PS : Un congrès à l’ombre d’un budget difficile …

CongresToulouseContributions.jpgPour le PS l’heure est au congrès, et aux cinq motions présentées aux votes des militants; dans les débats, hormis les stratégies individuelles des uns et des autres, ou de quelques éléments de différenciation programmatiques, deux principaux points de clivage de fond demeurent : les orientations budgétaires du gouvernement et la validation ou non du traité européen.

Autant le préciser, je défends la Motion 1, portée par l’ensemble des ministres socialistes du gouvernement Ayraud. Je la soutiens par conviction, les orientations prises vu le contexte économique correspondent à mon analyse de la situation, mais également par solidarité.
La mandature de 5 ans qui s’ouvre sera tout sauf un long fleuve tranquille, au regard du triste bilan de l’équipe précédente qui, pour le moins, « plombe » la trajectoire du pays. S’il est essentiel de préparer le bateau France à affronter les coups de vent annoncés, ils sont et seront encore rudes, la marge de manœuvre pour le moins réduite exige un pilotage des plus fins pour tenir le cap annoncé : redresser le pays dans la justice.

Point cette fois-ci, d’état de grâce, il faut être être efficace et ce dés le début du mandat. Quatre principes selon moi caractérise ce budget ainsi que la ligne politique ébauchée par le gouvernement Ayraud, même si certains sont encore en filigramme, on ne peut réduire une mandature de 5 ans au seul exercice 2013, : réalité, responsabilité, équité, innovation …

Le principe de réalité s’impose à tous, vu les conséquences dramatiques de la gestion antérieure. La gauche revient aux affaires dans les pires conditions économiques et sociales que le pays a connu depuis des lustres, du fait du bilan désastreux des cix dernières années, que ce soit au niveau économique, social ou politique.
Analysons plutôt : seuil de 3 millions de chômeur dépassé en août 2012 (plus 10% sur un an), déficit public atteignant plus de 100 milliards d’euros et représentant 5,2% du PIB (plus 300% en 10 ans), 600 milliards de dettes de plus lors du quinquennat précédent (plus de 90% du PIB !), la charge de la dette avec prés de 50 milliards d’euros (plus 15% en une année) est devenue la 1er dépense du pays (supérieure au budget de l’Education Nationale), et pour rajouter une ombre à un tableau des plus sombre, signalons le record historique du déficit du commerce extérieur qui a dépassé 70 milliards d’euros en 2011 (il était à l’équilibre aprés la mandature Jospin). La France a désormais le 4e plus grand déficit commercial au monde, mais plus que le chiffre c’est la tendance qui préoccupe. Bon courage à Nicole Bricq pour l’inverser ! 

Ce constat sans appel est préoccupant, autant le dire la « cata » n’est pas loin. Si tout budget est un acte politique, celui ci l’est plus que tout autre tant il marque une véritable rupture; encore faut il pour tenir le cap, intégrer le contexte météo, incertain, les tempêtes prévisibles et les écueils à contourner.
Nous sommes dans le dur du dur, à des années lumière des effets de tribune : « il faut réinjecter l’argent public pour relancer la croissance » (avec quel argent ?),  des « y’a qu’à faut qu’on », « là ou il y a une volonté, il y a un chemin » …  La pratique assidue des sports ou l’élément naturel domine, m’a appris le sens du mot humilité. La volonté seule ne suffit pas, il faut composer avec les éléments qui nous dépassent pour évoluer et quelquefois progresser.

Mais je comprends les réactions de certains de mes camarades; avec plus de trois millions de chômeurs et aucune perspective d’amélioration à court terme, notre pays déprime et nos concitoyens désespèrent.
Méfions nous cependant des anathèmes ou théories simplistes, voir populistes, nos compatriotes ont plus besoin de réponses concrètes que de slogans. On ne règle plus nos factures en monnaie de singe, et nous savons désormais qu’il est impératif de les acquitter.
Les années précédentes, y compris et surtout la période bling bling chère à Nicolas Sarkozy, ont montré que lorsque la cigale chante un peu trop au soleil, le pays se trouve fort dépourvue l’hiver venu, et que ce sont les plus nécessiteux qui trinquent !

Faut il pourtant afin d’être en paix avec ses idées, ou en harmonie avec les envies de monde meilleur qui nous animent, distribuer aujourd’hui d’une main ce que l’on reprendra demain de l’autre ? Je ne le pense pas, notre rôle est d’apporter des solutions concrètes à la détresse sociale et de vraies perspectives aux chômeurs, travailleurs pauvres, retraités qui se bagarrent avec des pensions insuffisantes, aux familles à loger comme aux collectivités qui en première ligne n’en peuvent plus !

Il s’agit ici plus d’un langage de vérité que d’austérité … 

Il nous faut cependant aller  plus loin dans l’analyse. Pourquoi réduire nos déficits à un tel niveau et parvenir malgré tout, à redresser le pays dans la justice  ?

Quadrature du cercle ou graal inatteignable ?

 

 

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Ne soyons pas langue de bois, l’objectif des 3 % de déficit en 2013 sera difficile à atteindre, mais du fait de l’importance du niveau de notre dette publique, la nécessité d’obtenir des marchés des taux compétitifs, conséquence d’une rigueur budgétaire avérée est un impératif absolu.
Force est de constater, que contrairement à ce que prétendait l’UMP avec le sens de la nuance qui caractérise les responsables de cette formation (« après nous le chaos »), que les taux obtenus des marchés n’ont jamais été aussi bas, signe indéniable de la crédibilité dont bénéficie ce gouvernement et qui lui permet de soutenir concrètement les « stabilisateurs sociaux ».

Tendre vers 3 % est un principe de responsabilité, mais également un signal de crédibilité, tant la France est attendue au tournant.
N’oublions pas que la dette continue de courir, 3 % de PIB de déficit public (et nous n’y sommes pas encore), c’est 60 milliards d’euros de dettes supplémentaires ! La financer à des taux d’intérêt raisonnables est une nécessité, sinon les marges de manœuvre pour mener les politiques de relance, de cohésion sociale ou territoriale dont le pays a absolument besoin se réduiront comme peau de chagrin. La dette est l’ennemie de la gauche, des couches populaires, des services publics, de la cohésion sociale mais aussi et surtout de notre souveraineté nationale.
Comme le souligne fort justement Pierre Moscovici « un euro de plus pour la dette, c’est un euro de moins pour l’éducation, pour l’hôpital ou la sécurité. » il rajoute «  La réduire, c’est garantir des taux d’intérêt faibles ».

