Big Google is watching you

Précision importante, je ne possède pas d’action Google (dommage peut être ?), je ne fais pas non plus de fixation sur cette entreprise, cependant force est de constater que l’activité de la société de Mountain View est passionnante à suivre et ce à plus d’un titre. Figure emblématique de «l’économie de la recherche», Google prend une place croissante dans la vie des internautes de la planète et explore des champs d’applications encore insoupçonnés il y a peu, faisant appel aux toutes dernières technologies et permettant d’effleurer le futur immédiat d’Internet …  Un futur digne d’Hollywood …

Avec Google, chaque jour qui passe apporte son lot de nouveautés. Voici un rapide tour d’horizon des services et outils proposés actuellement aux internautes, dont la plupart accessible directement à partir du menu d’accueil du moteur de recherche (http://www.google.fr/intl/fr/options/ ).

Unique objectif affiché : satisfaire l’internaute Lambda (avec une prédilection, tout de même pour le Cousin Américain) grâce à des outils gratuits simplifiant la vie ! Dans le lot, mention toute particulière à Google Labs (  http://labs.google.fr/   ) permettant d’expérimenter en avant première des versions bétas, apportant du coup un parfum d’aventure à l’utilisateur qui a le sentiment fugitif d’appartenir à la communauté des pionners du net … une impression toute relative d’ailleurs …

 

Florilège d’outils et de services « passe partout »

  • Traitement des photos avec Picassa ( http://picasa.google.com/index.html ). Ce logiciel graphique recherche, classe, modifie et partage les photos contenues dans un PC. Il détecte et indexe les photos automatiquement, les classant dans des albums et autorise les retouches simples, des diaporamas, des envois par e-mail, l’impression, la création de CD …
  • Un utilitaire trés pratique (Google Desktop Search : http://desktop.google.fr/) permettant d’accéder aux informations stockées sur votre ordinateur, ainsi qu’à celles disponibles sur le Web (courrier électronique, fichiers des principales applications bureautiques, fichiers mulitmédias, discussions et pages Web consultées … ).
  • Un moteur de recherche dédié au blog ( Blog search : http://blogsearch.google.fr/). Ce service explore la blogosphère et permet de connaitre l’essentiel de ce que les blogs rapportent sur un sujet qui vous passionne, de retrouver un blog … Les résultats incluent tous les blogs et l’index des blogs est mis à jour en permanence (une fonction trés impressionnante !). Possibilité de rechercher des blogs rédigés en langues étrangères …
  • Disposer d’une revue de presse personnalisé ( http://news.google.fr/). Une page portail permettant d’obtenir une actualité paramétrée en fonction de centres d’intérêts sélectionnés. Google effectue le tri dans des milliers d’articles mis à jour en permanence.
  • Alerte Google (http://www.google.fr/alerts), ce service méconnu permet une veille technologique automatique effectuée par des agents logiciels intelligents informant par courrier électronique des articles publiés en ligne correspondant aux sujets étudiés,  
  • Google sur votre téléphone portable (http://mobile.google.fr/) , 

  • La création et la gestion de blogs gratuits (http://www.blogger.com/start )

 

La messagerie instantanée, un marché prometteur à plus d’un titre.

Ces logiciels liés au développement du haut débit constituent une nouvelle source de revenus publicitaires avec la publicité ciblée, plus efficace car prenant en compte les « intentions » des internautes. Les messageries instantanées étaient dominées jusque là par Microsoft et Yahoo avec leur « messengers » respectifs.
Google Talk remet en cause cette suprématie. Si avec des clients comme Windows Messenger, Skype, Yahoo Messenger ou AIM, les deux contacts avaient l’obligation d’utiliser le même logiciel pour communiquer, Google en faisant le choix d’une technologie ouverte permet de faire communiquer entre eux des internautes utilisant des logiciels différents (Jabber, iChat d’Apple) , l’essentiel est d’avoir le même protocole, cela ne vous rappelle rien ?  Une arrivée qui a incité les trois grands à installer des passerelles entre leurs différents systèmes. 

La messagerie instantannée est en évolution permanente, aprés l’envoi de mels, elle permet désormais les discussions vocales grâce à la technologie VoIp (ou Voice over IP) qui utilise Internet (grâce au protocole IP) pour faire circuler des paquets de données correspondant à des échantillons de voix numérisée et bientôt de la vidéo avec des webcams. A teme ce sont les marchés de la téléphonie et de la viso conférence qui sont en jeu … Pour se démarquer de la concurrence,  Google a élaboré un logiciel qui en plus d’être « open » va à l’essentiel, sans fonctions inutiles et permet une utilisation trés intuitive. Unique obligation, posséder une adresse Gmail pour pouvoir utiliser Google Talk (http://www.invitationgmail.info/).

