Gare SNCF … Ce sera bientôt moins pire !

b0051710ec41ba0c80430ddb7417c396.jpgJ’avais vivement réagi l’an dernier sur ce blog devant les problèmes rencontrés à la gare de Trilport : fermeture partielle le week end envisagées par la SNCF, mesures de restriction de personnel, dégradation des conditions d’accueil  (réparations ou aménagements non réalisés notamment …cf note précédente ).
Nous avions mené alors plusieurs initiatives afin de combattre cette dégradation manifeste du service public : classiques (courriers, motion en Conseil, pétition, rencontres avec  divers responsables de l’entreprise, intervention auprés des médias …) ou plus personnelles (entrevue avec Mme Idrac, Directrice Générale de la SNCF au Salon des Maires et interventions auprés de Jean Paul Huchon, Président du Syndicat des Transport Franciliens) …
Cette mobilisation nous avait permis d’obtenir des mesures minimum et de revenir à une situation « standard », grandement insatisfaisante par ailleurs (cf note précédente).
Nos efforts semblent cependant porter leurs fruits (aprés une période de gestation et de maturation comme pour tout bon fruit qui se respecte), avec les mesures annoncées cpar l’entreprise de transport, le STIF et la Région. J’avais préféré ne pas trop en parler auparavant vu la situation compliquée des transports des dernières semaines.

Trois vagues de mesures concernent  directement les usagers de la gare : augmentation de la fréquence des trains (dés la semaine prochaine), programme d’aménagements de la gare et des quais pour 2008 .

Avant de les détailler, si ces améliorations ne changent pas radicalement la donne, elles vont incontestablement dans le bon sens ! Je tiens à préciser que pour moi, elles ne constituent qu’un premier pas, je ne peux m’en satisfaire …
Même si cela peut surprendre, j’en conviens, je me garderais de tout triomphalisme au regard de ce qui reste à obtenir !

Car la route est encore longue et le chemin parsemé d’embuches avant que nous ayons des liaisons quotidiennes dignes de ce nom. Encore faut il arrêter toute démagogie en ce domaine (Y’a qu’à, faut qu’on …), et ne pas avoir la mémoire courte; la situation actuelle n’est que la conséquence de l’absence d’investissements des 20 dernières années, autant ‘en souvenir, afin de ne pas faire deux fois la même erreur ! 

Donnons nous les moyens de changer réellement la donne, en assumant notamment le cout du changement et son financement. C’est ce que fait pour l’instant le STIF, depuis que Jean Paul Huchon en est Président, et tant mieux au regard du retard que nous avons à combler !

Car rappelons une bonne fois pour toute que des infrastructures de transport en commun performantes sont un avantage économique comparé et font du bien à la planète !

C’est une des conclusions du Grenelle de l’Environnement, non ?

 

 

 

 

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De nouveaux trains

Après des négociations poussées de plus de six mois, entre branche fret de la SNCF, STIF et élus, autour du sort des « sillons » libérés grâce à l’ouverture du TGV Est, nous avons obtenu 8 nouvelles liaisons quotidiennes entre Paris et Trilport (4 dans chaque sens). Elles  entreront en service dés la semaine prochaine.

Evidemment la situation progresse, mais elle reste toujours difficile pour les usagers qui attendent avec impatience  des liaisons plus fréquentes, des trains plus spacieux (aux heures de pointe) et confortables. Les investissements réalisés par le STIF autour du train du futur, permettront d’améliorer progressivement le confort des rames dans les prochains mois.
Attention, encore faut il agir sur la fréquence (notamment aux heures de pointe), l’amplitude (en soirée), le stationnement (nous y reviendrons bientôt, des choses progressent), et dans le même temps rétablir des liaisons fiables sur des lignes délaissées, je pense notamment à celle de la Ferté Milon, afin d’éviter que ces voyageurs ne viennent renforce le flot des usagers d’une gare surchargée (nombre de voyageurs< nombre de places assises) comme celle de Trilport !

Long is the road !

 

Bientôt une gare Transilienne à Trilport ?

 

La SNCF, ce n’est pas que des hommes et des trains c’est aussi des gares et des quais.
Lieux où les usagers attendent  également avec impatience des améliorations qui leur permettront d’affronter la pluie, le froid, dans de meilleures conditions et d’être informé en temps réels sur les retards ou annulations éventuels …

Trilport est concernée par la mise aux normes « Transilien ». Un label dont le cahier des charges a pour objectif d’améliorer l’information des usagers sur des « quais propres et conviviaux » : réparations, nettoyage des voies, installation de poubelles, remises en peinture, installation d’abris semi-fermés, décorations florales dans le bâtiments voyageur et ambiance sonore diffusée sur le quai principal !

Innovation « importante » semble t’il, l’ancien logo SNCF sera remplacé par celui de la marque «Transilien » (attention c’est aussi à double tranchant si le label ne suit pas une amélioration qualitative) sur les façades, les quais et les panneaux.

Ces aménagements d’un montant approximatif de 300 000 eurossont  co financée par le STIF et la Région.

 

 

Et la SNCF investit également dans la gare

 L’opération  de « relooking » menée autour de “Transilien Plus” sera suivie d’une rénovation plus lourde et importante du bâtiment voyageur et des locaux d’exploitation financées par l’entreprise SNCF, elle même.

Ces travaux d’aménagements bienvenus, porteront  sur le bâtiment gare : locaux professionnels, accueil du public, guichet, accessibilité totale jusqu’au quai principal, sécurisation du bâtiment …

Une opération pilotée par la seule SNCF qui investira sur cette rénovation prés de 500 000 euros

 

Des retombées plus significatives que les précédentes,  reconnaissons le …
Cela faisait pas mal d’années que la SNCF n’avait pas investi de telles sommes (800 000 euros) sur ce site.

