« Au revoir … »
Voila le titre de la dernière note d’Emmanuel Davidenkoff aprés son départ de Libé (démission ; pas licenciement » plan social » : il fait partie des 30 « refusés » précise t’il ) , qui arrivé à cette étape de sa vie professionnelle met un terme à son blog : « Carnet de correspondance » . Blog qui figure parmi les sites favoris que je vous propose de visiter.
Davidenkoff si l’on s’intéresse aux questions de l’Education on connaît forcément. Que ce soit en lisant Libé, les livres dont il est l’auteur ou en écoutant France Info. Ce journaliste de 36 ans, spécialiste des questions d’éducation ou de formation, est en effet une des voix qui fait le succès de cette radio.
Depuis décembre 2004, il anime un blog spécialisé dans les questions d’Education, un véritable espace de débat. Bilan éloquent : 118 notes, 4217 commentaires et 307.000 » pages vues « . Intérêt de ce carnet de bord : être animé par un observateur avisé de l’Education, non enseignant, qui posséde de plus un point de vue original, global, ouvert et quelquefois iconoclaste. Qualités qui pour certains sont autant de défauts …
Ce blog a constitué pour lui une expérience intéressante mais également douloureuse, verbatim :
« Expérience fondatrice, pourtant, au moins pour moi. Témoin de la difficulté à (ré)inventer le journalisme à l’heure d’Internet. Témoin de la difficulté à débattre de l’école, pas faute de combattants, pas faute d’intelligences ; mais trop de haine(s) recuite(s), de procès en sorcellerie, de mots qui font mal pour faire mal. »
Il l’a indiqué beaucoup plus précisemment dans une de ses notes dénommée : An 1
« Ce blog a un an, 112 notes et 3400 commentaires. Et je m’interroge sur sa pérennité. Ressemble-t-il à ce que j’espérais ? Pas vraiment. Je n’ai pas su convaincre les intervenants les plus fidèles d’abandonner le recours, trop fréquent à mon goût, aux insultes et anathèmes. On m’a aussi sommé, ici ou là, plus ou moins poliment, d’abandonner telle référence, de « choisir mon camp », comme si l’ambition de refléter une diversité de points de vue sur l’école était incongrue. Ce n’est pas l’idée que je me faisais d’un espace qui tente de rester ouvert à tous, sans sectarisme mais sur la base de quelques valeurs partagées. Que cela reflète l’état actuel du débat sur l’école ne me réjouit pas. Ai-je envie de maintenir un blog où les personnes sont plus souvent prises à parti que les idées ? Pas franchement »
La disparition de cet espace de débats, de liberté est dommageable, car l’expérience menée était passionnante. Les notes de Davidenkoff étaient toujours intéressantes, souvent positives, et stimulaient à la fois le débat et la remise en cause. Il est essentiel pour un professionnel comme doit l’être un enseignant de disposer d’autres points de vue pour enrichir son action. La vérité n’est jamais simple, pas toujours manichéenne et les conformismes ne sont pas toujours là où on les attend et réciproquement. Alors surtout …
à bientôt Monsieur Davidenkoff