La Fête nationale 2007

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Ce n’est pas sans déplaisir que j’ai vu arriver, comme beaucoup d’entre nous, les célébrations du 14 juillet, sous un soleil estival nous signalant la proximité de vacances proches, attendues et tout compte fait méritées aprés un mois de juin interminable !

Fidèles au rendez vous, les représentants des anciens combattants, les musiciens de l’Harmonie Municipale et de l’Ecole Intercommunale de Musique, les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours ont donné du relief à cette commémoration … L’occasion a été belle pour se féliciter des prochains travaux, sur le site de la Halotte (tout un symbole …), de la future caserne de Trilport, démontrant l’importance de l’action des pompiers locaux pour ce secteur du département …

Il m’est apparu important, surtout cette année de fêter la République et ses valeurs, matrice essentielle et incontournable d’une citoyenneté qui nous oblige …

 

Le fait de perpétuer, une tradition remontant à la révolution de 1789, célébrée par tant d’autres Maires de France, chaque 14 juillet depuis 1789, n’est en effet pas anodin … Il m’apparait important d’associer à cette cérémonie, tous ceux qui au-delà des siècles, des frontières ou des océans ont personnifié la France que l’on aime et qui aime … Terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité s’il en est mais aussi de révolte, de courage et d’espoir …
La France des « vingt et trois » de l’affiche rouge célébrée par Aragon, celle de Guy Moquet, de Lucie Aubrac qui nous a quitté cette année, et de tant d’autres ayant choisi ce pays par ce qu’il est et représente … 

Nous sommes les descendants des générations de belges, polonais, italiens, espagnols, portugais, arméniens, africains, algériens qui s’y sont progressivement installés, à la suite des mouvements de population des siècles précédents, nourris à la même matrice républicaine, qui nous a permis de devenir des citoyens à part entière, grâce aux valeurs républicaines célébrées ce jour, constituant autant de graines d’espoir semées au gré du vent et de l’histoire …

Je fait partie de ceux qui ne mélange pas ,  origine et identité nationale … A quelques années lumières de ce Ministère amer de l’immigration et de l’identité nationale …

Lors de mon intervention, j’ai tenu à rappeler la mémoire d’un lointain prédecesseur; 2007 coincide avec le centenaire du décollage du premier hélicoptère et rappelons que si  Paul Cornu a pu le 13 novembre 1907, s’envoler à bord d’un « hélicoptère » de sa fabrication (plus de 230 kilos l’engin) et atteindre l’altitude record de 1,5 mètres, c’est bien à l’invention d’un Trilportais qu’il le doit.
Je veux bien évidemment parler du Vicomte Gustave Ponton d’Amécourt, Maire de Trilport, homme de science, inventeur, historien, fondateur notamment de la société numinasrique de France, ami et familier de Nadar et de Jules Verne. Si je suis loin de partager les convictions politiques, philosophiques  ou religieuses de ce grand esprit du XIX eme siècle, qui présentait la particularité d’être un royaliste, le devoir de mémoire nous impose aujourd’hui de saluer son importance pour notre commune comme pour l’engin « volant » plus lourd que l’air auquel il a donné le nom d’hélicoptère …

Il est temps que Trilport honore son grand personnage, l’occasion nous en est donné car 2008 coincide avec le 120 eme anniversaire de sa mort

 

 

PLU :  » S’il te plait dessine moi une ville ! »

608f7408526af4acc9a22764cbefd734.jpgQuel est le point commun entre la dernière réunion publique de juin et la séance du Conseil Municipal de vendredi dernier ? Le Plan Local d’Urbanisme (ou PLU).
Une longue démarche s’il en est  (It’s long way away … ) qui  a commencé il y a plus de 18 mois et qui se prolongera encore de nombreuses semaines (voir calendrier) …

Rappelons que le PLU est le document de référence qui fixe les règles générales du droit du sol (droits à construire notamment) applicables sur le territoire d’une commune. Il doit lui permettre également de gérer et maitriser son développement de manière cohérente, en fonction d’un contexte règlementaire et législatif mais également de l’évolution de l’environnement économique et humain (agglomération, région …).

Pourtant, beaucoup de nos concitoyens trouvent que cette démarche fait « usine à gaz » !  Une impression qui s’explique surtout par la longueur de la procédure … Chaque étape de ce processus constitue en effet un maillon essentiel et complémentaire : nécessité de dresser un constat du territoire (atouts / faiblesses) avant d’effectuer le diagnostic qui permettra de définir les objectifs servant à établir le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (c’est à ce stade que nous sommes …).

Le PLU résulte de la conjonction de trois paramètres : le diagnostic du territoire, l’évolution du contexte (notamment règlementaire, législatif) et le projet politique de la commune. Concernant ce dernier point, je suis convaincu que la réflexion doit être avant tout collective et partagée, celui d’une ville et non d’une seule équipe municipale ou d’un bureau d’études …
C’est pourquoi la concertation est au centre de notre démarche, à chaque étape, nous avons organisé une réunion publique (nous en sommes actuellement à 3), doublée d’une exposition en Mairie … Evènements relayés par des articles dans la presse locale et municipale. Enfin nous avons également créé un espace PLU sur le site internet de la commune  sur lequel sont disponibles l’ensemble des documents.
Car c’est avant tout collectivement, que nous devons  « dessiner » une autre ville, qui ne sera plus tout à fait la même, quelquefois malgré nous  …

 

056215302382b3de98301347946eae5d.jpgIl est vital qu’une ville s’adapte aux évolutions des besoins de ses habitants  comme aux transformations du contexte économique, démographiques, social ou  politique dans lequel elle respire et vit …
Les incidences de l’apparition de l’intercommunalité par exemple ont totalement bouleversé la donne concernant l’activité économique. Elle est désormais du ressort exclusif de la Communauté d’Agglomération et il n’est plus utile pour chaque commune de posséder sa zone d’activités ! D’autant que la taxe professionnelle est touchée désormais par la seule structure intercommunale … Mieux vaut créer des zones d’activités intercommunale, définir un plan d’action global, cohérent et complémentaire sur l’ensemble de l’agglomération afin de dynamiser l’activité économique en la dotant des infrastructures nécessaires !

