Planète, la preuve par quatre

medium_veritequiderange.png

La venue en France, de l’ex futur Président américain, Al Gore, n’est pas passée inaperçue, loin s’en faut et ce dernier n’y est pas allé par quatre chemins pour faire passer son message, radical : « Aux politiques de se mêler du réchauffement de la terre ! ». Affiche insolite, que celle d’un évangélisateur venu d’outre atlantique, en tournée mondiale pour la promotion d’un film « Une vérité qui dérange » , faire un cours aux parlementaires français. Le plus savoureux est que les USA n’ont toujours pas ratifier le protocole de Kyoto.

Problème … Gros problème, car pour les scientifiques, appliquer ce protocole est déjà insuffisant pour diminuer efficacement à long terme  les émissions de gaz carbonique et le réchauffement d’une planète qui n’a jamais été aussi chaude depuis douze mille ans !

Il faudrait diviser par 4, les émissions de CO2 d’ici à 2050, pour simplement limiter à 2 °C la hausse moyenne de la température . C’est ce qu’indique entre autres éléments le rapport remis par le groupe d’experts présidé par l’économiste Christian de Boissieu, président du Conseil d’Analyse Economique au gouvernement, lundi 9 octobre, rapport baptisé « Facteur 4 », chacun voit pourquoi …

A la clé, 29 propositions destinées à diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2050. Un objectif ambitieux mêlant un ensemble de considérations et des enjeux majeurs pour les politiques publiques.
Car comme l’écrit Christian de Boissieur, « Le Facteur 4 » oblige à penser et à agir à long terme, dans un monde où tout mène au court terme …

S’il est techniquement possible d’atteindre un tel objectif, cela ne sera pas trés simple et ce pour plusieurs raisons …

 

 

De l’importance du facteur 4

Le concept de « Facteur 4 » est apparu dans un rapport au Club de Rome, publié en 1997, qui préconisait de multiplier par deux le bien être en divisant par deux l’utilisation des ressources naturelles. L’expression a été ensuite reprise dans le cas des émissions de GES, en se limitant au CO2, notamment pour le rapport du groupe « Facteur 4 »

L’objectif est de ne pas atteindre ce seuil de +2 degré, car le changement climatique provoqué par cette hausse serait irréversible. Le  facteur 4 en découle. Dépasser un tel seuil provoquerait une accélération du phénomène, et mieux vaut réagir et agir au plus tôt, car l’accroissement de l’effet de serre est cumulatif.
Une fourchette de réchauffement située entre 4 °C et 7 °C entrainerait de véritables bouleversements climatiques et une multiplication des catastrophes naturelles …

Au-delà de l’horizon du Protocole de Kyoto, il faut donc imaginer l’horizon 2050, au plus vite …

 

Comment limiter les émissions de Gaz à Effet de Serre (ou GES) ?

Les émissions de GES dépendent d’un ensemble de facteurs s’influençant les uns et les autres, même si l’énergie en représente prés de 70%, c’est dire l’importance des scénarios énergétiques dans le facteur 4. Deux directions principales :  les changements technologiques et l’évolution des comportements.

Comme l’a souligné l’économiste du progrés qu’était Schumpeter, le changement technologique ne suit pas un processus linéaire, les innovations interviennent par grappes, il est donc impossible d’anticiper les inventions du futur : transports,  habitat, industrie …
Nous sommes entrés dans l’époque des ressources rares, comme en témoignent les tensions dans le secteur de l’énergie, les défis sur l’accès à l’eau. Une ère trés inquiétante, au niveau géopolitique. Il faut donc trouver de nouvelles sources d’énergie, et vite !

Les comportements, individuels ou collectifs, jouent un rôle déterminant. Pourtant cette question est la plus délicate à traiter car non linéaire et soumis à des varaitions diverses. Les citoyens ou les entreprises n’étant pas toujours aussi disciplinées qu’on pourrait l’espérer.
L’autre défi de la problématique « Facteur 4 » consiste également à articuler deux approches complémentaires : une analyse verticale (ou sectorielle : industrie, transports, bâtiment, agriculture…) et une démarche transversale, dans laquelle les pouvoirs publics ont leur mot à dire.

Rappelons que les accords de Kyoto différencient les engagements pris par les différents pays à partir de deux considérations principales : leur niveau de développement et leur « mix » énergétique. Il est vital pour les gouvernements de reprendre le contrôle de leur futur énergétique, car ils ne peuvent se reposer sur les seules forces du marché. Encore faut il qu’ils puissent avoir leur mot à dire.
La réponse aux défis posés ne peut être nationale mais mondiale, car concernant le climat et l’environnement. La construction Européenne est donc une étape essentielle pour remplir cet objectif, malgré les difficultés multiples. Dans le domaine de l’énergie, la convergence n’existe pas, les pays européens n’ont pas le même mix énergétique. « L’énergie nucléaire en Europe représente 6 % de l’énergie finale, 2 % dans le monde, 17 % en France. Au vu de ces pourcentages, il n’apparaît pas justifié, pour bâtir une stratégie climat, de centrer le débat sur l’énergie nucléaire. »

De l’analyse des scénarios, il apparaît que toute politique publique en faveur du Facteur 4 devrait comporter trois volets inséparables : maîtrise de l’énergie, Recherche et Développement, mise en place de tous les instruments économiques permettant uen régulation efficace. Sans perdre de vue que les Pouvoirs publics doivent également être exemplaire dans ce domaine, ils sont consommateurs d’énergie, de biens et de services, prescripteurs de marchés publics et peuvent promouvoir dès le plus jeune âge l’émergence d’une sensibilité « éco citoyenne ».

