La note juste

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Ce samedi, nous avons rendu un hommage mérité à Michel Vallier à l’occasion de sa nomination comme Maire Honoraire.

Exercice de style particulier …
Si nous avons voulu  garder le relativisme des choses afin d’éviter toute flagornerie ou cirage de pompe superflu,  qui serait à des années lumière de la nature profonde de ce qu’est réellement Michel, comment dans le même temps ne pas honorer l’action exceptionnelle qu’il a mené pour notre commune ?

Il y a eu en effet un avant, que j’ai connu comme simple habitant, Trilport était alors une ville sans équipement structurant, services à la population ou projet de territoire, et un après, suite à l’action qu’il a initié de 1978 à 2004 (date à laquelle j’ai pris le relais), et durant laquelle la commune s’est développée autour non seulement de nouvelles infrastructures mais  des liens sociaux qui s’y sont multipliés : vie associative, action sociale, liens multi générationnels …
Plus encore en creusant des fondations solides et profondes, il nous permet aujourd’hui de bâtir un projet de développement de territoire solidaire, en harmonie avec le magnifique patrimoine naturel qui nous entoure et les objectifs environnementaux qui s’imposent à tous.

Il nous semblait important afin de lui rendre l’hommage qu’il mérite d’inviter une personnalité emblématique de la noblesse de l’action publique lorsqu’elle est au service des autres et du collectif.
C’est ainsi que j’ai proposé à Lionel Jospin de venir à Trilport célébrer cet évènement, eu égard à l’admiration que Michel Vallier porte à son action d’homme d’Etat,  mais également du fait des valeurs d’altruisme que représente plus que quiconque l’ancien Premier Ministre, comme aux qualités que chacun lui reconnait : intégrité, respect de la parole donnée, sens de l’action collective, qui sont suffisamment rares dans le monde politique, pour être soulignées.

Lionel Jospin était  certainement le plus à même d’officier en cette occasion.

Il était … la note juste …

 

Plaisir double, car je n’oublie pas que j’ai été son étudiant durant deux années à Sceaux. Incontestablement, il a contribué comme Michel Vallier à mon engagement dans la vie politique. Concernant cette question essentielle de l’engagement, je me retrouve totalement dans ses propos  :

« S’engager, c’est quitter l’état de spectateur pour rejoindre celui d’acteur … à la fidélité aux convictions, il faut joindre la recherche de l’intérêt général. S’engager, c’est prendre conscience que l’on appartient à une société, c’est, plus largement, se vouloir partie prenante de la communauté des hommes.

L’engagement est une dimension essentielle de la condition humaine »

C’est peu de dire que nous avons été honoré par une telle visite.
Beaucoup espèrent et pensent, comme moi, que les graines semées par l’action de Lionel Jospin,  et elles sont innombrables, fleuriront demain jusqu’à devenir de beaux fruits qui porteront  de nouvelles perspectives, perspectives dont nous avons le plus grand besoin  …

 

Extrait du Discours que j’ai prononcé pour l’occasion …

Michel nous pardonnera sans doute de lui avoir fait la surprise de cette venue …

 

 


lionel.jpg«  J’ai réellement découvert Michel Vallier à la fin des années 1980 …

lorsque il a proposé au jeune étudiant et Directeur de Colo que j’étais, d’encadrer avec une partie de son équipe municipale, des séjours dans le Morvan destinés à divertir les jeunes Trilportais.

C’est ainsi que nous nous sommes rendus durant quelques années, à un jet de pierre de l’abbaye de La Pierre qui Vire, à Quarré les Tombes plus précisément … Nom prédestiné s’il en est, pour un pèlerinage …

Nous formions déjà à l’époque un tandem : à moi l’animation et la gestion du quotidien, à lui la partie culturelle du séjour. Un volet culturel du style, intense et dense … du lourd, voir du très lourd … Les jeunes en avaient pour leur argent.

« La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert » a écrit Malraux, et c’est en vrais conquérants (en car, à pied, par monts et par vaux, par tous les temps), que nous avons découvert ce coin de France magnifique qu’est le Morvan: carrières, forêt, lacs, vestiges romains, églises, tout était source de savoir pour notre guide. Mais 2 thématiques lui tenaient plus particulièrement à cœur :

la géologie, quoi de plus normal pour un Professeur Agrégé (il y tient !), en Sciences Nat’, passionné de l’environnement et des pierres de tout type et de tout poids,
mais également l’histoire, notamment la période charnière de la transition entre roman et gothique, magnifiée notamment par Umberto Eco dans son livre admirable « le Nom de la Rose »,

Michel nous a démontré, que paradoxalement, il pouvait y avoir de la grandeur et de la hauteur dans le roman, comme de l’humilité, de la retenue et du dépouillement dans le gothique … Tout est affaire de nuances, de relativisme, de passion, et ce dans tous les sens du terme, ou d’engagement spirituel.

C’était le Da Vinci Code avant l’heure … le mystère du verbe qui se fait pierre et qui devient vérité révélée…

Signalons, juste pour l’anecdote, deux autres temps forts, d’ordre plus récréatif : la toilette matinale dans les eaux de la rivière locale, le Trinclin, très revigorante, et la chasse au dahut … un moment attendu de tous, jeunes et moins jeunes. Cette « quête du Graal » donnait lieu à une véritable expédition nocturne dans la forêt, vu la timidité légendaire de l’animal recherché. Moments partagés inattendus qui nous ont permis de découvrir un Michel plus intime, «libéré » en quelque sorte …
Notamment, lorsqu’à une heure avancée de la nuit, il sortait d’une de ses innombrables poches, un élixir mystérieux, très certainement à l’origine de sa sérénité, de sa sagesse reconnue de tous et de sa longévité … La consommation de cette mixture, élaborée à partir d’un mélange d’alcools et de fruits, dénommée « confiture de Vieux garçon », digne d’une vraie A.O.C et à laquelle la main bienveillante de Paulette ne devait pas être étrangère, et qui nous a donné l’occasion de « Changer la vie » et de refaire le monde, en de maintes occasions !

Ces instants privilégiés m’ont permis de découvrir l’homme, sa simplicité et ses valeurs et sont à l’origine de mon implication à ses cotés lorsque j’ai décidé un beau jour de m’engager en politique dans la vie locale.

J’ai alors intégré sa liste municipale et ce fut le point de départ d’une collaboration étroite de plus de 20 années, émaillée de combats électoraux, victorieux ou non, d’un engagement croissant comme élu local à ses cotés, aux services des autres, de tous les autres, sans distinction ou préférence politique. 20 ans de passion partagée dans le respect mutuel et les valeurs communes.

Depuis, mon parcours c’est quelque peu étoffé, j’ai rencontré nombre d’hommes ou de femmes politiques, élus ou pas, toutes catégories et tendances confondues, du poids plume au poids lourds … voir même au très lourd …

Michel Vallier est un cas unique, atypique, ce que ses électeurs ont toujours pressenti et jamais oublié, ceci explique peut être cela … Au delà de ses convictions il a mis au premier plan l’humain, le sens de l’écoute, l’esprit de dialogue, le respect des autres et du service public. Il a beaucoup de similitudes avec le personnage principal du remarquable film de Franck Capra « Mr Smith au Sénat », œuvre magistrale qui interpelle avec justesse la classe politique sur le sens des valeurs, l’altruisme, la profondeur des engagements, et la différence fondamentale entre la fin et les moyens.

