Souvenirs de Buda-Pest

medium_buda.jpgLes vacances d’été se conjugent désormais à l’imparfait mais avant d’aborder les dossiers chauds de la rentrée, il est bon de prendre encore un peu de bon temps et d’évoquer de manière fugace, quelques images fortes de ces deux mois d’été …
Le souvenir clé de la fin aout a été incontestablement la visite en Hongrie, effectuée ces derniers jours avec une délégation d’une quarantaine de Trilportais.
Un court séjour d’une semaine certes, mais qui nous a permis non seulement de découvrir une magnifique terre d’histoire et de culture mais aussi et surtout de mieux connaître l’Europe …

 

A l’origine de ce voyage, notre jumelage avec Engen, ville allemande, elle même jumelée avec la ville hongroise de Pannonhalma. Depuis l’été 2004, nous avons reçu en Mairie des stagiaires hongrois et les jeunes de nos trois communes travaillent à un chantier commun, situé à Pannonhalma, leur permettant de participer concrètement à la construction européenne, au sens propre comme au sens figuré, un chantier que nous avons eu d’ailleurs le plaisir de visiter, lundi dernier.

La Hongrie est un pays à la fois lointain et proche. Par la route, le trajet est décourageant, car trop long, mais par avion tout semble différent, Budapest étant seulement à deux heures de Beauvais d’où nous avons décollé.
Lors de ce séjour, mous avons effectué un périple complet :  Budapest magnifique vitrine s’il en est, la région de Tokaï, la plaine de la Puskas, les  rives du Balaton, mais également Vienne, capitale de l’ancienne Autriche Hongrie, sans oublier pour autant Panonhalma et sa fameuse abbaye …
Un programme certes chargé mais qui nous a permis d’avoir une vue fidéle de ce nouveau venu dans la Communauté Européenne (depuis le 1er mai 2004 !). Une adhésion qui lui permet de tourner, enfin, les pages les plus noires de son histoire et de laisser aux rayons des mauvais souvenirs la période de l’occupation soviétique (plus de quarante ans !) et qui donne l’occasion également à l’Europe de redevenir un peu plus elle même, en renouant avec une partie importante de son histoire et de ses racines … Il est grand temps pour les français de se souvenir qu’au delà de l’Europe du Nord ou du Sud, il existe aussi une Europe du centre , dans laquelle la Hongrie occupe une place particulière et privilégiée car située à la confluence de l’Ukraine, de la Slovaquie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de l’Autriche, de la Tchéquie …

L’histoire et la place singulière de ce pays écartelé entre les mondes germanique et slave, zone tampon entre l’Occident et l’Asie, lieu de conflits tout au long de son histoire mouvementée, expliquent le profond sentiment national hongrois.  D’autant que deux traités majeurs du siècle dernier (il faut s’y faire !) ont eu pour cette nation des conséquences dramatiques. Les traités de Trianon (aprés le conflit de 14-18) qui a démantelé l’ancienne Autriche-Hongrie de plus de 2/3 de son territoire et d’une grande partie de sa population et de ses richesses, et celui de Yalta (aprés la deuxième guerre mondiale) coupant l’Europe en deux et plaçant la Hongie dans la zone d’influence soviétique. Deux traités omni présents dans l’inconscient des hongrois d’aujourd’hui et qui apparaissent souvent dans les discussions. Ce sentiment national est perceptible au delà même des frontières de ce pays, alimentée par une importante diaspora éparpillée dans le monde et enrichi par le nombre considérable des hommes et femmes ayant marqué l’histoire des arts, de la culture et des sciences.

Cette visite nous a montré un pays aux facettes multiples et contradictoires selon les régions visitées et l’existence d’un décalage profond entre les régions riches et les provinces de l’Est. Quelques instantannées rapides du périple effectué : la visite d’une cave totalement informatisée produisant du Tokaï, rachetée par une filiale d’AXA,  avec à sa tête un jeune Directeur s’exprimant dans un français parfait, le spectacle équestre proposée dans la région de la Puskas rappelant que les ancêtre des hongrois (ou magyars) étaient bel et bien les Huns d’Attila, la ville de Budapest, sa Place des héros et les images dramatiques du soulèvement de 1956 qui y sont intimement liées, la pauvreté de certains villages traversés dans le Sud  Est, le champ d’éolienne situé prés de la frontière autrichienne, l’accueil de l’archi prêtre de l’abbaye de Pannonhalma (sur lequel je reviendrais dans une prochaine note), la fête proposée par cette ville nous donnant un rapide aperçu de la richesse musicale du pays …

