Et le Web 3.0 fut …

 

8f78599cd992f982d1a5285cdb6f7d06.jpg

A la fin des années 1980, T. Berners-Lee, ingénieur anglais travaillant au Cern, eu l’idée géniale d’associer différents ordinateurs disséminés dans le monde via le réseau Internet en utilisant des liens hypertextes. Innovation qui a radicalement transformé un simple réseau en un immense livre ouvert, constitué de milliards de pages reliées les unes aux autres par un simple clic de souris … Au bout du clic, la plage !

En 2004 O’reilly créé l’expression de Web 2.0 associant à internet l’idée d’un web  collaboratif et participatif : Wikipedia, Youtube, Flickr, Dailymotion en sont des principales réussites.
Évolution majeure, qui nous accompagne depuis. Elle vit actuellement une nouvelle transformation, qui nous permettra d’échapper au vertige informationnel, en retrouvant dans ce monde virtuel constitué de milliards de données entremêlés l’information utile comme de nouvelles perspectives …

Internet a pris une telle place dans nos vies, que beaucoup craignent désormais plus une coupure du réseau que d’eau ou d’électricité. Ce qui a été constaté lors de la panne de France télécom, comme par les demandes en très haut débit qui se multiplient dans nos villes.
Le paradoxe est que cette révolution bouleverse le monde et tous nso repères avec un vocabulaire et des mots simples et concrets, que comprendraient presque nos grands parents :  ouvrir sa boîte aux lettres, relever son courrier, envoyer des messages, posséder une adresse élecronique, visiter des sites … Des mots qui sont autant de métaphores et constituent en fait l’unique moyen de donner sens à des concepts sans réalité tangible.
Ramener Internet à un simple rôle fonctionnel correspond à une phase d’assimilation essentielle, et permet justement de ne pas se sentir trop perdu dans ce nouveau monde sans repères apparent …

 

Car attention, le Web 3.o risque de nous décoiffer grave …

 

 

07e849b009e641a3a31553c05e7f8043.jpg
 
 

Qu’est ce que le Web 3.0 ?

« Il y a une différence entre connaître le chemin, et arpenter le chemin »

“Le Web 3.0 est avant tout l’émergence de l’intelligence artificielle issue de l’intelligence collective » O’Reilly. Ce qu’on peut traduire en décodé par  « la force est dans le réseau », un air déjà connu puisque la vieille maxime dénommée “loi de Metcalfe”  (du nom du créateur du protocole Ethernet) stipulait que « L’utilité (la valeur ?) d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs », ce qui explique en partie l’incroyable envolée de bulle la spéculative qui s’est bâtie autour d’Internet avant d’exploser comme une bulle de savon en 2000 !

Pourtant, nous ne sommes plus très loin de cette réalité, le PageRank de Google, qui base ses statistiques sur la conduite des internautes en matière de liens, l’atteste.
O’reilly va plus loin, selon lui l’information proviendra de plus en plus de “sensors” (détecteurs, palpeurs), véritables artefacts de « l’homo internitus ». C’est du coup un monde virtuel déjà en place qui apparait, réservé pour l’instant  à une minorité d’élus (geek), comme quoi  “le futur est déjà là mais il n’est pas encore distribué équitablement.”.

Nouveau contexte qui a une traduction économique très concrète. Désormais de son ordinateur l’internaute peut créer de la richesse à partir de données numériques, le web dissocie matérialité et possibilité d’action, l’immatériel devenant un mode d’action au même titre que les objets matériels dans l’environnement quotidien.
La mobilité est une autre caractéristique de l’univers de plus en plus nomade des citoyens du village global et mondial, ils sont connectés en permanence au réseau, où qu’ils se trouvent !L’être humain de 2007 se retrouve et se développe désormais avec des « prothèses » qui sont autant de prolongements de lui-même : ordinateur, souris, téléphone portable, agenda électronique …

L’artefact devient un complément indispensable, quasimment au même titre qu’un membre ! Le risque de se dissoudre dans la Matrice, ce gigantesque monde informationnel qu’est Internet et qui peut nous happer apparait peu à peu …

 

L’être et l’avoir

« As-tu déjà fait un rêve Néo, qui te semblait si vrai ? Si tu ne pouvais pas sortir de ce rêve, Néo ? Comment distinguerais-tu le rêve de la réalité ? »

Internet induit une dématérialisation progressive de l’objet possédé (« l’avoir ») : un fichier (texte, image, son …) n’est même plus sur un support écrit, numérique,  ou sur un disque dur mais peut se retrouver à des milliers de kilomètres au bout d’un simple clic. La dématérialisation est de plus en plus totale.

La prochaine évolution concernera  « l’être ». Le concept de présence notamment est en mutation : la visio conférence va renaitre des cendres où certains l’avaient plongé trop rapidement ; mais dans une version beaucoup plus fun : grand écran avec image haute définition, son surround …
Le développement d’univers parallèles comme Second Life et ses avatars  vont avoir des répercussions insoupçonnées ! Les romans de science fiction et d’anticipation seront bientôt considérés au même titre que les ouvrages de Jules Verne aujourd’hui ! Les kilomètres et les frontières sont abolis dans un monde où l’instantané devient la règle. Le village mondial et global s’affranchit des kilomètres et des frontières. Nous sommes tous voisins dans une cité où nous avatars développeront des vies parallèles ..

