SNCF, ou le train à 2 vitesses …

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Aprés les péripéties autour de la gare de Trilport qui ont alimenté quelques notes de ce  blog, il est toujours question de la SNCF et du surprenant paradoxe offert par cette entreprise ces derniers jours.
Elle a été en effet capable la même semaine de battre un record du monde en atteignant prés de 600 km sur les rails (à quand la vitesse du son ?) et d’avoir deux jours plus tard un accident à l’arrivée de la Gare de l’Est à moins de 10 km / heure dans un train de banlieue bondé ! Heureusement sans bilan humain trop dramatique, hormis 70 blessés légers.

Deux évènements contradictoires, révélateurs cependant du contraste entre besoins du terrain, moyens mis en place et priorités d’entreprise car apparemment entre TGV et T.E.R la SNCF a fait son choix …

Rappel des faits …

 

 

Débutons par le sujet qui me concerne le plus, celui des transports quotidiens banlieue / capitale / banlieue … Thèmatique plus terre à terre qu’un record du monde et nettement moins spectaculaire, qui fait même un peu cliché sépia du siècle dernier, mais la trinité dodo/métro/boulot, correspond plus que jamais à la réalité du terrain vécu tous les jours par nombre de mes concitoyens !

 

 Les affres du TER ou Transilien

Il faut que la SNCF prenne l’incident de la Gare de l’Est, pour ce qu’il est, un avertissement très sérieux, révélateur des problèmes récurrents existant sur les lignes de banlieue, tant au niveau de l’état du matériel roulant que des conditions de sécurité des usagers dans les gares.
Le combat que nous menons avec ma Municipalité depuis de nombreux mois pour obtenir des conditions d’accueil et de sécurité minimales en gare de Trilport est emblématique de cette situation. Les conditions de vétusté du parc roulant, l’inaccessibilité des gares, le nombre trop limité de wagons proposés aux usagers et les fréquences insuffisantes des trains démontrent les besoins pressants de la grande couronne en matière de transport en commun.

Je sais que Jean Paul Huchon, Président du STIF en est conscient et je salue la qualité du travail mené depuis sa nomination, somme toute récente, afin de rééquilibrer les moyens financiers en direction de la grande couronne.
Mais il reste tant à faire devant l’absence totale d’investissement qui depuis des années a caractérisé les transports en commun en Ile de France que je suis persuadé que le seul rattrapage demandera des années … 
 

TGV : l’Europe aux portes de Paris …

Le TGV, c’est une autre galaxie, une nouvelle France qui se dessine peu à peu à bord de ses wagons, située à deux heures, ou 3 heures de Paris. Car le Train à Grande Vitesse s’affranchit de trois paramètres essentiels de la mobilité : le temps, la distance et bientôt les frontières …

 

Pourtant au niveau des territoires, ce mode de transport est discriminant par essence … Il y a les in et les out … Les territoires traversés seulement par sa ligne et ceux irrigués par ses gares …  Le TGV est un accentueur d’inégalités territoriales.

 

Indiquons tout de même, un élément positif d’importance, il pollue beaucoup moins que l’avion !

 

Autre particularité et non des moindres, signalons que si le TGV français a atteint une telle vitesse, sur un réseau de cette qualité, il le doit avant tout à l’implication de l’Etat et des collectivités territoriales !
Une spécificité hexagonale qui permet aujourd’hui à notre pays de bénéficier d’infrastructures uniques en Europe, d’un maillage du territoire complet (autoroutes, trains …) et d’un niveau technique sur les technologies de pointe que beaucoup de pays nous envient …
En économie il n’y a pas de miracles, seulement des choix, une stratégie doublée d’affectations de moyens financiers et humains et d’un projet porté par une volonté politique … Retirez l’un de ces paramètres et constatez les conséquences ensuite … N’en déplaise aux tenants d’un libéralisme pur, dur et doctrinal … Qu’ils n’oublient pas que la présence d’infrastructures est aussi un avantage concurrentiel !
Si certains actionnaires ne voient que les profits du court terme (trimestriel ou semestriel, selon le type de fonds de pension) encore faut il leur rappeler que pour générer les recettes à venir, il est nécessaire d’investir pour le moyen et long terme en affectant une partie des profits …

Investir et non spéculer … Au pire l’Etat peut également servir à cela … 

 

 Ne sommes nous pas entré dans l’économie du Développement Durable des Territoires ?

