Electrification de Trilport / La Ferté Milon, #gameisover …

Le message de Jean François Parigi, Président du Conseil Départemental de Seine et Marne confirmant l’adoption dans le cadre du protocole d’accord entre l’Etat et la Région Ile de France de l’électrification de la ligne Trilport / La Ferté Milon est une belle annonce et une magnifique victoire pour nos territoires.
C’est la démonstration par l’exemple que les seuls combats perdus, sont ceux que l’on ne mène pas et que rien ne vaut le travail collectif et la coalition des énergies.
A titre plus personnel, c’est la concrétisation de plus de 20 ans d’engagements sur ce dossier mené notamment avec les différents Collectifs d’usagers et le soutien de plus en plus d’élus au fil des années.
Je tiens à saluer le travail de Jean François Parigi, celui de Valérie Pécresse et remercier le ministre des transports Clément Beaune pour son écoute bienveillante.

Notre rôle en tant qu’acteur de territoire oubliés, loin des démagogies de tout ordre, est d’agir, travailler, y compris dans l’ombre, afin d’apporter des solutions et faire avancer nos dossiers pas à pas. C’est ainsi que nous ouvrirons de nouvelles perspectives, élargirons le champ des possibles de nos concitoyens. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble car rien ne vaut le travail d’équipe.

C’est ainsi que nous améliorerons le présent, tout en préparant l’avenir. C’est la seule méthode pour réconcilier nos concitoyens avec la Politique …  Là est l’essentiel, là est bien l’urgence.

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Ligne P, travaux : la question de l’acceptabilité sociale est posée

De janvier à juin 2024, le quotidien des usagers de la ligne P en soirée : bus de substitution

Quoi de neuf sur la ligne P ? Rien de très enthousiasmant, les conditions de transport quotidiennes des usagers sont toujours aussi dégradées et tristes que la météo pluvieuse de novembre et décembre : retards, annulations, travaux, bus de substitution …

Pour ce qui concerne l’électrification, le travail de fond se poursuit, inlassablement, à bas bruit. Il nous faut encore et toujours argumenter pour faire évoluer les positions des uns et des autres dans le bon sens. Travail partagé désormais avec le département et la Région, tant la réussite de la mobilisation de Trilport du 14 octobre dernier a souligné la dimension emblématique et symbolique de l’électrification Trilport / La Ferté Milon.
Le rôle d’un élu, c’est aussi et surtout cela, contrairement à ce que beaucoup pensent. Rien ne tombe tout seul du ciel, aucun ruissellement. ici. Il faut simplement ne jamais rien lâcher, multiplier prises de contacts et rencontres, repérer les obstacles à lever un à un, rechercher les partenariats, alliances ou subventions éventuels, argumenter et convaincre, toujours et encore convaincre, en privilégiant une logique, « gagnant / gagnant », voilà le job …
Des dernières semaines riches en échanges de tout ordre et au plus haut niveau (jusqu’à la Première Ministre) … J’ai le sentiment qu’enfin les lignes bougent. Le projet d’électrification de la ligne Trilport / La Ferté Milon a avancé comme jamais en 2023, y compris si les planètes ne sont pas encore tout à fait alignées …

C’est ce que je crois lire en creux dans la réponse de Clément Beaune suite aux échanges que nous avons eu ces derniers mois (voir plus loin). J’avais rencontré le ministre des Transports lors de sa venue à Meaux en février dernier, puis quelques semaines après, dans le cadre d’une audience accordée à une délégation de l’Association des Petites Villes de France à laquelle je participais en qualité de Vice-Président. J’y avais évoqué les relations « difficiles » entre collectivités et SNCF Réseau et l’absence totale de concertation sur l’échéancier, la priorisation et l’intensité des travaux décidés par le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire français.
L’ampleur des contraintes liées à ces multiples travaux provoque l’exaspération croissante et légitime d’usagers confrontés à une dégradation continue de leurs conditions de transport, notamment en Ile de France. Contexte qui altère durement et en profondeur la vie sociale, professionnelle et familiale de chaque famille, surtout de celles vivant dans la grande couronne.

