La cigale et la fourmi

Les Maires de l’Association des Petites Villes à Amboise

Retour sur les assises des Petites Villes de France qui se sont tenues à Amboise il y a quelques jours. Prévues initialement en juin, ce rendez vous annuel trés attendu des élus avait été reporté suite à la dissolution et à l’absence de ministres en titre.
En septembre, rien de nouveau sous le soleil d’Amboise, toujours pas de ministre et pour cause le pays fonctionne depuis juin sans gouvernement et à priori sans problème apparent ! Mieux la France a organisé durant l’intervalle des jeux olympiques et paralympiques qui feront date, marqué les esprits et enthousiasmé toute la planète, comme quoi !
Un esprit des jeux toujours présent à Amboise : absence de ministre, chaleur de l’accueil de Brice Ravier et de ses équipes, qualité des débats, douceur du Val de Loire, envie de prolonger quelque peu cette parenthèse enchantée avant un retour au réel risquant d’être brutal et incertain ? Sans doute un peu de tout cela …

Comment ne pas évoquer la colère légitime des élus suite aux déclarations provocantes de ministres démissionnaires n’ayant rien trouvé de mieux que de désigner les collectivités territoriales « co-responsables » de la dérive des finances publiques ?
Cette ituation paradoxale du pompier pyromane se plaignant de l’incendie qu’il a lui même provoqué me rappelle une fable de mon enfance écrite par Jean de La Fontaine : « la cigale et la fourmi ». Ces ex ministres feraient bien de méditer toute la portée, la profondeur et l’intérêt de la morale ayant bercé des générations d’écoliers de France et de Navarre … « La Cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue ».

Précision utile les maires, surtout ceux des petites villes, sont en mode « Fourmis By Design ». Ce mode gravé au plus profond de leur ADN provient sans doute du fait d’être confrontée directement, en toute saison, de jour comme de nuit, à la dure réalité du terrain et au monde réel, ce qui impose d’être dans l’action et le concret plutôt que dans les mots et promesses sans lendemain.
Conséquence, si certains de nos concitoyens s’interrogent sur l’utilité même d’un gouvernement et le prouvent régulièrement dans les urnes, à contrario ils ne doutent pas de celle de leur maire.
Ce dernier mandat municipal, totalement atypique, en constitue la meilleure illustration. La succession de crises inédites et majeures que les élus locaux ont du affronté et surmonté, toujours en première ligne, ne leur a jamais fait perdre pour autant la nécessité d’apporter des réponses concrètes, quotidiennes et durables aux besoins et urgences de leurs territoires comme aux détresses de celles et ceux qui y vivent. Ils ont ainsi pu préserver, contre vents et marées parfois, la cohésion du pays afin de « faire société ».
Nos collectivités, ces « petites républiques », ont tenu le pays quand d’autres le fracturaient. Ce ne fut pas sans douleur, tant ce mandat a constitué pour les maires et leurs équipes un véritable parcours du combattant : Covid, gilets jaunes, crise de l’énergie, inflation, violences urbaines, dissolution … Excusez du peu … Il a fallut non seulement assurer sur le terrain mais trop fréquemment assumer le S.A.V de décisions malheureuses prises au plus haut niveau.
Qui est cigale, qui est fourmi ?