Ce budget tient compte d’un objectif de croissance de 0,8 %, ce qui est optimiste qui le nierait ? La France n’est pas déconnectée des autres pays de la Zone Euro, une révision s’imposera d’elle même si la récession perdure, les mesures récentes prises par la Banque Européenne démontrent l’évolution en cours suite notamment au forcing de François Hollande, de l’Espagne et de l’Italie,  mais faut il au nom de cette incertitude laisser filer pour autant nos déficits ? Si elle tient son cap budgétaire, la France n’en sera que plus crédible et écoutée dans ses demandes de relance européenne (les grands travaux à l’échelle européenne réclamés par Jacques Delors), ou d’assouplissement du calendrier de retour à l’équilibre. 

L’autre principe de base de ce budget est l’équité, ce qui constitue un véritable bouleversement par rapport aux budgets des gouvernements Fillon / Sarkozy. En 2013, l’effort fiscal portera principalement sur les plus aisés et les grandes entreprises, même si beaucoup d’entre nous participeront également à l’effort national.
Après le scandale des lois TEPA, la progressivité de l’impôt sur le revenu est rétablie, les grandes entreprises contribueront à l’effort de redressement national, les PME étant épargnées une mesure utile à la relance de l’activité économique et de l’emploi dans nos territoires comme pour les exportations du pays.

Les mois qui viennent nous permettrons d’apprécier l’efficacité ou non des mesures prises et de la qualité du mixt budgétaire entre rigueur et croissance. Question de dosage certes, mais aussi et surtout de l’évolution du contexte européen que nous pouvons et devons contribuer à influer. 

Principaux reproches de la droite et des libéraux, le gouvernement privilégie, pour faire schématique, l’impôt aux économies; le budget 2013 répartit l’effort pour deux tiers sur des hausses d’impôts et un tiers sur une baisse de la dépense publique.
Ce mixt anime bien des controverses chez les économistes ; pour certains, les plans de rigueur tirés par la hausse des impôts provoquent plus de chômage et réduisent plus sévèrement la croissance que ceux axés sur la réduction des dépenses ; pour d’autres au contraire, les mesures s’attaquant aux niches fiscales et aux plus riches évitent de pénaliser la consommation, et les pistes d’économies de ce  ce budget trop importantes.

Vu la situation économique et sociale actuelle, ralentir excessivement les dépenses pourrait avoir un effet dépressif et des conséquences beaucoup plus négatives pour la reprise de la croissance, que des hausses d’impôt ciblées, les exemples anglais, italiens ou espagnol le démontrent. Les économies fléchées ne sont cependant pas symboliques puisqu’elles atteignent dix  milliards d’euros, autant de dépenses publiques en moins auprès de nos concitoyens. 

Le chemin de crête suivi par l’exécutif, est à l’équilibre de deux versants :

  • celui de la relance qui doit intégrer la nécessité de réduire le déficit record de la balance commerciale et de la capacité de nos entreprises à produire des biens ou services concurrentiels,
  • celui des déficits et de notre véritable dépendance à l’endettement, qui si l’on y prend garde réduira d’autant le champ des possibles et notre souveraineté.

Cette voie étroite demande ténacité, stabilité, cohérence et esprit d’innovation. Il faut obtenir le «choc de compétivité» cher à Louis Gallois, que l’on ne peut réduire au seul cout du travail, ce paramètre n’étant qu’un élement d’une équation complexe tenant compte également de l’infrastructure d’un pays, de sa productivité et de la valeur ajoutée apportée au produit ou au service.
La réponse n’est pas dans ce budget, elle dépend du contexte économique international et du résultat des négociations tout azimut menées par le gouvernement : sur l’organisation du travail (Michel Sapin), sur l’organisation territoriale et les politiques publiques (Marylise Lebranchu), l’Education (Vincent Peillon),  le financement de la protection sociale (Marisol Touraine).
Enjeu clé : maintenir en l’adaptant notre « modèle social » et effectuer pour ce faire les ajustements nécessaires en utilisant tous les atouts de notre pays : infrastructures, démographie, ressources naturelles, sens de l’innovation …

L’objectif recherché est bien de réussir de manière concertée et collective les différentes mutations à accomplir (énergétique, sociale, éducative, territoriale) grâce à la mise en place d’une nouvelle politique contractuelle basées sur le résultats des négociations entre les différents acteurs qu’ils soient institutionnels, corps intermédiaires ou partenaires sociaux. C’est un pari sur l’intelligence collective qui est menée, qui nous change du caporalisme centralisateur et parisien d’hier. 

Voilà les enjeux, du budget, et de l’action de ce gouvernement.

 

Lendemain d’élections

libe_2.jpgNe boudons pas notre plaisir, les élections législatives en apportant la majorité dont avait besoin le gouvernement de Jean Marc Ayraud pour poursuivre son aventure, représente une belle victoire pour la gauche qui dispose,c’est une première dans l’histoire du pays, de la majorité dans les deux assemblées.

Sa responsabilité, face aux enjeux que le pays doit relever, est entière désormais. De la qualité des réponses concrètes qu’apportera le gouvernement et de la capacité de François Hollande à proposer de nouvelles perspectives permettant au pays de rebondir dépend le présent de chacun et l’avenir des prochaines générations.
Si la machine France n’est pas cassée après les innombrables coups de boutoir reçus ces dernières années, chacun s’accorde à reconnaitre qu’elle est du moins bien grippée.

Nous reviendrons, au fil des décisions et des mesures prises, sur les différents chantiers lancés par Jean Marc Ayraud. Stratégiques ils exigeront de nos responsables lucidité, sens des responsabilités, courage, esprit d’écoute, d’ouverture et de dialogue, mais également énergie, ténacité et pédagogie. Le contexte économique et social demeure trés préoccupant et le chemin de crête est n’en doutons pas étroit.