Le PLU se concentre sur la seule commune, établissant les conditions qui lui permettront d’assurer les différents équilibres :  fonctions urbaines, mixité sociale dans la ville (loi SRU),  besoins présents et futurs en matière d’habitat, d’infrastructures ou d’équipements publics, volonté de rapprocher l’emploi du domicile ou de faciliter l’utilisation des transports en commun …
Situation rendue plus complexe du fait de notre volonté de conduire un Agenda 21 qui place le Développement Durable au premier rang de nos priorités : utilisation économe et équilibrée du sol, maîtrise des besoins de déplacement et de la circulation, préservation des ressources naturelles (qualité de l’air, eau …), bio diversité  (espaces verts, des milieux, sites et paysages naturels ou urbains), énergies alternatives, éco construction, réduction des nuisances sonores prévention des risques et nuisances technologiques de toute nature dues à l’activité économique …

D’autant qu’une commune n’est pas seule et se doit d’intégrer dans la réflexion sur son développement, d’autres logiques territoriales ayant des calendriers quelquefois non synchrones, tant pour le Schéma Directeur d’Ile de France (ou SDRIF) piloté par la Région ou le Schéma de Cohérence Territoirale (SCOT) de l’agglomération, Plan Local de l’Habitat et Plan Local de Transport pilotés par l’agglomération …
L’essentiel est d’arriver, à mon sens, au bout du bout, à un document de type consensuel qui défende l’intérêt collectif de nos habitants et permette à notre commune de se développer tout en préservant son identité … A des années lumières des villes champignons de Dysney World …

Plusieurs facteurs alimentent également notre réflexion : la volonté de « construire la ville sur la ville », rendu possible du fait de la présence de nombreuses friches en cœur de ville, et qui n’est pas forcément synonyme de densification à outrance, nécessité d’accroitre le nombre de « logements aidés » ( j’ose à peine parler de logement social au regard du nombre de personnes n’y ayant pas droit), qualité de notre cadre de vie et situation de la planète. Elle nous impose plus que jamais d’agir collectivement et rapidement …

Ces paramètres mêlés aux conclusions du diagnostic de la commune nous ont amené à privilégier cinq axes d’actions prioritaires pour notre PLU  :

– Créer une organisation urbaine respectueuse des hommes et de la nature,
– Inscrire la démarche « agenda 21 » dans la réalité de Trilport,
– Améliorer le fonctionnement urbain,
– Favoriser les circulations douces,
– Valoriser la qualité paysagère ainsi que le patrimoine naturel et architectural paysager de la commune

C’est sur ces bases que c’est bâti peu à peu le Projet d’Aménagement et de Développement Durable, sur lequel je reviendrais dans une toute prochaine note …

 

Le pays des hommes integres

002c26a276a915985e3765edff6679fe.jpgNous avons eu le plaisir de recevoir durant quelques jours une délégation de deux élus burkinabés, dont le Maire de Niou, Ousmane Diallo.
Niou est une ville située au Burkina Fasso, l’ancienne Haute Volta, pays francophone d’Afrique de l’Ouest coincé entre désert du Sahara et savane, dont beaucoup d’habitants ont versé leur sang pour notre pays. Ils étaient de ces tirailleurs sénégalais morts pour la France lors des deux conflits mondiaux du siècle dernier.
La Haute-Volta a acquis son indépendance en 1960, avant de prendre le nom de Burkina Faso ou « Patrie des hommes intègres  » en 1984, sous l’initiative de Thomas Sankara. Pour situer rapidement ce pays ami rappelons qu’il ne dispose d’aucun accès maritime, qu’il est entouré de six autres pays (Mali, Niger, Bénin, Togo, Ghana et Côte d’Ivoire), et figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, la moitié des habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté..

La visite des deux élus (Ousmane Diallo était accompagné d’une Conseillère municipale) est le prolongement des nombreux échanges entre nos deux communes (en fait Niou est un regroupement de 21 villages et compte plus de 26 000 habitants) menés grâce à l’activité d’e l’association « Seine et Marne Sahel, Burkina Fasso » animée par Charles Brossier, Docteur infatigable qui malgré ses 80 printemps déploie une énergie à déplacer les montagnes.

Ils ont répondu à l’invitation du Conseil Municipal et leur visite  me donne l’occasion de revenir sur l’importance et la richesse de tels échanges pour nos deux collectivités, mais plus globalement pour nos deux pays …

 

 

 

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Depuis plus de 12 ans l’association Seine et Marne Sahel Burkina Fasso réunit grâce à l’énergie de ses bénévoles organisant diverses manifestations (ventes, collectes) des moyens financiers ou matériels qui lui permette d’apporter une aide concrète et directe aux burkinabés dans des domaines essentiels d eleur vie quotidienne : santé, éducation, soutien aux femmes, approvisionnement en eau ou en énergie.

Cette association privilégie deux axes d’action prioritaires  :
– apporter une réponse directe aux besoins locaux et réels du terrain,
– travailler sur le moyen et long terme en favorisant l’acquisition de savoir faire dans une perspective de co développement pérenne mené par les habitants eux mêmes.

Sur ces bases, elle a initié diverses actions en partenariat avec la population locale : création d’une bibliothèque avec son forage, d’un puit pour les écoles de Niou, d’un point santé au lycée de Boussé, dotation d’une salle informatique pour cet établissement, a soutenun la mise en place de jardins scolaires, échanges entre élèves burkinabé et français (correspondance scolaire, journal, …). Une de leur dernière initiative est le don de cinq vélos aux conseillères municipales de Niou résidant à plus de 50 km du siège de leur commune, afin de leur permettre de participer aux sessions municipales qui sont surtout le lieu de mise en place des outils d’un développement maitrisé. Il faut souligner que le Burkina est un des rares pays africain depuis la Présidence de Thomas Sankara qui soutient la condition féminine (la parité est la règle aux élections).