Toutes ces années auprès de lui, m’ont renforcé dans ces convictions et sont à l’origine de mes choix d’élu mais aussi d’homme … Entre le virtuel, le miroir aux alouettes, l’éphémère, voir l’instantané, et le concret, le durable, le réalisé, j’ai choisi.
Certains apprennent leur « métier d’élus » dans de grandes écoles spécialisées en technocratie et communication, sans aucun service après vente pour les citoyens, moi j’ai eu le bonheur de l’apprendre aux cotés d’un artisan passionné, sur le terrain, au quotidien et au concret, école d’humilité et de devoirs s’il en est et je lui en suis reconnaissant …

Il nous semblait important avec l’équipe municipale que je représente, de lui rendre un hommage sincère, appuyé, et surtout mérité. Il nous fallait inviter pour cela une personnalité emblématique de la noblesse de l’action publique, lorsqu’elle est au service des autres et du collectif.


Connaissant l’admiration que Michel a pour votre action, je vous ai proposé Monsieur le Premier Ministre de venir à Trilport, et je vous suis reconnaissant d’avoir accepté notre invitation …

Cependant, permettez à un de vos anciens étudiants, promo 1978 / 1980, d’évoquer quelques souvenirs plus personnels.

Je ne reviendrais pas sur l’excellent professeur que vous étiez, même aux yeux d’un jeune rocardien, et à l’époque c’était chaud. Sachez cependant que si vos cours d’économie politique nous passionnaient, votre itinéraire politique, non médiatique j’insiste, c’était une autre époque, nous interpellait et nous rendait fiers tout à la fois, et ce toutes tendances politiques confondues.

Avec vos étudiants, vous avez toujours brisé l’armure.

Je me souviens de votre arrivée dans l’amphi, au retour d’un congrès du PS dans lequel François Mitterand vous avez appelé à ses cotés. Devant la standing ovation que nous vous avions réservé, y compris les étudiants de droite c’était déjà l’ouverture, vous aviez eu deux remarques avant de débuter votre cours … « je vois que vous lisez les journaux et vous en félicite … » puis peu après … « Vous savez il faut toujours relativiser, ma femme m’a rappelé qu’à la Maison également, j’étais le numéro 2 »…

Un autre jour, vous m’aviez pris en stop devant l’IUT, pour m’amener de Sceaux à la Cité U d’Anthony dans une 2 CV qui avait manifestement de nombreuses heures de vol. Je me suis retrouvé à coté d’exemplaires tout fripés de BD, dont une « Tartine » qui devait appartenir à l’un de vos enfant et n’est pas ouvert la bouche du voyage, littéralement tétanisé par l’émotion ! Comme quoi la vie transforme les individus, et j’aurais du savoir « qu’une personne qui roule en 2 CV, est forcément quelqu’un de bien … »

Quelques mois après, jeune appelé au 10 eme RCS de Montmédy, installé devant une télé, je regardais la cérémonie au Panthéon. Devant l’interpellation d’un officier me demandant ce qu’il y avait de si intéressant, manifestement il n’était pas au 7eme ciel, je lui ai désigné mon ancien Professeur … Cette simple information m’a permis de terminer 1ere Classe sans l’ombre d’une corvée, ce dont je vous suis encore reconnaissant …

Nos routes se sont ensuite croisées à de maintes occasions du fait de nos opinions politiques communes, et des diverses campagnes heureuses ou non qui ont ponctué ces années d’engagement …

Concernant cette question essentielle de l’engagement, je ne peux résister à l’envie de vous citer …

« S’engager, c’est quitter l’état de spectateur pour rejoindre celui d’acteur … à la fidélité aux convictions, il faut joindre la recherche de l’intérêt général

S’engager, c’est prendre conscience que l’on appartient à une société, c’est, plus largement, se vouloir partie prenante de la communauté des hommes.

L’engagement est une dimension essentielle de la condition humaine »

 

Sachez Monsieur le Premier Ministre, que toutes les graines que vous avez semé, et elles sont nombreuses, demain refleuriront et deviendront de beaux fruits qui nous ouvriront de nouvelles perspectives, nous en avons particulièrement besoin en ce moment …

Eu égard, à ce que vous avez apporté à l’action publique et politique, aux valeurs d’altruisme et collectives que vous représentez plus que quiconque, et au respect que vous avez toujours eu de la parole donnée, vous étiez certainement le plus à même d’officier en cette occasion.

Vous étiez la note juste …


C’est pour toutes ces raisons Messieurs que je suis particulièrement honoré d’être aujourd’hui, entre deux élus « d’un tel acabit » comme le chanterait Brassens … Deux élus dont d’ailleurs des villes portent le nom, c’est dire …

Jospinet pour l’un, Ville Vallier, et même Saint Vallier pour l’autre, ce qui en ce jour revêt une signification toute particulière, chacun en conviendra, même si cette cérémonie est avant tout et surtout, une cérémonie républicaine.

 

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Deficits publics : faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages

 

1273752431.jpegCe n’est plus un scoop, le déficit public a explosé ces dernières années. Eric Woerth a beau occuper l’espace médiatique en se donnant l’image d’un gestionnaire sérieux et avisé, son action s’apparente plus à celle du pompier pyromane, qu’à celle d’un père la vertu.
C’est peu de dire que depuis qu’il est aux manettes, la dette publique a augmenté, les recettes de l’Etat ne représentant plus que 2/3 de ses dépenses (234 milliards sur 364 pour 2009).

La situation devient réellement problématique.

Quoiqu’en dise Nicolas Sarkozy, la crise n’explique et n’excuse pas tout concernant le poids des déficits successifs de ce gouvernement. Depuis 2002, chaque année notre stock de dettes augmente, régulièrement et singulièrement …

Pas la peine de sortir de l’ENA pour savoir que pour combler un déficit, deux actions sont possibles : réduire les dépenses, ou augmenter les recettes. Il est d’ailleurs préférable d’agir sur ces deux leviers à la fois; autre piste à ne pas négliger, la relance de l’économie,elle favorise l’augmentation des recettes comme la diminution des dépenses sociales.

Paradoxalement ce gouvernement a décidé de n’agir que sur la seule réduction des dépenses. Plus encore, dans un contexte budgétaire dégradé il a été jusqu’à réduire les recettes fiscales tout en augmentant ses déficits !

Position idéologique ? Certainement mais pas uniquement; rappelons, cela ne se dit pas assez, que ce cher M Woerth est également trésorier de l’UMP et grand argentier des campagnes présidentielles passé et future de Nicolas Sarkozy. Les divers cadeaux fiscaux accordées de manière très ciblées, ont été très bien accueillies par les « généreux donateurs » que le Ministre et le Président  reçoivent fréquemment dans l’optique du grand rendez vous de 2012, ceci explique peut être cela.
A  l’analyse, les mesures du gouvernement Fillon se révèlent non seulement injustes pour les français, préjudiciables au budget du pays mais risquent fort à moyen terme d’aggraver la reprise de la croissance du pays, nous y reviendrons.

