Retour sur le futur 2

815200025.2.jpgSuite et fin du retour sur les municipales …
Vous trouverez ci joint (cf documents : « Notre projet pour Trilport ») le projet proposé aux Trilportais et largement validé lors du scrutin du 9 mars dernier.

Revenons sur le choix du visuel qui nous a accompagné toute la campagne. Support d’affiche, mais pas seulement, au final  il synthétise et symbolise les messages principaux émis en direction de nos concitoyens.Si dans une élection municipale, la personnalité du candidat qui postule au poste de Maire est importante, voire centrale, il me semblait essentiel de faire passer en priorité la notion d’équipe.Sans vouloir remettre en cause le coté charismatique indéniable de ma personne (attention, c’est du second degré), j’ai toujours préféré jouer collectif, d’autant plus lorsque l’élection repose sur un scrutin de liste.
Bien évidemment, pour que ce choix soit à la fois judicieux et cohérent, l’équipe mis en avant doit comporter des candidats apportant de par leur personnalité, leur qualité, ou leur engagement au service de la commune, une réelle valeur ajoutée. C’est le cas ici, et cela explique également le soin apporté dans la compositon de ma liste.

Il m’apparaissait important au moment de choisir le visuel que cette notion de la foece du collectif passe avant tout. Avis partagé par mes colistiers !
Pour la petite histoire,  le choix de l’affiche a été trés discutée; nous avions hésité avec une autre proposition, de facture plus classique : le Maire sortant (que j’étais) placé au premier plan, l’équipe située en arrière plan, mais le résultat obtenu nous a semblé trop figé. Sur l’affiche choisie au final (représentée ci dessus) ne figurait qu’un nombre limité de colistiers, mais aprés discussion, cet élément ne nous a pas semblé rédhibitoire, le plus important à nos yeux étant que le visuel corresponde et colle fidélement au message que nous désirions faire passer en premier lieu : la force et l’énergie (j’allais écrire la pêche) d’une équipe ouverte et positive au service de Trilport  …

Nos concurrents ont opté pour des choix différents. L’un n’a communiqué que sur sa tête et il y en a collé partout que ce soit sur la vitrine de son local ou dans toute la ville, pour la tranquilité de tous nous nous sommes refusé à jouer à la surenchère et objectivement voit ma tête partout n’est pas obsessionnel chez moi. L’autre tête de liste ayant opté lui par une photo exhaustive de sa liste relativement statique.
Bien évidemment, les électeurs ne se positionnent pas sur une photo aussi belle soit elle, le choix de cette dernière est cependant souvent révélatrice, à plus d’un titre de la personnalité des candidats …

Sinon comment décrire trés rapidement le projet  présenté à nos concitoyens ?

 

1521990815.jpgDés le départ, nous avions décidé de bâtir notre campagne électorale sur trois élements importants : le bilan de mandat (cf note précédente), une identité graphique représentative de nos valeurs et de nos priorités et enfin nos propositions pour les prochaines années présentées pklus formellement dans notre projet.

Avec trois idées clés pour ce dernier document, il devait présenter : l’énergie et les compétences d’une équipe renouvellée au service de Trilport, des propositions concrètes et réalisables pour la commune et enfin notre engagement sur une certaine idée de la gouvernance d’une collectivité.
Il est intéressant rétrospectivement d’analyser les grandes lignes ou options de ce projet à l’aune des annonces gouvernementales post municipales et du virage à 90° pris par le gouvernement vers une « rigueur » qui sera présente de plus en plus je le crains auprés des collectivités territoriales et des personnes en difficulté ce qui indirectment impactera également les collectivités terrritoriales … Car in fine, devant les fractures d’une société inégalitaire, et devant la détresse des personnes, subsiste toujours l’ultime rempart de la solidarité de proximité qu’est l’élu local. Mais nous y reviendrons dans de prochaines notes, il y a tant à écrire sur le sujet !