Trois types de moyens peuvent être mis en place par les pouvoirs publics pour agir sur la demande d’énergie : la réglementation, les incitations (subventions, information,…) et les instruments économiques (fiscalité, certificats,…). Les scénarios démontrent, en prolongement d’une tendance historique, que le pouvoir d’achat augmente plus vite que le prix des énergies sur le long terme. Excepté en cas de création d’une fiscalité écologique qui peut permettre de compenser ou dépasser l’écart entre deux sources d’énergie différentes et influer ainsi sur les choix de consommation des citoyens.

 

 Enfin …

Les entreprises françaises doivent se positionner au plus tôt afin de développer une offre de produits et services « environnementaux » qui seront de plus en plus demandés au niveau mondial pour lutter contre le changement climatique. Trop de retard a été pris dans ce domaine d’activité, le groupe « Facteur 4 » reconnaît les effets positifs pour les entreprises pionnières,qui s’adaptent en premier (« first mover advantage »).

Mais la question n’est plus seulement scientifique, ou économique, elle est désormais politique. La problématique est d’entamer au plus tôt, un chantier de longue haleine, basé sur le long terme, dont l’enjeu est essentiel, malgré la proximité entre chaque élection et les aléas qu’elle induit. Car l’urgence de la situation exige des des mesures difficiles à prendre, voir impopulaires demandant beaucoup de pédagogie auprés des cutoyens. Deux interrogations pour se convaincre de la difficulté de la tache :

Quel sera la place de la question environnementale dans les scrutins nationaux de 2007 ?

Les français ont ils aujourd’hui changé leurs comportements individuels du fait de la ratification des accords de Kyoto, et quels sont les politiques qui leurs demandent ?

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

Kyoto enfin

L’aprés Kyoto commence à Montréal

Habitat social & Développement Durable

Eden’s news

Eau, comment ne pas boire une dernière tasse

Halotte : Chronique d’une catastrophe annoncée

medium_justice.jpgMardi 26 septembre, Tribunal de Meaux, l’audience relative à l’explosion des radiateurs de Meaux débute …
Rappelons que cette catastrophe avait en octobre 2002 tué deux personnes et détruit la zone d’activités de la Halotte (cf notes précédentes) avec une violence telle, qu’on avait comparé l’explosion à celle d’AZF ! Aprés plus de quatre ans d’enquêtes, « l’heure de la vérité » est enfin venue. Deux personnes sont poursuivies, pour homicide involontaire par imprudence et destruction, le gérant de la société et son plombier.

Se retrouver au Tribunal, quatre ans aprés, a quelque chose d’étrange … Le filtre du temps, trés certainement … quatre années pour rendre justice, c’est long, trop long … Des gens sont morts, depuis, ont déménagé, la plupart des entreprises sinistrées ont repris leurs activités sur un autre site, à regret souvent, les situations des uns et des autres ont évolué entrainant aussi une autre perception des évènements.

La boucle n’est pourtant pas bouclée, loin s’en faut, jusqu’à ce jour. Une question n’a toujours pas de réponse, pourquoi cette catastrophe a t’elle eu lieu ?

 

 

Excepté les avocats des entreprises, peu de victimes sont présentes à l’audience. La majorité des sinistrés (plus de 140 !) ne s’est pas déplacé, le montant du préjudice (la franchise de l’assurance souvent) ne justifiant pas  à leurs yeux les « tracasseries » (pourtant simples en fait) nécessaire pour obtenir réparation.
Pour la commune, la question de l’indemnisation est également posée, mais comment calculer le montant d’un  préjudice dont l’essentiel est moral et économique ?

Car si le préjudice subi est réel,  il est inestimable. Comment évaluer l’incidence financière de l’arrêt durant plus de trois ans de la commercialisation de cette zone d’activités, le départ des nombreuses entreprises sinistrées, l’abandon par les pompiers du SDIS de la construction de leur caserne (projet repris depuis fort heureusement), le décor pitoyable des bâtiments calcinés de cette zone depuis le jour de l’explosion, ou encore le temps et l’énergie passé sur ce dossier.
Etait il utile de saisir un cabinet d’avocats afin d’obtenir une indemnisation plus qu’hypothétique vu les doutes sur l’indemnisation (du fait d’un plafond largement dépassé) ? Nous avons estimé que non et simplement décompté, en interne, le nombre d’heures supplémentaires effectuées par les agents municipaux et la location du bureau occupé par la cellule de crise afin d’aider les sinistrés.

Pour nous, l’essentiel est ailleurs : connaitre la vérité afin de cerner le champ des responsabilités. Une exigence nous anime : appliquer le droit, afin d’éviter que demain, à Trilport ou ailleurs, une catastrophe du même type ne survienne encore.

Le contexte

Lors de l’audience, les débats ont permis de mieux cerner le contexte particulier de ce dossier. Le Président du Tribunal rappelant fréquemment les deux victimes de l’explosion, un homme de 42 ans et son neveu de 15 ans.

