Eco quartier : Trilport laureat de l’appel à projets régional

nqu.jpgIl y a un peu plus d’un an, j’avais consacré une note à notre projet d’éco quartier, je me rends compte que pas mal d’eau a coulé depuis sous les ponts de la Marne, sans que j’ai donné d’informations sur l’évolution d’un projet qui mérite pourtant qu’on s’y arrête quelque peu.
L’occasion de vous proposer, au travers de ce blog,  de suivre au fil de l’eau la longue gestation d’un éco quartier, une aventure certes environnementale mais surtout et avant tout humaine, car traitant de liens sociaux. Cette gestation durera certainement plus de neuf mois avant d’arriver à terme, mais reconnaissons que dans ce type de problématique, les prématurés sont rarissimes, et les aléas pré natals au contraire nombreux.

Retour sur images. L’idée fondatrice est issue de la concertation menée autour du PLU. Des riverains d’une friche du centre ville (composée essentiellement de délaissés industriel et agricoles) lassés des multiples nuisances rencontrées nous ont demandé d’intervenir, ce que nous avons fait en lançant un diagnostic urbain sur ce secteur. Les conclusions de cette étude, la proximité immédiate avec la gare SNCF et le Centre Ville, les caractéristiques et potentialités du site, nous ont conduit à privilégier la création d’un nouveau quartier.
Nous avons alors esquissé une ébauche de projet dont la spécificité est d’agir sur les trois piliers du Développement Durable : social (renforcement des solidarités et de la mixité sociale et multi générationnelle …), environnemental (développement des transports en communs et des moyens de transports économes en énergie,  habitat bio climatique,  bio diversité, production d’énergie renouvelable …) et économique (création d’emplois locaux et pérennes). Un ensemble et une cohérence qui nous ont amené tout naturellement à opter pour un éco quartier.

Si certains nous reprochent d’avoir perdu prés d’un an avant d’aller plus loin, l’explication est simple. C’est le délai qu’il nous a fallu pour rechercher, puis obtenir les ressources logistiques nécessaires à l’ambition environnementale du projet  …
Pour ce faire, nous avons postulé aux appels à projets relatifs à cette thématique trés en vogue actuellement, avec l’objectif de réunir une aide financière. Soulignons que de tels  dispositifs constituent, de fait, une réelle chasse gardée des grandes villes; ces dernières ont les moyens de faire travailler des bureaux d’études spécialisés leur permettant de monter les dossiers.

Nous avons mis toute notre énergie, notre passion et les quelques comptétences dont nous disposons en interne pour atteindre notre objectif, les vents nous ont été favorables, Trilport et ses quelques 4 868 habitants, petit poucet du concours (et de loin !) est effectivement un des neuf lauréats de l’appel à projet régional « Nouveaux Quartiers Urbains » !

Mais pour y arriver, nous n’avons pas chômé !

 

 

Je m’intéresse à la problématique des éco quartiers depuis quelques années, car ils sont un complément naturel de l’Agenda 21 et de la démarche d’Aménagement Environnementale de l’Urbanisme que nous avons initié pour notre PLU et vont bien plus loin que la Haute Qualité Environnementale.

Le retard de notre pays dans cette thématique environnementale, malgré la communication officielle, n’est pas un scoop, la France ne possède ni  éco quartier « emblématique », ni définition officielle du concept, ce qui explique le flou régnant sur un sujet pourtant dans l’air du temps. Le moindre lotissement TPHE, devient dans la bouche de ses aménageurs ou élus, un « éco quartier », y compris lorsque ses objectifs sont aux antipodes de ceux recherchés, notamment sur l’étalement urbain, la nécessité de « rétro agir » sur la ville, de limiter les déplacements de ses habitants ou la place de la voiture.

La France veut cepednant rattrapper ce retard, c’est heureux. Un référentiel relatif aux éco quartiers est actuellement en élaboration, un espace thématique du site du Ministère de l’Environnement (ou MEDDAT) est dédié à cette problématique. L’objectif principal des premières vagues d’appels à projets régionaux ou nationaux qui ont été lancés au premier semestre 2009 est bien de déterminer le cadre de références et les invariants de cette démarche, afin de créer un label « éco quartier ».

Une certitude cependant, un éco quartier doit permettre de réduire efficacement et durablement l’empreinte écologique, en agissant notamment sur deux cibles principales : l’habitat et la mobilité. Limiter sa portée à la seule efficacité énergétique est réducteur voir dommageable, car il doit être bien plus …  Un éco quartier doit s’inscrive dans le contexte  local et si possible permettre l’essaimage des bonnes pratiques; il ne doit pas constituer un îlot isolé, mais au contraire, prendre toute sa place dans le tissu urbain et social déjà constitué  et apporter des réponses appropriées à dives enjeux territoriaux

 

Pour faire avancer le dossier et et mettre le plus de chances de notre coté, nous avons candidaté à trois appels à projets, dont deux au titre de l’agglomération.

Notre projet a été retenu comme action du Contrat de Projets 3 (ou GP3), contracté entre Etat  / Région et Communauté d’Agglomération, ce qui lui permettra de bénéficier de subventions intéressantes. Cet éco quartier constituant d’ailleurs une des très rares actions non localisées sur la ville centre,

Nous avons répondu également au concours national « Quartiers Durables » organisé par le Ministère de l’Environnement du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (ou MEDDAT). Trilport est un des 160 projets déposés sur la France entière. Originalité interessante, une candidature déposée conjointement avec l’éco quartier de la ville de Meaux qui nous a rejoint dans cette démarche. Nous sommes dans l’attente des résultats de cette consultation nationale.

 

Enfin, nous avons postulé à l’appel à projet « Nouveaux  Quartiers Urbains » initié par la Région Ile de France. Un dispositif destiné à encourager la création d’éco quartiers innovants et à constituer peu à peu un réseau d’échanges qui permettra de valoriser les expériences exemplaires réalisées par les collectivités initiatrices.

Sans langue de bois, cette candidature était certainement la plus importante, vu que la Région accompagne financièrement chaque projet lauréat d’une enveloppe prévisionnelle significative, calculée selon le nombre de logements projetés (350 pour Trilport) et la qualité du projet présenté (un coefficient de majoration attribué par le jury). Autre avantage et non des moindres, un taux de subvention des opérations retenues s’élevant à 80%, un contexte qui simplifie la donne initiale.  Pour l’anecdote, Trilport avec ses quelques 4 868 habitants est une des neuf villes lauréates de la première vague de candidatures (la deuxième est en préparation) bien que  plus petite ville postulante (sur une trentaine de candidatures).

Cet appel à projet s’est révélé trés exigeant et a duré prés d’une année en alternant des séquences pour le moins intensives, permettant aux postulants et au jury d’aller réellement au fond des choses.
La première séquence, d’octobre 2008 à janvier 2009, nous a permis d’élaborer notre dossier de candidature, qui a été étudié au microscope par un Comité Technique d’une quarantaine de membres (Directions de la Région, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, (IAU),  Agence Régionale de l’Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE), Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), Caisse des Dépôts et Consignations), plus 8 experts … ).