Le bouclier fiscal est symptomatique de cette démarche. Selon le rapport du député UMP Gilles Carrez, il représente un manque à gagner pour l’Etat de 600 millions d’euros. «5% du total des foyers fiscaux qui ont fait jouer le bouclier ont reçu 74% des sommes reversées par le fisc», écrit il dans son rapport 2009, rappelons que 100 de ces privilégiés (patrimoine supérieur à 15 800 000 euros) ont touché un chèque moyen de 1,15 million d’euros (au total 1/3 du bouclier).

Le bouclier fiscal n’est cependant que la partie immergé d’une démarche plus globale : réforme de 2007 sur les droits de succession (3 % des plus riches), impôt de solidarité sur la fortune (ISF), baisse de la TVA sur la restauration, niches fiscales, loi Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat) instaurant des exonérations coûteuses sur les heures supplémentaires.
Nombre de ces niches ou exonérations fiscales coutent non seulement extrèmement chers au pays, mais augmentent considérablement les injustices, se révèlant de plus souvent sans efficacité en terme d’emploi ou de croissance. Les choix politiques de l’actuelle majorité posent désormais un sacré problème à nos finances publiques, après le déficit budgétaire de 138 milliards d’euros en 2009, c’est un déficit supérieur (149 milliards ?) qui attend l’Etat cette année.

Plus grave encore, le gouvernement, avec la RGPP (révision générale des politiques publiques) a discrédité toute idée de réforme. Le simple fait de vouloir réformer est  assimilé désormais à une dégradation du service rendu, du fait d’une application strictement comptable, technocratique et qui vise à sacrifier le moyen et le long terme (éducation, infrastructures ) au court terme. Autre « mesure phare » de Nicolas Sarkozy, qui risque fort de déstabiliser la cohésion sociale et territoriale, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux (« économie » de 500 millions d’euros par  année), appliquée sans discernement et sans aucune vision prospective (notamment au niveau de l’Education), elle dégrade une situation sociale déjà difficile et compromet l’avenir.

Pourtant, contrairement à ce que s’évertue à  argumenter Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, une autre voie est possible.

Certes, il y a des économies à réaliser et qui le nierait, mais des recettes sont également à retrouver. L’addition des différentes niches,  pour certaines à l’efficacité toute relative, représente un montant quasi équivalent au déficit budgétaire, l’Etat se prive ainsi chaque année de milliards d’euros qui pourraient se révéler fort utile aujourd’hui …

Je vous propose un petit tour d’horizon de certaines niches  …

 

 

En premier lieu, il me paraît indispensable de faire tomber une idée reçue : le déficit public est statistiquement plutôt une vérité de droite (voir graphique) que de gauche, les chiffres parlent d’eux même …

 

 

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Rappelons que si de 1981 à 1993, le déficit était « anecdotique », il a augmenté considérablement sous Balladur (1993/1995) et Juppé (1995/1997), diminue sous  Jospin ( 1997-2002) puis s’est envolé sous Raffarin (2002-2004),  Villepin (2005-2007) et surtout Sarkozy-Fillon (2007- 2010) avec lesquels il atteint des montants inégalés. Conséquence, le poids de la dette devient un poste des dépenses de l’Etat, équivalent au budget de la Défense !

Cet état de fait, n’est pas le fruit du hasard, mais répond à une stratégie politique et à à une position idéologique : réduire la place de la puissance publique et privilégier les hauts revenus.

L’action menée actuellement  par le gouvernement « contre » le déficit présente trois caractéristiques négatives :

  • Une cohésion sociale mise à mal.  L’Insee a publié  une étude démontrant l’accroissement des inégalités par le haut, le constat est simple, voir brutal : plus on est riche, plus on s’enrichit. Si le revenu moyen des Français a augmenté de 9% entre 2004 et 2007, la hausse a été de 20% pour les 1%les plus aisés, et de 39% pour la toute petite frange des grandes fortunes. A l’autre extrême, la France compte 8 millions de pauvres, et  fonctionne comme « un élastique : les inégalités se tendent aux extrêmes »
  • L’investissement public démantelé. C’est nier le rôle et l’importance de l’investissement public, notamment des collectivités locales, qui représentent 75% de l’investissement public civil.
  • met en difficulté  la croissance. Prendre aux classes moyennes ou aux plus pauvres pour donner aux plus aisés, limiter les moyens financiers des collectivités, ne va pas encourager la croissance. L’efficacité économique de telles mesures et leur impacts négatifs à moyen terme est dénoncées par beaucoup d’économistes dont Joseph Stiglitz.

Quand est il des niches fiscales ?

Pour la Cour des Comptes, elles représentent une somme de  140 milliards ! Si certaines peuvent se justifier, toutes ne sont pas indispensables et peuvent même à l’usage se révéler inutiles, inefficaces, injustes et pénalisantes. En voici quelques unes …

Les exonérations générales de cotisations sociales sur les salaires : créés en 1993 pour protéger l’emploi peu qualifié (notamment des bas salaires des pays étrangers), elles sont accordés à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. Pour la Cour des comptes, l’efficacité sur l’emploi de ces allégements est «trop incertain pour ne pas amener à reconsidérer leur ampleur, voire leur pérennité». D’autant que «ces allégements bénéficient surtout à  la grande distribution, non soumises directement à la concurrence internationale, pour lesquelles ils constituent un effet d’aubaine». Cout pour la collectivité : 21,4 milliards

Les exonérations sur les plus-values de cessions de filiales : le hit du moment. Elle permet d’exonérer d’impôt sur les sociétés (33,3 %) les plus-values encaissées par les entreprises lorsqu’elles vendent leurs filiales ou participations détenues pendant au moins deux ans. Plusieurs problèmes ont été signalé par Didier Migaud : le cout de cette exonération qui devait couter au départ 1 milliard d’euros par an à l’Etat au lieu de 3,4 milliards d’euros en 2007, 12,5 milliards en 2008 et 6,1 milliards en 2009, soit un total de 22 milliards d’euros sur trois ans (étrangement, le gouvernement s’est abstenu d’estimer son coût en 2010). Parmi les heureux les bénéficiaires, une dizaine ont ainsi économisé plusieurs milliards d’euros d’impôts (ex : Danone économiqant un demi-milliard d’impôt , Suez qui lors de sa fusion avec GDF, a économisé près de 1 milliard d’euros d’impôts …) dont des fonds d’investissement qui ont bénéficié également de cette mesure (PAI Partners, aurait économisé 670 millions d’euros d’impôts) malgré leur activité spéculative. Estimation du cout pour la collectivité :  20 milliards d’euros en 2 ans (soit le montant du grand emprunt),

Les exonérations ciblées de cotisations sociales : concentrés sur des publics particuliers (contrat d’alternance, jeunes, aides à domicile, arbitres sportifs, marins, vendangeurs…) ou sur des territoires (zones franches urbaines, zones de revitalisation rurale, DOM-TOM…). En 2008, l’ensemble de ces allégements ciblés a représenté 6,38 milliards d’euros. Selon un rapport parlementaire de juin 2008, «elles ont des effets dans les secteurs ou les zones concernés» mais «leur incidence sur l’emploi, par construction, est plus limitée, sinon inexistante». Des dispositifs qui contribueraient «dans le meilleur des cas à « changer l’ordre de la file », sous entendu à opérer une substitution d’un emploi aidé à un autre, et au pire à «des effets d’aubaine». Cout pour la collectivité : 6,4 milliards