Les débats ont permis de disposer des éléments indispensables à la compréhension de ce drame. L’entreprise « Les Radiateurs de Meaux » (réparations de radiateurs de poids lourds) est dirigée par un gérant, M Romano, possèdant également une myriade de PME,  : Culasses 77 (réparation de culasses et moteurs) et 32 sociétés constituée en holding, reprise à Valéo, dont une basée à Trilport (Nord Radia). Une organisation morcelée, qui lui permet de s’affranchir, en toute légalité, des différents seuils légaux définis par le Code du Travail et de limiter la représentation du personnel.
Son « groupe » connait de trés graves difficultés puisqu’il est en cessation de paiement et a entamé une procédure de liquidation et de redressement judiciaire, juste quelques semaines avant l’explosion. Il est également en délicatesse avec la DRIRE (atteintes à l’Environnement) et l’Inspection du travail (sanitaires, douche, captation de fumée) alertée par les nombreuses doléances des employés.
L’audience met rapidement en évidence, que :
– ce « décideur » a mis en place pour gérer le site de Trilport une organisation et une chaîne de décision et de responsabilité pour le moins confuse, surtout en matière de sécurité et de prévention; le personnel n’ayant reçu aucune formation ou information sur les procédures ou mesures de sécurité à prendre.
– de nombreuses tensions existent dans la société vu la situation de l’entreprise et les conditions de travail.

Pourtant l’activité industrielle de l’usine n’est pas anodine, les salariés utilisant du matériel sensible : bouteilles d’acétylène, acide chlorhydrique pour le lavage des radiateurs et 3 circuits de canalisation : eau, air comprimé, gaz propane (gaz plus lourd que l’air). Particularité : les canalisations au lieu d’être à l’extérieur traversent le local; celle de propane, notamment, en cuivre, surplombant (à 2,5 m du sol) le bac d’acide chlorhydrique. Un extracteur évacue les émanations lors de la journée de travail.
L’usine n’a pas non plus de contrat de maintenance pour sa plomberie et n’a recours à un plombier depuis sa création (en 1996) que pour des interventions ponctuelles.  Ce dernier, n’intervenant officiellement entre 1996 et 2002 qu’une à deux fois par an (six à sept factures sur la période).

Les conclusions des experts

Trois expertises se sont succédées, toutes formelles sur un point : les deux victimes n’ont absolument aucun rapport avec l »explosion, « Elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment ».
Les deux hommes récupéraient des pièces de vieux radiateurs au rebut, jetés par l’usine dans des bennes situées à l’extérieur de l’usine et accessible par la route, dans le but de de ferrailler et de revendre leur matériaux (cuivre notamment).

L’explosion est due à une fuite de propane et à une étincelle, minime. Les experts ont situé son épicentre, au centre de l’usine. Deux questions sont au coeur de leur travail : l’origine de la fuite de gaz et la cause de l’étincelle.
Plusieurs causes peuvent expliquer la fuite de gaz : la corrosion brutale d’une canalisation, un acte de malveillance, une soudure defectueuse. Seule certitude, l’explosion provient du centre du bâtiment et non de l’extérieur.
Au regard de sa violence, un acte de malveillance semble difficilement envisageable pour l’expert, car à priori suicidaire, le seuil d’explosivité ayant été atteint en moins de deux heures (délai entre la fermeture des locaux et la catastrophe). Ce constat  atteste l’importance de la  fuite. Dans l’aire de lavage, une canalisation de propane située à 2m50 de hauteur passe au dessus du bac d’acide chlorhydrique or dans les débris de l’explosion gardés sous scéllés, des segments de la canalisation de propane (section de 22 mm)  ont été retrouvé totalement corrodée, avec des traces de corrosion visibles à l’oeil nu (60% du cuivre entamé). L’expert privilégie deux pistes : une soudure de mauvaise qualité qui aurait laché ou une nouvelle fuite.

Car le pire est à venir. Il y a eu une alerte peu de temps avant l’explosion. Le vendredi 22 septembre (soit moins d’un mois avant la catastrophe !), une fuite de propane avait conduit les ouvriers, vers les 15H, perturbés par l’odeur, à stopper la production. Le plombier (M Corbet) alerté est intervenu ssur le coup de 17h. Au regard du trou visible à l’oeil nu, ce dernier a hésité avant d’effectuer la réparation. Pressé par le Chef d’Atelier, il a colmaté la fuite en urgence, avec une soudure au lieu de remplacer la canalisation, ce qu’il aurait du faire.
A la fin de son intervention, ps tranquille,  il a demandé à rencontrer M Romano pour lui faire part de ses réserves, lui donner quelques consignes de « bon sens » (comme fermer les vannes de propane chaque soir) et lui proposer d’établir un devis. Ce dernier pourtant présent dans les murs ne l’a pas rencontré. Puis plus rien … Jusqu’au jour de l’explosion …

L’expert a été ensuite interrogé par les différents avocats de la Défense (gérant de l’entreprise ou plombier), sur l’origine de la fuite ou celle de l’étincelle. Ces questions ayant pour but de déplacer le champ de  responsabilité, soit vers le plombier (la qualité de la soudure), soit vers le gérant (la qualité de la canalisation).

Mais le plus regrettable est que l’expert n’a donné aucune certitude sur l’origine de l’explosion de La Halotte,  le doute subsiste et subsistera vraisemblablement toujours.

 

Les requisitions .

