Le désarroi des « oubliés » des villes péri urbaines

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Un journaliste du Monde m’avait interviewé en novembre  2013 avec d’autre Maires, toutes tendances politiques confondues, dans le cadre d’un article élaboré en prévision des Municipales de Mars 2014 intitulé  « Ile de France : le désarroi des oubliés de la zone 5″  centré sur les difficultés des communes péri urbaines franciliennes.

Cet article prend aujourd’hui une autre dimension après les résultats des derniers scrutins municipaux ou européens, qui ont largement confirmé les craintes que nous avions émises, mais également, après l’annonce par le gouvernement d’une nouvelle baisse des dotations aux collectivités qui s’ajoutera à celles prévues pour 2014 et 2015 !
Une annonce qui plonge les élus dans une très forte inquiétude dont je me ferais l’écho dans deux jours  aux Assises des Petites Villes de France qui se tiendront à Annonay.

Je vous propose de revenir sur des extraits de l’article d’Eric Nunes publié dans le Monde du 5 novembre.

« Dans le contexte d’un Etat exsangue, l’effort budgétaire de 1,5 milliard d’euros réclamé par le gouvernement aux collectivités territoriales se traduira par une baisse des investissements des communes…

Parallèlement, la Cour des comptes, dans un rapport sur les finances des collectivités territoriales publié en octobre, engage les élus locaux à contrôler davantage leurs dépenses de fonctionnement. « Mais on ne peut pas presser un citron qui est vidé. C’est quoi nos marges de manoeuvre, quand 95 % de nos dépenses sont incompressibles ? », interroge Philippe Rio, maire communiste de Grigny (Essonne), 26 000 habitants. Dans cette ville pauvre, surendettée, « les jeunes n’ont ici plus de rêves, plus d’espoir. Mais nous sommes sans marge financière pour maintenir une politique locale. La fracture territoriale ne cesse de se creuser », déplore-t-il. en difficulté ? »

Pour beaucoup d’élus, le rappel à l’orthodoxie budgétaire des magistrats de la Cour des comptes agace.
« Je les invite dans ma municipalité et qu’ils m’indiquent où ils voient de la gabegie de deniers publics ! », lance Jean- Michel Morer, maire socialiste de Trilport (Seine-et-Marne), 5 000 habitants. « L’Etat me contraint à mettre en place la réforme des rythmes scolaires, je dois également financer une police municipale et batailler seul pour protéger des zones agricoles contre des constructions illégales. On ne cesse de charger notre barque tout en nous enlevant toujours plus de moyens. »

Les territoires périurbains de l’Ile-de-France figurent parmi les plus fragiles, soulignent leurs édiles. A cinq mois des municipales, les conséquences pourraient se payer. « Les jeunes qui n’ont pas de boulot finissent par voter FN », avertit Jacques Profit, maire divers gauche de Fontenay-Trésigny, 5 000 habitants (Seine-et-Marne).

« Mener sur ce territoire une politique locale, c’est mener la guerre au sentiment de déclassement, poursuit Jean-Michel Morer. La capacité d’écoute, d’action et la proximité du maire et de ses services sont la dernière digue de cohésion sociale.

Le FN l’a très bien compris. En 2012, Marine Le Pen en campagne est venue à Trilport soutenir des facteurs dont les postes étaient menacés. Elle a parlé proximité et service public. C’est très habile. » La candidate du FN a recueilli plus de 22 % des voix à Trilport lors de la présidentielle. « La France de la périphérie ne doit pas être une terre de relégation », conclut le maire socialiste de Trilport. »

 

Autant dire que les derniers résultats n’ont fait que confirmer nos inquiétudes d’alors. Soulignons que les premières baisses de dotations impactent directement nos budgets dés cette année, et se révèlent critiques pour les communes sans trop de moyens comme Trilport. Nous ne taillons plus dans le gras, depuis de nombreuses années, ni dans le muscle d’ailleurs, mais nous en sommes réduits désormais  à tailler carrément dans l’os, alors que l’État annonce de nouvelles baisses qui devraient se prolonger jusqu’en 2017.
Dans le même temps, il impose la mise en place des rythmes scolaires, sans nouveaux moyens financiers pérennes, l’application de la loi SRU qui se traduira par l’arrivée de nouveaux habitants (rien de plus normal vu les besoins en logements de tant de nos concitoyens) nécessitant obligatoirement la mise en place de nouveaux services et la création d’équipements et d’infrastructures qu’il faudra bien financer !

