Grand Prix de l’environnement …

arbre-debout-nb.jpgTrilport participe au Grand prix de l’environnement 2008, dont les résultats seront proclamés cette semaine au CNIT dans le cadre d’une exposition sur les énergies renouvelables.

Si nous avons postulé suite à la visite des organisateurs de cet évènement, nous n’avons pas eu le temps de  constituer un dossier de candidature comme nous l’aurions désiré, avec toutes les conséquences pour cette semaine, mais qu’importe, cet évènement montre le chemin parcouru depuis 2002 !

Le Développement Durable, nous l’avons pratiqué pendant de longues années comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, sans le savoir ou presque, mais avec passion et volonté …

Tout a débuté avec une demande de subventions, lors des études préparatoires à un Contrat de développement avec le Conseil Général de Seine et Marne, puis du Conseil régional. Pour établir le diagnostic de ces partenariats, nous avons mené une large concertation auprès des acteurs de terrain et des habitants. Débat des plus fructueux, ayant entrainé une profonde remise en cause de l’action municipale: bouleversement des mentalités et des modes de fonctionnement des élus et des services municipaux, nouvelle organisation des services, introduction de méthodes de travail novatrices, définition de stratégies globales et transversales, développement de l’éco construction …

Illustration : le programme d’équipements publics lancé, intégralement en H.Q.E, engagement environnemental prolongé avec le lancement dés 2005 d’un Agenda 21. Initiatives qui ont fait de Trilport en quelques années une des villes pionnières du Développement Durable en Ile de France, malgré notre petite taille. Je me souviens encore des commentaires amusés de certains élus de villes voisines, y compris de grandes villes, devant nos mesures qualifiées à l’époque d’originales !
Aujourd’hui, les premiers équipements sont sorties de terre et fonctionnent depuis de nombreux mois, les services municipaux intègrent les priorités environnementales, nos engagements passés sur la ressource eau, les énergies renouvelables ou l’isolation ont été validés par les accords de Grenelle et les projets que nous avons dans nos cartons, sont dans l’air du temps …
Les communes voisines, hier sceptiques, nous rejoignent désormais en nous prenant pour exemple. Si je mesure le chemin parcouru en la matière mais ne retiendrait qu’un idée, lorsque l’on parle d’environnement plus on apprend, moins on sait …

En matière d’environnement les élus locaux ont une responsabilité particulière : l’action municipale agit directement sur les problématiques liées au réchauffement climatique, en influant concrètement et durablement sur l’habitat, l’organisation urbaine, la consommation et la production d’énergie, la bio diversité ou la mobilité … . Mais également du fait de la résonnance particulière que l’action politique peut revêtir quelquefois auprès des habitants et des autres acteurs de la vie publique.

Permettez-moi également trois réflexions sur la valeur du temps, la place de l’humain dans le Développement durable et le prix réel des produits ou de leut utilisation  …

 

arbre-debout.jpgLa société doit redonner au temps toute sa valeur de filtre. La crise financière, véritable électrochoc, aura pour conséquence je l’espère de nous amener à revoir en profondeur notre modèle de développement actuel, dont une des conséquences est que la moindre innovation technique, du fait de la mondialisation se propage désormais quasi instantanément sous toutes les latitudes, style contagion virale, quasimment sans contrôle ou si peu …

Pourtant certaines notions fondamentales comme l’éthique, le principe de responsabilité ou de précaution développée par les philosophes inspirateurs du Développement Durable, ou plus simplement de bons sens doivent nous rendre plus circonspect et nous faire prendre conscience de la valeur du temps qui passe …
L’agriculteur avant de penser à la récolte, biologique cela va de soit, sait qu’il doit attendre la fin de chaque étape d’un cycle immuable : le temps des labours, celui des semailles, puis le temps des cultures qui précède la fructification, et enfin la récolte. Si le fruit issu de ce labeur est mauvais, il doit en tirer toutes les leçons … Le principe de précaution est induit.

L’humain, le lien social, sont au centre du Développement Durable. C’est l’interaction de l’homme sur son milieu, la fameuse empreinte écologique, qui est à l’origine même du concept. A ce titre, il est toujours bon de rappeler que l’Education avant d’être considéré comme une charge de fonctionnement ou une variable d’ajustement est un investissement pour le présent et le futur.