Les plaidoiries des différents avocats des parties civiles ont visé à justifier les différentes demandes d’indemnisation des préjudices subis, qu’ils soient matériels ou immatériels par les entreprises : dégats, arrêts d’activités …

Intervenant à la barre au nom de la commune, j’ai insisté sur l’impact considérable de cette catastrophe pour Trilport, et souligné, un fait : si l’explosion s’était déroulé en plein jour, elle aurait viré au carnage, plus d’une centaine de personnes travaillant à proximité immédiate dont une quinzaine dans les locaux mêmes. La responsabilité de l’entrepreneur s’étend au delà de ses murs lorsque du fait de ses négligences, un incident industriel survient et atteint l’intégrité d’autrui. Il doit des comptes à la collectivité, le respect des normes de sécurité est non seulement un devoir, mais une ardente obligation. Sinon, il n’y a pas de place pour une cohabitation harmonieuse entre habitat et zone d’activité.
Trop de responsables d’entreprises se plaignent de la lourdeur des procédures « administratives », des difficultés à suivre les différentes normes de sécurité, et contournent dans le même temps par divers stratagèmes les seuils de représentativité du personnel y compris pour les structures abordant les questions d’hygiène et de sécurité. Lorsqu’un beau jour une catastrophe survient, il s’étonne, le regrette amèrement avec les larmes aux yeux, invoquant la malchance ! Trop simple …

Lors de son réquisitoire, le(a) substitut(e) du Procureur est revenu(e) sur la « coloration » de l’affaire, notamment les zones d’ombre dévoilés par l’instruction (la situation financière singulière de l’entreprise au moment de l’explosion, le nombre limité de factures entre le plombier et l’entreprise …). Insistant sur la responsabilité de l’entrepreneur dans la catastrophe, elle a rappelé un principe de Droit : un responsable doit se conduire en « Homme normalement prudent et diligent ».

Comment qualifier la conduite du gérant des radiateurs de Meaux ?
Elle a rappellé l’absence de toute mesure de prévention, de formation ou d’information à la sécurité (« chaque salarié pourvoyant à à sa propre sécurité »), les nombreuses entorses aux normes et lois signalées tant par la DRIRE, que l’Inspection de Travail, l’absence de contrat de maintenance, l’entretien au coup par coup (vu le peu de factures émises) « à l’économie », les nombreuses « négligences » constatées ( bac d’acide pas couvert, flexibles périmées, fuites nombreuses, absence de douche, sanitaires insuffisants …) et insisté sur l’absence de réaction suite à la découverte de la fuite de gaz du 22 septembre. Pour elle, le gérant aurait pu, du s’émouvoir aprés cet avertissement, à minima, et rien alors ne se serait passé, or il n’a absolument rien fait. Esitmant que du fait de son attitude il a sciemment exposer autrui à un risque d’explosion de gaz imminent dans un site où travaillent plus d’une dizaine de personnes chaque jour, le Procureur a demandé pour le gérant 12 mois de prison avec sursis et pour son plombier 10 mois de prison du fait de son intervention sur la fuite du 22 septembre.

Les avocats de la défense ont rejeté en bloc le lien de causalité entre faute reprochée et explosion; arguant qu’il n’y avait pas, au sens pénal, de faute caractérisée. Autant, ils admettent les poursuites au civil, autant ils rejettent l’audience au pénal et les réquisitions du Procureur, estimant qu’aucune faute caractérisée ne peut être reprochée à leur client.

Le jugement est mis en délibéré et sera rendu le 24 octobre à 13H30 …

 

Question au législateur

A Trilport, nous avons la particularité de compter sur le territoire de la commune, une usine classée Sevezo seuil bas (Recticel), et  à proximité immédiate une usine classée Sevezo seuil haut (Cognis); c’est dire que nous vivons quotidiennement avec le risque industriel. Or force est de constater que si certains de nos concitoyens craignent ce type d’entreprise, ces dernières sont gérées profesionnellement et surtout soumis à des contrôles réguliers de la part des services de l’Etat. Des procédures noramlisées qui rendent compatibles une cohabitation avec une zone d’habitat.

L’explosion de La Halotte démontre que certaines entreprises, à priori sans risque, utilisent du matériel, ou des matières dangereuses, dans le cas de négligences graves et ne sont soumis à absolument aucun contrôle. Dans l’attente de la décision du Tribunal, il serait opportun que le législateur se penche sur le suivi de ce type d’entreprises, à la lumière de l’explosion de la Halotte, afin d’imposer un minimum de contrôle de la part des services de l’Etat (notamment autour de l’utilisation du propane), et d’ainsi mieux garantir la sécurité de nos concitoyens !

 

Notes précédentes :

L’explosion de la Halotte (1)

Lendemain d’explosion

 

 

 

 

Pannonhalma, monastère du 21eme siècle

medium_pannon2.jpgLors de notre passage à l’abbaye de Pannonhalma, nous avons eu le plaisir d’être reçu par l’Archévêque Asztrik Várszegi, en personne, qui nous a permis de découvrir son monastère dans les meilleures conditions.
Il nous a confié au Père Titus, Directeur des études, pour une visite passionnante effectuée avec brio dans un français parfait.

L’abbaye de Pannonhalma est classée au patrimoine mondial de l’humanité, car pour l’Unesco elle illustre « de manière exceptionnelle la structure et l’organisation d’un monastère chrétien en constante évolution depuis mille ans » (sic).

Le monastère abrite également dans ses murs une école et un lycée de garçons de 350 élèves(internat), les logements des moines, un foyer de personnes âgées, une bibliothèque et une école supérieure de théologie (séminaire).