 

Le rapport à la connaissance

« On n’est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait. »

Internet a transformé radicalement notre rapport au savoir. Une révolution copernicienne à l’onde de choc interminable … L’information n’est plus rare mais pléthorique, inerte mais interactive, monopolistique mais partagée et collaborative. Pourtant plus que jamais, il faut savoir … Mais les vecteurs du savoir sont désormais cognitifs et méthodologiques. Il faut avant tout et plus que tout savoir chercher, trouver, analyser, s’approprier, traiter et utiliser les ressources mises à disposition par la toile.

Le rôle de l’enseignement est central mais différent, porté sur les invariants et non plus sur les variables. Vieux débat, aujourd’hui tranché, l’essentiel n’est plus l’information apprise,  mais ce qu’elle structure mentalement.

D’autant que la transmission de connaissances n’est plus linéaire mais hypertextuelle (notion d’arbres de connaissances chère à Pierre Levy) et que l’étudiant se doit désormais de posséder les capacités d’organiser ses ballades dans le champ conceptuel à acquérir. Pourtant les outils pédagogiques sont quasiment identiques et les enseignements en ligne bâtis sur les mêmes structures que les enseignements traditionnels. La calsse virtuelle ou l’espace numérique de travail ne sont pour l’instant pas entré dans le monde du concret et du réel.

 

Web 3.0 comme 3eme culture ?

« Je ne peux que te montrer la porte. C’est à toi qu’il appartient de la franchir ».

Il y a fort à parier qu’Internet aura le même impact que l’écriture sur la pensée, les institutions et plus globalement sur notre civilisation. Car Internet intervient sur tous ces domaines qu’ils soient de mémorisation, d’analyse, de diffusion avec une différence de taille, la gratuité et le fait que chaque internaute peut bénéficier d’un  espace public d’expression autrefois limité à la seule sphère privée.
Des possibilités qui ébranlent tout l’édifice. Le « second pouvoir » culturel (médias, éditions) subit de plein fouet ce Tsunami qui devient une lame de fond et induit une baisse des ventes des libraires et des journaux… D’autant que l’internaute passe un temps croissant sur son ordinateur. Heureusement tous les secteurs du marché du livre et des journaux ne sont pas affectés de la même façon.

Cette révolution numérique entraînera t’elle  un nouveau processus de « destruction créatrice » , selon la formule de Schumpeter, nul ne le sait … encore …

 

« Je ne crois pas qu’il faille s’en remettre à l’espoir, conseiller,

je crois qu’il faut s’en remettre au temps »

 

 

 

 

Liens relatifs à cette thématique

Citations tirées de Matrix.  

 

6eme république ou Web 3.0 ?

 

Web 2.0, buzz, révélation ou révolution …

 

La réponse de Gutemberg à Google 

 

Le seigneur de la Matrice

 

Big brother is watching you !

 

Et surtout un site à visiter de temps à temps : Transnet de Pisani,

cet homme a déjà un pas de l’autre coté du miroir ! 

De la nécessité et de l’avantage de récupérer l’eau de pluie …

17559024ab91b85e876908d24a1dbe54.jpgNous construisons actuellement un nouveau bâtiment scolaire (réfectoire, cuisine, sanitaires, locaux techniques et accueil périscolaire) qui devrait ouvrir d’ici janvier. Cette réalisation respecte une démarche  Haute Qualité Environnementale très poussée, puisque pratiquement toutes les cibles HQE sont concernées, beaucoup considérent déjà ce bâtiment comme une référence de l’éco construction. Je reviendrais d’ailleurs trés prochainement sur cette réalisation innovante à plus d’un titre.

Une des cibles « HQE » poursuivie est liée à la gestion de la ressource eau. Un objectif précis : récupérer l’eau de pluie afin de l’utiliser pour l’arrosage et les sanitaires (chasses d’eau des WC). Une innovation mise en place l’an dernier sur notre nouveau Centre de Loisirs « Le Petit Prince » (voir notes précédentes : le centre, ses qualités environnementales ). Nous avions été  alors (il y a un peu plus d’un an), les premiers en Seine et Marne à obtenir l’autorisation des services de la DDASS.

Quelle n’a pas été ma surprise de recevoir la semaine dernière un avis négatif de cette même DDASS concernant une installation similaire (destinée à récupérer l’eau de pluie pour les toilettes des sanitaires) pour ce nouveau bâtiment.

Une décision qui interpelle au regard des enjeux planétaires mais également de la situation particulière de ma commune vis à vis de la qualité de l’eau et plus globalement du département de Seine et Marne, terre agricole et céréalière s’il en est  …

Cet avis négatif pour le moins paradoxal, fait un peu désordre à l’heure du « Grenelle de l’Environnement » !

 

 

8f81ebb478dc3e9c8f4aef070b1a5312.jpgRappelons que si la Terre est appelée également Planète bleue, du fait de l’omniprésence de l’eau, celle ci est pour l’essentiel, salée (97,5%).
Sur les 2,5% d’eau douce restant, 2/3 sont  conservés sous forme de glace ou de neiges éternelles. Ne reste donc plus que 0.75% d’eau disponible pour la vie sur terre, dont 2/3 consacrés à l’agriculture (quelquefois pour des cultures très demandeuses d’eau tel le coton).