Suite à un examen attentif des 27 dossiers, début mars, le jury retient 10 candidatures. Mais va beaucoup plus loin dans sa tâche, identifiant pour chacun points forts ou faibles, les interrogations à lever, les marges de progression à apporter par les candidats …  Ces derniers disposant d’un mois pour élaborer un second dossier complémentaire et apporter les éclaircissements demandés. Autant dire que le travail a été ardu d’autant que le temps nous était compté …
Aprés analyse de ce second dossier, le jury a convoque courant mai, chaque collectivité à un oral d’une vingtaine de minutes (synthèse, problématique, compléments …) permettant de juger de la qualité globale du projet, du bien fondé des améliorations proposées … Un vrai grand oral, intense, ayant donné lieu parfois à des échanges animés.

Au bout du bout, à l’issue de sa délibération finale, le jury a retenu 9 dossiers. Une décision validée par la Commission permanente du Conseil Régional qui a validé l’aide financière apportée à chaque projet lauréat, en fonction de la qualité technique du dossier présenté au jury. A l’arrivée, pour Trilport c’est potentiellement une subvention de 1 300 000 euros qui a été retenu, correspondant à une subvention par logement créé de 3800 euros. Si l’on classe le taux de majoration obtenue correspondant à la qualité du dossier, notre commune, malgré sa petite taille,  se classe 5eme ! (voir plus loin, l’article de la région Ile de France).

Que retenir de tout cela ? Nous disposons désormais des moyens financiers qui nous permettrons de nous entourer de compétences externes et de disposer ainsi, en amont, d’une expertise, notamment environnementale qui nous permettra d’élaborer un cahier des charges exigeant et d’être un acteur éveillé, maître de sa destinée, garant de la qualité environnementale de l’éco quartier, de sa création à sa réalisation.
Prochaine étape, le 23 novembre, date à laquelle la Commission permanente du Conseil Régional validera les premiers programmes d’action des projets lauréats.

La première étape de notre plan d’action comprend 7 initiatives :

En premier lieu, le choix d’un bureau d’études « pilote de l’éco quartier » (appel d’offres en cours), auquel nous confierons une «Mission d’assistance au Maitre d’ouvrage en Urbanisme ». Un rôle pivot, celui d’assister et de conseiller la commune durant toute la démarche : pilotage administratif et technique, suivi animation et évaluation de la réalisation de l’éco quartier, élaboration des prescriptions architecturales, urbaines, paysagères, énergétiques  et environnementales, assistance au choix des aménageurs, programmation des équipements et espaces publics, études urbaines sur les interactions de l’éco quartier avec les quartiers limitrophes …

Ensuite pour placer la qualité environnementale au cœur du projet, lancement d’une série d’études sur la gestion de l’eau pluviale et de l’assainissement, la robustesse écologique locale, la qualité paysagère et la cohérence parcellairele. A nos yeux, c’est le bâti et l’organisation urbaine de l’éco quartier qui doivent intégrer les contraintes environnementales et non l’inverse !

Enfin, afin de préparer la venue des nouveaux habitants, il est essentiel de doter l’éco quartier d’outils de concertation performants et réactifs mais également, les enfants des nouveaux arrivants devant fréquenter les écoles existantes, étudier la faisabilité d’adapter ces écoles à la future donne …

 

 

A suivre …

 

Nouveaux quartiers urbains : les neuf premiers lauréats (article site région)

Pour réussir l’aménagement de son territoire, la Région a créé une aide novatrice dont les premières villes bénéficiaires ont été désignées en juillet.
Dispositif d’aide régional destiné à faciliter la mise en œuvre du nouveau Schéma directeur de l’Île-de-France (voir Sur notre site), « Nouveaux quartiers urbains » réinvente l’aménagement urbain. Pour garantir un succès total aux projets auxquels il s’applique, il exige qu’ils aient été conçus d’une manière partenariale au sens très large (collectivités, sociétés de transports publics, entreprises, habitants…) et prend la forme, au-delà d’un soutien financier, d’un accompagnement à tous les stades de leur réalisation (conseils, mises en relation avec des institutions comme le Syndicat des transports d’Île-de-France ou l’Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies).
Sur les 27 dossiers reçus lors du premier appel à projets, d’octobre 2008 à janvier 2009, la Région en avait présélectionné dix en mars (voir Sur notre site). Depuis, en juillet, elle a fait son choix. Et ce sont finalement neuf de ces projets – tous créateurs de logements d’ici à 2013 – qui ont été retenus. En voici la liste :
Ces projets devaient répondre à cinq grands critères : affirmer la cohérence territoriale ; répondre à la crise du logement ; organiser la mixité des fonctions urbaines et la compacité ; intégrer la qualité environnement au cœur du projet ; faire preuve d’innovation.
Le montant des subventions a été calculé sur la base d’un forfait de 1.300 euros par logement, modulé selon la capacité financière des collectivités bénéficiaires et la situation des populations concernées.

– Quartier de la Porte de Saint-Germain à Argenteuil (95), projet porté par la Ville d’Argenteuil, créateur de 600 logements (subvention régionale : 2.040.000 euros)
– Quartier Clause Bois Badeau à Brétigny-sur-Orge (91), projet porté par la Ville de Brétigny, créateur de 800 logements (subvention régionale : 3.920.000 euros)
– Quartier Fluvial de l’Île Saint Denis (93), projet porté par la Communauté d’agglomération de la Plaine Commune et la Ville de Saint-Denis, créateur de 500 logements (subvention régionale : 2.350.000 euros)
– Quartier « Foch-Roosevelt » à Meaux (77), projet porté par la Ville de Meaux, créateur de 1.120 logements (subvention régionale : 3.584.000 euros)
– Quartier « Gare de Pantin » à Pantin (93), projet porté par la Ville de Pantin, créateur de 900 logements (subvention régionale : 3.150.000 euros)
– Quartier des Docks de Ris à Ris-Orangis (91), projet porté par la Communauté d’agglomération d’Évry Centre Essonne et la Ville de Ris-Orangis, créateur de 715 logements (subvention régionale : 3.146.000 euros)
– Quartier « Gare Confluence » à Saint-Denis (93), projet porté par la Communauté d’agglomération de la Plaine Commune et la ville de Saint-Denis, créateur de 625 logements (subvention régionale : 2.875.000 euros)
– Quartier des Docks de Saint-Ouen à Saint-Ouen (93), projet porté par la Ville de Saint-Ouen, créateur de 1.100 logements (subvention régionale : 3.074.500 euros)
– Quartier « Cœur de Ville » à Trilport (77), projet porté par la Ville de Trilport, créateur de 350 logements (subvention régionale : 1.330.000 euros)

Huchon denonce le « siphonage » du STIF !

huchon_stif.jpgLe coup de sang de Jean Paul Huchon, pourtant d’un naturel conciliant, vendredi dernier au  Congrès des Maires de Seine et Marne, a fait beaucoup de bruit auprès des élus départementaux, surpris de ce ton inhabituel chez lui. L’objet de la colère du Président du Conseil Régional est le vote, en catimini, d’un amendement à la loi sur l’organisation des transports ferroviaires par les députés de la majorité « délestant » en quelques minutes, le STIF d’un patrimoine de plusieurs milliards d’euros, au profit de la RATP  …  certaines secondes valent leur pesant d’or …

Cet amendement indique que les infrastructures liées à l’activité de la RATP (stations, voies, garages…), aujourd’hui propriétés du Stif, « appartiennent en pleine propriété à la RATP dès le 1er janvier 2010 et soient transférées à titre gratuit », pour information ces actifs sont estimés de  8 à 10 milliards d’euros !