Depuis 996, Pannonhalma tient une place particulière dans l’histoire de la Hongrie; de nombreux visiteurs prestigieux s’y sont rendus, du Premier roi de Hongrie, Etienne Ier, à Jean Paul II ou au Dalaî Lama plus récemment qui y a effectué une retraire spirirtuelle.

Elle joue aujourd’hui, un rôle moteur dans le développement de la région de Pannon, tant culturel qu’économique.

Mais comment cela peut il être compatible avec les règles édictés par Saint Benoît ?

 

medium_pannon4.jpgUn monastère vieux de de mille ans et plus …

En 996, des moines bénédictins s’implantent sur la colline de Pannonhalma, lieu de naissance de Saint Martin (l’évêque de Tours) et fondent un monastère qu’ils lui dédient.
Vivant selon les règles édictées par Saint Benoît, ils évangélisent les hongrois, créent la première école magyare et rédigent en 1055, le premier texte écrit en hongrois.
Cette communauté monastique prend une place considérable dans la diffusion de la culture chrétienne en Europe centrale. Véritable forteresse, elle connait une histoire mouvementée avec trois occupations turques qui amènent les moines à fuir pour sauver les biens et manuscrits de l’abbaye, haut lieu de la connaissance de l’époque.
En 1786, Joseph II d’Autriche ferme les monastères mais rétablit en 1802 celui de Pannonhalma, sous condition que les moines bénédictins enseignent. Depuis lors, l’abbaye est devenu un important Centre Universitaire, et a collecté pour sa magnifique bibliothèque de style néoclassique un fonds documentaire de plus de 350 000 volumes.
Protégée par la Croix-Rouge durant la deuxième guerre mondiale, elle ne subit ni dommage ni pillage et lors du régime communiste (1950-1990), elle conserve ses biens et ses missions d’enseignement privé malgré certaines contraintes. En décembre 1996, à l’occasion de son millénaire, elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco lors d’une grande commémoration officielle en présence du pape Jean Paul II.

 

L’activité monastique
Les cérémonies religieuses s’y déroulent au rythme des chants grégoriens et de l’orgue, selon un cérémonial qui semble  immuable depuis des siècles comme si le temps s’était arrêté aux portes du monastère.
Les moines suivent les règles de vie écrites édictées par Saint Benoît en 528 et résumées dans la devise de l’ordre bénédictin : Pax (Paix). Leur vie est divisée en de régulières périodes de sommeil, prière, lectures sacrées, repos et travail physique. Le travail intellectuel et l’enseignement ont remplacé peu à peu l’agriculture fermière et les autres formes de travail manuel. La règle bénédictine qui considère le travail manuel comme une action noble eut une grande influence sur la civilisation de l’Europe au Moyen-Âge, en imposant notamment aux religieux un travail extérieur, manuel ou littéraire.

 

Le « levain de l’évangile »
Depuis la chute du mur de Berlin, l’abbaye de Pannonhalma est une destination touristique recherchée des visiteurs séjournant en Hongrie (plus de 200 000 par an). Ils peuvent y acquérir de multiples produits dérivés comme souvenirs : reproductions, carterie, produits du terroir (herbes et plantes médicinales cultivées par l’abbaye), livres, Cd de musique (chants sacrés et orgue); nous ne sommes pas à Lourdes pour autant, les produits provenant principalement de l’activité des moines.
Pour l’abbaye les sources de financement sont multiples, puisqu’il faut y ajouter l’argent des visites, les dons, les activités d’enseignement … Des revenus qui permettent de faire vivre les 45 moines et les personnes qui travaillent pour l’abbaye (cuisine, entretien, enseignement, maintenance et sécurité du site).

A cette activité somme toute classique, s’ajoute désormais l’industrie vinicole et oenologique. Les moines ont renoué d’une certaine manière avec le travail de la terre; l’abbaye en 1900 possédait plus de 100 hectares de vignobles dans les environs immédiats de Pannonhalma (comme sur d’autres vignobles, dont Tokaj), aprés la deuxième guerre mondiale, les caves et les domaines deviennent propriétés gouvernementales.
En 2000, les moines de l’abbaye, associés à une importante banque hongroise décident de relancer l’activité vinicole sur 52 hectares afin de produire un vin blanc de qualité, selon les méthodes de production les plus modernes, projet financé sur fonds européens. Leur business plan planifié sur plusieurs années a pour objectif d’implanter dans la région une activité vinicole moderne, de qualité, diversifié (Chardonnay, Pinot Noir, Merlot, cabernet Franc) bénéficiant de la renommée mondiale de l’abbaye.

Lors des rencontres des épiscopats d’Europe centrale, en mai 2004, le CARDINAL ANGELO SODANO ne disait il pas : « C’est un travail lent et patient, tout comme est lent et patient le travail de l’Eglise en général, pour placer le levain de l’Evangile dans la nouvelle réalité du continent, comme elle l’a toujours fait au cours des deux mille ans de son histoire … »
Justifiant ainsi à sa manière, l’activité déployée par les moines sur le terrain économique (le levain de l’Evangile) accompagnant le développement de la renommée du  monastère bénédictin en appliquant les règles du marché et de la libre entreprise dans un ancien pays communiste.

Assiterait on à une évangélisation déguisée par l’économie ?