Deux des causes indiscutables des difficultés traversées par ce pays, est le facteur climatique et la gestion de l’eau. La saison des pluies ne dure environ que 4 mois, entre mai et septembre, une durée encore plus réduite au nord du pays soumis également à la progression du désert.
Si l’agriculture occupe 80% de la population active, elle pâtit du manque d’eau, de l’aridité des sols et de la mono culture dirigée vers l’exportation, tel le coton (trés consommateur d’eau) dont le Burkina est le premier producteur du Sahara. Son économie souffre énormément de la chute des cours mondiaux orchestrée par les USA qui font bénéficier leurs fermiers d’aides de l’Etat et mettent à mal la concurrence des pays du tiers monde (lire l’excellent livre d’Orsenna sur le coton justement) …

Conséquence de ces difficultés mais également du manque de structure dues à la période coloniale, le Burkina est un des pays les plus pauvres du monde, un constat souligné par l’Indice de développement humain (IDH). Cet indicateur est un indice statistique créé par l’ONU en 1990 qui permet de classer les pays du monde au regard de leur développement qualitatif (contrairement au PIB qui se limite au quantitatif).
Il est calculé à partir de trois critères : la santé /longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), le savoir ou niveau d’éducation (mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes) et le niveau de vie et va de 0 (indice le plus bas) à un. En 2003, sur 177 nations, les pays à développement humain élevé (IDH ? 0,8) représentaient 57 pays (1er Norvège avec un IDH de 0.963, 2eme l’Islande : 0.956, 3eme l’Australie : 0.955), la France se classant 16eme avec 0.938. Les pays à développement humain moyen (0,8 > IDH ? 0,5) représentaient 88 pays) et les Pays à faible développement humain (0,5 > IDH) 31 pays dont le Burkina Fasso 175 eme avec 0,317 sur 177 pays classés !

Ce résultat démontre le décalage entre discours et principe de réalité. Nous sommes en effet trés éloigné de 2000 ou les Nations Unies avaient validé les « objectifs du millénaire » qui prévoyaient pour 2015 et la planète la réduire de moitié de l’extrême pauvreté (1 dollar / tête / jour), de la mortalité infantile, d’intensifier la lutte contre les pandémies (sida, paludisme …) et d’augmenter sensiblement l’aide financière et humanitaire des pays développés vers l’Afrique … Paradoxalement ce dernier objectif, loin d’être atteint notamment au niveau de la France, baisse d’année en année. Une situation qui ne semble pas remise en cause par le nouveau président Français.

ET je ne parle pas de la « perte en ligne », entre aide accordée ici et moyens arrivant concrètement sur le terrain. Le manque d’infrastructure, la corruption sont des freins redoutables qui rendent d’autant plus indispensable l’action d’association comme celle animée par Charles Brossier, se révèlant sur le terrain beaucoup plus efficace car se passant d’intermédiaire et étant basée sur un co développement géré au plus prés des besoins de la vie locale …
D’autres pays ont saisi l’intérêt de profiter de cette « timidité » des pays occidentaux afin de se positionner sur ces futurs marchés potentiels. Une tendance qui bouleverse les équilibres géo politiques issus de l’histoire partagée entre pays colonisateurs et anciennes colonies.
Un pays continent comme la Chine par exemple implante de plus en plus de pions sur ce jeu de go planétaire dont l’Afrique Noire constitue un élément important de par son formidable potentiel. Cette nation devenant du coup incontournable pour déminer certaines crises humanitaires comme celle du Darfour notamment.

 

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C’est aussi de tout cela que nous avons discuté avec Ousmane Diallo lors de son séjour. Les visites effectuées sur le terrain lui ont permis de comparer les organisations de nos communes et l’importance pour l’action publique d’infrastructures et de logistique.
Il a visité nos écoles, enjeu capital pour le développement de son pays, y a rencontré enseignants et élèves, notamment les classes qui correspondent avec les enfants de Niou, et a pu répondre aux questions très variées des écoliers sur les modes de vie et la scolarité telle qu’elle est vécue par les jeunes africains : école payante et non obligatoire, classe surchargée … La surprise a été grande quand au détour d’une réponse il a précisé que certains enfants faisaient plus de trente kilomètres à pied pour apprendre à lire et à écrire !

Le chantier du nouveau réfectoire de l’école de la Charmoye, en construction, équipement bâtie selon la démarche de Haute Qualité Environnementale a été à l’origine d’échanges trés fructueux sur la nécessité d’économiser l’eau, ressource vitale, rare et précieuse, de maitriser les techniques d’irrigation, d’utiliser au mieux le soleil et la lumière mais également les énergies renouvelables les plus adaptées surtout lorsque l’on aborde la question du réchauffement planétaire et nous avons beaucoup à apprendre des africains.
Nos pays développent acutellement de « nouveaux concepts architecturaux et thermiques » destinés à limiter la prolifération des gaz à effets de serre qui leur permettent de redécouvrir ce qui se fait depuis des siècles dans les pays africains ou ailleurs, basé sous le signe de l’économie et de la prise en compte de la nature … Une réelle école d’humilité …

95ad40c1ed1c73ab2989a93db9a4384b.jpgD’autres échanges se sont déroulés jusqu’à la réception officielle qui a permis de projeter des photos de ce magnifique pays. Ousmane Diallo nous a présenté lors de cette soirée, certaines actions d’un Micro Plan de Développement local qu’il veut lancer pour sa commune et qui pourra servir de base à de prochaines initiatives.
Citons, entre autres, la recherche de financement pour l’acquisition de vélos permettant à des femmes conseillères de se rendre au Conseil Municipal (50 km), la gestion de l’eau avec la construction et l’aménagement de barrage, de point d’eau, de forages dans les villages, la mise en place de comité d’hygiène et d’assainissement, le développement d’énergie renouvelables comme celle des éoliennes, l’installation de moulin, le développement de l’autosuffisance agricole (construction de banque de céréales, production d’engrais naturels …) mais également et surtout une aide sur les questions sanitaires (hôpitaux, éducation de la population afin de lutter contre les épidémies et la dotation d’équipements pour le scolaire permettant d’amplifier les campagnes d’alphabétisation menées …

Une rencontre enrichissante pour tous, africains comme européens, permettant de découvrir une face méconnue de notre planète, les besoins vitaux d’un pays ami comme le Burkina, de méditer également sur les « vraies » priorités de la vie et qui a constitué pour nos jeunes et moins jeunes une formidable fenêtre vers l’action, la solidarité, l’amité, la découverte de la planète.
Elle a permis également peut être de mieux discerner l’accessoire de l’essentiel et de mieux apprécier la chance d’avoir de l’eau, de l’électricité, une bonne santé et des écoles …

De quoi voir la Marne avec des yeux de Chimène …

 

 

Discours de Thomas Sankara à l’Onu, le 4 octobre 1984

 » Je parle au nom des mères de nos pays démunis qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige …

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim… Je m’élève ici au nom de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération, réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques-uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils peuvent se faire entendre. Oui, je veux donc parler au nom de tous les «  laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger « 

 Thomas Isidore Noël Sankara (21 décembre 1949 à Yako – 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique panafricaniste et tiers-mondiste, il incarna et dirigea la révolution burkinabè du 4 août 1983 et entreprit en qualité de Président du Burkina Fasso des réformes majeures afin de lutter contre la corruption et améliorer l’éducation, l’agriculture et le statut des femmesAssassiné lors du coup d’État de son successeur Blaise Compaoré. Son héritage politique et « identitaire » est considérable, et sa renommée a rejoint celle d’hommes comme Patrice Lumumba.