 Mais chacun d’entre vous connait la suite du refrain  …  « Ce n’est qu’un début continuons le … ».

Car en matière de transport en commun, au regard de la situation actuelle en grande couronne, rien ne vaut la révolution permanente … 

 

 

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L’intermodalité vu du Musée quai Branly

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J’ai participé mercredi dernier dans le cadre prestigieux du musée Branly à une manifestation organisée par la SNCF, à l’occasion du lancement de l’opération : « La nouvelle dynamique des Proximités ». Un programme d’actions destiné à améliorer la qualité des liaisons de proximités SNCF, avec des objectifs précis  …

On ne peut que louer cette initiative destinée à accompagner les efforts considérables des Autorités Organisatrices de Transport (en fait les collectivités territoriales) et du STIF (pour l’Ile de France) mais sans doute également à répondre aux critiques émises par le Premier Ministre concernant les liaisons locales de la SNCF (rappelons à ce sujet que le principal actionnaire de cette entreprise publique est l’Etat).
Il n’est pas sur que les quelques 100 Millions d’euros mobilisés sur 3 ans pour cette initiative et les 1000 emplois nouveaux suffisent à alléger le fardeau des Collectivités, tant les besoins et le retard accumulé sont importants !

Lors de cette journée, une table ronde était consacrée à « l’intermodalité »; terminologie techno s’il en est, qui décrit pourtant un élément clé du transport de proximité et trés approprié à notre situation locale (j’y reviendrais dans une autre note).
Lors d’un discours prononcé dans l’amphithéatre Levy Strauss de ce Musée, merveille architecturale s’il en est, Mme Idrac, Présidente de la SNCF a décliné les objectifs poursuivis par cette initiative : avoir prochainement des voyageurs sereins, autonomes et considérés …

Tout un programme, reconnaissons le …

 

 

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Le transport régional concerne aujourd’hui, plus de trois millions d’usagers / jours, dont 2,5 millions pour la seule Ile de France dont le temps de transport est indissociable de celui du travail. Lorsqu’il se comptabilise en heure de trajet quotidien, comme cela est souvent le cas en grande couronne, notamment à Trilport, autant dire que les conditions d’accueil et de transport importent !

Développer le transport en commun contribue à lutter contre les gaz à effets de serre, chacun en convient. Le transport étant avec le logement le vecteur principal de ces émissions de gaz. Une image simple : un voyageur en train consomme 5 fois moins de gaz à effet de serre qu’un automobiliste.
Les Présidents et Vice Président de Région présents lors de cette journée l’ont souligné et espèrent que le « Grenelle de l’Environnement » débouchera dans ce domaine sur des mesures financières concrètes et significatives (subventions de l’Etat, nouvelles ressources fiscales, rééquilibrage des aides accordés à la route et ses lobbyes …). Un effort indispensable pour inciter nos concitoyens à privilégier l’utilisation des transports publics, vu notre retard en équipement.

La demande existe, puisque même dans les conditions actuelles elle est en constante progression, notamment et surtout en Ile de France (plus de 5% par an). Les usagers d’aujourd’hui sont plus exigeants sur la qualité du service, l’information , le confort et l’agrément du voyage que les précédents.
La SNCF doit répondre à leurs attentes mais également à celles des Autorités Organisatrices (STIF par exemple) désormais dirigés par des élus et qui demandent des comptes sur la qualité du service effectué. Qualité évaluée par divers indicateurs qui s’ils ne sont pas respectés amènent la société publique à verser des pénalités substancielles, et c’est tant mieux pour tous !

Les problèmes vécus aujourd’hui, sont le fruit de l’imprévision des politiques publiques antérieures. Les investissements nécessaires n’ont pas été fait à temps (années 1970 1980) : renouvellement du matériel roulant (et ce n’est pas les usagers de la ligne de La Ferté Milon qui me démentiront), aménagement des gares et des infrastructures plus lourdes.
Les collectivités territoriales, principalement pour l’instant les Régions (se référer à une note précédente) estiment être les seules à mettre la main à la poche et se sentent pour le moins esseulées, l’état et la SNCF répondant jusqu’à présent aux abonnés absents. Jean Claude Gayssot et Philippe Duron Président du Conseil régional de Basse Normandie (mais également Président de l’association TDEI, voir plus bas) ont rappelé lors de cette table ronde que les Régions et le STIF avaient déjà financé l’acquisition de matériels à hauteur de plus de 6 Milliards d’euros depuis 2002.

D’autant que bâtir une offre de transport aujourd’hui passe par la création d’une parfaite intermodalité. Une obligation lourde en conséquences organisationnelles et financières.
D’autant qu’avec les lois de décentralisation et le changement de gouvernance du STIF, en Ile de FRance, beaucoup de choses évoluent dans le domaine du transport public de proximité.

 

Qu’est ce que l’intermodalité ?

L’intermodailité associe les divers modes de transport utilisés au cours d’un même déplacement : vélos ou voitures, bus, train ou RER, métro, bus ou tramway … Il importe désormais d’avoir une vue globale du déplacement de l’usager, qui utilise des modes non plus concurrents mais complémentaires. n peut parler dorénavant de « chaîne de transport », chaque mode utilisé constituant le maillon d’une même chaîne.
Si un lieu constitue la véritable plaque tournante de cette approche, c’est bien celui du pôle d’échange ou gare. Un premier rôle qui rappelle tout à la fois le hub des aéroports mais également le portail d’un site internet. C’est la fonction d’une gare aujourd’hui, le concept est encore plus global puisqu’il regroupe également la communication, la billetique et l’environnement de l’offre …

Car permettre qu’un pôle d’échanges soit utilisé de manière optimale, n’est pas une mince affaire. Pour que le succès soit au rendez vous, il faut convaincre l’usager de changer son mode de transport individuel (généralement la voiture). Pour ce faire, pas de secret mais une obligation : obtenir une véritable valeur ajoutée en terme de service, de temps, de performance et de cout (offre tarifaire). Cela ne doit pas être seulement bon pour l’effet de terre et la planète mais également pour chaque usager.
La SNCF veut porter ou accompagner cette ambition, c’est pourquoi elle a regroupé ses diverses branches « Transport Public » et les sociétés du groupe (EFFIA, Kéolis) dans une nouvelle structure dénommée « SNCF ProximitéS ».