Le crédit impôt-recherche : créé en 1983 afin de réduire le coût des investissements en recherche et développement des entreprises, le rapporteur du budget, l’UMP Gilles Carrez, note que ce n’est pas l’industrie mais le secteur de … la banque-assurance, qui en a le plus bénéficié en 2007. Cout pour la collectivité : 5 milliards

Les aides à domicile : cette mesure accorde une réduction d’impôts à ceux qui emploient une personne à domicile. Si le plafond initial (3 800 euros) s’adressait aux classes moyennes, ses modifications d’attribution du fait des gouvernements de droite  (plafond de 15 000 euros) se révèlent un vrai cadeau fiscal pour ménages les plus aisés, un véritable effet d’aubaine . Cout pour la collectivité : 3 milliards

l’exonération fiscale et sociale sur les heures supplémentaires : une des mesures marqueurs de Sarkozy ( «travailler plus pour gagner plus») avec le bouclier fiscal. Outre les doutes sur son efficacité, elle se révèle dans le contexte actuel, totalement contre cyclique : cela revient à subventionner les heures supplémentaires en période de chômage. Cout pour la collectivité : 3 milliards

La TVA à 5,5% dans la restauration : octroyée en contrepartie d’un «contrat d’avenir» signé par les organisations d’employeurs. Bilan : pas ou peu de baisse des prix, ou de créations d’emplois, seul le volet social a donné  lieu à quelques avancées. Cout pour la collectivité : 2,4  milliards

 

Danger : La fracture numérique s’élargit grave

culture_digitali_image.1223316089.jpgUne des tables rondes des 14èmes Assises de l’Association des Maires d’Ile-de-France, était consacrée à la fracture numérique chez les élus. Simple constat, entre les thèmes quasi futuristes abordés par les intervenants et le quotidien vécue par la grande majorité des internautes, l’écart s’élargit, quasiment similaire à celui existant entre réalité réelle et réalité virtuelle,  c’est dire !

Evacuons la problématique « élus » du débat, qu’il serait réducteur de limiter à la seule communication politique, même aprés l’irruption du Web 2.O et le développement vertigineux des réseaux sociaux et leurs avancées !  Un élu est un internaute consommateur comme un autre (besoins / frustation ) mais également un acteur qui a la capacité d’influer directement les politiques publiques. Ces dernières se doivent d’intégrer désormais, non seulement les avancées technologiques considérables du net, mais les mutations profondes qu’elles induisent. Il faut agir à la fois sur les contenus et les tuyaux !

Prochaine étape annoncée, l’internet mobile. Selon le cabinet Forrester, en 2013 il y aura plus de « mobinautes » que d’internautes. Bernard Benhamou, Délégué au Usages de l’Internet, estime que =ce nouveau contexte révolutionnera les usages et sera créateur d’emplois, car reposant sur des services de proximité difficilement délocalisables. Comme illustration, il a présenté «Proxima Mobile» premier portail de services d’intérêt général fédérant des applications gratuites accessibles depuis les téléphones mobiles.

Le smartphone en liant nomadisme, vidéo et géo localisation ouvre effectivement des perspectives de développement quasi infinies : localisation en temps réel, obtention d’informations actualisées relatifs aux points d’intérêts situés sur place ou à proximité (commerces, monuments …), ajout d’éléments virtuels (concept de réalité augmenté) …
Autant de champs d’applications qui impacteront directement et durablement territoires, éducation, loisirs et modes de pensée. Cette mutation rend la situation actuelle plus intolérable, car discriminatoire, d’autant que la notion même de haut débit diffère selon la perception de chacun : état, opérateurs, collectivités ou internautes …

Le Très Haut-Débit (ou THD) est désormais un passage obligé, au regard des usages émergents (visioconférence, télémédecine, travail à distance, développement du « cloud computing », voir plus loin) trés exigeant en bande passante. Bientôt, ce ne seront plus les hommes qui se déplaceront mais l’information !
En Ile de France le THD se limite pour l’heure à Paris et quelques communes des Hauts-de-Seine : densité de population, proximité des centres de décision, présence d’un réseau d’égouts (pour Paris) favorisent le déploiement de la fibre optique et le développement d’une offre privée concurrentielle attractive. Concernant le reste de la région, c’est un vrai désert avec tout juste quelques oasis numériques !

Nous sommes à des années lumière du Très Haut Débit pour tous … Pourtant ce déploiement est un enjeu politique vital les technologies de la connaissance et de l’information étant une des rares pistes de création de valeur ajoutée pour l’économie européenne.

Où en sommes nous ?

 

 

 

Le tableau ci dessous montre l’importance de la bande passante en matière de technologie de l’information. Derrière la qualité du « tuyau », son débit optimal, c’est en fait toute l’évolution d’internet qui est concerné …
Entre les premières connections d’un Internet balbutiant qui ne concernaient que du texte, les besoins d’aujourd’hui (musique, photos, fichiers …) et surtout de demain (images en haute définition), le futur se conjugant étrangement avec le présent, sont radicalement différents et les notions de Haut débit, Très Haut Débit déterminantes par bien des égards … encore faut il bien les définir.

 

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La norme « officielle » du haut débit en France est fixée à 512 Ko (soit le débit minima de l’ADSL). Elle ne satisfait plus l’internaute lambda depuis longtemps, et encore moins le professionnel, cette technologie ayant atteint visiblement ses limites. C’est pourtant trop souvent le seul débit accessible.

Pour le Très Haut débit, la situation est beaucoup plus délicate. Retenons comme valeur limite basse : 4 Mbps, ce débit étant compatible avec l’offre « triple-play » des opérateurs : téléphone, internet, télévision. Rappelons cependant qu’elle ne permet pas le téléchargement rapide de films, le multi tâches en simultanée (envoyer un fichier très lourd et écouter de la musique en »streaming »…) ou de visionner un film en Haute définition. Deux solutions techniques sont envisageables pour atteindre ce débit  :

  • Le FTTH (fiber to the home), qui revient à câbler en fibre optique du début à la fin, jusqu’à l’abonné. C’est la solution technique la plus performante et la plus pérenne mais elle implique le déploiement d’une nouvelle infrastructure.
  • La montée en débit, qui consiste à amener la fibre optique jusqu’au sous-répartiteur et d’accéder ainsi à la sous-boucle locale de France Télécom (lorsque celle ci est dégroupée) pour utiliser ensuite le réseau de cuivre jusqu’à l’abonné. Solution plus rapide à mettre en oeuvre et moins coûteuse, mais présentant l’inconvénient majeur de ne pas permettre de montée en charge à terme. Si agir sur la sous-boucle permet localement d’améliorer la situation, ce palliatif se révèle donc coûteux et ne peut s’envisager que là où il n’est pas possible d’envisager le FTTH à long terme. D’autant que la loi de modernisation de l’économie (LME) impose dés 2010 de pré-câbler en fibre optique les immeubles neufs (plus de 25 logements), et tous les logements collectifs en 2011. La fibre optique sera ainsi au même plan que le téléphone, l’eau ou l’électricité.