Je n’ose penser au prochain budget 2015, à chaque jour sa peine, car je reste persuadé que le bon sens l’emportera sous peine d’une catastrophe sociale majeure et d’un effet domino systémique …

Les habitants et les élus peuvent compter sur mon entière détermination pour agir en faveur de nos territoires, il s’agit ici seulement de défendre l’égalité territoriale et la justice sociale pour des habitants qui n’ont pas la chance, ni les moyens, d’habiter et de vivre dans les grandes villes.

 

Still I Rise

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Maya Angelou (Marguerite Johnson) 4 avril 1928 / 28 mai 2014)

« Des cabanes d’une histoire honteuse, je me soulèverai

Je me soulèverai plus haut qu’un passé inculqué dans la douleur

je suis un océan noir, large, qui saute et gonfle, 

je supporte  la marée

Je  laisse derrière moi des nuits de terreur et de peur

pour  une aurore  merveilleusement claire

J’apporte les cadeaux de mes ancêtres

Je suis le rêve et l’espoir de l’esclave

Je me soulèverai »

 

Maya Angelou – Still I rise

Qui était t’elle ? 

Article de Corinne Lesnes du monde sur sa vie et son oeuvre 

Poème Still I Rise

 

 

 

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Still I rise

(traduction française suit)

You may write me down in history

With your bitter, twisted lies,

You may trod me in the very dirt

But still, like dust, I’ll rise.

Does my sassiness upset you?

Why are you beset with gloom?

‘Cause I walk like I’ve got oil wells

Pumping in my living room.

Just like moons and like suns,

With the certainty of tides,

Just like hopes springing high,

Still I’ll rise.

Did you want to see me broken?

Bowed head and lowered eyes?

Shoulders falling down like teardrops.

Weakened by my soulful cries.

Does my haughtiness offend you?

Don’t you take it awful hard

‘Cause I laugh like I’ve got gold mines

Diggin’ in my own back yard.

You may shoot me with your words,

You may cut me with your eyes,

You may kill me with your hatefulness,

But still, like air, I’ll rise.

Does my sexiness upset you?

Does it come as a surprise

That I dance like I’ve got diamonds

At the meeting of my thighs?

Out of the huts of history’s shame

I rise Up from a past that’s rooted in pain

I rise I’m a black ocean, leaping and wide,

Welling and swelling I bear in the tide.

Leaving behind nights of terror and fear

I rise Into a daybreak that’s wondrously clear

I rise Bringing the gifts that my ancestors gave,

I am the dream and the hope of the slave.

I rise I rise I rise.

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Je me soulèverai

 

Traduit par Emmanuel Rivet et Christine Lenor-Drake

JE ME SOULEVERAI

Vous pouvez me rabaisser aux yeux de l’histoire

Avec vos mensonges tordus et amers

Vous pouvez me traîner dans la boue

Mais comme la poussière, je me soulèverai

Est-ce que mon bonheur vous dérange ?

Pourquoi vous assombrir tant parce que je ris

Comme si j’avais trouvé un puit de pétrole

Au beau milieu de mon salon ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai Soulèverai

 

Vous voudriez me voir brisé

Tête inclinée, les yeux baissés

Epaules tombantes comme des larmes

Affaibli par des pleurs déchirants

Est-ce que mon assurance vous dérange ?