En matière de travaux en Ile-de-France (70 % de la circulation nationale de la SNCF) 2023 constitue une véritable « annus horribilis » : jamais autant de travaux en si peu de temps n’avaient été lancé.
Si le déraillement mortel de Brétigny-sur-Orge, il y a un peu plus de dix ans, a provoqué un électro choc salutaire, il a fallu cependant patienter plusieurs années avant la montée en puissance d’une rénovation du réseau que nous attendions depuis longtemps et dont personne ne conteste l’urgence après plus de 30 ans de sous-investissement sur les trains du quotidien au profit des lignes à grande vitesse.
A ces travaux de rénovation indispensables à la sécurité des voyageurs et l’efficience de nos mobilités, s’ajoutent toute une succession de chantiers impactant directement l’ensemble du réseau francilien : Grand Paris Express (4 nouvelles lignes, 68 gares, 200 km de voies, CDG express (8 km de voies nouvelles), prolongement du RER E à l’ouest (55 km de voies nouvelles et rénovées), infrastructures liées aux JO et JOP d’été de Paris 2024 …

Pour les usagers de la grande couronne, aujourd’hui c’est triple peine :
– Dégradation continue et croissante de conditions de transport pourtant déjà pas fameuses initialement, loin s’en faut ;
– Les améliorations porteront principalement sur la petite couronne. Aucune perspective d’amélioration ne concernant la desserte de la Grande couronne, pourtant la plus sinistrée. Deux exemples, la priorité donnée au CDG Express (35 000 passagers / jour) vis-à-vis du million d’usagers du RER B ou l’absence de réponse officielle du gouvernement sur l’électrification Trilport / la Ferté Milon …
– L’impact sur la vie sociale devient de plus en plus prégnant et intolérable avec la disparition des trains en soirée remplacée par des bus de substitution. La situation dégradée est désormais la norme ;

La question de l’acceptabilité sociale se pose et se doit d’être considérée désormais comme un enjeu majeur, sinon un préalable. Elle est de plus en plus présente face à l’absence de perspective d’amélioration proche, à la dégradation continue des conditions de transports du quotidien, et à l’impact sur la vie sociale notamment des jeunes générations ne pouvant plus se rendre sur Paris en soirée …
Je l’ai rappelé aux représentants de SNCF Réseau, d’Ile de France Mobilités et du Transilien lors de notre dernière réunion, soutenu par les associations d’usagers et les autres élus participants à cette réunion.

Ces contraintes influent directement sur le moral des habitants de nos territoires qui se sentent oubliés et relégués. N’oublions jamais les conséquences de tel ressentis dans les urnes.
Un sondage d’Odoxa publié le 12 novembre souligne cette dégradation. En Ile de France près d’un habitant sur deux (44 %) considère que l’accueil des Jeux Olympiques est une mauvaise chose (ils n’étaient que 22 % à exprimer cette opinion en septembre 2021), l’essentiel de l’inquiétude (81%) provenant principalement de la problématique «mobilités » ; or la feuille de route des travaux planifiés par SNCF Réseau jusqu’à l’été risque fort d’amplifier ce désamour croissant.
Il devient urgent d’aborder, frontalement si nécessaire, avec SNCF Réseau la séquence qui suivra les Jeux Olympiques et Paralympiques, qui se doivent être une belle fête populaire, afin d’alléger le poids et la pression des contraintes quotidiennes subies par les usagers.

Les arbitrages effectués ne peuvent plus se limiter aux seuls critères et priorités techniques mais tenir compte des conséquences sociales plus que déstabilisatrices qui y sont liées.
Les élus des territoires exigent d’être entendus sur ce point : la question de l’acceptabilité sociale doit être au cœur d’une véritable concertation entre SNCF Réseau, opérateurs et territoires.

