Bon vent au fils de Aracataca

 

AVT_Gabriel-Garcia-Marquez_704.jpg

« J’ai tant appris de vous,

les hommes,

J’ai appris que tout le monde
 veut vivre au sommet de la montagne, 
sans soupçonner que le vrai bonheur 
est dans la manière de gravir la pente. »

Gabriel Garcia Marquez

 

 

Son discours de réception du Prix Nobel,  toute la tragique histoire moderne du continent Sud américain …
« y donde las estirpes condenadas a cien años de soledad tengan por fin y para siempre una segunda oportunidad sobre la tierra … »

 

 

Adios compagnero 2.jpg

 

DISCOURS DE RECEPTION DU PRIX NOBEL
8 décembre 1982

 

La soledad de America latina
Un día como el de hoy, mi maestro William Faulkner dijo en este lugar: « Me niego a admitir el fin del hombre ».

 

9 août 2010. Antonio Pigafetta, un navigateur florentin qui a accompagné Magellan lors du premier voyage autour du monde, a écrit lors de son passage par notre Amérique méridionale une chronique rigoureuse qui paraît cependant une aventure de l’imagination.
Il a raconté qu’il avait vu des cochons avec le nombril dans le dos, et quelques oiseaux sans pattes dont les femelles couvaient dans les dos du mâle, et d’autres comme des pélicans sans langue dont les becs ressemblaient à une cuiller. Il a raconté qu’il avait vu une créature animale avec une tête et des oreilles de mule, un corps de chameau, des pattes de cerf et un hennissement de cheval. Il a raconté que le premier natif qu’ils ont trouvé en Patagonie ils l’ont mis en face d’un miroir, et que ce géant exalté a perdu l’usage de la raison par la frayeur de sa propre image.

Ce livre bref et fascinant, dans lequel se perçoivent déjà les germes de nos romans d’aujourd’hui, n’est pas beaucoup moins le témoignage le plus étonnant de notre réalité de ces temps. Les Chroniqueurs de l’Amérique nous ont légué d’autres irracontables. Eldorado, notre pays illusoire si convoité, a figuré dans de nombreuses cartes pendant de longues années, en changeant de lieu et de forme selon l’imagination des cartographes. A la recherche de la fontaine de la Jeunesse Éternelle, la mythique Alvar Núñez Cabeza de Vaca a exploré huit ans durant le nord du Mexique, dans une expédition folle dont les membres se sont mangés entre eux, et seuls cinq des 600 qui l’ont entreprise sont arrivés. L’un des nombreux mystères qui n’ont jamais été élucidés, est celui des onze mille mules chargées de cent livres d’or chacune, qui un jour sont sortis du Cuzco pour payer le sauvetage d’Atahualpa et qui ne sont jamais arrivées à destination. Plus tard, pendant la colonie, se vendaient à Carthagène, quelques poules élevées dans des terres d’alluvion, dans les gésiers desquelles se trouvaient des petits cailloux d’or. Ce délire doré de nos fondateurs nous a poursuivis jusqu’il y a peu. À peine au siècle passé la mission allemande chargée d’étudier la construction d’un chemin de fer interocéanique dans l’isthme du Panama, a conclu que le projet était viable à condition que les rails ne fussent pas faits en fer, qui était un métal peu abondant dans la région, mais qu’ils soient faits en or.

L’indépendance de la domination espagnole ne nous a pas mis à l’abri de la démence. Le général Antonio López de Santana, qui a été trois fois dictateur du Mexique, a fait enterrer avec des funérailles magnifiques sa jambe droite qu’il avait perdue dans la dite Guerra de los Pasteles. Le général Gabriel García Morena a gouverné l’Équateur pendant 16 ans comme un monarque absolu, et son cadavre a été veillé vêtu de son uniforme de gala et sa cuirasse de décorations assis dans le fauteuil présidentiel. Le général Maximiliano Hernández Martínez, le despote théosophe du Salvador qui a fait exterminer dans un massacre barbare 30 mille paysans, avait inventé un pendule pour vérifier si les aliments étaient empoisonnés, et a fait couvrir d’un papier rouge l’éclairage public pour combattre une épidémie de scarlatine. Le monument au général Francisco Morazán, érigé sur la place la plus grande de Tegucigalpa, est en réalité une statue du maréchal Ney achetée à Paris dans un dépôt de sculptures usées.

Il y a onze ans, l’un des poètes insignes de notre temps, le Chilien Pablo Neruda, a illuminé cette enceinte avec son verbe. Dans les bonnes consciences de l’Europe, et parfois aussi dans les mauvaises, ont fait irruption depuis ce temps-là avec plus de force que jamais les nouvelles fantomatiques de l’Amérique Latine, cette patrie immense d’hommes hallucinés et de femmes historiques, dont l’entêtement sans fin se confond avec la légende. Nous n’avons pas eu un instant de calme. Un président prometheique retranché dans son palais en flammes est mort en se battant seul contre toute une armée, et deux catastrophes aériennes suspectes et jamais éclaircies ont tranché la vie d’un autre au cœur généreux, et celle d’un militaire démocrate qui avait restauré la dignité de son peuple. Il y a eu 5 guerres et 17 coups d’État, et a surgi un dictateur luciférien qui au nom de Dieu mène le premier ethnocide de l’Amérique Latine de notre temps. Pendant ce temps, 20 millions d’enfants latinoaméricains mouraient avant d’atteindre l’âge de deux ans, ce qui est plus que tous ceux qu’ils sont nés en Europe depuis 1970. En raison de la répression il y a presque 120 000 disparus, c’est comme si aujourd’hui on ne savait pas où sont passés tous les habitants de la ville d’Uppsala. De nombreuses femmes enceintes ont été arrêtées ont mis au monde dans des prisons argentines, mais on ignore encore le destin et l’identité de ses enfants, qui ont été donnés en adoption clandestine ou enfermés dans des orphelinats par les autorités militaires. Pour ne pas vouloir que les choses continuent ainsi près de 200 000 femmes et hommes sont morts sur tout le continent, et plus de 100 000 ont péri dans trois petits pays volontaristes de l’Amérique centrale, Nicaragua, Salvador et Guatemala. Si c’était aux États-Unis, le chiffre proportionnel serait d’un million 600 morts violentes en quatre ans.

Du Chili, un pays aux traditions hospitalières, a fui un million de personnes : 12 % pour cent de sa population. L’Uruguay, une nation minuscule de 2,5 millions d’habitants qui se considérait comme le pays le plus civilisé du continent, a perdu dans l’exil un citoyen sur cinq. La guerre civile au Salvador a causé presque un réfugié toutes les 20 minutes depuis 1979. Le pays qu’on pourrait faire avec tous les exilés et émigrés forcés d’Amérique Latine, aurait une population plus nombreuse que la Norvège.

J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui soutient une source de création insatiable, pleine de malheur et de beauté, de laquelle ce Colombien errant et nostalgique n’est qu’un parmi d’autres plus distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et prophètes, guerriers et racaille, toutes les créatures de cette réalité effrénée nous avons eu très peu à demander à l’imagination, parce que le plus grand défi fut pour nous l’insuffisance des ressources conventionnelles pour rendre notre vie croyable. C’est cela, amis, le nœud de notre solitude.

Donc si ces difficultés nous engourdissent, que nous sommes de son essence, il n’est pas difficile de comprendre que les talents rationnels de ce côté du monde, extasiés dans la contemplation de leurs propres cultures, sont restés sans méthode valable pour nous interpréter. Il est compréhensible qu’ils insistent pour nous mesurer avec le même étalon avec lequel ils se mesurent eux même, sans rappeler que les épreuves de la vie ne sont pas égaux pour tous, et que la recherche de l’identité propre est si ardue et sanglante pour nous qu’elle le fut pour eux. L’interprétation de notre réalité avec des schémas étrangers contribue seulement à nous rendre de plus en plus méconnus, de moins en moins libres, de plus en plus solitaires. Peut-être l’Europe vénérable serait plus compréhensive si elle essayait de nous voir à travers son propre passé. Si elle se rappelait que Londres a eu besoin 300 ans pour construire sa première muraille et de 300 autres pour avoir un évêque, que Rome s’est débattu dans les ténèbres de l’incertitude pendant 20 siècles avant qu’un roi étrusque ne l’implantât dans l’histoire, et qu’encore au XVIe siècle les suisses pacifiques d’aujourd’hui, qui nous enchantent avec leurs fromages doux et leurs montres impavides, ensanglantèrent l’ Europe comme soldats de fortune. Encore à l’apogée de la Renaissance, 12 000 lansquenets à la solde des armées impériales pillèrent et dévastèrent Rome, et tuèrent à coups de couteau huit mille de ses habitants.

