Still I Rise

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Maya Angelou (Marguerite Johnson) 4 avril 1928 / 28 mai 2014)

« Des cabanes d’une histoire honteuse, je me soulèverai

Je me soulèverai plus haut qu’un passé inculqué dans la douleur

je suis un océan noir, large, qui saute et gonfle, 

je supporte  la marée

Je  laisse derrière moi des nuits de terreur et de peur

pour  une aurore  merveilleusement claire

J’apporte les cadeaux de mes ancêtres

Je suis le rêve et l’espoir de l’esclave

Je me soulèverai »

 

Maya Angelou – Still I rise

Qui était t’elle ? 

Article de Corinne Lesnes du monde sur sa vie et son oeuvre 

Poème Still I Rise

 

 

 

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Still I rise

(traduction française suit)

You may write me down in history

With your bitter, twisted lies,

You may trod me in the very dirt

But still, like dust, I’ll rise.

Does my sassiness upset you?

Why are you beset with gloom?

‘Cause I walk like I’ve got oil wells

Pumping in my living room.

Just like moons and like suns,

With the certainty of tides,

Just like hopes springing high,

Still I’ll rise.

Did you want to see me broken?

Bowed head and lowered eyes?

Shoulders falling down like teardrops.

Weakened by my soulful cries.

Does my haughtiness offend you?

Don’t you take it awful hard

‘Cause I laugh like I’ve got gold mines

Diggin’ in my own back yard.

You may shoot me with your words,

You may cut me with your eyes,

You may kill me with your hatefulness,

But still, like air, I’ll rise.

Does my sexiness upset you?

Does it come as a surprise

That I dance like I’ve got diamonds

At the meeting of my thighs?

Out of the huts of history’s shame

I rise Up from a past that’s rooted in pain

I rise I’m a black ocean, leaping and wide,

Welling and swelling I bear in the tide.

Leaving behind nights of terror and fear

I rise Into a daybreak that’s wondrously clear

I rise Bringing the gifts that my ancestors gave,

I am the dream and the hope of the slave.

I rise I rise I rise.

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Je me soulèverai

 

Traduit par Emmanuel Rivet et Christine Lenor-Drake

JE ME SOULEVERAI

Vous pouvez me rabaisser aux yeux de l’histoire

Avec vos mensonges tordus et amers

Vous pouvez me traîner dans la boue

Mais comme la poussière, je me soulèverai

Est-ce que mon bonheur vous dérange ?

Pourquoi vous assombrir tant parce que je ris

Comme si j’avais trouvé un puit de pétrole

Au beau milieu de mon salon ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai Soulèverai

 

Vous voudriez me voir brisé

Tête inclinée, les yeux baissés

Epaules tombantes comme des larmes

Affaibli par des pleurs déchirants

Est-ce que mon assurance vous dérange ?

Cela vous est-il pénible de me voir marcher

Comme si j’avais trouvé une mine de diamants

Au beau milieu de mon jardin ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai Soulèverai  Soulèverai

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai Soulèverai

 

Vous pouvez me rabaisser aux yeux de l’histoire

Avec vos mensonges tordus et amers

Vous pouvez me traîner dans la boue

Mais comme la poussière, je me soulèverai

Est-ce que mon bonheur vous dérange ?

Pourquoi vous assombrir tant parce que je ris

Comme si j’avais trouvé une mine d’or

Au beau milieu de mon salon ?

 

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

Soulèverai Soulèverai 

 

M’extirpant des taudis honteux de l’histoire

Hors d’un passé enraciné dans la douleur

Je me soulèverai Je me soulèverai

Je me soulèverai Soulèverai, Soulèverai

Vous pouvez bien me fusiller avec vos mots

Me lacérer avec vos yeux Je me soulèverai

Je me soulèverai Je me soulèverai

Soulèverai Soulèverai

 

je suis un océan noir, large, qui saute, et gonfle

je supporte  la marée Je  laisse derrière moi des nuits de terreur et de peur

Pour  une aurore  merveilleusement claire

J’apporte les cadeaux de mes ancêtres

Je suis le rêve et l’espoir de l’esclave

Je me soulèverai

 

 

La réponse à Marine : rebondir nous devons

 

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 » Déterminé je suis … 

Combattre les forces obscures bleues marines je dois …

 La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance.

Le côté obscur de la Force, redouter tu dois. 

Rebondir il faut,  toujours en mouvement est l’avenir. »

Carnets de campagne : dernière ligne droite

savigny-campagne.jpgInexorablement ces élections approchent de la fin et peu le regretteront au regard de la fatigue des troupes comme des électeurs. Cette dernière semaine sera cruciale tant elle correspond à la cristallisation de la prise de décision chez nos concitoyens, pas tous encore réellement fixés sur leur choix, ou du moins de ceux qui viendront voter.
C’est dans les prochains jours que le choix de voter efficace doit s’imposer à ceux désirant réellement et concrètement une autre Europe que celle proposée par Monsieur Junker. Ne l’oublions pas : « voter UMP, c’est voter Junker, ne pas voter, ou éparpiller son bulletin de vote sur une petite liste, c’est laisser élire Junker et avec lui, la ligne Barroso ! »
Chacun a le droit de ne pas être content de l’Europe, j’en suis, alors autant la changer, non ? Le paradoxe est que la majorité de ceux qui la critiquent ne se déplaceront pas pour voter dimanche 25 mai !
Tout l’enjeu de cette campagne, et in fine, de la victoire de Martin Schulz est là : voter efficace; d’autant que partout dans le pays, au regard de l’émiettement des listes (31 en Ile de France), de l’importance de l’abstention, le moindre pour-cent de gagné peut se transformer en un siège de plus. L’Ile de France n’échappe pas à la règle, selon le nombre de bulletins, le PS peut se retrouver avec 2,3 ou 4 députés européens d’après les estimations actuelles !