Cela vous est-il pénible de me voir marcher

Comme si j’avais trouvé une mine de diamants

Au beau milieu de mon jardin ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai Soulèverai  Soulèverai

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai Soulèverai

 

Vous pouvez me rabaisser aux yeux de l’histoire

Avec vos mensonges tordus et amers

Vous pouvez me traîner dans la boue

Mais comme la poussière, je me soulèverai

Est-ce que mon bonheur vous dérange ?

Pourquoi vous assombrir tant parce que je ris

Comme si j’avais trouvé une mine d’or

Au beau milieu de mon salon ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

Soulèverai Soulèverai 

 

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai, Soulèverai

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

Soulèverai Soulèverai

 

je suis un océan noir, large, qui saute, et gonfle

je supporte  la marée Je  laisse derrière moi des nuits de terreur et de peur

Pour  une aurore  merveilleusement claire

J’apporte les cadeaux de mes ancêtres

Je suis le rêve et l’espoir de l’esclave

Je me soulèverai

 

 

La réponse à Marine : rebondir nous devons

 

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 » Déterminé je suis … 

Combattre les forces obscures bleues marines je dois …

 La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance.

Le côté obscur de la Force, redouter tu dois. 

Rebondir il faut,  toujours en mouvement est l’avenir. »

Carnets de campagne : dernière ligne droite

savigny-campagne.jpgInexorablement ces élections approchent de la fin et peu le regretteront au regard de la fatigue des troupes comme des électeurs. Cette dernière semaine sera cruciale tant elle correspond à la cristallisation de la prise de décision chez nos concitoyens, pas tous encore réellement fixés sur leur choix, ou du moins de ceux qui viendront voter.
C’est dans les prochains jours que le choix de voter efficace doit s’imposer à ceux désirant réellement et concrètement une autre Europe que celle proposée par Monsieur Junker. Ne l’oublions pas : « voter UMP, c’est voter Junker, ne pas voter, ou éparpiller son bulletin de vote sur une petite liste, c’est laisser élire Junker et avec lui, la ligne Barroso ! »
Chacun a le droit de ne pas être content de l’Europe, j’en suis, alors autant la changer, non ? Le paradoxe est que la majorité de ceux qui la critiquent ne se déplaceront pas pour voter dimanche 25 mai !
Tout l’enjeu de cette campagne, et in fine, de la victoire de Martin Schulz est là : voter efficace; d’autant que partout dans le pays, au regard de l’émiettement des listes (31 en Ile de France), de l’importance de l’abstention, le moindre pour-cent de gagné peut se transformer en un siège de plus. L’Ile de France n’échappe pas à la règle, selon le nombre de bulletins, le PS peut se retrouver avec 2,3 ou 4 députés européens d’après les estimations actuelles !

Force est de constater et surtout de regretter que les médias nationaux n’ont pas défendu l’idée européenne, loin s’en faut, ils ont même été en dessous de tout, et au premier rang les chaines publiques !
Il n’est pas admissible qu’une couverture maximale soit réservée à des émissions de télé réalité, de  télé crochets ou des évènements d’une importance mineure pour le pays, et si peu pour l’Europe ! Refus de retransmettre le débat entre les cinq postulants, aucun reportage consacré aux différents candidats au poste de Président du prochain Conseil Européen, dont l’un incarnera durant les cinq prochaines années notre continent, aucune enquête sur le double langage de  députés si inactifs et silencieux à Bruxelles et si bavards dans les médias nationaux à Paris, dans leurs critiques de l’Europe …
Pour le devoir d’investigation, vous pouvez repasser, autant chercher ailleurs, dans d’autres pays, « nos médias »  se contentant de faire le lit de l’abstention comme celui du FN.
Faut il rappeler que les téléspectateurs français ne devront qu’à l’habileté politique du premier Secrétaire du PS Jean Christophe Cambadélis, piégeant une chaîne publique à son propre jeu, d’écouter Martin Schulz à une heure de grande écoute, palliant ainsi quelque peu la lâcheté d’un journaliste qui n’avait pas désiré aller à l’encontre de Madame Le Pen refusant de débattre avec le coriace contradicteur qu’est Martin Schulz ! Un journaliste beaucoup moins conciliant avec d’autres femmes politiques, de gauche il est vrai !