Cette réalité indiscutable souligne le caractère totalement infondé d’attaques qui ne sont ni respectueuses, ni dignes, ni surtout justes. D’autant que ces ministres, au premier rang duquel Bruno Lemaire, n’auront au final tenu ni leurs promesses, ni le budget de la nation, se retrouvant dans l’incapacité de proposer des perspectives crédibles au pays et en étant sanctionnés durement dans les urnes !
Il est dommageable qu’au lieu d’assumer, ils ne trouvent rien de mieux que de chercher des boucs émissaires et désigner à la vindicte populaire les collectivités comme responsables de la dette publique ! Trop c’est trop, la coupe est pleine et la ficelle surtout un peu grosse …
Ce sont nos collectivités. de la région aux communes, en passant par les départements, aujourd’hui en grande difficulté financière, qui permettent au pays de tenir, d’avancer, d’investir, et qui assurent au quotidien la cohésion de territoires durement mise à l’épreuve, palliant lorsqu’il y a nécessité à l’absence de services publics ou d’investissement de l’état (réseau routier).
Contrairement au gouvernement rappelons que nos collectivités votent leur budget à l’équilibre chaque année, et lorsqu’elles empruntent le font, non pour boucler leur dépenses de fonctionnement mais bien pour investir et préparer leur territoire à affronter les transitions que nous rencontrons.
Qui est cigale, qui est fourmi ?

Ce mauvais procès dessert d’autant plus le débat démocratique et le pays que gouvernement et collectivités ont destins liés. Ils représentent tous deux la république auprès des citoyens et sont les deux faces de l’action publique.

Les maires des petites villes ne demandent que peu de choses : transparence, prévisibilité, confiance et respect … Ce contrat qu’ils appellent de leurs voeux depuis tant d’années leur permettra simplement d’être en capacité d’agir au service de leurs concitoyens, d’accomplir leur missions quotidiennes, notamment celles que l’état n’assurent plus, ou de moins en moins, de répondre aux urgences et catastrophes, au sentiment d’abandon d’habitants déboussolés, désorientées, qu’il faut rassurer et soutenir. Sans oublier l’impératif de travailler la résilience de leurs territoires afin de les préparer aux transitions majeures auxquels ils sont confrontés !

Dix huit mois nous sépare des prochaines élections municipales, six petites années seulement de 2030 et de ses objectifs pour la planète, alors qu’il reste tant et tant à faire ! Le compte à rebours est désormais enclenché dans un contexte politique et budgétaire incertain, plus que délicat, complexe voir même explosif.
Nous aurons besoin n’en déplaise à la Cour des Comptes, de faire corps et de l’alliance de toutes les énergies positives et constructives pour agir dans chaque territoire, y compris et surtout pour soutenir l’action de celles et ceux qui en première ligne donne consistance et sens à l’action publique.
Il est urgent et vital d’être présent dans toutes les communes, sans exclusives, de l’hexagone et au delà, je pense évidemment à nos amis des DOM TOM, surtout les territoires les plus délaissés, là où à chaque élection les votes témoignent d’un sentiment d’abandon d’habitants qu’il serait bon de ne plus mépriser afin d’être en capacité de surmonter, ensemble, les crises politique, sociale, citoyenne, budgétaire, démographique, climatique que nous traversons.

Les élus locaux en ont pleinement conscience, c’est pourquoi ils s’adressent chaque jour à l’essentiel laissant de coté l’accessoire, ils portent avec d’autres, mais eux en première ligne, le « vivre ensemble », patrimoine commun fragile qu’il nous faut savoir préserver et protéger

Le nouveau gouvernement serait bien inspiré de suivre cet exemple et de faire preuve d’esprit de responsabilité, ce serait nouveau, bienvenue et pour tout dire, à la hauteur de la situation que connait notre pays aujourd’hui.

De devenir quelque peu fourmi

Être à la hauteur des enjeux

Je suis soulagé , comme des millions de français, considérant que le pays a échappé au pire, mais jusqu’à quand ?
Il faut saluer toutes celles et ceux qui se sont mobilisés pour faire barrage à l’extrême droite, suite à une dissolution irresponsable qui aurait pu précipiter le pays dans une situation dramatique aux multiples conséquences, du fait de la décision irréfléchie d’un seul homme.
Nous avons collectivement surmonté cette épreuve démocratique grâce à deux faits majeurs : la mobilisation exceptionnelle des électeurs et un front républicain qui a tenu. Ce front républicain ne peut être assimilé à une quelconque adhésion aux programmes des diverses formations politiques présentes au second tour, mais au rejet clair est net du rassemblement national.