Force est de constater et surtout de regretter que les médias nationaux n’ont pas défendu l’idée européenne, loin s’en faut, ils ont même été en dessous de tout, et au premier rang les chaines publiques !
Il n’est pas admissible qu’une couverture maximale soit réservée à des émissions de télé réalité, de  télé crochets ou des évènements d’une importance mineure pour le pays, et si peu pour l’Europe ! Refus de retransmettre le débat entre les cinq postulants, aucun reportage consacré aux différents candidats au poste de Président du prochain Conseil Européen, dont l’un incarnera durant les cinq prochaines années notre continent, aucune enquête sur le double langage de  députés si inactifs et silencieux à Bruxelles et si bavards dans les médias nationaux à Paris, dans leurs critiques de l’Europe …
Pour le devoir d’investigation, vous pouvez repasser, autant chercher ailleurs, dans d’autres pays, « nos médias »  se contentant de faire le lit de l’abstention comme celui du FN.
Faut il rappeler que les téléspectateurs français ne devront qu’à l’habileté politique du premier Secrétaire du PS Jean Christophe Cambadélis, piégeant une chaîne publique à son propre jeu, d’écouter Martin Schulz à une heure de grande écoute, palliant ainsi quelque peu la lâcheté d’un journaliste qui n’avait pas désiré aller à l’encontre de Madame Le Pen refusant de débattre avec le coriace contradicteur qu’est Martin Schulz ! Un journaliste beaucoup moins conciliant avec d’autres femmes politiques, de gauche il est vrai !

Je veux saluer ce rayon de soleil qu’est l’implication enthousiaste des militants engagés dans cette campagne, pourtant KO debouts après les municipales, et qui malgré un vent mauvais se défoncent chaque jour, histoire de grappiller les quelques voix, qui dimanche prochain, peuvent se traduire par un siège supplémentaire, contribuant ainsi à faire gagner Martin Schulz et avec lui l’Europe !
L’objectif est que la liste menée par Pervenche Beres ait le plus de députés, si possible même un Seine et Marnais,  « local de l’étape » comme les militants l’annoncent sur les marchés de ces terres de conquête et de reconquête que sont nos villes et villages de Brie ou lors des opérations de porte à porte, avec pour certains un brin de fierté dans la voix, tant cela est rare.

Les séquences électorales successives de ces derniers mois, dont l’une  toujours en cours, démontrent qu’il nous faut au plus vite, retisser les liens distendus, quelquefois même rompus avec nos concitoyens, nous aurons l’occasion d’y revenir prochainement et j’ai la conviction que la victoire de Martin Schulz peut nous y aider, encore faut il qu’il gagne

Plus que six jours pour changer la donne en Europe …

 

8 et 9 mai, un jour pour l’Europe

9 mai.jpgDepuis 2010, année du 10eme anniversaire de notre jumelage avec Engen, nous célébrons également à l’occasion du 8 mai, l’Europe, tant sa création est  intimement liée aux fractures et blessures de la 2eme guerre mondiale. 

L’Europe, ce n’est pas qu’une élection, un drapeau étoilé sur fond d’azur, la devise « unis dans la diversité », la belle mélodie de Beethoven pour hymne, des subventions reçues, des relations économiques ou une monnaie partagée … 
C’est aussi un modèle unique de démocratie sur la planète, une véritable oasis économique et sociale reconnue de tous les pays du globe, qui constitue de fait presqu’une anomalie dans l’histoire du monde. Il n’est en effet pas commun de voir les ennemis irréconciliables d’hier se réunir pour fonder une nouvelle famille et écrire ensemble les pages d’un avenir désormais commun et partagé.

Pourtant aujourd’hui L’Europe doit répondre à un terrible paradoxe : célébrée partout sur la planète comme une réussite, elle ne fait plus recette auprès de beaucoup de ses habitants, qui s’en détournent, notamment les plus jeunes, premiers concernés pourtant.

Le souvenir de la terrible et dramatique guerre dont elle est le fruit, qui a pris fin le 8 mai 1945, s’estompe dans le brouillard de l’histoire. Les générations ayant traversé cette période tragique, disparaissent peu à peu, emportant dans leurs tombes les terribles souvenirs d’une guerre horrible, mais aussi de la peste brune qu’était le nazisme et qui en est à l’origine.
Les jeunes pensent que l’Europe a toujours existé, que la paix va de soi, qu’elle est une réalité immuable que rien ne peut remettre en cause. Ils ne disposent pas des repères temporels et mémoriels que nous ont transmis comme un talisman précieux nos parents et grands parents, car la paix est un édifice pourtant fragile, ici même, en Europe aujourd’hui encore !
Pas besoin de remonter aux années 1945, il y a seulement 15 ans s’achevait un conflit qui a causé plus de 200 000 morts dans l’ex Yougoslavie et endeuillé tout notre continent, à seulement une heure d’avion de Paris … Depuis quelques mois les  évènements d’Ukraine  font craindre l’émergence d’une nouvelle  guerre civile …
Point commun à toutes ces tragédies ? Le nationalisme, principale cause des guerres d’hier, d’aujourd’hui et sans doute  de demain, alors que la construction européenne, c’est avant tout la paix …

C’est pourquoi à Trilport nous avons décidé de célébrer l’Europe le 8 mai. Il nous semble important de perpétuer le souvenir de ceux qui sont tombés pour la France en défendant la démocratie et notre liberté, mais qu’il est  utile de célébrer le même jour cette construction unique qu’est l’Europe, bâtie sur l’amitié entre les ennemis d’hier.
Aussi je remercie sincèrement tous ceux qui participent à une telle célébration et contribuent à en faire une date importante : anciens combattants, pompiers, harmonie intercommunale car la musique est un facteur d’émotion important et incontournable lors de ces cérémonies, mais aussi chaque citoyen présent, ils sont autant de passeurs de mémoire indispensables.
Permettez moi de regretter que les enseignants ne saisissent pas une telle occasion avec leurs élèves, afin d’aborder les questions relatives à la citoyenneté, à l’histoire mais également à notre futur avec la construction européenne !
Il est bon et formateur de rappeler aux nouvelles générations que la guerre n’est pas un jeu vidéo de plus, qu’elle constitue une totale abomination, que son origine est trop souvent dans le « chacun pour soi » et la « peur d’autrui » , surtout lorsqu’ils sont poussés au paroxysme par des pyromanes surfant sur la vague de mécontentement qui grossit lors des temps difficile … Mais aussi, pour souligner, en contrepoint, comment la paix est belle, mais que c’est un trésor fragile à préserver.