 

 

La recherche locale et cartographique

 

Grâce à l’acquisition de l’entreprise Keyhole en février 2004, Google a ajouté deux nouvelles cordes à son arc (désormais bien garni) : les marchés de la recherche locale et de la cartographie et les décline avec deux logiciels spectaculaires.

 

Google maps (  http://maps.google.com ), une interface et des possibilités impressionnantes : images satellites, vue en 3D. A partir d’une photo de la Terre, ce logiciel permet à partir de base de données disponibles sur le web, de trouver l’hôtel, le café le plus proche de chez soi. Les pages jaunes du coup sont relégués des années en arrière …

Le moteur se charge lui même d’analyser votre requête. Cette application permet de repérer des adresses sur une carte et sur la photo satellite correspondante. Trois modes de visualisation sont proposés. Le mode Map présente un plan de la ville, le mode Satellite affiche une photo prise de l’espace de la zone concernée, le mode Hybride permet de superposer les informations fournies par le plan aux images satellite.

Le tout est d’une rapidité et d’une fluidité impressionnantes compte tenu des images à afficher et des calculs engendrés par les déplacements sur la carte. Bien évidemment ce logiciel propose également des calculs d’itinéraires. Ce qui lié avec un GPS met du coup Google dans la course pour de nouveaux marchés trés prometteurs …

 

Google Earth (http://earth.google.com/downloads.html ). Logiciel basé sur les archives de National Geographics, est tout simplement extraordinaire. Il  permet en quelques clics d’afficher l’image satellite d’un endroit donné avec des agrandissements suprenants. Le film « Ennemi d’Etat » est devenu réalité ! 

Une précision qui inquiète les spécialistes de la sécurité civile et les militaires et met à portée de n’importe quel internaute l’emplacement d’emplacements stratégiques (bases militaires, centrales nucléaires …) autrefois inacessibles.

 

Google Moon ( http://moon.google.com/ ). Google vous offre la lune. Ce petit frère de Google Maps, permet d’examiner de plus prés de notre satellite favori et les six expéditions américaines officielles qui l’ont visité entre 1969 et 1972.Jusqu’à présent aucune trace de l’expédition de Tintin, affaire à suivre …

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Encore et encore …

 

Google se lance dans la connection Wi Fi avec Google Secure Access. La municipalité californienne de San Francisco l’a autorisé à fournir une connexion Wifi publique et gratuite sur la ville en plaçant des points d’accès à son réseau sur les 1900 lampadaires de la ville. Un financement assuré partir de publicités géo-localisées, de quoi donner des idées à Decaux !

 

Aprés la recherche, les contenus. La bibliothèque online Google Print ( http://print.google.fr/ ) est désormais accessible,; nous reviendrons sur ce projet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre (électronique … quoi de pls normal pour une bibliothèque ?) dans une prochaine note. Attention cette version ne constitue pour l’instant qu’un grand catalogue commercial, Google Print « .fr » n’en étant qu’à sa version bêta. A terme ce service permettra de consulter des livres en ligne (en entier s’ils ne font plus l’objet d’un copyright, par extraits s’ils le sont encore). Aprés quelques mois d’arrêt la numérisation a repris, notons que Microsoft se lance aussi sur ce marché et a passé un accord avec la British Library.

 

Des partenariats trés intéressés : Google s’associe avec Sun Microsystems afin de promouvoir la sa suite bureautique Open Office, ainsi que la plateforme de développement Java. IBM et Google ont annoncé l’intégration prochaine de leurs technologies respectives de recherche pour ordinateurs corporatifs. Des rumeurs persistances affirment que Google se pencherait également sur le marché du Système d’Exploitation.

Recherche et développement, Google a conclu un accord avec la Nasa afin de pour construire un centre de recherches commun sur une ancienne base militaire de la Silicon Valley (Californie), non loin de Mountain View, siège la société. Une collaboration sur le secteur de pointe des nanotechnologies (technologies de l’infiniment petit) alliées à celles de l’information et à la recherche de données. Un partenariat qui laisse entrevoir d’énormes potentialités.

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Une seule conclusion s’impose : affaire à suivre …

Comme chacun peut s’en rendre compte, l’avance technologique de Google ne réside plus uniquement dans la pertinence de son moteur de recherche ou dans sa capacité à déployer des applications « on line » intuitives tournant à toute vitesse. Une avance qui repose sur la formidable capacité de cette entreprise à explorer des pistes de travail innombrables reposant sur les postulats de la convergence, de la miniaturisation et du nomadisme étendant du même coup les champs du possible à des horizons autrefois inaccessibles …

Un risque sérieux à signaler toutefois, le croisement des informations individuelles et personnelles disponibles sur chaque internaute.

