14 juillet 2012, sous le signe de l’unité nationale


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Une célébration marquée de ce coté ci du pays, son coté « nord », par une météo capricieuse. Notons avec plaisir cependant que la pluie a respecté une trêve bienvenue à Paris (pas d’effet « rain man » ce coup ci) et Trilport durant les cérémonies, ce qu’ont apprécié tous les participants à ces festivités.

Un 14 juillet particulier intervenant après une année électorale marquée de deux élections nationales majeures qui ont divisé les français, arrivant à point nommé pour permettre à chacun de se réunir autour de valeurs communes dépassant les clivages politiques.

Signalons que la volonté d’unité nationale est à l’origine de cette célébration républicaine, puisque la toute première cérémonie remonte à 1790, année durant laquelle la Commune de Paris, sous l’impulsion de Lafayette (illustration), invite les représentants des fédérations venant de toutes les provinces du pays, un 14 juillet pour célébrer la prise de la Bastille un an auparavant, et de défiler sur le Champ de Mars devant le roi. L’intention à l’époque de « refonder l’unité nationale » et de réconcilier les français paraît louable, mais chacun sait ce qu’il advint par la suite.

Le désordre tumultueux que va connaître ensuite le pays fait rapidement tomber dans l’oubli cette célébration, qui n’est reprise qu’en 1880, sous la IIIe République. Là encore, il s’agit de réconcilier le pays avec lui même, après les terribles ravages de la Commune et ses 30 000 morts, véritable et dramatique guerre civile. Du coup, on ne lésine pas sur les symboles républicains : La Marseillaise devient hymne officiel et le 14 juillet fête nationale, mais en fait c’est 1790 que l’on célèbre, la fête de la Fédération, et non la prise de la Bastille de 1789, du fait du sang versé lors de cette journée plus sanglante qu’il n’y semble.

 

Mais pourquoi un tel souci d’unité nationale aujourd’hui ?


 

 

 

Si la France et les Français ont besoin aujourd’hui de se retrouver, c’est bien pour relever ensemble, les défis qui s’annoncent et s’amoncèlent, la France étant plus forte rassemblée que divisée.

Cette célébration du 14 juillet arrive à point nommé, comme un moment de respiration citoyenne, précieux et intemporel, témoin de l’attachement commun de générations successives de français aux valeurs qui, au fil de l’histoire, ont forgé non seulement notre République, mais essaimé partout sur la planète, des graines de France, patrie des lumières et  de la liberté et des droits de l’homme, qui depuis ont fleurit sur tous les continents.

Ce que représente ce pays dépasse effectivement la seule question de la nationalité, car au delà d’une carte d’identité, il y a surtout une citoyenneté, faite de droits mais aussi de devoirs.

C’est par ce que ce pays est une terre d’accueil qu’il est devenue la France, mais c’est également parce que nos compatriotes respectent des valeurs communes, quelque soit leur race, leur couleur de peau, leur origine, leur statut social, leur confession, ou leurs idées politiques qu’ils sont des citoyens français d’abord et avant tout. La question n’est pas celle de la nationalité, mais bien de la citoyenneté et du respect : d’autrui, du pays, du maillot pour les sportifs, des valeurs surtout, car c’est bien la France de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité que nous célébrons chaque 14 juillet, depuis 1790.

Sur le fronton de chaque Mairie, trois simples mots nous rappellent d’ou nous venons, qui nous sommes et où nous allons … Liberté, égalité, fraternité … Des valeurs qui prennent encore plus de sens lorsque les temps sont durs; à défaut d’être absolument frère, restons du moins solidaires devant l’adversité.

Certes, l’état de la planète inspire inquiétude, le temps est à l’orage sinon à la pluie,  les infos à la télé font plus grimacer que sourire, l’époque est rude, surtout lorsque l’on pense à des pays subissant des conflits ou aux ouvriers d’Aulnaye sous Bois ! Nous attendons tous le retour de lendemains qui chantent …

Chacun à notre place, nous pouvons et devons contribuer, à ce que ce pays, pour qui des générations de nos parents et grands parents, toutes couleurs de peaux et origines confondues, ont versé leur sueur, quelque fois leur sang ou même sacrifié leur vie, sorte d’une crise qui ne constitue en fait qu’une épreuve de plus, excusez ce relativisme mais depuis 1790, ce pays, on peut dire qu’il en a vu, combien de guerres, de catastrophes naturelles, d’épidémies, de famines a t’il surmonté ? 

Pour se sortir d’une telle situation, le pays doit revêtir de nouveau le bleu de chauffe (le bleu France ?) et conquérir de nouvelles Bastilles, histoire de remettre les pendules à l’heure et la France dans les rails… Encore faut il que les français se réconcilient avec eux mêmes afin de redonner à leurs enfants foi dans l’avenir.

Nous devons impérativement retrouver des perspectives de monde meilleur et un projet de société pour avancer de nouveau mais nous n’y arriverons que rassemblés …

Décidemment, ce 14 juillet est un moment d’unité nationale, rare, à savourer sans modération.