Autre constat , la planète compte aujourd’hui plus de 6 milliards d’habitants qui seront bientôt 9 milliards. Actuellement prés de 2 milliards d’humains ne disposent pas d’assez d’eau pour vivre et 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d’eau (dont 6000 enfants chaque jour). Situation dramatique qui n’empêche pas les Pays développés de gaspiller une ressource rare et précieuse,  thématique qui avait fait l’objet d’un superbe documentaire télévisé de Yann Arthus Bertrand, notamment sur le gaspillage de l’eau à Las Vegas …
Lorsque nous avions reçu le Maire de Niou, ville burkinabé (voir note précédente) confronté à ce problème épineux, nos discussions avaient  invariablement porté sur la gestion de l’eau, qui est pour eux une denrée rare, un trésor …  Réalité planétaire manifestement peu perçue dans notre pays.

D’autant que nos nappes d’eau souterraines (nappe du calcaire de Beauce, nappe de la craie du bassin de Paris, nappe du calcaire de Champigny en Brie) sont en baisse constante. Tous les ans, de nombreux départements français font l’objet de mesures de restriction. Autre réalité, plus locale, notamment en Terre de Brie et notre magnifique département de Seine et Marne, l’agriculture intensive a pollué ces nappes phréatiques, on y retrouve la présence de substances indésirables telles l’atrazine et ses dérivés.
A la différence des cours d’eau, les nappes souterraines sont des réservoirs qui se renouvellent très lentement à l’échelle humaine (en quelques siècles ). La nécessité de préserver la ressource en eau n’est donc plus à démontrer!

Contexte qui rend encore plus illogique la décision de la DDASS !

Une directive européenne diversement appréciée

56% de l’eau que nous utilisons ne nécessite pas une qualité d’eau potable et peut se contenter d’eau de pluie filtrée : arrosage, lavage de surfaces ou de véhicules, industrie, alimentation de blocs sanitaires …
L’estimation de la quantité d’eau utilisée pour des usages non alimentaires et non corporels se répartit comme suit :  WC : 35%, lessive : 15%, jardin : 5%, nettoyage : 3%. La substitution de l’eau potable par de l’eau de pluie (stockée et filtrée) est donc non seulement possible mais utile pour ces usages.

Ce constat, amis également le contexte de pénurie d’eau mondial, a amené beaucoup de pays européens depuis une trentaine d’années à être très actifs dans la récupération de l’eau de pluie, et à installer des systèmes de stockage-filtrage associés à un double réseau d’eau intérieur : l’un pour l’eau potable, l’autre pour l’eau de pluie, sans interconnexion possible entre les deux réseaux (norme européenne NF EN 1717).

La directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a défini, dans son article 2, les « eaux destinées à la consommation humaine ».

Selon la directive des eaux sont : toutes les eaux, soit en l’État, soit après traitement, destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d’aliments, ou à d’autres usages domestiques, quelle que soit leur origine et qu’elles soient fournies par un réseau de distribution, à partir d’un camion-citerne ou d’un bateau-citerne, en bouteilles ou en conteneurs ;

Le terme « domestique » employé dans cette directive est traduit différemment selon les États membres. Si nombre d’entre eux portent un jugement favorable sur l’utilisation de l’eau de pluie pour la chasse d’eau et pour le lavage du linge, cela n’est pas le cas de la France (décret 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine à l’exclusion des eaux minérales naturelles),.

L’utilisation de l’eau pluviale  pour les toilettes ou le lavage du linge ne peut se faire en France, au regard des textes actuellement en vigueur (règlement sanitaire départemental) que sous la condition d’obtenir une dérogation de la DDASS (Direction départementales de l’action sanitaire et sociale), qui varie selon les départements …

Verbatim 

Une situation qui peut encore évoluer, car le courrier de la DDASS stipule :

« La Direction générale de la Santé (DGS) a pris une position d’attente provisoire, en donnant des conditions dans lesquelles l’utilisation de l’eau de pluie pourrait être sanitairement acceptable pour certains usages domestiques. Le Conseil Supérieur de l’Hygiène Publique de France a émis un avis qui doit être validé par la DGS durant ces prochains mois.

La position au niveau régional correspondant à votre projet est défavorable à la réutilisation des eaux de pluie pour l’alimentation des sanitaires.

Actuellement, la réutilisation des eaux de pluie ne saurait être encouragée par les instances sanitaires pour une utilisation domestique, en raison des risques sanitaires. Neanmoins compte tenu des faibles risques sanitaires liées à l’sage de l’eau pour l’extérieur (arrosage) nous tolérons la récupération des eaux pluviales sous réserve … »

Si récupérer l’eau de pluie a un sens, c’est surtout afin d’économiser l’eau potable. Dans notre région lorsqu’il pleut les espaces verts sont également arrosés et n’ont pas forcemment besoin d’eau supplémentaire et l’été les périodes de canicule sont réellement rares et courtes.
A contrario les chasses d’eau utilisent de l’eau potable été comme hiver.Autre point : chaque élève fréquentant l’école est à priori propre et éduqué à ne pas boire dans la cuvette des WC ! Les enseignants à qui j’ai montré ce courrier et certains ont de la bouteille, sont stupéfaits, il n’ont jamais dans leur carrière rencontré ce cas de figure !