Un avantage commecial déterminant qui pourrait prendre des proportions insoupconnées, car si l’on y prend garde trés peu de choses risqueront d’échapper à Google …

 

Big Google is watching you !

 

 

Notes précédentes sur Google :

Google, No limit : http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/11/01/google-no-limit.html

Google, puissance 80 : http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/21/google-puissance-80.html

De l’art de manier du « karcher » avec discernement

Quelques rappels s’imposent : Bien évidemment il est inacceptable d’agresser les pompiers, les forces de l’ordre, les agents de la fonction publique ou des sociétés de transport qui effectuent un travail essentiel à la vie de tous, il est intolérable de brûler des voitures ou des bus, de dégrader les biens ou les équipements publics, les écoles …

Bien sur qu’il faut insister sur l’importance de la laïcité, fondement essentiel s’il en est de notre société et valeur majeure à transmettre à tous ceux qui vivent dans notre pays quelque soit leur origine ou leur religion.

Mais il faut rappeler également que le rôle du Ministre de l’Intérieur est de lutter contre l’insécurité, non de la provoquer, qu’il est là pour défendre les forces de l’ordre, non pour les mettre dans des situations inextricables et compliquer leur mission délicate sur un terrain difficile.

Des dangers de la « Com » à outrance

L’insécurité et la peur sont depuis toujours le fond de commerce de l’extrême droite : les mots employés, les attitudes provocatrices, la tendance à stigmatiser certaines catégories de la population, les solutions guerrières et simplistes … Force est de constater que l’attitude de Nicolas Sarkozy porte à confusion. Avec ses déclarations contre les «voyous» et la «racaille», « les quartiers qu’il faudrait nettoyer au Kärcher», ses interventions musclées sur le terrain, le Ministre de l’intérieur loin de rétablir l’ordre dans les quartiers, attise chaque fois un peu plus la violence urbaine et se met sur le même terrain que ceux qu’il défie. C’est ainsi qu’une nuit de désordre urbain s’est propagée jusqu’à devenir une affaire d’Etat, suivie par les télés et la presse du monde entier s’interrogeant sur les raisons de l’échec du modèle français.

L’obsession qu’à Nicolas Sarkozy de faire de sa vie quotidienne un show permanent et de rendre médiatique chaque moment de sa vie privée (cf « l’affaire » Cécilia) ou publique a de quoi laisser perplexe. Cette mise en scène devient plus que discutable lorsque les malheurs et drames d’autrui sont exploités sans vergogne afin de se mettre sous les feux des projecteurs ou de servir d’instrument de propagande.

Il n’est plus admissible que derrière le Ministre de l’Intérieur (fonction importante s’il en est), se trouve un Président de Conseil Général (Les Hauts de Seine), un Président de parti politique (l’UMP) doublé d’un candidat en pré-campagne présidentielle . Activité principale avant de remplir ses missions ministérielles ? Se démarquer de ses collègues du gouvernement.

Si l’efficacité est l’objectif d’un homme politique en situation de responsabilité, il se doit avant de communiquer à outrance, de travailler concrètement au quotidien et de laisser de coté la politique-spectacle. Le zapping n’a jamais été une méthode pour traiter le fond des dossiers.

Ni de gauche, ni de droite, seulement responsable

Le malaise des banlieues ne date pas d’aujourd’hui. Le débat entre la Gauche et la Droite sur l’insécurité a eu lieu, un équilibre enfin trouvé (comme souvent un « mixt » entre deux positions) et désormais la paix publique marche sur deux jambes : la prévention et la répression.

C’est sur ce constat qu’en 1997, la «police de proximité» a été instauré par Jean-Pierre Chevènement. Une réforme qui n’a pas été une révolution culturelle de la seule Police, puisqu’elle s’est accompagnée d’une implication sans précédent des élus et des acteurs de terrain locaux et institutionnels (Education nationale, Justice …) à travers la démarche des Contrats Locaux de Sécurité. J’en parle avec aise car j’ai travaillé sur ces questions pour ma commune et au niveau intercommunal.

J’insiste sur l’importance d’une concertation de tous les acteurs du terrain, d’un réel pilotage des dispositifs, de la dotation de moyens humains et logistiques, de la mise en place d’indicateurs de suivi,  mais surtout de la nécessité absolue d’avoir du temps, de la sérénité et de la constance pour arriver à des résultats concrets.

Ce n’est pas en trois ou quatre annés que l’on effface plus de quarante ans d’abandon et que l’on assimile deux cultures qui n’ont jamais été des caractéristiques dominantes de la société française : celle de la concertation et celle de l’évaluation

Nicolas Sarkozy a enterré le concept de Police de proximité en février 2003 à Toulouse. Constat : depuis le 1er janvier 2005, plus de 28 000 voitures et près de 17 500 poubelles ont été incendiées dans le pays, près de 5 760 dégradations de mobilier urbain, 442 affrontements entre bandes et 3 832 faits de violence contre les services de sécurité ou de secours ont été signalés (sans compter ceux de ce week end), pour quelqu’un qui se prétend adepte de la culture du résultat, ce bilan devrait amener à plus de modestie.