Eléments de réponse du ministre des Transports, Clément Beaune aux demandes exprimées par le Maire de Trilport

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Ligne P : « Soyons réalistes demandons l’impossible »

La manifestation organisée gare de Trilport en partenariat avec le département de Seine et Marne a été une vraie réussite, très bien relayée par les médias (presse quotidienne régionale, radios locales, BFM et FR3 Ile de France).
Objectif de la mobilisation : obtenir de l’État et de SNCF Réseau, les financements nécessaires à la réalisation de l’électrification de la liaison Trilport / La Ferté Milon, dernière ligne d’Ile de France à ne pas l’être encore.
Un combat pour l’électrification je mène depuis 2004 aux cotés des différents comités d’usagers qui se sont succédés. Il en a fallut du temps et de l’énergie pour sensibiliser, argumenter, échanger, convaincre, fédérer afin de faire avancer pas à pas ce dossier, trop souvent contre vents et marées et malheureusement toujours contre SNCF Réseau. Mobilisation dont ce blog s’est souvent fait l’écho, Aussi j’ai été très sensible à l’attention de Jean François Parigi, Président du Conseil départemental lorsqu’il m’a proposé de lancer la campagne de mobilisation du département de Seine et Marne à Trilport.

Cette manifestation est la meilleure illustration, bien au delà du symbole, que l’électrification est désormais un enjeu collectif et partagé. Le nombre et la qualité des élus présents à Trilport l’atteste ; outre Jean François Parigi, nous avons accueilli Valérie Pécresse, les présidents des agglomérations du Pays de Meaux et de l’Ourcq (Jean François Copé et Pierre Elboode), le Vice Président du département en charge des mobilités Brice Rabaste, de nombreux maires ou conseillers départementaux et régionaux, Céline Le Frère Maire de La Ferté Milon et Aurore Sancier représentante emblématique des usagers de cette ligne.
L’électrification de la ligne Trilport / la Ferté Milon est désormais une priorité pour l’Ile de France, ce qu’a rappelé Valérie Pécresse. La région s’engageant concrètement dans le financement des études et de sa réalisation, en faisant une priorité du Contrat de Plan avec l’État et de son Schéma Directeur.
C’est un véritable combat pour l’équité territoriale et le respect des habitants de nos territoires de la Grande Couronne que nous menons. Nous ne sommes pas des « sous citoyens » et avons droit également à des conditions de mobilité dignes, robustes, sobres et efficientes. Dans notre république, il ne peut y avoir de « petites lignes » destinées aux « petites gens » mais des mobilités qui se doivent d’être inclusives et durables dans tous les territoires et pour tous les habitants.
Précisons que l’électrification ne concerne pas que les 5 000 usagers de La Ferté Milon, mais bien tous les voyageurs de la ligne P jusqu’à Chelles. Elle seule permettra de déployer de nouvelles liaisons directes vers Paris pour le Pays de Meaux (110 000 habitants) lors des heures de pointe du matin et du soir, soulageant les usagers d’Esbly, Lagny, Vaires, d’autant que la situation risque fort d’empirer avec l’arrivée du Grand Paris Express.