Tant pour la forme que pour le fond, cette décision inacceptable a des conséquences qui risquent de se révéler extrèmement pénalisantes pour la modernisation à venir des  transports publics franciliens, notamment en Grande Couronne…

Sur la forme, tout d’abord …
Aucune concertation n’a été effectuée en amont avec les élus du STIF pour un amendement qui n’est pas sans conséquence sur la gestion actuelle et à venir de l’autorité organisatrice des Transports franciliens. Une méthode qui non seulement ne grandit pas l’Etat républicain, mais va à l’encontre des lois de décentralisation, car impactant directement les compétences confiées au STIF par la loi du 13 aout 2004. D’un coup de plume, sans pouvoir dire quoique ce soit selon les mots de Jean Paul Huchon « L’état a siphonné 8 milliards d’euros d’une structure dirigée par des élus locaux (le STIF), au profit d’une entreprise, pour l’instant étatique (la RATP) ».

Et sur le fond, qu’en est il ?

Rappelons, et c’est essentiel, que la valeur du patrimoine d’une entreprise, détermine également sa capacité d’investissement …  Quand le patimoine du STIF subit une diminution soudaine de 8 milliards d’euros, cela impacte nécessairement sa capacité d’emprunt !
Contracter des emprunts est pourtant une condition indispensable pour développer le réseau des transports franciliens et mettre en œuvre les opérations du plan de mobilisation des transports qui planifient  18 milliards d’euros d’investissements sur 10 ans.

Les actifs sont du coup attribués à la RATP. D’un coup de baguette « magique », cette soulte « providentielle » permet d’éponger les 5 milliards de dettes de cette entrerpise, la rendant ainsi plus attractive et concurrentielle sur les marchés internationaux, notamment aux Etats-Unis, pays dans lequel son président Pierre Mongin a des véléités de développement.

Les franciliens seront heureux d’apprendre qu’ainsi ils participeront au développement des infrastructures de transport outre atlantique …

 

Mais en fait qu’elles peuvent être les raisons profondes d’une telle décision  ?

 

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Officiellement, le gouvernement estime que ce transfert était nécessaire, du fait d’un règlement européen sur l’organisation des transports publics. L’argument ne résiste pas à l’analyse, le STIF ayant proposé nombre de réunions de travail au gouvernement afin d’apporter les réponses adaptées et équilibrées (notamment sur la dette de la RATP) et les pistes étaient multiples …

Unilatéralement, l’Etat confie à la RATP ce qu’il a refusé à la SNCF : « détenir et d’entretenir les infrastructures de transport« , ce qui garantira à la régie publique « un modèle économique soutenable« , indique le communiqué de presse qui rajoute, sans doute ironiquement « Le syndicat des transports d’Ile-de France (STIF), pour sa part, va se voir transférer la propriété des matériels roulants et des équipements de transport qui appartiennent aujourd’hui à la RATP »

Le STIF était propriétaire des infrastructures de transport qui apparaissent au bilan de la RATP ( immeubles, terrains, gares, stations, dépôts ), patrimoine considérable, payé par le seul contribuable. Désormais la RATP, simple opérateur technique va occuper une place dominante sur le transport francilien, d’autant qu’elle apparait de plus en plus, comme l’opérateur de référence choisi par l’éxécutif (son ancien PDG n’est il pas Secrétaire d’Etat en charge du dossier ?) pour conduire le volet transport du futur «Grand Paris », nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement.

Nombre de spécialistes estiment que l’actuel gouvernement prépare activement la RATP à la privatisation, ce qui explique la volonté d’expansion internationale, notamment aux USA, manifestée par ses dirigeants : Pierre Bailly (l’actuel « privatiseur » de la Poste) qui avait déjà obtenu le droit de développer l’activité de l’entreprise hors Ile-de-France et Pierre Mongin depuis.
Un heureux coup du sort parlementaire qui ressemble fort à une martingale, apportant les fonds propres nécessaire à sa modernisation et à ses projets de développement, que son actionnaire principal, l’Etat, endetté jusqu’à plus soif, n’avait pas les moyens de lui offrir. il lui fallait bien prendre l’argent quelque part, non ?
Du coup, le gouvernement effectue une opération coup double, « Up » pour la RATP, « down » pour le STIF, c’’est ce que l’on appelle le principe des vases communicants ou du « siphonage », pour reprendre l’expression de Jean Paul Huchon.
Cerise sur la gateau, juste histoire d’équilibrer théoriquement l’opération, en compensation l’Etat a confié au STIF le matériel roulant, bien usagé … sans commentaire …

Les élus se retrouvent mal payés des efforts consentis dans le transport public depuis 3 ans, il est bon de rappeler que ce n’est que depuis 2006 (cf note précédente) que les élus sont aux manettes du Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF), clé de voûte du système de transport de la région capitale. Auparavant certes ils payaient mais c’est l’Etat qui dirigeait …

Faut il souligner, au risque de paraitre désagréable, que le Plan d’urgence des Transports (18 milliards d’euros) qui a tant fait parler notre Président de la République devant les médias (rendez vous compte, il a même emprunté le RER pour l’occasion, c’est dire !) est essentiellement  financé par les collectivités locales, dont principalement la Région.
L’Etat jusque là n’a fait que promettre beaucoup et toujours plus  … D’autant que d’autres projets se sont glissés depuis dans les cartons gouvernementaux, notamment le « grand 8 » cher à Michel Blanc (le secrétaire d’Etat, pas l’acteur). Le grand drame de l’histoire, et la morale en quelque sorte, est que l’Etat structurellement déficitaire, détenteur d’un déficit record, n’a plus les moyens de donner le « la », une situation qui doit déplaire grandement en haut lieu.
Mais de manière objective, reconnaissons rétrospectivement que les gouvernements qui se sont succédés ces 20 dernières années (gauche y compris)  ont toujours considéré les transports en communs franciliens comme la variable d’ajustement à leur politique de transport public : Meteor, TGV, autant d’infrastructures innovantes dévoreuses de moyens financiers considérables, qui du coup plombaient la modernisation des trains, voies ferrés et gares de l’Ile de France. Nous pensions que cette manière de faire avait vécu, surtout aprés les lois Raffarin, manifestement il n’en est rien !