La Hongrie, pays de contraste, est à la croisée des chemins. Ses habitants ont soif d’Europe et de développement. La qualité de la main d’œuvre, son coût attractif pour les entrepreneurs (4 euros l’heure en Hongrie pour 30 euros en Allemagne !), le  taux de chômage de 6 % très faible, la placent avec la Slovénie en tête des nouveaux pays adhérents.
Encore faut il vouloir les accueillir et les aider dans une période de transition difficile. Nous devons oublier les craintes exprimés lors du dernier débat sur l’avenir de l’Europe (le plombier polonais …) et ouvrir nos fenêtres. Car si  l’Europe est latine et nordique elle a également et indéniablement slave, et les hongrois nous le démontreront dans les prochaines années.

 

 

14 juillet 2006

medium_july_14.jpgC’est généralement avec beaucoup de plaisir que les élus voient arriver les célébrations du 14 juillet : la présence du soleil, la symbolique représentée par la fête nationale, la proximité des vacances, le début de la trêve estivale …
Traditionnelement, pour fêter l’évènement, je sors de son placard mon écharpe tricolore, tant pis si cela fait vieux jeu ! A mes yeux, cette célébration républicaine par essence incarne l’esprit révolutionnaire de notre Nation depuis 1789 autour du tryptique Liberté, Egalité et Fraternité !

Cette année, la cérémonie se déroulait seulement quelques jours après une finale de Coupe du Monde, perdue d’une courte tête (celle de Zizou), dans laquelle une équipe de France Black, Blanc, Beur a porté au plus haut nos trois couleurs déchaînant tout à la fois enthousiasme et excitation dans l’ensemble du pays …

 

Traditionnelement le discours du jour porte sur les trois valeurs essentielles de la Répubilque : Liberté, Egalité et Fraternité … Valeurs pour le moins mises à mal lors des violences urbaines de novembre dernier, période agitée durant laquelle notre pays a montré des failles profondes qui l’ont mené jusqu’au bord de la fracture et ont profondément remis en cause l’idée républicaine qui nous unit.
Paradoxalement, quelques mois seulement aprés ces émeutes, les explosions de joie à chaque exploit de l’équipe de France se sont multipliées et la fierté manifestée par tant de nos compatriotes Black, Blanc, Beur et leur enthousiasme à arborer les couleurs tricolores (les drapeaux français se sont littéralement arrachés où qu’ils soient !), ont démontré s’il en est que rien n’est encore perdu, même si le foot ne reste qu’un sport.
L’attente des jeunes, malgré leur désarroi est extrême, comme la tension existant sur le terrain; la balle est désormais dans le camp des politiques, à eux d’apporter au plus vite des solutions à la hauteur du traumatisme et des failles révélés en novembre dernier, car il y a urgence …
Si beaucoup trouvent que notre société manque de valeurs, c’est la conséquence de l’absence de repères fiables, balises essentielles permettant de retrouver sa route, de dégager l’accessoire de l’essentiel et le superficiel de l’indispensable ; nous sommes à la croisée des chemins …

D’autant qu’il nous faut compter sur un autre désarroi, encore plus problématique, manifesté cette fois ci par la Planète. Nous devons tenir compte de la situation dramatique du fait du réchauffement climatique, de la prolifération des gaz à effet de serre et des conséquences du trou d’ozone.
Le citoyen de 2006 portele destin de la Planète Bleue entre ses mains, il n’y a plus débat. Soit nous intégrons, chacun à notre niveau, les procédures, les réflexes, permettant de vivre en harmonie avec la Nature, soit c’est l’impasse !
C’est le sens de la démarche appelée Agenda 21 centrée sur la Citoyenneté, plus exactement l’Eco Citoyenneté. Les trois valeurs qui incarnent l’essence même de l’esprit républicain partout dans le monde, sont totalement associées à  la Défense de l’Environnement et à la survie de la planète.

Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons et devons agir localement dans ce sens.