 

Depuis que l’homme est homme, l’Europe est un continent, 

Durant plus de 1000 ans elle aura été un idéal politique, philosophique, de paix, de monde meilleur …

Aprés la terrible tragédie qu’a été la 2eme guerre mondiale, elle s’est construite pas à pas, afin que plus jamais guerre et tyrannie ne reviennent, 

La chute du mur de Berlin lui a permis de retrouver enfin ces deux jambes, pour avancer de nouveau, 

Il faut qu’elle poursuive sa longue marche en avant, qu’elle existe concrètement aux yeux de nos concitoyens, mais surtout plus que tout, quelle fasse enfin sens …

Il lui faut pour cela retrouver le cœur de chaque  européen et la voie de la passion … 
Comme l’écrivait si bien Guillaume Apollinaire, mort pour la France en novembre 1918, une autre guerre mondiale causée par les nationalismes imbéciles,

« Il est grand temps de rallumer les étoiles »

Le drapeau européen en compte douze, unies dans leur diversité, qu’il faut rallumer une à une …

 

Autant commencer dés le 25 mai.

 

  

Retrouvons le sens de l’Europe

photo lognes 2.jpgJe suis intervenu lors du meeting organisé à Lognes pour les européennes, comme 1er seine et marnais de la liste Ile de France et en 4eme position, ce qui correspond sans doute à un double signal :

– vers la Seine et Marne, véritable Finistère de l’Ile de France : là ou finit la ville-métropole et ou débute, sinon l’Océan, du moins d’immenses espaces agricoles et forestiers, ponctués d’archipels péri urbains ou ruraux, disséminés sur les franges franciliennes … Patchwork de paysages multiples, le « 7.7 » constitue une terre d’avenir pour l’Ile de France, mais condense l’essentiel des défis que l’Europe doit surmonter, aujourd’hui et demain.

– en direction des élus locaux, dont je suis. Une  reconnaissance du travail de terrain réalisé dans des conditions de plus en plus difficiles sur des terres de conquête  délicates pour la gauche, les dernières municipales nous l’ont rappelé douloureusement.
En première ligne, nous faisons le job, tentant de mettre en musique la partition écrite par des compositeurs n’ayant pas toujours le sens du rythme ou de la mesure, quelquefois même l’oreille musicale !
Notre rôle actuel est de tenter  de contenir la détresse sociale qui monte avec les digues de solidarité et de proximité entretenues avec passion mais de plus en plus fragilisées, un message que Bruxelles se doit d’entendre. S’il y a une Europe des villes, il y a aussi, une Europe des champs et du péri urbain, avec des habitants qui y vivent et ont quelquefois le sentiment d’être devenus des laissés pour compte …

 

L’Europe a toujours eu pour moi une résonnance particulière …  Je suis né espagnol, mes parents et grands parents, bergers républicains ayant fuit la dictature franquiste comme tant d’autres … Je suis un Européen « puissance 2″ en quelque sorte !

Elu local, j’ai saisi l’opportunité de mettre cet idéal en pratique, grâce au jumelage de Trilport, la ville dont je suis Maire, avec la ville allemande d’Engen, liée  aux villes de Pannonhalma en Hongrie et Moneglia. Des partenariats à l’origine de multiples échanges, qui nous ont permis toutes ces années de ressentir  la dimension de nos cultures respectives, la géographie particulière d’un continent qui nous est commun, l’histoire tumultueuse et souvent entremêlée de nos pays depuis des siècles …

J’ai ainsi touché du doigt, en Hongrie notamment, une Europe que je ne devinais pas, bien différente de mes manuels d’histoire et de géographie,  située de l’autre coté du mur, du miroir allais je dire. Autant de rencontres qui ont modifié en profondeur ma perception et incité à élargir queljque peu la focale : moins de vérités et plus de doute …
Il est erroné de réduire l’Europe au seul prisme français, l’Europe est une confluence avant que d’être une matrice.

Aussi elle doit s’adresser à tous, y compris à ceux qui s’en sentent exclus, et faute d’exister concrètement «charnellement » l’Europe est aujourd’hui en danger !
Force est de constater que depuis le départ de Jacques Delors, elle est désincarnée, sacrifiée à l’autel des égos des dirigeants nationaux, qui ont mis en place un Barroso pour la représenter ! C’est dire, sur qu’il ne leur fait pas d’ombre …

La « maison commune » est désormais vide et sans âme …

Il lui faut au plus vite de véritables porte-voix, en lieu et place des technocrates qui la symbolisent et la personnifient depuis trop de temps aux yeux de nos concitoyens.  Situation que Wim Wenders, le grand réalisateur allemand, a résumé parfaitement

« L’idée européenne est incontestée, mais l’idée est devenue l’administration et les gens prennent l’administration pour l’idée »

Pour nos concitoyens l’Europe doit redevenir l’idée et retrouver souffle et vigueur … Il y a urgence, tant nous avons besoin de passion, de ferveur et de fraicheur,

Mais elle doit surtout avoir un vrai visage, celui de Martin Shulz.

Et ce pour plusieurs raisons …

 

 

 

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Du fait de son parcours personnel et politique, Martin Schulz porte le rêve européen qui nous fait tant défaut aujourd’hui. Né 10 ans après la seconde guerre mondiale, au coeur de l’Europe, dans une famille nombreuse et modeste, il a gravi tous les échelons par son travail et sa volonté : apprenti, puis libraire, ensuite Maire durant 11 ans d’une ville jumelée avec Morlaix.

Son engagement politique a amené ce militant de base à devenir député Européen, puis Président du groupe socialiste durant 8 longues années, il y a parcouru le continent et découvert une Europe enfin réconciliée et en paix avec elle même. Il a rencontré tous ses dirigeants, lorsque l’on parle cinq langues c’est plus simple, avant d’accéder à la Présidence du Parlement Européen, responsabilité dans laquelle il a démontré des valeurs qui nous sont communes.

Ses repères sont les nôtres, il compte encore en milliers et non en milliards d’euros, et  parle une langue  audible de tous, étant issu de la meilleure grande école qui soit, celle de la vie !

 

Pour l’Europe

Selon Mme Merkel « l’Europe c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la production mondiale et 50% des prestations de sécurité sociale dispensées dans le monde », elle oublie d’ajouter, surtout après les évènements d’Ukraine, que c’est aussi 100% de démocratie »

Comment admettre que l’Union Européenne, forte de ses 500 millions d’habitants, détentrice du plus grand produit intérieur brut du monde, compte 26 millions de personnes au chômage, dont un quart de jeunes, et 120 millions d’habitants vivant au niveau ou en-deçà du seuil de pauvreté ?