Je ne veux pas croire qu’une des raisons de cette décision inique, prise à 6 mois des régionales, pourrait être la réussite évidente de la décentralisation. Comme pour les Lycées, il y a quelques années, les franciliens, et singulièrement ceux de la Grande couronne, perçoivent le changement de management initiée par l’executif régional et les nouvelles perspectives qu’il induit. Il faut reconnaitre que Jean Paul Huchon et son équipe n’ont pas chômé, leur seul handicap tient au calendrier, car trois années, en ce domaine, cela est extrêmement bref : détermination des besoins, sélection des priortiés, lancement et attribution des appels d’offres, commandes, livraisons  … Pour mémoire les premières rames commandées arrive seulement depuis peu, mais le mouvement de fond est initié !

Cet amendement, tel qu’il a été voté, à la va vite, sans concertation est un mauvais coup porté à la décentralisation, il présage mal de la séquence qui va suivre :  Grand Paris, Société du Grand Paris …
Il y a pourtant un autre chemin plus consensuel et respectueux de la volonté des urnes … Si les parlementaires, lors de la Commission Mixte paritaire ne réagissent pas et laisse ce texte en l’état, nous assisterons à un brusque retour en arrière, la vison bonapartiste de l’organisation territoriale française, certainement avant-gardiste en 1800 ne correspond plus aux défis de la société mondialisée d’aujourd’hui,

Les usagers franciliens, surtout en Grande couronne, savent ce qu’ils doivent depuis trois ans au STIF et il y a encore tant et tant à faire ! Je me méfie du modèle économique poursuivit par certaines entreprises nationales, hier publiques, qui a dramatiquement démontré ses limites depuis quelques mois en nous plongeant dans une crise profonde dont nous ne sommes pas encore sortie !

La quête inlassable et insatiable de la rentabilité à court terme s’affranchit mal de la nécessité de créer des structures et infrastructures performantes et pérennes, surtout dans le domaine du transport et de la mobilité, pour mettre en place une réelle compétitivité territoriale internationnale, afin d’avoir comme avantage concurrentiel d’autres arguments que le simple cout du travail. L’Angleterre et la Californie ont prouvé, tant dans le domaine de l’energie que dans celui du transport,  que la sécurité des infrastructures et la performance globale d’un système (énergie, transport …) ne pouvaient être considéré simplement comme des charges.

A l’heure du Grand Paris, nous avons plus que besoin d’un STIF qui soit en capacité d’investir pour la modernisation et l’amélioration des transports en commun de toute l’Ile de France : de la Grande couronne à la capitale; il serait tout de même paradoxal que les franciliens qui habitent le plus loin et passent le plus de temps dans les transport aient les conditions les moins bonnes et les tarifs les plus élevés, une situation qu’ils ne connaissent que trop bien !

 

Le bien être peut il être soluble dans un indicateur ?

city calculator.jpgIl n’a fallut pas moins de 22 spécialistes, deux prix Nobels d’économie, et pas des moindres (Joseph Stiglitz et Amartya Sen) plus un économiste reconnu (Jean-Paul Fitoussi), pour constituer la « commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social » lancée apr Nicolas Sarkozy, himself.
Unique obsession de toutes ces têtes pensantes : élaborer l’indicateur miracle permettant de déterminer la performance qualitative d’un pays, afin de détrôner l’unique étalon de performance utilisé depuis les années 30, le produit intérieur brut ou PIB.
Cette quête du graal peu commune est destinée sinon à révolutionner l’économie, du moins son ressenti en réintégrant notamment dans l’analyse, les cotés obscurs de la force que demeurent encore pour les décideurs  le volet social et l’écologie !

Mais peut-on réellement mesurer la qualité d’une société avec une colonne de chiffres ?
C’est ce que l’équipe hollandaise de Winy Maas (MVRDV), une des dix équipes retenues pour plancher sur le grand Paris, a tenté de mettre en place, avec son «City Calculator», application informatique permettant à partir de données dites « objectives » de définir des schémas d’optimisation de l’urbanisme … Le futur Grand Paris pourra ainsi devenir «une des villes les plus qualitatives, vertes et compactes au monde» …CQFD ….

Aujourd’hui, tout économiste sérieux sait que le PIB ne peut raisonnablement indiquer la qualité de vie des habitants d’un pays, qui peut fort bien connaitre à la fois une croissance exponentielle de son PIB et une détérioration importante de la qualité de la vie de sa population. Car le noeud du problème est bien la répartition des fruits de la croissance obtenue ! Celle ci, jusque à l’an dernier était au rendez vous. Cela n’est plus le cas désormais, et trop souvent les statistiques sont  annonciatrices de mauvaises nouvelles mettant à plat les stratégies de communication les plus sophistiquées; pour beaucoup de politiques, la tentation de briser le thermomètre est forte …

Sur le fond une interrogation simple, changer l’indicateur du bien être, améliorera t’il le bien être lui-même ? Problématique sans doute plus philosophique qu’économique …

Ceci étant pour les politqiues s’interroger sur l’évaluation du « bien être » des habitants est fondamental, n’est ce pas la finalité de leur action ?
Encore faut il dans le même temps, ne pas oublier quelques points secondaires aux yeux de certains, la santé de notre planète vu les dégâts croissants causés par l’empreinte écologique et ne pas oublier dans la foulée  « l’empreinte sociale », donnée importante s’il en est  !

 

 

La crise est la preuve par 9, de la faillite des indicateurs utilisés jusque là par le marché. Ils n’ont jamais annoncé les prémices de la poussée de fièvre soudaine qui a saisi l’économie planétaire et l’a plongé en zone rouge. Soulignons en passant que la responsabilité de l’économie du virtuel, voir de l’illusion qui a provoqué cette catastrophe d’abord financière puis par un effet domino, économique et sociale est avérée. EN ayant dit cela, nous ne devons pas oublier que cela touche aux fondations mêmes de l’organisation économique mondiale et à ses repères.

Il est heureux que l’ensemble de nos dirigeants, ou presque, s’accorde désormais pour indiquer que l’heure n’est plus au court terme, mais au « Soutenable », conséquence, le PIB n’est désormais plus en phase car trop axé sur le court terme et le trop global …

Faut il rappeler qu’un autre indicateur existe depuis 1990,  l’indice de développement humain (ou IDH). Développé pour les Nations unies par l’économiste pakistanais Mahbub ul Haq et Amartya Sen, décidemment un habitué de la question, il est basé sur trois critères : espérance de vie à la naissance, niveau de scolarisation et « revenu réel corrigé », ou « standard de vie » (basé sur Parité du pouvoir d’achat ).