L’Internet à très haut débit va-t-il enfin être accessible rapidement au plus grand nombre ? Rien n’est moins sûr, vu les montants financiers en jeu. Selon la Datar, il faudrait entre 18 et 30 milliards d’euros pour desservir la France en Très haut débit.
En partant d’une hypothèse basse (les 18 milliards) 80% de la population serait desservi en FTTH (les zones urbaines), le reste du territoire étant couvert en technologies hertziennes (LTE/4G, dividende numérique…) ou autres. Une effort financier estimé tout de même à 500 millions d’euros par an sur quinze ans ! Dans ce cas de figure seuls 25% à 40% de la population aura accès à la fibre optique en 2014.

Concernant le déploiement, deux scénarios sont pour l’heure envisagées: un réseau par opérateur ou un réseau mutualisé. Dans ce cadre l’ARCEP a proposé de diviser le pays en trois zones: Zone 1 (plus de 5 millions de foyers) regroupant les « zones denses », objectif prioritaire des opérateurs privés du fait des couts de déploiement moins importants et des perspectives de rentabilité rapides, dans ce cas de figure seuls les derniers mètres (la partie verticale) seront mutualisés (guide de l’ARCEP), zone 2, « moyennement dense »,  dont le périmètre n’est pas encore fixé par les opérateurs, et la zone 3, « peu dense » pour laquelle seule l’intervention publique peut changer la donne selon les techniques alternatives.

Il est nécessaire cependant de relativiser les bénéfices attendus par le déploiement de la fibre optique dans les conditions actuelles du marché. Plus de dix-huit mois ont été nécessaire pour que France Télécom, SFR, Bouygues Telecom, Iliad et Numericable accordent leurs position afin d’établir un « cadre réglementaire » de déploiement de la fibre optique dans les zones les plus denses, pourtant les plus rentables a priori. C’est dire que le retour sur investissement n’est pas assuré

Concernant les zones 2 et 3, ne rêvons pas, pour faire simple, soit le déploiement est rentable pour les opérateurs privés à court terme, soit non. Dans ce dernier cas, les habitants ne peuvent compter que sur la seule puissance publique (Etat, collectivités …) pour agir. L’Etat à grand renfort de communication prévoit 2 milliards d’euros dans le cadre du fameux « grand emprunt » pour le déploiement de la fibre, ce chantier étant estimé par France Télécom, entre 20 et 40 milliards d’euros…

Déployer le THD zone par zone comme le suggère l’ARCEP, élargirait encore plus la fracture numérique entre « ville et campagne », seule une approche globale et coordonnée est indispensable afin de permettre de mutualiser les couts de déploiement et d’infléchir le modèle économique et d’intégrer des mesures de péréquation incontournables.

Autrement dit, les collectivités territoriales devront s’impliquer car le Très Haut débit représente un enjeu incontournable d’attractivité territoriale, une infrastructure « vitale » …

D’autant que le développement du THD mobile exige également une infrastructure appropriée afin d’assurer la montée en puissance exigées par les nouveaux besoins de l’internet mobile (débits de l’ordre de 100 Mega bitq à 1 gigabit/ seconde) ce que ne permet pas le 3G actuel contrairement au 4G. Débits qui ne pourront être atteints que par Wi Max ou les ondes libérées par le passage de la télévision analogique à la télévision numérique (le fameux « Dividende numérique ») via la TNT. Deux questions sont encore en suspens dans ce domaine : la couverture effective des territoires et le coté sanitaire (impact des ondes sur la santé).

 

Il est impératif de définir un véritable « Schéma Directeur Territoriaux d’Aménagement Numérique » qui intègre à la fois un mixt des solutions techniques adaptées comme de nouvelles clés de financement : subventions et garanties d’emprunt, incitations fiscales afin de privilégier la fibre sur le cuivre, meilleure rémunération au niveau des contenus de l’infrastructure …

Sans volonté politique et sans l’action résolue de la puissance publique (Etat comme collectivités), la France risque fort de voir la fracture numérique s’ élargir entre ville et campagne et prendre un retard dans son développement économique préoccupant.

 

 

Racines identitaires …

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Le passionnant dossier du Nouvel Observateur consacré à l’immigration, sous le titre « Comment ils sont devenus français » constitue un vrai bol d’air après des mois de débats frileux, voir nauséabonds consacrés à l’identité nationale … Débats qui reconnaissons le nous ont pas mal  pollué l’atmosphère ces derniers temps !
Ce dossier apporte un regard frais, voir un peu décalé, sur les racines de la France d’aujourd’hui et d’hier, qui sont multiples, et a suscité chez moi une certaine émotion vu mon parcours familial. Cette question des origines et de l’identité étant en effet pour certains d’entre nous quasi existentialiste car fondatrice, et nous touchant jusqu’à l’intime …

Avant d’aller plus loin, une autre interrogation est également possible, un citoyen français d’aujourd’hui a t’il une ou plusieurs identités ?
A l’époque ou l’on peut quasiment faire le tour de son avatar en 3D, le titre du film de Cameron est évocateur, comme à l’heure de la mondialisation, qui met à mal beaucoup de nos repères, cette véritable quête identitaire mérite qu’on y consacre une réflexion plus générale au regard de la place qu’elle occupe et occupera toujours dans l’espace public demain …

D’autant que si cet excellent dossier est consacré à la valeur ajoutée inestimable apportée par certains  émigrés célèbres, qui ont incontestablement marqué notre pays, notre histoire ou notre culture, (rappelons que 5 des 7 personnalités françaises préférés des français sont issues de l’immigration), une autre étude, l’enquête « trajectoires et origines (dite Téo) » menée conjointement par l’INSEE et l’INED en 2008 apporte un lot d’informations quantitatives instructives qui mettent à mal certaines théories entendues concernant  les « français de souche ».

La France comptait en 2008 (date de l’enquête) 5 millions d’émigrés, soit 8% de sa population. Plus on remonte au fil des générations, plus cette proportion grandit contrairement à celle des «français dits de souche » qui elle diminue … 11% de la population a un parent au moins d’origine étrangère (6,5 millions) dont 3 millions deux parents,  si nous remontons jusqu’aux grands parents nous approchons la barre des 20% !

Une situation qui m’interpelle singulièrement puisque c ’est la mienne … Je suis né fils d’immigré ce que je n’oublierais jamais, tant je dois à mes grands parents comme  à ce pays …

Mes grands parents Mariano, Miguel, Salvadora, Grégoria ont vécu toute leur vie avec  un certificat de réfugié et une carte de séjour, dans ce pays qu’ils avaient choisi avec la passion du navigateur qui après avoir affronté bien des tempêtes et des aléas, décide un beau jour de poser son sac, devant un rivage qui lui fait soudain signe et se dit « ca y’est c’est ici » …
Ils s’y sont installés, fuyant une dictature sanguinaire à pied avec enfants et troupeaux (ces derniers bloqués à la frontière) lors de la fameuse  « retirada » (nom donné à l’exode des républicains espagnol ). Nouvelle vie, nouveau départ, espérance en des jours meilleurs pour leurs familles et leur enfants dans ce pays qu’ils nous ont appris à aimer tant et tant.