Autre élément à prendre en considération, l’assemblée issue des urnes est divisée en trois grands blocs partageant une même spécificité, aucun ne détient la majorité absolue.
Conséquence : nul ne peut faire voter une loi sans l’accord d’une des deux autres composantes. Cette situation impose, ce que n’a pas su ou voulu faire la majorité précédente, d’obtenir des compromis. Cette réalité s’impose à tous
S’il est évidemment logique et légitime que le futur Premier Ministre soit issu(e) de la gauche, il doit tenir compte, avec humilité et esprit de responsabilité de ce contexte particulier : le succès électoral est dû au front républicain (cf les résultats du 1er tour et ceux des européennes pour ceux qui en douteraient) et l’obligation d’avoir des majorités pour faire voter les lois de son gouvernement.,Une autre réalité se profile également et qui se rappellera à tous : la situation économique, sociale et budgétaire du pays.

C’est pourquoi j’ai été, comme beaucoup de français, surpris par les déclarations des leaders des formations du Nouveau Front Populaire, excepté André Gluksman qui ont déclaré faire fi de ces réalités et vouloir appliquer « le programme », « rien que le programme » , « tout le programme » … Rappelons tout de même que ce dernier a été conçu en trois jours suite à l’annonce de la dissolution et à une campagne des européennes (durant laquelle, chacun a fait connaitre ses différences), vu le « délai » plus que resserré imposé par le Président.
Attitude très proche de fait, de celle d’Emmanuel Macron « oubliant » au second tour de l’élection présidentielle de 2022 que les votes qui avaient permis sa réélection n’étaient pas des votes d’adhésion à ses réformes (retraites, assurance chômage, immigration …) mais bien le rejet explicite de Marine Le Pen.

Il est essentiel que chacun soit à la hauteur de la situation et des enjeux pour le pays, sinon le pire est à craindre dans les prochaines semaines, d’autant que le vote des 9 millions de français qui se sont exprimés, en connaissance de cause, pour l’extrême droite n’est pas une fatalité mais doit tout de même être pris en compte.
Nous devons absolument les convaincre qu’une autre voie est possible.
Il nous faut apaiser le pays, brutalisé par des réformes venues d’en haut, imposées sans concertation ni dialogue et le réconcilier avec lui même.
Il faut s’adresser à tous les territoires, sans exclusive, surtout ceux dits « périphériques », les espaces ruraux et péri urbains.
Les élus locaux le savent bien, car en première ligne, en relation directe avec leurs habitants, et pour tout dire les résultats du 1er tour ne les ont guère surpris. C’est aussi pour cela qu’ils étaient si inquiets.

Le futur gouvernement devra aborder les problèmes du quotidien, les traiter en priorité (l’accès aux soins et aux service publics, l’éducation, la sécurité … ) et accompagner les transitions que le pays se doit de surmonter qu’elles soient numériques, écologiques ou climatiques.
Il devra le faire en concertation, en s’appuyant sur les acteurs du terrain, en veillant à ne pas cliver et opposer les français, ce qui fait le jeu et le lit de l’extrême droite, mais en fédérant les uns et les autres.

Cela commence à l’assemblée.

« Faire société »

La colère exprimé par beaucoup de nos concitoyens dimanche dernier ne m’a pas surpris. L’élu local que je suis sait que les racines de ce ressentiment sont profondes et multiples, je ne fais aucun amalgame entre des électeurs désabusés, amers, excédés et la formation politique d’extrême droite vers laquelle se sont portés leurs votes. Beaucoup de choses seront à dire, sur l’état de la France périphérique, la déconnexion totale des politiques nationaux avec le monde réel, leur manque d’écoute, d’intérêt et de respect, la polarisation excessive et sans nuance du débat public, ils ne sont pas celui d’un seul homme mais bien d’une classe politique qui vit dans une bulle médiatique … mais ça c’est après .