Le projet municipal éléboré (cf document) a été le fruit d’une réflexion collective, avec des objectifs certes ambitieux mais réalisables sur la durée du mandat. Une inconnue toutefois, l’évolution budgétaire des prochaines années, compte tenu de « l’effet de ciseau » constaté en 2008: progression des recettes inférieures à celles des dépenses avec une inflation repartie sur des bases élevées …

Trois thématiques ont été déclinées sur le document : une ville solidaire, une ville respectueuse de son environnement et une ville vivante et animée, voilà pour les grandes orientations … Avec pour conclure le tout, un Contrat proposé aux Trilportais  portant sur 7 engagements à respecter pour une meilleure gestion (ou gouvernance) …

  • Ne promettre que ce que l’on pourra tenir…
  • Maîtriser les impôts locaux et l’endettement de la commune afin de préserver le pouvoir d’achat des Trilportais. Ce qui ne veut pas dire que les taux n’augmenteront pas sur le mandat, mais que toute augmentation si augmentation il y a doit être réfléchie et mesurée et que le recours à l’emprunt doit être controlé afin d’éviter tout dérapage financier qui se révèlerait préjudiciable au final.
  • Écouter pour mieux agir ensemble
  • Gérer dans la transparence
  • Poursuivre l’amélioration des services municipaux
  • Privilégier un développement équilibré de notre commune
  • Tout mettre en oeuvre pour faire avancer au plus vite les «gros dossiers» : la déviation de Trilport, les conditions d’accueil et de transport SNCF…

Mais au bout du bout, l’objectif que nous nous sommes fixé est le suivant : faire que demain, chacun de nos concitoyens, quel que soit son âge, handicap ou niveau social, puisse s’épanouir dans une ville solidaire, respectueuse de son environnement …

Retour sur le futur

484212721.jpgEn cette période d’élections municipales et bien que ce blog ne soit pas un outil de campagne (cf site), il m’a semblé difficile de ne pas aborder ce sujet, du moins partiellement ou indirectement. C’est ce qui m’a amené à mettre à la disposition des lecteurs du blog non Trilportais, des documents significatifs de cette campagne afin d’aborder quelque peu l’envers du décor. Nous commençons la série par le Bilan de mandature (cf la partie documents du blog, fichier pdf).

 

Alors pourquoi distribuer un bilan de mandat à un mois et demi d’une élection ?

Parce que nous avions refusé il y a six mois, bien que la loi l’autorise, de financer par le Budget municipal ce compte rendu de mandat, comme tant d’autres l’avaient pourtant fait. Nous estimons, à tort ou à raison, que ce type de publication est par essence politique, et qu’à ce titre elle n’a pas à être payé avec l’argent des contribuables. C’est pourquoi nous l’avons publié il y a quelques semaines dans le cadre de la campagne des municipales et financé grâce aux dons obtenus et à l’argent des colistiers.

Le document au départ devait faire 24 pages, mais au regard du travail accompli sur la période, nous sommes arrivés à 46 pages, et en limitant les actions sélectionnés. Il y a dans ce document beaucoup de nous même, il représente tout de même six années de nos vies communes consacrées à Trilport.

Derrière chaque point évoqué (il y en a 41 !), combien d’heures passées en concertation, visites sur le terrain ou rencontres avec nos concitoyens…

 

 

 

Evidemment, les spécialistes de la bouteille à moitié vide (ils ne manquent pas en cette période « agitée ») n’y retrouveront pas leurs petits ! Mais sont ils réellement de bonne foi ?

Certains de mes concurrents n’arrêtent pas de donner des leçons sur la gouvernance d’une ville. Je regrette toutefois, qu’ils parlent le plus souvent sans avoir pris la peine au préalable de se renseigner un minimum sur les sujets abordés, ce qui est dommageable pour le débat citoyen.
Car gérer une commune est un peu plus compliqué que prononcer deux, trois généralités ou un slogan creux un soir de réunion. Rappelons qu’une élection ne se limite pas à afficher sa tête sur tous les panneaux d’une ville, il y a l’aprés élection, les cotés obscurs de la force …  les contingences matérielles qu’elles se situent au niveau budgétaires, humains,  ou tout simplement en force de travail pour boucler les dossiers … Derrière chaque « y’à qu’à … Faut qu’on  » se profile toute une chaîne de conséquences et d’engagements multiples …