C’est la raison de la participation à la table ronde du Président de Kéolis (bus principalement) et d’EFFIA (service, billetique). Le Président de Keolis a fait état d’une enquête réalisé avec l’INSEE sur les futurs besoins des usagers et les défis à relever afin de permettre une intermodalité réussie.
Une enquête riche d’informations et de pistes de réflexions : l’accessibilité avec l’augmentation considérable du nombre de personnes agées dans les prochaines années, l’importance de la billetique et de nouveaux modes de paiement notamment autour du téléphone portable, les problèmes liés à l’information des usagers, du fait de la complexité des liens entre les divers modes de transport, le besoin de sécurité tant pour les usagers que pour leurs véhicules, les problèmes de compréhension (étrangers, illetrés …), une demande de plus en plus éclatée du fait du développemetn du temps partiel et des déplacements liés aux loisirs, tant en petite, qu’en grande couronne.

 

Les objectifs de la SNCF

Revenons un peu sur les trois objectifs déclinés par la Présidente de la SNCF afin d’étudier un peu leur signification … en dehors de l’effet de Com’.

Un voyageur serein : Pour être sereins, les voyageurs doivent être à l’abri des mauvaises surprises : retard, suppression de trains … L’effort de l’entreprise devra donc porter sur la ponctualité et la régularité.Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à la SNCF dans cet effort qui dépend étroitement des investissements réalisés dans l’infrastructure et le matériel roulant.

Un voyageur autonome : le développement des technologies de la communication, notamment mobile, permettent de réviser totalement nos schémas dans ce domaine (il n’y a qu’à voir le boom autour des GPS). L’entreprise s’engage à informer l’usager tout au long de l’organisation du voyage (internet notamment) et du trajet (encore faut il que cette information soit intermodale) en donnant la possibilité d’acheter leur titre de transport à distance. Le voyageur autonome est avant tout un voyageur informé, ce qui lui permettra de réagir en cas d’imprévu ou d’aléas afin d’optimiser son temps. Nous entrons dans l’ère du citoyen nomade auquel Jacques Attali notamment avait consacré un ouvrage. Des techniques qui fonctionnent déjà sur beaucoup de quais de gares et internet dont le déploiement est en cours

Un voyageur considéré : il s’agit ici de mettre à disposition du voyageur toute une gamme de services associés et complémentaires au transport, innover afin de faciliter les déplacements et de renforcer la relation de proximité avec la clientèle des trains du quotidien. Un axe d’action privilégié celui de la billetique avec l’objectif d’arriver au billet unique, qu’il soit matérialisé ou dématérialisé utilisable sur les réseaux ferroviaires et urbains d’une même région et associant plusieurs titres de transport. En pleine expérimentation, l’abonnement sur téléphone portable (NFC) : pour les clients, c’est la possibilité d’acheter et de recevoir à distance sur leur téléphone mobile, sans contact, un titre de transport.

 

Le menu annoncé est désormais entre nos mains, à consommer sans modération. Espérons seulement que les plats arriveront jusque dans nos assiettes … 

 

 

 

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Liens Thématiques

 TDIE (transport développement intermodalité environnement) est une association pluraliste représentant l’ensemble des acteurs des différents modes de transports (professionnels, élus nationaux et territoriaux, experts et universitaires). Son objectif est la promotion, auprès des pouvoirs publics et du Parlement, de réflexions et de propositions au service d’une politique globale des transports et des déplacements.

 

Attention ! un train peut en cacher beaucoup d’autres

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C’est vrai qu’il est beau, je peux en parler je l’ai pris il y a quelques semaines et encore en première classe (comme quoi, tout arrive !), juste histoire d’aller faire un aller retour à Reims un lundi après midi de mai, afin de déguster un produit du terroir local en compagnie de quelques élus, de représentants des usagers et de responsables de la SNCF.

Autant dire que nous avons été quelques uns a profité de l’occasion pour aborder en long en large et en travers la situation inacceptable des trains moins prestigieux qui chaque jour desservent péniblement la grande couronne, j’y reviendrais .
Ce contexte est connu des responsables SNCF rencontrés avec lesquels nous avons discuté, qui conscients de la situation dramatique du réseau francilien se démenent pour tenter d’améliorer une situation  amplifiée par les travaux du TGV Est : retards, pannes, manque de confort …

Bien évidemment ce n’est pas la première fois que j’utilise le TGV,; mais dans ces conditions, oui …Aborder à 300 km / heure, en première classe,  dans un train flambant neuf, les contingences quotidiennes qui empoisonnent la vie de millions d’usagers franciliens, est une situation pour le moins paradoxale, qui permet de toucher du doigt une autre réalité, plus euphorisante, celle des « happy few » des transports. Sans faire de basisme primaire, il existe bien deux perceptions de la mobilité et du transport en commun, deux mondes, deux France …

Un constat qui dépasse le symbole, même si certains lecteurs n’ont pas apprécié ma remarque sur un train à deux vitesses, il s’agit pourtant bien de cela …

 

 

babe70af14f3a6b2b19f911a5148b5ea.jpgLe TGV Est constitue à la fois une performance technique remarquable et une réussite en terme d’aménagement du territoire et d’infrastructure. Il prouve l’intérêt du modèle de développement français basé sur l’implication des collectivités et de la puissance publique rendue possible il est toujours bon de le souligner par les impôts des uns et des autres. Ce modèle peut être générateur d’avantages comparatif déterminants pour le dynamisme de nos territoires !
Sans investissement public, le TGV n’existerait sans doute pas. Est il utile de préciser que la SNCF table sur un déficit d’exploitation prévisionnel annuel supérieur à 100 millions d’euros jusqu’en 2010, malgré une fréquentation qui devrait doubler en 5 ans et un investissement supporté en partie par les collectivités territoriales ?