L’heure n’est pas au commentaire, la seule véritable question qui importe est le scrutin de dimanche prochain. Mon vote ne fait absolument aucun doute, je voterais contre le RN, résolument, sans état d’âme aucun.
A celles et ceux qui s’interrogent, se disent « ah quoi bon ? », ou ne sont pas satisfait du choix de l’autre candidature en lice, je rappelle que l’unique enjeu du scrutin de ce second tour est simple, binaire, brutal : veux t’on contribuer à apporter la majorité absolue à l’extrême droite et lui donner les clés du pays ou permettre à une autre alternative républicaine composé de diverses forces politiques d’émerger et de se mettre en place ?
N’en doutons pas, toute abstention dimanche prochain rapprochera le RN de la majorité absolue avec les conséquences dramatiques qui en découlent !
C’est le sens de la citation de Roland Barthes repris par Cédric O dans un billet récent : « Ponce Pilate n’est pas un monsieur qui ne dit ni oui ni non, c’est un monsieur qui dit oui ». Chacun sait ce qu’il advient de Jésus.

Les trois valeurs qui ornent les frontons de nos Mairies ont fait de la France, au fil du temps, des malheurs et drames que le pays a traversé, ce qu’elle est. Elles n’ont de sens que réunies et partagées, constituant tout à la fois le socle et le ciment fédérateur qui nous unit dans le respect de nos différences : genre, orientations sexuelles, couleur de peau, origine et statut social, opinions politiques ou religieuses … « Aussi longtemps qu’on s’entend, qu’on partage, on vit ensemble. » écrivait Simone Veil.
Non, l’enfer n’est pas l’autre, le pays n’a nul besoin de bouc émissaire pour avancer, mais de cohésion, d’écoute, il lui faut « faire société » pour relever les nombreux défis qui se présentent qu’ils soient démocratiques, sociaux climatiques ou encore économiques.
Donner la majorité absolue au RN dimanche, c’est contribuer à affaiblir, fracturer et fragiliser durablement notre pays, de l’intérieur c’est évident mais également à l’extérieur eu égard au contexte géo politique que nous connaissons ici même en Europe et de l’invasion russe en Ukraine. N’oublions pas les leçons de l’histoire, sinon elles se rappellent à nous et parfois durement et cruellement.

Dans tous les domaines artistiques, culturels, sportifs c’est parce que la France est une terre d’accueil bienveillante qu’elle est riche en talents multiples venant de toutes les latitudes et longitudes. Autant d’énergies, de talents et de compétences qui ont contribué et contribuent à semer, dans nos territoires évidemment, mais aussi bien au-delà de nos frontières, partout sur la planète et dans tous les continents, au gré des vents porteurs ou des tempêtes, des graines d’espérance, de liberté et d’émancipation, des graines de France …

« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse » a déclaré Albert Camus dans un discours fameux.

Il faut voter dimanche prochain afin de ne pas contribuer à ce qu’une certaine vision du monde ne se défasse.

Ces valeurs qui font république

La république est une responsabilité partagée qui engage et nécessite de rassembler au lieu de cliver, provoquer, exclure et fracturer. Ses valeurs nous rappellent d’où nous venons, qui nous sommes, vers où nous allons et constituent un ciment fédérateur qui nous unit et fait société, dans le respect absolu de nos différences : genre, couleur de peau, origine et statut social, opinions politiques ou religieuses, ou orientations sexuelles …
Des mots qui prennent aujourd’hui une nouvelle dimension eu égard aux conséquences dramatiques pour notre pays d’une dissolution totalement irresponsable devant la montée du vote RN lors du scrutin européen.

Les élections du 30 juin et du 7 juillet sont, à bien des titres, déterminantes. Elles obligent non seulement les électeurs, mais également les dirigeants des organisations politiques du pays ; chacun doit se montrer dignes de ce rendez-vous républicain et faire preuve de discernement comme d’esprit de responsabilité dans ses choix.
Faut-il rappeler le discrédit actuel de la politique nationale auprès de nos concitoyens ? Un discrédit provoqué notamment par l’attitude de certains députés qui ont donné de l’Assemblée nationale une image lamentable et désastreuse abimant durablement la démocratie aux yeux de l’opinion publique.