Il faut initier une politique européenne de relance pour soutenir croissance et création d’emplois. Nos pays ont besoin d’une Europe qui avance, protège, agit, se batte au niveau international, c’est le sens du Manifesto, le programme adopté par le Parti Socialiste Européen en mars dernier, commun à nos vingt huit pays : les libertés économiques ne doivent pas l’emporter sur les droits sociaux !

Ce document, Pervenche Beres, notre tête de liste en Ile de France, y a contribué grandement ! Eurodéputée depuis 20 ans, elle préside une des commissions les plus actives du Parlement, celle de l’Emploi et des Affaires sociales, véritable supplément d’âme de l’institution européenne !

C’est grâce à l’implication, au travail de députés comme Pervenche, que le Parlement a donné corps et consistance à l’Europe, ce que la Commission n’a jamais fait depuis Delors !
Que ce soit pour : l’union bancaire, l’Accord Multilatéral sur l’investissement, la défense du fonds d’aide aux plus démunis, la sanctuarisation de la politique sociale des fonds structurels, la création de la garantie jeunesse, 1ere prestation sociale européenne, même si nous la jugeons encore insuffisante : 6 milliards d’euros c’est tellement peu comparé aux 1 000 milliards injectés pour sauver les banques.  Et que dire de la directive des travailleurs détachés, victoire contre le dumping social, souvenons nous du plombier polonais, cher au FN !

Tout n’est pas parfait, certes et qui le nie !  Il est plus difficile de construire le consensus à 28 à Bruxelles, que de critiquer l’Europe à Paris devant les médias nationaux ou fustiger le manque d’ambition de telle ou telle mesure, surtout lorsque l’on intervient si peu au Parlement dont on est un ou une des députés !

Ne pas réagir, soit en laissant faire, soit en demandant l’accord impossible à obtenir, c’est délibérément laisser la logique du marché détruire notre modèle social.

Qui améliore la vie au quotidien de nos concitoyens et fait avancer concrètement l’Europe ? Ceux se dorent la pilule devant les sunlights des médias en train de bercer leur égo et leur sens de la communication ou ceux qui se tapent le plus dur à Bruxelles ?

 

Pour la France

Etudes et sondages l’attestent, la France en état dépressif regarde son passé avec espoir et le futur avec effroi …  Attention, torticolis assuré !

Nous habitions un grand pays dans un monde petit,  désormais le monde est devenu grand et la France, pays moyen désormais, se sent dépossédée de son destin, quasi déclassée, comme ses habitants …

Un sentiment de déclassement payé cash dans les urnes en mars dernier et devenu le principal terreau du vote extrême et populiste, très tendance aujourd’hui en Seine et Marne !

L’extrême droite a toujours surfé, notamment lors des heures les plus sombres de notre histoire, sur les doutes, les peurs, quelquefois légitimes, de nos concitoyens en difficulté qui constituent son principal fonds de commerce …
La terre a beau tourner, les remèdes miracles proposés sont toujours les mêmes : le chacun chez soi, le nationalisme, la sortie de l’euro, la peur de l’autre, l’intolérance …

D’autres entretiennent l’illusion qu’il serait possible de se soustraire aux nécessaires mutations que nous devons entreprendre. Toute seule, la France convertirait ses partenaires à une autre politique, la leur ! lls semblent ignorer, une fois de plus, que l’Europe est un tout qu’on ne peut réduire à la seule France. 28 n’est pas égal à 1 mais à 28 fois un !

Que penser, dans un tel contexte, de l’attitude irresponsable et inacceptable des médias publics, qui refusent d’accorder à ce scrutin majeur et décisif pour notre avenir, la place qu’il mérite, privilégiant les télé réalité ou télé crochet en « prime time » à l’organisation d’un débat avec les différentes têtes de liste …

La mondialisation n’est malheureusement pas une option, mais un environnement ! Elle ne peut plus être considérée comme une crise, mais plutôt comme une transformation à initier, accompagner, mener à bien, en veillant soigneusement à préserver nos valeurs et à protéger les plus faibles afin qu’ils soient en capacité de rebondir.
Seule une politique européenne peut aujourd’hui relever ce défi et Martin Schulz comme Pervenche le porter légitimement et efficacement.

Pour renouer avec nos concitoyens nous devons retrouver une simplicité qui n’est plus de mise, alors qu’elle ne constitue que la marque du respect et de la proximité que l’on doit à chacun.
Ce que Martin Schulz a magnifiquement compris, il nous faut  :

  • faire simple, pas simpliste,
  • être proche pas sachant,
  • s’engager pas se défausser,
  • assumer, non chercher de bouc émissaire,
  • mais, plus que tout, fixer clairement le cap à suivre, y compris lorsqu’il est exigeant, difficile, en indiquant les difficultés d’une traversée rendu chaotique du fait d’aléas climatiques ou météo …

Proximité qui est l’enjeu de ces européennes, mais celui aussi désormais de chaque élection, tant le vote populiste et l’abstention se développent, marqueurs d’une société qui doute et souffre au plus profond d’elle même. Il y a trop d’attentes,  trop de frustrations, il y a eu trop d’espoirs déçus  …

L’Europe est un modèle unique sur la planète de démocratie, de  richesse et de  protection sociale, elle représente une véritable oasis pour la planète mais le paradoxe est  qu’elle ne fait plus recette auprès des européens, notamment des plus jeunes, premiers concernés pourtant.
Ce qui d’autant plus dommageable que la génération d’après guerre disparait peu à peu, emportant avec elle, le souvenir des démons d’antan, de cette peste brune qui revient, d’autant que les nouvelles générations n’ont plus les mêmes balises temporelles et mémorielles.

La baisse de participation à ces élections est constante, plus le Parlement a de pouvoir, plus l’abstention est importante !

