Bienvenue au Club !

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Bonne nouvelle, l’éco quartier de Trilport est un des 160 éco quartiers sélectionnés par le Ministère de l’Environnement, voilà qui non seulement récompense le travail effectué sur ce dossier mais démontre l’intérêt du projet.
A ce titre, j’ai eu l’occasion d’assister à l’annonce du palmares national par Jean Louis Boorloo, himself, style  « grand visionnaire et sauveur de la planète », mais également de participer à la première réunion de travail du Club opérationnel National, que nous avons intégré. Avant de revenir sur une réunion enrichissante et prometteuse, quelques réflexions d’ordre général, suite à la séquence qui vient de s’achever et aux différents appels à projets aux quels nous avons participé.

Qu’est ce qu’un éco quartier aujourd’hui en France ?

Une telle question peut amener aujourd’hui, soit aucune, soit au contraire pléthore de réponses, ce qui au final revient au même. L’absence d’un vrai label autorise toutes les appellations dont beaucoup abusives, nombre d’élus communiquant sur un éco quartier porté  par un aménageur se limitant bien souvent à un « lotissement plus » avec quelques objectifs énergétiques, et encore …

Soulignons, nous y reviendrons dans une prochaine note, l’intérêt des démarches portées par le CERTU, le CSTB, l’ADEME et le travail de fond effectué par des collectivités territoriales dont Lille Métropole, par exemple. Je veux témoigner également de la qualité de l’approche de la région Ile de France au travers du concours des Nouveaux Quartiers Urbains, dont nous avons été lauréat. Le mode opératoire choisit et l’aide financière accordée permettent d’accompagner et de répondre concrètement aux problématiques de fond soulevées. Une candidature qui a renforcé deux certitudes: le besoin impératif d’expertise et de compétences plurielles à développer en amont et l’intérêt de travailler sur les 3 piliers du développement durable, dont notamment le pilier social.

Force est de souligner la complexité qui attend les élus désirant créer un éco quartier. Une vraie course d’orientation dans laquelle le coureur ne disposerait ni de GPS, ni de carte, ni de boussole, ce qui complique sérieusement la donne. Car cet objectif nécessite plusieurs types d’expertises.

La plus visible est liée à l’opération d’aménagement elle même : acquisition foncière, construction, architecture, montage juridique (concessions d’aménagement, cahier de prescription, procédures d’urbanisme : ZAC, lotissement …), dans le même ordre d’idée, le maintien ou le renforcement de la bio diversité, la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, exigent des compétences spécifiques, chacun en est convaincu. Mais il ne faudrait pas obérer un pré requis déterminant, la réflexion de fond sur l’urbanisme et  le ou les territoires (communal et supra communal). Un eco quartier est bien un « morceau de ville », qui a vocation à se développer, à rétro agir sur les quartiers environnants et inversement.

Il me semble essentiel de développer comme clé de voute, le projet social, qui apporte au territoire un supplément d’âme …  A mon sens, pour réussir dans ce type de projet, un politique ne peut faire l’économie d’une analyse de fond de son territoire, qui lui permettra de réconcilier l’urbain à l’homme, mais également  aux usages de la vie sociale mais et à la planète, il  y a urgence …

Enjeu majeur des prochaines années, développer les liens entre les territoires, car tout est lié, surtout lorsque l’on parle environnement,  le nuage de Tchernobyl ne s’est pas arrêté aux seules frontières hexagonales, et ce qui est vrai pour la géographie, l’est également pour les fonctions de la vie urbaine, il faut refuser le découpage par champ fonctionnel et traiter du tout …

Autre constat, peut être cynique mais avéré, le Développement Durable constitue désormais pour un politique, un passage obligé, un élément ostentatoire d’affichage, indispensable à sa com’. Il est et sera de plus en plus, soyons en convaincu au cœur du projet politique, car traitant du présent, du futur et des conséquences sur le moyen et le long terme … Une approche totalement en phase avec celle d’un éco quartier, qui induit quelques obligations : la gestion des compétences mutualisés, une gouvernance collective asé sur une auto évaluation et la gestion du temps, ou des temps …

Force est de constater que l’aide régionale acquise, nous aide concrètement aujourd’hui dans cet objectif, sans elle, rien n’aurait été possible, nous n’aurions pu réunir les compétences techniques plurielles qui permettront à ce dossier d’avancer, du moins je l’espère. A contrario le fait d’être un des 160 éco quartiers nationaux, ce qui n’est pas rien, demeure une vraie satisfaction, mais pour l’instant n’apporte rien de concret. Un constat certes matérialiste mais avéré; ce qui est dommageable à mon sens, notamment pour les petites collectivités, car c’est bien là aussi que se joue le devenir des éco quartiers.

C’est un des messages que je ferais passer dans le club opérationnel, car le soutien logistique est fondamental au regard de la complexité des enjeux et des thématiques portées par ce nouveau concept de l’organisation urbaine …

Mais comment définir ce fameux club opérationnel ?

 

 

Rappelons que ce club est une des actions du plan Ville Durable du MEEDDM et du programme « éco cités-eco quartiers » élaboré suite au Grenelle de l’Environnement, qui vise notamment à définir un référentiel « écoquartiers » d’ici 2012.

Afin d’éviter que ce document se limite à une approche uniquement technique et énergétique du développement durable et prenne en compte des problématiques plurielles (gouvernance, complexité des montages (procédures, financier, mixité sociale et fonctionnelle …) il a été décidé de lancer une « recherche action » permettant de faire remonter des informations utiles. Un des écueils,  évidents à la lecture du palmarès 2009 est effectivement d’apporter une réponse qui ne se limite pas  uniquement aux nouveaux projets urbains de grandes collectivités, mais de développer également des solutions adaptées à la réhabilitation, au renouvellement urbain, aux zones périphériques, et aux petites collectivités ne pouvant disposer d’ingénierie propre, contexte que je connais particulièrement.

Au menu de cette première journée  :  bilan de l’appel à projets, débat de portée générale (voir ci après), tables rondes sur les différentes approches actuellement utilisées,  focus sur l’éco quartier « référence » (le lauréat, celui de Grenoble) et présentation de la feuille de route 2010.

Ce  club opérationnel,  répond à plusieurs objectifs : créer un réseau sur le territoire national, identifier et valoriser les pratiques vertueuses, repérer les progrès réalisés dans les 7 thématiques dégagées par le Ministère (Eau, déchets, biodiversité et nature en ville, mobilité, sobriété énergétique et énergie renouvelable, densité et formes urbaines, écoconstruction), élaborer un ou des référentiels communs, soutenir les collectivités en amont et faciliter l’émergence de nouveaux projets. Ce travail de fond sera porté par les 4 ateliers nationaux du club

1 – L’organisation de la maîtrise d’ouvrage, le pilotage et le montage d’un EcoQuartier

2 – Le citoyen et l’entrepreneur, moteurs de l’EcoQuartier (gouvernance et participation)

3 – L’EcoQuartier, levier vers la ville durable

4 – Les EcoQuartiers en milieu rural

Plusieurs cycles de conférences thématiques alimenteront également cette réflexion collective ainsi que la  création d’un extranet. Une Conférence nationale de bilan, courant décembre 2010 marquera le point d ‘orgue de cette initiative.

 

L’analyse des dossiers de candidature traduit l’émergence de réelles tendances de fond allant dans le bon sens : le « penser global », la gouvernance et la participation des parties prenantes, les notions de densité et de formes urbaines, la mobilité intermodale et les mixités qu’elles soient sociale, générationnelle ou fonctionnelle, et la gestion du temps dans le pilotage des opérations.