Je constate malheureusement que cet esprit de responsabilité n’a pas prévalu dans de trop nombreux cas de désignation, dont celui de la 6eme circonscription de Seine et Marne.
Nous ne saurons être les otages de choix irresponsables, négociées par des dirigeants qui ne respectent ni les électeurs, ni les valeurs qui font république. Ils nuisent à l’engagement légitime de militants sincères et investis qui représentent avec honneur et dignité sur le terrain les forces de progrès.

Homme de gauche, élu de terrain, j’ai toujours placé les valeurs au premier rang de mes engagements et de mes responsabilités.
Comme beaucoup d’élus locaux, mon quotidien est d’œuvrer pour réconcilier nos concitoyens de toutes générations avec les principes républicains et de laïcité qui fondent le vivre ensemble.
En qualité de Maire, je m’honore de travailler tous les jours avec les pompiers et les forces de police qui représentent l’état de droit, contribuent à la cohésion de nos territoires, à la tranquillité de nos quartiers et protègent celles et ceux qui y vivent.  

Fidèle à mes engagements de toujours, en cohérence avec mes valeurs et la volonté de défendre le vivre ensemble dont nous avons tant et tant besoin aujourd’hui, afin de faire barrage et obstacle au Rassemblement National, je voterais en responsabilité dès le 1er tour pour Régis Sarazin, élu de terrain, homme d’ouverture et de dialogue, ne me reconnaissant pas dans d’autres candidatures aux valeurs contraires à ce que je suis.

La situation particulière de cette circonscription n’est heureusement pas représentative du pays, où d’autres candidatures méritent respect et considération eu égard à l’engagement politique et à la qualité des candidat(e)s en lice, porteurs d’une véritable espérance pour la France.

2024, année paralympique

La séquence des vœux touche à sa fin. Constat évident, le contexte général (réchauffement climatique, guerre d’Ukraine, conflit israélo palestinien, situation politique nationale) pèse incontestablement sur l’état d’esprit de nos concitoyens et ne prête pas à un optimisme béat, loin s’en faut.
Cependant le rôle d’un élu de ces territoires trop souvent oubliés et laisser pour compte, loin des démagogies de tout ordre, est d’ouvrir des perspectives afin d’élargir le champ des possibles et faire que demain soit mieux qu’hier. C’est tout le sens de notre action, elle nécessite d’être à la fois mobilisé, constructif et positif
Le #aquabonisme ou le «#YaKaFautKon sont de fait des non réponses face aux défis que nous devons surmonter. Des attitudes qui ne datent pas d’hier si l’on en croit ce célèbre dramaturge anglais : « le sage ne s’afflige jamais des maux présents, mais emploie le présent pour les régler et en prévenir d’autres. » … Plutôt que se limiter au constat ou au commentaire et subir, mieux vaut agir sur les causes et se confronter directement aux problèmes rencontrés en tentant d’y apporter les réponses les plus adaptées.

Notre feuille de route 2023 était simple : retrouver les marges de manœuvre perdues afin d’être, de nouveau, en capacité d’agir pour nos concitoyens. Tenir le cap avait été effectivement très difficile en 2022 et mis nos budgets à rude épreuve. C’est pourquoi nous avons abordé 2023 avec la plus grande vigilance. Heureusement les nuages se sont dissipés au fil de l’année et les objectifs tenus.
Non seulement la feuille de route initiale a été respecté mais nous avons amélioré concrètement le quotidien des trilportais. J’en veux pour illustration, deux nouveaux services plébiscités par les habitants :
– L’instruction des demandes de passeports et cartes nationales d’identité. Nos concitoyens pour obtenir ces documents essentiels à la vie quotidienne n’ont plus à accomplir le parcours du combattant d’auparavant …
– La création de l’Action Seniors, un service d’animation dédié à nos ainés.