Il nous faut absolument retrouver la voie de la passion et d’un grand dessein européen à accomplir …

 

 

Je ne suis ni technocrate, ni expert des questions européennes, ma perception est juste celle d’un petit élu local de base. Toutes ces années, j’ai cependant acquis la conviction que la sauvegarde de notre modèle culturel, économique et social passe nécessairement par l’émergence d’une citoyenneté européenne et celle d’une Europe politique enfin assumée …

Depuis que l’homme est homme, l’Europe est un continent,

Durant plus de 1000 ans elle aura été un idéal, politique, philosophique, de paix, de monde meilleur …

Depuis la tragédie de la 2eme guerre mondiale, elle s’est construite pas à pas, pour que plus jamais la guerre ne revienne,

La chute du mur de Berlin lui a permis de retrouver enfin ces deux jambes,

Il faut désormais qu’elle poursuive sa longue marche en avant, qu’elle existe concrètement, surtout plus que tout, quelle fasse enfin sens …

Elle doit pour cela s’affranchir des populismes, clore définitivement la parenthèse de Yalta et du mur de Berlin, mais aussi et surtout faire tomber d’autres murs, dont ce mur technocratique qui l’éloigne tant du citoyen.

Tout dépendra des résultats du 25 mai, de notre capacité à mobiliser, à inciter malgré le vent mauvais, nos concitoyens à se déplacer et  à voter « Pour une autre Europe »,  afin que que Martin Schulz soit le prochain président de la Commission Européenne et que Pervenche conduise la délégation francilienne la plus nombreuse possible …

 

Bon vent au fils de Aracataca

 

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« J’ai tant appris de vous,

les hommes,

J’ai appris que tout le monde
 veut vivre au sommet de la montagne, 
sans soupçonner que le vrai bonheur 
est dans la manière de gravir la pente. »

Gabriel Garcia Marquez

 

 

Son discours de réception du Prix Nobel,  toute la tragique histoire moderne du continent Sud américain …
« y donde las estirpes condenadas a cien años de soledad tengan por fin y para siempre una segunda oportunidad sobre la tierra … »

 

 

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DISCOURS DE RECEPTION DU PRIX NOBEL
8 décembre 1982

 

La soledad de America latina
Un día como el de hoy, mi maestro William Faulkner dijo en este lugar: « Me niego a admitir el fin del hombre ».

 

9 août 2010. Antonio Pigafetta, un navigateur florentin qui a accompagné Magellan lors du premier voyage autour du monde, a écrit lors de son passage par notre Amérique méridionale une chronique rigoureuse qui paraît cependant une aventure de l’imagination.
Il a raconté qu’il avait vu des cochons avec le nombril dans le dos, et quelques oiseaux sans pattes dont les femelles couvaient dans les dos du mâle, et d’autres comme des pélicans sans langue dont les becs ressemblaient à une cuiller. Il a raconté qu’il avait vu une créature animale avec une tête et des oreilles de mule, un corps de chameau, des pattes de cerf et un hennissement de cheval. Il a raconté que le premier natif qu’ils ont trouvé en Patagonie ils l’ont mis en face d’un miroir, et que ce géant exalté a perdu l’usage de la raison par la frayeur de sa propre image.

Ce livre bref et fascinant, dans lequel se perçoivent déjà les germes de nos romans d’aujourd’hui, n’est pas beaucoup moins le témoignage le plus étonnant de notre réalité de ces temps. Les Chroniqueurs de l’Amérique nous ont légué d’autres irracontables. Eldorado, notre pays illusoire si convoité, a figuré dans de nombreuses cartes pendant de longues années, en changeant de lieu et de forme selon l’imagination des cartographes. A la recherche de la fontaine de la Jeunesse Éternelle, la mythique Alvar Núñez Cabeza de Vaca a exploré huit ans durant le nord du Mexique, dans une expédition folle dont les membres se sont mangés entre eux, et seuls cinq des 600 qui l’ont entreprise sont arrivés. L’un des nombreux mystères qui n’ont jamais été élucidés, est celui des onze mille mules chargées de cent livres d’or chacune, qui un jour sont sortis du Cuzco pour payer le sauvetage d’Atahualpa et qui ne sont jamais arrivées à destination. Plus tard, pendant la colonie, se vendaient à Carthagène, quelques poules élevées dans des terres d’alluvion, dans les gésiers desquelles se trouvaient des petits cailloux d’or. Ce délire doré de nos fondateurs nous a poursuivis jusqu’il y a peu. À peine au siècle passé la mission allemande chargée d’étudier la construction d’un chemin de fer interocéanique dans l’isthme du Panama, a conclu que le projet était viable à condition que les rails ne fussent pas faits en fer, qui était un métal peu abondant dans la région, mais qu’ils soient faits en or.

L’indépendance de la domination espagnole ne nous a pas mis à l’abri de la démence. Le général Antonio López de Santana, qui a été trois fois dictateur du Mexique, a fait enterrer avec des funérailles magnifiques sa jambe droite qu’il avait perdue dans la dite Guerra de los Pasteles. Le général Gabriel García Morena a gouverné l’Équateur pendant 16 ans comme un monarque absolu, et son cadavre a été veillé vêtu de son uniforme de gala et sa cuirasse de décorations assis dans le fauteuil présidentiel. Le général Maximiliano Hernández Martínez, le despote théosophe du Salvador qui a fait exterminer dans un massacre barbare 30 mille paysans, avait inventé un pendule pour vérifier si les aliments étaient empoisonnés, et a fait couvrir d’un papier rouge l’éclairage public pour combattre une épidémie de scarlatine. Le monument au général Francisco Morazán, érigé sur la place la plus grande de Tegucigalpa, est en réalité une statue du maréchal Ney achetée à Paris dans un dépôt de sculptures usées.