A contrario, les réponses sur les déchets, la biodiversité et la mobilité sont encore très timides, et de vraies inquiétudes sur la faisabilité des projets apparaissent : prise en charge financière des équipements présentés comme éléments constitutifs du progrès en matière de développement durable (chaudière collective, récupérateur des eaux de pluie…),  et gestion ultérieure … Trop peu de réponses ont été apportées semble t’il sur la participation citoyenne,  et l’intérêt de rendre ces quartiers attractifs pour les habitants mais aussi pour l’activité.

 

Cette journée de travail a commencé par des débats soulignant quelques lignes force …

Développer une architecture du plaisir à vivre,  afin de réhabiliter la ville et intégrer davantage les usages et les pratiques fonctionnelles dans l’organisation urbaine

Travailler sur la délimitation des villes et des territoires, insister sur le rôle essentiel des lisières et de l’agriculture péri urbaine … L’importance de retrouver le bonheur en ville et non seulement dans les prés, d’y protéger la bio diversité de la rendre « aimable et joyeuse » et ne pas abandonner un précepte simple : la ville doit retrouver une autoprotection et se reproduire sur elle même …

Changer d’échelle dans le dessin du territoire … Il n’y a plus de bastions médiévaux mais des territoires interconnectés relier par toutes sortes de liens et d’espaces de solidarité … « Pas de bâtiment durable sans quartier durable, pas de quartier durable sans ville durable et pas de ville durable sans territoire durable» …

Revenir sur la notion vitale de cout global: le bon marché coute plus cher au final mais un préalable cependant, faire durable demande de l’expertise, de l’ingénierie, des compétences et coute plus cher au présent, mais permet d’économiser pour le futur, nécessité de valoriser aujourd’hui les économies du futur, véritable révolution culturelle à initier …

Favoriser le reconversion et les mixités, déterminer des nouvelles centralités, développer la notion d’art urbain et de structuration des paysages

Vaste programme non ?

 

D’ores et déjà, le Club opérationnel devra répondre à de nombreuses interrogations liées :

A l’économie de projet : Qu’est-ce que (sur-)coûte un quartier durable ? Comment envisager la question d’une « économie de quartier » ? Quelle économie de la diversité, fonctionnelle, formelle et programmatique ?

A L’innovation urbaine : Quelles innovations technologiques sont acceptables ? Comment passer du prototype à la logique de reproductibilité ? Comment s’approprier collectivement le développement durable ?

Au  droit et aux outils du développement durable :  Comment passer du règlement à la règle du jeu ? Le développement durable, un outil politique moteur du projet urbain ? Quel(s) espaces communs sont réellement partagés et partageables ?

Aux services à la population : Quels nouveau rapports à la mobilités peuvent et doivent s’instaurer ? Quels réseaux et services collectifs sont transformés ou créés ?

Et à une question centrale portant sur les usages et sur les comportements : les français vont-il accepter de changer leur habitudes ?

 

Je reviendrais dans une prochaine note, sur les différentes approches présentées lors de cette journée car beaucoup d’enseignements sont à en retirer …

 

 

PLU : comment diminuer l’empreinte humaine ?

 

blog_immobilier_mur_vegetal_france.pngDernière ligne droite pour les travaux du Plan Local d’Urbanisme, du moins au niveau municipal, quelques derniers arbitrages, réunions et d’ici quelques semaines, le document sera dans les tuyaux !

Enfin aurais je tendance à dire d’une réflexion de fond ayant débuté début 2006. Outre l’intermède du aux élections municipales (presqu’une année), des raisons de fond, expliquent cette durée.
L’élaboration d’un document majeur pour le développement d’un territoire ne doit pas être prise à la légère, et il est nécessaire avant d’acter un document de cette importance, d’effectuer un tour d’horizon des réflexions en cours sur différentes échelles du territoire afin d’harmoniser lorsque c’est possible, la grande horloge des  mutations qui concernent les communes, les intercommunalités et plus globalement la société. Un réglage temporel qui permet d’intégrer à la réflexion en cours divers enjeux.

Citons, notamment  :

  • la montée en puissance de l’intercommunalité (réflexions autour du SCOT, du PLH et du PLD),
  • le développement de la gare SNCF en pôle d’échanges multimodal (surtout après le cadencement 2010),
  • nos obligations en matière de logement social
  • la priorité accordée au Développement Durable.

Cette priorité apparaît de manière évidente que ce soit dans les orientations générales du PADD (voir aprés) et du PLU (développement en cœur de ville afin de limiter l’étalement urbain et protéger la biodiversité), dans la nature des projets urbains en cours (création d’un éco quartier et d’un pôle multimodal d’échanges sur la gare SNCF) ou dans certaines mesures concrètes destinées à diminuer l’empreinte écologique sur le territoire de la commune.

Améliorer l’efficacité énergétique du bâti est une de ces mesures, le  bâtiment étant avec le transport une des causes majeures du réchauffement du à l’activité humaine. Jusqu’à aujourd’hui, la seule alternative pour les décideurs étaient de faire appel au sens militant et éco citoyen de certains pionniers (la notion d’avant gade) chez les constructeurs afin qu’ils acceptent de payer plus cher pour construire plus propre.

Il est impératif si l’on veut inciter le plus grand nombre à construire « écologique »de réduire cet écart financier. Car si cette solution constitue une bonne opportunité économique pour l’occupant (propriétaire ou locataire) du fait de la diminution des charges, pour le promoteur elle demeure toujours  un surcout, ce qui constitue un frein sérieux.

Alors, comment inciter le plus grand nombre à construire durable, alors que cela coute plus cher ? La bonification des droits à construire expérimentée sur le plan international par les Etats Unis (avec le « density bonus »,) et la  Suisse pour rendre acceptable les contraintes du label Minergie est une des pistes à explorer …

Pourquoi ?

 

 

 

Cet outil incitatif novateur repose sur un principe simple : récompenser les pratiques environnementales vertueuses des maîtres d’ouvrages en donnant des mètres carrés constructibles supplémentaires leur permettant d’atténuer le surcout occasionné. Incidence : Le coût global se réduit, la valeur d’usage des bâtiments augmente et les futurs occupants bénéficient d’économies de charge significatives.

La loi POPE (programme fixant les orientations de la politique énergétique) autorise cette mesure. Les communes disposent désormais d’un outil réglementaire leur permettant de bonifier le COS (voir après) dans la limite de 20 % pour les constructions répondant à des exigences énergétiques précises. Une logique « gagnant / gagnant » qui devrait s’imposer peu à peu. L’arrêté du 3 mai 2007 (JO du 15 mai) précise les conditions à remplir permettant de bénéficier de ce dépassement, notamment avec une simple décision du conseil municipal. (cf document édité par l’ADEME, trés clair sur le sujet)

Cette mesure s’adresse aux particuliers comme aux collectifs. Un promoteur peut désormais avoir avantage à construire vertueux : il bénéficie de 20% de surface constructible supplémentaire, ce qui lui permet d’atténuer d’autant l’impact financier du prix du foncier.
ce qui se révèle intéressant pour le logement social, car là plus qu’ailleurs construire durable est important écologiquement et financièrement, du fait de la diminution directe des charges.
Pour être éligible à cette bonification, les constructions doivent répondre aux labels THPE (très haute performance énergétique) ou BBC (bâtiment basse consommation), ce qui devrait évoluer dans les prochains mois. Notre volonté est d’agir également sur deux autres cibles environnementales : récupération de l’eau et e végétalisation, notamment pour les toitures ou les façades, en jouant également sur le CES (voir après) si nécessaire.  Nous avons intégrer ces mesures dans le PLU sur l’ensemble des zones.

