Je remercie les signataires de la pétition initiée à l’occasion de l’enquête publique sur le Schéma Directeur Régional d’Ile de France (SDRIF) destinée à obtenir la réinscription de la déviation de Trilport. Nous avons réuni prés de 1500 signatures, un nombre significatif compte tenu de nos moyens limités et qui démontre l’importance de ce contournement pour nos concitoyens.
J’ai remis la pétition et la contribution au SDRIF élaborée par la ville de Trilport au Commissaire Enquêteur et au Vice Président de la Région, Alain Amedro, avec le soutien des conseillères régionales Brigitte Eude et Geneviève Wortham que je tiens à remercier.
Ma ligne de conduite n’a jamais varié : faire bouger les lignes et progresser concrètement sur ce dossier vu son enjeu pour notre territoire. Il est essentiel pour ce faire, de rassembler toutes les énergies et bonnes volontés, quelque soit la sensibilité politique des différents acteurs, plutôt que d’opposer les uns aux autres par un calcul politicien contreproductif à terme. L’objectif poursuivi est d’aboutir à la réalisation concrète de la déviation, ce qui nécessite vu le contexte budgétaire trés contraint de réunir un tour de table financier pluriel.
Ce Schéma Directeur est marqué incontestablement de l’empreinte du réseau du Grand Paris. Il délaisse quelque peu, à mes yeux, le volet transport relatif à la grande couronne, qui doit pourtant être abordé en dynamique, et non de manière statique, le statu co n’étant pas envisageable pour 2030. La Seine et Marne, chacun le reconnait, présente beaucoup d’atouts qui devraient lui permettre d’apporter une véritable valeur ajoutée à l’Ile de France. Encore lui faut il combler certaines fractures qui s’aggravent et peuvent perturber son développement, que ces fractures soient territoriale, numérique, sociale ou liées aux mobilités. Nos demandes portent justement sur cette dernière fracture et sont de deux ordres :
- Electrifier la ligne ferrée Trilport / La Ferté Milon, avant 2024
- Réintégrer le contournement de Meaux Est, dit « déviation de Trilport », absent de ce Schéma alors qu’il était retenu dans le projet régional de 2008
Pourquoi ?
C’est le fond de la contribution que nous avons remis au Commissaire Enquêteur et au Vice Président de la Région et dont je vous présente une synthèse …
Distribution de la pétition durant le bouchon quotidien
L’Île-de-France est multiple, riche des différents territoires qui la composent : Paris, la zone dense de sa périphérie, les villes moyennes de la grande couronne, le secteur dit « péri urbain », puis au bout du bout, les grands espaces naturels, forestiers ou agricoles des franges franciliennes.
Il n’est pas possible de réduire notre region au seul fait métropolitain, c’est tout l’enjeu d’un document stratégique de portée globale qui se doit de s’adresser à tous ces territoires pour apporter des réponses concrètes aux différents problématiques qu’ils doivent surmonter aujourd’hui, et demain.
Il ressort du schéma directeur proposé que les infrastructures liées au transport inscrites pour la Seine et Marne, sont relatives au réseau du Grand Paris Express. Ma volonté n’est pas d’opposer le bien fondé de tel ou tel projet, mais de rappeler les nuisances quotidiennes et croissantes subies par des milliers de franciliens de la grande couronne, pour lesquels il est important que le SDRIF propose des perspectives d’amélioration d’ici 2030.
D’autant que ce même document fixe un rythme de production de 70 000 logements / an; la Seine et Marne prend toute sa part dans cet effort, rappelons qu’entre 1982 et 2009 elle a connu la plus forte croissance démographique du pays avec une hausse de 10 % de sa population qui a doublé entre 1968 et 2004, pour atteindre 1,25 millions d’habitants !
A contrario, le taux d’emploi (0,66 emploi pour un actif) est un des plus faibles du pays, conséquence, les seine et marnais se déplacent, hors département pour aller travailler, le plus souvent vers la région parisienne.
L’infrastructure de transport, routier et ferré qui maille notre département date des années 1970, elle est totalement sous dimensionnée aujourd’hui, c’est dire son inadaptation aux enjeux de la Seine et Marne de 2030 ! Un constat qui concerne autant les transports ferrés que routiers. C’est le sens de la contribution de la ville de Trilport qui aborde le domaine éminemment stratégique des mobilités et des contraintes de plus en plus fortes, qui fragilisent ce territoire et altèrent gravement le cadre de vie et le quotidien de milliers d’habitants et d’usagers.