Rappelons dans le même temps que si bâtir un réseau de ce type est important (il représentera à terme prés de 4000 km), son entretien et sa maintenance sont une nécessité absolue. C’est ce qui a manqué cruellement au réseau francilien depuis une vingtaine d’années, car le renouvellement du parc roulant en est un paramètre essentiel. La qualité de ce suivi est cruciale pour les prochaines années, que ce soit au niveau du confort, de la qualité du service, de la sécurité des usagers et des riverains. Il représente un coût de gestion important, qu’il faut rappeler aux tenants d’un libéralisme pur et dur rejetant toute idée d’intervention de la puissance publique car la jugeant incompatible avec la rentabilité à court terme. C’est également la qualité des infrastructures d’un territoire qui génère des avantages concurrentiels, pas seulement le cout du travail.
La mobilité a toujours constitué un droit créateur de « capacités » pour les citoyens. Elle donne accès au travail, au loisir, à la culture, à la liberté également. Peut il y avoir d’ailleurs de liberté sans mobilité ? (sujet intéressant pour l’épreuve de philo, non ?). Plus le temps de déplacement se raccourcit, plus le nombre de personnes détenteurs de nouvelles capacités à agir augmentent, ainsi que leurs besoins, leur demandes et le nouveau potentiel de développement, de rayonnement et de dynamisme qu’ils représentent pour nos territoires …

Le concurrent direct du TGV est désormais l’avion. Dans cette confrontation, la voie ferrée présente de réels avantages : plus écologique (bilan carbone excellent), permettant les liaisons Centre Ville / Centre Ville, prix des billets moins chers  …  La clientèle visée par la SNCF est désormais celle qui fréquente les aéroports, une clientèle plus aisée avec des exigences différentes. Pour la séduire et la capter, une vraie révolution culturelle est en cours dans l’entreprise SNCF, plus proche des « mille fleurs » d’ailleurs que de la « Longue Marche », concernant autant l’aménagement des gares avec une prolifération remarquée des enseignes commerciales, que le personnel et les modes de vente des titres de transport. La réservation devient la règle et internet un facteur d’amélioration essentiel du taux de remplissage des trains grâce à des politiques tarifaires incitatrices.

Autre changement perceptible, les « chefs de bord » ont remplacé les contrôleurs, un changement non seulement de look mais de profil et de formation, inspirée de celle des stewards des compagnies aériennes. Car aprés la barrière du temps et des kilomètres, les Lignes Grandes Vitesse s’affranchissent désormais des frontières.
Européen, le TGV l’est assurément, après l’Angleterre ; il relie désormais à la France l’Allemagne, la Suisse, le Luxembourg. La collaboration avec l’ICE allemand, concurrent développé par Siemens, est totale sur ce projet puisque ce sont les deux compagnies gèrent cette ligne : Paris-Francfort pour la Deutsche Bahn; Paris-Munich, celui de la SNCF. Les chefs de bord parlent donc le français, l’anglais et l’allemand !

 

Lors de ce court voyage certaines évidences se sont imposées … Désormais un voyageur met autant de temps pour se rendre à Reims que pour faire Paris / Trilport ! Le TGV bouscule nos repères temporels et bouleverse la géographie sur laquelle se sont bâties depuis des décennies nos régions et nos villes … Une remise à plat totale, cet « accélérateur de particules » accentuant  les inégalités entre territoires et soulignant certains contrastes qui ne peuvent que laisser perplexe l’usager francilien … Reims à 45 minutes, Strasbourg à 2 h 20 de Paris (bientôt à moins de 2 heures !), Marseille à 3 heures, Francfort à 3 h 45 et ne parlons pas des conditions de confort, incomparables entre TER (train « express » régional) et TGV ! 

C’est cette fracture entre TER et TGV qui a alimenté l’essentiel de nos discussions avec les responsables SNCF d’autant que le taux d’insatisaction des usagers a augmenté sensiblement ces derniers mois, face à l’accumulation des problèmes rencontrés (ponctualité, pannes …) dont beaucoup causés indirectement ou directement par le chantier du TGV Est … 

Certaines pistes ont été proposés par les responsables SNCF, mises en place d’ailleurs le 10 juin, jour de lancement du TGV Est, nous y reviendrons dans une prochaine note …

 

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En attendant le train du futur …

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L’action engagée pour améliorer les conditions de transport des lignes SNCF à Trilport, ne va certainement pas s’arrêter après les quelques avancées obtenues concernant la gare, certes réelles (ouverture le week end et en semaine, présence humaine, rénovation des escaliers entamée, aménagements planifiés …) mais nettement insuffisantes.
La situation actuelle est telle, que l’obligation de poursuivre nos efforts pour obtenir de nouvelles améliorations, notamment sur la qualité de services sur ces lignes s’impose d’elle même !