 

 

Le Burkina Faso en chiffres

Indice de développement humain (IDH) : 174e sur 177 en 2006

Superficie : 274 200 km²

Densité : 44 hab./km²

Frontières terrestres : 3 192 km
(Mali 1 000 km ; Niger 628 km ; Côte d’Ivoire 584 km ; Ghana 548 km ; Bénin 306 km ; Togo 126 km)

Extrémités d’altitude : + 200 m > + 749 m

Indépendance : 5 août 1960 (ancienne colonie française)

Population : 13 200 000 habitants (en 2005). 0-14 ans : 47,5%; 15-64 ans : 49,59%; + 65 ans : 2,91%

Espérance de vie des hommes : 46 ans (en 2001)

Espérance de vie des femmes : 47 ans (en 2001)

 

 

 

Attention ! un train peut en cacher beaucoup d’autres

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C’est vrai qu’il est beau, je peux en parler je l’ai pris il y a quelques semaines et encore en première classe (comme quoi, tout arrive !), juste histoire d’aller faire un aller retour à Reims un lundi après midi de mai, afin de déguster un produit du terroir local en compagnie de quelques élus, de représentants des usagers et de responsables de la SNCF.

Autant dire que nous avons été quelques uns a profité de l’occasion pour aborder en long en large et en travers la situation inacceptable des trains moins prestigieux qui chaque jour desservent péniblement la grande couronne, j’y reviendrais .
Ce contexte est connu des responsables SNCF rencontrés avec lesquels nous avons discuté, qui conscients de la situation dramatique du réseau francilien se démenent pour tenter d’améliorer une situation  amplifiée par les travaux du TGV Est : retards, pannes, manque de confort …

Bien évidemment ce n’est pas la première fois que j’utilise le TGV,; mais dans ces conditions, oui …Aborder à 300 km / heure, en première classe,  dans un train flambant neuf, les contingences quotidiennes qui empoisonnent la vie de millions d’usagers franciliens, est une situation pour le moins paradoxale, qui permet de toucher du doigt une autre réalité, plus euphorisante, celle des « happy few » des transports. Sans faire de basisme primaire, il existe bien deux perceptions de la mobilité et du transport en commun, deux mondes, deux France …

Un constat qui dépasse le symbole, même si certains lecteurs n’ont pas apprécié ma remarque sur un train à deux vitesses, il s’agit pourtant bien de cela …

 

 

babe70af14f3a6b2b19f911a5148b5ea.jpgLe TGV Est constitue à la fois une performance technique remarquable et une réussite en terme d’aménagement du territoire et d’infrastructure. Il prouve l’intérêt du modèle de développement français basé sur l’implication des collectivités et de la puissance publique rendue possible il est toujours bon de le souligner par les impôts des uns et des autres. Ce modèle peut être générateur d’avantages comparatif déterminants pour le dynamisme de nos territoires !
Sans investissement public, le TGV n’existerait sans doute pas. Est il utile de préciser que la SNCF table sur un déficit d’exploitation prévisionnel annuel supérieur à 100 millions d’euros jusqu’en 2010, malgré une fréquentation qui devrait doubler en 5 ans et un investissement supporté en partie par les collectivités territoriales ?

Rappelons dans le même temps que si bâtir un réseau de ce type est important (il représentera à terme prés de 4000 km), son entretien et sa maintenance sont une nécessité absolue. C’est ce qui a manqué cruellement au réseau francilien depuis une vingtaine d’années, car le renouvellement du parc roulant en est un paramètre essentiel. La qualité de ce suivi est cruciale pour les prochaines années, que ce soit au niveau du confort, de la qualité du service, de la sécurité des usagers et des riverains. Il représente un coût de gestion important, qu’il faut rappeler aux tenants d’un libéralisme pur et dur rejetant toute idée d’intervention de la puissance publique car la jugeant incompatible avec la rentabilité à court terme. C’est également la qualité des infrastructures d’un territoire qui génère des avantages concurrentiels, pas seulement le cout du travail.
La mobilité a toujours constitué un droit créateur de « capacités » pour les citoyens. Elle donne accès au travail, au loisir, à la culture, à la liberté également. Peut il y avoir d’ailleurs de liberté sans mobilité ? (sujet intéressant pour l’épreuve de philo, non ?). Plus le temps de déplacement se raccourcit, plus le nombre de personnes détenteurs de nouvelles capacités à agir augmentent, ainsi que leurs besoins, leur demandes et le nouveau potentiel de développement, de rayonnement et de dynamisme qu’ils représentent pour nos territoires …

Le concurrent direct du TGV est désormais l’avion. Dans cette confrontation, la voie ferrée présente de réels avantages : plus écologique (bilan carbone excellent), permettant les liaisons Centre Ville / Centre Ville, prix des billets moins chers  …  La clientèle visée par la SNCF est désormais celle qui fréquente les aéroports, une clientèle plus aisée avec des exigences différentes. Pour la séduire et la capter, une vraie révolution culturelle est en cours dans l’entreprise SNCF, plus proche des « mille fleurs » d’ailleurs que de la « Longue Marche », concernant autant l’aménagement des gares avec une prolifération remarquée des enseignes commerciales, que le personnel et les modes de vente des titres de transport. La réservation devient la règle et internet un facteur d’amélioration essentiel du taux de remplissage des trains grâce à des politiques tarifaires incitatrices.

Autre changement perceptible, les « chefs de bord » ont remplacé les contrôleurs, un changement non seulement de look mais de profil et de formation, inspirée de celle des stewards des compagnies aériennes. Car aprés la barrière du temps et des kilomètres, les Lignes Grandes Vitesse s’affranchissent désormais des frontières.
Européen, le TGV l’est assurément, après l’Angleterre ; il relie désormais à la France l’Allemagne, la Suisse, le Luxembourg. La collaboration avec l’ICE allemand, concurrent développé par Siemens, est totale sur ce projet puisque ce sont les deux compagnies gèrent cette ligne : Paris-Francfort pour la Deutsche Bahn; Paris-Munich, celui de la SNCF. Les chefs de bord parlent donc le français, l’anglais et l’allemand !

