielle, lorsque l’on traite d’intercommunalité.

Rappelons qu’une structure intercommunale pour fonctionner dispose comme ressources financières des dotations de l’Etat et de la perception de la Taxe Professionnelle (en lieu et place des communes) lorsqu’existe une Taxe Professionnelle Unique (ce qui est le cas pour une communauté urbaine ou une communauté d’agglomération). Quelquefois s’ajoute une fiscalité additionnelle, les administrés devant alors acquitter des impôts locaux supplémentaires.

En contrepartie, les communes perçoivent une attribution de compensation, basée sur le montant perçu par la commune lors de la création de la structure intercommunale (sans actualisation). En théorie, pas de perte, le surplus de TP finançant les nouveaux services mis en place par la structure intercommunale ou ses investissements, CQFD . Mais tout n’est pas aussi limpide …

cette mesure représente le plus souvent pour les budgets municipaux, un sérieux manque à gagner (excepté pour les communes ayant perdu de l’activité économique), car ce mécanisme ne tient pas compte des efforts financiers consentis quelquefois par les communes pour aménager une zone d’activités et créer en amont ces recettes … Si ces dernières sont intercommunales, les charges elles demeurent exclusivement à la charge de la commune, nous sommes alors à des années lumières du principe de neutralité budgétaire ! De plus les services ou les investissements ne sont quelquefois pas immédiatement au rendez vous, et c’est un euphémisme …

Rappelons, pour forcer le trait, et bien qu’elle va disparaitre d’ici peu, que la TP est la taxe locale la plus dynamique, (augmentation du nombre d’entreprises, revalorisation des bases avec la répercussion de l’inflation) et de loin la plus rémunératrice pour la collectivité. Conséquence directe, ne pas revaloriser le montant perçu revient de fait à appauvrir les communes, les dépenses ne diminuant pas; phénomène accentué par la baisse des dotations de l’Etat, surtout lorsque les nouveaux services aux administrés ne sont pas encore au rendez vous et les investissements pas lancés …
C’est une des raisons qui a amené le législateur a mettre en place le mécanisme de la Dotation de Solidarité Communautaire. Dispositif adopté par la grande majorité des Communautés d’Agglomérations qui permet selon certaines modalités à la structure itnercommunale de redistribuer aux communes, une part de son budget de fonctionnement.

Une mise en place que nous demandons depuis la création de la CAPM (Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux), et qui avait donné lieu lors du dernier mandat à  un débat reposant principalement sur un clivage politique(cf note précédente). Une situation absurde, cette question étant avant tout d’ordre budgétaire et du domaine de la gouvernance, ce qui explique pourquoi les Communautés d’agglomération qu’elles soient de droite ou de gauche l’ai adopté.

Si nous avons toujours des pro et des anti DSC, les discussions ont été moins polémiques et la dotation, in fine, acceptée par l’assemblée communautaire  !

Mais tout n’est pas réglé pour autant … Revue partiale (on ne se change pas …)  des arguments des uns et des autres …

 

 

 

Arguments des « anti DSC »

Le calcul de la DSC s’effectue en combinant un certain nombre de critères plus ou moins pondérés.  Certains élus ont sdésira marqué leur désaccord sur certaines pondérations des critères retenus (pour information  : économique 28%, charges de fonctionnement (population) 31%, potentiel fiscal 31% et ruralité (petites communes) : 10% ), estimant notamment, que la formule retenue ne comblait pas assez leur manque à gagner du fait de la perception de la TP par l’iintercommunalité, le critère èconomique selon eux aurait du être le plus important …

Rappelons cependant que le texte de loi est trés clair sur les priorités, qui reposent pour le législateur sur le principe de solidarité (la population la moins riche) et les charges (le nombre d’habitants) : « Le conseil communautaire en fixe le principe et les critères de répartition, en tenant compte prioritairement de l’importance de la population et du potentiel fiscal par habitant. Il en détermine librement le montant. Les deux critères précités, l’importance de la population et le potentiel fiscal par habitant, doivent être utilisés en priorité par l’EPCI, Des critères complémentaires peuvent par ailleurs être définis librement par les EPCI pour la répartition du solde. »