Signalons toutefois, que lors du même discours, ce Cardinal abordait un terrain nettement plus polémique et politique :   » Aujourd’hui, il y a le défi du laïcisme, qui tente d’occulter la présence des valeurs religieuses, et en particulier des valeurs chrétiennes, dans la vie publique. On le voit également dans le débat en cours sur le Traité constitutionnel de l’Union européenne. ».
Une position trés populaire dans certains pays d’Europe Centrale (Hongrie, Roumanie, pologne …) ainsi que dans les rangs de partis politiques comme la Démocratie Chrétienne, le CDU en Allemagne mais qui résonnent bizarrement dans les oreilles d’un français épris des vertus de la République et convaincu de ses valeurs laïques.

Propos qui démontrent une fois de plus que le Traité Constitutionnel Européen tant décrié chez nous par certains, représentait dans beaucoup de domaines une sacrée avancée.

Comme quoi … au fait où en et le plan B ?

Souvenirs de Buda-Pest

medium_buda.jpgLes vacances d’été se conjugent désormais à l’imparfait mais avant d’aborder les dossiers chauds de la rentrée, il est bon de prendre encore un peu de bon temps et d’évoquer de manière fugace, quelques images fortes de ces deux mois d’été …
Le souvenir clé de la fin aout a été incontestablement la visite en Hongrie, effectuée ces derniers jours avec une délégation d’une quarantaine de Trilportais.
Un court séjour d’une semaine certes, mais qui nous a permis non seulement de découvrir une magnifique terre d’histoire et de culture mais aussi et surtout de mieux connaître l’Europe …

 

A l’origine de ce voyage, notre jumelage avec Engen, ville allemande, elle même jumelée avec la ville hongroise de Pannonhalma. Depuis l’été 2004, nous avons reçu en Mairie des stagiaires hongrois et les jeunes de nos trois communes travaillent à un chantier commun, situé à Pannonhalma, leur permettant de participer concrètement à la construction européenne, au sens propre comme au sens figuré, un chantier que nous avons eu d’ailleurs le plaisir de visiter, lundi dernier.

La Hongrie est un pays à la fois lointain et proche. Par la route, le trajet est décourageant, car trop long, mais par avion tout semble différent, Budapest étant seulement à deux heures de Beauvais d’où nous avons décollé.
Lors de ce séjour, mous avons effectué un périple complet :  Budapest magnifique vitrine s’il en est, la région de Tokaï, la plaine de la Puskas, les  rives du Balaton, mais également Vienne, capitale de l’ancienne Autriche Hongrie, sans oublier pour autant Panonhalma et sa fameuse abbaye …
Un programme certes chargé mais qui nous a permis d’avoir une vue fidéle de ce nouveau venu dans la Communauté Européenne (depuis le 1er mai 2004 !). Une adhésion qui lui permet de tourner, enfin, les pages les plus noires de son histoire et de laisser aux rayons des mauvais souvenirs la période de l’occupation soviétique (plus de quarante ans !) et qui donne l’occasion également à l’Europe de redevenir un peu plus elle même, en renouant avec une partie importante de son histoire et de ses racines … Il est grand temps pour les français de se souvenir qu’au delà de l’Europe du Nord ou du Sud, il existe aussi une Europe du centre , dans laquelle la Hongrie occupe une place particulière et privilégiée car située à la confluence de l’Ukraine, de la Slovaquie, de la Roumanie, de la Bulgarie, de l’Autriche, de la Tchéquie …

L’histoire et la place singulière de ce pays écartelé entre les mondes germanique et slave, zone tampon entre l’Occident et l’Asie, lieu de conflits tout au long de son histoire mouvementée, expliquent le profond sentiment national hongrois.  D’autant que deux traités majeurs du siècle dernier (il faut s’y faire !) ont eu pour cette nation des conséquences dramatiques. Les traités de Trianon (aprés le conflit de 14-18) qui a démantelé l’ancienne Autriche-Hongrie de plus de 2/3 de son territoire et d’une grande partie de sa population et de ses richesses, et celui de Yalta (aprés la deuxième guerre mondiale) coupant l’Europe en deux et plaçant la Hongie dans la zone d’influence soviétique. Deux traités omni présents dans l’inconscient des hongrois d’aujourd’hui et qui apparaissent souvent dans les discussions. Ce sentiment national est perceptible au delà même des frontières de ce pays, alimentée par une importante diaspora éparpillée dans le monde et enrichi par le nombre considérable des hommes et femmes ayant marqué l’histoire des arts, de la culture et des sciences.

Cette visite nous a montré un pays aux facettes multiples et contradictoires selon les régions visitées et l’existence d’un décalage profond entre les régions riches et les provinces de l’Est. Quelques instantannées rapides du périple effectué : la visite d’une cave totalement informatisée produisant du Tokaï, rachetée par une filiale d’AXA,  avec à sa tête un jeune Directeur s’exprimant dans un français parfait, le spectacle équestre proposée dans la région de la Puskas rappelant que les ancêtre des hongrois (ou magyars) étaient bel et bien les Huns d’Attila, la ville de Budapest, sa Place des héros et les images dramatiques du soulèvement de 1956 qui y sont intimement liées, la pauvreté de certains villages traversés dans le Sud  Est, le champ d’éolienne situé prés de la frontière autrichienne, l’accueil de l’archi prêtre de l’abbaye de Pannonhalma (sur lequel je reviendrais dans une prochaine note), la fête proposée par cette ville nous donnant un rapide aperçu de la richesse musicale du pays …

La Hongrie, pays de contraste, est à la croisée des chemins. Ses habitants ont soif d’Europe et de développement. La qualité de la main d’œuvre, son coût attractif pour les entrepreneurs (4 euros l’heure en Hongrie pour 30 euros en Allemagne !), le  taux de chômage de 6 % très faible, la placent avec la Slovénie en tête des nouveaux pays adhérents.
Encore faut il vouloir les accueillir et les aider dans une période de transition difficile. Nous devons oublier les craintes exprimés lors du dernier débat sur l’avenir de l’Europe (le plombier polonais …) et ouvrir nos fenêtres. Car si  l’Europe est latine et nordique elle a également et indéniablement slave, et les hongrois nous le démontreront dans les prochaines années.