Je ne cherche pas à incarner les illusions de Tonio Kröger, dont les rêves d’union entre un nord chaste et un sud passionné exaltaient Thomas Mann il y a 53 ans dans ce lieu. Mais je crois que les Européens d’esprit éclairant, ceux qui luttent aussi ici pour une grande patrie plus humaine et plus juste, pourraient mieux nous aider s’ils révisaient à fond leur manière de nous voir. La solidarité avec nos rêves ne nous fera pas sentir moins seuls, tant que cela ne se concrétise avec des actes de soutien légitime aux peuples qui assument l’illusion d’avoir une vie propre dans la répartition du monde.

L’Amérique Latine ne veut pas ni n’a de quoi être un fou sans arbitre, ni n’a rien de chimérique dans le fait que ses desseins d’indépendance et d’originalité deviennent une aspiration occidentale. Cependant, les progrès de la navigation qui ont réduit tant de distances entre nos Amériques et l’Europe, semblent avoir augmenté en revanche notre distance culturelle. Pourquoi l’originalité qu’on nous admet sans réserves dans la littérature nous est refusée avec toute sorte de suspicions dans nos si difficiles tentatives de changement social ? Pourquoi penser que la justice sociale que les Européens d’avant garde essaient d’imposer dans leurs pays ne peut pas aussi être un objectif latinoaméricain avec des méthodes distinctes dans des conditions différentes ? Non : la violence et la douleur démesurées de notre histoire sont le résultat d’injustices séculières et d’amertumes innombrables, et non un complot ourdi à 3 000 lieues de notre maison. Mais nombre de dirigeants et penseurs européens l’ont cru, avec l’infantilisme des grands-parents qui ont oublié les folies fructueuses de leur jeunesse, comme si n’était possible un autre destin que de vivre à la merci des deux grands propriétaires du monde. Telle est, amis, l’ampleur de notre solitude.

Cependant, face à l’oppression, au pillage et à l’abandon, notre réponse est la vie. Ni les déluges ni les pestes, ni les famines ni les cataclysmes, ni même les guerres éternelles à travers des siècles et des siècles n’ont réussi à réduire l’avantage tenace de la vie sur la mort. Un avantage qui augmente et s’accélère : chaque année il y a 74 millions de naissances de plus que de décès, une quantité de vivants nouveaux comme pour augmenter sept fois chaque année la population de New York. La majorité d’ entre eux naissent dans des pays avec moins de ressources, et parmi ceux-ci, bien sûr, ceux d’Amérique Latine. En revanche, les pays les plus prospères ont réussi à accumuler assez de pouvoir de destruction comme pour anéantir cent fois non seulement tous les êtres humains qui ont existé jusqu’à aujourd’hui, mais la totalité des êtres vivants qui sont passés par cette planète d’infortune.

Un jour comme celui d’aujourd’hui, mon maître William Faulkner a dit dans ce lieu : « Je me refuse à admettre la fin de l’homme ». Je ne me sentirais pas digne d’occuper cet endroit qui fut le sien si je n’avais pas pleine conscience de ce que pour la première fois depuis les origines de l’humanité, la catastrophe colossale qu’il se refusait à admettre il y a 32 ans est maintenant rien plus qu’une simple possibilité scientifique. Devant cette réalité saisissante qui à travers tout le temps humain a du paraître une utopie, les inventeurs de fables que tous nous croyons nous nous sentons le droit de croire que n’est pas encore trop tard pour entreprendre la création de l’utopie contraire.
Une nouvelle et triomphante utopie de la vie, où personne ne peut décider pour les autres jusqu’à la forme de mourir, où vraiment soit vrai l’amour et soit possible le bonheur, et où les lignées condamnées à cent ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre.

Traduction libre et non officiel de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

 

En espagnol

Antonio Pigafetta, un navegante florentino que acompañó a Magallanes en el primer viaje alrededor del mundo, escribió a su paso por nuestra América meridional una crónica rigurosa que sin embargo parece una aventura de la imaginación. Contó que había visto cerdos con el ombligo en el lomo, y unos pájaros sin patas cuyas hembras empollaban en las espaldas del macho, y otros como alcatraces sin lengua cuyos picos parecían una cuchara. Contó que había visto un engendro animal con cabeza y orejas de mula, cuerpo de camello, patas de ciervo y relincho de caballo. Contó que al primer nativo que encontraron en la Patagonia le pusieron enfrente un espejo, y que aquel gigante enardecido perdió el uso de la razón por el pavor de su propia imagen.

Este libro breve y fascinante, en el cual ya se vislumbran los gérmenes de nuestras novelas de hoy, no es ni mucho menos el testimonio más asombroso de nuestra realidad de aquellos tiempos. Los Cronistas de Indias nos legaron otros incontabels. Eldorado, nuestro país ilusorio tan codiciado, figuró en mapas numerosos durante largos años, cambiando de lugar y de forma según la fantasía de los cartógrafos. En busca de la fuente de la Eterna Juventud, el mítico Alvar Núñez Cabeza de Vaca exploró durante ocho años el norte de México, en una expedición venática cuyos miembros se comieron unos a otros, y sólo llegaron cinco de los 600 que la emprendieron. Uno de los tantos misterios que nunca fueron descifrados, es el de las once mil mulas cargadas con cien libras de oro cada una, que un día salieron del Cuzco para pagar el rescate de Atahualpa y nunca llegaron a su destino. Más tarde, durante la colonia, se vendían en Cartagena de Indias unas gallinas criadas en tierras de aluvión, en cuyas mollejas se encontraban piedrecitas de oro. Este delirio áureo de nuestros fundadores nos persiguió hasta hace poco tiempo. Apenas en el siglo pasado la misión alemana encargada de estudiar la construcción de un ferrocarril interoceánico en el istmo de Panamá, concluyó que el proyecto era viable con la condición de que los rieles no se hicieran de hierro, que era un metal escaso en la región, sino que se hicieran de oro.

 

La independencia del dominio español no nos puso a salvo de la demencia. El general Antonio López de Santana, que fué tres veces dictador de México, hizo enterrar con funerales magníficos la pierna derecha que había perdido en la llamada Guerra de los Pasteles. El general Gabriel García Morena gobernó al Ecuador durante 16 años como un monarca absoluto, y su cadáver fue velado con su uniforme de gala y su coraza de condecoraciones sentado en la silla presidencial. El general Maximiliano Hernández Martínez, el déspota teósofo de El Salvador que hizo exterminar en una matanza bárbara a 30 mil campesinos, había inventado un péndulo para averiguar si los alimentos estaban envenenados, e hizo cubrir con papel rojo el alumbrado público para combatir una epidemia de escarlatina. El monumento al general Francisco Morazán, erigido en la plaza mayor de Tegucigalpa, es en realidad una estatua del mariscal Ney comprada en Paris en un depósito de esculturas usadas.