Il y a onze ans, l’un des poètes insignes de notre temps, le Chilien Pablo Neruda, a illuminé cette enceinte avec son verbe. Dans les bonnes consciences de l’Europe, et parfois aussi dans les mauvaises, ont fait irruption depuis ce temps-là avec plus de force que jamais les nouvelles fantomatiques de l’Amérique Latine, cette patrie immense d’hommes hallucinés et de femmes historiques, dont l’entêtement sans fin se confond avec la légende. Nous n’avons pas eu un instant de calme. Un président prometheique retranché dans son palais en flammes est mort en se battant seul contre toute une armée, et deux catastrophes aériennes suspectes et jamais éclaircies ont tranché la vie d’un autre au cœur généreux, et celle d’un militaire démocrate qui avait restauré la dignité de son peuple. Il y a eu 5 guerres et 17 coups d’État, et a surgi un dictateur luciférien qui au nom de Dieu mène le premier ethnocide de l’Amérique Latine de notre temps. Pendant ce temps, 20 millions d’enfants latinoaméricains mouraient avant d’atteindre l’âge de deux ans, ce qui est plus que tous ceux qu’ils sont nés en Europe depuis 1970. En raison de la répression il y a presque 120 000 disparus, c’est comme si aujourd’hui on ne savait pas où sont passés tous les habitants de la ville d’Uppsala. De nombreuses femmes enceintes ont été arrêtées ont mis au monde dans des prisons argentines, mais on ignore encore le destin et l’identité de ses enfants, qui ont été donnés en adoption clandestine ou enfermés dans des orphelinats par les autorités militaires. Pour ne pas vouloir que les choses continuent ainsi près de 200 000 femmes et hommes sont morts sur tout le continent, et plus de 100 000 ont péri dans trois petits pays volontaristes de l’Amérique centrale, Nicaragua, Salvador et Guatemala. Si c’était aux États-Unis, le chiffre proportionnel serait d’un million 600 morts violentes en quatre ans.

Du Chili, un pays aux traditions hospitalières, a fui un million de personnes : 12 % pour cent de sa population. L’Uruguay, une nation minuscule de 2,5 millions d’habitants qui se considérait comme le pays le plus civilisé du continent, a perdu dans l’exil un citoyen sur cinq. La guerre civile au Salvador a causé presque un réfugié toutes les 20 minutes depuis 1979. Le pays qu’on pourrait faire avec tous les exilés et émigrés forcés d’Amérique Latine, aurait une population plus nombreuse que la Norvège.

J’ose penser, que c’est cette réalité extraordinaire, et pas seulement son expression littéraire, qui cette année a mérité l’attention de l’Académie Suédoise des Lettres. Une réalité qui n’est pas celle du papier, mais qui vit avec nous et détermine chaque instant de nos innombrables morts quotidiennes, et qui soutient une source de création insatiable, pleine de malheur et de beauté, de laquelle ce Colombien errant et nostalgique n’est qu’un parmi d’autres plus distingué par la chance. Poètes et mendiants, musiciens et prophètes, guerriers et racaille, toutes les créatures de cette réalité effrénée nous avons eu très peu à demander à l’imagination, parce que le plus grand défi fut pour nous l’insuffisance des ressources conventionnelles pour rendre notre vie croyable. C’est cela, amis, le nœud de notre solitude.

Donc si ces difficultés nous engourdissent, que nous sommes de son essence, il n’est pas difficile de comprendre que les talents rationnels de ce côté du monde, extasiés dans la contemplation de leurs propres cultures, sont restés sans méthode valable pour nous interpréter. Il est compréhensible qu’ils insistent pour nous mesurer avec le même étalon avec lequel ils se mesurent eux même, sans rappeler que les épreuves de la vie ne sont pas égaux pour tous, et que la recherche de l’identité propre est si ardue et sanglante pour nous qu’elle le fut pour eux. L’interprétation de notre réalité avec des schémas étrangers contribue seulement à nous rendre de plus en plus méconnus, de moins en moins libres, de plus en plus solitaires. Peut-être l’Europe vénérable serait plus compréhensive si elle essayait de nous voir à travers son propre passé. Si elle se rappelait que Londres a eu besoin 300 ans pour construire sa première muraille et de 300 autres pour avoir un évêque, que Rome s’est débattu dans les ténèbres de l’incertitude pendant 20 siècles avant qu’un roi étrusque ne l’implantât dans l’histoire, et qu’encore au XVIe siècle les suisses pacifiques d’aujourd’hui, qui nous enchantent avec leurs fromages doux et leurs montres impavides, ensanglantèrent l’ Europe comme soldats de fortune. Encore à l’apogée de la Renaissance, 12 000 lansquenets à la solde des armées impériales pillèrent et dévastèrent Rome, et tuèrent à coups de couteau huit mille de ses habitants.

Je ne cherche pas à incarner les illusions de Tonio Kröger, dont les rêves d’union entre un nord chaste et un sud passionné exaltaient Thomas Mann il y a 53 ans dans ce lieu. Mais je crois que les Européens d’esprit éclairant, ceux qui luttent aussi ici pour une grande patrie plus humaine et plus juste, pourraient mieux nous aider s’ils révisaient à fond leur manière de nous voir. La solidarité avec nos rêves ne nous fera pas sentir moins seuls, tant que cela ne se concrétise avec des actes de soutien légitime aux peuples qui assument l’illusion d’avoir une vie propre dans la répartition du monde.

L’Amérique Latine ne veut pas ni n’a de quoi être un fou sans arbitre, ni n’a rien de chimérique dans le fait que ses desseins d’indépendance et d’originalité deviennent une aspiration occidentale. Cependant, les progrès de la navigation qui ont réduit tant de distances entre nos Amériques et l’Europe, semblent avoir augmenté en revanche notre distance culturelle. Pourquoi l’originalité qu’on nous admet sans réserves dans la littérature nous est refusée avec toute sorte de suspicions dans nos si difficiles tentatives de changement social ? Pourquoi penser que la justice sociale que les Européens d’avant garde essaient d’imposer dans leurs pays ne peut pas aussi être un objectif latinoaméricain avec des méthodes distinctes dans des conditions différentes ? Non : la violence et la douleur démesurées de notre histoire sont le résultat d’injustices séculières et d’amertumes innombrables, et non un complot ourdi à 3 000 lieues de notre maison. Mais nombre de dirigeants et penseurs européens l’ont cru, avec l’infantilisme des grands-parents qui ont oublié les folies fructueuses de leur jeunesse, comme si n’était possible un autre destin que de vivre à la merci des deux grands propriétaires du monde. Telle est, amis, l’ampleur de notre solitude.

Cependant, face à l’oppression, au pillage et à l’abandon, notre réponse est la vie. Ni les déluges ni les pestes, ni les famines ni les cataclysmes, ni même les guerres éternelles à travers des siècles et des siècles n’ont réussi à réduire l’avantage tenace de la vie sur la mort. Un avantage qui augmente et s’accélère : chaque année il y a 74 millions de naissances de plus que de décès, une quantité de vivants nouveaux comme pour augmenter sept fois chaque année la population de New York. La majorité d’ entre eux naissent dans des pays avec moins de ressources, et parmi ceux-ci, bien sûr, ceux d’Amérique Latine. En revanche, les pays les plus prospères ont réussi à accumuler assez de pouvoir de destruction comme pour anéantir cent fois non seulement tous les êtres humains qui ont existé jusqu’à aujourd’hui, mais la totalité des êtres vivants qui sont passés par cette planète d’infortune.