Je veux saluer ce rayon de soleil qu’est l’implication enthousiaste des militants engagés dans cette campagne, pourtant KO debouts après les municipales, et qui malgré un vent mauvais se défoncent chaque jour, histoire de grappiller les quelques voix, qui dimanche prochain, peuvent se traduire par un siège supplémentaire, contribuant ainsi à faire gagner Martin Schulz et avec lui l’Europe !
L’objectif est que la liste menée par Pervenche Beres ait le plus de députés, si possible même un Seine et Marnais,  « local de l’étape » comme les militants l’annoncent sur les marchés de ces terres de conquête et de reconquête que sont nos villes et villages de Brie ou lors des opérations de porte à porte, avec pour certains un brin de fierté dans la voix, tant cela est rare.

Les séquences électorales successives de ces derniers mois, dont l’une  toujours en cours, démontrent qu’il nous faut au plus vite, retisser les liens distendus, quelquefois même rompus avec nos concitoyens, nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement et j’ai la conviction que la victoire de Martin Schulz peut nous y aider, encore faut il qu’il gagne

Plus que six jours pour changer la donne en Europe …

 

8 et 9 mai, un jour pour l’Europe

9 mai.jpgDepuis 2010, année du 10eme anniversaire de notre jumelage avec Engen, nous célébrons également à l’occasion du 8 mai, l’Europe, tant sa création est  intimement liée aux fractures et blessures de la 2eme guerre mondiale. 

L’Europe, ce n’est pas qu’une élection, un drapeau étoilé sur fond d’azur, la devise « unis dans la diversité », la belle mélodie de Beethoven pour hymne, des subventions reçues, des relations économiques ou une monnaie partagée … 
C’est aussi un modèle unique de démocratie sur la planète, une véritable oasis économique et sociale reconnue de tous les pays du globe, qui constitue de fait presqu’une anomalie dans l’histoire du monde. Il n’est en effet pas commun de voir les ennemis irréconciliables d’hier se réunir pour fonder une nouvelle famille et écrire ensemble les pages d’un avenir désormais commun et partagé.

Pourtant aujourd’hui L’Europe doit répondre à un terrible paradoxe : célébrée partout sur la planète comme une réussite, elle ne fait plus recette auprès de beaucoup de ses habitants, qui s’en détournent, notamment les plus jeunes, premiers concernés pourtant.

Le souvenir de la terrible et dramatique guerre dont elle est le fruit, qui a pris fin le 8 mai 1945, s’estompe dans le brouillard de l’histoire. Les générations ayant traversé cette période tragique, disparaissent peu à peu, emportant dans leurs tombes les terribles souvenirs d’une guerre horrible, mais aussi de la peste brune qu’était le nazisme et qui en est à l’origine.
Les jeunes pensent que l’Europe a toujours existé, que la paix va de soi, qu’elle est une réalité immuable que rien ne peut remettre en cause. Ils ne disposent pas des repères temporels et mémoriels que nous ont transmis comme un talisman précieux nos parents et grands parents, car la paix est un édifice pourtant fragile, ici même, en Europe aujourd’hui encore !
Pas besoin de remonter aux années 1945, il y a seulement 15 ans s’achevait un conflit qui a causé plus de 200 000 morts dans l’ex Yougoslavie et endeuillé tout notre continent, à seulement une heure d’avion de Paris … Depuis quelques mois les  évènements d’Ukraine  font craindre l’émergence d’une nouvelle  guerre civile …
Point commun à toutes ces tragédies ? Le nationalisme, principale cause des guerres d’hier, d’aujourd’hui et sans doute  de demain, alors que la construction européenne, c’est avant tout la paix …