S’il y a un domaine ou il ne saurait y avoir de fatalité, c’est bien celui des transport en commun, particulièremet ceux de la grande couronne, car on ne peut admettre que les usagers franciliens ne soient condamnés à subir à perpétuité la situation qu’ils affrontent tous les jours !
Un élu se doit de réfuter tout sentiment de fatalité, car ce sentiment est paralysant et inhibant par essence. La raison d’être d’un élu est par définition simple : agir utilement pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, ce qui n’exclut pas pour autant d’être réaliste et concret.

Une certitude, le retard accumulé dans le domaine des transports ferroviaires de banlieue est la conséquence directe du manque d’investissement total (matériel roulant, infrastructures, gares) qui a caractérisé l’Ile de France depuis des décennies. Ce retard est tel, qu’arriver, ne serait ce qu’à une situation normale demandera des années et des efforts financiers considérables  !

Encore faut il ne pas attendre pour intervenir, d’autant que la donne a changé. Nous devons nous montrer extrêmement vigilant et mobilisé chacun à notre niveau (élu, usager) afin d’obtenir au plus vite des améliorations concrètes. Une action qui doit être menée à chaque échelon :  que ce soit de l’ordre temporel (court, moyen et long terme), ou de la nature des acteurs impliqués : collectivités, STIF ou SNCF !

 

Alors comment agir ?

 

Avec la réforme du STIF (cf note précédente) nous nous situons à une croisée des chemins …

Si le réseau de transport francilien peut toujours être considéré aujourd’hui comme l’un des plus efficaces au monde, ce constat doit être nuancé du fait des disparités existant entre Capitale, Petite couronne et Grande Couronne.
Les franciliens de la Grande banlieue sont en effet les parents pauvres d’un service qu’ils paient toujours plus chers que les autres. Le point de rupture est tel, qu’il suffit d’un grain de sable pour qu’apparaisse toute la fragilité du système (l’incident de la gare de l’Est en est une illustration). La responsabilité en incombe à l’absence d’investissement qui a marqué les transports en commun en Ile de France depuis des années, phénomène amplifié par une restructuration mal digérée ayant profondément ébranlé la SNCF (partition SNCF / RFF, création des établissements …).
La SNCF ce n’est pas que des trains et des rails, c’est aussi des gares et les hommes et femmes qui permettent aux trains de circuler et de s’arrêter en toute sécurité et qui constituent autant de liens humains avec les usagers.

 

Que dire du « train du futur »

Actuellement beaucoup des trains qui circulent en Ile-de-France ont un âge supérieur à 35, voire 40 ans ; c’est peu de dire qu’ils sont vétustes, de moins en moins fiables, peu confortables, non accessibles à tous, et difficiles à réparer. Lorsque l’on aborde l’état de certaines lignes (je pense à celle de La Ferté Milon), la situation est catastrophique !

La Région et le STIF ont lancé un effort de renouvellement sans précédent puisque d’ici 2015, c’est prés de 20% su parc qui sera renouvelé grâce à la commande de 172 rames de la Nouvelle Automotrice Transilienne (ou NAT). Ce qui représente prés de 30 nouvelles par an.
Ce train articulé fabriqué par la société Bombardier, en France, pourvu de voitures extra-larges proposera un volume intérieur particulièrement important, de larges sièges ainsi qu’une grande porte par voiture afin d’augmenter la facilité et la rapidité des entrées/sorties des voyageurs. Chaque train sera composé de sept ou huit voitures en unité simple, et permettra d’accueillir de 800 à 1000 passagers selon le nombre de voitures et la configuration d’aménagement dans des conditions maximales de confort, de sûreté et de sécurité.
Un contrat évalué à 2 milliards d’euros pour la livraison des 172 nouvelles rames avec une extension possible de 200 rames supplémentaire dés 2016, ce qui pourrait porter l’investissement à 4 milliards d’euros, permettre de remplacer 30 % du parc et de faire disparaître totalement, les trains « inox », plus connus sous l’appellation « petit gris »

Parallèlement, à partir de 2007, 24 nouvelles rames viendront remplacer les vieux matériels de la ligne Paris-Provins et Paris La Ferté Milon dont 5 dés cette année (théoriquement 1 pour la ligne de La Ferté Milon).

Deux alternatives, complémentaires, permettent également d’obtenir un renouvellement du  parc :

– Le réaménagement des trains, possible après 20 ans d’utilisation afin d’obtenir un meilleur confort des usagers : insonorisation, éclairage, ventilation, assise …
– la collaboration avec d’autres régions, n’ayant pas le retard que l’Ile de France connaît avec ses T.E.R : commande à partir de leur catalogue, utilisation de certaines de leurs rames …

 

Agir localement et régionalement dés aujourd’hui

Il n’échappera à personne, que malgré l’effort sans précédent consenti par la Région et le STIF, le changement sera trés progressif, il faut donc envisager d’autres mesures et mode d’action pour améliorer les conditions de transport en commun au quotidien.

au niveau local
Le succès rencontré sur la gare de Trilport démontre que la mobilisation paye. Il est nécessaire de poursuivre cette action, sur plusieurs champs et notamment en surveillant avec vigilance l’application par la SNCF du cahier des charges signé avec le STIF : respect de ses obligations de transporteur sur la qualité de service, que ce soit en direction de la prestation « transport » (ponctualité, régularité, sécurité et confort des trains), que de celle des conditions d’accueil (accessibilité des gares, présence humaine, confort des usagers sur les quais  …).
Quitte à intervenir auprès du STIF ou de la Région pour faire évoluer ce cahier des charges, si nécessaire  et apporter à l’entreprise les moyens financiers nécessaires.

Il serait trés utile que les usagers se structurent (création de Comité d’usagers) afin de pouvoir compléter l’action des élus municipaux; chacun devant agir à son niveau.