Gros inconvénient cependant, il repose sur les statistiques nationales officielles, quelquefois à prendre avec des pincettes. Il offre cependant un instantané intéressant du degré de développement de l’ensemble des pays … Pour l’anecdote, signalons que l’IDH n’a pas peur du froid puisque l’Islande a pris la place de leader à la Norvège qui la détenait depuis six ans (c’était avant la crise financière !), la France étant 10 eme de ce classement et Guinée-Bissau, le Burkina Faso et le Sierra Leone bon derniers (17 pays n’étant pas pris dont l’Afghanistan, l’Iraq et la Somalie, faute de données fiables). Mais l’IDH ne tient pas compte non plus des critères environnementaux, sociaux ou démocratiques …

Reconnsaissons que beaucoup des recommandations émises par la « Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social » valident des options que ne peuvent renier les progressistes (place des services publics, politique sociale, inégalités …), et qui doivent passablement agacer les tenants d’un certain libéralisme économique, jugeons en plutôt  :
Se référer aux revenus et à la consommation plutôt qu’à la production marchande, privilégier l’angle de vue des habitants, tenir compte des prestations fournies par l’Etat (santé, éducation), se référer à la répartition de la richesse et non à une simple moyenne, mieux évaluer les dépenses liées à la santé, l’éducation, l’environnement, le logement, tenir compte des inégalités : sexes, origines, générations …

Aujourd’hui plus que jamais, l’écart entre pays réel et pays « ressenti » se creuse … La « réalité supposée » de l’état du pays est de plus en plus éloignée de celle percue par les habitants, le hiatus est là, bien réel, et s’accentue avec la détresse sociale causée par les crises successives que nous traversons. L’écart croissant entre le premier décile (les 10% de la population les plus favorisés) et le dernier est sur ce point instructif, il prouve bien que réfléchir en termes de moyenne n’a pas de sens. Comme l’écrivait un journaliste récemment « aucun individu ne peut se reconnaître dans une moyenne statistique ».

Les indicateurs de la boite à outils ne sont plus adaptés, ils sont basés sur les critères d’une société qui n’est plus la notre. La planète a tourné, nous avons changé de millénaire et d’objectifs. Il y a obligation urgente à répondre aux impératifs environnementaux, question de vie ou de mort, mais également sociaux. Doit on rappeler que le Développement Durable a trois piliers : environnemental, économique et social ?

Taxer la mauvaise croissance (pollutions, exploitation sociale …) et encourager la bonne est une question de bon sens, encore faut il que les plus faibles disposent réellement de la liberté de choisir !
Lorsque l’on taxe le tabac ou l’alcool, et que dans le même temps, la société met en place des structures de remédiation, peu ou pas trop de problème. Mais à contrario, les ménages à faibles revenus qui se chauffent au fuel et sont obligé de se déplacer en voiture pour aller au travail, peuvent ils faire réellement autrement ?  Il faut avoir les moyens d’être écolo et habiter dans des terrtioires où cela est possible : inégalités sociales et géographiques incontournables !
Comment prendre en compte à sa juste valeur, le coté « subjectif » des situations,  la détresse sociale, le stress en entreprise… Une personne poussée au chomâge perd beaucoup plus qu’un revenu financier, c’est une perte de repères, de statuts, souvent une détresse identitaire ..

 

Un an de réflexion intense, de ces pointures mondiales pour confirmer la véracité d’un adage bien connu de mes grands parents, « l’argent ne fait pas le bonheur » !  Le rapport remis à son commanditaire, le Président français, un an jour pour jour après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers (point de départ officiel d’une crise dont les causes sont bien plus profondes et anciennes), tout juste avant le sommet du G20 arrive à point nommé dans une stratégie de communication murement planifiée pour donner à Nicolas Sarkozy, une stature planétaire … Mais qui est dupe ?

La conversion soudaine de cet « ancien » évangélisateur libéral à la sauvegarde de l’environnement et à la « soutenabilité », laisse pantois …  La période du Fouquet’s et du Bling bling semble révolu, mais jusqu’à quand ?
Cependant la nature profonde de l’animal politique que demeure Nicolas Sarlozy laisse sceptique sur cette conversion expresse. Cet homme est avant tout un aspirateur de tendances ou du moins de symboliques, pour le contenu, prière de repasser ! Il est paradoxal de l’entendre aujourd’hui du haut d’une tribune dénoncer la « religion du chiffre », alors qu’il est un apôtre des plus zélés de cette religion.
Un journal du soir en a dressé un inventaire évocateur, on n’est plus à une contradiction prés et les exemples sont légions : « Travailler plus pour gagner plus. », « taux d’élucidation des affaires » (exit la police de proximité), primes au « résultat » dans les commissariats (sans tenir compte de la nature des délits et de la durée des enquêtes importantes), le mot quota devient un générique : retours à la frontière, quota  de publications, « taux de mortalité » pour classer les hôpitaux idem …

Il est réconfortant de voir celui qui promettait, « d’aller chercher la croissance avec les dents », de vouloir instaurer le bien être pour tous …
Mais est ce une nouvelle étape dans sa stratégie de communication ou l’amorce d’une autocritique, voir d’une révolution intellectuelle, culturelle ou existencielle ?

 

Si oui, alors tout est possible sinon …

 

 

Un gymnase Ecolo parait il ?

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Le forum des associations s’est tenu cette année dans l’enceinte du complexe de la Noyerie. Une première qui s’est révélée une totale réussite illustrant à merveille la vitalité de la vie associative locale.
Avec moins de 5 000 habitants, Trilport compte en effet une cinquantaine d’associations, et des plus diverses …
Nous tenons à ce particularisme, vital pour le lien social et alimentant un esprit de convivialité que nous revendiquons et auquel nous sommes trés attachés.

Les nombreux visiteurs ont pu découvrir le nouveau gymnase, 3 eme équipement public « HQE » de la commune, qui a pu bénéficié ainsi de l’expérience accumulée depuis 2006 (voir les notes précédentes : centre de loisirs, école de la Charmoye).
Remarque toute personnelle,  cette expérience du concret et du terrain concernant l’architecture environnementale surtout lorsqu’elle concerne les équipements publics se révèle trés précieuse permettant d’aller plus loin en dégeant l’essentiel de l’accessoire .

Une réalisation en tout cas, attendue depuis de nombreuses années par les scolaires et les sportifs, de tout âge (y compris le troisème âge) et de tout handicap, un des nombreux points remarquables de l’ouvrage étant sa totale accessibilité depuis le parking.
Cet ouvrage fait l’objet, pour l’instant, d’un large consensus auprès de ses utilisateurs, et se révèle à l’usage opérationnel, pratique et évolutif; étant issu d’une véritable « co production » entre architecte, élus, utilisateurs (scolaires ou associatifs), services municipaux en charge de l’entretien et de la maintenance cela n’a rien de surprenant. Cette réflexion collective ayant débuté très en amont du projet, dés la désignation de l’architecte de fait.