C’est pourquoi à Trilport nous avons décidé de célébrer l’Europe le 8 mai. Il nous semble important de perpétuer le souvenir de ceux qui sont tombés pour la France en défendant la démocratie et notre liberté, mais qu’il est  utile de célébrer le même jour cette construction unique qu’est l’Europe, bâtie sur l’amitié entre les ennemis d’hier.
Aussi je remercie sincèrement tous ceux qui participent à une telle célébration et contribuent à en faire une date importante : anciens combattants, pompiers, harmonie intercommunale car la musique est un facteur d’émotion important et incontournable lors de ces cérémonies, mais aussi chaque citoyen présent, ils sont autant de passeurs de mémoire indispensables.
Permettez moi de regretter que les enseignants ne saisissent pas une telle occasion avec leurs élèves, afin d’aborder les questions relatives à la citoyenneté, à l’histoire mais également à notre futur avec la construction européenne !
Il est bon et formateur de rappeler aux nouvelles générations que la guerre n’est pas un jeu vidéo de plus, qu’elle constitue une totale abomination, que son origine est trop souvent dans le « chacun pour soi » et la « peur d’autrui » , surtout lorsqu’ils sont poussés au paroxysme par des pyromanes surfant sur la vague de mécontentement qui grossit lors des temps difficile … Mais aussi, pour souligner, en contrepoint, comment la paix est belle, mais que c’est un trésor fragile à préserver.

 

Depuis que l’homme est homme, l’Europe est un continent, 

Durant plus de 1000 ans elle aura été un idéal politique, philosophique, de paix, de monde meilleur …

Aprés la terrible tragédie qu’a été la 2eme guerre mondiale, elle s’est construite pas à pas, afin que plus jamais guerre et tyrannie ne reviennent, 

La chute du mur de Berlin lui a permis de retrouver enfin ces deux jambes, pour avancer de nouveau, 

Il faut qu’elle poursuive sa longue marche en avant, qu’elle existe concrètement aux yeux de nos concitoyens, mais surtout plus que tout, quelle fasse enfin sens …

Il lui faut pour cela retrouver le cœur de chaque  européen et la voie de la passion … 
Comme l’écrivait si bien Guillaume Apollinaire, mort pour la France en novembre 1918, une autre guerre mondiale causée par les nationalismes imbéciles,

« Il est grand temps de rallumer les étoiles »

Le drapeau européen en compte douze, unies dans leur diversité, qu’il faut rallumer une à une …

 

Autant commencer dés le 25 mai.

 

  

Retrouvons le sens de l’Europe

photo lognes 2.jpgJe suis intervenu lors du meeting organisé à Lognes pour les européennes, comme 1er seine et marnais de la liste Ile de France et en 4eme position, ce qui correspond sans doute à un double signal :

– vers la Seine et Marne, véritable Finistère de l’Ile de France : là ou finit la ville-métropole et ou débute, sinon l’Océan, du moins d’immenses espaces agricoles et forestiers, ponctués d’archipels péri urbains ou ruraux, disséminés sur les franges franciliennes … Patchwork de paysages multiples, le « 7.7 » constitue une terre d’avenir pour l’Ile de France, mais condense l’essentiel des défis que l’Europe doit surmonter, aujourd’hui et demain.