 

Lors de ce court voyage certaines évidences se sont imposées … Désormais un voyageur met autant de temps pour se rendre à Reims que pour faire Paris / Trilport ! Le TGV bouscule nos repères temporels et bouleverse la géographie sur laquelle se sont bâties depuis des décennies nos régions et nos villes … Une remise à plat totale, cet « accélérateur de particules » accentuant  les inégalités entre territoires et soulignant certains contrastes qui ne peuvent que laisser perplexe l’usager francilien … Reims à 45 minutes, Strasbourg à 2 h 20 de Paris (bientôt à moins de 2 heures !), Marseille à 3 heures, Francfort à 3 h 45 et ne parlons pas des conditions de confort, incomparables entre TER (train « express » régional) et TGV ! 

C’est cette fracture entre TER et TGV qui a alimenté l’essentiel de nos discussions avec les responsables SNCF d’autant que le taux d’insatisaction des usagers a augmenté sensiblement ces derniers mois, face à l’accumulation des problèmes rencontrés (ponctualité, pannes …) dont beaucoup causés indirectement ou directement par le chantier du TGV Est … 

Certaines pistes ont été proposés par les responsables SNCF, mises en place d’ailleurs le 10 juin, jour de lancement du TGV Est, nous y reviendrons dans une prochaine note …

 

Notes précédentes sur cette thématique

En attendant le train du futur

Gare de Trilport : aprés les réponses de la SNCF

Le train a deux vitesses

Gare SNCF de Trilport : Trop c’est trop

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

A quand une gare « humanisée » à Trilport

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

 

 

6eme république ou Web 3.0 ?

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Google, Wikipédia ou You Tube ont transformé la vague  « Web 2.00 » (cf note précédente), en déferlante  … L’heure de la rupture a donc sonné dans le monde du Net et risque fort de se transformer d’ici peu en un vrai Tsunami qui bouleversera la vie de tous, internautes ou non (et qui ne le sera pas d’ailleurs ?) …
50 ans après l’apparition du 1er disque dur, « le RAMAC » (ou Random Access Method of Accounting and Control), et de ses 50 disques rotatifs pouvant stocker (et à quel prix !) 5 Mo d’information, tout juste quelques chansons pour un iPod, la planète Internet mue et s’affranchit allègrement de contraintes « terre à terre » qu’elles soient géographiques, temporelles, techniques ou juridiques, et qui concerne désormais la société dans sa globalité.

Cette révolution en marche ne peut laisser indifférents le monde politique, remettant en cause nos repères traditionnels jusqu’à ébranler certaines des fondations de notre organisation de vie; d’autant que l’essor de technologies apparu avec le Web 2.0 : applications en lignes, géo localisation, vidéo sur internet, blogs, Wiki  s’affranchit de contingences matérielles, administratives ou politiques essentielles.
Une globalisation qui avec ses avancées comme ses dommages collatéraux (délocalisation …) change la donne et amene les politiques à envisager de rénover en profondeur leur projet politique, à « changer de logiciel » comme ils disent de plus en plus fréquemment, une remarque à prendre désormais au propre comme au figuré.

 

Cette situation explique les nombreuses études et propositions faites aux différents candidats au moment des élections présidentielles, elles ont le mérite d’ouvrir le débat sur un sujet on ne peut plus d’actualité et à moyen terme réellement explosif …

 

 

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L’économie de l’immatériel est bien réelle désormais

Un nouveau modèle économique émerge,  avec ses règles, ses rites, ses fondamentaux et ses légendes, comme celle de Google (cf note précédente), qui en seulement huit ans, à partir d’un service gratuit, est devenue la marque mondiale la plus puissante, devant Microsoft et Coca-Cola.
Les nombreux services qu’elle propose à l’internaute, une vraie galaxie (Google Maps, Picassa,Gmail, Google talk, Blogger, Google desktop, You Tube …) reçoivent plus de 528 millions de visiteurs uniques par mois, audience en plein essor, surtout aprés l’acquisition de You Tube.
Goggle est désormais une puissance financière de tout premier plan, achetant les start up les plus prometteuses à prix d’or; son action est passée de 85 $ fin 2004 à plus de 500 $ aujourd’hui. Google contrôle, excusez du peu,  47 % de la recherche sur Internet aux USA, 70 % en Europe et chaque clic effectuée sur la planète dans une de ses pages, lui rapporte 11 cents.
Un rouleau compresseur qui n’est pas prêt de s’arrêter puisque après l’absorption de You Tube, Google s’est attaqué à la société Double Click, leader de la publicité en ligne. Un appétit qui inquiète internautes comme pouvoir politique …
Car la moindre recherche effectuée sur un de ses sites, lui permet de stocker des informations trés personnelles sur l’internaute (adresse IP de votre ordinateur, pages (URL) et sites visités, date et heure de connexion) durant prés de 2 ans et de tisser avec lui, à son insu mais de son plein gré, des liens invisibles mais réels qui lui permette de mieux le connaître (un vrai profilage) …
Derrière les « contenus personnalisés » proposés se cache en fait une technique dénommée « Behavioral targeting » dont le fleuron est … la société DoubleClick, leader de la publicité sur le Web, grâce à une technologie maison nommée DART (Dynamic Advertising Reporting and Targeting),  c’est dire tout l’intérêt pour Google que représente une telle acquisition ! 
 « Big Brother is watching you » … Certains régimes totalitaires en rêvaient, Google l’a fait !

Autre business plan envisageable pour un entrepreneur (le modèle You Tube) :  revendre son entreprise au plus vite en laissant à des sociétés telles Google, Microsoft le soin de la développer. Car dans ce monde cruel, une sélection naturelle s’opère sans merci parmi les start ups, au gré des mouvements de la vague et de ses tendances …
Mais les leçons du passé ont été bien retenues, les investisseurs diversifient désormais leurs placements et placent moins de capitaux qu’au moment de l’éclatement de la « bulle internet ».
Ce nouvel équilibre s’est stabilisé, avec des sources de revenus enfin diversifiées ne reposant plus sur la seule pub : services intermédiaires (Pay Pal, eBay …) destinés à sécuriser chaque transaction, apparition de sites payants (abonnements, transactions …), explosion du commerce par Internet (Amazon, FNAC …).