 
Autant dire que je vais m’employer dés à présent à agir afin de faire évoluer une telle position.

Le principe de précaution défendue par la DDASS en Seine et Marne sur cette question, est il en cohérence avec la réalité du risque sanitaire ? Question légitime qui a trouvé une toute autre réponse ailleurs. Je doute pourtant que des pays comme l’Allemagne, les pays nordiques soient moins vigilants que nous sur la problématique du risque sanitaire.

Cette contreverse est me semble t’il un débat de pays riche, un débat même ayu regard de l’actualité surané. Nous avons en France, la chance (?) de nous poser une telle question, mais jusqu’à quand ?
Le Développement Durable avant d’être de la COM’. consiste aussi et surtout à prendre en compte la situation actuelle et future. La problématique toute particulière de la ressource EAU évoquée précédemment, ressource rare à préserver s’il en est, surtout sur nos plaines de Brie, mérite que l’on revoit certaines positions qui ne tiennent pas compte de la gravité des enjeux planétaires et de l’urgence que nousa vons à y apporter des réponses concrètes  !

L’intermodalité vu du Musée quai Branly

d63237c6bca0b2a6f00ae7c29ba1c45d.jpg

J’ai participé mercredi dernier dans le cadre prestigieux du musée Branly à une manifestation organisée par la SNCF, à l’occasion du lancement de l’opération : « La nouvelle dynamique des Proximités ». Un programme d’actions destiné à améliorer la qualité des liaisons de proximités SNCF, avec des objectifs précis  …

On ne peut que louer cette initiative destinée à accompagner les efforts considérables des Autorités Organisatrices de Transport (en fait les collectivités territoriales) et du STIF (pour l’Ile de France) mais sans doute également à répondre aux critiques émises par le Premier Ministre concernant les liaisons locales de la SNCF (rappelons à ce sujet que le principal actionnaire de cette entreprise publique est l’Etat).
Il n’est pas sur que les quelques 100 Millions d’euros mobilisés sur 3 ans pour cette initiative et les 1000 emplois nouveaux suffisent à alléger le fardeau des Collectivités, tant les besoins et le retard accumulé sont importants !

Lors de cette journée, une table ronde était consacrée à « l’intermodalité »; terminologie techno s’il en est, qui décrit pourtant un élément clé du transport de proximité et trés approprié à notre situation locale (j’y reviendrais dans une autre note).
Lors d’un discours prononcé dans l’amphithéatre Levy Strauss de ce Musée, merveille architecturale s’il en est, Mme Idrac, Présidente de la SNCF a décliné les objectifs poursuivis par cette initiative : avoir prochainement des voyageurs sereins, autonomes et considérés …

Tout un programme, reconnaissons le …

 

 

3282b928b0b3db3f547ccf2158c056da.jpg

Le transport régional concerne aujourd’hui, plus de trois millions d’usagers / jours, dont 2,5 millions pour la seule Ile de France dont le temps de transport est indissociable de celui du travail. Lorsqu’il se comptabilise en heure de trajet quotidien, comme cela est souvent le cas en grande couronne, notamment à Trilport, autant dire que les conditions d’accueil et de transport importent !

Développer le transport en commun contribue à lutter contre les gaz à effets de serre, chacun en convient. Le transport étant avec le logement le vecteur principal de ces émissions de gaz. Une image simple : un voyageur en train consomme 5 fois moins de gaz à effet de serre qu’un automobiliste.
Les Présidents et Vice Président de Région présents lors de cette journée l’ont souligné et espèrent que le « Grenelle de l’Environnement » débouchera dans ce domaine sur des mesures financières concrètes et significatives (subventions de l’Etat, nouvelles ressources fiscales, rééquilibrage des aides accordés à la route et ses lobbyes …). Un effort indispensable pour inciter nos concitoyens à privilégier l’utilisation des transports publics, vu notre retard en équipement.

La demande existe, puisque même dans les conditions actuelles elle est en constante progression, notamment et surtout en Ile de France (plus de 5% par an). Les usagers d’aujourd’hui sont plus exigeants sur la qualité du service, l’information , le confort et l’agrément du voyage que les précédents.
La SNCF doit répondre à leurs attentes mais également à celles des Autorités Organisatrices (STIF par exemple) désormais dirigés par des élus et qui demandent des comptes sur la qualité du service effectué. Qualité évaluée par divers indicateurs qui s’ils ne sont pas respectés amènent la société publique à verser des pénalités substancielles, et c’est tant mieux pour tous !

Les problèmes vécus aujourd’hui, sont le fruit de l’imprévision des politiques publiques antérieures. Les investissements nécessaires n’ont pas été fait à temps (années 1970 1980) : renouvellement du matériel roulant (et ce n’est pas les usagers de la ligne de La Ferté Milon qui me démentiront), aménagement des gares et des infrastructures plus lourdes.
Les collectivités territoriales, principalement pour l’instant les Régions (se référer à une note précédente) estiment être les seules à mettre la main à la poche et se sentent pour le moins esseulées, l’état et la SNCF répondant jusqu’à présent aux abonnés absents. Jean Claude Gayssot et Philippe Duron Président du Conseil régional de Basse Normandie (mais également Président de l’association TDEI, voir plus bas) ont rappelé lors de cette table ronde que les Régions et le STIF avaient déjà financé l’acquisition de matériels à hauteur de plus de 6 Milliards d’euros depuis 2002.