Les décideurs doivent également saisir l’opportunité que représente la lutte contre le réchauffement climatique. Simple constat, pour changer concrètement et durablement nos habitudes de vie, la valeur économique d’un produit (énergétique ou non) ou de son utilisation devrait intégrer soit les dommages collatéraux causés à l‘environnement, soit les bénéfices qu’en tire la société : taxation ou subvention sont les deux alternatives.
Nous voilà à des années lumière d’un monde dérégulé, mais insistons, la défense active de l’environnement est un processus, qui constitue de fait une réelle opportunité créatrice d’emplois pour notre économie et les entreprises locales grâce à l’effet de « longue traine » provoqué,

Nous ne sommes aujourd’hui qu’au début d’un profond bouleversement, il est de notre responsabilité collective pour le devenir de tous, plus particulièrement de nos enfants, que le réflexe « Développement Durable » se développe auprès de chaque locataire de la planète. A nous de nous y employer, qu’il y ait des grand prix de l’environnement ou pas, car en la matière l’essentiel est de participer …

Voilà qui nous éloigne du Congrés de Reims, non ?

 

Pourquoi un éco quartier en coeur de ville ?

reunion-pub-tribune_mini.jpg

Rapide retour sur la réunion publique consacrée à l’éco quartier « Cœur de ville » qui s’est déroulée la semaine dernière.

Avant de revenir sur une thématique passionnante qui va nous servir de fil rouge quelque temps, il y a de quoi faire, je vous propose un résumé trés synthétique des épisodes précédents, histoire de comprendre comment nous en sommes arrivés à un tel projet … Ou chronique du développement d’un petit bourg seine et marnais au fil des siècles …

Trilport s’est développée depuis son origine, le long de la route royale numéro 3 (dénommée depuis D603) et de routes transversales qui la traversent avant de se rejoindre au niveau du gué, puis du pont de la  commune qui en font depuis un nœud de communication incontournable sur la route d’Allemagne et depuis quelques années un goulot d’étanglement qui attend impatiemment la réalisation d’une déviation.
Une zone d’activité s’y est implantée, avec des hauts et des bas, certaines entreprises au moment des « années crises » fermant leurs portes en laissant derrière elles des friches industrielles en déshérence, situées non loin du centre ville et de la gare.

Ces dernières décennies, la ville s’est étendue, surtout en périphérie, du fait de l’implantation de plusieurs lotissements construits sur les terres agricoles, illustration concrète de l’étalement urbain si caractéristique de notre région. Aucune évolution urbaine notable par contre, n’a concerné le vieux bourg, qui a gardé ses caractéristiques traditionnelles : habitat vétuste, rues étroites, cours communes, impasse, enclavement, absence de liaisons douces, trottoirs quasi inexistants, manque d’espaces publics … Des vestiges d’une organisation urbaine n’étant plus adaptée aux nécessités et aux besoins (liaison douces, accessibilité, stationnement) de notre temps.

Nous avions prévu de profiter des travaux du Plan Local d’Urbanisme pour étudier la destinée de la friche industrielle lorsqu’une série d’occupations successives de gens du voyage a provoqué des nuisances considérables aux riverains. Devant une certaine « passivité » du  propriétaire et refusant de laisser la situation se dégrader, j’ai lancé une étude sur ce secteur afin d’explorer différentes pistes d’aménagement.

 

Quelques faits nouveaux sont également à prendre en compte :

l’obligation de respecter l’article 55 de la loi SRU et l’objectif fixé par l’Etat et le Plan Local d’Urbanisme de l’agglo de construire 17 logements aidés par an sur 20 années, afin d’aboutir aux 20% de logements sociaux.Nous voulons répondre à cette demande légitime, en privilégiant la qualité du bâti et la taille humaine des opérations lancées.

Le projet de transformer la gare de Trilport en pôle d’échange intermodal (bus / train), mutation qui permettra de favoriser l’utilisation des transports en commun, de désenclaver la gare et de limiter les problèmes de stationnement sur le secteur. Nous travaillons sur ce dossier avec la Région, le STIF, la SNCF et la commun auté d’agglomération.

L’engagement de Trilport pour le Développement Durable depuis 2002, date du lancement du projet de  développement de territoire mené avec le Département et la Région. Certains jalons témoingent de cette volonté : 2005, Trilport est la première commune francilienne de moins de 5 000 habitants à se lancer dans un Agenda 21, suscitant d’ailleurs à l’époque quelques railleries aux alentours, 2006 : inauguration de notre première réalisation H.Q.E … Un effort qui ne s’est pas interrompu, loin s’en faut, les fidèles lecteurs de ce blog le savent !