C’est la volonté de mettre en avant ces éléments qui nous a guidé dans l’élaboration du document.
Nous ne voulions pas d’une liste type « Guiness des records » (nombre maximum d’actions réalisées), d’un inventaire à la Prévert ou de longs développements techniques destinés à démontrer notre savoir faire. Notre volonté était d’aller à l’essentiel afin de rendre compte de la globalité de l’action entreprise, des liens existants entre les différentes thématiques et de la réalité concrète des réalisations ou actions engagées.
Son élaboration a constitué un travail collectif de plusieurs semaines, mais une tâche a pris beaucoup de temps, aussi invraisemblable que cela puisse paraitre : ecrire sans trahir le fond dans une langue compréhensble du plus grand nombre et pas seulement des élus …  Je sais cela à l’air évident mais …

La signature graphique choisie pour animer (donner la vie) au document est l’illustration de nos volontés, mais poursuit également deux autres finalités : faciliter la lecture et encourager le lecteur à effectuer une série d’aller retour sur les différents points abordés … Nous avons voulu élaborer un document de référence que chacun puisse garder et consulter demain …

Car un bilan est tout sauf un objet du passé, il porte en lui déjà les prémisces de l’action présente et les bourgeons de l’action future …

C’est donc un document résolument prospectif …

Trilport, témoin de l’histoire

c9cd3f346ac5e3bc314c00f64cb13670.jpg

La réédition du livre de Michele Bardon  « Trilport, témoin de l’histoire », a donné lieu à une belle cérémonie. Particulier, ce livre l’est par bien des aspects; il n’est pas si banal pour une petite ville comme la notre de posséder une telle mine d’informations sur son passé.
Avec son ouvrage, Michele Bardon (cf note précédente ) poursuit l’oeuvre entamée par son père. Il faut beacuoup d’énergie pour collecter cette somme d’informations éparses, éparpillées dans le grand maelstrom du temps et les labyrinthes des archives. Son travail, son talent et sa plume alerte permettent aux Trilportais d’aujourd’hui, de découvrir le passé de leur ville, de ses grands comme de ses petits évènements.

Je suis heureux d’avoir contribué à ce que les travaux de cette grande dame de la « petite histoire » soient connus du plus grand nombre et ne reste pas lettre morte, ce qui pour un livre, reconnaissons le, est plus que dommageable. Les bonnes volontés rassemblées (notamment avec les sociétés historiques locales de Meaux et Provins) ont permis de constituer le tour de table financier qui explique qu’un ouvrage de prés de 800 pages, avec des photos et une couverture quadri soit vendu seulement 15 euros.

Il est essentiel à l’heure d’Internet, du zapping et de l’instantané, de saisir tout le poids du passé, et de prendre le temps de la réflexion. Un élu qui aime son territoire et dispose de la dose d’humilité minimale, le sait … Les leçons de l’histoire se conjuguent au présent, souvent au futur et quelquefois au conditionnel .
C’est le sens de l’engagement de Christian de Bartillat, à qui je veux rendre hommage et sans qui nous aurions eu beaucoup plus de mal à boucler ce projet.  Cet homme de passion, de valeurs et de fidélité, a choisi il y a 25 ans d’implanter dans un village voisin, Etrépilly, une société d’édition dénommée « Les Presses du Village ».  Le choix de cet érudit, dirigeant de grandes maisons d’édition ( le Seuil, les Presses de la cité) loin des canapés et des petits fours des milieux intellectuels parisiens en a surpris plus d’un. C’était un choix du cœur,  qui s’est révélé au fil du temps précurseur … Le Développement Durable c’est aussi cela !

Avec sa société d’édition, il a contribué plus que quiconque à faire revivre l’histoire de cette région, mais également à permettre à de nombreux historiens animés d’une passion commune à la faire partager. Plus que jamais, je pense qu’il n’y a pas de petite histoire ou de grande histoire, il y a l’histoire … il n’y a pas non plus de petites gens sans importance, mais des hommes et des femmes qui passent , s’épanouissent et marquent parfois leur passage ici bas, d’une empreinte fugitive ou monumentale, qui peut surgir soudain au détour d’un quartier…

C’est également ce qu’écrit avec ses mots, Michelle Bardon :

 « Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

 

Intervention  de Mlle Bardon …

Intervention  de  Michelle Bardon

 

eed1f9f91f79f4bff2ad5dabf460fb5e.jpg

 