 

 

14 juillet 2006

medium_july_14.jpgC’est généralement avec beaucoup de plaisir que les élus voient arriver les célébrations du 14 juillet : la présence du soleil, la symbolique représentée par la fête nationale, la proximité des vacances, le début de la trêve estivale …
Traditionnelement, pour fêter l’évènement, je sors de son placard mon écharpe tricolore, tant pis si cela fait vieux jeu ! A mes yeux, cette célébration républicaine par essence incarne l’esprit révolutionnaire de notre Nation depuis 1789 autour du tryptique Liberté, Egalité et Fraternité !

Cette année, la cérémonie se déroulait seulement quelques jours après une finale de Coupe du Monde, perdue d’une courte tête (celle de Zizou), dans laquelle une équipe de France Black, Blanc, Beur a porté au plus haut nos trois couleurs déchaînant tout à la fois enthousiasme et excitation dans l’ensemble du pays …

 

Traditionnelement le discours du jour porte sur les trois valeurs essentielles de la Répubilque : Liberté, Egalité et Fraternité … Valeurs pour le moins mises à mal lors des violences urbaines de novembre dernier, période agitée durant laquelle notre pays a montré des failles profondes qui l’ont mené jusqu’au bord de la fracture et ont profondément remis en cause l’idée républicaine qui nous unit.
Paradoxalement, quelques mois seulement aprés ces émeutes, les explosions de joie à chaque exploit de l’équipe de France se sont multipliées et la fierté manifestée par tant de nos compatriotes Black, Blanc, Beur et leur enthousiasme à arborer les couleurs tricolores (les drapeaux français se sont littéralement arrachés où qu’ils soient !), ont démontré s’il en est que rien n’est encore perdu, même si le foot ne reste qu’un sport.
L’attente des jeunes, malgré leur désarroi est extrême, comme la tension existant sur le terrain; la balle est désormais dans le camp des politiques, à eux d’apporter au plus vite des solutions à la hauteur du traumatisme et des failles révélés en novembre dernier, car il y a urgence …
Si beaucoup trouvent que notre société manque de valeurs, c’est la conséquence de l’absence de repères fiables, balises essentielles permettant de retrouver sa route, de dégager l’accessoire de l’essentiel et le superficiel de l’indispensable ; nous sommes à la croisée des chemins …

D’autant qu’il nous faut compter sur un autre désarroi, encore plus problématique, manifesté cette fois ci par la Planète. Nous devons tenir compte de la situation dramatique du fait du réchauffement climatique, de la prolifération des gaz à effet de serre et des conséquences du trou d’ozone.
Le citoyen de 2006 portele destin de la Planète Bleue entre ses mains, il n’y a plus débat. Soit nous intégrons, chacun à notre niveau, les procédures, les réflexes, permettant de vivre en harmonie avec la Nature, soit c’est l’impasse !
C’est le sens de la démarche appelée Agenda 21 centrée sur la Citoyenneté, plus exactement l’Eco Citoyenneté. Les trois valeurs qui incarnent l’essence même de l’esprit républicain partout dans le monde, sont totalement associées à  la Défense de l’Environnement et à la survie de la planète.

Il n’y a pas de fatalité, nous pouvons et devons agir localement dans ce sens.

Nous vivons tous dans un quartier, dans une commune que nous chérissons Trilport, dans un pays, la France, terre de contraste s’il en est, dans un continent qu’il nous faut apprendre, l’Europe, sur une planète belle mais fragile et surtout menacée.
Le paradoxe est que pour nous en sortir collectivement nous devons rendre concrète une démarche qualifiée il n’y a pas si longtemps par certains d’utopique. Qui est la seule désormais possible, la seule qui soit en fait réaliste.
La réflexion, la démarche, les actions concrètes menées autour de l’Agenda 21 doivent nous permettre de devenir des citoyens de la planète en rendant la ville meilleure pour tous, et d’offrir la possibilité à chacun d’entre nous de s’épanouir en faisant abstraction de sa race, de sa couleur, de son âge, de ses handicaps, et quelquefois même de ses douleurs …

 

 

Verbatim : Devos ou le Sens de la Vie …

medium_devos5.jpg

 

 Retour sur la disparition de Raymond Devos qui s’il possédait le sens des mots avait également à travers ceux ci, le sens de la vie …

Florilèges de citations qui pourraient inspirer bien des politiques  … Le monde de l’absurde et du relativisme récèle une logique implacable …

Voici quelques traits d’humour géniaux, des citations, à savourer, méditer, laisser mijoter et faire fructifier …

 

 

 

Existentialiste :
– Est-ce l’oeuf le père de la poule ou la poule la mère de l’oeuf ?

Communiquant :
– Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux.

Mystique :
– Pour Dieu, l’imaginaire c’est une vue de l’esprit. La fiction ça le dépasse !