Une situation dénoncée par les syndicats de police qui s’élevent contre la baisse du nombre de policiers dans les banlieues et l’abandon de la police de proximité tout en regrettant les propos de leur ministre : « Il faut arrêter de monter en vrille les jeunes des quartiers. Il va falloir calmer le jeu. Car le risque majeur, c’est que les violences se propagent. C’est trop facile d’aller exciter les jeunes et après d’aller se coucher ».

De l’humilité, du temps, de la détermination et des moyens

Les cités sont le point de rencontre des multiples contradictions de notre société contemporaine (urbanisme, intégration, éducation, emploi…). La France n’est pas le seul pays occidental confronté au problème banlieue / ghettos, loin s’en faut; plus la société est inégalitaire, plus les problèmes deviennent aiguës et la violence présente.

Ces violences urbaines sont le fait, pour l’instant, d’une minorité de jeunes casseurs et concernent les lieux où eux et leurs familles vivent, ce qui est désespérant. Ces actes sont intolérables mais révélent un mal-être exprimé depuis des années que ce soit dans la rue, leurs cités, la musique (violence de certains morceaux de rap), le Ciné ( La Haine de Kassovitz en 1995 et le film du cinéaste meldois Jean-François Richet « Ma 6-T va Krak-er » en 1997).

En 1990 François Miterrand écrivait : « Que peut espérer un être jeune qui naît dans un quartier sans âme, qui vit dans un immeuble laid, entouré d’autres laideurs, de murs gris sur un paysage gris pour une vie grise, avec tout autour une société qui préfère détourner le regard et n’intervient que lorsqu’il faut se fâcher, interdire ?« . Force est de constater que depuis rien n’a changé !

Le pacte républicain impose trois choses :

  • rétablir l’ordre sans sombrer dans le tout répressif et relancer la Police de proximité avec les moyens afférents, sinon d’autres dérapages sont à craindre . Rappelons tout de même que les jeunes concernés sont nos élèves de collèges et de lycées,
  • ne pas abandonner les cités de banlieue et leurs jeunes à leur triste sort et laisser ainsi la place à un communautarisme maffieux ou religieux qui y ferait régner son ordre et ses « règles » de vie. Le terreau deviendrait alors favorable aux manipulations et aux récupérations de toutes sortes,
  • s’appuyer sur l’action des acteurs locaux et institutionnels placés en première ligne (élus, médiateurs, fonctionnaires, policiers de proximité, enseignants (voir note sur les ZEP) … ), ce sont eux avant tout qui font vivre au quotidien le pacte républicain. C’est leur action qu’il faut appuyer en leur donnant les moyens de remplir leurs missions et de faire de ces jeunes des citoyens (droits et devoirs) à part entière de la Cité (au sens étymologique),

Les Maires de droite des villes de banlieues ont beau jeu de dénoncer au niveau national la flambée des impôts locaux, de faire de la baisse de l’ISF, de l’impôt sur le revenu des catégories les plus aisés et du nombre de fonctionnaires l’Alpha et l’Omega d’une bonne gouvernance alors que dans le même temps, au niveau local, ils demandent avec raison, des moyens financiers exceptionnels pour faire tomber les tours, rebâtir un habitat mieux intégré, mettre en place des Zones Franches, avoir plus de policiers, créer du lien social et mener à bien une politique d’intégration. L’impôt et la solidarité nationale servent aussi à cela … Une vraie péréquation peut être également une piste de travail, il ne serait pas inconvenant qu’Issy les Moulineaux ou Neuilly financent Sevran et d’autres villes …

Il est urgent de passer à une nouvelle étape, afin de résoudre une à une et peu à peu les multiples contradictions qui traversent les banlieues. Ces affrontements sont avant tout les conséquences d’un mal vivre récurrent. Dans le même temps, sans démagogie, mais avec fermeté, conviction et constance il faut mener les politiques de terrain qui permettront à l’ensemble des élus (de gauche et de droite) d’offrir de réelles perspectives à la jeunesse des banlieues afin d’utiliser cette formidable énergie qu’est la jeunesse et d’éviter qu’elle ne tombe du coté obscur de la force (cf note précédente).

Les jeunes pour un pays sont avant tout une chance avant que d’être un problème. Une société n’a telle pas la jeunesse qu’elle mérite ?