Le développement de la convergence (téléphone, internet et télé) démultiplie la puissance des entreprises du Web 2.0  qui s’affranchissent de toutes barrières traditionnelles et institutionnelles et suivent où qu’il aille le cyber citoyen …
Ce sont pourtant des colosses au pied d’argile qui dépendent des résultats des sociétés de mesure d’auditoire du Web, dont les constats font loi auprés des annonceurs, mais plus encore leur succés dépend de leur audience auprés des internautes (quantité et qualité). C’est dire l’importance essentielle que représente et la qualité du tuyau (haut puis très haut débit, notamment en DSL) et la confiance des internautes !

 

Et la France dans tout ça ?

Notre pays n’est pas dans ce domaine un pays d’excellence, loin s’en faut …
Si fin 2006, seulement 54,9 % des foyers français étaient équipés d’un micro-ordinateur et 44,3 % avaient accès à Internet ce taux atteint 70 % chez nos voisins les plus directs  …. Concernant le nombre de connexions à Internet, nous sommes en dessous de la moyenne européenne (51 %) derrière des pays comme la Slovénie, l’Autriche ou l’Estonie, mais à contrario bien positionné sur la couverture du territoire en haut débit puisque 98 % de la population nationale est couverte.
Là encore,a ttention, d’énormes disparités existent entre catégories socioprofessionnelles et territoires … Seulement 61 % des ouvriers, 35 % des personnes au foyer et 24 % des retraités disposent d’un ordinateur à la maison ; et dans 7 régions sur 22, moins de 40 % des foyers disposent d’un accès Internet à domicile.

Situation qui a suscité au moins deux études adressées aux candidats à l’élection présidentielle 

 Dans le rapport (« République 2.0 ») adressé à Ségolène Royal, Michel Rocard formule 94 propositions destinées à favoriser l’émergence d’une société de la connaissance ouverte (rapport disponible sur ce blog).
Citant Amartya Sen, il insiste sur le fait que l’extraordinaire espace de liberté qu’est Internet est surtout générateur par essence de capacités multiples qui sont autant de puissances d’agir. Il faut donc envisager internet comme une chance et non comme une menace.

L’ancien Premier Ministre préconise de transformer l’État en animateur stratégique, non seulement dans l’innovation et la recherche » mais également dans le soutien aux PME afin de créer les conditions « d’un écosystème favorable » : Business Angels, adaptation des dispositifs de type Small Business Investment Companies en France (SBIC sociétés investissant dans le capital de la start-up, et offrant un cofinancement sous forme d’obligations garanties par l’Etat) fonds de soutien spécifiques destinés aux jeunes pousses prometteuses, commandes publiques (notamment avec les logiciel libre), avantages fiscaux les encourageant à investir leurs bénéfices … C’est tout un panel de mesures qui est proposé afin de créer les Google de demain ou tout simplement des start ups nichées dans des niches bénéficiant des effets bénéfiques de la « longue traîne » décrit par Chris Anderson ..

Frein rencontré à cette émergence, le droit d’auteur. Michel Rocard recommande que la DADVSI soit réexaminée afin de concilier liberté des usages et rémunération de la création. Le numérique est devenu la clé de voûte indispensable de la création culturelle. ulture, et sonest générateur de profits grâce à l’existence de modes de financement croisés et complémentaires, garantissant la sécurité juridique des échanges et permettant de « fluidifier la gestion des droits ».
Il propose également de lutter contre une fracture numérique qui exclut de fait toujours plus certains publics fragilisés (chômeurs, personnes handicapées …) qui pour des raisons sociales, culturelles ou géographiques, ne peuvent accéder au haut débit ou s’approprier les nouvelles technologies.
L’objectif est de porter de 44% à 75% la part de foyers équipés d’un ordinateur et connectés à Internet. Certaines mesures sont proposées : création d’un tarif social de l’accès très haut débit à 5 euros par mois, instauration d’une fiscalité spécifique pour favoriser la donation d’ordinateurs … Devant les risques touchant à la personnalité et à l’individu (de type Big Brother) il préconise le renforcement des moyens de la CNIL et de son indépendance, afin d’instaurer un contrôle strict des fichiers de police et de sécurité et de remettre à plat le projet de carte d’identité biométrique. Dans le même ordre d’idées il défend l’idée d’un moratoire sur le vote électronique pour les élections politiques.

Le club de réflexion « Renaissance Numérique » composé d’experts du monde de l’entreprise et de l’université a également adressé aux candidats un livre blanc baptisé « 2010, l’Internet pour tous : 15 mesures pour réduire la fracture numérique en France »  avec l’objectif de réfléchir sur « les grandes évolutions de la société liées au développement du web. » pour changer la donne d’ici 2010 afin que 80 % des français soient équipés, formés et connectés à Internet (soit 9 millions d’internautes supplémentaires d’ici 3 ans),

Il préconise 5 axes d’actions prioritaires :

– Développer le taux d’équipement des foyers en ordinateur (donation d’ordinateurs usagés par les entreprises à leurs salariés, acquisition de PC recyclé à 99 euros, location d’ordinateurs neufs …)
– Mieux former les français en difficulté, lycéens, étudiants, TPE (très petites entreprises) en développant le passeport Internet, ou des formations aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans les entreprises lors de certaines périodes de RTT,
– Développer l’accès à des offres haut débit dans des territoires isolés ou pour certains publics,
– Combattre les freins psychologiques qui éloignent certains Français de l’informatique en entamant une large « campagne de communication et de sensibilisation ».
– Développer un modèle économique de société numérique, considérant la maîtrise de l’informatique et d’Internet, comme un besoin vital …

 

Au delà de la vague d’autres rivages à venir …

Quelques impressions personnelles pour compléter ces analyses de spécialiste tant du politique que du net, sur la nécessaire adéquation entre mode d’organisation politique de la société et mutation d’Internet  …  Car l’un peut également influer sur l’autre et réciproquement. Il faut : 

– Placer l’humain au coeur du système d’échange, la culture du libre choix (et non du monopole) est une des meilleures garanties pour que l’homme ne devienne un simple élément de la Matrice. Elle nécessite cependant la présence de contre pouvoirs influents (puissance publique notamment), l’affirmation de valueurs sociales et humanistes,

– Mettre Internet et sa formidable infrastructure au service de tous, quelque soit l’origine sociale, culturelle ou géographique du cyber citoyen … La typologie du réseau traduit sa finalité : est il outil d’exclusion de domination et d’asservissement ou outil d’épanouissement mutuel ? Pour paraphraser Jean Bodin, (« Il n’est de richesse que d’homme ») imaginons le potentiel d’une société dans laquelle chaque abonné est en capacité d’échanger avec le réseau et non seulement un consommateur asservi^,