Une terre d’accueil choisie avec le coeur, qui dans la tourmente leur a ouvert ses bras. Ce que je n’oublierais jamais …

 

Mais l’identité c’est encore bien plus …

 

 

 

Je suis un fils de la République, issu de son école, façonné au creuset des quatre valeurs fondamentales qui caractérisent la France, fruits de la révolution de 1789 …  Liberté, égalité, fraternité mais aussi laïcité …

Des valeurs auxquelles je suis viscéralement attaché et qui font que chaque homme, chaque femme de ce territoire est par essence, un citoyen libre de son devenir, membre d’une communauté qui lui donne  le droit de pratiquer ou non et surtout librement son culte dans un cadre digne et dans le respect d’autrui. Valeurs qui ont servi de matrice à notre socle constitutionnel qui au fil des années s’est enrichi et font ce pays : solidarité sociale, services publics, indépendance de la justice,  organisation territoriale … Fondations d’une citoyenneté assumée dans laquelle chacun dispose de droits mais aussi et surtout de devoirs …

Mais l’identité c’est encore et toujours bien plus, elle intègre ce supplément d’âme que l’on nomme culture  … « Ma patrie c’est la langue française » écrivait joliement Camus …

Je me souviens avec nolstalgie de mes premières émotions littéraires dans ma petite école méditerranéenne à Hyères, à la lecture des livres de Pagnol qui chantait si bien ma terre natale, ses odeurs, ses couleurs et ses attraits multiples …

J’ai vibré ensuite avec les textes de Villon, Ronsard, Verlaine, Baudelaire, Hugo, Rimbaud puis Aragon, Prévert, les chansons de Brassens, Brel ou Gainsbourg … A la ligne mélodique de leurs mots, au rythme de leurs vers et à la percussion, la chaleur et la lumière de leurs textes.

J’ai grandi avec les romans de Malraux, Camus, Saint Exupéry et Céline … Ouvrant autant de perspectives vers un monde à construire, des solidarités à bâtir et la nécessité de s’engager pour changer la vie …

J’ai tremblé  à l’évocation de l’histoire contrasté de ce pays, pour ses ombres, mais surtout ses lumières innombrables,

Je me suis passionné pour sa géographie en découvrant vallons, plaines, rivières, montagnes, sommets et océans qui sont autant de richesses fragiles et authentiques et font la richesse et la diversité de cette terre …

J’ai chanté la Marseillaise avec Platini, Zidane, Blanc ou Thuram … même si le sang impur qui abreuve nos sillons m’interpelle toujours et encore … La vitalité de notre patrie s’est nourrie de la diversité, « Black, Blanc, Beur »; en avoir peur aujourd’hui, c’est  avoir peur en soi même et perdre bcette énergie positive créatrice …

Depuis ses origines et de par sa position géographique, la France est en effet une terre de mélange, ce qui en fait à la fois sa force, sa particularité et la richesse de son identité …  Ici, point de notion de race privilégiée, de religion officielle, mais plutôt  et surtout de communauté nationale épanouie, forgée au creuset républicain, communauté de culture, de valeurs, de destin et de destinée mais aussi et surtout d’harmonie …

C’est tout cela qui fait que je suis profondément français, car il est vrai que je ne suis pas né français ce que j’ai tendance à oublier depuis toujours …

 

Pour autant, doit on  limiter une identité à un seul rivage … Aujourd’hui plus qu’hier, nous sommes la résultante de diverses citoyennetés qui s’interconnectent et s’entremêlent … Le local, le pays, le continent, la planète …

Comme Hugo, je me sens profondément européen ainsi que l’étaient mes grands parents qui ne savaient pourtant ni lire ni écrire. L’Europe est une réalité qu’il nous faut toujours construire …

Vu l’état de  la planète qui nous héberge, notre responsabilité ne peut se limiter à la seule question des frontières et des humains … Nous sommes  plus que jamais citoyen d’un monde qui ne nous appartient pas, dépositaires en tant que tel d’une lourde responsabilité envers qles générations futures ou le devenir de notre planète et de tous les éléments qui le peuplent  …  l’éco citoyenneté doit s’imposer à tous et en urgence !

 

Notre identités est composite, dans l’attente des identités virtuelles (avatar, clone …) que le futur nous réserve sans nul doute. Cependant la matrice des valeurs qui nous façonne et nous anime est  la même … Questions d’invariants … Droits, devoirs, respect d’autrui …

L’identité ne peut pas être que nationale, elle n’est pas non plus figée une fois pour toute. C’est une dynamique qui se construit et se transforme tout au long de l’existence dans le respect de certains invariants, nos valeurs …

 

Vaste programme, non ?

 

 

Première pierre …

 

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Si par malheur ils survivaient
C’était pour partir à la guerre
C’était pour finir à la guerre
Aux ordres de quelque sabreur
Qui exigeait du bout des lèvres
Qu’ils aillent ouvrir au champ d’horreur
Leurs vingt ans qui n’avaient pu naître
Et ils mouraient à pleine peur
Tout miséreux oui notre bon Maître
Couverts de prèles oui notre Monsieur
Demandez-vous belle jeunesse
Le temps de l’ombre d’un souvenir
Le temps de souffle d’un soupir

Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?


Jacques Brel



Le dernier discours de Jean Jaurès, contre la guerre («On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre.»), dans lequel il revient sur les causes qui vont expliquer la tragédie.

 

 

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25 juillet 1914

Discours de Jean Jaurès sur les responsabilités de la guerre

Prononcé à Lyon-Vaise


Voici le dernier discours de Jean Jaurès. Il a été prononcé dans la banlieue lyonnaise le 25 juillet 1914, à l’occasion d’un meeting électoral en faveur du socialiste Moutet.  Cinq jours plus tard, Jaurès était assassiné au café du Croissant, à Paris.

 

 

Citoyens,


Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.

Ah ! Citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter.

Citoyens, la note que l’Autriche a adressée à la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, si les Germains, si la race germanique d’Autriche fait violence à ces Serbes qui sont une partie du monde slave et pour lesquels les Slaves de Russie éprouvent une sympathie profonde, il y a à craindre et à prévoir que la Russie entrera dans le conflit, et si la Russie intervient pour défendre la Serbie, l’Autriche ayant devant elle deux adversaires, la Serbie et la Russie, invoquera le traité d’alliance qui l’unit à l’Allemagne et l’Allemagne fait savoir qu’elle se solidarisera à l’Autriche. Et si le conflit ne restait pas entre l’Autriche et la Serbie, si la Russie s’en mêlait, l’Autriche verrait l’Allemagne prendre place sur les champs de bataille à ses côtés. Mais alors, ce n’est plus seulement le traité d’alliance entre l’Autriche et l’Allemagne qui entre en jeu, c’est le traité secret mais dont on connaît les clauses essentielles, qui lie la Russie et la France, et la Russie dira à la France : « J’ai contre moi deux adversaires, l’Allemagne et l’Autriche, j’ai le droit d’invoquer le traité qui nous lie ; il faut que la France vienne prendre place à mes côtés ». A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes, et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu.

Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir à l’Europe l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français et c’est nous qui avions le souci de la France.

Voilà, hélas ! notre part de responsabilités, et elle se précise, si vous voulez bien songer que c’est la question de la Bosnie-Herzégovine qui est l’occasion de la lutte entre l’Autriche et la Serbie et que nous, Français, quand l’Autriche annexait la Bosnie-Herzégovine, nous n’avions pas le droit ni le moyen de lui opposer la moindre remontrance, parce que nous étions engagés au Maroc et que nous avions besoin de nous faire pardonner notre propre péché en pardonnant les péchés des autres.