 

 

 

La SNCF, à la croisée des chemins … 

Il est nécessaire que la SNCF comprenne qu’il ne peut y avoir une modernisation à deux vitesses. Les trains de banlieue fréquentés quotidiennement par des millions de franciliens sont également une de ses priorités principales. Elle leur doit des comptes, comme elle en doit également au STIF et aux élus qui payent pour un service dont ils définissent le cahier de charges au préalable.

Beaucoup d’usagers passent pour aller au « boulot »  plus de deux heures par jour dans les transports en commun. Ils n’acceptent plus, en toute logique, le contraste entre la qualité des TGV flambant neuf faisant la pige aux Airbus derniers cris et le triste état du parc roulant des trains de banlieue de la Grande Couronne utilisé tous les jours, avec une pensée toute particulière pour la motrice de La Ferté Milon, fontionnant au diésel quand elle peut fonctionner ! Pour ces usagers de cette ligne, la simple évocation d’un TGV frolant les 600 km peut trés certainement apparaitre comme une provocation.

Pour les élus, point de fatalité, mais par contre de l’opiniatreté ! Si le challenge à relever est passionnant, encore faut il pour changer cette réalité au plus vite, que l’ensemble des acteurs (SNCF, RFF, STIF, collectivités territoriales, transporteurs privés) développent complémentarité et synergie plutôt que conflits d’intérêts, dilution des moyens et acceptent sans démagogie d’y mettre le prix …

Nous évoquerons prochainement, la situation locale, aprés les réponses apportées par les responsables de la SNCF à nos demandes.

 

 

Précédentes notes sur cette thématique

Gare SNCF de Trilport : Trop c’est trop

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

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 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

Gare SNCF de Trilport : trop, c’est trop !

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Avis aux usagers d’une gare que nous évoquons trop souvent dans ce blog !

Les perturbations depuis les fêtes du réveillon ne cessent de s’aggraver , et cela risque de durer jusqu’au 23 janvier, dixit la SNCF …
Le distributeur automatique (vous savez celui qui ne pouvait traiter que les cartes Monéo) est en panne ! Toujours pas de réponse officielle de la SNCF à mon dernier courrier ou à la motion votée en Conseil Municipal.

La coupe étant pleine, nous avons décidé de demander aux usagers de nous aider dans nos démarches,  en signant, dans un premier temps, une pétition dénonçant l’aggravation des conditions de sécurité et d’accueil de la gare !

Pour se la procurer, la faire signer et la renvoyer à la Mairie de Trilport, rendez vous sur le site de la commune 

 

Précédentes notes sur cette thématique

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

A quand une gare « humanisée » à Trilport

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SNCF : la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

medium_gare_de_trilport.jpgLa réponse officielle de la SNCF à mes courriers et à mon intervention lors du Congrés des Maires, auprés de Mme Idrac est enfin arrivée en Mairie signée du responsable Transilien de Paris Est (aprés plus de deux mois d’attente !).