– Prendre en compte le développement de mobilité des internautes, le Web 2.0 consacre un certain nomadisme, le réseau devant désormais s’adapter aux besoins de l’individu en mouvement, sans artefact, lui offrant même une certaine ubiquité …

 – Coopérer plutôt que se combattre, le Web 2.0 grâce aux standards ouverts et aux échanges collaboratifs le permet mais tout en restant vigilant; l’expérience de WIkipédia démontre  que si l’expertise peut être collective, chacun n’est pas par définition un expert (sinon la demagogie n’est pas loin …), rappeler que l’absence de contrôle donne lieu à des abus, des confusions et des erreurs, ce qui est gênant pour une encyclopédie ! Une des réponses apportée par un des fondateurs de Wikipedia dans son nouveau projet est de sécuriser les contenus en créant deux statuts de contributeurs : les « auteurs », et les « éditeurs », qui jouent le rôle de modérateur avec la capacité de modifier les articles ou les invalider.

Certaines valeurs essentielles  sont à défendre dans ce nouveau paradigme :

– L’équité afin que chacun ait la capacité d’accéder aux fruits des «arbres de la connaissance » en fonction de ses besoins, quitte à les enrichir selon la typologie rencontrée (peer to peer, wikis, réseau asymétrique …) …
– Le lien social (« social network ») et l’émergence de communautés,
– L’intégrité du réseau …

Au moment ou une nécessaire refondation politique est en cours afin de tenir compte de la réalité d’un nouveau monde, le politique ne doit pas oublier que son projet et sa grille de lecture de la société doit être globale et non parcellaire que ce soit pour le Développement Durable ou pour les outils de communication et de diffusion de la culture supportés par le Net …
Il faut tenir compte également des risques gravitant autour du Web 2.0, abordés dans cette note, du besoin de contre pouvoirs ayant la capacité d’action, de valeurs citoyennes forte, d’une réelle éthique et de la nécessaire vigilance face à l’omniprésence et la puissance de certaines entreprises désormais tentaculaires, enfin de la chance que représente pour notre pays la présence de ses infrastructures comme de son potentiel de formation, de création et culturel hors norme … 

La prochaine mutation pour le Web, pressenti par beaucoup de spécialistes sera celle du Web 3D, reposant sur un espace virtuel modélisé dont certains internautes ont déjà fait leur quotidien … Menant une double vie, au propre comme au figuré, avec leur avatars …

Mais cela est encore une autre histoire …

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

Web 2.0, buzz, révélation ou révolution …

Big Google is watching you :
http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/11/12/google-to…

Google, No limit :
http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/11/01/googl…
Google, puissance 80 :
http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/21/googl…

En attendant le train du futur …

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L’action engagée pour améliorer les conditions de transport des lignes SNCF à Trilport, ne va certainement pas s’arrêter après les quelques avancées obtenues concernant la gare, certes réelles (ouverture le week end et en semaine, présence humaine, rénovation des escaliers entamée, aménagements planifiés …) mais nettement insuffisantes.
La situation actuelle est telle, que l’obligation de poursuivre nos efforts pour obtenir de nouvelles améliorations, notamment sur la qualité de services sur ces lignes s’impose d’elle même !

S’il y a un domaine ou il ne saurait y avoir de fatalité, c’est bien celui des transport en commun, particulièremet ceux de la grande couronne, car on ne peut admettre que les usagers franciliens ne soient condamnés à subir à perpétuité la situation qu’ils affrontent tous les jours !
Un élu se doit de réfuter tout sentiment de fatalité, car ce sentiment est paralysant et inhibant par essence. La raison d’être d’un élu est par définition simple : agir utilement pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui, ce qui n’exclut pas pour autant d’être réaliste et concret.

Une certitude, le retard accumulé dans le domaine des transports ferroviaires de banlieue est la conséquence directe du manque d’investissement total (matériel roulant, infrastructures, gares) qui a caractérisé l’Ile de France depuis des décennies. Ce retard est tel, qu’arriver, ne serait ce qu’à une situation normale demandera des années et des efforts financiers considérables  !

Encore faut il ne pas attendre pour intervenir, d’autant que la donne a changé. Nous devons nous montrer extrêmement vigilant et mobilisé chacun à notre niveau (élu, usager) afin d’obtenir au plus vite des améliorations concrètes. Une action qui doit être menée à chaque échelon :  que ce soit de l’ordre temporel (court, moyen et long terme), ou de la nature des acteurs impliqués : collectivités, STIF ou SNCF !

 

Alors comment agir ?

 

Avec la réforme du STIF (cf note précédente) nous nous situons à une croisée des chemins …

Si le réseau de transport francilien peut toujours être considéré aujourd’hui comme l’un des plus efficaces au monde, ce constat doit être nuancé du fait des disparités existant entre Capitale, Petite couronne et Grande Couronne.
Les franciliens de la Grande banlieue sont en effet les parents pauvres d’un service qu’ils paient toujours plus chers que les autres. Le point de rupture est tel, qu’il suffit d’un grain de sable pour qu’apparaisse toute la fragilité du système (l’incident de la gare de l’Est en est une illustration). La responsabilité en incombe à l’absence d’investissement qui a marqué les transports en commun en Ile de France depuis des années, phénomène amplifié par une restructuration mal digérée ayant profondément ébranlé la SNCF (partition SNCF / RFF, création des établissements …).
La SNCF ce n’est pas que des trains et des rails, c’est aussi des gares et les hommes et femmes qui permettent aux trains de circuler et de s’arrêter en toute sécurité et qui constituent autant de liens humains avec les usagers.

 

Que dire du « train du futur »

Actuellement beaucoup des trains qui circulent en Ile-de-France ont un âge supérieur à 35, voire 40 ans ; c’est peu de dire qu’ils sont vétustes, de moins en moins fiables, peu confortables, non accessibles à tous, et difficiles à réparer. Lorsque l’on aborde l’état de certaines lignes (je pense à celle de La Ferté Milon), la situation est catastrophique !