D’autant que bâtir une offre de transport aujourd’hui passe par la création d’une parfaite intermodalité. Une obligation lourde en conséquences organisationnelles et financières.
D’autant qu’avec les lois de décentralisation et le changement de gouvernance du STIF, en Ile de FRance, beaucoup de choses évoluent dans le domaine du transport public de proximité.

 

Qu’est ce que l’intermodalité ?

L’intermodailité associe les divers modes de transport utilisés au cours d’un même déplacement : vélos ou voitures, bus, train ou RER, métro, bus ou tramway … Il importe désormais d’avoir une vue globale du déplacement de l’usager, qui utilise des modes non plus concurrents mais complémentaires. n peut parler dorénavant de « chaîne de transport », chaque mode utilisé constituant le maillon d’une même chaîne.
Si un lieu constitue la véritable plaque tournante de cette approche, c’est bien celui du pôle d’échange ou gare. Un premier rôle qui rappelle tout à la fois le hub des aéroports mais également le portail d’un site internet. C’est la fonction d’une gare aujourd’hui, le concept est encore plus global puisqu’il regroupe également la communication, la billetique et l’environnement de l’offre …

Car permettre qu’un pôle d’échanges soit utilisé de manière optimale, n’est pas une mince affaire. Pour que le succès soit au rendez vous, il faut convaincre l’usager de changer son mode de transport individuel (généralement la voiture). Pour ce faire, pas de secret mais une obligation : obtenir une véritable valeur ajoutée en terme de service, de temps, de performance et de cout (offre tarifaire). Cela ne doit pas être seulement bon pour l’effet de terre et la planète mais également pour chaque usager.
La SNCF veut porter ou accompagner cette ambition, c’est pourquoi elle a regroupé ses diverses branches « Transport Public » et les sociétés du groupe (EFFIA, Kéolis) dans une nouvelle structure dénommée « SNCF ProximitéS ».

C’est la raison de la participation à la table ronde du Président de Kéolis (bus principalement) et d’EFFIA (service, billetique). Le Président de Keolis a fait état d’une enquête réalisé avec l’INSEE sur les futurs besoins des usagers et les défis à relever afin de permettre une intermodalité réussie.
Une enquête riche d’informations et de pistes de réflexions : l’accessibilité avec l’augmentation considérable du nombre de personnes agées dans les prochaines années, l’importance de la billetique et de nouveaux modes de paiement notamment autour du téléphone portable, les problèmes liés à l’information des usagers, du fait de la complexité des liens entre les divers modes de transport, le besoin de sécurité tant pour les usagers que pour leurs véhicules, les problèmes de compréhension (étrangers, illetrés …), une demande de plus en plus éclatée du fait du développemetn du temps partiel et des déplacements liés aux loisirs, tant en petite, qu’en grande couronne.

 

Les objectifs de la SNCF

Revenons un peu sur les trois objectifs déclinés par la Présidente de la SNCF afin d’étudier un peu leur signification … en dehors de l’effet de Com’.

Un voyageur serein : Pour être sereins, les voyageurs doivent être à l’abri des mauvaises surprises : retard, suppression de trains … L’effort de l’entreprise devra donc porter sur la ponctualité et la régularité.Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à la SNCF dans cet effort qui dépend étroitement des investissements réalisés dans l’infrastructure et le matériel roulant.

Un voyageur autonome : le développement des technologies de la communication, notamment mobile, permettent de réviser totalement nos schémas dans ce domaine (il n’y a qu’à voir le boom autour des GPS). L’entreprise s’engage à informer l’usager tout au long de l’organisation du voyage (internet notamment) et du trajet (encore faut il que cette information soit intermodale) en donnant la possibilité d’acheter leur titre de transport à distance. Le voyageur autonome est avant tout un voyageur informé, ce qui lui permettra de réagir en cas d’imprévu ou d’aléas afin d’optimiser son temps. Nous entrons dans l’ère du citoyen nomade auquel Jacques Attali notamment avait consacré un ouvrage. Des techniques qui fonctionnent déjà sur beaucoup de quais de gares et internet dont le déploiement est en cours

Un voyageur considéré : il s’agit ici de mettre à disposition du voyageur toute une gamme de services associés et complémentaires au transport, innover afin de faciliter les déplacements et de renforcer la relation de proximité avec la clientèle des trains du quotidien. Un axe d’action privilégié celui de la billetique avec l’objectif d’arriver au billet unique, qu’il soit matérialisé ou dématérialisé utilisable sur les réseaux ferroviaires et urbains d’une même région et associant plusieurs titres de transport. En pleine expérimentation, l’abonnement sur téléphone portable (NFC) : pour les clients, c’est la possibilité d’acheter et de recevoir à distance sur leur téléphone mobile, sans contact, un titre de transport.