L’état se doit de faire preuve d’un minimum de cohérence et de responsabilité. Exiger de nos territoires, du fait notamment de la loi SRU, de se développer, construire de nombreux logements, accueillir de nouvelles familles, impose de poser le préalable des infrastructures nécessaires, dont prioritairement celles liées aux mobilités. Faut il rappeler les investissements publics massifs, se chiffrant en milliards d’euros, consacrés aux travaux du réseau du Grand Paris Express, à la liaison CDG Roissy, au prolongement de lignes de métro, bientôt aux RER métropolitains ? Autant de travaux qui impactent et dégradent nos conditions de transports depuis de trop nombreuses années, sans aucune perspective pour l’instant d’un simple retour à la normale.
Il ne peut y avoir d’Ile de France à deux vitesses, celle du Grand Paris et celle des territoires dits périphériques ou « servants », condamnés à galérer au quotidien, à accueillir les déchets du Grand Paris et les infrastructures que ce grand territoire se refuse d’accueillir !
La ligne Trilport / La Ferté Milon est la dernière à rouler au diésel ; les engagements de l’Etat en matière de neutralité carbone et de réduction des émissions de GES ( 21 % d’ici 2030, par rapport à 2015) sont pourtant clairs et doivent se traduire concrètement sur le terrain, comme le rappelle l’excellente analyse ( Infrastructures de transport : le chantier commence) de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) . Le gouvernement veut consacrer 100 milliards d’euros pour une « nouvelle donne ferroviaire » suite au rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) dédiés notamment à la régénération du réseau existant et à sa modernisation, composante significative de la facture de l’électrification selon SNCF Réseau, qui demande aux collectivités de financer ce que dans le cadre normal de ses missions il n’a pas réalisé afin de privilégier sans nul doute les travaux du CDG express.

Autre élément, certainement plus symbolique, mais ne parlons nous pas de deniers publics ? Pour accéder à la Cité Internationale de la Langue Française de Villers Cotteret, comme l’a rappelé excellemment Céline Lefrère, Maire de La Ferté Milon, la ligne P est encore le meilleur moyen de s’y rendre à partir de Paris et ce sans utiliser sa voiture particulière.

Il faut souligner, c’est ll’ADN même de cette mobilisation, que la situation devient intenable au quotidien pour les usagers : trains bondés, manque de ponctualité et fiabilité, inconfort, multiplication des pannes, développement des bus de substitution … Combien de générations d’usagers ont été ainsi sacrifiées ? Le pire est que les conditions de transport des habitants de la Ferté Milon se sont dégradées ces dernières années. Comment partir chaque matin sereinement au travail, au lycée, à la fac, si l’on a pas la certitude de revenir chez soi à l’heure, sans problème ?

Cette mobilisation ne fait que commencer. Nous ne lâcherons rien, tant l’électrification constitue une urgence vitale pour nos communes. Nous avons appris de nos relations avec l’État que les seuls combats perdus pour les territoires, dits « périphériques » aux yeux de certains mais lieu d’épanouissement et d’innovation pour celles et ceux qui y vivent, sont ceux qui ne sont pas menés avec détermination par leurs élus de terrain.

Le titre de ce billet reprend la conclusion de l’intervention de Jean François Parigi citant un fameux slogan de 68, ce qui dans la bouche d’un gaulliste aussi convaincu que lui indique que l’heure est bien à la mobilisation générale.

Revue de Presse

Reportage BFM

Le Parisien

Actu.fr « La Marne »

1/2 Éducation : de l’école de la défiance, à l’école « faisons là ensemble … »

Dernière réunion de l’instance de concertation MEN / associations d’élus

Suite au dernier remaniement ministériel je tenais à évoquer le départ de Pap N’Daye du Ministère de l’Éducation Nationale. Il ne m’appartient certainement pas de juger du bien fondé du remplacement ou non d’un ministre par tel ou tel, mais il me semblait cependant honnête de souligner le plaisir que j’ai eu à représenter l’Association des Petites Villes de France, dans l’instance de concertation qu’il avait mise en place avec les différentes associations d’élus depuis de nombreux mois.
Je n’aborderais évidemment dans ce billet que la nature des relations entre la « maison Éducation Nationale », les collectivités et leurs associations d’élus, non l’action engagée au sein du ministère que ce soit auprès des enseignants, des programmes ou encore de la gestion des examens, hors de notre périmètre de compétence.