Rappelons que la dimension humaine, au cœur de tout projet politique est essentielle et dans toute sa plénitude. « Si les maisons font la ville, les citoyens font la cité ». Faire société nécessite de produire du commun et du partagé.
Nous pourrons cependant dans les prochaines années considérer 2023 comme une année déterminante pour ce territoire, du fait de deux avancées essentielles pour son devenir :

  • L ‘inscription de la déviation de Trilport au prochain Schéma Directeur de la Région Ile de France. J’avais proposé au Président du département, Jean-François Parigi, d’étudier la réalisation d’un contournement destiné à dérouter les poids lourds du centre-ville tout en améliorant la fluidité du trafic traversant la commune. Le département a fait de notre proposition une de ses priorités auprès du Conseil régional ;
  • La signature du Contrat de plan Etat région 2023-2027 inclut l’électrification de la ligne Trilport / la ferté Milon. C’est une magnifique victoire pour les usagers du Pays de Meaux et du Pays de l’Ourcq qui concrétise à titre personnel 20 ans de mobilisation avec les collectifs d’usagers (association AOUT, Collectif de La Ferté Milon de la Ligne P, Collectif Paris Château Thierry) et le soutien d’un nombre croissant d’élus nous rejoignant au fil des ans.

Rappelons à celles et ceux qui font la fine bouche aujourd’hui et n’ont jamais brillé dans le passé par leur mobilisation sur ces deux sujets, que ces formidables nouvelles démontrent que les seuls combats perdus sont ceux que l’on ne mène pas et que rien ne vaut l’alliance des acteurs du terrain pour défendre des territoires trop souvent oubliés.

Quelles perspectives pour 2024 ?

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1/2 Éducation : de l’école de la défiance, à l’école « faisons là ensemble … »

Dernière réunion de l’instance de concertation MEN / associations d’élus

Suite au dernier remaniement ministériel je tenais à évoquer le départ de Pap N’Daye du Ministère de l’Éducation Nationale. Il ne m’appartient certainement pas de juger du bien fondé du remplacement ou non d’un ministre par tel ou tel, mais il me semblait cependant honnête de souligner le plaisir que j’ai eu à représenter l’Association des Petites Villes de France, dans l’instance de concertation qu’il avait mise en place avec les différentes associations d’élus depuis de nombreux mois.
Je n’aborderais évidemment dans ce billet que la nature des relations entre la « maison Éducation Nationale », les collectivités et leurs associations d’élus, non l’action engagée au sein du ministère que ce soit auprès des enseignants, des programmes ou encore de la gestion des examens, hors de notre périmètre de compétence.

L’instance de concertation mise en place par Pap n’Daye s’est réunie plus de cinq fois en quelques mois, alors que nous n’avions jamais rencontré son prédécesseur en cinq ans. Lors de chaque réunion de travail, nous disposions d’un Ministre à l’écoute, ouvert au dialogue, n’oubliant pas que l’éducation est une responsabilité partagée, notamment avec les collectivités.
Les échanges, toujours directs, portaient sur les problèmes concrets rencontrés dans nos territoires et des questions de fond peu abordées jusque là, notamment pour ce qui concerne les spécificités liées à l’école primaire : carte scolaire, problématiques des différents temps de vie des élèves dans une même journée scolaire, école inclusive et accompagnement du handicap, complémentarité nécessaire entre action de l’éducation nationale et des collectivités, numérique éducatif …
Nous avions la parole libre, parfois même libérée, pour aborder à la fois le quotidien et le fond des problématiques relatives à l’éducation et avancer comme sur la carte scolaire (avec sur ce dossier de véritables résultats notamment pour les collectivités rurales) ; à des années lumière des polémiques médiatiques et attaques politiciennes ou procès en « déconstruction du pays et de ses valeurs» instruits tant par l’extrême droite que d’autres politiques s’en rapprochant ( wokisme, décolonialisme, laïcité …) qui ont accompagné l’action de Pap N’Daye depuis l’origine.