 

Hace once años, uno de los poetas insignes de nuestro tiempo, el chileno Pablo Neruda, iluminó este ámbito con su palabra. En las buenas conciencias de Europa, y a veces también en las malas, han irrumpido desde entonces con más ímpetus que nunca las noticias fantasmales de la América Latina, esa patria inmensa de hombres alucinados y mujeres históricas, cuya terquedad sin fin se confunde con la leyenda. No hemos tenido un instante de sosiego. Un presidente prometeico atrincherado en su palacio en llamas murió peleando solo contra todo un ejército, y dos desastres aéros sospechosos y nunca esclarecidos segaron la vida de otro de corazón generoso, y la de un militar demócrata que había restaurado la dignidad de su pueblo. Ha habido 5 guerras y 17 golpes de estado, y surgió un dictador luciferino que en el nombre de Dios lleva a cabo el primer etnocidio de América Latina en nuestro tiempo. Mientras tanto, 20 millones de niños latinoamericanos morían antes de cumplir dos años, que son más de cuantos han nacido en Europa desde 1970. Los desaparecidos por motivos de la represión son casi 120 mil, que es como si hoy no se supiera donde están todos los habitantes de la cuidad de Upsala. Numerosas mujeres encintas fueron arrestadas dieron a luz en cárceles argentinas, pero aun se ignora el paradero y la identidad de sus hijos, que fueron dados en adopción clandestina o internados en orfanatos por las autoridades militares. Por no querer que las cosas siguieran así han muerto cerca de 200 mil mujeres y hombres en todo el continente, y más de 100 mil perecieron en tres pequeños y voluntariosos países de la América Central, Nicaragua, El Salvador y Guatemala. Si esto fuera en los Estados Unidos, la cifra proporcional sería de un millón 600 muertes violentas en cuatro años.

 

De Chile, pais de tradiciones hospitalarias, ha huído un millón de personas: el 12 % por ciento de su población. El Uruguay, una nación minúscula de dos y medio millones de habitantes que se consideraba como el pais más civilizado del continente, ha perdido en el destierro a uno de cada cinco ciudadanos. La guerra civil en El Salvador ha causado desde 1979 casi un refugiado cada 20 minutos. El país que se pudiera hacer con todos los exiliados y emigrados forzosos de América Latina, tendría una población más numerosa que Noruega.

 

Me atrevo a pensar, que es esta realidad descomunal, y no sólo su expresión literaria, la que este año ha merecido la atención de la Academia Sueca de las Letras. Una realidad que no es la del papel, sino que vive con nosotros y determina cada instante de nuestras incontables muertes cotidianas, y que sustenta un manantial de creación insaciable, pleno de desdicha y de belleza, del cual este colombiano errante y nostálgico no es más que una cifra más señalada por la suerte. Poetas y mendigos, músicos y profetas, guerreros y malandrines, todas las criaturas de aquella realidad desaforada hemos tenido que pedirle muy poco a la imaginación, porque el desafío mayor para nosotros ha sido la insuficiencia de los recursos convencionales para hacer creíble nuestra vida. Este es, amigos, el nudo de nuestra soledad.

 

Pues si estas dificultades nos entorpecen a nosotros, que somos de su esencia, no es difícil entender que los talentos racionales de este lado del mundo, extasiados en la contemplación de sus propias culturas, se hayan quedado sin un método válido para interpretarnos. Es comprensible que insistan en medirnos con la misma vara con que se miden a sí mismos, sin recordar que los estragos de la vida no son iguales para todos, y que la búsqueda de la identidad propia es tan ardua y sangrienta para nosotros como lo fué para ellos. La interpretación de nuestra realidad con esquemas ajenos sólo contribuye a hacernos cada vez más desconocidos, cada vez menos libres, cada vez más solitarios. Tal vez la Europa venerable sería más comprensiva si tratara de vernos en su propio pasado. Si recordara que Londres necesitó 300 años para construirse su primera muralla y otros 300 para tener un obispo, que Roma se debatió en las tinieblas de la incertidumbre durante 20 siglos antes de que un rey etrusco la implantara en la historia, y que aun en el siglo XVI los pacíficos suizos de hoy, que nos deleitan con sus quesos mansos y sus relojes impávidos, ensangrentaron a Europa como soldados de fortuna. Aun en el apogeo del Renacimiento, 12 mil lansquenetes a sueldo de los ejércitos imperiales saquearon y devastaron a Roma, y pasaron a cuchillo a ocho mil de sus habitantes.

 

No pretendo encarnar las ilusiones de Tonio Kröger, cuyos sueños de unión entre un norte casto y un sur apasionado exaltaba Thomas Mann hace 53 años en este lugar. Pero creo que los europeos de espíritu clarificador, los que luchan también aquí por una patria grande más humana y más justa, podrían ayudarnos mejor si revisaran a fondo su manera de vernos. La solidaridad con nuestros sueños no nos hará sentir menos solos, mientras no se concrete con actos de respaldo legítimo a los pueblos que asuman la ilusión de tener una vida propia en el reparto del mundo.

 

América latina no quiere ni tiene por qué ser un alfil sin albedrío, ni tiene nada de quimérico que sus designios de independencia y originalidad se conviertan en una aspiración occidental. No obstante, los progresos de la navegación que han reducido tantas distancias entre nuestras Américas y Europa, parecen haber aumentado en cambio nuestra distancia cultural. ¿Por qué la originalidad que se nos admite sin reservas en la literatura se nos niega con toda clase de suspicacias en nuestras tentativas tan difíciles de cambio social? ¿Por qué pensar que la justicia social que los europeos de avanzada tratan de imponer en sus países no puede ser también un objetivo latinoamericano con métodos distintos en condiciones diferentes? No: la violencia y el dolor desmesurados de nuestra historia son el resultado de injusticias seculares y amarguras sin cuento, y no una confabulación urdida a 3 mil leguas de nuestra casa. Pero muchos dirigentes y pensadores europeos lo han creído, con el infantilismo de los abuelos que olvidaron las locuras fructíferas de su juventud, como si no fuera posible otro destino que vivir a merced de los dos grandes dueños del mundo. Este es, amigos, el tamaño de nuestra soledad.

 

Sin embargo, frente a la opresión, el saqueo y el abandono, nuestra respuesta es la vida. Ni los diluvios ni las pestes, ni las hambrunas ni los cataclismos, ni siquiera las guerras eternas a través de los siglos y los siglos han conseguido reducir la ventaja tenaz de la vida sobre la muerte. Una ventaja que aumenta y se acelera: cada año hay 74 millones más de nacimientos que de defunciones, una cantidad de vivos nuevos como para aumentar siete veces cada año la población de Nueva York. La mayoría de ellos nacen en los países con menos recursos, y entre estos, por supuesto, los de América Latina. En cambio, los paises más prósperos han logrado acumular suficiente poder de destrucción como para aniquilar cien veces no sólo a todos los seres humanos que han existido hasta hoy, sino la totalidad de los seres vivos que han pasado por este planeta de infortunios.

 

Un día como el de hoy, mi maestro William Faulkner dijo en este lugar: « Me niego a admitir el fin del hombre ». No me sentiría digno de ocupar este sitio que fue suyo si no tuviera la conciencia plena de que por primera vez desde los orígenes de la humanidad, el desastre colosal que él se negaba a admitir hace 32 años es ahora nada más que una simple posibilidad científica. Ante esta realidad sobrecogedora que a través de todo el tiempo humano debió de parecer una utopía, los inventores de fábulas que todo lo creemos nos sentimos con el derecho de creer que todavía no es demasiado tarde para emprender la creación de la utopía contraria. Una nueva y arrasadora utopía de la vida, donde nadie pueda decidir por otros hasta la forma de morir, donde de veras sea cierto el amor y sea posible la felicidad, y donde las estirpes condenadas a cien años de soledad tengan por fin y para siempre una segunda oportunidad sobre la tierra.

 

 

Gabriel García Márquez

 

Construire l’Europe au concret : Trilport Straße

trilportstr-3.jpgC’est avec beaucoup de plaisir que j’ai accepté l’invitation de Johannes Moser, Maire d’Engen, afin de participer au 5 eme anniversaire du jumelage entre sa ville et celle de Moneglia en Italie
Une joie d’autant plus forte que c’était ma première sortie officielle depuis ma réélection comme Maire de Trilport, l’occasion également de rencontrer les représentants de Moneglia mais aussi   de témoigner de la qualité des liens noués avec nos amis allemands d’Engen depuis tant d’années.