Quelques mots sur la Haute Qualité Environnementale de cet équipement (HQE) qui devient peu à peu une marque de fabrique locale, ici à Trilport …

 

 

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Le bâtiment est constitué d’une entrée imposante composée d’un parvis extérieur mais abrité et d’un hall constituant un véritable « portail » (au sens informatique) du site et qui remplit une mission de « hub central » : attente, espace forum, canalisation des flux, desserte des espaces …

La volonté des élus comme le parti pris architectural a été de faire dialoguer ce bâtiment avec le site, pour souligner son caractère public, en privilégiant également une certaine esthétique grâce à la fluidité des lignes du bâtiment et au choix des coloris.
L’opération était double, l’extension s’accompagnant d’une rénovation majeure de l’ancien gymnase : nouvelle circulation, vestiaires pour les arbitres, nouveaux locaux techniques tant intérieur qu’extérieur. Un aménagement qui se poursuivra dans les prochaines années : isolation extérieure de l’ancien bâtiment, nouvelle couverture de la tribune …

Le défi étant de faire de ces deux entités un tout homogène. La volonté municipale est de reconfigurer entièrement le complexe sportif dans son ensemble à partir de cet équipement afin d’avoir une nouvelle lecture des lieux et de faire du site, un poumon vert de la ville et un espace de détente favorisant les relations multi générationnelles et l’épanouissement de ses utilisateurs.

Quelles sont les cibles HQE poursuivies ?

Economiser le bâti, grâce à la mutualisation et à la polyvalence des espaces. Illustration : la grande salle de l’extension grâce à une cloison amovible peut être divisée en deux et permettre ainsi a pratique en simultanée des arts martiaux et d’autres activités sportives, ou bien utilisée comme une salle unique de plus de 500 m2 pour l’organisation d’événements importants de la vie de la cité. Signalons dans le même esprit le mur d’escalade de plus de 7 mètres de hauteur permettant la pratique de cette activité en extérieur comme en intérieur.

Privilégier l’accessibilité : Totale, une personne non mobile peut utiliser pleinement et sans entrave ces locaux en qualité de sportif ou de spectateur de sa voiture à l’équipement, aucune marche n’existant dans le bâtiment, comme dans ses accés et le cheminement.

Economiser l’énergie et les ressources naturelles. C’est surtout dans ce domaine que nous avons bénéficié de nos expériences antérieures.·Un soin particulier a été apporté à l’isolation du bâtiment, l’ambition environnementale se doublant d’une volonté économique.
Les besoins en énergie sont limités (ce qui n’est pas rien pour un équipement généralement énergivore), grâce à une bonne isolation de l’enveloppe, l’installation de faux plafonds, le choix de l’aluminium pour les menuiseries extérieures, du polycarbonate pour les espaces vitrés, mais également l’orientation du bâtiment, choisie afin d’utiliser au maximum l’énergie solaire et l’éclairage naturel (salles comme espaces de circulation).
Concernant le chauffage, plusieurs choix permettent d’améliorer l’efficacité énergétique du complexe : chaudière à gaz à condensation à haute performance énergétique (rendement de 120%), implantation d’un plancher chauffant à basse température (17 degrés), ventilation à double flux avec réchauffement thermique électrique, choix du solaire thermique, 22 mètres carrés de panneaux thermiques réchauffent l’eau des sanitaires. A terme, nous prévoyons de recouvrir la quasi totalité des sheds de la toiture de l’extension du gymnase de panneaux solaires afin de revendre la production d’électricité, ce que nous faisons depuis 18 mois, avec le bâtiment scolaire de la Charmoye.
Enfin, mais cela devient une tradition à Trilport, les eaux de pluie des toitures sont récupérées dans une cuve de 10 000 litres et réutilisées pour l’alimentation des chasses d’eau des sanitaires.

Favoriser la maintenance et la sécurisation de l’équipement. Le choix des matériaux, la localisation et le nombre d’espaces techniques favorisent la maintenance du site; tant pour l’extérieur (tonte des pelouses et entretien du stade) que pour l’intérieur. Une volonté  explicite avec le choix pour les cheminements usagers de la logique « pieds sales / pieds propres / pieds salles ».
Concernant le respect des locaux et des personnes nous avons embauché un gardien, responsable du site, véritable médiateur, nous sommes convaincus ici que le lien social repose avant tout sur les personne, même si nous travaillons sur l’implantation d’un dispositif de vidéo surveillance reposant sur un enregistrement des images.

Cet équipement constitue non seulement un pari sur l’avenir, c’est la raison pour laquelle nous avons beaucoup travailler sur son évolutivité, mais également un investissement durable, il permet d’ores et déjà de renforcer considérablement le lien social dans toute la ville, et au-delà et pour toutes les générations.

Certains ne retiendrons que l’addition, élément important de ce dossier. Ce chantier est revenu, sans compter les frais d’études à 1 929 712 €, financés conjointement  par le Conseil Régional d’Ile de France : 720 000 €,  l’Etat : 192 000 €, au titre de l’accessibilité remarquable du projet, le Conseil Général de Seine et Marne : 184 000 €, la Commune de Trilport finançant le reste  soit 943 926 € (moins de 50%), et avançant la TVA soit moins de 50%.

SRU : enfin, du contractuel …

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Le Préfet de Seine et Marne, en personne, est venu à Trilport pour signer le « Contrat de Mixité Sociale » entre l’Etat et la commune formalisant nos engagements communs en faveur du logement social.
Cette visite rarissime, une première ici, traduit une évolution positive, sur cette question. Nous entrons enfin dans une phase contractuelle, dans laquelle l’état prend en compte à la fois, la réalité locale, les difficultés rencontrées mais également la volonté de la municipalité à répondre à la loi dans l’esprit et la lettre.

Faut il rappeler que sur la question du logement, nous sommes en première ligne pour répondre à l’urgence sociale, disposer d’un toit est un droit absolu, mais dans le même temps agir pour construire un avenir durable pour nos territoires et ne pas répéter les erreurs du passé.
Si l’article 55 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbains impose un seuil quantitatif (20%), que nous acceptons, notre volonté est de doubler cet objectif d’une exigence qualitative, techniquement plus compliquée à mettre en place, mais garante de qualité de vie future pour les habitants et de cohésion sociale pour la collectivité.

Ce Contrat reconnait expliquement les difficultés rencontrées sur le terrain,  principalement de quatre ordre :

• Financières. Trilport n’est pas riche, paramètre influant directement la capacité d’action et la réactivité de la collectivité. Il faut des moyens pour agir vite ! Paradoxalement, « l’amende SRU » a pénalisé notre action dans le domaine du logement social. Autant il est compréhensible que l’Etat sanctionne les élus refusant d’agir, lorsqu’ils en ont la possibilité, autant lorsque il pénalise au lieu de les accompagner les communes qui s’engagent dans cette voie, cela devient la quadrature du cercle !
• Foncières : la ville ne dispose d’aucune emprise foncière. Pour construire, il nous faut acquérir le foncier en préemptant, ce qui impose des montages financiers délicats et longs avec organismes, bailleurs,
• Règlementaires. Nous avons du élaborer un nouveau Plan Local d’Urbanisme. Document essentiel s’il en est pour le développement d’une commune, mais qui ne se réalise pas en quelques mois. Nous arrivons enfin au terme de cette réflexion, autour d’un document qui sera novateur sur bien des points,
• Enfin, problème spécifique à Trilport, son zonage. Une absurdité, Kafka n’est pas mort ! Pour faire simple et pas techno, nous nous retrouvons en zone 2 et non en zone 1, comme la ville le devrait, tous les services départementaux de l’Etat l’atteste. Ce classement pénalise le montage de toute opération. Si cela ne signifie pas grand-chose à un citoyen lambda, pour un bailleur l’équation est simple : cela équivaut à un surcout de 20% d’investissement pour chaque opération et à une moins value d’à peu prés 20% sur le montant des loyers !