Et alors notre ministre des Affaires Étrangères disait à l’Autriche : « Nous vous passons la Bosnie-Herzégovine, à condition que vous nous passiez le Maroc » et nous promenions nos offres de pénitence de puissance en puissance, de nation en nation, et nous disions à l’Italie : « Tu peux aller en Tripolitaine, puisque je suis au Maroc, tu peux voler à l’autre bout de la rue, puisque moi j’ai volé à l’extrémité ».

Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie. Eh bien ! Citoyens, nous avons notre part de responsabilité, mais elle ne cache pas la responsabilité des autres, et nous avons le droit et le devoir de dénoncer, d’une part, la sournoiserie et la brutalité de la diplomatie allemande, et, d’autre part, la duplicité de la diplomatie russe. Les Russes qui vont peut-être prendre parti pour les Serbes contre l’Autriche et qui vont dire : « Mon cœur de grand peuple slave ne supporte pas qu’on fasse violence au petit peuple slave de Serbie ». Oui, mais qui est-ce qui a frappé la Serbie au cœur ? Quand la Russie est intervenue dans les Balkans, en 1877, et quand elle a créé une Bulgarie, soit-disant indépendante, avec la pensée de mettre la main sur elle, elle a dit à l’Autriche : « Laisse-moi faire et je te confierai l’administration de la Bosnie-Herzégovine ». L’administration, vous comprenez ce que cela veut dire, entre diplomates, et du jour où l’Autriche-Hongrie a reçu l’ordre d’administrer la Bosnie-Herzégovine, elle n’a eu qu’une pensée, c’est de l’administrer au mieux de ses intérêts.

Dans l’entrevue que le ministre des Affaires Étrangères russe a eue avec le ministre des Affaires Étrangères de l’Autriche, la Russie a dit à l’Autriche : « Je t’autoriserai à annexer la Bosnie-Herzégovine à condition que tu me permettes d’établir un débouché sur la mer Noire, à proximité de Constantinople ». Monsieur Aetenthal a fait un signe que la Russie a interprété comme un oui, et elle a autorisé l’Autriche à prendre la Bosnie-Herzégovine, puis quand la Bosnie-Herzégovine est entrée dans les poches de l’Autriche, elle a dit à l’Autriche : « C’est mon tout pour la mer Noire » – « Quoi ? Qu’est-ce que je vous ai dit ? Rien du tout ! », et depuis c’est la brouille avec la Russie et l’Autriche, entre Monsieur Iswolsky, ministre des Affaires Étrangères de la Russie, et Monsieur Aerenthal, ministre des Affaires Étrangères de l’Autriche ; mais la Russie avait été la complice de l’Autriche pour livrer les Slaves de Bosnie-Herzégovine à l’Autriche-Hongrie et pour blesser au cœur les Slaves de Serbie.

C’est ce qui l’engage dans les voies où elle est maintenant.

Si depuis trente ans, depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien à ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir de force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ses peuples.

La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.

Eh bien ! Citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne.

Vous avez vu la guerre des Balkans, une armée presque entière a succombé soit sur le champ de bataille, soit dans les lits d’hôpitaux, une armée est partie à un chiffre de trois cent mille hommes, elle laisse dans la terre des champs de bataille, dans les fossés des chemins ou dans les lits d’hôpitaux infectés par le typhus cent mille hommes sur trois cent mille.

Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis, et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjà, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué.

Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements.

Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce parti socialiste international qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix


 

5 chantiers pour la Seine et Marne

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La réflexion sur le devenir de la Seine et Marne (cf note précédente), arrive peu à peu à son terme. Pour Daniel Behar et sa coopérative Acadie, mandatés par le Conseil général, pour conduire et piloter ces travaux, l’heure de la synthèse et des propositions finales approche (28 mai à Savigny le Temple). Les dernières propositions nous ont été présenté pour calage, fruits concrets de la concertation initiée depuis novembre.

Rappelons que l’objet de cette réflexion collective est d’élaborer le projet de développement du département, pas celui du Conseil général. Cette volonté affirmée de l’exécutif départemental explique le processus de concertation choisie, qui vise à mobiliser l’ensemble des acteurs du territoire, seine et marnais compris.
Idée générale, aboutir à un projet co produit et le décliner en objectifs transversaux incontournables, car légitimes et consensuels. Une réflexion identitaire basée sur une démarche « collaborative », se situant  à des années lumière de celle initiée par le gouvernement pour le Grand Paris, par exemple …

Le processus de concertation a fait ressortir deux idées forces : affirmer une vision nouvelle de la Seine-et-Marne en Ile-de-France (afin de faire tomber le schéma traditionnel de territoire rural, pour ne pas dire retardé, revendiquant en permanence un rééquilibrage à l’est), et faire de l’innovation sinon un passage obligé, du moins un levier de développement …

Il nous faut abandonner tout  esprit  de mimétisme vis-à-vis de l’ouest francilien, mais au contraire affirmer nos propres forces, en élaborant  un modèle de développement choisi et non importé (le « copier coller » en terme d’urbanisme étant par essence réducteur et dangereux) et mettre en exergue les potentialités de ce territoire. Car si paradoxalement, le « 77 » à l’image en Ile de France d’un territoire à la marge, il a la capacité de  « jouer sa propre carte », du fait de sa population, ses ressources naturelle, sa position charnière, entre métropole, bassin parisien  et provinces …

L’intérêt de cette réflexion est de dépasser le cadre institutionnel, qui bougera certainement dans les années à venir. Deux réserves cependant, il faut souligner l’intérêt de sauvegarder pour les seine et marnais ces deux espaces de solidarité, que constituent le département et la Région, et l’importance stratégique des « liens » entre les territoires, qu’ils soient humains, logistiques, liés à la mobilité ou culturels. L’enjeu est d’assumer un positionnement nouveau, dépassant la posture passive du simple « rééquilibrage par rapport à l’ouest », il s’agit désormais de « Faire l’Est à l’est ».

Certains pré requis s’imposent cependant, et des interrogations demeurent … Comment innover ? Quel modèle de développement privilégier ? Quels axes d’action poursuivre ?
Y répondre nécessite de bien poser les jalons et de réfléchir sur les modes de faire, les méthodes à initier, l’importance de travailler « collaborativement » à partir des synergies, des réseaux d’acteurs en place … ils sont pluriels et de toute sorte …
La stratégie proposée par le cabinet ACADIE est de nous faire sortir des figures imposées habituelles,avec trois types de démarches : élaborer un manifeste politique affirmant une vision nouvelle pour le 7.7 et prospective, proposer des éléments concrets de mise en œuvre plus fédérateurs et ciblés qu’exhaustifs et surtout respecter la méthode poursuivie, reposant sur le partenariat et le travail collaboratif entre acteurs locaux.

Une volonté, transcender les clivages politiques, générationnels et catégoriels afin d’aboutir à un consensus sur un projet de territoire qui fait sens, et de parler d’une même voix …

Alors, comment faire concrètement ?