Je veux rendre hommage à l’action remarquable initiée depuis 1998 par Johanes Moser dans l’émergence d’une conscience européenne entre nos villes. Engen s’est successivement jumelée avec la ville hongroise de Pannonhalma en 1998, puis Trilport en 2000 après plus de 20 ans d’appariement entre les collèges des deux villes et enfin la commune italienne de Monéglia en 2009.
Ces jumelages ont donné lieu à des échanges fréquents, réguliers et enrichissant qui ont permis à nos habitants respectifs, dont beaucoup de jeunes, de découvrir des pays voisins et d’avoir une vision plus concrète de l’Europe.

J’ai eu la surprise lors de ce court week end d’inaugurer avec lui une nouvelle rue dans un quartier résidentiel en construction, la «Trilport Straße», baptisée ainsi en l’honneur de notre ville, belle manifestation d’amitié. A nos yeux, les jumelages symbolisent, plus que des discours, ce que doit être l’Europe  : des échanges concrets entre habitants, des découvertes communes et partagées basées sur des rencontres  et non se limiter à des relations économiques, règlementaires et de seuls liens théoriques ou virtuelles.

Je le mesure d’autant plus aujourd’hui, en tant que candidat aux élections européennes. Cette citoyenneté européenne est enfouie au plus profond de moi : de par mes origines, je suis né espagnol, et n’oublie pas que mes grands parents, bergers républicains fuyant la dictature franquiste, ont choisi la France pour un nouveau départ, mais issue également de toutes les rencontres avec mes amis d’Engen, de Pannonhalma notamment, lors de séjours riches en découvertes et révélateurs de la dimension de nos cultures, de l’histoire tumultueuse et souvent partagée de nos différents pays. L’Europe est d’abord une confluence avant que d’être une matrice.

Plus qu’un symbole, le 25 mai, les habitants de Moneglia en Italie, de Pannonhalma en Hongrie, d’Engen en Allemagne, de Trilport en France, voterons le même jour, afin de renforcer  l’Europe politique, pour la première fois ils se positionneront pour désigner le Président de la Commission Européenne, pour ma part je soutiens la candidature de l’allemand Martin Schulz.

Pour que l’Europe  soit  surtout une perspective d’avenir partagée, elle doit s’adresser à tous, en premier lieu au citoyen « lambda », et ne  plus être ressentie comme une “usine à gaz”, froide, impersonnelle, lointaine, conçue par des techno pour d’autres technos, bouc émissaire trop aisé de politiques nationaux refusant d’assumer la portée de leurs actes.
Les jumelages sont une preuve vivante de l’importance de construire, pierre après pierre, échange après échange, l’Europe de l’amitié, l’Europe du concret, l’Europe des citoyens.

Une conviction m’anime, la sauvegarde de notre modèle culturel, économique et social passe nécessairement par l’émergence d’une citoyenneté européenne et celle d’une Europe politique assumée. Les élections du 25 mai en représente une étape importante mais les jumelages noués y contribuent de manière essentielle tant ils sont concrets, permettent à nos habitants de partager et d’envisager un avenir commun pour eux et leurs enfants …

 

 

ire

trilportstr-7.jpg

 

C’est Lucien Tharradin, maire de Montbéliard, qui a posé les  fondations des jumelages entre villes allemandes et françaises, suite aux multiples fractures causées par la 2eme guerre mondiale. Il avait la conviction qu’il fallait rapprocher nos pays et en avait  toute légitimité, comme ancien prisonnier de guerre, résistant et déporté à Buchenwald […].

« Se regarder toujours, de part et d’autre du Rhin, en grinçant les dents, le doigt sur la détente du fusil, prêts à mettre le feu au monde, n’est pas une existence raisonnable pour les deux peuples. […] On ne construit rien sur la haine, et ceux qui se montrent maintenant les plus intransigeants, sont peut-être ceux qui rampaient le mieux devant les oppresseurs. »

Daniel Cohn Bendit, lors de son discours d’adieu au Parlement Européen, a rappelé son année de naissance, 1945 année symbolique s’il en est, et la véritable opération qui s’est opérée depuis entre nos pays, il q cité pour exemple notre perception du Rhin, qui n’est plus aujourd’hui ressentie comme la frontière physique d’hier entre deux pays adversaires, mais désormais comme un fleuve commun et surtout partagé.
Montbelliard  a été la première ville française qui s’est jumelée avec une ville allemande (Ludwigsburg dans le Bade-Wurtemberg) dés 1962, en mémoire de Lucien Tharradin. Mais c’est réellement à partir de 1963 et la signature du traité de l’Élysée par Charles de Gaulle et Conrad Adenauer que les jumelages franco-allemands prennent leur essor. Cinquante maires européens, en janvier 1951, fondent le Conseil des communes d’Europe devenu par la suite le Conseil des communes et régions d’Europe (CCRE). En 1969, le nombre des jumelages dépassait les quatre cents, en 1981 on  fête le millième jumelage et en 2000 c’est au tour de nos deux villes : Engen et Trilport

Ces échanges facilitent une prise de conscience commune et l’importance de construire une identité européenne, basée sur le respect de nos différences, la langue n’étant pas la plus mince, de nos histoires respectives, de nos cultures mêlés ou non, mais également de la nécessité absolue de partager un avenir commun afin d’arrimer l’Europe à ses différentes racines historiques, géographiques et culturelles.
Cette dynamique ne doit pas s’arrêter, mais bien au contraire se poursuivre, que cela soit au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest …
Les récents évènements d’Ukraine, comme les poussées nationalistes, que cela soit chez nous ou en Europe de l’Est démontre l’urgence de développer de tels jumelages, afin de résister au repli identitaire suicidaire, mais afin d’aller au delà du simple axe franco allemand, tant l’Europe est diverse est multiple. Les cicatrices profondes entre nos deux nations sont enfin résorbés et les jumelages y ont joué un rôle moteur, désormais l’Allemagne est le meilleur ami de la France, mais  l’Europe d’aujourd’hui et surtout de demain doit s’affranchir, une fois pour toute, de la parenthèse de Yalta comme du mur de Berlin, avant de faire tomber d’autres murs, l’Europe est notre patrimoine commun, d’hier,  d’aujourd’hui et surtout de demain.

 

Municipales : ma part de vérité (1/2)

municipales.jpgJe me suis refusé à  analyser à chaud les résultats des dernières municipales, préférant prendre le temps de la réflexion, tant le choc a été rude, même si localement nous avons échappé au carnage …
Trop de casse et d’injustice pour beaucoup d’élus dévoués corps et âmes à leurs communes, aux quelles ils ont consacré vie personnelle et professionnelle, énergie et compétences durant des années, avec souvent des résultats remarquables, situation qui n’a pas empêché beaucoup d’entre eux de payer cash une addition qui n’était manifestement pas la leur.

C’est un sentiment fort de gâchis et d’injustice qui prédomine, même si comme l’a écrit Bernard Poignant, un des grands vaincus du scrutin, reprenant Léon Blum « l’ingratitude est un droit du suffrage universel. Un score ne s’apprécie pas avec des sentiments affectifs. Il se constate et se respecte, parce qu’il exprime un choix et une volonté de l’ensemble des citoyens. ».

Chacun sait que pour tout gouvernement les élections intermédiaires sont délicates et dépendent du climat économique et social, ou de facteurs irrationnels. Pourtant le résultat des municipales de mars 2014 interpelle tant il apparaît comme exceptionnel, au regard de l’ampleur de l’hémorragie subie par la gauche qui a perdu en deux semaines 151 villes de plus de 10 000 habitants. D’autres enseignements sont également à en retenir car lourds de sens pour les années à venir  :

o   L’importance de l’abstention, inédite pour des élections municipales (37%), incontestablement une partie de l’électorat de gauche a voulu sanctionner les candidats soutenant le gouvernement,

o   l’échec cuisant des candidats PS à Grenoble, Montpellier et La Rochelle battu par des candidatures dissidentes

o   La poussée évidente de l’extrême droite qui remporte dix villes et obtient plus de 1 200 conseillers municipaux contre 80 auparavant, franchissant ainsi une étape clé dans son implantation locale,

o   L’échec du front républicain, victime du « ni-ni » de Copé et des années Sarko / Buisson comme de la réticence d’électeurs de gauche à voter UMP au second tour. Autre enseignement du second tour, lors des triangulaires beaucoup d’électeurs ayant voté FN au 1er tour ont voté UMP afin de battre le candidat PS,

o   Les dissensions à gauche qui ont fait perdre beaucoup de villes, offrant même sur un plateau Mantes au FN, une attitude totalement irresponsable et inadmissible.