Un jour comme celui d’aujourd’hui, mon maître William Faulkner a dit dans ce lieu : « Je me refuse à admettre la fin de l’homme ». Je ne me sentirais pas digne d’occuper cet endroit qui fut le sien si je n’avais pas pleine conscience de ce que pour la première fois depuis les origines de l’humanité, la catastrophe colossale qu’il se refusait à admettre il y a 32 ans est maintenant rien plus qu’une simple possibilité scientifique. Devant cette réalité saisissante qui à travers tout le temps humain a du paraître une utopie, les inventeurs de fables que tous nous croyons nous nous sentons le droit de croire que n’est pas encore trop tard pour entreprendre la création de l’utopie contraire.
Une nouvelle et triomphante utopie de la vie, où personne ne peut décider pour les autres jusqu’à la forme de mourir, où vraiment soit vrai l’amour et soit possible le bonheur, et où les lignées condamnées à cent ans de solitude ont enfin et pour toujours une deuxième chance sur la terre.

Traduction libre et non officiel de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi

 

En espagnol

Antonio Pigafetta, un navegante florentino que acompañó a Magallanes en el primer viaje alrededor del mundo, escribió a su paso por nuestra América meridional una crónica rigurosa que sin embargo parece una aventura de la imaginación. Contó que había visto cerdos con el ombligo en el lomo, y unos pájaros sin patas cuyas hembras empollaban en las espaldas del macho, y otros como alcatraces sin lengua cuyos picos parecían una cuchara. Contó que había visto un engendro animal con cabeza y orejas de mula, cuerpo de camello, patas de ciervo y relincho de caballo. Contó que al primer nativo que encontraron en la Patagonia le pusieron enfrente un espejo, y que aquel gigante enardecido perdió el uso de la razón por el pavor de su propia imagen.

Este libro breve y fascinante, en el cual ya se vislumbran los gérmenes de nuestras novelas de hoy, no es ni mucho menos el testimonio más asombroso de nuestra realidad de aquellos tiempos. Los Cronistas de Indias nos legaron otros incontabels. Eldorado, nuestro país ilusorio tan codiciado, figuró en mapas numerosos durante largos años, cambiando de lugar y de forma según la fantasía de los cartógrafos. En busca de la fuente de la Eterna Juventud, el mítico Alvar Núñez Cabeza de Vaca exploró durante ocho años el norte de México, en una expedición venática cuyos miembros se comieron unos a otros, y sólo llegaron cinco de los 600 que la emprendieron. Uno de los tantos misterios que nunca fueron descifrados, es el de las once mil mulas cargadas con cien libras de oro cada una, que un día salieron del Cuzco para pagar el rescate de Atahualpa y nunca llegaron a su destino. Más tarde, durante la colonia, se vendían en Cartagena de Indias unas gallinas criadas en tierras de aluvión, en cuyas mollejas se encontraban piedrecitas de oro. Este delirio áureo de nuestros fundadores nos persiguió hasta hace poco tiempo. Apenas en el siglo pasado la misión alemana encargada de estudiar la construcción de un ferrocarril interoceánico en el istmo de Panamá, concluyó que el proyecto era viable con la condición de que los rieles no se hicieran de hierro, que era un metal escaso en la región, sino que se hicieran de oro.

 

La independencia del dominio español no nos puso a salvo de la demencia. El general Antonio López de Santana, que fué tres veces dictador de México, hizo enterrar con funerales magníficos la pierna derecha que había perdido en la llamada Guerra de los Pasteles. El general Gabriel García Morena gobernó al Ecuador durante 16 años como un monarca absoluto, y su cadáver fue velado con su uniforme de gala y su coraza de condecoraciones sentado en la silla presidencial. El general Maximiliano Hernández Martínez, el déspota teósofo de El Salvador que hizo exterminar en una matanza bárbara a 30 mil campesinos, había inventado un péndulo para averiguar si los alimentos estaban envenenados, e hizo cubrir con papel rojo el alumbrado público para combatir una epidemia de escarlatina. El monumento al general Francisco Morazán, erigido en la plaza mayor de Tegucigalpa, es en realidad una estatua del mariscal Ney comprada en Paris en un depósito de esculturas usadas.

 

Hace once años, uno de los poetas insignes de nuestro tiempo, el chileno Pablo Neruda, iluminó este ámbito con su palabra. En las buenas conciencias de Europa, y a veces también en las malas, han irrumpido desde entonces con más ímpetus que nunca las noticias fantasmales de la América Latina, esa patria inmensa de hombres alucinados y mujeres históricas, cuya terquedad sin fin se confunde con la leyenda. No hemos tenido un instante de sosiego. Un presidente prometeico atrincherado en su palacio en llamas murió peleando solo contra todo un ejército, y dos desastres aéros sospechosos y nunca esclarecidos segaron la vida de otro de corazón generoso, y la de un militar demócrata que había restaurado la dignidad de su pueblo. Ha habido 5 guerras y 17 golpes de estado, y surgió un dictador luciferino que en el nombre de Dios lleva a cabo el primer etnocidio de América Latina en nuestro tiempo. Mientras tanto, 20 millones de niños latinoamericanos morían antes de cumplir dos años, que son más de cuantos han nacido en Europa desde 1970. Los desaparecidos por motivos de la represión son casi 120 mil, que es como si hoy no se supiera donde están todos los habitantes de la cuidad de Upsala. Numerosas mujeres encintas fueron arrestadas dieron a luz en cárceles argentinas, pero aun se ignora el paradero y la identidad de sus hijos, que fueron dados en adopción clandestina o internados en orfanatos por las autoridades militares. Por no querer que las cosas siguieran así han muerto cerca de 200 mil mujeres y hombres en todo el continente, y más de 100 mil perecieron en tres pequeños y voluntariosos países de la América Central, Nicaragua, El Salvador y Guatemala. Si esto fuera en los Estados Unidos, la cifra proporcional sería de un millón 600 muertes violentas en cuatro años.