Trilport fait partie d’une structure nationale de réflexion et de proposition concernant cette problématique, le club « bonification et construction durable » animée par l’ADEME et l’ARENE. Instance destinée à explorer les perspectives ouvertes notamment par le Grenelle 2 et qui réunit des collectivités diverses, idisposant d’un acquis en matière de rénovations, constructions durables et approches innovantes.

Le projet de loi Grenelle 2 prévoit la possibilité de dépasser dans la limite de 30 % les règles relatives au gabarit, à la hauteur, à l’emprise au sol et à la densité d’occupation des sols. Un dépassement qui peut être modulé ou supprimé selon les secteurs. Ces dispositions se substitueront, en les élargissant, à celles du « COS bonifié ». Ces pistes intéressantes soulèvent cependant certaines interrogations : hauteur du bâti, possibilité d’autoriser la construction d’un niveau supplémentaire, peut on limiter la qualité de vie à la seule efficacité énergétique, nature des référentiels, labels ou niveaux de performance exigés, thématiques environnementales poursuivies (eau, bruit, qualité de l’air, richesse de la biodiversité » …).

Les travaux  autour du Grand Paris témoignent de cette tendance vers une densification accrue reposant sur une verticalisation croissante notamment dans les secteurs situés à proximité des transports collectifs, des orientations qui accompagnent le concept de ville durable préconisé par nombre d’urbanistes.

Autant il faut reconnaître l’efficacité énergétique de ces choix, autant sur la densification, il est important de l’adapter au contexte local,  de diversifier les modes d’organisation urbaines et les confronter à nos villes actuelles, afin que celle ci gardent l’identité qui fait leur charme. Cette question d’appartenance, de quête identitaire, chacun en conviendra est une donnée à ne pas négliger. C’est ce qui différencie une fourmilière, ou une ruche et nos villages.

Voilà qui nous promet une période d’innovation architecturale et technique, mais où les urbanistes et le architectes devront placer au premier plan de leurs priorités l’épanouissement des futurs habitants, qui ont besoin de lumière, de végétal et de perspectives, dans tous les sens que revêt ce terme !

 

Outils d’urbanisme

L’article 30 de la loi POPE.

! L’article 30 de la loi POPE a complété le code de l’urbanisme par un chapitre VIII ainsi rédigé :

! Art. L. 128-1. ! Le dépassement du coefficient d’occupation des sols est autorisé, dans la limite de 20 % et dans le respect des autres règles du plan local d’urbanisme, pour les constructions remplissant des critères de performance énergétique ou comportant des équipements de production d’énergie renouvelable.

Un décret en Conseil d’Etat détermine les critères de performance et les équipements pris en compte.

La partie de la construction en dépassement n’est pas assujettie au versement résultant du dépassement du plafond légal de densité.

! Art. L. 128-2. ! Les dispositions de l’article L. 128-1 sont rendues applicables dans la commune par décision de son conseil municipal.

 

Arrêtés de Mai 2007

 

Qu’est-ce que le COS ?

Le Coefficient d’Occupation des Sols est la valeur qui détermine sur un terrain la possibilité maximale de réalisation de SHON. Exemple : Pour un terrain de 600 m² avec un COS de 0,6 (qui est la valeur classique en zone résidentielle), l’opération est la suivante 600 x 0.6 = 360 m² de SHON. Pour un terrain de 270 m² avec un COS de 1,8 (zone plus urbaine), le résultat est le suivant 270 x 1,8 = 486 m² de SHON.

 

Qu’est-ce que le CES ?

Le CES ou coefficient d’emprise au sol est un coefficient fourni par l’administration (Mairie, DDE) permettant de définir la surface constructible de chaque parcelle. Le CES , comme le COS ,peut être différent sur deux parcelles contigues ou sur une même parcelle.

Le PLU ou plan local d’urbanisme définit la zone dont dépend votre parcelle et donne les orientations de constructibilités. Sur le réglement dont dépend votre parcelle, il sera certainement indiqué le CES (Coefficient d’Emprise au Sol) autorisé. Le C.E.S. est une manière de restreindre le bétonnage totale d’une parcelle, ce C.E.S. ou Coefficient d’Emprise au Sol est établi pour conserver des espaces verts. Le Coefficient d’Emprise au Sol est très souvent couplé à la définition d’une surface minimale d’espaces verts de pleine terre (1m de hauteur au minimum) à conserver sur la parcelle.

 

Qu’est-ce que le PADD ?

Le PADD,Projet d’Aménagement et de Développement Durable, est un des documents constitutifs du dossier du Plan local d’Urbanisme (PLU) et du dossier du Schéma de Cohérence Territoriale (ScoT). Il définit les grandes orientations d’urbanisme et d’aménagement retenues par la commune, notamment en vue de favoriser le renouvellement urbain et de préserver l’environnement et de favoriser la qualité urbaine et architecturale.

Ce document comprend deux parties :

  1. Une partie obligatoire qui exprime les orientations générales d’urbanisme et d’aménagement du territoire communal ou de l’ensemble de communes concernées si le PLU porte sur plusieurs communes. Cette partie peut être relativement courte et synthétique.
  2. Une partie facultative qui peut définir d’une manière plus précise les orientations et prescriptions particulières concernant des espaces ou des quartiers ou des actions publiques soit thématiques soit sectorisées (par quartier, ilôts, immeubles…). Cette partie est plus technique mais souvent plus détaillée.Son objectif est d’introduire dans les documents locaux d’urbanisme une plus grande réflexion sur l’avenir de la commune à moyen et long terme. Les grandes orientations qu’il définit peuvent concerner différents domaines : le développement ou la préservation des centres-villes,la restructuration ou la réhabilitation d’îlots, de quartier ou de secteurs, le traitement des rues et des espaces publics, la sauvegarde de la diversité commerciale des quartiers, l’aménagement des entrées de ville et la préservation des paysages.

 

HQE : Comment essaimer utile …

hqe_3.jpgCe blog a souvent fait référence à la démarche HQE (ou Haute Qualité Environnementale) du fait du programme d’équipements mené depuis 2004, premier du genre au niveau régional à  respecter une telle démarche pour l’ensemble des équipements réalisés, ce qui pour une commune de moins de 5000 habitants n’était pas si évident.

Les trois équipements (centre de loisirs, réfectoire scolaire et gymnase) issus de ce programme, aux signatures architecturales et choix techniques très différents fonctionnent désormais tous les jours pour le plus grand intérêt de leurs utilisateurs. Depuis l’inauguration du premier équipement, le Centre de Loisirs le « Petit Prince » nous avons effectué un point après chaque réalisation afin de faire évoluer nos pratiques, solutions et priorités techniques.

Deux considérations générales sur la HQE. Elle présente l’avantage de viser des cibles différentes  (eco construction, eco gestion, confort et santé) complémentaires, donc d’agir sur un spectre plus large, mais à contrario, son inconvénient est de ne pas donner d’obligation de résultat (indicateur objectif), ce qui peut poser problème, notamment lorsque l’on aborde l’efficacité énergétique. D’autant que les architectes français contrairement à leurs homologues allemands étaient jusqu’à peu, peu sensibilisé sur ce point. Une situation qui change vitesse grand V, et tant mieux !