Intercommunal
Un des gros problèmes rencontré à Trilport est l’asphyxie des rues de la commune par le nombre croissant de véhicules d’usagers stationnant dans ses rues.
Il faut impérativement développer la desserte de la gare par les bus (intermodalité et articulation train /bus) afin de relancer une politique dynamique de transport en commun sur l’agglomération et convaincre ainsi un maximum d’usagers d’utiliser le bus plutôt que la voiture particulière pour se rendre en gare.
Sinon, il faudra se résoudre à construire toujours plus de nouvelles places de parking coûtant cher au contribuable francilien, demandant du foncier aux riverains et néfaste pour la limitation des gaz à effets de serre … Spirale sans fin !

C’est l’objectif prioritaire de la restructuration du secteur de la Gare de Trilport, dossier piloté par la Communauté d’Agglomération, en concertation avec le STIF, le Conseil Régional, le Conseil Général, Marne-et-Morin, la SNCF, Réseau Ferré de France et les communes de Meaux et Trilport, qui devrait après plus de quatre années d’études entré dans une phase décisive.

Régional
I
l faut sans tarder améliorer l’offre sur la Grande couronne ; l’état des besoins a été dressé sans complaisance par les associations de consommateurs en septembre 2006 : augmentation du nombre et de la fréquence de trains sur le réseau (+ 770 trains) en profitant des nouveaux sillons laissés par la création du TGV Est, en adaptant l’offre aux besoins plus locaux, avec une meilleure information des services proposés par le « Noctilien » (le service de bus nocturne) …

D’autres objectifs existent également : rendre les gares plus sûres, confortables et conviviales, accessibles aux personnes à mobilité réduite, faciliter la « multimodalité » (le passage des usagers d’un mode de transport à un autre), que ce soit en direction du bus, des liaisons douces, répondre au mieux aux exigences environnementales, développer l’information auprés des usagers …

 

 

Chacun peut le constater les champs d’action sont nombreux et demandent pugnacité et implication des élus comme des usagers; car s’il bon ton de protester devant la situation actuelle des transports en commun, il est plus rare de voir les usagers se mobiliser et c’est dommage.
Certaines réactions médiatiques d’élus sur « l’état inadmissible des conditions de transport des franciliens » sont pour le moins surprenantes. Surfer sur la vague de mécontentement compréhensible des usagers, sans reconnaître pour autant que l’origine de cette situation inacceptable est le manque total d’investissement des pouvoirs publics et de la SNCF depuis des décennies n’élève pas le débat public. Rappelons tout le mal qu’a eu Jean Paul Huchon, Président de la Région pour obtenir de l’Etat le minimum auquel il avait droit (cf note )
Comment exiger des infrastructures et un service public qui fonctionne, sans lui donner les  moyens financiers afférents ?  S’il n’y a pas de fatalité, une bonne gouvernance nécessite avant tout des élus certains fondamentaux : volonté politique avec pour support la logistique nécessaire (tant au niveau de l’investissement, que du fonctionnement). Sinon l’élu reste dans le domaine de la comm. (il est vrai qu’il existe de grands spécialistes), et de l’incantation, certainement pas dans celui de l’action.

Nous devons être vigilant et exigeant sur la qualité et le prix du service, mais avoir la responsabilité de mettre à disposition les moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées. Il faut arrêter toute démagogie ou effet d’annonce dans un domaine emblématique de l’action publique comme celui des transports en commun.

Le réseau en place constitue un avantage concurrentiel reconnu et déterminant de notre territoire, indispensable au développement économique et à la qualité de vie des franciliens …
Il doit permettre l’égalité d’accés à tous au savoir, aux loisirs et à l’emploi, une situation qui n’est toujours pas celle de la Grande Couronne … 

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

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Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

Gare de Trilport : aprés les reponses de la SNCF

medium_aiguillage.jpgLa mobilisation des élus a porté ses fruits, la SNCF a enfin répondu à nos interrogations, aprés de longs mois de silence radio. Il est vrai que nous n’avons pas ménagé nos efforts pour nous faire entendre (voir les notes précédentes) !

Bref, j’ai reçu un courrier de Mme Idrac (herself !), Présidente de la SNCF, relatif à la situation de la Gare de Trilport, dans lequel elle prend des engagements précis.
Ce courrier a précédé de peu une entrevue avec M Testu, Directeur des lignes Transilien de Paris-Est et M Lagay Directeur de l’Etablissement Exploitation Est Ile de France venus jusqu’à mon bureau pour m’informer précisemment de la teneur des  réponses apportées à nos demandes …

Cette initiative certes tardive constitue un réel progrés. Lors de cet entretien (plus de deux heures) mené sans langue de bois, tous les sujets ont été évoquées, dont certains relatifs à l’état du parc roulant …

Une certitude en tout cas pour l’élu local que je suis. Bien que les avancées obtenues soient réelles, elles ne suffiront pas à doter les usagers des moyens de transport qu’ils sont en droit d’attendre en 2007 …
Une responsabilité qui n’engage pas que la SNCF d’ailleurs, au regard de l’état actuel du parc roulant et des infrastructures. La rénovation du réseau va demander beaucoup de moyens humains et financiers et la mobilisation de tous les acteurs. Autant dire qu’il ne faut surtout pas relacher la pression, et que nous devons rester vigilant sur cette question … 

Heureusement, nous ne sommes plus seuls et les élus ont désormais leur mot à dire, comme les usagers d’ailleurs …

 

De réelles avancées sur la Gare de Trilport  

Commençons par les mesures concernant la gare de Trilport; le retour à la normale est enfin amorcé  :

– fermeture de la gare : Les fermetures à répétition de la gare de Trilport ne sont théoriquement plus aujourd’hui d’actualité : le nombre d’agents présents sur le site a été revu à la hausse et la réorganisation interne des services SNCF est désormais menée à terme. Nous avons obtenu l’abandon de la fermeture de la gare durant le week end par la direction de l’entreprise, la gare sera donc toujours ouverte 7 jours sur 7.