Elle a malheureusement confirmé les rumeurs inquiétantes qui circulaient officieusement depuis quelques jours sur la réorganisation en cours devant s’appliquer dés janvier 2007 :

– aucune certitude sur le nombre d’agents SNCF présents physiquement en gare de Trilport lors des heures de pointe du matin et du soir (l’indicateur actuel est trop souvent : zéro présence d’agent !)
– changement de nature des postes des agents nommés, désormais exclusivement issus de la filière commerciale,
– fermeture de la gare du samedi 14 heures au lundi 5h30,
– rien sur l’amélioration du suivi des travaux de maintenance, ni sur celle des conditions d’accueil et d’accessibilité de la gare, indignes des standards les plus élémentaires (quand au label Transilien …)

Autant dire que ces « non propositions », constituent une dégradation évidente des conditions d’accueil et de sécurité des nombreux usagers (plus de 3 000 tout de même) fréquentant quotidiennement cette gare; nous n’abordons même pas la question de l’information minimale à apporter sur les quais ou en gare aux voyageurs !
L’ensemble de ces raisons m’a amené à proposer au Conseil Municipal le vote d’une motion de protestation, votée à l’unanimité, et la demande d’une entrevue aux responsables SNCF; gageons que si rien ne bouge, nous n’en resterons pas là !
Nous sommes au demeurant trés inquiets des risques que les absences fréquentes et répétées de toute présence humaine font courir aux usagers (plus de 100 absences de services constatées à prioiri depuis janvier !).

 

Ci aprés le texte de la motion votée par le Conseil Municipal de Trilport, jeudi 14 décembre 2006 …

 

 

Les élus du Conseil Municipal s’élèvent contre la dégradation inacceptable des conditions de sécurité et de d’accueil en gare de Trilport

 

Concernant la dégradation des conditions de sécurité envers les usagers

Les élus demandent :

– la présence minimum de deux agents sur le site, notamment aux heures de pointe du matin et du soir. Un nombre d’agents plus conforme à la sécurité minimale admissible, au regard du nombre d’usagers croissant fréquentant la gare tous les jours du lundi au dimanche. Il rappelle à la SNCF que depuis janvier, du fait de l’absence du seul agent affecté, c’est prés de 100 fermeture totale qu’a connu la gare de Trilport, une situation inadmissible qui remet en cause gravement la sécurité des usagers, tant sur les quais que sur les voies, interdisant de plus, toute communication ou information sur les incidents se service, particulièrement fréquents sur les deux lignes, dont notamment celle de La Ferté Milon

– La certitude qu’au moins un des deux agents présents ait la compétence technique pour intervenir en cas d’urgence sur les voies afin d’effectuer les gestes appropriés. Il rappelle le nombre considérable de trains passant par Trilport, certains circulant à grande vitesse,

– Le suivi élémentaire des travaux de maintenance de la gare (notamment les escaliers du souterrain) comme l’amélioration de ses conditions d’accès afin de rendre les deux voies accessibles à tout public, ce qui devrait constituer une norme minimale en 2006

Les élus s’élèvent :

– Contre la fermeture programmée de la gare de Trilport le week end, dés le samedi à 14 heures. Une telle mesure constituerait une dégradation intolérable des conditions d’accueil. Ils rappellent que la gare de Trilport accueille chaque dimanche de nombreux usagers qui s’y rendent soit pour prendre le train, soit pour acheter leur coupons de cartes oranges ou des billets pour toute les destinations ou s’informer.

 

 

Concernant la dégradation des conditions d’accueil des usagers

 

Les élus exigent :

– Le remplacement de l’automate actuellement en place, totalement vétuste et inadapté, transformant nombre d’usagers, lorsque la gare est fermée (ce qui est arrivé trop fréquemment ces derniers mois) en fraudeurs involontaires. Il demande l’installation conjointe d’une machine à composter,

– Le lancement des opérations de rénovation de la gare, prévus initialement en 2006. Il souligne l’urgence de ces travaux afin d’améliorer l’accessibilité plus que discutable de la gare, comme les conditions d’accueil actuelles qui sont loin du confort minimal, actuellement préconisé par le STIF.