Nous vivons tous dans un quartier, dans une commune que nous chérissons Trilport, dans un pays, la France, terre de contraste s’il en est, dans un continent qu’il nous faut apprendre, l’Europe, sur une planète belle mais fragile et surtout menacée.
Le paradoxe est que pour nous en sortir collectivement nous devons rendre concrète une démarche qualifiée il n’y a pas si longtemps par certains d’utopique. Qui est la seule désormais possible, la seule qui soit en fait réaliste.
La réflexion, la démarche, les actions concrètes menées autour de l’Agenda 21 doivent nous permettre de devenir des citoyens de la planète en rendant la ville meilleure pour tous, et d’offrir la possibilité à chacun d’entre nous de s’épanouir en faisant abstraction de sa race, de sa couleur, de son âge, de ses handicaps, et quelquefois même de ses douleurs …

 

 

Verbatim : Devos ou le Sens de la Vie …

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 Retour sur la disparition de Raymond Devos qui s’il possédait le sens des mots avait également à travers ceux ci, le sens de la vie …

Florilèges de citations qui pourraient inspirer bien des politiques  … Le monde de l’absurde et du relativisme récèle une logique implacable …

Voici quelques traits d’humour géniaux, des citations, à savourer, méditer, laisser mijoter et faire fructifier …

 

 

 

Existentialiste :
– Est-ce l’oeuf le père de la poule ou la poule la mère de l’oeuf ?

Communiquant :
– Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux.

Mystique :
– Pour Dieu, l’imaginaire c’est une vue de l’esprit. La fiction ça le dépasse !

Rationaliste :
– Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !

Altruiste :
– On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !

Agnostique :
– Il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui !

Idéologue :
– Vous savez, les idées elles sont dans l’air. Il suffit que quelqu’un vous en parle de trop près, pour que vous les attrapiez !

Charismatique :
– Lorsqu’on a la prétention, comme moi, d’entraîner les gens dans l’imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel, ensuite… et sans dommage !

Visionnaire :
– On ne sait plus ce que c’est que l’obscurité. A force de vouloir faire la lumière sur tout, on ne distingue plus rien !

Altermondialiste :
– J’ai un ami qui est xénophobe. Il déteste à tel point les étrangers que lorsqu’il va dans leur pays, il ne peut pas se supporter !

Philosophe :
– Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter.

Fataliste :
– Lorsqu’un chêne sent le sapin, il sait que sa dernière heure est arrivée.

 

 

Suite des « pensées » de Raymond  D … qui n’ont rien à envier à celles de Pierre Dac, ce n’est pas un scoop, ou de Desproges … Comme vous pourrez vous en rendre compte, les sujets sont multiples et illustrent bien les choses de la vie, vous n’avez que l’embarras du choix pour venir y faire votre marché … Accrochez vous, certaines sont de haute volée, quand à d’autres il faut prendre le temps pour les apprécier à leur juste mesure …

– Rien, ce n’est pas rien ! La preuve, c’est que l’on peut le soustraire. Exemple : rien moins rien = moins que rien !

– Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher.

– Si l’on peut trouver moins que rien, c’est que rien vaut déjà quelque chose.

 

– Se coucher tard nuit.

– Je n’aime pas être chez moi. A tel point que lorsque je vais chez quelqu’un et qu’il me dit : « Vous êtes ici chez vous », je rentre chez moi !

– L’autre jour, au café, je commande un demi. J’en bois la moitié. Il ne m’en restait plus.

– La plupart des gens préfèrent glisser leur peau sous les draps plutôt que de la risquer sous les drapeaux.

– Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir !

– Je connais un critique qui est en même temps auteur… ce qui le met en tant qu’auteur dans une situation critique !

– Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !

– Avez-vous remarqué qu’à table les mets que l’on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?

– Si ma femme doit être veuve un jour, j’aimerais mieux que ce soit de mon vivant.

– Un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe.

– Toute la nuit, j’ai cru entendre le chromosome en plus qui tournait en rond dans ma case en moins.

– Qui prête à rire n’est jamais sûr d’être remboursé.

– J’adore être pris en flagrant délire.

– Chaque fois que mon percepteur revenait, je payais un impôt sur le revenu.

– Un croyant, c’est un antiseptique.

– On se prend souvent pour quelqu’un, alors qu’au fond, on est plusieurs.

– La télépathie, c’est le téléphone de demain.

– Quand les Verts voient rouge, ils votent blanc.

– Moi, je fais attendre les gens pour leur n faire passer le temps.

– Le flux et le reflux me font « marée ».

– Dès que le silence se fait, les gens le meublent.

– Si vous cassez un bout de bois en deux, il y a encore deux bouts à chaque bout.

– Même avec Dieu, il ne faut pas tenter le Diable !

– Etre raisonnable en toutes circonstances ? Il faudrait être fou…

– J’ai toujours réussi à rater tous mes examens.

– C’est pour satisfaire les sens qu’on fait l’amour ; et c’est pour l’essence qu’on fait la guerre.