– présence humaine : elle est désormais assurée par deux agents commerciaux et un responsable de site coordonnant également d’autres gares de la ligne. Je l’ai rencontré cette semaine, il m’a confirmé que les personnels en place (filière commerciale ) assurent toute la gestion du site : accueil, vente de billets et sécurité des usagers.

– maintenance et aménagement de la Gare : les travaux de rénovation des escaliers du souterrain, que je demandais avec insistance depuis ma nomination (mai 2004) devraient débuter dés mai. L’installation du nouvel automate ne devrait plus tarder; pour la petite histoire il devrait d’ailleurs déjà être installé; il facilitera les achats de billets et le rechargement du Pass Navigo en accceptant indifféremment les espèces ou les cartes bancaires.
Le programme d’amélioration de la Gare et de ses quais (accessibilité et confort des usagers) est planifié pour l’échéance 2008 / 2009, une annonce qui satisfaira certains de mes lecteurs,  pour un montant prévisionnel de 250 000 euros à 280 000 euros. Si la rénovation totale du bâtiment Gare est annoncée, elle n’est pas encore programmé !

Soyons franc, l’ensemble de ces mesures prouve le souci de la SNCF de revenir à une situation normale. L’expérience nous a montré néanmoins qu’il faudra suivre sur le terrain et au quotidien l’application de ces décisions avant d’y voir plus clair …

 

Un nouveau contexte qui change tout  … 

Il est vrai que la SNCF doit tenir compte désormais en Ile de France d’un acteur incontournable : le Syndicat des Trannsports d’Ile de France (STIF) surtout aprés sa réforme ( loi du 13 août 2004) qui marque une étape décisive dans la modernisation des transports en commun de notre Région.

Le STIF est dorénavant dirigé par ses financeurs, les élus, notamment la Région (celle ci n’y siège que depuis 2001). Le Conseil d’Administration est désormais composé de 15 délégués pour la région (sur les 29), 5 pour la ville de Paris, 7 pour les autres départements franciliens, 1 pour la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie et les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale.
Ses compétences sont étendues, il a le droit de plus d’en déléguer certaines aux collectivités locales ou groupements de collectivités locales afin de créer les fameuses « A.O.T » (ou Autorité organisatrice de transports). Cette mesure à terme va révolutionner en profondeur la donne et renforcer le rôle des structures intercommunales (comme la Communauté d’Agglomération du pays de Meaux) pour le plus grand intérêt des usagers.

Les défis à relever sont multiples : amélioration de la desserte de la grande couronne, de la régularité et du confort des trains, renouvellement du matériel roulant, transport collectif des personnes à mobilité réduite (notamment avec la loi du 11 février 2005 sur le handicap qui confère au STIF un rôle majeur dans ce domaine), environnement et protection de la planète …

Rappelons tout de même que malgré l’urgence des problèmes à résoudre, l’action du STIF a été considérablement perturbé et ralentie par les « petites manoeuvres » du gouvernement concernant le montant des financements et la gouvernance du syndicat … Ces deux bras de fer ont certes été remportés par Jean Paul Huchon, le nouveau Président du STIF mais ils lui ont fait perdre presqu’une année, puisqu’il n’est entré en fonction qu’en mars 2006 !

C’est ce qui explique que le premier budget réllement décisif est celui de 2007 (et non 2006 !), avec un apport des collectivités qui dépasse le milliard d’euros (contre 849 millions en 2205), un record sans précédent pour la région ! Le Conseil Régional en apportant la moitié.
Soulignons que Jean Paul Huchon a décidé que la moitié des crédits du STIF destinés à l’offre devait être dirigée vers la Grande Couronne (qualité d’accueil, ponctualité, liaison multi modales …). Axe d’action essentiel, la rénovation du matériel roulant transilien est désormais sur les rails avec le lancement du « train du futur » (un investissement supérieur à 3,5 milliards d’euros, la rénovation des trains Z2N (600 millions d’euros) et la livraison dés la fin 2007 de 24 nouvelles rames qui remplaceront progressivement les vieux matériels de la ligne Paris-Provins et Paris-La Ferté Milon (une nouvelle théoriquement dés 2007).

Les besoins sont tels que c’est le quart du budget régional qui est réservé aux transports en commun (+11 par rapport à 2006).

 

Lorsque l’on sait qu’entre la décision, l’appel d’offres, le choix, la commande et la livraison , le délai est souvent de l’ordre de 18 à 36 mois, on mesure le temps perdu (qui par définition ne se rattrape jamais …), surtout pour les usagers qui galèrent ! Une consolation cependant, l’effort financier sans précédent consenti, qui prouve la priorité absolue que constitue désormais pour les élus, l’amélioration des transports collectifs.

Il reste cependant encore pas mal de pain sur la planche, car au delà des moyens financiers considérable mis en oeuvre, il faut agir également sur les comportements individuels afin d’inciter nos concitoyens à utiliser toute  la palette des transports collectifs mis à leur disposition, notamment les liaisons multimodales (bus et train) et abandonner progressivement la voiture particulière, histoire de sauver un peu plus notre bonne vieille Terre !