 

Pour la droite, ce succès est inespéré, au regard de son bilan (elle n’est pas pour rien dans l’état actuel du pays), de l’absence de projet alternatif manifeste, de la faiblesse également de certaines candidatures locales et des scandales à répétition qui ont frappé l’UMP ces dernières semaines.

Cette défaite marque également la fin de l’âge d’or du  « socialisme municipal ». L’aspect local de l’élection, la qualité de la gestion des maires sortants ont été balayé par des considérations politiques d’ordre national, ce qu’à titre personnel je regrette.
Les électeurs  ne doivent pas oublier qu’ils ont porté aux responsabilités des équipes qui devront gérer au quotidien durant les six prochaines années leurs communes, mettre en oeuvre et animer les politiques publiques de proximité nécessaires à leur plein épanouissement, dans un contexte que chacun s’accorde à reconnaitre plus que périlleux. Beaucoup regretterons sans doute leur bulletin et les élus méritants qu’ils ont sanctionné.

L’onde de choc initiée risque fort de faire passer à droite le Sénat dans quelques mois ainsi que de nombreux départements et régions l’an prochain, à moins que le nouveau gouvernement ne réussisse à sortir de cette spirale de l’échec et d’inverser une tendance déjà très compromise.
La réaction de François Hollande a été pour une fois rapide et à la hauteur de la gravité du moment, il y a urgence, incontestablement. Il y aura bien, un avant et un après municipales dans ce quinquennat. 

Mais comment expliquer une telle catastrophe électorale ? Et surtout quoi faire pour rebondir après un tel cataclysme ?
Je vous propose quelques pistes de réflexion personnelles, ma part de vérité en quelque sorte, en deux temps : l’un relatif aux causes, puis dans un prochain billet, explorer quelques propositions d’actions permettant selon moi de rebondir, car c’est surtout cela qui importe. Nous devons préparer dés aujourd’hui les conditions d’inverser la tendance pour les prochaines élections locales, pas pour gagner un match mais pour proposer de nouvelles perspectives correspondant aux valeurs que nous portons.

 

 

 

article_mairie.jpg

 

Une confidence, je pressentais que les résultats à ces municipales seraient difficiles, voir pas très bons. Pour tout dire la sérénité de certains de mes collègues avant le scrutin devant des sondages cléments comme les retours positifs et enthousiastes d’un porte à porte organisé « scientifiquement » m’inquiétait, tant ils ne correspondaient pas à mon ressenti du terrain.
J’avais d’ailleurs exprimé publiquement ces doutes lors du dernier bureau national de la FNESR (Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains), quelques semaines avant le scrutin, sans m’attendre pour autant à une telle hécatombe.

 

Ces résultats prouvent que manifestement le désamour des français s’est accumulé au fil des mois et des maladresses successives …

Le péché originel est de ne pas avoir dit la vérité aux français sur la situation économique et sociale réelle du pays lorsque la gauche est arrivée au pouvoir. Tous les clignotants étaient alors au rouge : emploi, croissance, déficits, confiance et les tendances plus que mauvaises.
Devant une situation totalement plombée, ne pas avoir communiquer sur cet état des lieux est une faute politique majeure de premier ordre. Conséquence, les mauvais résultats qui ont suivi ont été directement imputés au nouveau gouvernement, alors qu’ils n’étaient que la conséquence de décisions antérieures, les mesures prises ensuite, notamment fiscales, pour corriger le tir et éviter la catastrophe, ont été non comprises par les français et encore moins des sympathisants socialistes  !

Dans le même temps, l’arrivée de la gauche, après dix ans de gouvernance de droite, a fait naitre beaucoup d’espoir, notamment après le succès populaire et la dynamique des primaires, même si François Hollande avait peu promis durant sa campagne ce que beaucoup ont tendance à oublier aujourd’hui.
Cette attente, nécessairement déçue, s’est transformée en ressentiment, puis en colère larvée, d’autant que l’absence de résultats probants, l’incompréhension d’une action gouvernementale peu lisible, les critiques incessantes de parlementaires PS en mal de médias (bonjour la TNT), plus prompts à tirer contre leur camp que contre la droite, semant le doute, apportant de l’eau au moulin de Jean Luc Mélenchon et du Front de Gauche n’ont pas arrangé les affaires de l’exécutif, loin s’en faut !

Le manque de leadership manifeste, tant au gouvernement, que dans les groupes parlementaires ou au PS a été payé cash : trop de cafouillages et de déclarations maladroites ou imprudentes y compris de ministres, du Premier d’entre eux (« pas d’augmentation des impôts pour les ménages ») et du Président lui même (Léonarda, « baisse du chômage  avant la fin de l’année »).
Cette communication désastreuse de l’exécutif a amplifié un sentiment d’amateurisme. En pleine tempête les marins se sont mis à douter du capitaine, alors que malgré les éléments déchainés, le bateau France avançait peu à peu, rétablissant même une situation mal engagée au préalable. La bataille de la communication et de l’opinion est un élément politique majeur à ne jamais sous estimer. C’est le moral de l’équipage qui fait avancer ou non le bateau !

Pourtant la victoire de François Hollande aux primaires a démontré que les français, y compris de gauche, sont conscients des difficultés du pays, ils n’attendent pas forcemment des miracles, et sont prêts à relever le défi et affronter ce contexte difficile avec esprit de responsabilité. En choisissant le candidat Hollande, ils avaient validé, et largement, une ligne politique  « Social Démocrate » proche finalement de celle mise en place par le Président.
Ceci pour rappeler aux partisans du « tout à gauche » qu’il est bon de nuancer certains propos et de tenir compte non d’une vision politique fantasmé mais de la simple réalité politique, y compris chez nos électeurs. Ces derniers n’attendaient pas de « Y’a qu’à », « faut qu’on » mais professionnalisme, sérieux, détermination, esprit d’équipe, ils n’ont pu qu’être déçus, puis excédés des «couacs» à répétition, hésitations, zig zags, égos exacerbés d’élus ou de ministres en mal de représentation (merci BFM, Itélé) et du manque  de ligne directrice des derniers mois.
Il a manqué une vision claire et assumée du cap à atteindre, une explication cohérente et globale de la trajectoire à suivre et de la politique mise en œuvre, manque comblé depuis, reconnaissons le, mais bien tardivement !

Autre paramètre incontournable pour tout élu, celui de la temporalité. La plus petite mesure prise lors d’un Conseil des Ministres exige plusieurs mois avant de se transformer en action concrète.
La priorité donnée au moyen et long terme dans l’action gouvernementale, la prédominance du « macro » sur le « micro » (vu de Bercy tout semble différent, distant, lointain et éthéré), a  obéré la réponse aux situations d’urgence, à la réalité du terrain, pourtant de plus en plus brutale et dramatique, surtout en période de crise.
Un des problèmes des cabinets ministériels et de la haute administration est sa déconnection totale avec le monde réel, qu’il soit celui de l’entreprise, des petites communes ou du quotidien de nos concitoyens, un contexte qu’un élu local côtoie tous les jours, et aucun mérite à cela, c’est son rôle, encore faut il que le sommet, surtout lorsque le gouvernement est de gauche, écoute les remontées du terrain !
La décision venue d’en haut, prise à priori, légitimement sans doute, mais surtout trop rapidement, à partir d’indicateurs ou de ratios globaux sans relation directe souvent avec la réalité vécue et partagée de ceux qui sont en première ligne produit souvent de véritables catastrophes.