Ecueil à éviter, ne pas tenir compte du chant des sirènes et résister à l’effet de mode, afin de se concentrer sur les fondamentaux. Certains choix moins clinquants et visibles extérieurement, sont de fait, en terme d’efficacité beaucoup plus déterminant sur l’empreinte écologique d’un équipement. Pour faire simple, entre panneaux solaires et isolation, c’est généralement le deuxième point, même s’il est moins « fun » et visible  qui est le plus efficace.

Pour aller au delà de la démarche H.Q.E, je vous propose, à partir de notre modeste « retour d’expérience », de dégager synthétiquement, donc de manière réductrice et arbitraire, quelques caractéristiques communes aux trois équipements pouvant être considérées de fait comme de véritables « invariants ».
Ce type d’analyse présente l’intérêt de dégager des invariants, qui ont la capacité d’être « reproductibles » dans d’autres contextes (site, choix technique ou typologie d’équipement), facilitant ainsi l’essaimage de pratiques environnementales vertueuses expérimentées concrètement sur le terrain.

 

Quelles sont elles ?

 

 

 

Ni scoop, ni écume, tout simplement l’application de règles de bon sens, pour certaines remontant à la nuit des temps et remis au gout du jour, il y a peu.
J’ai dégagé après analyse cinq invariants, de la prise de décision politique à la construction qui s’adressent à tout type de projet d’équipement public, quelque soit sa taille où sa localisation. Si le dernier peut paraitre anecdotique, à nos yeux il est symbolique d’un décalage entre situation de la planète et frilosité de certaines règles y compris aprés le Grenelle de l’Environnement.

5 invariants pour 3 équipements


Privilégier la polyvalence : 1+1=3 au moins, souvent plus

Le mètre carré de bâti revient cher, financièrement, foncièrement et de plus consommateur d’espace naturel. Il est donc essentiel dés le lancement de la réflexion autour de la réalisation d’un équipement public, de réfléchir à une éventuelle mutualisation des espaces (techniques, sanitaires …) et de sensibiliser les différents utilisateurs à la nécessité de privilégier une réelle polyvalence.
Cela permet de faire plus, mieux et au bout du bout moins cher. Il est cependant indispensable, en amont, de bien intégrer les différentes problématiques d’utilisateurs  puis de les croiser avant d’apporter le schéma de fonctionnement proposé. Jouer le pari de la polyvalence permet souvent d’aboutir à un ouvrage de meilleure facture.
Pour le décideur public, comptable des dépenses présentes mais également à venir, comme pour l’éco citoyen, un équipement doit être conçu avant tout comme un process, qui se poursuit jusqu’à destruction. Il est indispensable désormais de réfléchir et ce dés sa conception  au devenir « possible » d’un équipement et d’anticiper une réversibilité éventuelle. Qu’elle concerne le public cible, la destination et fonction future.  Elément qui peut influer sur certaines décisions, notamment emplacements sur le site futur et architecture.

La force de la concertation : 1+1=3, au moins, souvent plus
Une large concertation menée très en amont, dés l’élaboration du cahier des charges permet de cerner avec beaucoup de précision les besoins actuels et à venir. Les échanges entre différents utilisateurs et services dédiés à la maintenance et à l’entretien enrichissent le référentiel des priorités, ce qui n’exclut pas l’arbitrage lorsque nécessaire.
Cette démarche pour être plus efficace doit intégrer également des visites sur le terrain d’équipements déjà réalisés, afin de bénéficier d’un retour d’expérience partagé utile car provenant d’une expertise collective. Concertation qu’il est bon de poursuivre par la suite, que ce soit pour le choix de l’implantation du futur équipement sur le site, ou sur celle du schéma de fonctionnement futur. Cette démarche présente de nombreux avantages, dont celui d’obtenir un équipement co produit, souvent plus fonctionnel, évolutif et mieux utilisé.
Impératif cependant, la concertation doit réunir tous les utilisateurs et services chargés de la maintenance et de l’entretien, comme elle doit tenir compte de priorités claires, fixées bien en amont (exemple : accessibilité, efficacité énergétique …) et considérés comme des points incontournables.


L’intégration au site : 1+1=1

Privilégier la relation entre l’environnement extérieur et le bâtiment, incite maitre d’ouvrage et le maitre d’œuvre à travailler ensemble, sur le fond, aux racines du projet comme à son intégration dans le tissu urbain ou naturel existant. L’objectif étant de tendre vers une réelle « harmonie architecturale » reposant à la fois, sur les points forts ou caractéristiques du site, mais également les fonctions futures de l’équipement.

Cette volonté induit plusieurs conséquences vertueuses : elle privilégie comme angle d’attaque, l’accessibilité (au sens large) de l’équipement, mais également elle permet de mettre en perspective le fonctionnement futur, quitte à remettre en cause l’existant. Une démarche collaborative qui influe certainement le croquis voir l’épure de l’homme de l’art, notamment sur la fluidité des lignes.

 


L’efficacité énergétique : 1-1=0

Elle est la résultante d’une somme de paramètres techniques, certes, mais elle est surtout largement conditionné par un élément central, celui de  l’implantation du bâtiment. La construction « bio climatique » commence avant tout par ce facteur.
Dans l’ensemble des considérants techniques, un choix s’avère déterminant, celui de l’isolation et des performances des matériaux et solutions techniques employés. Rappelons un principe simple, l’énergie la plus propre et la plus économique est bien celle dont on a pas besoin et que l’on ne consomme pas !

Viennent ensuite toutes les solutions techniques liées au mode de chauffage ou d’éclairage, il y a pléthore. Soulignons sur ces deux points, tout l’intérêt de l’utilisation du solaire, tant pour l’éclairage que pour le thermique, cette solution ayant été choisie pour nos deux derniers équipements. Un préalable cependant, l’intégrer en amont afin qu’il fasse partie du cahier des charges présenté à l’architecte afin que celui-ci l’intègre à son projet comme paramètre important.


La gestion de l’eau : 1

Une constante pour ces trois équipements, avec deux directions.

  • Privilégier l’infiltration naturelle, la gestion du pluvial vu l’évolution climatique devient un élément préoccupant,
  • Récupérer l’eau de pluie, afin d’alimenter les chasses d’eau des sanitaires et de limiter la consommation de cette précieuse ressource. Une remarque, qu’ils fassent chaud ou froid, été comme hiver, les sanitaires jouent leur rôle. Si récupérer de l’eau a une utilité, elle est ici évidente.

 

Eco quartier : Trilport laureat de l’appel à projets régional

nqu.jpgIl y a un peu plus d’un an, j’avais consacré une note à notre projet d’éco quartier, je me rends compte que pas mal d’eau a coulé depuis sous les ponts de la Marne, sans que j’ai donné d’informations sur l’évolution d’un projet qui mérite pourtant qu’on s’y arrête quelque peu.
L’occasion de vous proposer, au travers de ce blog,  de suivre au fil de l’eau la longue gestation d’un éco quartier, une aventure certes environnementale mais surtout et avant tout humaine, car traitant de liens sociaux. Cette gestation durera certainement plus de neuf mois avant d’arriver à terme, mais reconnaissons que dans ce type de problématique, les prématurés sont rarissimes, et les aléas pré natals au contraire nombreux.