 Voilà donc mon livre Trilport, témoin de l’Histoire réédité. C’était une parution attendue.
Ce nouveau volume reprend l’intégralité du précédent, mais augmenté d’un index des noms de lieux, de personnes et de matières ainsi que d’une liste explicative du contenu des différents chapitres.
Trilport, témoin de l ‘Histoire est un gros volume, qui essaie de faire une synthèse de tous les aspects de la vie d’un village. Les chapitres sont classés plutôt chronologiquement, mais ils sont indépendants les uns des autres, ce qui permet de commencer par n’importe quel sujet et de passer à un autre situé beaucoup plus loin. Mais je reconnais qu’il n’était pas facile de retrouver un lieu ou une personne et que les noms donnés en tète des chapitres n’étaient pas évidents pour savoir à quel sujet ils se rapportaient. C’est pourquoi cette réédition est la bienvenue puisque le livre, paru en 1980, était épuisé depuis plusieurs années.
Vous connaissez ma passion pour l’histoire depuis ma plus tendre enfance. D’autre part, j’ai toujours aimé Trilport, où Maman avait été élevée, où je venais en vacances chez mes grands- parents et où mes parents ont fait construire une maison, où j’habite depuis 1959 dans cette rue du Grand Trou qui, à l’époque n’était qu’un chemin sans habitation.
Mes études terminées, je souhaitais connaître un peu mieux l’histoire de ce village où nous vivions. Il existait bien quelques articles que le curé de Trilport de 1944 à 1958, l’abbé Mercier, avait écrit dans son bulletin paroissial, mais qui ne contenaient aucune référence.
Il est important pour un historien de citer ses sources. Non seulement cela permet aux lecteurs de vérifier la véracité de ce qu’il écrit, mais surtout, cela permet à d’autres chercheurs de trouver éventuellement des pistes pour leurs propres recherches. 
Il y avait peu de choses sur Trilport, alors je me suis dit qu’il fallait que je cherche de la documentation. C’est une de mes habitudes: quand il n’y a rien ou presque sur un sujet, j’arrive à écrire un article ou un livre! Dans ce cas précis, ce fut un volume de 750 pages, avec vingt-quatre illustrations, pour la plupart inédites.
Bien sûr, cela a demandé dix années de recherches de témoignages oraux, de documents en bibliothèques (au pluriel), dans les archives municipales, diocésaines, départementales, nationales. Mais, comme on dit: « Quand on aime, on ne compte pas. »
L’histoire locale est aussi replacée dans l’histoire générale de notre pays. Cela valait la peine de communiquer aux autres le fruit de mon travail. De nouveaux habitants se sont installés à Trilport. Eux aussi peuvent être intéressés par le passé de notre localité.
Vous ne serez pas étonnés que j’ai dédié mon livre à la mémoire du vicomte Gustave de Ponton d’Amécourt, bienfaiteur et maire de Trilport de 1855 à 1876. Il apparaît dans de nombreux chapitres.
Lui aussi aimait l’Histoire, la grande et la petite. N’a-t-il pas écrit cette phrase magnifique pour un chercheur : « Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à l’histoire de la famille humaine,  les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine ».

En trente ans, la vie a changé: il y a davantage d’habitants, de circulation, de bruits. Mais cela ne m’empêche pas de continuer à aimer ce que j’écrivais alors …
« Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus, avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral, la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,. les murmures bruissant du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés, la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins, peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?

Ce paysage qui sourit maintenant reste marqué par tant de souvenances (n’oublions pas que ce fut aussi une terre d’invasions), que nous aimerions que, tel un ami très cher, il nous en fasse aujourd’hui les confidences.
Bien que consacré à un passé révolu, ce livre veut être un hymne à la Vie. Puisse ce bouquet de souvenirs – « âmes de nos habitations terrestres »- apporter au lecteur un peu de cette joie que j’ai eue à les évoquer. »
A l’heure où les gens cherchent leurs racines, où les études généalogiques se multiplient et où l’on aime savoir comment vivaient nos ancêtres, puisse la réédition de cet ouvrage donner l’envie aux Trilportais de connaître l’histoire de la localité où ils demeurent.