Ce scrutin n’a pas été non plus sans enseignement, tant au niveau national que local. La déconvenue rencontrée tant à droite qu’à gauche par des candidats imposés par le sommet à la base, et l’effet «bottom up» qui s’en est suivi, doit faire réfléchir les dirigeants de nos organisations politiques.
Rien ne sera plus comme avant, Guéant, Royal, Mérieux l’ont appris notamment à leurs dépens. Les appareils ne peuvent plus ignorer impunément le vote et l’adhésion des militants ou sympathisants locaux dans un scrutin dont l’issue dépend justement d’un territoire au périmètre précis. L’introduction d’une dose de proportionnelle pourrait éviter la multiplication de ces «petits drames» qui ne laissent personne indemne et grèvent la capacité militante. Trop souvent les états majors privilégient au temps passé, à la passion, au dévouement à la chose publique et à l’implication des hommes et femmes de terrain, des stratégies individuelles d’apparetchik(e)s le plus souvent parisiens. 

Le scrutin actuel a vécu, personnellement je ne le regretterais pas. Il n’est ni logique, ni sain pour une démocratie qu’un mouvement politique qui représente plus de 15% des votes soit absent de l’hémicycle, et dans le même ordre d’idée, les  voix de François Bayrou et de Jean Luc Mélenchon manqueront à l’assemblée nationale; j’étais de ces  socialistes qui espérait un geste en leur direction de mon mouvement politique. L’institution d’une dose de proportionnelle permettra de remédier à ces problèmes, le scrutin municipal est sur ce sujet une piste intéressante à suivre.

L’heure est désormais aux grandes manoeuvres que ce soit à Droite, au centre ou à gauche au niveau national et bien évidemment local …

 

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Aprés ces deux scrutins, les héros sont fatigués, la capacité militante a ses limites et le niveau record de l’abstention des législatives démontre la lassitude des citoyens. Les états majors ayant terminé la dernière ligne droite, ils peuvent désormais passer à l’étape suivanten celle des additions et des factures à régler et préparer l’aprés élection.

La droite est placée face à ses responsabilités mais aussi à ses vieux démons. Le « Ni Ni » prôné par les leaders de l’UMP pourrait fort constituer le prélude à un renversement d’alliance qui pour des gaullistes s’apparenterait à une vraie trahison. Le débat entre François Fillon et Jean François Copé, est peut être plus qu’une affaire de leadership et pourrait s’élargir également aux « valeurs » et alliances à privilégier. Les derniers résultats électoraux devraient cependant faire réfléchir les tenants d’une droite extrémiste, tant il y a du rififi avec les électeurs, les dernières législatives l’ont démontré. Une campagne trop à droite, n’est peut être pas si adroite que certains élu(e)s (tels Nadine Morano, Valérie Rosso Debord, ou Claude Guéant …) pouvaient l’escompter, vu les résultats obtenus à l’échelon local.

L’extrême droite est également en réfection. Si le FN change de nom à l’automne, c’est notamment pour mettre en place les conditions qui permettront de rendre possible la coalition dont rêvent les représentants de la droite populaire, courant conservateur s’il en est de l’UMP, mais ce  mouvement politique résisterait il à un tel scénario  ? Ne doutons pas que des passerelles existent cependant …

Pour le centre l’heure de vérité a également sonné, ses responsables auront ils la volonté et le courage de s’affranchir du joug de l’UMP ? Des couleuvres on peut dire qu’ils en ont avalé lors de ce quinquennat, démontrant des facultés de digestion jusque là insoupçonnées. La campagne présidentielle de Sarkozy a été sur ce point édifiante, surtout lors du deuxième tour. Gageons que le changement de scrutin permettra de dégager un nouvel espace pour un courant de pensée, utile au pays, qui depuis 2007 est aux abonnés absents, à part François Bayrou.

Le Front de Gauche attend patiemment les mesures qu’il pressent impopulaires que ne manquera pas de prendre le gouvernement de Jean Marc Ayraud vu la situation du pays. Jean Luc Mélenchon lors des présidentielles a surfé sur cette vague, l’a flatté, l’a encouragé. Le vote protestataire constituait bien un de ces objectifs, le refus des communistes de participer au gouvernement est sur ce point significatif. Le scénario à la grecque fait cependant réfléchir du coté des électeurs de gauche, à ce gouvernement de ne pas les décevoir. 

Car tout dépendra en fait de la qualité du travail de Jean Marc Ayraud et de François Hollande, de leur courage politique, de l’exemplarité et de l’honneteté de leur engagement républicain et de leur sens de l’écoute et du dialogue. Il leur faut gouverner juste mais surtout efficace.

En Seine et Marne, si la Droite a limité considérablement les dégâts, elle le doit surtout au découpage électoral effectué par Alain Marleix, un vrai travail d’orfèvre. Elle détenait jusque là les 9 sièges de députés du département et en compte désormais 7 contre 4 à la gauche.
Sur la base des résultats de ce second tour, on peut estimer à deux sièges le gain pour l’UMP « grâce » au découpage. Il aurait fallu une mobilisation similaire à celle des présidentielles pour bousculer la donne, et espérer 6 sièges pour la gauche.

Quand à Jean François Copé, peu de suspens en fait, malgré une dramatisation médiatique travaillée, tant sa circonscription était taillée sur mesure. L’objectif pour la gauche était double : éviter que le Secrétaire Général de l’UMP ne s’impose au premier tour, figurer au second tour. Objectif atteint, la candidate verte soutenue par le PS comptabilise plus de 40%., dans des conditions de mobilisation difficiles vu les différents épisodes portant sur la désignation de la candidate écologiste ; l’unique incertitude reposait en fait sur le score du Front national.

Voilà … aprés prés de six mois de débats électoraux, les urnes ont enfin rendu leur verdict et le travail de reconstruction peut commencer, un peu partout de gauche à droite, comme chacun a pu le peut voir, mais aussi également au plus haut sommet de l’Etat.

