En 2008 pour être bien accueilli en France mieux vaut s’appeler Kadhafi ou Assad qu’être Prix Nobel de la Paix.
L’accueil fait à Tenzin Gyatso, Dalaï Lama de son état, en visite dans notre pays est à des années lumière des fastes réservés à Khadafi, en décembre dernier lors de sa visite d’état tapageuse ou des honneurs rendus sur les Champs Elysées au Président syrien Assad lors des cérémonies du 14 juillet !
Malheureusement ce cas de figure ne s’est pas limité pas au seul exécutif, la France a été au delà des espérances chinoises …
La ville de Nantes, par exemple, a été sommée par le Préfet de Région de retirer de son fronton ledrapeau Tibétain installé pour la visite dans cette ville du Dalaï Lama, au motif que cela gênait l’Etat français » (‘il n’était ni obligatoire, ni souhaitable, ni opportun de pavoiser !).
Si une délégation de parlementaires a pu finalement recevoir le chef spirituel des Tibétains dans un bureau (bien que ce Palais ne manque pas de salons surtout au mois d’aout), il a fallu que les élus négocient auprès du Président Poncelet, 3eme personnage de l’Etat garant des traditions démocratiques du Parlement, pour que l’encombrant visiteur entre par « la cour d’honneur et non par la cave ou les égouts! ».
Huis clos retentissant qui a provoqué une prise de conscience et causé un profond malaise relayé par les médias; du coup et après avoir appris que le Dalaï Lama serait reçu officiellement par des élus de l’opposition, le Président de la République a trouvé une date dans sans son agenda 2008, Bernard Kouchner et Ramada Yade, Secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme (ça ne s’invente pas ! ) se sont enfin réveillés !
Le choix de la non violence, la sagesse et le rayonnement international de ce personnage le place dans l’inconscient collectif au niveau d’un Gandhi ou d’un Martin Luther King. Contrairement aux dictateurs du Proche Orient désireux de s’approprier le nucléaire que la France est prête à leur vendre, le 14 eme Dalaï Lama n’a rien à acheter lui.
Sur ce dossier, Nicolas Sarkozy a multiplié les impairs vis à vis du Dalaï Lama, bien évidemment mais aussi de la Chine …
Quelle ligne directrice entre les paroles du 10 juillet : « Ce n’est pas à la Chine de fixer ni mon agenda ni mes rendez-vous » et les actes ? Pourquoi poser des conditions pour venir à la cérémonie d’ouverture des Jeux et ne pas en tenir compte ? A quoi sert de bomber le torse si c’est pour s’allonger ensuite ?
Signalons que Le Dalaï Lama (« Océan de sagesse » en Tibétain) a été reçu en Europe par Angela Merkel ou Gordon Brown, sans aucune vague ; il est vrai que le Chancelier Allemand et le Premier Ministre britannique n’ont pas multiplié les déclarations médiatique, ni les effets de manche, n’ont donné aucune leçon à qui que ce soit, ils ont simplement reçu le chef spirituel Tibetain en toute indépendance, ce qu’au final les Chinois ont respecté … Sur la planète, chacun sait désormais quel crédit à accorder aux « exigences » françaises, notre pays y a perdu en crédibilité.
En toute lucidité, il soutient pourtant, malgré la répression qui s’abat sur son pays, les Jeux Olympiques que selon lui la Chine mérite d’organiser. En encourageant l’Occident à s’y rendre, il donne de l’echo aux paroles de Deng Xiaoping : « Si la Chine ouvre ses portes, des mouches entreront forcément ».
Si Nicolas Sarkozy est tout à la fois complaisant avec les puissants et dur avec les faibles, il doit certainement avoiir du mal à comprendre un homme qui déclare : « Le vrai bonheur ne dépend d’aucun être, d’aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous… »
Sarkozy sera t’il un jour réellement heureux …