 

Michèle Bardon
 

 

e1dbd5542209f6891829b19b97398595.jpgTrilport Témoin de l’histoire

Livre de Michelle Bardon

 

 

 

Presses du Village

15 euros, à l’ordre de l’association Sédamédias 

La Halotte, la fin … au prochain épisode !

cb3c2a8447b5f2cc2a41af19180f3017.jpgLe 9 novembre dernier la Cour d’appel de Paris a rendu son verdict sur le dossier de la Halotte (cf notes précédentes). Un arrêt qui modifie singulièrement la donne sur cette affaire.

 Aucune charge n’a été retenu contre le plombier, la cour d’appel revenant ainsi sur le jugement rendu en première instance. A contrario, l’entrepreneur est jugé seul et unique responsable de l’explosion,au niveau de la juridiction civile (à lui le remboursement intégral des dommages et intérêts) et pénal car il écope d’une peine d’emprisonnement de deux ans avec sursis.

 Bien évidemment, ne commentant pas la chose jugée, je m’abstiendrais de tout commentaire sur ce dossier. Fin de partie pour autant ?

Non, le feuilleton judiciaire se poursuit … Nous venons de recevoir un courrier de l’avocat de l’entrepreneur qui nous informe que ce dernier a inscrit au Greffe de la Cour d’Appel de Paris, un pourvoi en cassation …

Autrement dit, ce n’est pas encore demain que la Mairie sera remboursée des 2 397,67 euros qu’elle a demandé pour remboursement du préjudice subit (pretium doloris)  !

Rappelons au passage que cette explosion s’est déroulée il y a déjà plus de 5 ans …

 Aucun commentaire avons nous dit ?

2 397,67 euros

7ec06ddc812a2fe7314a36ab3887e5d3.jpg

 Vendredi 29 septembre 2007, Palais de justice de Paris,  11eme chambre de la Cour d’appel, 13h40 l’audience sur l’explosion de l’usine des Radiateurs de Meaux débute. Une séance marathon qui va durer prés de quatre heures.
Cette audience arrive cinq ans, presque jour pour jour, après l’explosion et un an après le premier jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Meaux (cf note), ce délai qui semble interminable est pourtant le rythme habituel de la justice française  !

Ce malaise de la justice, institution majeure s’il en est a déjà été signalée ici (cf note) mais il est  encore plus visible en ce lieu, pourtant symbolique. Le manque d’entretien du bâtiment, le nombre de dossiers volumineux entassés à la va vite dans les couloirs voisins, la mine fatigué des magistrats, manifestement débordés, témoignent en effet d’un malaise évident qui apparait en ces lieux encore plus fort …

Je m’efforce de défendre les  2 397,67 euros de dédommagement demandés par la commune; si certains s’étonnent d’un tel montant (cf note), vu l’ampleur de la catastrophe et ses conséquences pour ma ville, rappelons simplement que le plafond de remboursement des assurances souscrites par les accusés est de trés loin inférieur au montant des dédommagements demandés par les victimes. Informés trés tôt de cette situation, nous étions placés devant un dilemne :
– soit évaluer les dommages réels subis par la commune que ce soit en terme d’image (Trilport  ayant fait la une des médias nationaux après l’explosion ), en dépenses de personnel (temps passé en intervention auprés des sinistrés, accueil, nettoyage du site, élaboration des multiples dossiers …), l’incidence financière du retard de commercialisation de la zone d’activités … Autant de paramètres dont la simple estimation aurait demandé des expertises poussées et onéreuses
– Soit demander un dédommagement quasi symbolique, ne nécessitant pas de recourir à des experts. Nous avons opté pour cette dernière solution, avec un montant correspondant au simple remboursement d’heures supplémentaires et à l’utilisation d’un bureau durant une semaine par la cellule de crise estimé à 2 397,92 euros.  

Dédommagement que j’ai défendu en appel, dans une audience qui s’est révélée au final fort instructive.

 

0e3d0f4a8cecb0d0fed1f8fadb255046.jpg

A la lecture des parties civiles présentes, malaise, une des sociétés du chef d’entreprise condamné en première instance s’est également constituée partie civile, pas à dire il y en a qui manque pas d’air !