Il faut arrêter les concours Lépine que les technos de Bercy ou de certains Ministères affectionnent tant. Ils sont dangereux, voir explosifs, et peuvent produire des dégats irréparables. Le fait que des milliers de petits retraités ou de familles dans la difficulté se soient retrouvés, pour certains pour la première fois, devoir acquitter des impôts, alors que tout va mal, que le chômage les frappe, ne leur donnent pas forcément envie de voter à gauche, qui s’en étonnerait !
Dire que certaines petites communes sont dans l’incapacité totale de mettre en place la réforme des rythmes scolaires n’est pas faire du mauvais esprit, être un mauvais élève, mais simplement décrire la réalité des choses et le pire est encore à venir.
Beaucoup de villes ne disposant pas de recettes suffisantes, toutes ne sont pas riches loin s’en faut, ne savent comment boucler le budget 2014, et ne parlons pas de celui de 2015, devant les baisses de dotations à l’aveugle imposées par le gouvernement, alors que dans le même temps ce dernier leur demande plus. Attention la situation est littéralement explosive, avis de tempête annoncé.

Deux questions ont également pesé sur les résultats de mars dernier, elles ne sont ni économiques, ni sociales mais ont durablement, et en profondeur, divisé la société française : le mariage pour tous et la réforme des rythmes scolaires.
L’instrumentalisation qui en a été faite par des intégrismes de tout bord, et je ne parle pas que des églises, comme les postures irresponsables de certains responsables politiques de l’UMP ont créé un clivage là où la raison aurait du l’emporter.
Une de ces mesures ne faisait pourtant que donner de nouveaux droits légitimes à une catégorie de la population qui en était exclue, sans en retirer aux autres, l’autre avait simplement pour objet d’alléger les journées des élèves français, vu la dégradation inacceptable de notre enseignement et les inégalités croissantes que non seulement il perpétue mais accentue.
En Seine et Marne, par exemple, il y a une corrélation troublante entre les villes de gauche tombées à droite et l’application dés la première année de la réforme des rythmes scolaires, certainement une coïncidence …
Rappelons tout de même que le Ministre de l’Education Nationale était un des rares ministres a être initialement celui des bonnes nouvelles … Cela laisse pantois … Pourtant la refondation de l’école est une nécessité incontournable, il en va du devenir de notre pays.

 

Alors comment rebondir  ?

De nouveau Maire de Trilport

elections-1.jpgMe voilà de nouveau Maire de Trilport, après le résultat acquis dans les urnes dimanche 23 mars. Un succès net, plus de 52% des voix, dans un contexte plus que délicat que le second tour des municipales n’a pas atténué au niveau national ce week end, loin s’en faut.
Je remercie les Trilportais qui nous ont renouvelé leur confiance une fois de plus. Nous ferons tout pour être à la hauteur des espoirs placés en nous.

Cette victoire électorale est d’autant plus précieuse qu’elle a été acquise dans un contexte politique particulièrement difficile dans lequel de nombreux élus qui avaient bien travaillé ont payé localement une addition nationale. A mes yeux ce succès électoral n’est certainement pas celui de la gauche contre la droite, nous sommes dans un scrutin local, mais bien celle de Trilport notre ville avant tout. Il récompense :

– Une action, certes imparfaite, mais concrète et indiscutable, qui a du tenir compte de bien des aléas,
– Un bilan, dans lequel la parole donnée a été respectée. Je veux saluer tous les élus qui ont passé le relais, après avoir travaillé sans relâche, exigence, responsabilité, esprit d’écoute, énergie et enthousiasme ces six dernières années, afin de faire avancer Trilport, ce dont je les remercie.
– Une campagne républicaine, citoyenne, respectueuse des Trilportais qui a su rester digne, citoyenne, républicaine,  éviter toute attaque personnelle, amalgames, approximations, déformations ou altérations de la vérité ou mensonges. Nous sommes restés dans le champ des propositions, cherchant à rassembler plutôt qu’à diviser, quelquefois artificiellement, car c’est bien de rassemblement dont nous avons besoin pour faire avancer ce territoire.
– la qualité d’une équipe, composée de femmes et d’hommes d’horizons divers, très impliqués dans la ville, représentatifs de ses différents quartiers et générations, une équipe renouvelée par l’arrivée de nouveaux élus désireux d’apporter un regard neuf à l’action municipale,

Tout nouveau mandat pour une équipe sortante, est à la fois la poursuite de l’action engagée, mais également une nécessaire rupture. Une ville évolue, se renouvelle, connait de nouveaux besoins, a de nouvelles demandes à satisfaire, et l’action menée n’est jamais exempte de défauts, ce qui exige une remise en cause des méthodes, des procédures, et nécessite d’intégrer de nouvelles priorités.

 

à suivre

 

 

 

 

elections-2.jpg

Nous connaissons les contraintes que doit surmonter notre territoire, comme ses atouts dont son formidable potentiel humain. Le projet que nous avons proposé ne joue pas avec les peurs, celle des autres ou du futur, mais il est basé sur l’action locale, avec plus de 100 propositions concrètes, et un objectif  ambitieux nous le savons, tant vouloir construire ensemble, une ville épanouie pour mieux la partager, est complexe et fragile.

Les élections municipales sont derrière nous désormais, c’est bien ainsi. Le travail commence dés aujourd’hui, il se conjugue au présent, au futur, quelquefois à l’imparfait, histoire de ne pas renouveller les erreurs passées, mais certainement pas au conditionnel !

Je serais, comme je l’ai toujours été, le Maire de tous les Trilportais, sans exclusive aucune. Nos concitoyens n’ont pas seulement voter pour un Maire, une équipe, un projet, mais également pour une éthique, des valeurs et une énergie collective et partagée.
Cette énergie nous sera indispensable pour affronter le contexte difficile d’aujourd’hui et peut être de demain, il ne doit pas nous empêcher d’agir, bien au contraire, mais nous inciter à rechercher et apporter des réponses concrètes, réalistes, innovantes et surtout adaptées à Trilport.

C’est une tâche exaltante et exigeante qui nous attend pour les six prochaines années : construire ensemble une ville ouverte, attractive, ou chacun quelque soit sa génération, ses revenus, son handicap, son quartier se sente bien et respecte tant sa ville que les autres habitants.

Une ville « positive », en capacité de maîtriser un développement imposé, afin de pouvoir rester elle-même, ce Trilport que nous aimons tant. C’est la volonté de relever ce challenge, de continuer à nous battre pour la ville dans laquelle nous vivons, dans laquelle nos enfants grandissent, qui nous anime …

N’oublions jamais cependant que pour croire en l’avenir et surtout le rendre possible, il faut en tracer les perspectives, fixer un cap et améliorer concrètement le temps présent.
Ce sera notre tâche quotidienne, nous y consacrerons toute notre énergie, notre détermination  et la passion que nous avons pour cette ville, notre territoire, soyez en persuadé …

 

 

Municipales, dernière ligne droite avant …

programme.jpgLa campagne des municipales touche à sa fin … Il est temps … dernière réunion publique hier soir … ultime distribution de tracts en cours … Dimanche les électeurs choisiront, le mandat de tout élu est un CDD et c’est bien ainsi.

Comme en 2008, j’anime une liste d’ouverture, sans attache politique revendiquée, pourquoi ?
Tout simplement parce que j’essaie de réunir toutes les bonnes volontés et les meilleures compétences pour gérer une ville de 5 000 habitants, connaissant pas mal de contraintes. Aujourd’hui plus qu’hier il est essentiel de rassembler plus que de cliver, afin de défendre au mieux un territoire auquel nous sommes attachés et des valeurs qui nous sont chères. Autant le faire autour d’un projet de ville commun et partagé.
J’ai réuni des femmes et des hommes d’horizons divers, impliqués dans la vie de la cité, attachés et aimant cette ville et représentatifs de ses différents quartiers ou générations.
Précision importante, j‘assume totalement mes opinions politiques, lorsque le vent est porteur, ce qui était le cas en 2008, ou lorsqu’il est l’est moins, comme aujourd’hui. Mais comme élu, je suis le Maire de tous les habitants, quelque soit la couleur de leur bulletin de vote et pense l’avoir démontré au fil de ce mandat.
Notre équipe est renouvelée de moitié, une ville évolue, a de nouveaux besoins, doit répondre à de nouvelles demandes, ce qui exige une nécessaire remise en cause des méthodes, des procédures, comme la nécessité d’intégrer de nouvelles priorités.
Il est à mes yeux indispensable d’intégrer des femmes et des hommes apportant un regard neuf à l’action municipale, vecteurs d’une nouvelle dynamique et de leur laisser une vraie place.
Dans le même temps, une ville a besoin avec le développement de l’intercommunalité et la complexité croissante des dossiers à traiter, de compétences,  disponibilité, d’expérience et de connaissances.  Voilà pourquoi, je tenais à réunir ce mix. Précision, l’équipe que nous présentons aux Trilportais est plus jeune que celle de nos concurrents.