Sans omettre deux faits majeurs plus circonstanciels :  la gestion des suites de l’explosion dramatique de la zone d’activités de la Halotte qui nous a accaparé de nombreux mois, mais également la création de l’agglomération du Pays de Meaux. Rappelons que ce n’est qu’en 2007 que notre jeune intercommunalité a validé son Plan Local de l’Habitat, document essentiel, s’il en est dans cette problématique.

Que n’avons nous entendu ou lu ces dernières années …  » Cancres, mauvais élèves, autistes, mauvais maire  … », les thuriféraires les plus divers comme la presse ne nous ont pas épargné, cependant le Maire que je suis devenu en 2004, a toujours réfuté avec force et conviction le rôle de bouc émissaire que certains voulaient lui faire jouer.

Aujourd’hui, j’ai l’intime conviction d’avoir agit juste en faisant de la qualité sinon un préalable du moins un objectif prioritaire.

Pourquoi ?

 

 

Le parcours résidentiel est en panne dans notre pays depuis des décennies, surtout dans le domaine du logement aidé. Situation qui n’est pas de la seule responsabilité des élus mais concerne également d’autres acteurs, dont principalement l’Etat.

A contrario, les décrets d’application de la loi SRU, sont plus récents. Reconnaissons le, nombre de constructions de logements n’a pas atteint à Trilport le résultat attendu, mais trés objectivement nous n’avons pas chômé en route. Faut il rappeler qu’à l’époque, nous n’avions, comme à peu prés toutes les communes de notre taille, aucune expertise en la matière. Car réussir un projet de développement urbain, le mot ne choque plus aujourd’hui et tant mieux car c’est bien de cela qu’il s’agit, nécessite non seulement compétences, structures, moyens financiers, mais également l’élaboration d’un projet de territoire intégrant cette priorité et une volonté collective forte.
Ici la volonté ne manque pas, depuis 2004 nous avons considérablement renforcé nos moyens d’action, acquis un peu de savoir faire (connaissance des enjeux, moyens, contraintes …), réuni un réseau partenarial et initié un projet de développement durable du territoire, autour d’un Contrat Régional, puis d’un Agenda 21  et enfin du Plan Local d’Urbanisme que nous finaliserons en fin d’année. Nous disposons désormais du socle et des fondations nécessaires, avec pour priorités la mixité sociale et générationnelle et le respect de l’environnement en privilégiant une croissance urbaine en centre ville comme le développement de l’éco habitat afin de préserver les espaces naturels et agricoles de la périphérie tout en limitant l’empreinte humaine.

Certes une autre démarche était possible : préempter un terrain en périphérie et y bâtir les locatifs sociaux manquants en nombre. C’était plus simple, rapide, moins couteux et respectueux des objectifs quantitatifs de la loi ! Nous avons choisi une voie plus complexe, mais nous semble t’il plus durable afin de ne pas reproduire demain les ghettos d’aujourd’hui, une leçon tirée des évènements de novembre 2005

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Au 1er janvier 2007, Trilport disposait de 91 logements sociaux, soit 5 % des résidences principales, avec un déficit de 276 logements aidés; l’objectif de réalisation de 41 logements sociaux qui nous avait était fixé, unilatéralement par simple application automatique d’une règle de 3, n’a pas été tenu sur la période 2005/2007 pour les raisons évoquées précédemment. Situation statistique qui a amené le Comité Régional de l’Habitat, à prononcer un constat de carence. Heureusement, les interventions auprés du Préfet, la valeur de nos arguments à amener celui ci à nous proposer un Contrat négocié dans un excellent climat de confiance.

Certains des engagements fixés à la commune sont bien avancés :

ð    Le Comité de suivi, existe de fait depuis 2006, à notre initiative, faut il le préciser, depuis tout est sur la table : dossiers, projets, montant et échéancier des amendes, échecs ou retard d’opérations,
ð    L’OPAC a enfin lancé l’opération de la villa Léo (création de 12 logements), qui avance selon la feuille de route établie, deux opérations sont au stade du montage avec FSM, dont une dans le cadre de l’éco quartier.
ð    Depuis 2008, nous travaillons avec l’Etablissement Public foncier d’Ile-de-France à l’élaboration d’une convention permettant d’exploiter les opportunités foncières sur la commune qui sera présentée au prochain Conseil Municipal
ð    Le PLU devrait être validé par le Conseil Municipal en fin d’année. Il ouvrira de nouvelles zones à l’urbanisation, en imposant un minimum de 30% de logements sociaux et sera un des premiers documents de ce type au niveau national à proposer une prime de constructibilité pour les constructions favorisant les performances énergétiques et environnementales. Nous avons intégré le groupe de travail national de l’ADEME sur ces questions,

Concernant l’éco quartier, nous accusons un léger retard, consécutif à notre candidature à l’appel à projet régional destiné à soutenir la création de quartiers durables franciliens. Cet éco quartier de 350 logements (estimation) a pour axe d’actions proritaires la mobilité, l’accessibilité, le lien multi générationnel et la mixité sociale. Trilport est un des 9 lauréats de l’appel à projet régional, nous y reviendrons prochainement. C’est dire la qualité d’un projet retenu également comme action du GP3 (Contrat de projet Etat / Région,), et présenté au concours national sur les quartiers durables initié par le MEDDAT.

 

Enfin, il est heureux dans un tel contexte, de voir l’Etat prendre également des engagements, car c’est en travaillant ensempble que nous arriverons à construire le logement du XXI eme siècle répondant à l’urgence sociale, humaine  mais également planétaire.

Ayant acquis par défaut, grâce à de multiples rencontres et échanges, quelque expérience dans cette problématique, je peux affirmer que le sujet du logement social est révélateur à la fois des paradoxes de notre société et de la difficulté à bâtir un projet de développement urbain à la fois soucieux de l’urgence de la demande, et des enjeux de développement durable et de cohésion sociale, mais également des méandres de textes législatifs pour le moins complexes, où même des énarques et des ingénieurs des Ponts  perdent leur latin …

C’est dire, comment voulez vous que le petit Maire que je suis, s’y retrouve ?