Retour sur images. L’idée fondatrice est issue de la concertation menée autour du PLU. Des riverains d’une friche du centre ville (composée essentiellement de délaissés industriel et agricoles) lassés des multiples nuisances rencontrées nous ont demandé d’intervenir, ce que nous avons fait en lançant un diagnostic urbain sur ce secteur. Les conclusions de cette étude, la proximité immédiate avec la gare SNCF et le Centre Ville, les caractéristiques et potentialités du site, nous ont conduit à privilégier la création d’un nouveau quartier.
Nous avons alors esquissé une ébauche de projet dont la spécificité est d’agir sur les trois piliers du Développement Durable : social (renforcement des solidarités et de la mixité sociale et multi générationnelle …), environnemental (développement des transports en communs et des moyens de transports économes en énergie,  habitat bio climatique,  bio diversité, production d’énergie renouvelable …) et économique (création d’emplois locaux et pérennes). Un ensemble et une cohérence qui nous ont amené tout naturellement à opter pour un éco quartier.

Si certains nous reprochent d’avoir perdu prés d’un an avant d’aller plus loin, l’explication est simple. C’est le délai qu’il nous a fallu pour rechercher, puis obtenir les ressources logistiques nécessaires à l’ambition environnementale du projet  …
Pour ce faire, nous avons postulé aux appels à projets relatifs à cette thématique trés en vogue actuellement, avec l’objectif de réunir une aide financière. Soulignons que de tels  dispositifs constituent, de fait, une réelle chasse gardée des grandes villes; ces dernières ont les moyens de faire travailler des bureaux d’études spécialisés leur permettant de monter les dossiers.

Nous avons mis toute notre énergie, notre passion et les quelques comptétences dont nous disposons en interne pour atteindre notre objectif, les vents nous ont été favorables, Trilport et ses quelques 4 868 habitants, petit poucet du concours (et de loin !) est effectivement un des neuf lauréats de l’appel à projet régional « Nouveaux Quartiers Urbains » !

Mais pour y arriver, nous n’avons pas chômé !

 

 

Je m’intéresse à la problématique des éco quartiers depuis quelques années, car ils sont un complément naturel de l’Agenda 21 et de la démarche d’Aménagement Environnementale de l’Urbanisme que nous avons initié pour notre PLU et vont bien plus loin que la Haute Qualité Environnementale.

Le retard de notre pays dans cette thématique environnementale, malgré la communication officielle, n’est pas un scoop, la France ne possède ni  éco quartier « emblématique », ni définition officielle du concept, ce qui explique le flou régnant sur un sujet pourtant dans l’air du temps. Le moindre lotissement TPHE, devient dans la bouche de ses aménageurs ou élus, un « éco quartier », y compris lorsque ses objectifs sont aux antipodes de ceux recherchés, notamment sur l’étalement urbain, la nécessité de « rétro agir » sur la ville, de limiter les déplacements de ses habitants ou la place de la voiture.

La France veut cepednant rattrapper ce retard, c’est heureux. Un référentiel relatif aux éco quartiers est actuellement en élaboration, un espace thématique du site du Ministère de l’Environnement (ou MEDDAT) est dédié à cette problématique. L’objectif principal des premières vagues d’appels à projets régionaux ou nationaux qui ont été lancés au premier semestre 2009 est bien de déterminer le cadre de références et les invariants de cette démarche, afin de créer un label « éco quartier ».

Une certitude cependant, un éco quartier doit permettre de réduire efficacement et durablement l’empreinte écologique, en agissant notamment sur deux cibles principales : l’habitat et la mobilité. Limiter sa portée à la seule efficacité énergétique est réducteur voir dommageable, car il doit être bien plus …  Un éco quartier doit s’inscrive dans le contexte  local et si possible permettre l’essaimage des bonnes pratiques; il ne doit pas constituer un îlot isolé, mais au contraire, prendre toute sa place dans le tissu urbain et social déjà constitué  et apporter des réponses appropriées à dives enjeux territoriaux

 

Pour faire avancer le dossier et et mettre le plus de chances de notre coté, nous avons candidaté à trois appels à projets, dont deux au titre de l’agglomération.

Notre projet a été retenu comme action du Contrat de Projets 3 (ou GP3), contracté entre Etat  / Région et Communauté d’Agglomération, ce qui lui permettra de bénéficier de subventions intéressantes. Cet éco quartier constituant d’ailleurs une des très rares actions non localisées sur la ville centre,

Nous avons répondu également au concours national « Quartiers Durables » organisé par le Ministère de l’Environnement du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (ou MEDDAT). Trilport est un des 160 projets déposés sur la France entière. Originalité interessante, une candidature déposée conjointement avec l’éco quartier de la ville de Meaux qui nous a rejoint dans cette démarche. Nous sommes dans l’attente des résultats de cette consultation nationale.

 

Enfin, nous avons postulé à l’appel à projet « Nouveaux  Quartiers Urbains » initié par la Région Ile de France. Un dispositif destiné à encourager la création d’éco quartiers innovants et à constituer peu à peu un réseau d’échanges qui permettra de valoriser les expériences exemplaires réalisées par les collectivités initiatrices.

Sans langue de bois, cette candidature était certainement la plus importante, vu que la Région accompagne financièrement chaque projet lauréat d’une enveloppe prévisionnelle significative, calculée selon le nombre de logements projetés (350 pour Trilport) et la qualité du projet présenté (un coefficient de majoration attribué par le jury). Autre avantage et non des moindres, un taux de subvention des opérations retenues s’élevant à 80%, un contexte qui simplifie la donne initiale.  Pour l’anecdote, Trilport avec ses quelques 4 868 habitants est une des neuf villes lauréates de la première vague de candidatures (la deuxième est en préparation) bien que  plus petite ville postulante (sur une trentaine de candidatures).

Cet appel à projet s’est révélé trés exigeant et a duré prés d’une année en alternant des séquences pour le moins intensives, permettant aux postulants et au jury d’aller réellement au fond des choses.
La première séquence, d’octobre 2008 à janvier 2009, nous a permis d’élaborer notre dossier de candidature, qui a été étudié au microscope par un Comité Technique d’une quarantaine de membres (Directions de la Région, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, (IAU),  Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE), Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), Caisse des Dépôts et Consignations), plus 8 experts … ).

Suite à un examen attentif des 27 dossiers, début mars, le jury retient 10 candidatures. Mais va beaucoup plus loin dans sa tâche, identifiant pour chacun points forts ou faibles, les interrogations à lever, les marges de progression à apporter par les candidats …  Ces derniers disposant d’un mois pour élaborer un second dossier complémentaire et apporter les éclaircissements demandés. Autant dire que le travail a été ardu d’autant que le temps nous était compté …
Aprés analyse de ce second dossier, le jury a convoque courant mai, chaque collectivité à un oral d’une vingtaine de minutes (synthèse, problématique, compléments …) permettant de juger de la qualité globale du projet, du bien fondé des améliorations proposées … Un vrai grand oral, intense, ayant donné lieu parfois à des échanges animés.

Au bout du bout, à l’issue de sa délibération finale, le jury a retenu 9 dossiers. Une décision validée par la Commission permanente du Conseil Régional qui a validé l’aide financière apportée à chaque projet lauréat, en fonction de la qualité technique du dossier présenté au jury. A l’arrivée, pour Trilport c’est potentiellement une subvention de 1 300 000 euros qui a été retenu, correspondant à une subvention par logement créé de 3800 euros. Si l’on classe le taux de majoration obtenue correspondant à la qualité du dossier, notre commune, malgré sa petite taille,  se classe 5eme ! (voir plus loin, l’article de la région Ile de France).