 

Nicole Bricq, « the right woman at the right place »

1702336_5_743f_nicole-bricq-le-14-mai-a-paris-deux-jours_4cd75d9083d54ea2140fa458319856a6.jpgLe choix de Nicole Bricq comme Ministre de l’Environnement est une excellente nouvelle, pour la politique en général, tant elle fait honneur à l’engagement public et citoyen, qu’à l’Environnement.
Si beaucoup s’attendait à la voir entrer au gouvernement, c’est plutôt en qualité de Ministre du Budget, dont elle est devenue une spécialiste reconnue. Première femme à occuper la fonction parlementaire de Rapporteure général du Budget, ses interventions étaient redoutées de tous les ministres, ce n’est pas Valérie Pécresse qui me démentira, tant elle s’est fait remuer « grave » par cette grande parlementaire lors de séances mémorables au Sénat.

Si ce blog s’est souvent fait l’écho de son activité de parlementaire au service des territoires et des collectivités, c’est du fait de son travail inlassable, tant à la haute assemblée que sur le terrain et dans des domaines trés divers. Une présence et un soutien qui ne nous ont jamais fait défaut.

Mais Nicole Bricq est également une authentique spécialiste du Développement Durable, qui si elle ne pratique pas le « green washing » et n’appartient pas au club des écolos « addicts aux médias », maitrise toute la problématique de ce domaine, notamment d’un volet souvent sous estimé car quelque peu rébarbatif, mais pourtant essentiel, celui de la fiscalité écologique, car c’est bien là que souvent tout se joue.
Nicole c’est du lourd, voir du très lourd : une détermination sans faille, une grande capacité d’écoute et une puissance de travail incroyable; elle dispose également comme atouts de ses compétences dans la maitrise des outils économiques financiers fiscaux et budgétaires et une très bonne connaissance des différents acteurs du monde de l’écologie, qu’ils soient associatifs, publics ou industriels, et de leurs logiques respectives face à l’enjeu environnemental.
Pierre Radanne (Expert environnemental, Président de l’association 4D et ancien président de l’ADEME) apprécie cette nomination «il n’y avait pas dix personnes capables de prendre un tel  poste ! « , pour lui incontestablement Nicole est dans le lot.
Sentiment partagé par les spécialistes de ces questions. José Bové que j’ai rencontré la veille de la constitution du gouvernement Ayraud (à l’occasion des législatives dans la 6eme circonsription de Seine et Marne) en est persuadé également, à l’occasion il a souligné le rôle de Nicole dans la mobilisation contre l’exploration des gaz de schistes, et la qualité de son travail parlementaire dont sa proposition de loi sur l’exploitation des gaz de schiste est l’illustration.

Une nomination qui atteste que l’environnement constitue un axe déterminant de la politique de François Hollande et Jean Marc Ayraud. Avoir confié ce poste non à un(e) responsable verte mais à une socialiste, principale animatrice du Pôle écologique du PS et Rapporteur Général du Budget de surcroit, indique clairement l’importance que le dossier de la transition énergétique aura dans le dispositif gouvernemental et sa politique économique et budgétaire.
tant ce domaine est stratégique a bien des égards …

 

 

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La priorité poursuivie par le gouvernement Ayraux est clairement exprimée : lutter efficacement contre le réchauffement climatique et les émissions de GES.

Encore faut il pour atteindre cet objectif réduire l’utilisation des énergies carbonés (ou fossiles) et développer les énergies renouvelables. C’est un enjeu environnemental évident, mais également économique et social, j’y reviendrais.

Chacun perçoit, sans être pour autant un grand spécialiste de la « chose écologique », le lien évident entre énergie et émissions de GES, pour agir efficace, il faut coordonner ces deux domaines, c’est incontournable, sinon rien n’est possible.
Ce constat a mené Jean Marc Ayraud à proposer à Nicole Bricq de devenir « Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie », un retour à la normale (depuis 2010, Nathalie Kosciusko-Morizet ministre de l’environnement, n’avait plus la responsabilité de l’énergie) salué par tous les acteurs impliqués, qu’ils soient associatifs ou industriels.

La feuille de route de la nouvelle Ministre pour les prochains mois est chargée (ce qui ne risque pas de l’abattre quand on la connait !). Elle devra préparer le grand débat citoyen sur la transition énergétique promis par François Hollande, tant il est incontournable de consulter les français sur des décisions qui inévitablement impacteront leur quotidien, comme leurs perspectives à court et moyen terme. Une dimension des usages et des remises en cause du vivre au quotidien qu’il faut absolument intégrer avant de  déterminer les bons axes d’action et le niveau des ambitions à poursuivre.
Il lui faudra piloter également un dossier délicat, voir explosif … la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et engager ainsi le premier démantèlement d’une centrale nucléaire sur notre sol afin de prouver la réversébilité de cet équipement. Nicole a l’avantage de n’appartenir a aucun lobby et de ne défendre aucun dogme, elle n’est ni pro, ni anti nucléaire, mais avant tout pragmatique. Elle aura ainsi toute liberté pour dégager les effets leviers, trouver les points de consensus qui permettront de débloquer la situation, sans idéologie mais concrètement. Dans le même temps il lui faudra développer les énergies renouvelables, afin de relancer l’économie verte, et faire adopter toute une batterie de mesures destinées à renforcer l’efficacité énergétique, surtout pour le vieux bâti, le plus énergivore et où vivent les plus démunis.
Autant de pistes qui permettront de réduire la dépendance énergétique du pays, de composer un mixt énergétique équilibré, de développer l’emploi et les PME dans des secteurs en tension (liées notamment au BTP (isolation, chauffage) ou aux matériaux bio sourcés), et de réduire la précarité énergétique qui concerne de trop nombreuses familles, notamment les plus modestes.

Malgré le contexte budgétaire difficile et contraint, il lui faudra trouver les marges de manœuvre (dispositifs fiscaux, aides financières) qui permettront d’engager les réformes indispensables (énergie, biodiversité, transports…) facilitant la transition écologique.
Nicole a les capacités pour résoudre une équation qui parait, sinon improbable du moins, complexe, car elle possède la particulartié rare d’appartenir à deux mondes jusque là antagonistes : celui de la finance, de l’économique et du budget, et celui de l’environnement où sa légitimé est indiscutable. N’a t’elle pas contribué à faire évoluer en profondeur et sur le fond le PS sur les questions et la problématique environnementale, puisqu’elle a été une des principales animatrices du Pôle écologiste (2008, congrès de Reims).