L’instance de concertation mise en place par Pap n’Daye s’est réunie plus de cinq fois en quelques mois, alors que nous n’avions jamais rencontré son prédécesseur en cinq ans. Lors de chaque réunion de travail, nous disposions d’un Ministre à l’écoute, ouvert au dialogue, n’oubliant pas que l’éducation est une responsabilité partagée, notamment avec les collectivités.
Les échanges, toujours directs, portaient sur les problèmes concrets rencontrés dans nos territoires et des questions de fond peu abordées jusque là, notamment pour ce qui concerne les spécificités liées à l’école primaire : carte scolaire, problématiques des différents temps de vie des élèves dans une même journée scolaire, école inclusive et accompagnement du handicap, complémentarité nécessaire entre action de l’éducation nationale et des collectivités, numérique éducatif …
Nous avions la parole libre, parfois même libérée, pour aborder à la fois le quotidien et le fond des problématiques relatives à l’éducation et avancer comme sur la carte scolaire (avec sur ce dossier de véritables résultats notamment pour les collectivités rurales) ; à des années lumière des polémiques médiatiques et attaques politiciennes ou procès en « déconstruction du pays et de ses valeurs» instruits tant par l’extrême droite que d’autres politiques s’en rapprochant ( wokisme, décolonialisme, laïcité …) qui ont accompagné l’action de Pap N’Daye depuis l’origine.

Faut il rappeler l’état dans lequel son prédécesseur avait laissé l’éducation nationale et l’absence totale de dialogue et de respect minimum qui avaient prévalu toutes ces années avec les collectivités ?
Une situation critique qui a atteint son paroxysme lors de la crise sanitaire, véritable point de non retour. Le concept « d’école de la confiance’’ lancé alors par Jean-Michel Blanquer marquant de fait une vraie rupture avec les collectivités locales, reléguées au rôle de simples prestataires et devant s’adapter, trop souvent du jour au lendemain, aux décisions en mode descendant prises de manière unilatérale par le Ministre dont les relations avec le monde enseignant étaient également plus qu’altérées.
L’école de la confiance aux yeux de trop d’acteurs de la communauté éducative devenant de fait celle de la défiance.


Il fallait absolument apaiser, écouter, échanger, retisser pour pouvoir construire … Pap N’Daye incontestablement l’a fait et rétablit, pour ce qui concerne les collectivités, une confiance considérablement abimée par les cinq années de pratique solitaire et autoritaire du pouvoir de Jean Michel Blanquer.
Les associations d’élus au regard de l’importance de l’enjeu éducatif qui constitue une priorité absolue à laquelle les collectivités consacrent beaucoup de moyens humains, logistiques ou financiers, ont répondu positivement à l’invitation du Ministre de participer à une instance de concertation d’un format inédit allant des communes aux régions.
Configuration permettant d’aborder de manière globale et transversale, pour les collectivités (de l’école au lycée), l’éducation, au sens le plus large, et les problématiques rencontrées concrètement au quotidien sur le terrain
Au fil de nos réunions, des désaccords sont évidemment apparus, ont été exprimés, des propositions émises … J’aborderais dans un prochain billet les problématiques soulevées par les Petites Villes qui n’ont toujours pas eu à nos yeux de réponses satisfaisantes, faute de temps certainement, tant il est difficile de traiter du fond en quelques mois pour rattraper 5 ans d’absence totale de concertation. Faut il rappeler la force d’inertie du système éducatif au niveau de son administration centrale évoqué il y a quelques années par un ministre l’ayant comparé à un pachyderme disparu depuis ?
Pour le reste Pap N’Daye a t’il disposé réellement des marges de manœuvre nécessaires pour lancer de nouveaux chantiers ? A écouter le Président aborder directement et frontalement les questions éducatives, ici ou là, au fil de ses déplacements, il est permis d’en douter, sans même vouloir aborder le bien fondé ou nom d’un débat sur le port de l’uniforme ?