 

 

Comme chacun peut s’en rendre compte aisément, ces demandes ne semblent pas insurmontables et devraient correspondre aux normes minimales encadrant une gare comme celle de Trilport, fréquentée par plus de 3000 voyageurs / jours, située sur deux lignes connaissant de multiples difficultés (surtout celle de La Ferté Milon) avec quelquefois des informations urgentes à faire passer aux usagers (pannes, incidents, retards), le passage de trains sans arrêt (marchandises ou voyageurs) roulant quelquefois à 160 km sur les voies …

 

précédetnes notes sur cette thématique

A quand une gare « humanisée » à Trilport

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

A quand une gare humanisée à Trilport ?

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Faute de ne pas avoir eu encore de réponse des responsables de la SNCF depuis fin octobre (cf note « Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport »), je me suis rendu mercredi dernier lors du dernier Congrès des Maires à l’invitation de Mme Idrac, numéro un de la SNCF, histoire de faire le point …

La nouvelle dirigeante de la SNCF, qui a succédé à Louis Gallois il y a peu, avait convié à un pot de l’amitié, les Maires des communes ayant participé à l’opération « Une idée, Une commune, Une gare », le cas de Trilport. Initiative consistant à réaliser un aménagement relatif à une gare cofinancé à la fois par la SNCF et la commune.
Pour la gare de Trilport : la réfection globale des clôtures donnant sur une rue (le chemin d’Armentières) ainsi que la création d’une entrée à proximité d’un Parking de Stationnement Régional, que nous avions demandé à la SNCF de créer.

J’ai profité de ce moment de convivialité, pour la rencontrer (style « rencontre furtive », cependant nous avons pu dialoguer), ainsi que des hauts responsables de cette entreprise avec lesquels j’ai discuté beaucoup plus longuement afin de me faire l’écho des problèmes rencontrés à Trilport.

J’ai beaucoup insisté sur l’attachement des usagers et des élus à la présence physique d’agents de la SNCF dans les gares, paraphrasant notamment le célèbre mot de Jean Bodin , philosophe médiéval : « Il n’y a de richesse que d’homme … » … Comme quoi déjà au Moyen Age, les ressources humaines étaient placées par certains sages au premier plan,

 

car le noeud du problème est bien là, jugez en plutôt …

 

 

 

 

Est il normal qu’une gare qui accueille plus de 3000 passagers / jours (aller / retour), dont prés de 1 500 sur une période de deux heures, n’ait en tout et pour tout, qu’un seul agent, et encore lorsque celui ci n’est pas absent, ce qui a souvent été le cas depuis aout !

 

Si je n’ai toujours pas eu de réponse officielle à mon courrier (je devrais en avoir une avant le prochain Conseil Municipal), j’ai eu l’occasion de recevoir lors d’une permanence, une délégation de la CGT Cheminots, autant dire que cette délégation ne m’a pas tranquilisé, bien au contraire.
Non seulement l’administration de la SNCF ne devrait pas répondre positivement à ma demande de doubler les effectifs et la présence humaine en gare (afin simplement de pouvoir pallier à l’absence d’un agent), mais elle envisagerait de confier cette mission à des agents de la filière commerciale exclusivement.
Particularité, ces derniers ne possédent pas la compétence technique leur permettant d’intervenir sur les voies en cas de problème ! Autre sujet d’inquiétude, le maintien même de l’ouverture de la gare le dimanche serait remis en cause !

 

Si ces informations s’avèraient exactes, la question de la sécurité des usagers serait clairement posé, ce qui est à mes yeux inacceptable !

En fait, les seules avancées de mon intervention parisienne (« au plus haut niveau ») auraient été d’accélérer le lancement des travaux de clôture et le remplacement de la machine automatique à billets qui acceptera désormais monnaie et cartes bleus ! Autant dire que ce résultat ne saurait me satisfaire !