Cependant, le mode de calcul choisi, qui « pénalise » plus ma commune, intégre notamment un critère en direction des petites villes,. Il est à mes yeux, un panel assez fidèle des disparités territoriales rencontrées dans l’agglomération et a fait l’objet d’un consensus, ce qui est important. Si certains peuvent regretter tel ou tel pondération, l’essentiel est  que les critères tiennent compte des obligations légales et des différentes spécificités des uns et des autres …

 

Argument plus original, éviter tout phénomène d »‘addiction budgétaire » qu’une telle dotation pourrait entrainer auprés d’élus désireux de s’en servir pour boucler leurs budgets. En creux, « ne pas combler les dépenses inconsidérées que ourraient faire certains élus, aux frais de la princesse … ».  Il est surprenant que les mêmes personnes, à contrario, ne s’interrogent pas sur les difficultés financières qu’ont entrainé pour certains budgets, la création de la structure intercommunale , du fait du manque à gagner causé par le transfert de la TP ! Car les nuisances auprés des administrés elles demeurent …

 

Troisème argument employé, ne pas entraver le développement de la structure intercommunale tant en investissement qu’en fonctionnement  …  Certainement la meilleure objection, avec quelques remarques cependant : que les investissements soient effectivement lancés et que les services auprés de nos conitoyens soient en place …
Sinon …

 

 

Arguments des « pro DSC »

Au regard du contexte budgétaire tendue rencontrés par les communes (beaucoup augmenteront leurs taux cette année) : chute des droits de mutation,  manque à gagner (Taxe professionnelle), baisse des dotations de l’Etat, développement des services aux administrés … Il est juste de constater que la structure intercommunale, dispose de ressources qu’elles n’utilisent pas ou pas encore.
Conséquence, la structure intercommunale dispose d’une « cagnotte » chaque année plus conséquente, vu que les services aux administrés tardent à se mettre en place et lque es investissements sont encore pour beaucoup dans les cartons et à venir. Du coté des communes,  le paysage budgétaire est tout autre, les budgets sont de plus en plus tendues et avec le contexte économique et social actuel  l’optimisme n’est pas de mise.

Autant, lorsque la Communauté d’Agglomération sera sur orbite, rendra moult services quotidiens aux administrés, et aura lancé son programme d’investissements, son principe même pourra être discutée (jusqu’à s’autodétruire en vol …),. Mais cela n’est pas encore le cas , loin s’en faut et au regard du contexte, la DSC est plus qu’utile, elle apporte un peu d’air aux communes, et permettrai de limiter la pression fiscale !

 

Autre argument pour, redistribuer une partie des fruits de la croissance de l’intercommunalité, sans remettre en cause sa dynamique, renforce le sentiment communautaire, permet d’associer toutes les communes à la réussite économique collective et fait partager ce sentiment aux habitants de toutes les communes  …

 

In fine, un montant … symbolique

Si la quasi-totalité des communautés d’agglomération constituées, toutes tendances politiques confondues, ont mis en place ce dispositif sans que cela ne pose de problèmes particuliers, et que nous faisions exception, un autre paramètre est important : l’enveloppe consacrée à la DSC.

Si chacun est d’accord pour qu’un équilibre soit trouvé entre ce que l’on redistribue aux communes et ce que l’on consacre au développement de la Communauté d’Agglomération (fonctionnement et investissement), encore faut il avoir cette volonté …
Et c’est là, que le bas blesse, nous sommes nombreux à estimer que le compte n’y est pas, loin s’en faut et que l’on peut plutôt aujourd’hui parler de déséquilibre, pourquoi ?

 

Le montant de la DSC voté par l’assemblée communautaire et redistribué aux communes représente à peine d’un peu plus d’1% du budget de fonctionnement. Pour exemple, ma commune va percevoir 24 453 €, soit moins de 5 € par habitant …A contrario, notre manque à gagner annuel, du fait du transfert de la Taxe Professionnelle désormais percue par la structure intercommunale est de loin supérieur à ce montant, et bien que ce soit la règle du jeu, que je ne discute pas, force est de constater que les services ne sont pas encore au rendez vous  !

Mais plus dommageable, les charges mêmes liés au financement de la zone d’activités que la commune a financé et dont les recettes ennrichissent (et tant mieux !) toute l’agglomération, nous avons quasimment doublé nos bases, sont acquittées par ma seule commune, et ce depuis la création de la Communauté d’Agglomération, et sont d’un montant annuel de loin supérieur à la DSC, c’est dire …