Elle est de ces socialistes, dont je suis, qui pensent que les enjeux liés au  Développement Durable ne peuvent être laissés aux seuls verts, tant ils bouleversent la donne politique et sociétale. Ils concernent tous les aspects de notre vie sociale, économique, citoyenne, imposent des arbitrages, et de plus en plus une logique basée sur le long terme, l’esprit de responsabilité, une nouvelle régulation et manière de pratiquer la politique …

Elle est convaincu que la transition écologique doit surtout bénéficier à tous, et que les différentes mesures à prendre doivent tenir compte notamment de l’acceptabilité sociale et ce dans tous les milieux, notamment les plus modestes. C’est ce qu’elle a déclaré dans un entretien au Monde, il y a tout juste quelques jours

 

 

Sa bio en trés bref …

  • 1980 : Première secrétaire de la Fédération de Paris du PS.
  • 1986 : Conseillère régionale d’Île-de-France, Présidente de la commission culture.
  • De 1988 à 1990 : Conseillère technique au cabinet du ministre de la Défense (JP Chevènement).
  • De 1992 à 1993 : Conseillère technique au cabinet de la ministre de l’environnement Ségolène Royal
  • De 1997 à 2002 : Député de Seine-et-Marne, elle remporte le siège de JF Copé
  • 1998, rapport d’information sur la fiscalité environnementale, renforçant le principe pollueur-payeur.
  • 2004 : Sénatrice de Seine-et-Marne, elle siège à la commission des Finances.
  • En 2008 : Elle est élue vice-présidente de la commission des finances du Sénat.
  • En 2011 : réélue Sénatrice de Seine-et-Marne, elle est la première femme à être désignée rapporteure générale du budget au sein de la Commission des Finances.
Au niveau politique, elle a été membre du CERES et proche de Jean Pierre Chevènement  (1980), puis proche de Dominique Strauss Kahn avant de devenir une des principales animatrices du pôle écologique du PS (congrés de Reims en 2008) et de rejoindre François Hollande lors des primaires de 2011.

Le rassemblement c’est maintenant.

francois.jpgS’il faut saluer la belle victoire de François Hollande de dimanche dernier, il faut surtout en souligner l’importance, non seulement pour le pays mais également pour l’Europe. Elle arrive à un moment clé pour infléchir enfin une politique économique engluée dans l’austérité et réhabiliter dans la doxa économique, l’idée même du concept de  croissance comme élément stabilisateur budgétaire et porteur de dynamique tant au niveau financier que social.

Avant toute chose, il est utile de bien appréhender l’état de délabrement dans lequel se trouve le pays, ce mot ne me semble pas trop fort, tant le constat ne se limite pas aux seules finances publiques, loin s’en faut. Une situation qui restreint d’autant le champ des possibles et qui explique la prudence du nouveau Président lors de cette campagne électorale, application concrète de l’adage jospinien: « ne promettre que ce que l’on pourra tenir ».

Si l’échec du quinquennat de Nicolas Sarkozy est patent, il est surtout global. La France n’est pas seulement moins forte aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a cinq ans, elle est ébranlée, jusque dans ses fondements mêmes.
Les virages successifs pris par l’ancien Président en cours de mandat, nombre de ses choix ou orientations, plus que discutables, y ont contribué, au moins autant sinon plus que la crise, d’autant que les clivages, souvent artificiels qu’il a suscité, la campagne du second tour est sur ce point explicite, n’ont pas amélioré la donne.

L’échec économique, apparaît,  sur au moins quatre fronts de manière objective :

•L’emploi. Le  taux de chômage est d’environ 10% avec deux publics particulièrement sinistrés : les jeunes (20% pour les moins de 25 ans, dans certains territoires le taux de chômage est supérieur à 50%) et les plus de 50 ans. Beaucoup d’acteurs économiques craignent l’émergence soudaine de nouveaux plans sociaux, retardés du fait du scrutin présidentiel. Le chomage n’a pas été considéré comme une priorité lors de ce quinquennat.

•Le déficit public, toujours élevé (5,4%), avec une dette qui atteint  un niveau record (85% du PIB), Une situation budgétaire qui impose de jouer à la fois sur la dépense et les recettes ! Encore faut il une répartition juste de l’effort de redressement exigé.

•Le commerce extérieur avec prés de 70 milliards d’euros de déficit. Un véritable repli qui révèle les difficultés de notre industrie à se maintenir, le recul de sa compétitivité ; notamment vis à vis de voisins européens comme l’Allemagne.

•La croissance, qu’il nous faut absolument retrouver, tant elle influe directement sur l’emploi, la compétitivité, mais également le moral des français. Il faudrait qu’elle soit supérieure à 1,2%, pour générer de l’emploi, alors qu‘elle se situe actuellement à 0,7%, et que les dernières perspectives de Bruxelles ou du FMI ne sont pas franchement euphorisantes …

Mais l’échec est également social et politique … Comment sortir d’un tel marasme ?

 

 

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Ce marasme apparaît clairement dans les résultats, la France est aujourd’hui divisée : fractures sociales, clivages catégoriels ou territoriaux profonds, inégalités croissantes … Le succès du front national qui a réuni presqu’un français sur 5 est sur ce point révélateur et préoccupant.

Il est essentiel de trouver les « marges de manoeuvre » qui permettront de faire bouger les lignes, et d’améliorer la donne économique et sociale; telle est aujourd’hui la priorité de François Hollande. Sortir de la logique unique d’une austérité devenue suicidaire, synonyme de repli et ressemblant fort à une impasse menant à un trou noir. Pour cela, il faut agir, agir autant sur le long terme que sur le court terme, vu l’acuité de la problématique sociale qui touche tant de nos concitoyens.