La Région et le STIF ont lancé un effort de renouvellement sans précédent puisque d’ici 2015, c’est prés de 20% su parc qui sera renouvelé grâce à la commande de 172 rames de la Nouvelle Automotrice Transilienne (ou NAT). Ce qui représente prés de 30 nouvelles par an.
Ce train articulé fabriqué par la société Bombardier, en France, pourvu de voitures extra-larges proposera un volume intérieur particulièrement important, de larges sièges ainsi qu’une grande porte par voiture afin d’augmenter la facilité et la rapidité des entrées/sorties des voyageurs. Chaque train sera composé de sept ou huit voitures en unité simple, et permettra d’accueillir de 800 à 1000 passagers selon le nombre de voitures et la configuration d’aménagement dans des conditions maximales de confort, de sûreté et de sécurité.
Un contrat évalué à 2 milliards d’euros pour la livraison des 172 nouvelles rames avec une extension possible de 200 rames supplémentaire dés 2016, ce qui pourrait porter l’investissement à 4 milliards d’euros, permettre de remplacer 30 % du parc et de faire disparaître totalement, les trains « inox », plus connus sous l’appellation « petit gris »

Parallèlement, à partir de 2007, 24 nouvelles rames viendront remplacer les vieux matériels de la ligne Paris-Provins et Paris La Ferté Milon dont 5 dés cette année (théoriquement 1 pour la ligne de La Ferté Milon).

Deux alternatives, complémentaires, permettent également d’obtenir un renouvellement du  parc :

– Le réaménagement des trains, possible après 20 ans d’utilisation afin d’obtenir un meilleur confort des usagers : insonorisation, éclairage, ventilation, assise …
– la collaboration avec d’autres régions, n’ayant pas le retard que l’Ile de France connaît avec ses T.E.R : commande à partir de leur catalogue, utilisation de certaines de leurs rames …

 

Agir localement et régionalement dés aujourd’hui

Il n’échappera à personne, que malgré l’effort sans précédent consenti par la Région et le STIF, le changement sera trés progressif, il faut donc envisager d’autres mesures et mode d’action pour améliorer les conditions de transport en commun au quotidien.

au niveau local
Le succès rencontré sur la gare de Trilport démontre que la mobilisation paye. Il est nécessaire de poursuivre cette action, sur plusieurs champs et notamment en surveillant avec vigilance l’application par la SNCF du cahier des charges signé avec le STIF : respect de ses obligations de transporteur sur la qualité de service, que ce soit en direction de la prestation « transport » (ponctualité, régularité, sécurité et confort des trains), que de celle des conditions d’accueil (accessibilité des gares, présence humaine, confort des usagers sur les quais  …).
Quitte à intervenir auprès du STIF ou de la Région pour faire évoluer ce cahier des charges, si nécessaire  et apporter à l’entreprise les moyens financiers nécessaires.

Il serait trés utile que les usagers se structurent (création de Comité d’usagers) afin de pouvoir compléter l’action des élus municipaux; chacun devant agir à son niveau.

Intercommunal
Un des gros problèmes rencontré à Trilport est l’asphyxie des rues de la commune par le nombre croissant de véhicules d’usagers stationnant dans ses rues.
Il faut impérativement développer la desserte de la gare par les bus (intermodalité et articulation train /bus) afin de relancer une politique dynamique de transport en commun sur l’agglomération et convaincre ainsi un maximum d’usagers d’utiliser le bus plutôt que la voiture particulière pour se rendre en gare.
Sinon, il faudra se résoudre à construire toujours plus de nouvelles places de parking coûtant cher au contribuable francilien, demandant du foncier aux riverains et néfaste pour la limitation des gaz à effets de serre … Spirale sans fin !

C’est l’objectif prioritaire de la restructuration du secteur de la Gare de Trilport, dossier piloté par la Communauté d’Agglomération, en concertation avec le STIF, le Conseil Régional, le Conseil Général, Marne-et-Morin, la SNCF, Réseau Ferré de France et les communes de Meaux et Trilport, qui devrait après plus de quatre années d’études entré dans une phase décisive.

Régional
I
l faut sans tarder améliorer l’offre sur la Grande couronne ; l’état des besoins a été dressé sans complaisance par les associations de consommateurs en septembre 2006 : augmentation du nombre et de la fréquence de trains sur le réseau (+ 770 trains) en profitant des nouveaux sillons laissés par la création du TGV Est, en adaptant l’offre aux besoins plus locaux, avec une meilleure information des services proposés par le « Noctilien » (le service de bus nocturne) …

D’autres objectifs existent également : rendre les gares plus sûres, confortables et conviviales, accessibles aux personnes à mobilité réduite, faciliter la « multimodalité » (le passage des usagers d’un mode de transport à un autre), que ce soit en direction du bus, des liaisons douces, répondre au mieux aux exigences environnementales, développer l’information auprés des usagers …

 

 

Chacun peut le constater les champs d’action sont nombreux et demandent pugnacité et implication des élus comme des usagers; car s’il bon ton de protester devant la situation actuelle des transports en commun, il est plus rare de voir les usagers se mobiliser et c’est dommage.
Certaines réactions médiatiques d’élus sur « l’état inadmissible des conditions de transport des franciliens » sont pour le moins surprenantes. Surfer sur la vague de mécontentement compréhensible des usagers, sans reconnaître pour autant que l’origine de cette situation inacceptable est le manque total d’investissement des pouvoirs publics et de la SNCF depuis des décennies n’élève pas le débat public. Rappelons tout le mal qu’a eu Jean Paul Huchon, Président de la Région pour obtenir de l’Etat le minimum auquel il avait droit (cf note )
Comment exiger des infrastructures et un service public qui fonctionne, sans lui donner les  moyens financiers afférents ?  S’il n’y a pas de fatalité, une bonne gouvernance nécessite avant tout des élus certains fondamentaux : volonté politique avec pour support la logistique nécessaire (tant au niveau de l’investissement, que du fonctionnement). Sinon l’élu reste dans le domaine de la comm. (il est vrai qu’il existe de grands spécialistes), et de l’incantation, certainement pas dans celui de l’action.

Nous devons être vigilant et exigeant sur la qualité et le prix du service, mais avoir la responsabilité de mettre à disposition les moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées. Il faut arrêter toute démagogie ou effet d’annonce dans un domaine emblématique de l’action publique comme celui des transports en commun.

Le réseau en place constitue un avantage concurrentiel reconnu et déterminant de notre territoire, indispensable au développement économique et à la qualité de vie des franciliens …
Il doit permettre l’égalité d’accés à tous au savoir, aux loisirs et à l’emploi, une situation qui n’est toujours pas celle de la Grande Couronne … 

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

Gare de Trilport : aprés les réponses de la SNCF

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