Grenelle de l’Environnement … Chiche !

ebd7f4c423a5f1969bb6fa45f71db5f9.jpgLe Grenelle de l’Environnement s’est terminé sur un satisfecit quasi général et ce n’est pas moi qui m’en plaindrait !

Pardon d’évoquer quelques souvenirs personnels, style vieux combattant, mais tant pis !
Lorsqu’en 2002, j’ai incité l’équipe municipale à se lancer dans le Développement Durable, à partir des partenariats contractés avec la Région et le Département, nous apparaissions aux yeux des élus voisins sinon comme des « indiens », du moins comme des originaux  … En 2003 et 2004, au moment de l’élaboration de nos projets H.Q.E, nous devenions selon les uns des « pionniers », et les autres des « dépensiers » et nous en étions encore à l’explication de l’intérêt du concept de Haute Qualité Environnementale,  y compris auprés d’élus de tout premier ordre, qui nous écoutaient poliment mais sans plus. Lorsqu’en 2005, Trilport a lancé son Agenda 21, nous faisions carrément sourire (une mesure « gadget » !), un an aprés nous en étions toujours à l’explication de texte concernant cette démarche (voir note )  …
Aujourd’hui nos premières réalisations sont incontestablement dans l’air du temps, font parler d’elle, quelquefois malgré nous (cf note sur l’eau, et ronds dans l’eau)  et nombre de villes voisines nous regardent désormais d’un tout autre oeil, certaines allant même jusqu’à suivre cette même voie !

 Au niveau national, le Grenelle de l’Environnement marque également une inflexion forte dans la prise de conscience collective des français en direction du Développement Durable. Saluons le travail effectué par les cinq collèges (Etat, ONG, salariés, employeurs, collectivités territoriales) composant le tour de table tant dans les groupes de travail de l’été, que dans les séances plénières de l’automne. Un sccès à mettre également au crédit des ONG, vu la place décisive qu’elles y ont pris, notons pour l’anecdote qu’aucune n’a claqué la porte !

Pour la première fois dans notre pays, et c’est là l’essentiel, l’Environnement est traité globalement et non de manière sectorielle et éclatée, l’enjeu est bien à ce niveau. Il est temps que les formations politiques recoivent le message 5 sur 5, revoient leurs fondamentaux et placent au cœur de leur projet de société les questions environnementales comme les problématiques qu’elles induisent.

La France réagit enfin à ce qui constitue un réel bouleversement copernicien : le réchauffement climatique et ses conséquences … Vu notre retard dans ce domaine, le triomphalisme n’est pas de mise, nos élus seraient bien inspirés de ne pas vouloir donner de leçon à la planère entière mais au contraire faire preuve d’humilité (qualité faisant parfois défaut aux français …) et retrousser les manches …Car tout reste à faire !

 Une fois les sunlights des médias éteints, que restera t’il de ce Grenelle ?Au-delà des mots et des images, le plus dur reste à accomplir, notamment en matière de financement, d’arbitrages et de mise en oeuvre.N’oublions pas que les décisions nécessitant des choix décisifs et des décisions concrètes ne seront prises qu’aprés les élections locakes de Mars 2008.

Comme quoi, le maître mot pour résumer l’aprés Grenelle est bien : Vigilance …

 

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Point à souligner, essentiel pour l’avenir, la question écologique est enfin abordée par le patronat, non comme une contrainte mais comme une valeur ajoutée, ce qui constitue, pesons nos mots, une vraie révolution.

Depuis le rapport Stern (cf note) l’environnement est un sujet d’économie politique et la vision d’une écologie malthusienne repliée sur elle-même,  laisse place peu à peu à celle d’une écologie « positive » désirant orienter le développement économique vers de nouveaux concepts et valeurs, enclenchant une croissance vertueuse. Désormais la prise en compte de l’environnement constitue un levier de croissance économique. Car derrière les déclarations d’amour à la planète de certains de nos dirigeants se profilent des arrières pensées plus mercantiles, celles des marchés d’aujourd’hui et de demain.

Ce n’est pas pour rien que Georges Bush où plus prés de nous Nicolas Sarlozy ( « Le créneau écolo, c’est vrai que cela me fait chier », avait il confié à Yasmina Reza lors de l’élection présidentielle (cf son livre «L’aube le soir ou la nuit»,) revoient progressivement leurs positions vis-à-vis du Développement Durable : nécessité fait loi. That’s a real politik

Comment devenir « exemplaire » ?

 Soyons assurés que certains lobbies n’ont pas dit leur dernier mot et interveindront dans les prochaines semaines afin de bloquer loin de la fièvre médiatique des mesures les pénalisant. Car certaines ombres demeurent malgré tout :

Quid concrètement du principe de précaution remis en cause notamment par la Commission Attali, que ce soit pour les pesticides, les OGM ou l’EPR ?
En matière agricole, nous sommes toujours dans le domaine de la rhétorique et de la Com’. Si le chef de l’Etat accepte les pesticides, il interdit des OGM sur lesquels il possède quelques « doutes », s’engageant à « réduire de 50 % l’usage des pesticides, dont la dangerosité est connue… « si possible dans les dix ans qui viennent » (sic !).