L’enjeu éducatif, essentiel, se doit de mobiliser de manière constructive toutes les énergies positives. Pour les collectivités, la question est de savoir comment contribuer utilement à relever un défi aussi majeur pour le devenir de notre société et sa cohésion que celui de l’Éducation, au sens le plus global ? Une problématique allant bien au delà des seules structures scolaires, surtout aujourd’hui.
Les évènements des dernières semaines soulignent l’urgence d’agir, certes sur les conséquences, mais surtout sur les causes. Chacun doit pouvoir trouver sa juste place comme citoyen (droits et devoirs). L’école de la république ne doit laisser personne au bord du chemin et renouer avec sa mission émancipatrice dans tous les territoires qu’ils soient métropolitains, urbains, péri urbains ou ruraux.

Bienvenue au nouveau ministre, nous espérons que Gabriel Attal poursuivra la concertation initiée avec les collectivités par son prédécesseur, qui en ce domaine a vériatblement ouvert la voie. Nous avons tant et tant à faire ensemble sur le fond et dans tous les territoires, il y a urgence.

Les associations d’élus sont prêtes à s’engager afin de relever ce défi commun tant l’éducation est une responsabilité partagée.

« L’école faisons là ensemble »

2/2 Assises des Petites Villes : Deux enjeux absolument vitaux

Une partie de l’équipe de l’APVF à Millau autour de son Président Christophe Bouillon & de la Ministre

Les défis auxquels nos communes sont confrontés ont été au cœur des débats de Millau, défis que les maires se doivent d’aborder à 360 degrés tant leurs enjeux sont de plus en plus liées. Si l’élu n’est que le premier maillon de différentes chaînes de partenaires, il se doit d’appréhender au mieux les différentes dimensions d’une problématique donnée, afin tout en intervenant sur les conséquences, d’agir dans le même temps sur ses causes.

Deux enjeux ont occupé la majeure partie de nos échanges y compris si d’autres priorités mobilisent également les élus au quotidien telles la question lancinante du logement véritable bombe à fragmentation pour la société avec un risque sérieux d’effet domino ou
les mobilités, priorité partagée par tous les territoires. Être ou non en capacité de se déplacer conditionne l’accès aux études, au travail, à la santé, est surtout permet de ne plus être assigné à résidence. L’intervention volontariste de la Présidente de l’Occitanie, Carole Delga a été très appréciée des élus …

L’enjeu essentiel que nous devons affronter aujourd’hui et sans doute encore plus demain, tant il est systémique et universel est celui de la transition climatique et écologique. Nous sommes dans le dur, beaucoup d’ailleurs disent dans le mur.
2022 marque incontestablement une étape clé dans la prise de conscience collective du phénomène, notamment et surtout en Europe : incidents météos extrêmes, méga incendies, canicules, stress hydrique … Si Christophe Béchu, Ministre de la transition écologique qualifie son ministère comme celui de l’impossible (et qui peut objectivement lui donner tort ?) nous n’avons cependant plus le choix, nous sommes collectivement condamnés à réaliser l’impossible, d’autant que le contexte empire chaque année.
C’est apparu dans beaucoup de nos échanges à Millau notamment l’accès à l’eau qui devient critique dans un nombre croissant de nos territoires. Une situation qui rabat toutes les cartes : économiques, agricoles, environnementales ou sociales ; la question de la soutenabilité est posée tant la gouvernance de cette ressource vitale constitue désormais pour nombre de mes collègues une priorité quasi obsessionnelle.

Autre problématique majeure, tout aussi angoissante : la santé … la faillite est totale et globale : désertification médicale, urgences, dégradation de l’offre, crise hospitalière … le modèle hexagonal est non seulement à bout de souffle mais littéralement en fin de cycle et le pire est sans doute à venir. Six millions de Français ne disposent pas aujourd’hui de médecin traitant et une quarantaine de départements sont sous le seuil critique de 40 médecins pour 100 000 habitants ; dés lors, avoir accès ou non à un médecin généraliste devient un marqueur insupportable d’inégalité territoriale. Une nouvelle fracture se dessine, terrible car vitale : la fracture médicale. Concrètement elle se traduit par une perte de chance intolérable entre habitants selon leur lieu de résidence !