L’ambiance de cette cour d’appel est différente de celle du Tribubal de Meaux, nous sommes entre spécialistes, un monde rempli de robes noires et blanches, de « cotes » (classement des pièces de l’instruction) plus ou moins bien taillées et de réthorique !
Le Conseiller lit sa synthese du dossier d’une voix atone, au delà des mots on a du mal à imaginer  la réalité brutale des faits, l’ampleur de la catastrophe, l’onde de choc qui a secoué la région, les flammes, la panique, les explosions de voiture, les toitures arrachés, et le paysage dévasté de la zone le lendemain matin. Au fil du rappel des évènements des blessures réapparaissent …
Lorsque le rapporteur arrive aux conclusions des trois expertises consécutives, des zones d’incertitude subsistent …
S’il est incontestable que l’explosion est due au propane et que deux heures ont suffi pour atteindre le seuil d’explosivité, aucun expert ne peut indiquer avec certitude la cause de l’étincelle qui a déclenché l’explosion. les experts priviégient toutefois une cause accidentelle …

Pourtant, chacun semble avoir son explication …

Pour le Chef d’entreprise, il a agit comme il le fallait. La « première » fuite de gaz constatée (un mois avant l’explosion), il a fait appel à un professionnel pour intervenir, le plombier de référence de l’entreprise, celui qui a en théorie les compétences … Ensuite ‘l’affaire était entre les mains du professionnel dont il n’a eu aucune nouvelle jusqu’au jour de l’explosion, un mois aprés …

Pour le plombier, la réalité est tout autre …
Constatant l’état de corrosion des canalisations, il a dans un premier temps hésité, avant d’effectuer une intervention de fortune. Une fois sa tâche terminée (mais l’était elle réellement ?), il a conseillé au responsable présent de changer l’installation en spécifiant que tous les soirs il fallait bien veiller à fermer la vanne de gaz …

Les parties civiles rappellent les conditions de travail de l’usine, dénoncées par les ouvriers et l’Inspection du travail : absence de mesures de prévention et de règle de sécurité, délégations de responsabilités plus que floues, fuites fréquentes, stratégies pour échapper au seuil du nombre de salariés imposant des structures comme le Comité d’Hygiène et de Santé …
Elles reprochent au plombier la nature de son intervention, non adaptée à l’urgence de la situation (choix du type  de soudure notamment mais pas seulement, il aurait du selon eux remplacer la canalisation) et sa non réactivité par la suite, au regard du coté précaire de la réparation. Un avocat a pris l’exemple d’un garagiste qui ferait une réparation de fortune sur un véhicule et laisserait partir son client … Une situation selon lui inamiginable …

La parole est ensuite donnée aux avocats de la défense qui déplorent le recours à une procédure pénale (notamment les peines d’emprisonnement avec sursis) dans cette affaire, rejettent les décisions de première instance du Tribunal de Meaux et les chefs d’accusation retenus en réfutant tout lien de causalité générateur de la catastrophe …

Pour l’avocat du chef d’entreprise, un tel procés est une dérive de la société à qui il faut absolument des responsables et qui a désormais tendance à tout pénaliser, même lorsque les éléments sont insuffisants pour caractériser la faute !

Les avocats du plombier eux vont beaucoup plus loin …

Soit l’explosion est accidentelle et rien n’indique que c’est la soudure qui a lâché … Si leur client avait refusé d’intervenir que n’aurait on dit ?
Soit l’explosion est criminelle, ce qu’aucune expertise n’écarte formellement… Ils rappellent la situation financière pour le moins délicate de ce chef d’entreprise très particulier, notyamment et surtout au moment de la catastrophe, la noria de sociétés en redressement judiciaire dont il était le gérant, les poursuites pour détournement d’actifs le concernant,  et le fait que l’explosion a détruit certains documents comptables peut être fort à propos eu égard aux controles qu’ils devaient subir tout juste quelques jours aprés l’explosion …

Pour ma part, j’ai rappelé l’ampleur de la catastrophe, sa violence, les deux morts causés par l’explosion, les usines dévastés, les cinq ans qu’il a fallut pour que la zone de la Halotte renaisse de ses cendres, ce que ce drame a pu couter à certains entrepreneurs voyant l’oeuvre de leur vie partir en fumée, un bilan qui aurait pu être bien pire !
J’ai indiqué la portée symbolique de notre demande de dédommagement devant un préjudice inestimable, notre volonté dans ce dossier de ne pas gagner de l’argent, ou de demander des têtes, mais bien de cerner les responsabilités de chacun afin qu’il les assume.
J’estime scandaleux qu’un professionnel fasse fi des règles de sécurité les plus élémentaires, oubliant que son outil de travail peut devenir une bombe potentielle mettant en jeu non seulement sa vie mais également celle de son personnel et des riverains.
Il est dans l’ordre naturel des choses que la société demande des comptes devant les conséquences dramatiques d’une explosion qui n’aurait jamais du avoir lieu et logique que le ou les responsable(s),en assume pleinement les conséquences au civil comme au pénal si la faute est caractérisée.