– Je suis adroit de la main gauche et je suis gauche de la main droite.

– Quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’entend plus que lui !

– Il buvait toutes mes paroles, et comme je parlais beaucoup, à un moment, je le vois qui titubait…

–  L’intellectuel dont la richesse est toute intérieure n’a rien à craindre du percepteur qui voudrait le taxer sur ses signes extérieurs de richesse.

– Le fou n’aime pas la marche… – Pourquoi ? – Parce qu’il la rate !

– Paradoxalement, sur une auto, vous avez des freins à tambour, alors que sur un tambour, vous n’avez pas d’auto-frein !

– Si tu étais plus belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne m’y suis pas encore habitué !

– Une rengaine, c’est un air qui commence par vous entrer par une oreille et qui finit par vous sortir par les yeux.

–  Ne rien faire, ça peut se dire. Ca ne peut pas se faire

– Monsieur, ce que j’admire en vous, c’est que vous avez le courage d’être vous-même ; avec tout ce que cela comporte de ridicule !

– Est-ce que les histoires que vous racontez ne vous empêchent pas de dormir ? – Si, mais comme ce sont des histoires à dormir debout, je récupère !

– Par exemple, j’ai ouï dire qu’il y a des choses qui entrent par une oreille et qui sortent par l’autre. Je n’ai jamais rien vu entrer par une oreille et encore moins en sortir !

Lendemain d’explosion (« la Halotte »2)

 

Dans la matinée, coup de fil de la Préfecture :  arrivée prochaine de trois ministres sur le lieu du sinistre …  En temps normal, en recevoir un, est déjà un exercice de style difficile, alors en recevoir trois d’un coup, en plein scénario catastrophe, je vous laisse deviner …

D’autant que nous ne chômions pas : intervention des services techniques sur le terrain, prise de contacts avec la Direction Départementale du Travail, les Assedic, l’AVIMEJ, la Police Judiciaire afin d’aménager un « guichet unique » dans la Mairie (Espace Multi-Services) et centraliser l’ensemble des démarches administratives pour les particuliers sinistrés et les entreprises, information auprés des victimes des initiatives prises, le travail ne manquait pas ! 

Avec l’aide du collaborateur de la CCI mis à notre disposition, nous avons réussi à contacter chaque entrepreneur dans la matinée afin de définir au plus vite les priorités et les problémes prioritaires à résoudre, au niveau de l’emploi et de la poursuite d’activité. 

 

Puis nous avons rejoint ensuite  le lieu du sinistre, autant profité de la présence ministérielle afin de faire avancer les dossiers, auprés non seulement des Ministres mais surtout des hauts fonctionnaires les accompagnant.

 

Voici quelques souvenirs d’une journée bien remplie …

 

 

 

 

Le Comité d’accueil au grand complet attendait :  Michel Vallier, Maire de Trilport à l’époque, revenu dans la nuit en catastrophe, le Sous Préfet, divers Directeurs Départementaux des Services d’Etat, les deux Commissaires, le Colonel des pompiers … Sur le terrain, les experts et enquêteurs s’affairaient. Le bilan de la nuit était confirmé, l’explosion avait bien fait deux victimes.
Le dispositif policier en place était impressionnant, jusqu’à certains Policiers Municipaux de Meaux qui s’étaient égarés ou trompés de commune et qu’il a fallut remettre sur le bon chemin afin qu’ils retournent au plus vite à leur ville référence !

 

Une visite ministérielle plurielle

Un aéropage de voitures officielles a déposé les trois Ministres (Jean François Coppé, Secrétaire d’Etat et Porte Parole du Gouvernement,  Nicole Fontaine, Ministre de l’Industrie et Roselyne Bachelot, Ministre de l’Environnement) entourés d’une nuée de collaborateurs. La proximité de Paris, l’impact médiatique suscité par l’explosion, les liens entre JF CPpé et le Pays de Meaux,  ne devaient pas être étrangèrs à une cette visite collective, regrettable que le co voiturage ministériel n’ait pas été inauguré pour l’occasion.

 

Certaines images de cette visite restent gravées :

 

– Roselyne Bachelot, discrétion toute « Castafiorante », vêtue d’un ensemble rose « pimpant » des pieds à la tête (trés Faubourg Saint Honoré), du plus bel effet dans les ruines calcinantes et la boue de l’usine sinistrée… Avec rapidement, une seule idée fixe, ne pas se salir … pari difficile à tenir au regard de l’état du terrain aprés l’intervention nocturne des pompiers.