 

Le menu annoncé est désormais entre nos mains, à consommer sans modération. Espérons seulement que les plats arriveront jusque dans nos assiettes … 

 

 

 

Notes précédentes sur cette thématique

Attention, un train peut en cacher beaucoup d’autres 

En attendant le train du futur

Gare de Trilport : aprés les réponses de la SNCF

Le train a deux vitesses

Gare SNCF de Trilport : Trop c’est trop

SNCF, la mise en danger d’autrui peut elle constituer un paramètre de gestion pertinent ?

A quand une gare « humanisée » à Trilport

 Le Transilien n’est pas encore arrivé à Trilport 

Bras de fer gagnant pour Huchon

Transilien : les résultats ne sont franchement pas au rendez vous

La grande messe transilienne

 

Liens Thématiques

 TDIE (transport développement intermodalité environnement) est une association pluraliste représentant l’ensemble des acteurs des différents modes de transports (professionnels, élus nationaux et territoriaux, experts et universitaires). Son objectif est la promotion, auprès des pouvoirs publics et du Parlement, de réflexions et de propositions au service d’une politique globale des transports et des déplacements.

 

Agro carburant plutôt que Bio carburant

163af129e2b66f9a0e01013699caaddc.jpgLe monde des céréaliers s’est converti au Développement Durable, ce qui tient du miracle. Aucun mysticisme cependant derrière cet engouement soudain, mais une explication très cartésienne : le développement du carburant vert. Enthousiasme partagé par l’industrie automobile espérant ainsi tirer les marrons du feu et poursuivre son bonhomme de chemin avec le moteur à explosion .

Des céréaliers influents à Paris comme à Bruxelles, ou leur lobbying efficace a conduit l’Union européenne a fixé l’objectif de faire passer la part des «biocarburants» dans la consommation énergétique à 5,75% d’ici 2010 et à 10% d’ici à 2020 !

Une décision prise contre l’avis de la grande majorité des ONG environnementales trés réservées sur les risques d’une telle décision  : la distillation de l’éthanol consommant de l’énergie fossile en quantité (charbon ou hydrocarbure) et provoquant  d’importantes émissions de CO2.
D’autres risques existent également : développement de l’agriculture intensive (utilisation d’engrais et pesticides) et de la mono culture, utilisation sans précaution d’OGM, et rapport qualité / prix discutable du fait des subventions agricoles considérables adressées aux céréaliers des pays riches…

Pourtant un constat s’impose : la planète a de plus en plus de bouches à nourrir. L’heure n’est donc plus à l’abondance ou la surproduction de céréales, mais à la pénurie ! Du coup les cours s’envolent  et touchent la production de lait et de viande …

 

 

 

6aeea5be911f969e8e7b966d67607c85.jpg

 

 Simple application de la loi de l’offre et la demande, le développement du biocarburant diminue d’autant l’offre de céréales et fait monter les cours.  Conséquence, la balance commerciale devient de plus en plus déséquilibrée entre pays autosuffisants (pays riches) et les autres nations, les céréales étant trés utilsées en élevage, cette augmentation de couts touchent quasimment tous les secteurs de l’alimentaire.

Un désastre écologique et social se profile également, surtout pour les pays du tiers monde. Car l’irruption de la mono culture intensive (canne à sucre, maïs, soja , huile de palme …) provoque des conséquences sociales et alimentaires considérables : disparition des petites exploitations, exode rural, fin de l’auto suffisance agricole,  gestion de la ressource en eau (ou plus exactement de sa pénurie), appauvrissement des sols, atteintes à la bio diversité …

Dans le même temps et plus globalement au niveau planétaire, le succès du carburant vert s’accompagne en parallèle d’une déforestation massive qui remet en cause la lutte contre l’effet de serre ! Dans trop de pays, que ce soit en Asie, Afrique ou Amérique Latine, les  conséquences sociales sont multiples : exode des populations indigènes habitant les forêts détruites, dépendance accrue des économies locales liées aux variations des  cours mondiaux …

Une situation qui explique pourquoi, une trentaine d’ONG internationales appellent à un moratoire sur les objectifs fixés par l’Europe en matière d’essence végétale.

Pourtant, un autre chemin est possible …

L’agriculture biologique représente à peine 2 % des surfaces agricoles utiles dans notre pays, un potentiel considérable encore inexploité ! Il serait important de réorienter les subventions de la Politique agricole commune vers la filière bio, rappelons que les subventions actuellement  « arrosent » essentiellement les cultures intensives (l’hectare de maïs est subventionné 350 euros, contre 20 euros à l’hectare d’herbe ). La filière bio est une piste d’avenir, et devrait beaucoup se développer dans les prochains mois dans les collectivités territoriales pour leur restauration collective .

Face à la demande, la Commission européenne a décidé de supprimer cette année la jachère obligatoire. La jachère il est bon de le rappeler s’adresse aux céréaliers européens afin de les aider à soutenir les cours (toujours la loi de l’offre et la demande) elle constitue à geler 10 % de leurs terres cultivables moyennant des subventions conséquentes. Car aujourd’hui, les prix s’envolent …Une augmentation qui touche les consommateurs et va s’étendre à tous les prix agricoles, agriculture et élevage …

La disparition prochaine des jachères risquent d’appauvrir les sols, de porter des atteintes à la bio diversité (un combat qui réunit chasseurs et défenseurs des oiseaux) et à la gestion de la ressource eau.