Note sur les ZEP :

 http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/17/zone-d’education-prioritaire-qu’en-est-il-reellement.html

         

Impressions sur Riou

Durant  la semaine de Toussaint, j’ai plongé sur l’archipel de Riou (situé au Sud de Marseille), ce court séjour m’a permis de constater sur place les progrès réalisés depuis 20 ans dans la protection de l’environnement …

Depuis juillet 1992, l’archipel de Riou est la propriété du Conservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, situé sur le territoire de la ville de Marseille, dans le 8eme arrondissement et dans le site classé des calanques (à l’instar de Morgiou et Sormiou), il offre à ses visiteurs un paysage minéral spectaculaire découpé de falaises vertigineuses. La diversité de sa faune et de sa flore est exceptionnelle, ses îles jouent un rôle capital dans la reproduction de nombreuses familles d’oiseaux marins de la rade phocéenne. Deux dangers perturbent cependant cette belle harmonie : la présence de populations animales introduites par l’homme (rats et lapins) et la fréquentation de ces lieux enchanteurs par les plaisanciers.

La faune et la flore sous marine de l’archipel sont d’une diversité et d’une richesse rare; certains de ses sites sont quasi mythiques (Impériaux , Grand Conglue …) dans le petit monde de la plongée sous marine et ont marqué et façonnés des générations de plongeurs.  La profondeur (plus de 60 mètres), l’atmosphère, l’ambiance, la luminosité, l’intensité des bleus y règnant, la richesse de la faune et de la flore, les tombants de gorgones rouges interminables, la diversité du relief sous marin avec la présence de nombreuses grottes, arches et tunnels font de ces plongées des moments exceptionnels et inoubliables

Autre satisfaction et non des moindres, lors de nos plongées, nous avons rencontré, dès dix mètres de profondeur, des mérous, des langoustes et du corail en fleurs à profusion, rencontres encore impossible dans cette zone il y a seulement une quinzaine d’années.

En défense de l’environnement, il n’y a pas de fatalité mais …

Le Conservatoire du Littoral qui gère désormais l’archipel constitue une véritable chance pour la défense du patrimoine naturel et met un terme aux spéculations immobilières qui ont dénaturé trop de « bords de mer » et confisqués une partie du patrimoine naturel national au profit de quelques privilégiés fortunés. Natif de Hyéres , je ne peux que regretter la création tardive d’une telle structure qui aurait permis de sauver du béton des centaines de kilomètres de rivages magnifiques. Nous devons demeurer extrêmement vigilant sur toute limitation (textes, moyens financiers et juridiques) de l’action et du rôle de ce type de structures qui sont d’une importance vitale pour la défense de notre patrimoine naturel.

Dans les premiers films et livres de Cousteau (« Le Monde du Silence » notamment) le corail et les mérous étaient les victimes expiatoires toutes désignés des « hommes grenouilles ». Au fil des voyages, des films, des rencontres, le message du Capitaine de la Calypso s’est transformé en une défense exigeante et passionnée de l’écosystème sous marin. La popularité de Cousteau, notamment, a facilité une prise de conscience générale  avec l’installation de stations d’épuration, l’élaboration de schémas d’assainissement, l’éducation des pratiquants de chasse (il n’y a pas ici de guerre de la palombe) et de plongée sous marine, l’arrêt de pratiques néfastes telle le pillage du corail. Minéral par son squelette, végétal par son allure, animal en réalité, il a toujours été associé à l’histoire de la Méditerranée et fascine les hommes depuis les temps préhistoriques. La légende rapporte que c’est Persée qui en tranchant la tête de la Gorgone sur un lit d’algues marines rapidement recouvertes du sang coulant transforma ces algues pétrifiées en corail rouge. Dans l’antiquité « l’or rouge » s’échangeait contre l’ambre de la mer du Nord, au Moyen Âge il était considéré à la fois comme un talisman contre le mauvais sort et comme un médicament (en poudre), puis il a été jusqu’à aujourd’hui beaucoup utilisé en bijouterie. Trop souvent les colonies de corail ont été victimes des « homo palminus » et tels des trophés exhibés dans les vitrines ou les aquariums des plongeurs du monde entier, une mode désormais dépassée. Dorénavant, ces même plongeurs peuvent admirer à la lueur des torches, dès les dix mètres de profondeur à peine, la beauté exceptionnelle de parois garnies de corail incandescent qui fleurissent et les ramener sous forme de fichiers photos numériques.

Ce séjour m’a permis de découvrir des îles sauvages préservées et un coté de la ville de Marseille que je ne soupçonnais pas. Je comprends mieux depuis l’oeuvre d’Izzo et son attachement à la cité Phocéenne; comme quoi, à Marseille  il n’y a a pas que la Cannebière ou l’OM, même si l’on apprécie l’un et l’autre !