 

 

Vincent Eblé

« Il s’agit d’anticiper l’avenir, de comprendre ce qui est en jeu et de faire en sorte que nous soyons le mieux préparé possible pour tirer le meilleur profit des évolutions des prochaines années. Il importe pour cela d’anticiper, d’innover et d’être en veille. »


 

Sommes nous en capacité de co produire une nouvelle identité territoriale, non seulement en terme d’image, mais reposant sur des dynamiques environnementales, économiques, culturelles, sociales ?

Le cabinet ACADIE nous propose de concentrer la visibilité du projet sur cinq  grands chantiers transversaux fédérateurs, avec deux pré requis cependant  : innover et rechercher les synergies ; nos territoires devant travailler leur complémentarité plutôt que leur concurrence, afin réellement de « faire l’est à l’est ».

Revue synthétique des cinq « grands chantiers » proposés …

 

Accessibilité des services pour tous

La population seine-et-marnaise évolue, se diversifie : générations, composition sociologique … L’action publique doit non seulement s’adapter à cette mutation et aux tendances démographiques lourdes des prochaines années, (le nombre de seine et marnais de plus de 65 ans doublera en vingt ans) mais également se renouveler …

Les dynamiques sociales et territoriales font de l’accessibilité aux services, la principale clé de l’attractivité résidentielle et un levier de développement incontournable. Il faut non seulement rattraper et résoudre le déséquilibre structurel entre offre et demande en services, et en Seine et Marne il est criant, mais aller bien plus loin.

Garantir l’aménagement numérique de l’ensemble du territoire constitue un passage obligé. La révolution de l’internet mobile (via les smartphones notamment) en cours va bouleverser totalement les usages et les besoins du fait, entre autres, de la géo localisation.Attention cependant, si l’internet mobile constitue un formidable moteur de développement pour les « e services », et un facilitateur d’usages pour les « mobinautes », il est exigeant en infrastructures, et le retard de ce département malgré les efforts du Conseil Général est considérable.

Rendre les services performants et accessibles, sur un département qui représente la moitié de l’Ile de France nécessite une nouvelle approche d’autant qu’il est impératif aujourd’hui plus qu’hier, de tenir compte de l’optimisation du service rendu. Obligation : I.N.N.O.V.E.R … Les pistes existent : mutualisation autour de pôles, itinérance des services, polyvalence …

 

La Seine-et-Marne, territoire de l’éco construction

Les contraintes liées à l’émission des gaz à effets de serre et au réchauffement climatique, imposent une nouvelle approche environnementale notamment dans les secteurs fortement émetteurs, tel celui du bâtiment et de l’habitat. La Seine et Marne, toutes les études le confirment, demeurera le premier département francilien en termes de « production de logements » dans les vingt prochaines années, la filière de la construction est donc en tension pour une longue période. Elle nécessite savoir faire, technicité, expertise et innovation : économie des ressources naturelles, recyclage,  nouveaux modes de construction et d’aménagement …

L’objectif d’efficacité énergétique du bâti induit une technologie poussée, tant en amont (sous sol, agro matériaux …) qu’en aval (aménagement, bâti …) de la filière. Ce département possède un atout considérable, la capacité d’être présent sur l’ensemble de cette filière. Le pôle de compétitivité de Marne la Vallée centré autour de « la ville durable », offre la possibilité de mettre en place un  véritable cluster sur cette problématique qui permettra de faire de ce territoire un des principaux vecteurs de l’éco construction régionale, d’exporter les savoir faire en intégrant toute la chaine des métiers ou activités liés à une filière d’excellence et surtout d’avenir .

 

Faire du 77, une destination choisie et désirée

La Seine-et-Marne propose la diversité des formes du tourisme : affaires, international, culturel, sports loisirs … C’est une chance, qui peut lui permettre d’effectuer un saut qualitatif important. Encore faut il créer des synergies entre toutes ces « formes de présence » aujourd’hui cloisonnées.
Développer l’attractivité de notre département est important pour les visiteurs comme pour résidents … Il faut donner « envie de Seine et Marne », et le tourisme est un vecteur de développement économique important car créateur d’emplois et de mieux vivre.

Encore faut il tout à la fois moderniser, qualifier, augmenter les capacités d’accueil, mutualiser les différentes offres, concilier compétitivité francilienne et mettre en place une véritable offre sport / nature, tant les ressources naturelles et forestières sont présentes et font de ce département le poumon vert de l’ile de France.

Car on ne le souligne pas assez, en dehors de Mickey et du patrimoine historique réel d’une terre qui a marqué l’histoire de France, le patrimoine naturel des forêts, des rivières, et des plaines est inestimable.

 

Mobilités: l’invention de la diversité

Ce blog s’est souvent fait l’écho du retard structurel et pour tout dire anachronique de ce département, face aux exigences environnementales et sociales liées à la mobilité et à la société d’aujourd’hui. Il faut sortir par le haut de l’opposition binaire : offre publique (infrastructures lourdes) contre pratiques individuelles (le tout automobile).
Nous devons accomplir une véritable révolution copernicienne (ou un saut vers le futur) en combinant toutes les alternatives à l‘usage individuel de la voiture. Simple à dire, beaucoup plus complexe à mettre en place, surtout dans le contexte financier actuel et de la véritable usine à gaz que constitue a l’heure actuelle les instances de gouvernance en place.

Passage obligé, élaborer les principes d’un réseau maillé, hiérarchisé et évolutif permettant de faire évoluer les usages, de promouvoir de nouvelles formes de mobilité (création de hubs multi modaux …) et d’expérimenter des  modes d’exploitation du réseau novateurs. L’objectif recherché étant de faire de la Seine-et-Marne un véritable territoire d’expérimentation pour toutes les formes de mobilité, reconnaissons le ce département vu la diversité des situations rencontrées possède toutes les caractéristiques pour devenir un véritable laboratoire social de cette thématique.

 

Un nouveau modèle d’aménagement, propre au 77

Ce dernier chantier est au cœur du dualisme seine et marnais, rendre compatible deux volontés à priori antinomique : préserver et promouvoir la bio diversité à toutes les échelles, poursuivre l’urbanisation en cours.
Le magnifique patrimoine naturel présent impose une responsabilité toute particulière aux acteurs publics : penser les grandes continuité et solidarités écologiques à grande échelle pour aujourd’hui et demain. Dans le même temps, ils doivent accompagner le développement croissant d’un territoire en plein essor démographique et économique.

Afin de rendre « soutenable » l’urbanisation existante, plusieurs pistes existent : organiser le « métabolisme urbain », penser la rareté afin de préserver les ressources naturelles, faire évoluer les usages, développer la bio diversité de proximité (agriculture péri urbaine …). Ce que l’on pourrait résumer en une formule, inventer un modèle de développement urbain spécifique permettant de répondre aux besoins du territoire et de ses habitants.

Les réflexions issues de la consultation des architectes sur le Grand Paris, les éco quartiers, la préservation des espaces naturels et d ela bio diversité, le développement d’une agriculture raisonnée et bio sont autant d’éléments concrets … Il est vital d’entremêler ces approches, ces points de vue afin de mettre en place une véritable grille de lecture partagée du territoire.

Expérimentons  ici  les formes urbaines novatrices de demain (lisière, développement en rhyzomes) afin d’aboutir à une  … Permettant cohabitation harmonieuse entre urbain et nature …

Car le 7.7 est avant tout le poumon vert et bleu de l’Ile de France