– en direction des élus locaux, dont je suis. Une  reconnaissance du travail de terrain réalisé dans des conditions de plus en plus difficiles sur des terres de conquête  délicates pour la gauche, les dernières municipales nous l’ont rappelé douloureusement.
En première ligne, nous faisons le job, tentant de mettre en musique la partition écrite par des compositeurs n’ayant pas toujours le sens du rythme ou de la mesure, quelquefois même l’oreille musicale !
Notre rôle actuel est de tenter  de contenir la détresse sociale qui monte avec les digues de solidarité et de proximité entretenues avec passion mais de plus en plus fragilisées, un message que Bruxelles se doit d’entendre. S’il y a une Europe des villes, il y a aussi, une Europe des champs et du péri urbain, avec des habitants qui y vivent et ont quelquefois le sentiment d’être devenus des laissés pour compte …

 

L’Europe a toujours eu pour moi une résonnance particulière …  Je suis né espagnol, mes parents et grands parents, bergers républicains ayant fuit la dictature franquiste comme tant d’autres … Je suis un Européen « puissance 2″ en quelque sorte !

Elu local, j’ai saisi l’opportunité de mettre cet idéal en pratique, grâce au jumelage de Trilport, la ville dont je suis Maire, avec la ville allemande d’Engen, liée  aux villes de Pannonhalma en Hongrie et Moneglia. Des partenariats à l’origine de multiples échanges, qui nous ont permis toutes ces années de ressentir  la dimension de nos cultures respectives, la géographie particulière d’un continent qui nous est commun, l’histoire tumultueuse et souvent entremêlée de nos pays depuis des siècles …

J’ai ainsi touché du doigt, en Hongrie notamment, une Europe que je ne devinais pas, bien différente de mes manuels d’histoire et de géographie,  située de l’autre coté du mur, du miroir allais je dire. Autant de rencontres qui ont modifié en profondeur ma perception et incité à élargir queljque peu la focale : moins de vérités et plus de doute …
Il est erroné de réduire l’Europe au seul prisme français, l’Europe est une confluence avant que d’être une matrice.

Aussi elle doit s’adresser à tous, y compris à ceux qui s’en sentent exclus, et faute d’exister concrètement «charnellement » l’Europe est aujourd’hui en danger !
Force est de constater que depuis le départ de Jacques Delors, elle est désincarnée, sacrifiée à l’autel des égos des dirigeants nationaux, qui ont mis en place un Barroso pour la représenter ! C’est dire, sur qu’il ne leur fait pas d’ombre …

La « maison commune » est désormais vide et sans âme …

Il lui faut au plus vite de véritables porte-voix, en lieu et place des technocrates qui la symbolisent et la personnifient depuis trop de temps aux yeux de nos concitoyens.  Situation que Wim Wenders, le grand réalisateur allemand, a résumé parfaitement

« L’idée européenne est incontestée, mais l’idée est devenue l’administration et les gens prennent l’administration pour l’idée »

Pour nos concitoyens l’Europe doit redevenir l’idée et retrouver souffle et vigueur … Il y a urgence, tant nous avons besoin de passion, de ferveur et de fraicheur,

Mais elle doit surtout avoir un vrai visage, celui de Martin Shulz.

Et ce pour plusieurs raisons …

 

 

 

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Du fait de son parcours personnel et politique, Martin Schulz porte le rêve européen qui nous fait tant défaut aujourd’hui. Né 10 ans après la seconde guerre mondiale, au coeur de l’Europe, dans une famille nombreuse et modeste, il a gravi tous les échelons par son travail et sa volonté : apprenti, puis libraire, ensuite Maire durant 11 ans d’une ville jumelée avec Morlaix.

Son engagement politique a amené ce militant de base à devenir député Européen, puis Président du groupe socialiste durant 8 longues années, il y a parcouru le continent et découvert une Europe enfin réconciliée et en paix avec elle même. Il a rencontré tous ses dirigeants, lorsque l’on parle cinq langues c’est plus simple, avant d’accéder à la Présidence du Parlement Européen, responsabilité dans laquelle il a démontré des valeurs qui nous sont communes.

Ses repères sont les nôtres, il compte encore en milliers et non en milliards d’euros, et  parle une langue  audible de tous, étant issu de la meilleure grande école qui soit, celle de la vie !

