Une réunion d’une extrême importance se déroule actuellement à Montréal du 27 novembre au 9 décembre 2005: la 11e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (dite COP 11), première conférence internationale sur ce sujet depuis l’entrée en vigueur, du Protocole de Kyoto en février dernier (lire note précédente), accord qui sera certainement au cœur des débats.
Un premier bilan pourra être fait sur les cibles de réduction assignées aux différents pays afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre. La déclaration de pays d’Amérique du Sud qui a connu la pire sécheresse du bassin amazonien et le début du dégel des glaciers andins démontre que la prise de conscience des pays en « voie de développement » est en cours. Trop souvent en première ligne lors des catastrophes naturelles et trop peu organisé pour pouvoir protéger leurs habitants au mieux, ils ne peuvent se désinteresser d’une telle question, même au prix de difficultés supplémentaires pour se développer.
Le Monde fait état de deux études publiées par le journal Science, cette semaine, qui confirment le rôle joué par l’homme dans le réchauffement climatique et la gravité de la situation actuelle :
-
Une équipe américaine révèle que le niveau des océans a augmenté deux fois plus rapidement au cours des 150 dernières années que lors des cinq millénaires précédents (deux millimètres par an contre un auparavant). La moitié de cette hausse est imputable aux activités humaines résultant du rejet de dioxyde de carbone (effet de serre).
-
Une équipe européenne a étudié l’évolution de l’atmosphère terrestre depuis 650 000 ans, et a constaté que si la quantité de dioxyde de carbone avait été relativement stable jusqu’au début de la révolution industrielle, depuis la hausse constatée est environ 200 fois plus rapide !
Depuis 2001, le protocole a été ratifié par l’Union européenne, le Japon, le Canada et la Russie mais rejeté par les Etats-Unis, qui reste le premier pollueur de la planète avec 25 % des émissions de gaz carbonique en 2003; un accord critiqué par les américains car il propose deux vitesses : une exigeante en direction des pays développés, une beaucoup plus modérée en direction des pays en transition (pour certains carrément « Lost in translation »).
Quatre points cruciaux devraient être abordés, lors de cette conférence :
-
Celui, après 2012, de la deuxième phase prolongeant le protocole de Kyoto exigeant des pays développés la réduction de leurs émissions d’ici à 2012 d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990,
-
L’élargissement de ces mesures, sous réserves d’aménagements à l’ensemble des pays (y compris sous développés),
-
Les mesures d’adaptation permettant d’accompagner les changements climatiques désormais inévitables, concernant en priorité les régions situées en premier lieu prés de l’Arctique et les terres australes,
-
L’amélioration du « Mécanisme de développement propre», outil économique permettant de soutenir des projets de développement durable afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement (grâce aux « crédits à carbone »).
Un des enjeu x majeurs de cette conférence est l’évolution sur la question du changement climatique de pays comme : les USA (1er pollueur de la planète), la Chine et l’Inde, qui d’après les projections de l’Agence internationale de l’énergie, émettront en 2030 plus de CO2 que les pays actuellement développés