Que retenir de tout cela ? Nous disposons désormais des moyens financiers qui nous permettrons de nous entourer de compétences externes et de disposer ainsi, en amont, d’une expertise, notamment environnementale qui nous permettra d’élaborer un cahier des charges exigeant et d’être un acteur éveillé, maître de sa destinée, garant de la qualité environnementale de l’éco quartier, de sa création à sa réalisation.
Prochaine étape, le 23 novembre, date à laquelle la Commission permanente du Conseil Régional validera les premiers programmes d’action des projets lauréats.

La première étape de notre plan d’action comprend 7 initiatives :

En premier lieu, le choix d’un bureau d’études « pilote de l’éco quartier » (appel d’offres en cours), auquel nous confierons une «Mission d’assistance au Maitre d’ouvrage en Urbanisme ». Un rôle pivot, celui d’assister et de conseiller la commune durant toute la démarche : pilotage administratif et technique, suivi animation et évaluation de la réalisation de l’éco quartier, élaboration des prescriptions architecturales, urbaines, paysagères, énergétiques  et environnementales, assistance au choix des aménageurs, programmation des équipements et espaces publics, études urbaines sur les interactions de l’éco quartier avec les quartiers limitrophes …

Ensuite pour placer la qualité environnementale au cœur du projet, lancement d’une série d’études sur la gestion de l’eau pluviale et de l’assainissement, la robustesse écologique locale, la qualité paysagère et la cohérence parcellairele. A nos yeux, c’est le bâti et l’organisation urbaine de l’éco quartier qui doivent intégrer les contraintes environnementales et non l’inverse !

Enfin, afin de préparer la venue des nouveaux habitants, il est essentiel de doter l’éco quartier d’outils de concertation performants et réactifs mais également, les enfants des nouveaux arrivants devant fréquenter les écoles existantes, étudier la faisabilité d’adapter ces écoles à la future donne …

 

 

A suivre …

 

Nouveaux quartiers urbains : les neuf premiers lauréats (article site région)

Pour réussir l’aménagement de son territoire, la Région a créé une aide novatrice dont les premières villes bénéficiaires ont été désignées en juillet.
Dispositif d’aide régional destiné à faciliter la mise en œuvre du nouveau Schéma directeur de l’Île-de-France (voir Sur notre site), « Nouveaux quartiers urbains » réinvente l’aménagement urbain. Pour garantir un succès total aux projets auxquels il s’applique, il exige qu’ils aient été conçus d’une manière partenariale au sens très large (collectivités, sociétés de transports publics, entreprises, habitants…) et prend la forme, au-delà d’un soutien financier, d’un accompagnement à tous les stades de leur réalisation (conseils, mises en relation avec des institutions comme le Syndicat des transports d’Île-de-France ou l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies).
Sur les 27 dossiers reçus lors du premier appel à projets, d’octobre 2008 à janvier 2009, la Région en avait présélectionné dix en mars (voir Sur notre site). Depuis, en juillet, elle a fait son choix. Et ce sont finalement neuf de ces projets – tous créateurs de logements d’ici à 2013 – qui ont été retenus. En voici la liste :
Ces projets devaient répondre à cinq grands critères : affirmer la cohérence territoriale ; répondre à la crise du logement ; organiser la mixité des fonctions urbaines et la compacité ; intégrer la qualité environnement au cœur du projet ; faire preuve d’innovation.
Le montant des subventions a été calculé sur la base d’un forfait de 1.300 euros par logement, modulé selon la capacité financière des collectivités bénéficiaires et la situation des populations concernées.

– Quartier de la Porte de Saint-Germain à Argenteuil (95), projet porté par la Ville d’Argenteuil, créateur de 600 logements (subvention régionale : 2.040.000 euros)
– Quartier Clause Bois Badeau à Brétigny-sur-Orge (91), projet porté par la Ville de Brétigny, créateur de 800 logements (subvention régionale : 3.920.000 euros)
– Quartier Fluvial de l’Île Saint Denis (93), projet porté par la Communauté d’agglomération de la Plaine Commune et la Ville de Saint-Denis, créateur de 500 logements (subvention régionale : 2.350.000 euros)
– Quartier « Foch-Roosevelt » à Meaux (77), projet porté par la Ville de Meaux, créateur de 1.120 logements (subvention régionale : 3.584.000 euros)
– Quartier « Gare de Pantin » à Pantin (93), projet porté par la Ville de Pantin, créateur de 900 logements (subvention régionale : 3.150.000 euros)
– Quartier des Docks de Ris à Ris-Orangis (91), projet porté par la Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne et la Ville de Ris-Orangis, créateur de 715 logements (subvention régionale : 3.146.000 euros)
– Quartier « Gare Confluence » à Saint-Denis (93), projet porté par la Communauté d’agglomération de la Plaine Commune et la ville de Saint-Denis, créateur de 625 logements (subvention régionale : 2.875.000 euros)
– Quartier des Docks de Saint-Ouen à Saint-Ouen (93), projet porté par la Ville de Saint-Ouen, créateur de 1.100 logements (subvention régionale : 3.074.500 euros)
– Quartier « Cœur de Ville » à Trilport (77), projet porté par la Ville de Trilport, créateur de 350 logements (subvention régionale : 1.330.000 euros)

Un gymnase Ecolo parait il ?

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Le forum des associations s’est tenu cette année dans l’enceinte du complexe de la Noyerie. Une première qui s’est révélée une totale réussite illustrant à merveille la vitalité de la vie associative locale.
Avec moins de 5 000 habitants, Trilport compte en effet une cinquantaine d’associations, et des plus diverses …
Nous tenons à ce particularisme, vital pour le lien social et alimentant un esprit de convivialité que nous revendiquons et auquel nous sommes trés attachés.

Les nombreux visiteurs ont pu découvrir le nouveau gymnase, 3 eme équipement public « HQE » de la commune, qui a pu bénéficié ainsi de l’expérience accumulée depuis 2006 (voir les notes précédentes : centre de loisirs, école de la Charmoye).
Remarque toute personnelle,  cette expérience du concret et du terrain concernant l’architecture environnementale surtout lorsqu’elle concerne les équipements publics se révèle trés précieuse permettant d’aller plus loin en dégeant l’essentiel de l’accessoire .

Une réalisation en tout cas, attendue depuis de nombreuses années par les scolaires et les sportifs, de tout âge (y compris le troisème âge) et de tout handicap, un des nombreux points remarquables de l’ouvrage étant sa totale accessibilité depuis le parking.
Cet ouvrage fait l’objet, pour l’instant, d’un large consensus auprès de ses utilisateurs, et se révèle à l’usage opérationnel, pratique et évolutif; étant issu d’une véritable « co production » entre architecte, élus, utilisateurs (scolaires ou associatifs), services municipaux en charge de l’entretien et de la maintenance cela n’a rien de surprenant. Cette réflexion collective ayant débuté très en amont du projet, dés la désignation de l’architecte de fait.