 

 

 

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SNCF, ou le train à 2 vitesses …

medium_tgv_avion.jpg

Aprés les péripéties autour de la gare de Trilport qui ont alimenté quelques notes de ce  blog, il est toujours question de la SNCF et du surprenant paradoxe offert par cette entreprise ces derniers jours.
Elle a été en effet capable la même semaine de battre un record du monde en atteignant prés de 600 km sur les rails (à quand la vitesse du son ?) et d’avoir deux jours plus tard un accident à l’arrivée de la Gare de l’Est à moins de 10 km / heure dans un train de banlieue bondé ! Heureusement sans bilan humain trop dramatique, hormis 70 blessés légers.

Deux évènements contradictoires, révélateurs cependant du contraste entre besoins du terrain, moyens mis en place et priorités d’entreprise car apparemment entre TGV et T.E.R la SNCF a fait son choix …

Rappel des faits …

 

 

Débutons par le sujet qui me concerne le plus, celui des transports quotidiens banlieue / capitale / banlieue … Thèmatique plus terre à terre qu’un record du monde et nettement moins spectaculaire, qui fait même un peu cliché sépia du siècle dernier, mais la trinité dodo/métro/boulot, correspond plus que jamais à la réalité du terrain vécu tous les jours par nombre de mes concitoyens !

 

 Les affres du TER ou Transilien

Il faut que la SNCF prenne l’incident de la Gare de l’Est, pour ce qu’il est, un avertissement très sérieux, révélateur des problèmes récurrents existant sur les lignes de banlieue, tant au niveau de l’état du matériel roulant que des conditions de sécurité des usagers dans les gares.
Le combat que nous menons avec ma Municipalité depuis de nombreux mois pour obtenir des conditions d’accueil et de sécurité minimales en gare de Trilport est emblématique de cette situation. Les conditions de vétusté du parc roulant, l’inaccessibilité des gares, le nombre trop limité de wagons proposés aux usagers et les fréquences insuffisantes des trains démontrent les besoins pressants de la grande couronne en matière de transport en commun.

Je sais que Jean Paul Huchon, Président du STIF en est conscient et je salue la qualité du travail mené depuis sa nomination, somme toute récente, afin de rééquilibrer les moyens financiers en direction de la grande couronne.
Mais il reste tant à faire devant l’absence totale d’investissement qui depuis des années a caractérisé les transports en commun en Ile de France que je suis persuadé que le seul rattrapage demandera des années … 
 

TGV : l’Europe aux portes de Paris …

Le TGV, c’est une autre galaxie, une nouvelle France qui se dessine peu à peu à bord de ses wagons, située à deux heures, ou 3 heures de Paris. Car le Train à Grande Vitesse s’affranchit de trois paramètres essentiels de la mobilité : le temps, la distance et bientôt les frontières …

 

Pourtant au niveau des territoires, ce mode de transport est discriminant par essence … Il y a les in et les out … Les territoires traversés seulement par sa ligne et ceux irrigués par ses gares …  Le TGV est un accentueur d’inégalités territoriales.

 

Indiquons tout de même, un élément positif d’importance, il pollue beaucoup moins que l’avion !

 

Autre particularité et non des moindres, signalons que si le TGV français a atteint une telle vitesse, sur un réseau de cette qualité, il le doit avant tout à l’implication de l’Etat et des collectivités territoriales !
Une spécificité hexagonale qui permet aujourd’hui à notre pays de bénéficier d’infrastructures uniques en Europe, d’un maillage du territoire complet (autoroutes, trains …) et d’un niveau technique sur les technologies de pointe que beaucoup de pays nous envient …
En économie il n’y a pas de miracles, seulement des choix, une stratégie doublée d’affectations de moyens financiers et humains et d’un projet porté par une volonté politique … Retirez l’un de ces paramètres et constatez les conséquences ensuite … N’en déplaise aux tenants d’un libéralisme pur, dur et doctrinal … Qu’ils n’oublient pas que la présence d’infrastructures est aussi un avantage concurrentiel !
Si certains actionnaires ne voient que les profits du court terme (trimestriel ou semestriel, selon le type de fonds de pension) encore faut il leur rappeler que pour générer les recettes à venir, il est nécessaire d’investir pour le moyen et long terme en affectant une partie des profits …

Investir et non spéculer … Au pire l’Etat peut également servir à cela … 

 

 Ne sommes nous pas entré dans l’économie du Développement Durable des Territoires ?

 

 

 

La SNCF, à la croisée des chemins … 

Il est nécessaire que la SNCF comprenne qu’il ne peut y avoir une modernisation à deux vitesses. Les trains de banlieue fréquentés quotidiennement par des millions de franciliens sont également une de ses priorités principales. Elle leur doit des comptes, comme elle en doit également au STIF et aux élus qui payent pour un service dont ils définissent le cahier de charges au préalable.

Beaucoup d’usagers passent pour aller au « boulot »  plus de deux heures par jour dans les transports en commun. Ils n’acceptent plus, en toute logique, le contraste entre la qualité des TGV flambant neuf faisant la pige aux Airbus derniers cris et le triste état du parc roulant des trains de banlieue de la Grande Couronne utilisé tous les jours, avec une pensée toute particulière pour la motrice de La Ferté Milon, fontionnant au diésel quand elle peut fonctionner ! Pour ces usagers de cette ligne, la simple évocation d’un TGV frolant les 600 km peut trés certainement apparaitre comme une provocation.

Pour les élus, point de fatalité, mais par contre de l’opiniatreté ! Si le challenge à relever est passionnant, encore faut il pour changer cette réalité au plus vite, que l’ensemble des acteurs (SNCF, RFF, STIF, collectivités territoriales, transporteurs privés) développent complémentarité et synergie plutôt que conflits d’intérêts, dilution des moyens et acceptent sans démagogie d’y mettre le prix …

Nous évoquerons prochainement, la situation locale, aprés les réponses apportées par les responsables de la SNCF à nos demandes.

 

 

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