Autre enseignement, exportable celui là, en matière de défense de l’environnement, s’il n’y a pas de fatalité, il faut cependant un savant cocktail de détermination, de moyens humains et financiers, de courage politique, de sens de la communication et de pédagogie pour permettre aux générations futures de s’épanouir sur la planète bleue …

Alors autant commencer tôt …

Liens utiles

Conservatoire du Littoral : http://www.conservatoire-du-littoral.fr/

Site de l’organisateur de la croisière plongée : http://www.revatua.com

Google … « No Limit »

Sur la toile mondiale 75 % des requêtes sont traitées par Google, dont l’action est passée de 85 dollars en août 2004 à plus de 372 dollars fin octobre, cette société est tout sauf une entreprise philanthropique surtout lorsque l’on sait que désormais en France la part publicitaire de l’Internet dépasse celle du cinéma.

A l’instar des autres moteurs de recherche Google propose aux annonceurs d’apparaître sur des sites en fonction des requêtes exprimés par les internautes. A l’origine de cette réussite, deux modules complémentaires et indissociables : Ad Sens et Ad word qui sont loin d’être ses seules armes …

 

Ad sens et Adwords, les 2 font la paire

AdSens (https://www.google.com/adsense/) permet aux différents concepteur de sites Web d’afficher des annonces commerciales sur leurs pages et de gagner ainsi de l’argent. Un plus déterminant qui explique un tel succès : des liens commerciaux qui ont du « sens », les annonces étant en rapport direct avec les recherches des visiteurs ou correspondant à leurs centres d’intérêts. Google diffuse ainsi des annonces pertinentes et mieux acceptées par les visiteurs, dans des emplacvements réservés qu’elle met en concurrence au sein d’un système d’enchères de mots-clés dont le prix varie en fonction de l’offre et de la demande, et ce grâce au module complémentaire Adwords.

Ad words (https://adwords.google.com/select/) constitue le plus grand programme de publicité par mots-clés au monde. Idée géniale, il est basé sur une tarification au coût par clic (CPC) : l’annonceur ne paie que lorsqu’un internaute clique sur son annonce. Grâce à cette approche par mots-clefs ciblés un annonceur peut mettre en avant sa valeur ajoutée et marquer ainsi sa différence avec la concurrence. Avantage essentiel, cette approche permet de contacter des prospects ciblés qui recherche des informations en relation avec les mots-clefs sélectionnés et de générer ainsi un trafic hautement qualifié. Une véritable révolution dans le marketing qui se déplace « de l’inconnu au connaissable » grâce à la constitution d’une quasi «base de données des intentions » des internautes et qui constitue pour la société américaine un vrai filon…

 

Google, acteur global ?

Chaque internaute à partir de son ordinateur, bientôt de son téléphone et d’un accès internet surfe, achète, se déplace, échange du courrier électronique … Google grâce aux divers services proposés le fidélise en lui facilitant la vie : recherche d’information, actualités personnalisées, traitement des photos prises, recherche d’itinéraires, messagerie instantanée, blogs, accés Wi Fi, une liste qui n’est pas exhaustive, sur laquelle nous reviendrons un jour ou l’autre et qui constitue une vraie galaxie d’outils ou de services trés divers et pour certains révolutionnaires. Une fidélité qui permet à Google de ne plus rien ignorer de ses visiteurs … 

Mais la « quête » de Google ne s’arrête pas aux seules annonces publicitaires; son ambition est « d’organiser l’information du monde et de la rendre universellement accessible et utile. » quel que soit le contenu numérique, le type de documents recherchés (texte, image, vidéo, son…) ou le support avec l’arrivée probable de moteurs de recherche pour téléphones portables.

Un appétit qui ne connaît pas de limites, puisque la société de Mountain View s’attaque à Microsoft en débauchant certains de ses meilleurs éléments, a renforcé son staff avec l’arrivée de Vinton Cerf lui même (voir note précédente : http://jmorer.hautetfort.com/archive/2005/09/21/google-puissance-80.html) et aborde le champ des contenus avec l’objectif de bâtir la Très Grande Bibliothèque Numérique mondiale  (« Google Library Project »), en attendant d’autres contenus numériques, sans nul doute et plus encore lorsque l’on sait que désormais dans la téléphonie l’heure est au Triple Play ( offre combinée internet haut débit / téléphone illimitée / télé par ADSL.

Pour Google les champs du possible paraissent infinis … La frontière entre opérateur, diffuseur, fournisseur de contenus est de plus en plus ténue et Google met tout en oeuvre pour devenir un des acteurs incontournables et majeur d’un marché prometteur. La réaction de Microsoft, menacé, qui se rapproche d’AOL, est symptomatique et montre que la lutte sera féroce !

 

Nouveau Libé, mue ou révolution culturelle ?