Rationaliste :
– Quand j’ai tort, j’ai mes raisons, que je ne donne pas. Ce serait reconnaître mes torts !

Altruiste :
– On a toujours tort d’essayer d’avoir raison devant des gens qui ont toutes les bonnes raisons de croire qu’ils n’ont pas tort !

Agnostique :
– Il ne faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui !

Idéologue :
– Vous savez, les idées elles sont dans l’air. Il suffit que quelqu’un vous en parle de trop près, pour que vous les attrapiez !

Charismatique :
– Lorsqu’on a la prétention, comme moi, d’entraîner les gens dans l’imaginaire, il faut pouvoir les ramener dans le réel, ensuite… et sans dommage !

Visionnaire :
– On ne sait plus ce que c’est que l’obscurité. A force de vouloir faire la lumière sur tout, on ne distingue plus rien !

Altermondialiste :
– J’ai un ami qui est xénophobe. Il déteste à tel point les étrangers que lorsqu’il va dans leur pays, il ne peut pas se supporter !

Philosophe :
– Le rire est une chose sérieuse avec laquelle il ne faut pas plaisanter.

Fataliste :
– Lorsqu’un chêne sent le sapin, il sait que sa dernière heure est arrivée.

 

 

Suite des « pensées » de Raymond  D … qui n’ont rien à envier à celles de Pierre Dac, ce n’est pas un scoop, ou de Desproges … Comme vous pourrez vous en rendre compte, les sujets sont multiples et illustrent bien les choses de la vie, vous n’avez que l’embarras du choix pour venir y faire votre marché … Accrochez vous, certaines sont de haute volée, quand à d’autres il faut prendre le temps pour les apprécier à leur juste mesure …

– Rien, ce n’est pas rien ! La preuve, c’est que l’on peut le soustraire. Exemple : rien moins rien = moins que rien !

– Une fois rien, c’est rien ; deux fois rien, ce n’est pas beaucoup, mais pour trois fois rien, on peut déjà s’acheter quelque chose, et pour pas cher.

– Si l’on peut trouver moins que rien, c’est que rien vaut déjà quelque chose.

 

– Se coucher tard nuit.

– Je n’aime pas être chez moi. A tel point que lorsque je vais chez quelqu’un et qu’il me dit : « Vous êtes ici chez vous », je rentre chez moi !

– L’autre jour, au café, je commande un demi. J’en bois la moitié. Il ne m’en restait plus.

– La plupart des gens préfèrent glisser leur peau sous les draps plutôt que de la risquer sous les drapeaux.

– Quand on s’est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu’on n’osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir !

– Je connais un critique qui est en même temps auteur… ce qui le met en tant qu’auteur dans une situation critique !

– Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !

– Avez-vous remarqué qu’à table les mets que l’on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?

– Si ma femme doit être veuve un jour, j’aimerais mieux que ce soit de mon vivant.

– Un jardinier qui sabote une pelouse est un assassin en herbe.

– Toute la nuit, j’ai cru entendre le chromosome en plus qui tournait en rond dans ma case en moins.

– Qui prête à rire n’est jamais sûr d’être remboursé.

– J’adore être pris en flagrant délire.

– Chaque fois que mon percepteur revenait, je payais un impôt sur le revenu.

– Un croyant, c’est un antiseptique.

– On se prend souvent pour quelqu’un, alors qu’au fond, on est plusieurs.

– La télépathie, c’est le téléphone de demain.

– Quand les Verts voient rouge, ils votent blanc.

– Moi, je fais attendre les gens pour leur n faire passer le temps.

– Le flux et le reflux me font « marée ».

– Dès que le silence se fait, les gens le meublent.

– Si vous cassez un bout de bois en deux, il y a encore deux bouts à chaque bout.

– Même avec Dieu, il ne faut pas tenter le Diable !

– Etre raisonnable en toutes circonstances ? Il faudrait être fou…

– J’ai toujours réussi à rater tous mes examens.

– C’est pour satisfaire les sens qu’on fait l’amour ; et c’est pour l’essence qu’on fait la guerre.

– Je suis adroit de la main gauche et je suis gauche de la main droite.

– Quand un homme ne dit rien alors que tout le monde parle, on n’entend plus que lui !

– Il buvait toutes mes paroles, et comme je parlais beaucoup, à un moment, je le vois qui titubait…

–  L’intellectuel dont la richesse est toute intérieure n’a rien à craindre du percepteur qui voudrait le taxer sur ses signes extérieurs de richesse.

– Le fou n’aime pas la marche… – Pourquoi ? – Parce qu’il la rate !

– Paradoxalement, sur une auto, vous avez des freins à tambour, alors que sur un tambour, vous n’avez pas d’auto-frein !

– Si tu étais plus belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne m’y suis pas encore habitué !

– Une rengaine, c’est un air qui commence par vous entrer par une oreille et qui finit par vous sortir par les yeux.

–  Ne rien faire, ça peut se dire. Ca ne peut pas se faire

– Monsieur, ce que j’admire en vous, c’est que vous avez le courage d’être vous-même ; avec tout ce que cela comporte de ridicule !

– Est-ce que les histoires que vous racontez ne vous empêchent pas de dormir ? – Si, mais comme ce sont des histoires à dormir debout, je récupère !

– Par exemple, j’ai ouï dire qu’il y a des choses qui entrent par une oreille et qui sortent par l’autre. Je n’ai jamais rien vu entrer par une oreille et encore moins en sortir !