En matière agricole, notre pays a des arguments à faire valoir, la France bénéficie d’un potentiel exceptionnel et dans ce domaine  il n’y a ni débat, ni suspens, chacun sait qu’il faudra bien nourrir les 9 milliards d’habitants que va bientôt compter la planète. La France (2eme ou 3eme puissance agricole mondiale) aura un rôle important à jouer !

L’agriculture aujourd’hui créé 10 milliards d’euros d’excédent, phénomène assez rare pour être souligné. Mais avant de se lancer à tombeau ouvert sur la production d’Agro carburant, les agriculteurs , de plus en plus higt tech doivent prendre le temps de réfléchir et de se positionner sur d’autres problématiques OGM bien évidemment mais aussi sur l’agro carburant et l’agriculture Bio (ici le terme de « bio »n’est pas usurpé) ….

Tout un programme …

 

 

s sur cette thématique :

 

Les Bio carburants sont ils écolos ? 

Le site officiel du Grenelle de l’environnement

2 397,67 euros

7ec06ddc812a2fe7314a36ab3887e5d3.jpg

 Vendredi 29 septembre 2007, Palais de justice de Paris,  11eme chambre de la Cour d’appel, 13h40 l’audience sur l’explosion de l’usine des Radiateurs de Meaux débute. Une séance marathon qui va durer prés de quatre heures.
Cette audience arrive cinq ans, presque jour pour jour, après l’explosion et un an après le premier jugement rendu par le Tribunal de Grande Instance de Meaux (cf note), ce délai qui semble interminable est pourtant le rythme habituel de la justice française  !

Ce malaise de la justice, institution majeure s’il en est a déjà été signalée ici (cf note) mais il est  encore plus visible en ce lieu, pourtant symbolique. Le manque d’entretien du bâtiment, le nombre de dossiers volumineux entassés à la va vite dans les couloirs voisins, la mine fatigué des magistrats, manifestement débordés, témoignent en effet d’un malaise évident qui apparait en ces lieux encore plus fort …

Je m’efforce de défendre les  2 397,67 euros de dédommagement demandés par la commune; si certains s’étonnent d’un tel montant (cf note), vu l’ampleur de la catastrophe et ses conséquences pour ma ville, rappelons simplement que le plafond de remboursement des assurances souscrites par les accusés est de trés loin inférieur au montant des dédommagements demandés par les victimes. Informés trés tôt de cette situation, nous étions placés devant un dilemne :
– soit évaluer les dommages réels subis par la commune que ce soit en terme d’image (Trilport  ayant fait la une des médias nationaux après l’explosion ), en dépenses de personnel (temps passé en intervention auprés des sinistrés, accueil, nettoyage du site, élaboration des multiples dossiers …), l’incidence financière du retard de commercialisation de la zone d’activités … Autant de paramètres dont la simple estimation aurait demandé des expertises poussées et onéreuses
– Soit demander un dédommagement quasi symbolique, ne nécessitant pas de recourir à des experts. Nous avons opté pour cette dernière solution, avec un montant correspondant au simple remboursement d’heures supplémentaires et à l’utilisation d’un bureau durant une semaine par la cellule de crise estimé à 2 397,92 euros.  

Dédommagement que j’ai défendu en appel, dans une audience qui s’est révélée au final fort instructive.

 

0e3d0f4a8cecb0d0fed1f8fadb255046.jpg

A la lecture des parties civiles présentes, malaise, une des sociétés du chef d’entreprise condamné en première instance s’est également constituée partie civile, pas à dire il y en a qui manque pas d’air !

L’ambiance de cette cour d’appel est différente de celle du Tribubal de Meaux, nous sommes entre spécialistes, un monde rempli de robes noires et blanches, de « cotes » (classement des pièces de l’instruction) plus ou moins bien taillées et de réthorique !
Le Conseiller lit sa synthese du dossier d’une voix atone, au delà des mots on a du mal à imaginer  la réalité brutale des faits, l’ampleur de la catastrophe, l’onde de choc qui a secoué la région, les flammes, la panique, les explosions de voiture, les toitures arrachés, et le paysage dévasté de la zone le lendemain matin. Au fil du rappel des évènements des blessures réapparaissent …
Lorsque le rapporteur arrive aux conclusions des trois expertises consécutives, des zones d’incertitude subsistent …
S’il est incontestable que l’explosion est due au propane et que deux heures ont suffi pour atteindre le seuil d’explosivité, aucun expert ne peut indiquer avec certitude la cause de l’étincelle qui a déclenché l’explosion. les experts priviégient toutefois une cause accidentelle …

Pourtant, chacun semble avoir son explication …

Pour le Chef d’entreprise, il a agit comme il le fallait. La « première » fuite de gaz constatée (un mois avant l’explosion), il a fait appel à un professionnel pour intervenir, le plombier de référence de l’entreprise, celui qui a en théorie les compétences … Ensuite ‘l’affaire était entre les mains du professionnel dont il n’a eu aucune nouvelle jusqu’au jour de l’explosion, un mois aprés …

Pour le plombier, la réalité est tout autre …
Constatant l’état de corrosion des canalisations, il a dans un premier temps hésité, avant d’effectuer une intervention de fortune. Une fois sa tâche terminée (mais l’était elle réellement ?), il a conseillé au responsable présent de changer l’installation en spécifiant que tous les soirs il fallait bien veiller à fermer la vanne de gaz …