Faut il rappeler l’état dans lequel son prédécesseur avait laissé l’éducation nationale et l’absence totale de dialogue et de respect minimum qui avaient prévalu toutes ces années avec les collectivités ?
Une situation critique qui a atteint son paroxysme lors de la crise sanitaire, véritable point de non retour. Le concept « d’école de la confiance’’ lancé alors par Jean-Michel Blanquer marquant de fait une vraie rupture avec les collectivités locales, reléguées au rôle de simples prestataires et devant s’adapter, trop souvent du jour au lendemain, aux décisions en mode descendant prises de manière unilatérale par le Ministre dont les relations avec le monde enseignant étaient également plus qu’altérées.
L’école de la confiance aux yeux de trop d’acteurs de la communauté éducative devenant de fait celle de la défiance.


Il fallait absolument apaiser, écouter, échanger, retisser pour pouvoir construire … Pap N’Daye incontestablement l’a fait et rétablit, pour ce qui concerne les collectivités, une confiance considérablement abimée par les cinq années de pratique solitaire et autoritaire du pouvoir de Jean Michel Blanquer.
Les associations d’élus au regard de l’importance de l’enjeu éducatif qui constitue une priorité absolue à laquelle les collectivités consacrent beaucoup de moyens humains, logistiques ou financiers, ont répondu positivement à l’invitation du Ministre de participer à une instance de concertation d’un format inédit allant des communes aux régions.
Configuration permettant d’aborder de manière globale et transversale, pour les collectivités (de l’école au lycée), l’éducation, au sens le plus large, et les problématiques rencontrées concrètement au quotidien sur le terrain
Au fil de nos réunions, des désaccords sont évidemment apparus, ont été exprimés, des propositions émises … J’aborderais dans un prochain billet les problématiques soulevées par les Petites Villes qui n’ont toujours pas eu à nos yeux de réponses satisfaisantes, faute de temps certainement, tant il est difficile de traiter du fond en quelques mois pour rattraper 5 ans d’absence totale de concertation. Faut il rappeler la force d’inertie du système éducatif au niveau de son administration centrale évoqué il y a quelques années par un ministre l’ayant comparé à un pachyderme disparu depuis ?
Pour le reste Pap N’Daye a t’il disposé réellement des marges de manœuvre nécessaires pour lancer de nouveaux chantiers ? A écouter le Président aborder directement et frontalement les questions éducatives, ici ou là, au fil de ses déplacements, il est permis d’en douter, sans même vouloir aborder le bien fondé ou nom d’un débat sur le port de l’uniforme ?

L’enjeu éducatif, essentiel, se doit de mobiliser de manière constructive toutes les énergies positives. Pour les collectivités, la question est de savoir comment contribuer utilement à relever un défi aussi majeur pour le devenir de notre société et sa cohésion que celui de l’Éducation, au sens le plus global ? Une problématique allant bien au delà des seules structures scolaires, surtout aujourd’hui.
Les évènements des dernières semaines soulignent l’urgence d’agir, certes sur les conséquences, mais surtout sur les causes. Chacun doit pouvoir trouver sa juste place comme citoyen (droits et devoirs). L’école de la république ne doit laisser personne au bord du chemin et renouer avec sa mission émancipatrice dans tous les territoires qu’ils soient métropolitains, urbains, péri urbains ou ruraux.

Bienvenue au nouveau ministre, nous espérons que Gabriel Attal poursuivra la concertation initiée avec les collectivités par son prédécesseur, qui en ce domaine a vériatblement ouvert la voie. Nous avons tant et tant à faire ensemble sur le fond et dans tous les territoires, il y a urgence.

Les associations d’élus sont prêtes à s’engager afin de relever ce défi commun tant l’éducation est une responsabilité partagée.

« L’école faisons là ensemble »