Pour son anniversaire, Libé s’offre un nouvelle peau … Mue ou révolution culturelle ? Il y a 10 ans, le quotidien Libération lançait le premier site d’informations électroniques français. Bilan aujourd’hui : 27 millions de pages / mois, 200 000 internautes jours, 2eme site d’information généraliste français derrière … Le Monde.

Pourtant tout n’est pas rose dans l’univers de la presse nationale. Paradoxe souligné par Serge July lui même dans l’édito présentant la nouvelle formule de son site, l’audience des journaux se développe, mais leurs recettes diminuent  … Les causes sont multiples pour expliquer ce phénomène : prix de revient, crise de la publicité dans la presse papier, concurrence avec les journaux gratuits …

Ce n’est pas un hasard si Le Monde dans deux semaines lancera une nouvelle formule de son édition papier et que le plus grand site généraliste d’informations mondial, le New York Times, vient de faire lui aussi peau neuve; la presse quotidienne cherche son deuxième souffle.

Pourtant elle attire les investisseurs … Surtout les titres ayant une forte audience. N’en déplaise à Mac Luhan, célèbre sociologue canadien ayant annoncé la fin de la galaxie Gutenberg, l’auteur de la formule choc « le message c’est le médium » …  Dans ce contexte de mondialisation effréné, ce sont les marques qui jouent le rôle de repères et désormais derrière le médium et les informations véhiculées se cache le titre du journal, marque de fabrique du traitement de cette information.

Le contenu traité par les rédactions doit désormais s’adapter aux différentes types de médias; car le développement des différents supports d’information qu’ils soient organiseurs, ordinateurs, télévisions (cf le succcés de la TNT) ou téléphone rend tout le monde accroc à l’info.
Le support n’est plus qu’un des éléments d’une  chaîne complexe dont le point de départ est une rédaction qui passe du mono-produit papier à une entreprise multimédias : papier, net, télé, téléphone ….

 

Le multimédia passe désormais par le net

Le développement du haut débit avec bientôt 15 millions d’internautes français connectés, en attendant le trés haut débit, fait du Net une cible majeure et prioritaire de cet enjeu planétaire. Internet constitue à lui tout seul un laboratoire indispensable pour maîtriser les exigences du média électronique tant sur le plan rédactionnel que sur les techniques liées au son, à l’image ou à  l’interactivité (forum, débat, chat …). Un média qui permet de plus à l’internaute de paramétrer la sélectivité de l’information (selon ses thèmes d’intérêt) et favorise l’émergence de communautés (blogsphère) …

Car si pour Mac Luhan ce n’est pas le contenu qui affecte la société, mais le canal de transmission lui-même, il y a désormais pléthore de canaux de transmission … image choc, mot concept mais quelquefois même émotion …

 

Capacité d’analyse ou réactivité

Auparavant dans la presse écrite, il y avait le quotidien, l’hebdomadaire et le mensuel … Le quotidien traitait de l’actualité à chaud, l’hebdo ou le mensuel analysait cette actualité. Désormais à Libération, le quotidien  analyse, met en perspective et le site traite de l’actualité « on line » … Le temps s’accélère et la durée nécessaire à la réflexion et à l’analyse se raccourcit d’autant … Analyse / Réactivité … Tout se mêle …

La nouvelle formule de ce site est donc plus qu’une mue, elle annonce des bouleversements plus profonds, car au jeu de l’adaptabilité, Libération a toujours été aux avants postes …

Le trés haut débit signifie l’irruption de la télé dans les ordinateurs, dans la presse et bientôt sur nos téléphones portables, une télé allégée au niveau de l’outil de production pouvant véhiculer toutes les images : du studio dernier cri, au téléphone portable qui peut devenir une caméra n’importe où sur le globe .. Information mondialisée, instantanée et interactive …

 

 

Etre une  référence pas un logo …

Cette mutation, transformera à terme la presse en modèle économique rentable; le mouvement de concentration en cours se précise et s’accélère … L’information s’affranchit peu à peu des contraintes techniques, logistiques et financières liées à la fabrication du support  et à sa diffusion … Libération va proposer dans quelques semaines un abonnement pour les internautes, suivant l’exemple du Monde qui a expérimenté cette formule avec succés depuis 2002 ( 67 000 abonnés dont plus de 30 000 nouveaux abonnés).