Sinon la situation économique continuera de se dégrader, avec toujours autant d’endettement public, moins de services publics, plus de chômage et des inégalités croissantes, entrainant de fait une crise sociale et politique qui larve : montée des extrêmes, recherche de boucs émissaires, xénophobies …

Rassembler les français autour d’un nouveau contrat social constitue une composante majeure de l’équation. Le projet présidentiel bâti autour de la question de l’emploi, et de la justice, intègre un « big bang » fiscal, qui tient compte de cette priorité.
Le sens du dialogue, de la concertation et du contrat qui caractérise le nouveau Président ouvre de nouvelles perspectives et permettront peut être de débloquer une situation « grippée » jusque là, au regard de la « qualité » des relations entre l’ancien locataire de l’Elysée et les « corps intermédiaires », hormis les représentants patronaux, soulignons le.
Il faut à François Hollande rassembler les acteurs économiques et sociaux, qu’ils soient chefs d’entreprise, syndicalistes, salariés ou fonctionnaires, afin que chacun devienne un porteur du changement et du mouvement et que tous travaillent dans le même sens. 

Défendre le pouvoir d’achat des plus fragiles, préserver les dépenses publiques utiles au plus grand nombre, elles sont des sources d’activités pour les entreprises du pays, privilégier le financement des créations d’emplois à celui des heures supplémentaires, pour combattre réellement le chômage …

Restaurer l’importance du long terme, trop souvent sacrifié à l’autel du trop court terme sans réflexion stratégique pour l’avenir : financement des infrastructures, recherche, éducation …Rappelons que cette dernière constitue un investissement immatériel, porteur de richesses et de développement potentiel futures, avant d’être une simple variable d’ajustement budgétaire. 

L’effort sur certains dossiers (énergétiques, communication …) peut être utilement partagé au niveau européen, tant de pays sont dans la même situation économique et sociale et doivent poursuivre leur développement pour être encore demain sur la planète des acteurs économiques, culturels, politiques de premier plan. Il est essentiel de rétablir la croissance et de créer des perspectives nouvelles pour les pays de l’union européenne, d’autant que leurs fondamentaux économiques ne sont pas si mauvais : comptes extérieurs  quasi équilibrés, endettement des ménages limité, épargne significative …

 

 Malgré une situation économique et sociale cahotique, une conjoncture difficile, la force de François Hollande demeure sa grande cohérence et son sens du dialogue.
Sa vision stratégique ne varie pas selon  les catégories d’électeurs à convaincre, ses humeurs, la température extérieure ou les médias présents … Autre facteur, la temporalité, par une bizarrerie de l’histoire, il arrive au bon moment, celui ou l’idée de croissance émerge de nouveau et fait son chemin, aussi un peu grâce à lui  …

Il le dit lui même : « Pour réussir il faut de la constance et des circonstances »

 

Primaires : pour moi, c’est Hollande

phpThumb_generated_thumbnailjpg.jpegEn organisant aujourd’hui la 1ere consultation citoyenne ouverte de l’histoire politique française, le PS entre certainement dans l’inconnu,  mais n’en déplaise aux thuriféraires de droite, après son initiative, rien désormais ne sera plus comme avant dans la politique française.
Avant d’expliquer en quelques mots, pourquoi je soutiens la candidature de François Hollande, je vous propose un retour rapide sur l’irruption des primaires citoyennes dans notre vie politique.

Permettez moi en premier lieu d’avoir une pensée « émue » pour certains leaders politiques de l’UMP, qui vont attendre avec beaucoup d’inquiétude les taux de participation de ce soir. Il est vrai, qu’ils n’ont guère au préalable dans leurs interventions médiatiques, brillé par leur ouverture d’esprit, démontrant tout le conservatisme qui les caractérise et faisant preuve d’une mauvaise foi avérée, malheureusement habituelle de leur part. 
Reconnaissons cependant en toute objectivité, que d’autres élus de droite ont réagit plus intelligemment devant le réel succès, médiatique et populaire, de la campagne des primaires auprès des français. Ils en ont même tiré des enseignements pour de prochains scrutins, dont acte.
Ce n’est pas seulement faire preuve de fair play, mais bien reconnaitre la légitimité d’un nouveau mode de désignation citoyen, apportant un bol d’air bienvenu et une réelle valeur ajoutée à la politique nationale. Il est évident que les professionnels des arrière boutiques politiciennes ou officines, tant à gauche qu’à droite, verrouillant à tour de bras, ont tout à perdre de ce style d’initiative; ceci explique peut être cela … Comment sinon expliquer la frilosité et l’hositilité manifeste constatée devant cette innovation politique majeure.
Pour ma part, je pense que rien désormais, ne sera plus comme avant.

Nous sommes en effet, à des années lumière du fichage et de l’encartage dénoncés par les « éléments de langage » en provenance directe de la rue de Boëtie, QG de l’UMP qui  n’ont abusé personne, surtout pas les français.
Rappelons à toutes fin utiles que le PS avait, au prélable, consulté  le Conseil constitutionnel, la Commission nationale des comptes de campagne, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), tenues compte de leurs remarques, pour aboutir au final à des procédures, lourdes mais trés sécurisées et permettant une parfaite transparence.

Si le succès est au rendez vous, il faut en premier lieu en féliciter les 6 candidats, sans exclusive. Ils ont su résisté aux affres de la division, au règne des petites phrases assassines, et nous ont proposé des débats de haute tenue, où chacun malgré un respect mutuel à pu montrer sa différence.

Nous sommes à des années lumière du caporalisme trés « voix de son maître » de certains mouvements politiques, dont l’UMP.

 

Pourquoi soutenir la candidature de François Hollande ?

 

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J’ai aujourd’hui la conviction que François Hollande est le candidat le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy, et qu’il propose l’alternative la plus cohérente dans le contexte économique et surtout budgétaire actuel, grâce au projet politique mobilisateur et crédible qu’il porte.

Ce dernier est basé sur des fondamentaux économiques solides, dont notamment une politique fiscale audacieuse et juste, menée au service de la lutte contre les inégalités et en faveur de l’emploi.

Je pense effectivement que la question fiscale doit être au centre de l’action à mener, elle en est la clé de voute, et conditionne toutes les autres politiques publiques. Il faut à la fois :

  • placer la question de l’égalité réelle au premier rang de nos priorités, afin de renforcer la cohésion sociale mais surtout d’éviter le déclassement de trop de nos concitoyens et effectuer une véritable redistribution, que ce soit au niveau des français, ou celui des collectivités,
  • répondre à l’impératif absolu du désendettement, qui induit de facto, un choix trés clair des priorités à privilégier, choisir c’est également éliminer, seule cette discipline permettant de glaner de vraies marges de manœuvre, qui seront sans doute malheureusement très minces, vu l’état dans lequel 5 ans de « Sarkozysme » ont plongé le pays. Je ne parle malheureusement pas que de la question budgétaire ou économique.