Autant d’initiatives, de réflexions, d’échanges avec des acteurs du territoire, d’objectifs poursuivis, d’expériences passées, qui en s’entrecroisant prennent du sens et nous incitent à privilégier une réflexion durable, globale et transversale avec le Développement Durable au centre des arbitrages et des priorités …

 

Ce projet d’éco quartier est le fruit de cette réflexion, mais pas seulement car …

 

 


 

Le chaos est orphelin

1189594719.jpg

 

Predictability: Does the Flap of a Butterfly’s Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? »

(ou Prédictibilité : le battement d’ailes d’un papillon au Brésil provoque-t-il une tornade au Texas ? )

<!–[if gte mso 9]>

OGM / NKM : l’Objet du délire

81644016.JPG

« Art. L. 531-2-1. – Les organismes génétiquement modifiés ne peuvent être cultivés, commercialisés ou utilisés que dans le respect de l’environnement et de la santé publique, des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production et commerciales qualifiées “sans organismes génétiquement modifiés”, et en toute transparence. »

Amendement présenté par Monsieur Chassaigne député PC du Puy de Dôme (lien)

Complément : l’EXPOSÉ SOMMAIRE de l’amendement 252 (cf Assemblée Nationale)

« Cet amendement prévoit que la mise en culture, la commercialisation et l’utilisation ne peuvent se faire que dans le respect des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production et commerciales. Il prend en compte des principes déjà retenus par les ministres de l’environnement de l’Union Européenne.

Par ailleurs, le principe de transparence a été retenu lors des discussions du Grenelle de l’environnement. La question de la transparence de l’évaluation, des activités relatives aux organismes génétiquement modifiés et de l’accès du public aux études relatives à la santé et à l’environnement est déterminante. L’obligation de transparence est inscrite dans la Convention d’Aarhus. »
Alors où est réellement le problème ?

 

Où l’on reparle des agrocarburants

351552771.jpg

Peter Brabeck, futur ex-patron de Nestlé (premier groupe alimentaire mondial) a fait sensation dans un interview donné ce week end portant sur le développement des agro carburants.« Si l’on veut couvrir 20% du besoin croissant en produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n’y aura plus rien à manger »,

Il va même beaucoup plus loin dans son analyse, abordant de manière directe la responsabilité sociale des gouvernements et en remettant en cause les incitations fiscales apportés par certains états (dont le notre) ou la communauté européenne pour développer cette filière : « Accorder d’énormes subventions pour les produire est inacceptable moralement et irresponsable », qualifiant même ce type d’aide de « non sens politique ».

Il rappelle que les millions de tonnes de maïs consacrées aux biocarburants sont autant en moins pour le secteur alimentaire et que cette demande nouvelle et croissante entraine des hausses de prix importantes du maïs, soja et blé, une dénonciation qu’il avait déjà effectué l’an dernier dans un interview donné au Financial Times, finalement assez prédictif. Soulignant que cette filière nécessite de plus en plus de terres cultivables et occasionnant directement une importante déforestation. enfin il enfonce le clou précisant que la ressource eau, elle même est également  menacée par ce type de culture (un litre de bioéthanol nécessitant 4.000 litres d’eau).

Même si chacun doit prendre de telles déclarations avec un certain recul, ce dirigeant défend avant tout les intérêts économiques de son secteur d’activités et de son entreprise, de tels propos donnent un nouveau relief à des critiques de plus en plus nombreuses sur le développement de la filière de l’agro carburant. Critiques et position soutenue dans ce blog et qui jusque là aller à contre courant d’un mode de pensée encore dominant, notamment dans un département céréalier comme celui de la Seine et Marne.

Allons un peu plus loin dans l’analyse pour savoir si Peter Brabeck a raison de parler de « non sens politique » ?

 

Peter Brabeck, un acteur économique qui est tout sauf objectif

Rappelons tout d’abord que Nestlé consomme énormément de produits céréaliers, que ce soit directement ou indirectement (élevage), toute augmentation des couts de matières premières influe donc sur ses marges; même si au final, c’est le consommateur quui règlera la note (quelquefois d’ailleurs l’augementation du cout des matières premières a bon dos, à l’exemple de celle du gaz en 2007).
Pour Peter Brabeck, la ressource eau représente également un produit marchand, Nestlé étant également un producteur d’eau minérale et de boissons.
Rappelons une citation du personnage qui apportera un autre éclairage que celui donné par sa déclaration du week end : « les ONG … souhaitent que l’accès à l’eau soit nationalisé, c’est-à-dire que tout le monde puisse avoir accès à l’eau. Mon point de vue n’est pas celui-ci, il faut que l’eau soit considérée comme une denrée, et comme toute denrée alimentaire, qu’elle ait une valeur, un coût. ».