Lors du Congrès des Maires, Mme Idrac, voulant montrer l’attachement de « l’entreprise SNCF » à son glorieux passé mais également aux villes de France, a proposé aux Maires d’associer le logo ou le blason de leur commune à une « locomotive », afin de renouer avec une vielle tradition; du temps où les locos à vapeur (puis ensuite électrrique) portaient sur leur flanc, le nom de communes françaises … Le rail fédérant les territoires; belle image en effet qui ne doit cependant pas faire oublier que pour des raison relatives aux lois physiques les plus élémentaires, que l’usager ne prend pas le train au vol et que la gare est une interface indispensable et doit faire partie du tableau …
Plus important que le blason ou le logo, bien évidemment je ne m’opposerais pas à Mme Idrac si celle ci appose sur une motrice celui de Trilport, il est essentiel de revenir avant tout aux fondamentaux traditionnels de la SNCF, avec à la base la présence physique de cheminots dans les gares : afin d’entretenir ces dernières, d’effectuer les réparations de maintenance de base (marches ou lumière des escaliers souterrains par exemple …), d’informer les voyageurs des retards ou incidents éventuels et enfin d’assurer la sécurité des usagers sur les quais et les voies.

 

C’est  je pense le sens du nouveau courrier que je vais adresser rapidement, non seulement aux responsables transiliens, mais également au président du STIF, afin qu’effectivement les efforts remarquables engagées depuis quelques mois par ce Syndicat et la Région Ile de France ne soit pas remis en cause à Trilport …

Un combat qui j’en suis persuadé, fédérera beaucoup d’usagers. Nous devons tendre concrètement vers une amélioration concrète des services rendus à la clientèle, comme le demande le STIF à la SNCF, pas le contraire.

Mon souhait et que Trilport rejoigne au plus vite le club trop fermé des gares transiliennes humanisées !

 

Précédentes notes sur ce thème

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

 

Le Transilien n’est toujours pas arrivé à Trilport

medium_gare-sncf-trilport.jpgDepuis aout, nous recevons régulièrement en Mairie des courriers de la SNCF, nous signalant : « qu’en raison de l’absence inopinée d’un agent la vente au guichet en Gare de Trilport est interrompue ». La multiplication de ce type de courrier depuis deux mois pérennise un état de fait  inadmissible et ce pour plusieurs raisons.

Mais avant d’aller plus loin, pardon d’évoquer un souvenir personnel : un matin d’octobre, devant me rendre à la Région, je vais en Gare de Trilport pour acheter un billet, mais impossible d’entrer, cette dernière étant fermée du fait de « l’absence inopinée d’un agent « .
Disposant d’une carte bleue et désirant utiliser le distributeur automatique situé à l’extérieur, je me retrouve alors devant une difficulté majeure : ce dernier n’accepte que les cartes MONDEO ! Me voilà devenu fraudeur malgré moi; une situation désagréable mais finalement sans préjudice, car arrivé au guichet de la Gare de l’Est, le préposé devant la situation m’a laissé passer me permettant du coup d’économiser le prix d’un aller !

Cet illustration est malheureusement représentative d’un contexte local devenu inadmissible qui provoque ma colère. Il est intolérable qu’au moment où la Région et le STIF entreprennent un effort sans précédent afin d’améliorer la qualité des transports des franciliens, la SNCF, qui devrait être la figure de proue de cette ambition collective, se comporte comme elle le fait en Gare de Trilport …

 

Car il ne s’agit pas ici de ne parler des « absences inopinées et répétitives  d’un agent » mais d’un malaise local plus  général.

 

 

Il y a un an devant la dégradation continue des conditions d’accueil constatées en gare de Trilport et de transport du réseau ferré de Paris Est, j’avais fait voté en Conseil Municipal une motion dénonçant cette situation.
Cette délibération faisait suite à mes différents courriers et prises de positions lors des différentes réunions des Comité Intergares (instance de concertation créée en 1999 dans le cadre du programme Transilien réunissant élus d’une même ligne, responsables de la SNCF et associations d’usagers).
Il est bon de signaler que nombre de Trilportais passent deux à trois heures chaque jour dans les transports communs (dont prés de deux heures dans le train)  pour se rendre au travail, à la Fac ou tout simplement pour des raisons privées. L’amélioration des conditions de transport est donc loin de constituer un objectif anecdotique ou secondaire !

