Une fois n’est pas coutume, pour cette dernière cérémonie des vœux du mandat, j’ai tenu à mettre à l’honneur les élus municipaux. Que nous soyons élus majoritaires ou d’opposition, le respect des personnes et opinions a toujours prévalu dans nos échanges. Je m’en félicite ayant toujours défendu la conception d’un débat politique digne et respectueux d’autrui.
Rappelons qu’un mandat implique également conjoints, enfants, familles, vu le temps consacré au service de l’intérêt général et que cet engagement est sur la durée, six ans d’une vie ce n’est pas rien.
Si certains n’y voient qu’un sprint de quelques semaines, le temps d’une campagne, il s’agit en fait d’une véritable course de fond qui exige souffle, résistance, endurance .., Parfois même résilience, tant, toutes ces années nous avons du avaler, digérer, apprivoiser, appliquer, un nombre incalculable de réformes, dont certaines pour le moins éloignées de la réalité du terrain.
La « verticalité » du pouvoir ne date pas d’aujourd’hui. La « vérité » telle qu’elle peut être perçue de Paris ou de Bercy, confrontée au réel apparaît parfois théorique, voir ésotérique, le plus souvent technocratique.
Le pire est lorsqu’il faut justifier auprès de nos concitoyens des décisions venues d’en haut sur lesquelles nous sommes très réservés
Les associations d’élus dénoncent depuis des années cette logique « top down » et la tendance au « big is beautiful », symbolisée par des intercommunalités XXL désincarnées, déshumanisées, lointaines, qui laissent de côté cette France des ronds-points, cette France périphérique qui est la nôtre.
Plus d’un français sur 3 vit aujourd’hui dans une petite ville et nos concitoyens s’y installent de plus en plus, notamment en Seine et Marne. Le péri urbain est devenu « tendance » ! Pour les français « Less is more » désormais, encore faut-il que les infrastructures, notamment de transport, suivent, nous en sommes à des années lumière.
Nos petites villes sont également confrontées aux défis d’une société « complexe », schizophrène, exigeante. Nos collectivités s’activent pour mettre en place malgré des obstacles croissants et des budgets contraints, services de proximité et équipements permettant à nos habitants de s’épanouir là où ils vivent, c’est aussi cela la République.
C’est sans doute pourquoi nos compatriotes, confrontés à l’abandon des services publics sont autant attachés à leurs mairies. Ils y trouvent une porte ouverte, souvent la seule, bienveillance, écoute et capacité d’action. L’élu local est directement accessible, « à portée d’oreille », et peut entendre sans aucun filtre : doutes, colères, peur de l’avenir. S’il représente toujours un recours, il devient parfois malheureusement un bouc émissaire tout trouvé, notamment sur les réseaux sociaux.
Comme chaque année, j’ai remercié les énergies multiples qui incarnent ce lien de proximité (institutions, entreprises, associations …) et contribuent à tisser ces fils invisibles nous reliant les uns aux autres, ténues, fragiles, mais au combien précieux, car essentiels au vivre-ensemble. J’ai remercié également, Région et Département qui en 2019, nous ont permis d’agir mieux et plus au service de nos habitants …
Comment effectivement ne pas revenir sur la venue de Valérie Pécresse qui a partagé en 2019 deux temps forts de la vie de notre ville : l’inauguration de l’école André Chédid et le lancement de l’éco quartier de l’Ancre de lune ?
Sa présence illustre le soutien durable de la Région à notre projet d’éco quartier. Trilport a été lauréat successif du label des « Nouveaux Quartiers Urbains » initiée par Jean Paul Huchon, et de celui des « Quartiers écologiques et Innovants » initiée par Valérie Pécresse obtenant ainsi 2,3 millions € de subventions qui nous aiderons grandement à rénover et agrandir nos structures scolaires.
La visite de Valérie Pécresse m’a touchée, j’y vois une reconnaissance de l’originalité et de l’intérêt de la démarche initiée à Trilport pour surmonter les défis que notre ville doit relever, qu’ils soient ceux d’aujourd’hui ou de demain.