Des éléments qui démontrent qu’effectivement Peter Brabeck est tout sauf objectif lorsqu’il aborder ce sujet. Pourtant ces arguments possèdent une réelle portée et tant pis s’il est intéressé par la question. Car au niveau planétaire, le développement de cette filière ne ce fera pas sans grave conséquence et il serait de bon ton que les politiques soient plus mesurés face aux lobbies céréaliers.

 

 

Une augmentation des prix alimentaires qui pénalisent surtout les pays pauvres

Les U.S.A où chacun connait l’influence des grands fermiers a consacré cette année 138 millions de tonnes de maïs à la production de biocarburants; ce mais manquant à l’industrie alimentaire, augmente mécaniquement le prix des céréales (soja, blé …) et introduit des procédures de culture intensive et une forte demande en terres cultivables. Une situation rencontrée également en Europe, qui fait face à trois tendances de fond : une augmentation des demandes en provenance de la zone Asie (dont la Chine) ou les habitudes alimentaires, du fait de la croissance économique évoluent (notamment en sucre et céréales), une poussée démographique et enfin le développement des bio carburants.

Une situation qui a des répercussions dramatiques pour les pays pauvres, notamment africains, qui non seulement subissent l’augmentation du prix de l’énergie mais également de la nourriture.

Deux autres conséquences directes et irréversibles sont à signaler : la diminution des terres non cultivées, par la suppression progressive des jachères et des prairies en Europe, une déforestation profonde sur certaines régions du globe, le développement de la mono culture intensive et des menaces de plus en plus précises sur l’approvisionnement en eau.
Un rapport de l’association Environmental Defense souligne que le développement massif des usines de bioéthanol aux Etats-Unis menace directement les réserves en eau souterraine et les écosystèmes des prairies tempérées. Un constat d’autant plus inquiétant lorsque l’on connait les objectifs de production fixés, qui ne tiennent pas du tout compte de la capacité des nappes phréatiques à répondre à cette demande croissante et à se reconstituer !

 

Une crainte désormais partagée par l’ONU

L’Union Européenne, sous l’influence du lobby des céréaliers français notamment, a fait de la production d’agro carburants un axe important de sa politique énergétique pour la décennie prochaine. Cette orientation est pourtant condamnée par la Directrice du Programme Alimentaire Mondial, vu  les besoins actuels et surtout à venir en produits alimentaires : “Le changement d’orientation (de nombreux exploitants) en faveur de la production des biocarburants a détourné des terres de la chaîne alimentaire … les prix alimentaires atteignent un tel niveau que celui de l’huile de palme en Afrique est désormais au niveau des prix du carburant”,

Le choix de nombreux pays industrialisés de développer dans la durée les agro carburants, fabriqués à partir de matières premières agricoles, afin de répondre à l’augmentation ponctuelle du baril de pétrole, si elle se révèle une très bonne affaire immédiate pour les agriculteurs à court terme risque dans le même temps, d’entrainer des fammines et des milliers de morts, car se sont les pays les plus pauvres de la planète qui sont concernés par ces dommages collatéraux.

Dans le cadre de leur stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (moins 20% d’ici 2020), les pays de l’Union européenne  projettent que les biocarburants représentent au moins 10% de la consommation totale d’essence et de gazole dans les transports européens …

Quelques questions, méritent pourtant attention  …

 

– A combien s’élève la dette en carbone due à la déforestation ? Elle serait selon les études et les pays beaucoup plus importante (dans des proportions incroyable)  que la diminution annuelle des émissions de gaz à effet de serre due à l’utilisation des agrocarburants. Ce phénomène concerne également les USA et l’Europe avec la transformation des prairies et forêts en champs destinés à la production de bioéthanol qui produit lui même des gaz à effet de serre .

– Quelles conséquences pour l’approvisionnement en eau de la planète

– Lien entre développement de la mono agrioculture intensive, les OGM et la diversité alimentaire

 

Notes précédentes sur cette thématique

Agro carburant plutôt que bio carburant

Les bio carburants sont ils écolos 

1413742755.jpg