 

La priorité très claire donnée à la jeunesse et l’éducation, investissement incontournable s’il en est indispensable pour l’avenir du pays, et la volonté affirmée, d’inverser la tendance actuelle, tant au niveau des moyens humains, que des résultats enregistrés au niveau de l’échec scolaire,  est un gage de sérieux et de crédibilité. Le contrat de génération est une idée neuve qui me semble intéressante  surtout dans le contexte de chômage actuel et de ces caractéristiques essentiellement  françaises, il cocnerne surtout les seniors et les jeunes, une situation en totale contradiction avec la nouvelle donne de la réforme des retraites voulue par la droite et qui a du échappé à l’UMP.

L’engagement écologique qu’il porte, reposant sur une transition énergétique crédible, volontaire mais non démagogique renforce également à mes yeux la crédibilité de ses propositions.

Enfin, en tant qu’élu local, notamment de petite ville, je fais confiance à son soutien aux collectivités territoriales et à sa volonté d’instaurer un nouveau climat de relation entre Etat et territoire, afin de revenir à une gouvernance démocratique responsable, collective, cohérente et respectueuse des territoires comme de leurs élus.

La pugnacité dont il fait preuve depuis de longs mois, pour porter sa candidature, son sens du rassemblement également, me renforce dans ma conviction. Il est il le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy, et c’est là lun argument essentiel pour le futur scrutin des présidentielles !

 

Mais tout commence, aujourd’hui, avec les primaires citoyennes.

Ces dernières se sont imposées d’elle même; et la résultante de la confluence de plusieurs origines :

  • d’Italie, après le succès en octobre 2007, d’une primaire qui a réunit trois millions et demi d’électeurs pour désigner Walter Veltroni, le maire de Rome, comme leader de la gauche italienne,
  • des USA, avec le triomphe d’Obama, et de ses 35 millions de votants aus primaires qui l’ont coonsacré,
  • de France, malgré l’hostilité des éléphants actuels ou transfuges tel Mélenchon, : « c’est un vote citoyen, qui instrumentalise la désignation du candidat socialiste. », qui il est vrai dans sa carrière n’a guère affronté le suffrage de ses concitoyens,
  • d’un « Think Thank » ou cercle de pensée, Terra Nova,qui avec son étude trés fournie « Pour une primaire à la française » et le voyage d’études effectué aux USA, a apporté des éléments décisifs
  • et sans doute, de la tonalité du congrés de Reims, et de son ambiance, détestable, durant lequel le besoin d’air c’est fait sentir …

 

Les jours qui viennent seront sans nul doute riches en enseignements, tant pour les français que pour les candidats, les analystes de la chose politique, et les formations politiques, tout simplement.

La suite, ce soir …

 

FN : Ne pas choisir c’est choisir

Cantonales-ouverture-des-bureaux-de-vote-en-metropole-pour-le-2e-tour_reference.jpgOu l’incommensurable légèreté du Ni Ni

 

Permettez moi en premier lieu de saluer la victoire de Vincent Eblé et de la gauche en Seine et Marne. Elle n’était pas aussi simple à obtenir, vu les ambitions affichées par l’UMP locale et deux de ses responsables nationaux de premier plan, son Secrétaire Général Jean François Copé et le Président de son groupe à l’Assemblée Nationale, Christian Jacob. Ce succès électoral récompense le travail de terrain d’une équipe au service de l’intérêt général ayant réveillé depuis 2004, un département laissé pour compte jusque là par l’Etat. C’est une bonne nouvelle pour tous les Seine et Marnais et nos communes.

Au niveau national ces résultats confirment l’échec de l’actuelle majorité, et celui patent du Président de la République. Jamais un de ces prédécesseurs ne s’était jusque là autant impliqué dans une élection locale, à un tel stade c’est inédit dans la 5eme république.
Avec Nicolas Sarkozy le Président de la République n’est plus un Chef d’Etat au dessus des partis, mais bien un chef de clan. Situation qui pose problème et interpelle, tant nous nous retrouvons à des années lumière de l’Etat impartial voulu par la Constitution et ses pères fondateurs. Pour un supposé gaulliste ce positionnement tactique est discutable, conséquence cette défaite électorale est désormais et avant tout, la sienne.

En initiant au soir du premier tour une décision contreversée et politicienne, Nicolas Sarkozy a non seulement dévoilé au grand jour la fragilité de l’UMP, l’ambiguité de son positionnement idéologique actuel mais a fait preuve d’une certaine irresponsabilité.
Que les électeurs soient libres de leur choix, personne ne le conteste, en démocratie l’électeur n’est la propriété de personne, encore moins des partis politiques ; beaucoup d’électeurs votent différemment d’ailleurs selon la nature du scrutin. Mais un leader politique s’honore en se positionnant clairement et sans confusion lorsque les valeurs républicaines sont en jeu, et dans une tel cas de figure, ne pas vouloir choisir, c’est choisir.

Je me retrouve totalement dans la déclaration de Valérie Pécresse, « je considère que le PS, ça n’est pas mes idées, mais le FN ça n’est pas mes valeurs … » qu’il faut saluer. Il y a bien, les idées et les valeurs, un responsable politique se doit de ne pas transiger avec ces dernières, c’est une exigence démocratique et républicaine, mais également un héritage historique et moral.

Il m’est arrivé par deux fois de voter au second tour pour un candidat RPR opposé à un Front National, notamment en 2002. J’avais alors, dans une tribune publiée dans un journal local appelé à voter Chirac, l’actuel Secrétaire Général de l’UMP, également maire de Meaux, il avait salué à l’époque ce geste républicain, comme quoi …

Permettez moi d’ailleurs en évoquant le souvenir de 2002, de regretter le silence de Jacques Chirac face au « Ni Ni » avancé par son successeur, je le trouve pour le moins, assourdissant.