Si l’on ne gagne jamais une élection sur un bilan, j’assume notre action sur ces six ans, avec ses réussites, réelles, concrètes, mais avec aussi ses échecs ou demi échecs …  Ceci étant, incontestablement, ces dernières années nous avons doté Trilport de nombreux équipements et nouveaux services appréciés, et pu, c’est peut être le plus important aujourd’hui, regagné les nécessaires marges de manœuvres qui nous permettent d’engager une nouvelle phase de notre action, axée sur l’amélioration concrète et directe du quotidien des habitants. Nous sommes toujours en dynamique, et c’est cette énergie, cette appétence qui nous a permis de construire un programme qui soit adapté à notre commune.
C’est à la fois une suite, mais également une rupture, afin de renouer avec le fil d’une action plus efficace et la prise en compte des priorités de nos habitants qui ont évolué en six ans …

Quelles sont elles ?

 

s

programme.jpg

Notre projet est à la fois la poursuite de l’action engagée, mais aussi une part d’auto critique, notre objectif est de proposer une nouvelle mise en perspective pour les prochaines années. La connaissance des contraintes que doit surmonter ce territoire, comme de ses atouts également, dont son formidable potentiel humain nous a beaucoup aidé dans l’élaboration de notre programme.

Six priorités sont apparus essentielles pour partager et construire une ville épanouie : rendre la ville plus facile au quotidien, placer l’humain au centre de l’action municipale, faire le pari de la jeunesse, donner aux Trilportais les moyens de s’épanouir, respecter la nature et construire une mairie efficace, utile et proche.
Pour les mettre en œuvre, nous  proposons plus de cent actions concrètes (téléchargement du programme)

 

Première priorité, rendre la ville plus facile au quotidien, pour tous

C’est le défi d’aujourd’hui mais aussi de demain et certainement pas le plus simple à tenir.

Nous devons intervenir sur la problématique des mobilités dans la ville.
Elle interpelle toutes les communes : accessibilité, développement des transports en commun, place de la voiture. Un impératif,  désormais, la ville doit enfin s’adapter aux piétons, ce qui nécessite :

  • de revoir au préalable le plan de circulation afin de fluidifier et sécuriser les déplacements,
  • d’améliorer le stationnement (création de nouveaux parkings en ville, de secteurs de stationnement résidentiel (à proximité de la gare), mise en place de nouvelles zones règlementées
  • d’accompagner le développement des transports en commun :
    – réalisation du pôle gare (chemin d’Armentières, rue du Gal de Gaulle, avenue de la Gare, impasse du Jubilé) … C’est plus de 1,2 millions d’aménagement dans la ville qui seront financés par le STIF (75%) et l’agglomération (25%),
    – mise en place de nouvelles liaisons en bus, synchronisées sur les horaires des trains
    – électrification de la ligne de la Ferté-Milon

Mais aussi rendre le coeur de ville vivant : soutenir le commerce de proximité, requalifier et rénover l’habitat ancien, lutter contre le logement insalubre, poursuivre la rénovation des rues (enfouissement, VRD, éclairage urbain, voirie et trottoirs), de l’éclairage public.

 

Placer l’humain au centre de notre action,

« Il n’y a de richesse, que d’hommes » … L’humain, c’est ce qui caractérise le plus une ville, qui est avant tout une communauté de vie … Chacun, quel que soit son âge, doit avoir accès aux droits fondamentaux : logement, éducation, santé, sécurité.

Veiller au « Vivre ensemble » et au respect de chacun est certainement la tache la plus importante d’un élu local, ce qui nécessite des services publics performants, soucieux du bien commun et de l’intérêt général. Notre ambition : partager une ville où toutes les générations s’épanouissent et construisent ensemble, ce qui s’exprime en actions concrètes :

  • un logement digne pour tous les âges et tous les moyens, avec une attention particulière apportée aux seniors
  • Vivre mieux ensemble : création d’une maison médicalisée pluridisciplinaire, mise en place de campagnes de prévention et d’information, création d’un lieu d’information et d’accompagnement parent-enfant dans le prolongement du Relais d’Assistantes Maternelles, création d’un conseil des sages,
  • Mieux vaut prévenir : sécurisation des entrées de ville, dispositifs limitant la vitesse, déploiement de la vidéo-protection, renforcement des moyens de la police municipale en privilégiant le pragmatisme à la démagogie

 

Faire le pari de la jeunesse

C’est préparer et préserver l’avenir, ce qui pour une commune  revêt plusieurs dimensions … Il faut que chaque jeune soit en capacité de grandir et d’acquérir des repères essentiels à sa vie future.

  • L’éducation demeure l’un des socles de notre action et la réussite éducative, un pilier. L’école est un lieu d’épanouissement et d’accomplissement qui permet à chacun de grandir et d’acquérir des repères essentiels à sa vie future, mais doit être aussi et plus que jamais un creuset de citoyenneté. Pour apprendre dans de bonnes conditions, il est important de créer ou aménager des lieux d’apprentissage agréables et modernes, de développer les outils numériques, dés la maternelle ….
  • Les rythmes scolaires sont une obligation légale, autant en faire une opportunité, d’autant que Trilport dispose de tous les atouts pour ce faire : mise en place d’un projet de qualité, d’équipes d’encadrement qualifiées, créer et aménager des locaux adaptés, développer dans ce cadre des partenariats avec le monde associatif, sportif et culturel.
  • Après avoir consolidé l’action vers les plus petits (Relais d’assistante Maternelle, accueil péris scolaire maternelle, jeux d’enfants), doter la commune d’équipements structurants utilisés par beaucoup de jeunes (complexe sportif), il est temps de mener une action spécifique vers les adolescents : mise en place d’un nouveau service en direction des adolescents (actions de prévention, accompagnement, séjours…)

 

Donner aux Trilportais les moyens de s’épanouir,

La culture, le sport et les loisirs sont essentiels à la vie de chacun, ils constituent une partie de notre liberté et sont porteurs d’épanouissement, c’est un enjeu de pouvoir les pratiquer à côté de chez soi aujourd’hui, mais aussi une réalité appréciée de tous.

Nous le devons à tous ces bénévoles qui animent nos associations, vecteur essentiel de lien social dans la ville, entre quartiers et générations. C’est pour cela que nous devons :

  • accompagner cette vitalité associative qui est une des richesses de notre ville.:
  • Aménager de nouveaux lieux de détente : balades, loisirs,  dans des environnements naturels et préservés.
  • Un lieu culturel de proximité, adapté et proportionné à notre commune afin d’aller un peu plus loin que le Point Multimédia.

 

Respecter la nature

L’écologie est désormais une marque de fabrique de Trilport, elle n’a jamais était pour nous un coup marketing mais la prise de conscience de notre responsabilité collective devant la qualité mais également la fragilité d’espaces naturels et agricoles à préserver, le réchauffement climatique et la nécessité absolue de préserver notre ressource en eau.

Comment répondre à l’obligation qui nous est faite de développer la ville, tout en préservant à la fois son identité et ses espaces ouverts …

  • Limiter l’étalement urbain, agir contre les constructions et les donations illicites, soutenir l’agriculture en privilégiant les productions locales
  • Sensibiliser pour comprendre, afin de donner les clés…
  • Développer la présence de la nature en ville

 

Une Mairie utile et proche

Trilport dispose d’une offre de service variée et diversifiée, rare, pour une commune de notre taille,  d’un rapport qualité prix inégalé sur l’agglomération.

Nous devons  cependant apporter de nouvelles réponses aux demandes des habitants, nous adapter également à l’évolution qu’elle soit technologique ou territoriale.

Nous devrons faire plus ou différemment avec moins.