– L’exposé effectué devant les Ministres et les hauts fonctionnaires, leur surprise devant le travail effectué et nos demandes formulées seulement quelques heures aprés l’explosion. A priori la petite commune s’était bien débrouillée, à la grande surprise de certains  …

– La conférence de presse « improvisée » tenue par Coppé, sur l’air de « Il faut bien que quelqu’un s’y colle » … Vision du Porte Parole du Gouvernement se dirigeant vers les journalistes, nonchalance affectée, mixt de culot, détermination, décontraction, démontrant déjà devant les caméras et la forêt de micros une expérience avérée de cet exercice de style et une totale maitrise de la langue de bois (que depuis comme chacun sait il n’utilise plus …),

– La retenue de Nicole Fontaine, visiblement touchée et émue par la violence de l’explosion …

 

Ensuite, les Ministres ont désiré rencontrer les sinistrés dans les quartiers. Envolée soudaine des voitures officielles; nous les avions précédé afin de guider un tant soit peu les pas ministériels, connaissant les secteurs  touchés pour y avoir passé une partie de la nuit … Accueil poli de la population, impressionnée par le cortège et les caméras … Les infos du 20 heures au pas de votre porte !

J’en ai profité pour négocier avec le Commissaire le bouclage de la zone d’activités pour 48 heures, délai nécessaire afin de contacter les différentes compagnies d’assurances et obtenir leur participation au gardiennage de la zone d’activités, accord sans réserve du Commissaire pour cette demande « légitime »…

Puis les ministres s’en sont retournés vers Paris aprés un rapide échanges de cartes visites avec leur chargés de mission et des promesses d’aide  …

 

La sécurisation du périmètre d’enquête arrachée au forceps

En Mairie, l’Espace Multiservices et son guichet unique fonctionnait à plein régime (sur deux jours plus de 150 victimes ont été accueillis !), initiative appréciée de mes concitoyens, permettant de régler toutes les formalités liées au sinistre en une seule fois : dépôt de plainte, conseil juridique, assurances, soutien psychologique si nécesssaire,

Nous avions également mis en place un dispositif similaire pour les entreprises. L’intégration à notre équipe d’un collaborateur trés actif de Seine et Marne Développement (l’Agence de Développement Economique du Département) nous permettant d’être déjà en capacité de rechercher des solutions de secours pour les entrepreneurs (locaux, aide logistiques, soutien financier …).

 

Un coup de fil de la Police Municipale a brusquement interrompu cette belle harmonie, véritable grain de sable dans la belle mécanique mise en place. On m’alertait sur le départ prochain des Policiers, un comble, quatre heures seulement aprés la visite des Ministres et la promesse du  Commissaire.
Ce dernier, que j’ai rapidement contacté, n’a pu que confirmer la nouvelle, précisant que ses hommes devaient participer à une intervention du G.I.R, « trés importante » sur un secteur voisin. J’ai aussitôt interpellé la Sous Préfecture, qui aprés discussion trés animée ne m’a rien concédé. Dans la chaleur de l’échange, j’ai proposé de tenir une Conférence de Presse sur le lieu du sinistre,  remarque qui n’a manifestement pas plu en haut lieu : « Vous n’allez pas jouer à ça, Monsieur le Maire ! ».

J’ai obtenu finalement gain de cause en demandant au Procureur de réquisitionner les forces de police afin de garantir l’intégrité du périmètre d’enquête, ce qu’il a fait immédiatement (la division des pouvoirs chère à Tocqueville présente tout de même des avantages). Il était en effet essentiel que cette mission régalienne soit assurée par la Police Nationale et non par une société de gardiennage privée ayant elle même des contrats avec les sociétés dont celle où avait eu lieu l’explosion ! Le soir même un double dispositif de sécurisation bouclait le secteur : une société de gardiennage pour la zone d’activités et un cordon de police pour le périmètre d’enquête.

 

Notre activité en matière économique a été également efficace, puisqu’en trente six heures nous avions trouvé des locaux susceptibles d’accueillir provisoirement les entreprises sinistrées afin de leur permettre une reprise d’activités rapide (CCI et SM Développement) et régler toutes les formalités économiques liées à l’emploi grâce à l’implication totale des services de la DDTFP, de l’ANPE et des ASSEDIC.

 

 

 

L’activité de la cellule de crise s’est poursuivie durant plusieurs semaines : voici une note de synthèse rédigée trois semaines seulement aprés l’explosion, envoyée aux Trois ministres afin de relancer le dossier et d’obtenir des aides supplémentaires pour information.