Quelques mots sur la Haute Qualité Environnementale de cet équipement (HQE) qui devient peu à peu une marque de fabrique locale, ici à Trilport …

 

 

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Le bâtiment est constitué d’une entrée imposante composée d’un parvis extérieur mais abrité et d’un hall constituant un véritable « portail » (au sens informatique) du site et qui remplit une mission de « hub central » : attente, espace forum, canalisation des flux, desserte des espaces …

La volonté des élus comme le parti pris architectural a été de faire dialoguer ce bâtiment avec le site, pour souligner son caractère public, en privilégiant également une certaine esthétique grâce à la fluidité des lignes du bâtiment et au choix des coloris.
L’opération était double, l’extension s’accompagnant d’une rénovation majeure de l’ancien gymnase : nouvelle circulation, vestiaires pour les arbitres, nouveaux locaux techniques tant intérieur qu’extérieur. Un aménagement qui se poursuivra dans les prochaines années : isolation extérieure de l’ancien bâtiment, nouvelle couverture de la tribune …

Le défi étant de faire de ces deux entités un tout homogène. La volonté municipale est de reconfigurer entièrement le complexe sportif dans son ensemble à partir de cet équipement afin d’avoir une nouvelle lecture des lieux et de faire du site, un poumon vert de la ville et un espace de détente favorisant les relations multi générationnelles et l’épanouissement de ses utilisateurs.

Quelles sont les cibles HQE poursuivies ?

Economiser le bâti, grâce à la mutualisation et à la polyvalence des espaces. Illustration : la grande salle de l’extension grâce à une cloison amovible peut être divisée en deux et permettre ainsi a pratique en simultanée des arts martiaux et d’autres activités sportives, ou bien utilisée comme une salle unique de plus de 500 m2 pour l’organisation d’événements importants de la vie de la cité. Signalons dans le même esprit le mur d’escalade de plus de 7 mètres de hauteur permettant la pratique de cette activité en extérieur comme en intérieur.

Privilégier l’accessibilité : Totale, une personne non mobile peut utiliser pleinement et sans entrave ces locaux en qualité de sportif ou de spectateur de sa voiture à l’équipement, aucune marche n’existant dans le bâtiment, comme dans ses accés et le cheminement.

Economiser l’énergie et les ressources naturelles. C’est surtout dans ce domaine que nous avons bénéficié de nos expériences antérieures.·Un soin particulier a été apporté à l’isolation du bâtiment, l’ambition environnementale se doublant d’une volonté économique.
Les besoins en énergie sont limités (ce qui n’est pas rien pour un équipement généralement énergivore), grâce à une bonne isolation de l’enveloppe, l’installation de faux plafonds, le choix de l’aluminium pour les menuiseries extérieures, du polycarbonate pour les espaces vitrés, mais également l’orientation du bâtiment, choisie afin d’utiliser au maximum l’énergie solaire et l’éclairage naturel (salles comme espaces de circulation).
Concernant le chauffage, plusieurs choix permettent d’améliorer l’efficacité énergétique du complexe : chaudière à gaz à condensation à haute performance énergétique (rendement de 120%), implantation d’un plancher chauffant à basse température (17 degrés), ventilation à double flux avec réchauffement thermique électrique, choix du solaire thermique, 22 mètres carrés de panneaux thermiques réchauffent l’eau des sanitaires. A terme, nous prévoyons de recouvrir la quasi totalité des sheds de la toiture de l’extension du gymnase de panneaux solaires afin de revendre la production d’électricité, ce que nous faisons depuis 18 mois, avec le bâtiment scolaire de la Charmoye.
Enfin, mais cela devient une tradition à Trilport, les eaux de pluie des toitures sont récupérées dans une cuve de 10 000 litres et réutilisées pour l’alimentation des chasses d’eau des sanitaires.

Favoriser la maintenance et la sécurisation de l’équipement. Le choix des matériaux, la localisation et le nombre d’espaces techniques favorisent la maintenance du site; tant pour l’extérieur (tonte des pelouses et entretien du stade) que pour l’intérieur. Une volonté  explicite avec le choix pour les cheminements usagers de la logique « pieds sales / pieds propres / pieds salles ».
Concernant le respect des locaux et des personnes nous avons embauché un gardien, responsable du site, véritable médiateur, nous sommes convaincus ici que le lien social repose avant tout sur les personne, même si nous travaillons sur l’implantation d’un dispositif de vidéo surveillance reposant sur un enregistrement des images.

Cet équipement constitue non seulement un pari sur l’avenir, c’est la raison pour laquelle nous avons beaucoup travailler sur son évolutivité, mais également un investissement durable, il permet d’ores et déjà de renforcer considérablement le lien social dans toute la ville, et au-delà et pour toutes les générations.

Certains ne retiendrons que l’addition, élément important de ce dossier. Ce chantier est revenu, sans compter les frais d’études à 1 929 712 €, financés conjointement  par le Conseil Régional d’Ile de France : 720 000 €,  l’Etat : 192 000 €, au titre de l’accessibilité remarquable du projet, le Conseil Général de Seine et Marne : 184 000 €, la Commune de Trilport finançant le reste  soit 943 926 € (moins de 50%), et avançant la TVA soit moins de 50%.

Les quartiers durables à l’échelle européenne

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J’ai participé il y a quelques semaines avec une délégation de Maires seine et marnais à une visite d’éco quartiers européens dont celui de Vauban à Fribourg, véritable icône de cette problématique urbaine.

Deux remarques préalable toutefois : s’il est toujours utile pour un élu d’effectuer des visites de terrain afin de se « nourrir » d’expériences concrètes, le « benchmarking » demeure cependant un outil redoutable qu’il serait dangereux de limiter au simple copier/coller, signalons également qu’il est dommageable de réduire un quartier à une simple réalisation urbaine, même novatrice !
Un quartier est un pan d’histoire collective qui peut se conjuguer à plusieurs modes : passé simple, composé (même si le décomposé s’impose parfois  …), présent, futur ou conditionnel, c’est dire …
Des habitants y vivent, s’y épanouissent (ou non), quelquefois durant des générations, il est la résultante d’une alchimie complexe dépendant de plusieurs dynamiques qui s’entremêlent : expertise et intelligence collective, ressources financières, vie interne mais également aléas …

A ce titre le document de l’ARENE (téléchargeable sur ce blog : « Quartiers durables européens ») est utile, si aucun des exemples présentés n’est semblable, tous sont cependant issus d’une volonté politique forte, qui a permis de faire bouger les lignes et d’aplanir les difficultés rencontrées sur le terrain ou en amont.

Ces préalables étant posés, j’ai retiré de réels enseignements de ces visites enrichissantes et opportunes (j’y reviendrais). Pour être trés clair, mon objectif n’est pas de démontrer le retard indiscutable des français en environnement, ou d’affirmer que les quartiers visités constituent la pierre philosophale du Développement Durable, mais tout simplement d’envisager des pistes de travail à explorer, de les confronter à la réalité « locale » et à ses contraintes afin de faire le point sur une problématique qui est surtout globale …

Tout est lié … Concernant l’avenir de nos enfants et de la planète, une évidence s’impose, l’urgent aujourd’hui n’est plus de s’en convaincre mais d’avancer concrètement vers un mode de développement plus vertueux …

Passons aux pistes de travail …

 

eco-quartier-vauban5.jpgPremier constat, l’antériorité de la démarche menée à Fribourg. Le quartier Vauban a déjà plus de 10 ans d’existence, alors que les premiers écos quartiers français sortent seulement des cartons des urbanistes et des aménageurs.
Ces derniers réunis pour un séminaire  par la Région Ile de France il y a quelques jours n’envisagaient le label BBC qu’à titre expérimental, c’est dire le chemin à parcourir lorsque l’on sait que ce label sera le standard en 2012 !

