Je serais candidat aux élections municipales de mars. Cette décision longuement murie aurait pu être différente, elle fait suite à un temps de réflexion que je me suis accordé ces derniers mois, sachant tout ce qu’implique au niveau personnel, familial et professionnel un mandat de Maire : du H24 durant six ans.
Six années d’une vie ce n’est effectivement pas rien, aussi mieux vaut peser le pour et le contre afin de ne pas prendre à la légère une décision qui implique également nos proches, vu le temps et l’énergie que l’on consacre à cette fonction.
Être Maire est tout à la fois « passionnant », « prenant », mais aussi parfois « désespérant », tant nous sommes confrontés directement aux contradictions d’une société de plus en plus « complexe » et malade de l’intérieur, une société devenue quelque peu schizophrène.
Un mandat passionnant.
S’il existe un mandat où l’on peut faire œuvre utile, c’est bien celui ci. La tâche d’un Maire, pour reprendre les propos d’Albert Camus, n’est sans doute pas de refaire le monde, mais bien d’agir afin d’empêcher qu’il ne se défasse, de « faire société ».
Placé en première ligne, le Maire partage la vie de ses concitoyens. Accessible, « à portée d’oreille », il entend et comprend leurs doutes, colères ou peur de l’avenir, touche du doigt les petits et grands tracas du quotidien comme les failles et faillites d’une société qui oublie trop souvent d’être solidaire et équitable.
C’est cette proximité qui créé la légitimité d’un élu, il se doit d’être en résonance avec son territoire. L’avoir oublié durant tant et tant d’années a sonné le glas d’organisations politiques que l’on croyait éternelles, mais qui ne percevaient la « réalité » du pays qu’au travers du prisme plus que déformant des vanités, postures ou petits calculs des apparatchiks composant les état majors parisiens.
L’écume n’a jamais remplacé la vague de fond.
Un mandat prenant.
Pour être concrètement utile à nos concitoyens, il faut agir et faire plus que promettre. Bien faire est un objectif ambitieux au final qui exige de créer des synergies, nouer des partenariats, rechercher puis obtenir subventions et aides avant tout lancement d’initiatives d’envergure afin d’assurer ses arrières . Cette volonté nécessite au préalable un travail généralement fastidieux, ingrat, chronophage, le plus souvent invisible, pourtant essentiel car sans cette partie immergée de l’iceberg de l’action publique, rien de possible !
Autant le dire cash, pour faire avancer les dossiers de son territoire, mieux vaut savoir « réseauter » …
D’autant que si l’homme bâtit sur du « sable », comme l’a écrit l’écrivain argentin Borges, le propre d’un élu responsable est lui de « construire comme si le sable était de la pierre », à « hauteur d’homme » sans doute mais en pensant aux générations qui suivent, alors mieux vaut creuser des fondations solides Ce labeur souterrain est à des années-lumière de l’univers des apôtres du « Y’à qu’a faut qu’on », qui on fait de l’immédiateté et de la parole éphémère sans fond ni lendemain leurs royaumes.
Un mandat parfois … désespérant.
Je ne compte plus le nombre de décisions venues d’en haut, qu’il a fallut avaler, digérer, apprivoiser, avant de les appliquer séance tenante, y compris lorsqu’elles étaient en total décalage avec le terrain et la réalité vécue ou ressentie par les habitants.
Une « verticalité » technocratique qui ne date pas simplement d’aujourd’hui !
Je ne compte plus les combats menés toutes ces années contre des lois ou règlements inadaptées et injustes (cf le zonage SRU), des infrastructures défaillantes et indignes de leurs usagers (cf : ligne P du transilien), afin d’améliorer un tant soit peu la vie de nos concitoyens et d’initier ou accompagner les dynamiques des territoires oubliés, délaissés, laissés pour compte dans lesquels nous vivons.
C’est certainement la dimension la plus décourageante et démobilisante du mandat, le Maire, tel Don Quichotte affrontant les ailes de moulins à vent tutélaires, inaccessibles, technocratiques et plus que tout lointains, .s’échine à atteindre « l’inaccessible étoile », qu’est simplement une demande de respect pour nos habitants (les usagers de la ligne P ou les spécialistes du zonage SRU comprendront) …
Si au final j’ai proposé à mes concitoyens de poursuivre le travail initié, c’est pour deux raisons principales :
– Assurer le S.A.V de l’action engagée, afin de consolider certaines perspectives encore fragiles et d’assurer la réussite de projets enfin lancés,
– par sens du collectif. Une élection municipale ne peut se réduire à une aventure solitaire destinée à satisfaire un égo malmené. Elle constitue par essence une aventure collective qui réunit et fédère des énergies qui se complètent et se renouvellent. Autour d’une éthique et de valeurs partagées cette équipe porte un projet qui se construit pas à pas, afin de « changer la vie » de nos concitoyens, de bâtir des perspectives d’épanouissement pour un territoire et ses habitants.
Animés par le désir de bien faire, nous avons constitué une équipe volontaire et motivée, œuvrant pour que leur commune demeure une ville « positive », solidaire et dynamique, une terre d’innovations et d’initiatives, et qui place l’environnement et le lien social au centre des priorités du projet de territoire qu’ils élaborent.
Le défi qui nous attend pour les prochaines années n’est pas simple : il s’agit d’accompagner l’évolution de Trilport en veillant à préserver son authenticité, son dynamisme et la dimension humaine qui la caractérise.
Nous devons demeurer vigilant, maîtriser son développement afin de ne pas subir l’incontrôlable comme tant d’autres communes voisines aujourd’hui… C’est aussi pourquoi nous assumons d’agir pour ne pas subir, d’agir pour que notre ville reste maitre de son devenir
« Entre Marne et forêts » n’est pas et ne sera pas le blog de la campagne municipale qui vient, d’autres supports dans les prochains jours émergeront pour vous présenter notre projet et la liste, « Pour une ville épanouie »