La déviation de Trilport figurait dans le précédent SDRIF de 2008 conduit par Mireille Ferri. Son élaboration avait privilégiée une vision grand angle ne négligeant ni la grande couronne, ni les franges franciliennes, et intégrant les problématiques particulières et spécifiques de certains territoires dont la Seine et Marne. Si un élément caractérise le nouveau Schéma Directeur, c’est l’importance prise par le réseau et l’infrastructure du Grand Paris Express (GPE) dans la réflexion régionale.
Un prisme quelque peu déformateur, tant cette future infrastructure impacte également la grande couronne vu la nécessité de mettre à niveau le réseau actuel sous dimensionné et défaillant, de l’interconnecter avec celui du GPE dans une logique de maillage et de privilégier une logique inter modale intégrant pour la Seine et Marne le réseau routier dans cette approche : bus, parcs relais …
Développer un territoire ne peut se limiter à « produire » de l’habitat, mais doit intégrer d’autres impératifs dont ceux du dimensionnement de l’offre en transport comme en infrastructures afin d’accompagner la dynamique territoriale. La route constitue en Seine et Marne, et pour de très longues années, un vecteur incontournable pour les habitants, le développement économique mais aussi les circulations de transit, y compris en provenance de la petite couronne ou de Paris.
Les deux demandes émises par la ville de Trilport répondent à cette nécessité et constituent des opérations d’intérêt régional du fait de leur portée symbolique, leur importance en terme d’aménagement et d’attractivité d’un territoire dont certains pans sobt considérés à tort ou à raison comme délaissés, de leur incidence directe sur le cadre de vie quotidien de plusieurs milliers d’habitants, mais aussi du cout de leur réalisation, qu’une intercommunalité ou un département ne peuvent supporter seuls.
Chacun peut comprendre vu le contexte budgétaire contraint actuel que le tour de table destiné à financer de telles infrastructures ne soit pas immédiat,mais d’ici 2030, bien des évènements peuvent se produire !
Ne pas inscrire aujourd’hui dans le Schéma Directeur Régional la réalisation de ces opérations les condamnent de fait jusqu’en 2030, ce que les habitants qui subissent des nuisances de plus en en plus insupportables ne peuvent accepter.
Le présent ne doit pas hypothéquer l’avenir, et la création du réseau du Grand Paris Express interdire aux territoires de la Grande Couronne un développement harmonieux. La Seine et Marne est avant tout une terre d’avenir et de projets, qui porte les ferments d’un développement original respectueux des priorités environnementales et sociales de ce Schéma Directeur Régional
Encore un effort …
Historique du dossier
Ce n’est en réalité qu’en 2004, que le dossier de la déviation de Trilport a été lancé, même si dans l’inconscient collectif local, il est présent depuis les années 1970.
C’est à l’initiative de Vincent Eblé à son arrivée aux responsabilité de Président du Conseil Général de Seine et Marne suite aux nombreuses demandes des élus locaux que concrètement les services départementaux ont été chargé de lancer un dossier qui jusque là n’avait jamais été ouvert.
Première étape : l’élaboration du fuseau de passage de la déviation
Il a fait l’objet d’une importante concertation (2004 / 2006) entre les acteurs économiques, institutionnels et associatifs, en intégrant de multiples contraintes : typologiques (zone de forte pente, zone inondable), destination des sols et plus particulièrement les zones agricoles et boisées, présence de la voie ferrée Paris – Strasbourg, du canal de l’Ourcq et Marne, mesures de protection (captages, ZNIEFF, boisement ), bruit et insertion paysagère dans la vallée de la Marne.
Deuxième étape : prise en considération par l’assemblée départementale.
L’assemblée départementale a voté la prise en considération de la déviation (2007) avec une estimation de l’aménagement à 45 000 000 € (valeur janvier 2007), dont 1 000 000 € en acquisitions foncières. Au regard du montant de cette réalisation, le Département de Seine-et-Marne, maître d’ouvrage, dans l’incapacité de réaliser seul cette infrastructure doit rechercher un cofinancement auprès de différents acteurs : Région Ile de France, intercommunalités …
Troisième étape : le vote du financement des études
La région ayant retenu la déviation dans son projet de Schéma Directeur (2008) a voté avec le Conseil Général dans le cadre du contrat particulier : « Région / Département 2007 / 2013 », le vote des études fines du contournement (4,3 millions d’euros).
Mais le gouvernement Fillon a refusé de valider le Schéma Directeur de 2008 voté par l’Assemblée Régionale et faisant l’objet d’un réel consensus du fait des lois sur le Grand Paris a depuis bloqué l’avancée du dossier, jusqu’à cette enquête publique.
Remise de la pétition et de la Contribution au Vice Président
avec les Conseillères Régionales Genevieve Wortham et Brigitte Eude