 

Quels sont les enseignements que nous apportent ce scrutin ?


 

Le « Ni Ni » imposé par l ‘Elysée au soir du premier tour, a du faire plaisir à la présidente du FN, tant il conforte ses positions. Constat des plus net, la stratégie de Nicolas Sarkozy, grand siphonneur des voix frontistes en 2007, a non seulement échoué, mais elle a mis le pays dans le mur.

Quatre ans que les français attendent désespérément que les paroles et innombrables effets de manche présidentiels soient suivis d’effets et d’actes concrets. Le décalage entre l’écume et la vague est accablant, que ce soit sur le pouvoir d’achat, la république irréprochable, l’Etat de droit, l’emploi, la sécurité, la qualité des services de l’Etat ou les inégalités, qui n’ont jamais été aussi importantes.
La France des usines, des champs ou des bureaux, celle qui se lève tôt pour reprendre une image connue, comme celle des retraités a été abandonnée au profit de quelques privilégiés, du bouclier fiscal, du CAC 40 et de décisions clientélistes.

Ce bilan discrédite non seulement l’action politique en général, il ne rend pas service à la République, en servant de terreau à un ressentiment social fort, qui pousse certains électeurs aux choix extrêmes et simplificateurs.
Une tendance encouragée par la concurrence effrénée menée par des responsables de l’UMP ces derniers mois, sur les thématiques chères au Front National. Lorsque le Président et les principaux responsables de son parti, au travers de leurs déclarations et initiatives, emploient les mêmes mots (maux) que Marine Le Pen et ses partisans, tentent de concurrencer sur son terrain de prédilection le FN, non seulement ils banalisent et avalisent une rhétorique et un discours discutable, mais ils servent de marche pied à l’extrême droite.
Les français ne peuvent oublier que ce bilan tant décrié et avant tout celui de la droite, aux affaires depuis au moins 2002. Une double posture que beaucoup ressentent comme une véritable imposture et qui booste les résultats électoraux du Front National. Paradoxe, si en 2007 Nicolas Sarkozy est celui qui a étouffé le Front national, aujourd’hui, il est bien celui qui aura replacé Marine Le Pen et ses thématiques au centre d’un jeu duquel ils étaient écartés. Pour Marine Le Pen cette reconnaissance est un succés qui dépasse le seul résultat des urnes.

Avec Christian Jacob nous ne devons pas connaitre la même France. Celle des « bobos » que je rencontre et dans laquelle je vis, pour reprendre l’expression chère au Président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, n’a que faire du débat sur l’identité nationale ou l’islam, elle est préoccupée par contre et grandement sur ses fins de mois et par des questions « pratico pratique ». Les problèmes que les « bobos » évoquent lors de mes permanences de simple Maire, sont simples et avant tout sociaux : logement, chômage, scolarité, précarité, inégalités et dégradation des services publics (médecins, police, justice, école …).

Une majorité de nos compatriotes (comme quoi les « bobos » se multiplient) a perçu le positionnement des derniers mois de l’UMP, comme une tentative désespérée de diversion, sentiment amplifiée après le positionnement pour le moins confus de ce parti après le premier tour des dernières élections.

Quelle suite les cantonales vont elles connaitre ?
Sont-elles un marqueur de mue idéologique ou une simple erreur d’aiguillage ? Rien à priori, ne justifiait le « Ni Ni » imposé par l’Elysée pour ces cantonales, sinon la volonté de jouer avec le feu, en prenant le risque de se retrouver dans la situation des régionales de 1998, ou beaucoup avaient perdu leur âme en pactisant avec le FN.
Certains spécialistes pensent que cette stratégie controversée prépare en fait de nouvelles alliances tactiques pour le second tour des Présidentielles de 2012, le processus de « berlusconisation » de la droite française serait donc en marche.

Encore faut il atteindre ce second tour, Lionel Jospin a payé cruellement ce détail et souvent les électeurs préfèrent l’original à la copie.

Je veux saluer dans ce contexte délétère, les déclarations courageuses, dignes et responsables de politiques de la droite : François Fillon, Jean-Louis Borloo, Gérard Larché, Jean Arthuis, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Roselyne Bachelot, Alain Juppé et bien d’autres.
Si je ne suis pas d’accord avec leur politique et beaucoup de leurs idées, nous partageons le même esprit républicain et avons une conception commune de la démocratie.

 

L’autre enseignement de ces élections est l’importance considérable de l’abstention. Ce n’est pas pour rien que Martine Aubry appelé à l’humilité dimanche dernier. La percée du Front national et le niveau élevé d’abstentionnistes sont des avertissements sérieux qu’il faut prendre comme tel. Les français souffrent et sont en plein doute.

Les primaires socialistes peuvent être la meilleure des solutions pour lever ces doutes et créer une dynamique unitaire, ou la pire si les candidatures, les attaques se multiplient et les égos s’hypertrophient.
Chaque candidat potentiel à la candidature doit faire preuve non seulement d’humilité mais aussi de lucidité et de retenue. A t’il réellement le niveau, quelle est la valeur ajoutée qu’il peut apporter au pays …  Certaines annonces de candidatures me rendent dubitatifs, je les trouve pour le moins prématurées et individualistes. Pourtant en 2012, nous avons un devoir de victoire, non seulement pour nos idées, mais pour nos compatriotes et notre pays qui est en mauvais état.

Cette lucidité doit être partagé par l’ensemble des protagonistes, l’exemple dramatique de la candidature Jospin a rappelé à tout ceux qui l’avaient oublié, qu’une élection a bien deux tours, et que pour être qualifié au second, il faut terminer dans les deux premiers dés le premier dimanche.

Je suis persuadé pour ma part que les électeurs n’oublieront pas les conséquences dramatiques du 22 avril 2002 qui ont entrainé la réélection de Jacques Chirac, la division, l’éparpillement, es attaques ad hominen des uns contre les autres doivent être évités ou limités, encore faut il que le, ou la candidat(e) suscite une réelle dynamique.

Afin de permettre à l’électeur de gauche avant de se faire plaisir dans l’urne ou de faire nombre, de voter efficace,

Car dans ce cas là également, ne pas choisir, se sera choisir … le pire !