 

Pour l’Europe

Selon Mme Merkel « l’Europe c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la production mondiale et 50% des prestations de sécurité sociale dispensées dans le monde », elle oublie d’ajouter, surtout après les évènements d’Ukraine, que c’est aussi 100% de démocratie »

Comment admettre que l’Union Européenne, forte de ses 500 millions d’habitants, détentrice du plus grand produit intérieur brut du monde, compte 26 millions de personnes au chômage, dont un quart de jeunes, et 120 millions d’habitants vivant au niveau ou en-deçà du seuil de pauvreté ?

Il faut initier une politique européenne de relance pour soutenir croissance et création d’emplois. Nos pays ont besoin d’une Europe qui avance, protège, agit, se batte au niveau international, c’est le sens du Manifesto, le programme adopté par le Parti Socialiste Européen en mars dernier, commun à nos vingt huit pays : les libertés économiques ne doivent pas l’emporter sur les droits sociaux !

Ce document, Pervenche Beres, notre tête de liste en Ile de France, y a contribué grandement ! Eurodéputée depuis 20 ans, elle préside une des commissions les plus actives du Parlement, celle de l’Emploi et des Affaires sociales, véritable supplément d’âme de l’institution européenne !

C’est grâce à l’implication, au travail de députés comme Pervenche, que le Parlement a donné corps et consistance à l’Europe, ce que la Commission n’a jamais fait depuis Delors !
Que ce soit pour : l’union bancaire, l’Accord Multilatéral sur l’investissement, la défense du fonds d’aide aux plus démunis, la sanctuarisation de la politique sociale des fonds structurels, la création de la garantie jeunesse, 1ere prestation sociale européenne, même si nous la jugeons encore insuffisante : 6 milliards d’euros c’est tellement peu comparé aux 1 000 milliards injectés pour sauver les banques.  Et que dire de la directive des travailleurs détachés, victoire contre le dumping social, souvenons nous du plombier polonais, cher au FN !

Tout n’est pas parfait, certes et qui le nie !  Il est plus difficile de construire le consensus à 28 à Bruxelles, que de critiquer l’Europe à Paris devant les médias nationaux ou fustiger le manque d’ambition de telle ou telle mesure, surtout lorsque l’on intervient si peu au Parlement dont on est un ou une des députés !

Ne pas réagir, soit en laissant faire, soit en demandant l’accord impossible à obtenir, c’est délibérément laisser la logique du marché détruire notre modèle social.

Qui améliore la vie au quotidien de nos concitoyens et fait avancer concrètement l’Europe ? Ceux se dorent la pilule devant les sunlights des médias en train de bercer leur égo et leur sens de la communication ou ceux qui se tapent le plus dur à Bruxelles ?

 

Pour la France

Etudes et sondages l’attestent, la France en état dépressif regarde son passé avec espoir et le futur avec effroi …  Attention, torticolis assuré !

Nous habitions un grand pays dans un monde petit,  désormais le monde est devenu grand et la France, pays moyen désormais, se sent dépossédée de son destin, quasi déclassée, comme ses habitants …

Un sentiment de déclassement payé cash dans les urnes en mars dernier et devenu le principal terreau du vote extrême et populiste, très tendance aujourd’hui en Seine et Marne !

L’extrême droite a toujours surfé, notamment lors des heures les plus sombres de notre histoire, sur les doutes, les peurs, quelquefois légitimes, de nos concitoyens en difficulté qui constituent son principal fonds de commerce …
La terre a beau tourner, les remèdes miracles proposés sont toujours les mêmes : le chacun chez soi, le nationalisme, la sortie de l’euro, la peur de l’autre, l’intolérance …

D’autres entretiennent l’illusion qu’il serait possible de se soustraire aux nécessaires mutations que nous devons entreprendre. Toute seule, la France convertirait ses partenaires à une autre politique, la leur ! lls semblent ignorer, une fois de plus, que l’Europe est un tout qu’on ne peut réduire à la seule France. 28 n’est pas égal à 1 mais à 28 fois un !