  • Premier point, central, nerf de la guerre et clé de voute de l’action municipale, avoir une gestion saine, respectueuse de l’argent public qui permette de dégager des marges de manœuvre et d’action en préservant le pouvoir d’achat des Trilportais :  rechercher les économies, l’optimisation des services, renforcer le contrôle de gestion, mener une politique active de recherche de subventions, développer partenariats et mutualisation
  • La proximité comme première préoccupation : démarche qualité, charte d’accueil, utiliser le dividende   numérique (objets connectés, dématérialisation), mais aussi agir contre la fracture numérique, améliorer le suivi, le traitement des demandes des habitants et la relation services / usagers
  • Contribuer activement à construire une intercommunalité pour tous, utile à toutes les communes et à leurs habitants et participer de manière constructive à la réflexion intercommunale afin d’y défendre une conception solidaire mais aussi dynamique de ce territoire qui recèle d’un formidable potentiel et de tant de talents

 

 

 

 

6 années en 44 pages, Bilan d’un mandat

bilan1p.jpgNous avons distribué ce week end le Bilan du mandat. 6 ans de travail acharné résumé en 44 pages dont une double représentant la carte des réalisations.
Curieuse impression, résumer tant d’énergie, de passion en quelques pages semble réducteur pour les acteurs et peut être, ce que je n’espère pas, longuet pour le lecteur.
Ce document bienvenu arrive à point nommé pour rappeler la réalité des choses, à ceux qu’on a pas du tout vu ou guère rencontré sur le terrain toutes ces années et pour qui rien n’a été fait, ficelle un peu grosse tout de même !
Quelques uns ressortent même comme le coucou de ma grand mère tous les six ans, c’est dire leur attachement  à cette ville et ses habitants, sans parler de quelques uns qui n’y habitent pas et déclarent toute leur flamme à cette ville, cherchez l’erreur !

Pour moi, un bilan est un document de campagne et à ce titre, le Maire que je suis, n’en a jamais financé sur les deniers publics,  il est normal que la loi n’autorise aucune publication de ce type l’année de l’élection … Autant dire que le publier avant, ne sert pas à grand chose.
Inutile de chercher la photo du Maire à chaque page du livret, ce n’est pas le genre de la maison, pas du tout ma conception de l’action publique  et certainement pas le but de ce document, qui est avant tout le fruit d’un travail collectif, on ne parle pas d’équipe municipale pour rien.

Je le rappelle dans mon édito, promettre est facile (encore faut il être crédible) c’est la grande période des « Y’a qu’à faut qu’ont », pourtant force est de constater que faire concrètement l’est beaucoup moins.
Ce bilan résume fidèlement lmd semble t’il ’action municipale engagée toutes ces années, sur tous les fronts, et l’implication des élus, qui ont rempli avec passion, implication leur tâche.

Nous avons réussi dans une conjoncture plus que morose  à développer un service public de proximité efficient, envié par beaucoup de communes malgré des contraintes financières fortes et de nombreux aléas, de ce coté, nous avons été plus que gâté  !
Malgré tout nous avons été du genre actifs : création de nouveaux équipements (complexe sportif, réfectoire scolaire … ), réalisation de nombreux aménagements et mise en place des services utiles aux familles : relais d’Assistantes maternelles, service accueil, structure péri scolaire ouverte de  de 7 heures à 19 heures accueillant désormais les enfants de maternelle, favorisant ainsi l’activité professionnelle des parents …

Le tout, en préservant une fiscalité modérée et un rapport qualité / prix record par rapport à la taille de notre commune et inégalé sur l’agglomération. Nous avons même fait plus et préparé l’avenir en désendettant la commune, grâce à la recherche active de subventions ( » That’s my job »), qui  financeront les investissements des prochaines années, c’est ce qui s’appelle assurer le Service Après Mandat.

Une ambition commune nous a animé durant 6 ans : faire de Trilport une ville dynamique, innovante, « bien dans ses baskets », et qui garde  au centre de ses priorités la dimension humaine.  Un credo : Agir pour changer la vie au quotidien, ne serait ce qu’un petit peu chaque jour, avec pour seule ligne directrice, l’intérêt général.

Tout n’a pas été réussi très certainement, nous avons commis des erreurs qui nous servirons de leçons, mais nous avons, dans un contexte particulièrement difficile effectué ou mis en oeuvre plus de 80% de nos engagements de 2008 …

Voici quelques repères financiers, histoire de décrire la ligne de crête étroite qu’il a fallu suivre …

 

 

 

 

carte-des-realisations.jpg
Carte des réalisations – conception : Michel Delon / Bilan de mandat d’une équipe : »Un contrat de confiance » Trilport

 

« Ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne »  a été le leitmotiv de ce mandat, mieux de ce que l’on gagne et de ce qu’il faut rembourser, règle d’or s’il en est de l’orthodoxie budgétaire que nous avons suivi, à la lettre.

Malgré la baisse des recettes (dotations, droits de mutation), l’augmentation des charges (coût de la vie), un paradigme qui a constitué le véritable enjeu du mandat. Quatre principes ont guidé notre action : désendetter la ville, préserver une imposition modérée, rechercher activement des subventions et garantir un service public efficient et de qualité.

Ce que nous avons fait grâce à l’implication des services et à la grande qualité de nos collaborateurs (triches), il n’y a de richesses que d’hommes (et de femmes) écrivait au Moyen Age l’économiste Jean Bodin, j’en suis convaincu c’est la réalité.

 

Quelques ratios, pour le reste consulter le document qui est téléchargeable

 

Endettement (feu au vert)

Dette par habitant 

Trilport  : 727  € (villes de 3500 à 5000 h : 800 €, de 5000 à 10000 hab : 881 €)

Annuités d’emprunt par habitant (Capital + intérêt) 

Trilport : 83 euros € (ratios : villes de 3500 à 5000 hab :  105 €, de 5000 à 10000 hab : 112 €)

 

desendettement.jpg

 

Recettes (feu à l’orange, malgré nous !)

Les recettes d’une commune proviennent des dotations de l’Etat, de l’imposition locale et de ressources diverses dont les taxes immobilières (droits de mutation).

Dotations de l’Etat (Dotation Globale de Fonctionnement)

Elles n’ont cessé de diminuer depuis 2009, passant de 761 000 euros à 737 000 euros (2013), soit une baisse de 24 000 euros (plus de 3%) alors que la hausse des prix dans le même temps était de  l’ordre de 2% an et que nous avons une DGF beaucoup plus faible que celle de la moyenne des communes, qui s’élève à 192 € alors qu’elle n’atteint péniblement que 150 euros / habitant pour Trilport (2013).
Malgré nos demandes répétées aucune justification n’explique concrètement les raisons de tels écarts dans le calcul de cette dotation.

Et pour nos voisins : Meaux : 433  € Nanteuil : 166 €Crégy : 230 €Villenoy : 100 €

Les impôts locaux (feu au vert)

Ils sont issus de la taxe d’habitation et des deux Taxes Foncières Bâtie et non bâtie. Chaque impôt résulte de l’application d’un taux à une valeur locative théorique (base), qui évolue généralement selon l’inflation. C’est le Conseil Municipal qui détermine ce taux. Attention nous ne traitons ici que de la part communale et non de celle de l’Etat, la Région ou la CAPM.

Trilport : 381 € / hab (Taxe Habitation + Taxe foncière bâti)

Et pour nos voisins ?

Meaux : 390 € / hab / Nanteuil : 489 € / hab / Crégy : 542 € / hab / Villenoy :333 € / hab

 

La dépense publique (feu au vert)

Principalement les salaires des personnels et les charges des équipements mis à la disposition des habitants. Ils dépendent de la qualité du service proposé. Le résultat est véritablement une performance, lorsque l’on constate la diversité des services proposés sur Trilport, la plus importante de l’agglomération si l’on excepte la ville de Meaux et très rare pour une commune de notre taille

Elles représentent pour Trilport : 836 € (2013)

(ratios : villes de 3500 à 5000 :  851 €, de 5000 à 10000 : 1015 €)

Et chez nos voisins ?

Meaux :  1 426 €   Nanteuil : 868 €    Crégy : 1055 €     Villenoy : 838 €