 

De Chile, pais de tradiciones hospitalarias, ha huído un millón de personas: el 12 % por ciento de su población. El Uruguay, una nación minúscula de dos y medio millones de habitantes que se consideraba como el pais más civilizado del continente, ha perdido en el destierro a uno de cada cinco ciudadanos. La guerra civil en El Salvador ha causado desde 1979 casi un refugiado cada 20 minutos. El país que se pudiera hacer con todos los exiliados y emigrados forzosos de América Latina, tendría una población más numerosa que Noruega.

 

Me atrevo a pensar, que es esta realidad descomunal, y no sólo su expresión literaria, la que este año ha merecido la atención de la Academia Sueca de las Letras. Una realidad que no es la del papel, sino que vive con nosotros y determina cada instante de nuestras incontables muertes cotidianas, y que sustenta un manantial de creación insaciable, pleno de desdicha y de belleza, del cual este colombiano errante y nostálgico no es más que una cifra más señalada por la suerte. Poetas y mendigos, músicos y profetas, guerreros y malandrines, todas las criaturas de aquella realidad desaforada hemos tenido que pedirle muy poco a la imaginación, porque el desafío mayor para nosotros ha sido la insuficiencia de los recursos convencionales para hacer creíble nuestra vida. Este es, amigos, el nudo de nuestra soledad.

 

Pues si estas dificultades nos entorpecen a nosotros, que somos de su esencia, no es difícil entender que los talentos racionales de este lado del mundo, extasiados en la contemplación de sus propias culturas, se hayan quedado sin un método válido para interpretarnos. Es comprensible que insistan en medirnos con la misma vara con que se miden a sí mismos, sin recordar que los estragos de la vida no son iguales para todos, y que la búsqueda de la identidad propia es tan ardua y sangrienta para nosotros como lo fué para ellos. La interpretación de nuestra realidad con esquemas ajenos sólo contribuye a hacernos cada vez más desconocidos, cada vez menos libres, cada vez más solitarios. Tal vez la Europa venerable sería más comprensiva si tratara de vernos en su propio pasado. Si recordara que Londres necesitó 300 años para construirse su primera muralla y otros 300 para tener un obispo, que Roma se debatió en las tinieblas de la incertidumbre durante 20 siglos antes de que un rey etrusco la implantara en la historia, y que aun en el siglo XVI los pacíficos suizos de hoy, que nos deleitan con sus quesos mansos y sus relojes impávidos, ensangrentaron a Europa como soldados de fortuna. Aun en el apogeo del Renacimiento, 12 mil lansquenetes a sueldo de los ejércitos imperiales saquearon y devastaron a Roma, y pasaron a cuchillo a ocho mil de sus habitantes.

 

No pretendo encarnar las ilusiones de Tonio Kröger, cuyos sueños de unión entre un norte casto y un sur apasionado exaltaba Thomas Mann hace 53 años en este lugar. Pero creo que los europeos de espíritu clarificador, los que luchan también aquí por una patria grande más humana y más justa, podrían ayudarnos mejor si revisaran a fondo su manera de vernos. La solidaridad con nuestros sueños no nos hará sentir menos solos, mientras no se concrete con actos de respaldo legítimo a los pueblos que asuman la ilusión de tener una vida propia en el reparto del mundo.

 

América latina no quiere ni tiene por qué ser un alfil sin albedrío, ni tiene nada de quimérico que sus designios de independencia y originalidad se conviertan en una aspiración occidental. No obstante, los progresos de la navegación que han reducido tantas distancias entre nuestras Américas y Europa, parecen haber aumentado en cambio nuestra distancia cultural. ¿Por qué la originalidad que se nos admite sin reservas en la literatura se nos niega con toda clase de suspicacias en nuestras tentativas tan difíciles de cambio social? ¿Por qué pensar que la justicia social que los europeos de avanzada tratan de imponer en sus países no puede ser también un objetivo latinoamericano con métodos distintos en condiciones diferentes? No: la violencia y el dolor desmesurados de nuestra historia son el resultado de injusticias seculares y amarguras sin cuento, y no una confabulación urdida a 3 mil leguas de nuestra casa. Pero muchos dirigentes y pensadores europeos lo han creído, con el infantilismo de los abuelos que olvidaron las locuras fructíferas de su juventud, como si no fuera posible otro destino que vivir a merced de los dos grandes dueños del mundo. Este es, amigos, el tamaño de nuestra soledad.

 

Sin embargo, frente a la opresión, el saqueo y el abandono, nuestra respuesta es la vida. Ni los diluvios ni las pestes, ni las hambrunas ni los cataclismos, ni siquiera las guerras eternas a través de los siglos y los siglos han conseguido reducir la ventaja tenaz de la vida sobre la muerte. Una ventaja que aumenta y se acelera: cada año hay 74 millones más de nacimientos que de defunciones, una cantidad de vivos nuevos como para aumentar siete veces cada año la población de Nueva York. La mayoría de ellos nacen en los países con menos recursos, y entre estos, por supuesto, los de América Latina. En cambio, los paises más prósperos han logrado acumular suficiente poder de destrucción como para aniquilar cien veces no sólo a todos los seres humanos que han existido hasta hoy, sino la totalidad de los seres vivos que han pasado por este planeta de infortunios.

 

Un día como el de hoy, mi maestro William Faulkner dijo en este lugar: « Me niego a admitir el fin del hombre ». No me sentiría digno de ocupar este sitio que fue suyo si no tuviera la conciencia plena de que por primera vez desde los orígenes de la humanidad, el desastre colosal que él se negaba a admitir hace 32 años es ahora nada más que una simple posibilidad científica. Ante esta realidad sobrecogedora que a través de todo el tiempo humano debió de parecer una utopía, los inventores de fábulas que todo lo creemos nos sentimos con el derecho de creer que todavía no es demasiado tarde para emprender la creación de la utopía contraria. Una nueva y arrasadora utopía de la vida, donde nadie pueda decidir por otros hasta la forma de morir, donde de veras sea cierto el amor y sea posible la felicidad, y donde las estirpes condenadas a cien años de soledad tengan por fin y para siempre una segunda oportunidad sobre la tierra.

 

 

Gabriel García Márquez