Que penser, dans un tel contexte, de l’attitude irresponsable et inacceptable des médias publics, qui refusent d’accorder à ce scrutin majeur et décisif pour notre avenir, la place qu’il mérite, privilégiant les télé réalité ou télé crochet en « prime time » à l’organisation d’un débat avec les différentes têtes de liste …

La mondialisation n’est malheureusement pas une option, mais un environnement ! Elle ne peut plus être considérée comme une crise, mais plutôt comme une transformation à initier, accompagner, mener à bien, en veillant soigneusement à préserver nos valeurs et à protéger les plus faibles afin qu’ils soient en capacité de rebondir.
Seule une politique européenne peut aujourd’hui relever ce défi et Martin Schulz comme Pervenche le porter légitimement et efficacement.

Pour renouer avec nos concitoyens nous devons retrouver une simplicité qui n’est plus de mise, alors qu’elle ne constitue que la marque du respect et de la proximité que l’on doit à chacun.
Ce que Martin Schulz a magnifiquement compris, il nous faut  :

  • faire simple, pas simpliste,
  • être proche pas sachant,
  • s’engager pas se défausser,
  • assumer, non chercher de bouc émissaire,
  • mais, plus que tout, fixer clairement le cap à suivre, y compris lorsqu’il est exigeant, difficile, en indiquant les difficultés d’une traversée rendu chaotique du fait d’aléas climatiques ou météo …

Proximité qui est l’enjeu de ces européennes, mais celui aussi désormais de chaque élection, tant le vote populiste et l’abstention se développent, marqueurs d’une société qui doute et souffre au plus profond d’elle même. Il y a trop d’attentes,  trop de frustrations, il y a eu trop d’espoirs déçus  …

L’Europe est un modèle unique sur la planète de démocratie, de  richesse et de  protection sociale, elle représente une véritable oasis pour la planète mais le paradoxe est  qu’elle ne fait plus recette auprès des européens, notamment des plus jeunes, premiers concernés pourtant.
Ce qui d’autant plus dommageable que la génération d’après guerre disparait peu à peu, emportant avec elle, le souvenir des démons d’antan, de cette peste brune qui revient, d’autant que les nouvelles générations n’ont plus les mêmes balises temporelles et mémorielles.

La baisse de participation à ces élections est constante, plus le Parlement a de pouvoir, plus l’abstention est importante !

Il nous faut absolument retrouver la voie de la passion et d’un grand dessein européen à accomplir …

 

 

Je ne suis ni technocrate, ni expert des questions européennes, ma perception est juste celle d’un petit élu local de base. Toutes ces années, j’ai cependant acquis la conviction que la sauvegarde de notre modèle culturel, économique et social passe nécessairement par l’émergence d’une citoyenneté européenne et celle d’une Europe politique enfin assumée …

Depuis que l’homme est homme, l’Europe est un continent,

Durant plus de 1000 ans elle aura été un idéal, politique, philosophique, de paix, de monde meilleur …

Depuis la tragédie de la 2eme guerre mondiale, elle s’est construite pas à pas, pour que plus jamais la guerre ne revienne,

La chute du mur de Berlin lui a permis de retrouver enfin ces deux jambes,

Il faut désormais qu’elle poursuive sa longue marche en avant, qu’elle existe concrètement, surtout plus que tout, quelle fasse enfin sens …

Elle doit pour cela s’affranchir des populismes, clore définitivement la parenthèse de Yalta et du mur de Berlin, mais aussi et surtout faire tomber d’autres murs, dont ce mur technocratique qui l’éloigne tant du citoyen.

Tout dépendra des résultats du 25 mai, de notre capacité à mobiliser, à inciter malgré le vent mauvais, nos concitoyens à se déplacer et  à voter « Pour une autre Europe »,  afin que que Martin Schulz soit le prochain président de la Commission Européenne et que Pervenche conduise la délégation francilienne la plus nombreuse possible …