Les parties civiles rappellent les conditions de travail de l’usine, dénoncées par les ouvriers et l’Inspection du travail : absence de mesures de prévention et de règle de sécurité, délégations de responsabilités plus que floues, fuites fréquentes, stratégies pour échapper au seuil du nombre de salariés imposant des structures comme le Comité d’Hygiène et de Santé …
Elles reprochent au plombier la nature de son intervention, non adaptée à l’urgence de la situation (choix du type  de soudure notamment mais pas seulement, il aurait du selon eux remplacer la canalisation) et sa non réactivité par la suite, au regard du coté précaire de la réparation. Un avocat a pris l’exemple d’un garagiste qui ferait une réparation de fortune sur un véhicule et laisserait partir son client … Une situation selon lui inamiginable …

La parole est ensuite donnée aux avocats de la défense qui déplorent le recours à une procédure pénale (notamment les peines d’emprisonnement avec sursis) dans cette affaire, rejettent les décisions de première instance du Tribunal de Meaux et les chefs d’accusation retenus en réfutant tout lien de causalité générateur de la catastrophe …

Pour l’avocat du chef d’entreprise, un tel procés est une dérive de la société à qui il faut absolument des responsables et qui a désormais tendance à tout pénaliser, même lorsque les éléments sont insuffisants pour caractériser la faute !

Les avocats du plombier eux vont beaucoup plus loin …

Soit l’explosion est accidentelle et rien n’indique que c’est la soudure qui a lâché … Si leur client avait refusé d’intervenir que n’aurait on dit ?
Soit l’explosion est criminelle, ce qu’aucune expertise n’écarte formellement… Ils rappellent la situation financière pour le moins délicate de ce chef d’entreprise très particulier, notyamment et surtout au moment de la catastrophe, la noria de sociétés en redressement judiciaire dont il était le gérant, les poursuites pour détournement d’actifs le concernant,  et le fait que l’explosion a détruit certains documents comptables peut être fort à propos eu égard aux controles qu’ils devaient subir tout juste quelques jours aprés l’explosion …

Pour ma part, j’ai rappelé l’ampleur de la catastrophe, sa violence, les deux morts causés par l’explosion, les usines dévastés, les cinq ans qu’il a fallut pour que la zone de la Halotte renaisse de ses cendres, ce que ce drame a pu couter à certains entrepreneurs voyant l’oeuvre de leur vie partir en fumée, un bilan qui aurait pu être bien pire !
J’ai indiqué la portée symbolique de notre demande de dédommagement devant un préjudice inestimable, notre volonté dans ce dossier de ne pas gagner de l’argent, ou de demander des têtes, mais bien de cerner les responsabilités de chacun afin qu’il les assume.
J’estime scandaleux qu’un professionnel fasse fi des règles de sécurité les plus élémentaires, oubliant que son outil de travail peut devenir une bombe potentielle mettant en jeu non seulement sa vie mais également celle de son personnel et des riverains.
Il est dans l’ordre naturel des choses que la société demande des comptes devant les conséquences dramatiques d’une explosion qui n’aurait jamais du avoir lieu et logique que le ou les responsable(s),en assume pleinement les conséquences au civil comme au pénal si la faute est caractérisée.

 

 Le jugement a été mis en référé pour le 9 novembre 2007 …

 

 

Notes précédentes sur le sujet :

En attendant l’appel

Une fuite de trop

L’explosion de la Halotte (1)

Lendemain d’explosion

Bip au pays du silence

a191646285f1880f12927e0f1dee0dfd.jpg
 
 

Il faut commencer par éprouver ce qu’on veut exprimer.

Vincent Van Gogh

 

6f8e120fc7672abc566ef91ba478ac84.jpgA Marcel Mangel

ou Marcel Marceau

dit Bip …

 

  

de Jacques Prévert

 

 

  

Pour faire le portrait d’un oiseau

 

Peindre d’abord une cage

avec  une porte ouverte

peindre  ensuite

quelque chose de joli

quelque chose de simple

quelque chose de beau

quelque chose d’utile

pour l’oiseau

 

placer ensuite la toile contre un arbre

dans un jardin

dans un bois

ou dans une forêt

 

se cacher derrière l’arbre

sans rien dire

sans bouger …

 

Parfois l’oiseau arrive vite

mais il peut aussi bien mettre de longues années

avant de se décider

 

Ne pas se décourager

Attendre

attendre s’il le faut pendant des années

la vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau

n’ayant  aucun rapport

avec  la réussite du tableau

 

  

Quand l’oiseau arrive

s’il arrive

observer le plus profond silence

attendre que l’oiseau entre dans la cage

et quand il est entré

fermer doucement la porte avec le pinceau

 

puis

effacer un à un tous les barreaux

en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau

Faire ensuite le portrait de l’arbre

en choisissant la plus belle de ses branches

pour l’oiseau

 

peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent

la poussière du soleil

et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été

et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter

Si l’oiseau ne chante pas

c’est mauvais signe

 

signe que le tableau est mauvais

mais s’il chante c’est bon signe

signe que vous pouvez signer

Alors vous arrachez tout doucement

une des plumes de l’oiseau

et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

 

75f4fc6bc880c8fe03edd2d4cd557e54.gif