Aujourd’hui, nous sommes déterminés et sereins. L’objectif quantitatif assigné, grâce au travail de fond accompli ces dernières années est une perspective planifiée et organisée. Nous avons rassemblé des partenaires partageant les mêmes conviction sur le logement social, acceptant de mettre au premier plan la qualité des réalisations afin de :
o lancer des opérations à taille humaine, proportionnées à la commune, au quartier, en évitant les concentrations excessives de logements sociaux,
o promouvoir un logement social de qualité permettant de diminuer le prix des charges des futurs locataires et dans le même temps de participer à la lutte contre le réchauffement climatique
o  créer une mixité sociale et générationnelle épanouie …

Voilà le sens de notre engagement d’hier, d’aujourd’hui et de demain

 

 

A notre citoyenne d’honneur

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Trilport est en deuil, nous venons de perdre notre Citoyenne d’honneur, Michele Bardon. Elle a été inhumée aujourd’hui, aprés une cérémonie émouvante et digne, dans l’église de Trilport, entourée de nombreux amis, dont Yves d’Amecourt, descendant d’un certain Gustave Ponton d’Amecourt à qui elle a consacré une partie de sa vie …

Lorsque j’ai proposé en 2005, au Conseil Municipal de désigner Michele Bardon, Première Citoyenne d’Honneur de la ville, j’ai eu le sentiment de rattraper presque une injustice, tant l’apport de cette grande dame à notre ville est incontestable.

 

Depuis  …

 

 

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Sa plus tendre enfance Michele Bardon avait une passion pour notre commune, où sa mère avait été élevée ; en y venant tout d’abord en vacances, chez ses grands- parents, puis en y emménageant dans sa maison familiale, rue du Grand Trou, qu’elle n’a plus quittée depuis.

Ses études terminées, enseignante elle se passionne pour l’histoire, notamment locale, en premier lieu celle de cette ville. Il n’y avait alors que très peu de choses écrites sur le passé de Trilport, quasiment rien, sinon quelques écrits de l’abbé Munier et les travaux de son père. Après dix années de recherches, collectes de témoignages, fréquentation des bibliothèques et archives municipales, diocésaines, départementales ou nationales, elle a fait sortir du néant et de l’oubli, l’histoire de ce bourg et de ses habitants, réussissant l’exploit d’écrire un livre de 750 pages, terminant ainsi le travail entamé par son père.

Depuis, elle est devenue la spécialiste de l’histoire régionale locale que l’on connait, véritable référence pour des générations d’historiens locaux. De tous ses livres pourtant, elle en a écrit de toutes sortes dédiés à des figures illustres (telle Bossuet) ou à de plus humbles, un livre tient une place particulière dans son cœur, et dans nos cœurs, car il parle de Trilport, petite ville toute simple, située entre Marne et Forêts.

Ici point d’imposants vestiges médéviaux, de cathédrales, de drames et de complots, mais la destinée d’un bourg comme tant d’autres, vécue au fil de l’eau, au fil des siècles … Il n’est pas banal pour une ville comme la notre de posséder une telle mine d’informations sur son passé. Ce qui explique, pourquoi, nous avons tout mis en œuvre avec un réseau de bonnes volontés, dont Monsieur de Bartillat et Généviéve Leguay, pour rééditer ce livre en 2007.

Depuis … Les Trilportais d’aujourd’hui, les amoureux d’histoire locale, de tout âge et de toute origine, peuvent de nouveau connaitre et découvrir le passé de ce bourg , ses grands comme ses petits évènements, l’origine des lieux dits, des noms de rues, quelquefois pittoresques qu’ils parcourent. Ouvrage érudit, passionné et passionnant, dans lequel le lecteur « se réjouit de revivre le passé au sein du présent dans la vérité de l’instant vécue », écrivait joliment Christian Bartillat dans la post face de cette seconde édition …

Grâce à Michele Bardon, Trilport a retrouvé la mémoire, composante essentielle de son identité présente et à venir. Nous lui en serons éternellement reconnaissant..

C’est aussi et surtout cela l’apport inestimable des historiens, « passeurs de mémoire et de sagesse », véritables conquérants de l’utile qui nous aident à mieux comprendre la réalité du jour et celle du lendemain en nous parlant d’hier …

L’œuvre de Michelle Bardon rappelle qu’il n’y a pas de petite histoire ou de grande histoire, il y a l’histoire … qu’il n’y a pas non plus de petites gens sans importance, mais des hommes et des femmes qui passent, s’épanouissent, marquent parfois leur passage ici bas, d’une empreinte qui peut surgir soudain au détour d’un quartier, dans l’appellation d’une rue.

Il y a plus d’un siècle Gustave Ponton d’Amecourt, Maire de Trilport alors écrivait il: « Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à l’histoire de la famille humaine,  les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine ».
Tout le talent de Michele Bardon a été de redonner vie à ces visages disparus, de  « … Faire revivre les morts par les vivants, et les vivants par les morts » …

Une ville est une communauté de vie qui s’honore, lorsqu’elle retrouve la mémoire. Ce que nous avons pu faire ce 14 juillet, grâce à elle, lors d’une belle cérémonie, en donnant au Parc Municipal, le nom de « Gustave Ponton d’Amecourt, père de l’hélicoptère ». Car l’autre combat de sa vie a été sans nul doute la réhabilitation de ce « précurseur oublié » qui a tant marque son époque et cette ville. Force est de constater que celle qui était notre première citoyenne d’honneur a réussit dans son entreprise.
J’ai la faiblesse de croire, que bien que diminuée par une longue et éprouvante maladie qu’elle affrontait avec courage et ténacité, Michele Bardon, qui a œuvré toute sa vie pour que le nom et l’œuvre de Ponton d’Amecourt soit reconnu à sa juste place, a attendu que réparation lui soit faite, avant de nous quitter sur la pointe des pieds, tant elle était discrète et fuyait les honneurs …

Voici ces quelques mots, extraits de la préface de son livre « Trilport, témoin de l’histoire » …


 » Peut-être faut-il savoir, par delà le temps, retrouver la présence des amis disparus,
avoir savouré la douceur qui inonde de sa paix champs et bois aux derniers rayons du soleil vespéral,
la joie des matins de Pâques, fleuris d’oiseaux et d’arbres fruitiers, lorsque se répondent dans le ciel d’un bleu très pur, tous les clochers d’alentour,
les murmures bruissants du silence de la forêt, les jeux du vent dans les mais et dans les blés,
la sérénité altière de la Marne ou encore, après la pluie, les pleurs des roses des jardins,
peut-être faut il avoir goûté la quiétude de ces lieux pour s y attacher profondément et en apprécier la beauté toute simple?
Ce paysage qui sourit maintenant reste marqué par tant de souvenances, que nous aimerions que, tel un ami très cher, il nous en fasse aujourd’hui les confidences. »

Le Maire de Trilport que je suis désormais, ne peux plus dire qu’un mot à Michelle Bardon, Merci …

Merci pour tout et pour tous …