Comment également passer sous silence l’appui du Département de Seine et Marne et le travail de terrain de Martine Bullot, Conseillère Départementale et Vice-Présidente de cette assemblée : outre la rénovation bienvenue de la rue de Brinches (RD 33) évoqué l’an dernier, nous avons obtenu une subvention afin de contribuer à la réalisation d’un terrain de football synthétique, et j’ai reçu des mains de Patrick Septiers, Président du Département, un chèque de 600 000 euros ( Fonds d’Aménagement Communal) qui contribuera grandement à la rénovation de l’École Prévert, opération lourde s’il en est au niveau financier, pour laquelle nous avons également obtenu le concours financier de l’Etat, grâce au soutien du Sous Préfet, merci Monsieur Péhaut.
J’ai abordé rapidement les réalisations 2019, ainsi que d’autres sujets plus techniques, sur lesquels je reviendrais prochainement, qu’il s’agisse de la loi SRU, avec une bonne nouvelle à la clé, la ligne P et les futurs travaux obtenus pour la gare de Trilport. J’ai une pensée émue pour tous les usagers qui depuis un mois voyages dans des conditions de transport impossibles du fait du conflit social sur les retraites. J’ai tenu également à saluer l’action des Collectifs d’usagers avec lesquels nous travaillons sans relâche.
Je me joins à ceux qui, dans le conflit des retraites, espèrent qu’un compromis soit trouvé au plus vite, afin de sortir par le haut et par le dialogue de ce conflit. Pour être juste, une telle réforme ne doit pas oulbier de l’être également pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et ceux qui exercent des métiers pénibles. Soulignons que l’écart d’espérance de vie entre les plus aisés et les plus modestes est actuellement de 13 ans !
J’ai salué l’arrivée de quatre nouvelles communes amies dans la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux, qui en compte désormais 26 et 106 000 habitants.
Cette nouvelle étape doit nous encourager à initier des mutualisations horizontales et de nouvelles synergies, afin d’allier proximité, souplesse et agilité, tout en renforçant nos liens, singularités et complémentarités. D’autant que le projet de Pôle Métropolitain, absolument stratégique dans la perspective du Grand Paris, puisqu’il regroupe 110 communes du Pays de Meaux, Pays de l’Ourcq, Plaines et Monts de France et Roissy Pays de France, est désormais sur les rails.
La dérégulation climatique, la multiplication des phénomènes météos extrêmes de ces derniers mois soulignent l’urgence environnementale sur toute la planète, mais les catastrophes naturelles n’arrivent pas qu’aux autres, la tempête de 1999, les ondées de type tropicales qui s’abattent désormais sur nos communes, les inondations, les canicules sont là pour nous le rappeler si nécessaire .
Nous devons améliorer la résilience de nos territoires au plus vite, aménager et construire différemment, végétaliser, respecter la bio diversité, consommer des énergies décarbonnées pour nous loger, nous déplacer. Il n’existe pas de planète de rechange.
Urgence qui nous a mené à illustrer ces vœux 2020, avec une citation de Pierre Rabhi « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants et quels enfants à notre planète ? ». Elle nous interpelle à double titre, tant elle nous incite à agir sur les émissions de gaz à effets de serre en encourageant un modèle de croissance circulaire, qui est une véirtable opportunité pour nos territoires et à développer auprès des jeunes générations, une citoyenneté et une conscience environnementale qui n’oublie pas la planète et ses différents éco systèmes, sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Vaste défi, à la hauteur d’une année 2020 que je souhaite sereine, lumineuse, pleine de joie, une année que j’espère enfin utile à une terre qui en a bien besoin, tant elle ne tourne plus rond.
Laissons le dernier mot à Andrée Chedid pour introduire une année nouvelle que j’espère prometteuse
« Un monde en germe nous invite, à d’autres semailles, d’autres labours, d’autres récits. »
A chacun de semer ses graines, de travailler la terre, de la labourer afin d’écrire de nouveaux récits pour aujourd’hui et pour demain