 

 Le jugement a été mis en référé pour le 9 novembre 2007 …

 

 

Notes précédentes sur le sujet :

En attendant l’appel

Une fuite de trop

L’explosion de la Halotte (1)

Lendemain d’explosion

La Fête nationale 2007

0d36ce7405ac3f2c74005881b884ab69.jpg

Ce n’est pas sans déplaisir que j’ai vu arriver, comme beaucoup d’entre nous, les célébrations du 14 juillet, sous un soleil estival nous signalant la proximité de vacances proches, attendues et tout compte fait méritées aprés un mois de juin interminable !

Fidèles au rendez vous, les représentants des anciens combattants, les musiciens de l’Harmonie Municipale et de l’Ecole Intercommunale de Musique, les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours ont donné du relief à cette commémoration … L’occasion a été belle pour se féliciter des prochains travaux, sur le site de la Halotte (tout un symbole …), de la future caserne de Trilport, démontrant l’importance de l’action des pompiers locaux pour ce secteur du département …

Il m’est apparu important, surtout cette année de fêter la République et ses valeurs, matrice essentielle et incontournable d’une citoyenneté qui nous oblige …

 

Le fait de perpétuer, une tradition remontant à la révolution de 1789, célébrée par tant d’autres Maires de France, chaque 14 juillet depuis 1789, n’est en effet pas anodin … Il m’apparait important d’associer à cette cérémonie, tous ceux qui au-delà des siècles, des frontières ou des océans ont personnifié la France que l’on aime et qui aime … Terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité s’il en est mais aussi de révolte, de courage et d’espoir …
La France des « vingt et trois » de l’affiche rouge célébrée par Aragon, celle de Guy Moquet, de Lucie Aubrac qui nous a quitté cette année, et de tant d’autres ayant choisi ce pays par ce qu’il est et représente … 

Nous sommes les descendants des générations de belges, polonais, italiens, espagnols, portugais, arméniens, africains, algériens qui s’y sont progressivement installés, à la suite des mouvements de population des siècles précédents, nourris à la même matrice républicaine, qui nous a permis de devenir des citoyens à part entière, grâce aux valeurs républicaines célébrées ce jour, constituant autant de graines d’espoir semées au gré du vent et de l’histoire …

Je fait partie de ceux qui ne mélange pas ,  origine et identité nationale … A quelques années lumières de ce Ministère amer de l’immigration et de l’identité nationale …

Lors de mon intervention, j’ai tenu à rappeler la mémoire d’un lointain prédecesseur; 2007 coincide avec le centenaire du décollage du premier hélicoptère et rappelons que si  Paul Cornu a pu le 13 novembre 1907, s’envoler à bord d’un « hélicoptère » de sa fabrication (plus de 230 kilos l’engin) et atteindre l’altitude record de 1,5 mètres, c’est bien à l’invention d’un Trilportais qu’il le doit.
Je veux bien évidemment parler du Vicomte Gustave Ponton d’Amécourt, Maire de Trilport, homme de science, inventeur, historien, fondateur notamment de la société numinasrique de France, ami et familier de Nadar et de Jules Verne. Si je suis loin de partager les convictions politiques, philosophiques  ou religieuses de ce grand esprit du XIX eme siècle, qui présentait la particularité d’être un royaliste, le devoir de mémoire nous impose aujourd’hui de saluer son importance pour notre commune comme pour l’engin « volant » plus lourd que l’air auquel il a donné le nom d’hélicoptère …

Il est temps que Trilport honore son grand personnage, l’occasion nous en est donné car 2008 coincide avec le 120 eme anniversaire de sa mort