Ces initiatives m’avaient permis de rencontrer finalement les responsables régionaux de la SNCF, dont le Directeur Régional d’Etablissement, ces derniers me promettant de changer peu à peu la donne sur le terrain.
Nous dénoncions à l’époque pour la gare : le manque de présence humaine, les conditions d’accueil, d’accessibilité et d’entretien indignes du label de qualité du programme Transilien, également l’état de l’Avenue de la Gare (appartenant à Réseau Ferré de France) … Remarques apparemment entendues même si les améliorations concrètes sur le terrain tardaient quelque peu …

Des démarches poursuivies également auprés des élus régionaux et de Jean Paul Huchon que j’avais rencontré personnellement sur ce sujet avant sa nomination comme Président du Syndicat des Transport d’Ile de France (STIF) en lui signalant la nécessité absolue d’ameliorer les conditions de transport des deux lignes de la Ferté sous Jouarre et lde a Ferté Milon (nombre et qualité des wagons, fréquences, confort, régularité …), d’avoir plus d’amplitude en soirée, d’améliorer la desserte vers Roissy et Marne la Vallée et d’agir surtout pour trouver une solution perenne à l’état déplorable de la ligne de La Ferté Milon …

 

Force est de constater un an aprés, que la réalité a évolué d’un coté et pas de l’autre. Car il est toujours utile pour un élu local d’évaluer l’action entreprise et les progrés réalisées concrètement sur le terrain afin de faire évoluer éventuellement son mode d’intervention. Je reviendrais dans une prochaine note sur les progrés réalisés grâce aux efforts du STIF et de la Région, mais à contrario, je ne peux que constater qu’au sujet de la SNCF, les résultats sont loin d’être à la hauteur des espérances suscitées, bien au contraire …

 

La raison principale de la fermeture répétée de la Gare de Trilport est due aux absences d’un agent, consécutives au choc causé par un braquage au mois d’aout dernier. Une agression intolérable qui a considérablement marqué cet agent, unique personne présente alors sur le site, chargé tout à la fois de la commercialisation des billets et de la sécurité des départs et des arrivées des trains en Gare !
Je rappelle que la motion votée en Conseil Municipal l’an dernier exigeait  pour des raison évidentes de sécurité et de qualité d’accueil la présence de deux agents.  Aujourd’hui, les arrêts de cet agent n’étant pas remplacé, finalement il n’y a plus personne en gare ! Que penser des conditions de sécurité désormais ?

Concernant l’entretien, les réparations et le suivi général de la Gare, tout est à l’avenant :  les marches du souterrain attendent toujours par exemple d’être réparées et je ne parle même pas du projet de rénovation pourtant inidspensable de la Gare qui devait débuter en 2006, avec de substancielles subventions et de la région et du STIF, aucune information malgré mes demandes réitérés sur un calendrier prévisionnel.
Enfin, cerise sur le gateau, l’action de communication « Une idée, une Gare », pourtant proposée par la SNCF en mai dernier et à laquelle le Conseil Municipal avait accepté de participer financièrement visant à installer un nouveau portail du coté Parking à la fin de l’été, n’a toujours pas commencé…

Trop c’est trop ! Je me demande l’utilité de participer aux prochaines réunions de Comité d’Axe, si ces réunions ne donnent aucun résultat concret ! Les usagers de la gare de Trilport sont également en droit de se demander pourquoi les efforts du STIF et des élus régionaux ne sont pas accompagnés plus localement par l’entreprise SNCF, comme elle aime désormais qu’on la désigne, et si celle ci a toujours au coeur de son projet le service public !