Ne nous y trompons pas, nous devrons dans les prochains mois faire pivoter nombre de nos modèles afin de pouvoir simplement apporter quelques réponses à ses enjeux vitaux . Les élus locaux en ont conscience, ils savent que cela nécessite l’obligation d’embarquer le plus grand nombre de nos concitoyens, non de les diviser

Entrons dans le vif de ces deux sujets …

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1/2 Assises des Petites Villes : « rallumons les étoiles » …

Les 25eme assises de l’Association des Petites Villes de France (APVF) qui se sont déroulées début juin, à mi mandat et un an après les présidentielles, ont lancé le cycle des rendez vous des différentes associations nationales d’élus.
Comme à chaque édition, les débats passionnés se sont succédé et les analyses croisées entre expertises des uns et retours d’expériences des autres ont permis de traiter du fond. Les maires en prise directe avec le terrain et le quotidien sont aussi proches, ce que trop de monde oublie, des solutions concrètes. Des échanges argumentés, cash, vifs, et souvent instructifs.

La thématique 2023, « bâtir des ponts », inspiré évidemment de Millau ville d’accueil de ces assises, était en phase avec l’état d’esprit des élus. Bâtir des ponts constituant à leurs yeux une priorité après les crises systémiques des derniers mois : Covid, guerre en Ukraine, transition climatique et énergétique, sans omettre un conflit des retraites qui a provoqué une fracture profonde entre l’exécutif et le pays.
Il n’est pas si anecdotique que pour une simple réunion annuelle d’élus, une ville comme Millau soit, du fait de la venue de quelques ministres, placée littéralement en état de siège afin d’éloigner tout risque de « casserolades ».

La France traverse une crise de défiance démocratique dont il serait dangereux de sous estimer portée et ampleur. Beaucoup de participants ont souligné lors des ateliers et tables rondes l’urgence de réconcilier le pays à la parole politique, considérablement dévaluée et abimée au niveau national après la séquence des retraites, mais également d’ agir pour que les habitants redeviennent des citoyens responsables.
« Bâtir des ponts » est incontournable si l’on veut combattre l’individualisme, les bulles captives des réseaux sociaux, les complotismes divers et variés ou répondre à « l’archipellisation » croissante du pays, souligné avec justesse par Jérôme Fourquet.
La France oscille aujourd’hui entre deux mondes, celui d’avant et celui qui vient, hybride, incertain, imprévisible.
Pour appréhender les mutations profondes que nous rencontrons, mieux vaut effectivement s’adapter et faire résilience que de se réfugier dans un déni sans perspectives si ce n’est celles du déclassement et de la relégation … Encore faut il dissiper ce « clair obscur » mortifère et inquiétant qui s’installe peu à peu dans le paysage politique national.

La démission du Maire de Saint Mexin, durement ressentie par les élus locaux, a provoqué un véritable électrochoc. Les Maires, à proximité directe de leurs concitoyens étant devenus comme l’a souligné François Bayrou « les paratonnerres d’une société déstabilisée, désaxée, de plus en plus intolérante. Lorsque la foudre tombe, c’est d’abord eux qu’elle frappe» .

Le prochain billet abordera des axes de réflexion qui ont remonté lors de ces assises : les transition écologique et climatique, la désertification médicale, le droit au logement ou aux mobilités, priorités majeures désormais.
Mais il semble essentiel de revenir sur le « vivre ensemble », priorité absolue des Maires et enjeu absolument vital si l’on désire éviter toute dislocation du pays du fait de la montée des intolérances, des égoïsmes et d’un repli sur soi contagieux.

Les Maires, plus globalement les élus locaux, apparaissent aujourd’hui comme les seuls acteurs publics qui soient encore en capacité de « rallumer les étoiles », afin de « faire société » pour partager du commun et construire un projet d’avenir.

Il y a effectivement urgence …

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