L’enjeu est ailleurs … Derrière le support et le contenu, demeurent le message, les valeurs et l’éthique. La guerre du golfe a démontré la difficulté pour des journalistes de rester maître de leur message et de garder un esprit critique …

Un titre de presse ( une marque …)  se doit de garder son originalité et ses règles déontologiques. Si Mac Luhan classait les médias en deux catégories : média froid (analyse) ou média chaud (réactivité), il précisait que le média chaud ne demande la participation qu’un seul des sens du lecteur, qui devient ainsi totalement passif et captif perdant tout sens critique …

 

L’enjeu pour un titre comme Libération, est de garder son identité qui est également sa valeur ajoutée … Ce petit plus, ce supplément d’âme qu’il apporte chaque jour à ses lecteurs et qu’il doit absolument préserver quelque soit le médium utilisé …

 

Douce france

« Il revient à ma mémoire, des souvenirs familiers … »

Le repas des anciens est un moment tout à la fois émouvant, attendu et redynamisant …
Emouvant car lié à des visages aimés pour certains désormais disparus, aux moments de convivialité et de fête partagés, aux traces laissées par la marche forcenée du temps sur certains de mes concitoyens …
Attendu, parceque ce repas est tout sauf une obligation et fait partie des moments de plaisir mais également de réflexion; certains sont de vrais sages et possèdent une vue très lucide de la vie dans la cité… Il est toujours enrichissant d’écouter leurs analyses qui permettent souvent d’éclairer la voie …
Redynamisant, il ne pourrait en être autrement au regard de l’enthousisasme et de la joie de vivre qui se dégage de ce repas permettant de rétablir les vrais fondamentaux et d’entrevoir de nouvelles pistes d’action … Car animer une municipalité, c’est trop souvent avoir la tête dans le guidon, il faut savoir parfois la relever, afin de faire le point pour dresser le cap et corriger, si nécessaire, la route … Tradition désormais bien établie, ce repas est un de ces moments bienvenus …

 

Constat évident : le nombre des convives augmente chaque année, conséquence des progrès réalisés par la médecine et la société… Ne parlons plus de troisième âge, il existe désormais un troisième et un quatrième âge … L’économie de marché ne s’y est pas trompée : après le panier de la ménagère de 50 ans, cher à TF1 et à Jean Pierre Foucault, il existe un marché des juniors et un marché des seniors … Nouvelles Frontières a d’ailleurs élargi sa palette vers d’autres nuances et une clientèle aux tempes plus grises …

 

L’occasion de revenir sur l’importance de l’action publique. La canicule de 2003 a eu au moins un mérite, elle a remis les pendules à l’heure et réintroduit la Solidarité au premier rang de nos priorités; il était temps, n’en déplaise à certains « autistes du cœur » …

Ici pas de grande messe rédemptrice et télévisée style Téléthon, ou d’opération marketing, genre pièces jaunes … Aprés 364 jours d’égoïsme et d’individualisme, quelques heures d’altruisme en direct et en technicolor … Pas de recyclage pour d’ancienne gloires de l’individualisme forcené recherchant de nouvelles niches publicitaires (et je ne parle pas de Yannick Noah qui lui est un vrai humaniste) …

La vraie solidarité est faite d’une répétition d’actes simples et quotidiens mais au combien indispensables à la vie de tous les jours vécues; son instrument principal est l’action publique, souvent exercée en première ligne, par les communes et des associations comme l’ASSAD (aides ménagères). Cette solidarité demande des moyens humains et financiers (les impôts servent aussi à cela), de l’organisation, n’est pas toujours simple à mettre en place pour nos petites villes, mais elle est possible, c’est ce que nous essayons de prouver chaque année.

 

Car les perspectives d’action sont innombrables :

  • Le retard de notre pays est criant … déséquilibre piétons / voitures, accessibilité dans la ville et dans les bâtiments publics … Dans nos communes, il n’est pas bon être piéton et encore moins piéton handicapé ou âgé… Nous avons une vraie révolution culturelle à accomplir afin de rendre nos villes accessibles à tous ; une réflexion qui concerne également les bâtiments publics … Le Développement Durable c’est aussi cela !
  • Autre constat, il n’existe pas de solidarité sans lien social … la vie associative, culturelle et festive est créatrice de lien social … Animer plus que jamais c’est également et surtout donner la vie …
  • Question cruciale s’il en est pour nos sociétés, la question de l’autonomie. Elle nous concernera tous, un jour ou l’autre. Un seul objectif : faciliter l’autonomie la plus longue et la plus douce possible. Le maintien à domicile dans sa maison, dans sa ville, auprès de ses amis et sa famille est préférable au lit médicalisé. C’est plus intelligent, plus humain et à la fin plus économique … Il faudra dans ce domaine également effectuer une révolution culturelle et notamment aborder la question de locatifs sociaux adaptés à ce type de population …

 

Ces perspectives d’actions sont au coeur de mon engagement d’élu local … Afin de contribuer à perpétuer cette chance qui est la nôtre de vivre dans ce modèle français et européen, cette « vieille europe », plutôt que dans une société éclatée ou émiettée ou le maître mot est « chacun pour soi … »

 

« Douce France Cher pays de mon enfance … Bercée de tendre insouciance Je t’ai gardée dans mon cœur! »