C’est le sens du courrier que j’ai envoyé et au Directeur régional d’etablissement et au Directeur des lignes du Transilien … Dans l’attente de leur réponse et surtout de résultats concrets sur le terrain …

 

 Précédentes notes sur ce thème

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

STIF : Tel est pris qui croyait prendre …

Jean Paul Huchon, Président du Conseil Régional, également nouveau Président du STIF (Syndicat des Transports d’Ile de France) c’est une des conséquences attendues des élections régionales de 2004. La majorité veut remettre à niveau les transports en communs en Ile de France et aborde ce dossier avec la même détermination que celui des Lycées lors du précédent mandat. Une situation apparemment insupportable pour la Droite régionale, y compris aprés la fin de l’invraisemblable bras de fer imposé par l’Etat à la Région sur le montant des dotations financières destinées à compenser les nouvelles compétences transférées au titre du STIF (voir note précédente) et qui s’est terminé par un succés total de Jean Paul Huchon.

Chacun pouvait alors penser que devant l’urgence de la situation et le retard pris, les élus auraient enfin toute latitude pour se mettre avec sérénité au travail. C’était sans compter sur l’esprit revanchard de certains, le résultat des urnes leur étant défavorable, ils ont décidé de changer les règles du jeu …

 

Pour preuve la manoeuvre de Patrick Devedjian à l’Assemblée Nationale : le député des Hauts-de-Seine, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy, a fait passer à la hussarde un amendement (à 2 heures du matin !) imposant que les investissement du STIF soient désormais votés à la majorité des 2/3. Cette décision donne de fait un droit de veto aux départements de droite (dont les Hauts de Seine) sur la gestion du STIF et risque de mener trés vite à la paralysie du Syndicat.

La majorité régionale, à l’initiative de Jean Paul Huchon a trouvé pour sortir de cette situation de blocage une parade inattendue et redoutable : Changer l’article du Règlement Intérieur du STIF relatif au mode de désignation des représentants de la Région afin de le faire passer de la proportionnelle au système majoritaire !

L’exécutif régional se donnant ainsi la possibilité d’exclure les élus de droite des postes de délégués au STIF et annulant du coup les effets de l’amendement Devedjian. Jean-Paul Huchon a voulu cependant offir une porte de sortie honorable à la Droite. Privilégiant le dialogue, plutôt qu’un changement de désignation définitif, il a préféré faire adopter une modification « light » : laisser la possibilité au Président du Conseil Régional, du choix du mode de désignation des représentants régionaux au Stif : proportionnel ou majoritaire.

La balle est désormais dans le camp du Gouvernement qui peut annuler son amendement, une décision attendue de nombreux élus régionaux de droite et qui pourrait intervenir, ironie du sort, lors d’un projet de loi proposé par Nicilas Sarkozy au titre de la Police des Transports dés les prochains jours !

 

C’est ce qu’on appelle un renversement de situation.

 

Devant la situation des transports en commun en Ile de France, l’importance du retard en équipement lourd et les besoins pressants du terrain, réalité quotidienne vérifiée et subie tous les jours sur les quais de nos gares par des millions d’usagers (12 millions), on ne peut que s’élever contre l’attitude de certains élus (dont Monsieur Devidjan notamment) préférant se livrer à des manoeuvres politiciennes « minables » plutôt qu’agir concrètement, ou laisser agir la majorité issue des urnes en bon démocrate, afin d’améliorer une situation inacceptable; chacun ses priorités !

 

Pourtant agir est urgent. Rappelons qu’entre la prise de décision, le vote des budgets, le respect des obligations de la commande publique et la livraison du matériel, de nombreux mois et années vont passer et le Conseil d’Administration du STIF ne s’est toujours pas réunit depuis juin 2005 !

 

Le but recherché par Monsieur Devidjian qui, lui, ne prend pas le train tous les jours pour se rendre au travail, ne serait il pas celui là ? Empêcher par tous les moyens une amélioration de la situation afin que lors du prochain scrutin régional les habitants de l’Ile de France ne puissent constater les résultats d’une politique publique volontariste et les progrés réalisés sur la mandature …

 

Ce serait Minable, non ?