L’appellation même d’éco quartier est soumise à caution, n’étant pas encore « AOC » ! Ce manque devrait être rapidement comblé puisque l’Etat (via le MEDDAT) et certaines collectivités territoriales (Région notamment)  élaborent actuellement des référentiels aux appellations certes différentes mais à l’objectif semblable : susciter la création de quartier durable (Ministère), ou de nouveau quartier urbain (Région ile de France) … Les premiers appels à projets viennent juste d’être lancés, afin d’accompagner des initiatives locales pouvant servir de références par la suite. J’en parle tranquillement, ma commune ayant postulé, nous aurons l’occasion d’y revenir …

Il est utile de rappeller que la création d’un éco quartier aussi emblématique que celui de Vauban est la résultante d’un long processus remontant aux années 1970.

Tout est parti en fait de la mobilisation contre le développement de l’énergie nucléaire, rassemblant en 1975 des dizaines de milliers d’écologistes européens devant les projets de nouvelles centrales projetées en France (Fessemheim) et Allemagne (Whyl). Cette mobilisation a été le déclencheur d’une véritable prise de conscience collective. L’occupation non violente du chantier de la centrale nucléaire de Wyhl notamment par 25.000 militants écologistes durant 8 mois, aura des conséquences politiques majeures en Allemagne, déclenchant un profond mouvement de fond  : 12 projets de réacteurs sur le Rhin sont abandonnés dont celui de Wyhl, émergence du mouvement anti-nucléaire européen (« Plutôt actif aujourd’hui que radioactif demain ! ») et d’un autre mode de développement énergétique à partir des énergies renouvelables, notamment à Fribourg.

Cette ville devient une des premières à élaborer un plan de planification énergétique urbaine communal sur 10 ans, privilégiant production d‘énergie renouvelable (principalement solaire) et économies d’énergie; dans la foulée, dés 1996, son conseil municipal adopte un plan climat aux objectifs aujourd’hui encore ambitieux : réduction de 25 % les émissions de CO2 d’ici 2010 (le facteur 4 ). Dans le même temps, afin de promouvoir le recours au solaire, toute une batterie de mesures est prise : subventions, soutien technique, campagne d’information, rachat d’électricité verte au tarif préférentiel, visites d’installation pour les propriétaires intéressés, développement d’une industrie locale et de labo de recherche autour du photovoltaïque. Avec le succés que l’on connait …

Mais l’effort pour être global porte également sur la mobilité, autre cause majeure du réchauffement climatique. Des mesures concrètes, sont prises : augmentation de l’offre tramway et bus (extension du réseau, amplitude, fréquences), amélioration des conditions de déplacement pour les piétons et les cyclistes, construction de parkings vélos, nouvelle organisation urbaine limitant le recours à la voiture particulière, amélioration de la gouvernance autour des transports …
Elles portent désormais leurs fruits : sur 500 000 déplacements journaliers, 40 % sont effectués en voiture particulière, 30 % en transport public et 30 % en vélo, 30 % des ménages vivent sans voiture privée, Fribourg comptabilise 160 kms de pistes cyclables et un parking vélo à proximité de la gare d une capacité  de 900 places assurant la liaison rail-travail.

Aujourd’hui ; plus de 10 000 emplois sont liés à l’écologie et Freiburg en est devenue la capitale européenne. Le quartier Vauban marque une nouvelle étape dans cette démarche et poursuit des priorités environnementales novatrices (vie sans voiture, habitat sain, énergies renouvelables, efficacité énergétique, modes de transports doux, participation citoyenne et mixité sociale) traduction concrète de dynamiques spécifiques qui se sont croisées à un moment et sur un territoire donné.
Ce quartier est une conséquence logique de ce vaste mouvement d’ensemble. Profitant du site d’une ancienne caserne des forces françaises d’Allemagne, libérée en 1992, la municipalité lance en 1996 les opérations de renouvellement du secteur, privilégiant une démarche inédite de développement durable : maisons à énergie positive et procédure HQE : qualité des matériaux, isolation, toitures végétalisées, emploi de panneaux solaires …
Point essentiel, la construction d’une ligne de tram reliant directement le quartier au Centre Ville (distant de 4km) permet de s’attaquer de front à la problématique de la mobilité urbaine; la voiture n’étant plus indispensable, sa place dans la cité est remise en cause.
La part dévolue au stationnement en atteste : les places de parking ou garages privés ne sont possibles que pour 25 % des logements situés en périphérie, les autres logements, bénéficiant eux de parkings souterrains et de deux parkings-silos. Les rues étant réservées en priorité à la circulation douce, les voitures ne dépassant pas une vitesse de 5 km/h.

Lors de notre visite, d’autres points nous ont marqué, pas forcemment spectaculaires mais se révélant à la réflexion trés pertinents au niveau environnemental :

– la priorité donnée à  l’efficacité énergétique, qui ne se limite pas au nouveau bâti;  pour preuve la visite effectuée en compagnie de l’architecte d’un bailleur social, d’une rénovation menée sur de vieux immeubles datant de 1963. Aprés les travaux,  ces derniers respectent désormais la norme BBC, celle là même qui présente tant de difficultés pour nos professionnels du BTP !
Trois types d’interventions ont permis d’arriver à un tel résultat sur des bâtiments vieux de plus de 40 ans : isolation extérieure (20 cm de polystirène), changement des fenêtres (triple vitrage) et des huisseries et interventions sur les salles de bains avec transformation d’une loggia en balcon extérieur, neutralisant du coup un pont thermique énergivore tout en offrant aux locataires plus d’espace et de confort. Résultat final une division par 10 de la facture énergétique, les loyers peuvent augmenter sans dommage pour les locataires !

– la place particulière prise par le végétal que ce soit sur les sites (espaces verts, hauts sujets) ou du fait de perspectives vers l’extérieur (aménagements de points de vue donnant sur les coteaux de la Forêt Noire), indiscutablement un élément important du cadre de vie des habitants, donnant non seulement un cachet au quartier mais renforçant également son identité …

– la production d’énergie renouvelable, avec la généralisation du solaire qui est à souligner, comme également les performances incroyables des chaudières à co génération, produisant tout à la fois, chaleur et électricité …

– les espaces communs collectifs (passerelles, coursives, escaliers …) situés à l’extérieur du bâti, pour des raisons évidentes d’isolation …

Il est vrai que chaque architecte allemand avec lequel nous avons dialoguer possède une parfaite connaissance technique de la problématique énergétique, domaine quelque peu délaissé jusque là par leurs confrères français; j’aurais quelques anecdotes sur ce sujet éclairantes et récentes  ! L’efficacité énergétique est un objectif également partagé par les architectes suisses, autre lieu de visite. Au regard des contraintes liées à l’application du label MINERGIE, qui désormais fait autorité chez les helvètes, beaucoup de professionnels locaux écartent désormais de facto le gaz et l’électrécité comme sources principales d’énergie (chauffage, eau sanitaire …). Pourtant la Suisse n’est pas réputé pour sa chaleur !

Chacun peut s’en rendre compte, il ne s’agit pas ici d’effectuer un quelconque copier / coller, d’autant que ces éco quartiers aujourd’hui emblématiques commencent à dater …
Notons cependant qu’ils sont issus d’un mouvement de fond et d’une prise de conscience collective qui désormais touche heureusement notre pays et entrainera inévitablement (qui s’en plaindra ?) une profonde remise en cause, chez nos professionnels, les élus et nos concitoyens ne pouvant plus faire l’impasse ou l’économie, de placer tout à la fois l’urbanisme, l’efficacité énergétique au centre de leurs préoccupations …

 

L’objectif n’est il pas aujourd’hui de bâtir les éco quartiers qui constitueront des références dans 10 ans ?