Comment définir l’exemplarité environnementale ?  Au nom de quoi ? Dans quels domaines ? Et pour quels bénéfices ? Pour beaucoup d’observateurs avisés, avec son fameux « Grenelle »,  la France ne fait que rattraper son retard. Faut-il rappeler les innombrables condamnations de notre pays pour non-application du droit européen en matière environnementale, notamment dans le domaine agricole ?

Dans l’attente des mesures précises, concernant  le développement du fret, du transport en commun ferroviaire, des énergies renouvelables, comment atteindre les objectifs annoncés sans toucher au mécanisme des prix, à l’établissement de mesures coercitives ou incitatives : permis de polluer, taxe carbone, remise à plat de la fiscalité …  Enfint pourquoi l’Etat n’ a pas voulu aborder le sujet des Tranports en commun pour l’Ile de France ?

Quid de la fracture sociale ? Faut il rappeler que nombre de français ou de pays n’ont pas les moyens d’être écolos, et que ce terme rime souvent avec « bobos ». Ou comment aider concrètement les pauvres à moins polluer ?

Enfin sur les pays ne respectant pas le protocole de Kyoto, ne pas oublier que le principal des pays non signataires est les Etats-Unis, premier pollueur mondial, et ce grâce à Monsieur Bush …

Enfin, comme trop souvent,  les plus grandes incertitudes règnent sur le financement national des mesures annoncées, notamment dans le domaine du bâtiment (isolation, énergie …), qui va payer ? es besoins sont estimés à 20 milliards d’euros annuel (rappelons que les cadeaux fiscaux attribués par ce gouvernement aux plus aisées s’élèvent à environ 15 milliards d’euros par an…)

 De l’intérêt de la puissance publique

La question environnementale renvoie depuis ses origines aux principes de responsabilité, d’éthique et de précaution.

L’importance de l’enjeu et la situation actuelle de notre planète, nécessitent une action urgente s’affranchissant des frontières (faut il rappeler qu’elles n’ont pu arrêter  le nuage de Tchernobyl)  reposant sur des contrôles, des évaluations, des incitations ou des sanctions … Cette régulation ne peut être effectuée que par la puissance publique : états ou ONG ayant lune capacité d’action réelle !
Voilà qui nous éloignent des tenants d’un libéralisme débridé et sans entrave ou la recherche d’un profit immédiat et optimal s’affranchit des contraintes du long terme, que ce soit pour prévenir ou pour financer les infrastructures.

N’oublions pas que c’est le prix actuel du baril de pétrole, qui incite certains à investir dans les énergies renouvelables ou dans l’isolation des bâtiments, pas l’état de la planète !

Toutes ces raisons expliquent que si bien évidemment je me réjouit de ce Grenelle de l’Environnement, je rete circonspect pour la suite … Je n’oublie pas le fameux discours de Jacques Chirac à la tribune des Nations Unies : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » ? n’a eu aucune suite concrète … Car dans le domaine de l’environnement, plus que dans toute autre, la seule réponse acceptable est celle de l’action quotidienne, et de ses incidences directes sur notre planète …

Tout le reste n’est que littérature ou effet de Com’.

 

Liens ou notes précédentes sur cette thématique 

le site du GIEC

Plaidoyer pour la filière bois

Les bio-carburants sont ils vraiment écolos ?

 Le changement climatique devient une affaire d’économistes

Planète, la preuve par 4

 Le Petit Prince, centre de Loisirs HQE

Des ronds dans l’eau … de pluie

018e7ccf3503e9b594cd016729a50fac.jpgJuste quelques mots sur les premières réactions suscitées par l’interdiction de la DDASS, concernant l’utilisation d ‘eau de pluie pour les chasses d’eau des sanitaires du futur réfectoire de l’école de la Charmoye (note précédente).

Une position officielle qui a fait quelques vaguelettes médiatiques, puisque le Parisien en a fait un article (« pas d’eau de pluie pour les WC de Trilport) et qu’une équipe du journal télévisé régional de FR3 Ile de France en a fait un sujet la semaine dernière.

Il est vrai qur la proximité du Grenelle de l’Environnement, a placé ce sujet au premier plan de l’actualité, tant la prise de conscience  sur la problématique de la protection de l’Environnement semble enfin réelle et concrète.

Bien évidemment je ne vais pas m’arrêter là et compte bien intervenir au plus haut niveau pour faire évoluer notre réflexion collective sur ce sujet mineur mais symbolique.
D’autant qu’une discussion impromptue avec mon médecin sur ce thème, apporte un nouvel angle de vue inédit.
Que se passe t’il aujourd’hui dans le cas où un enfant boit de l’eau (même potable) au fond de la cuvette des WC au regard de toutes les bactéries (dérections, urine, produits d’entretien) qui y baignent ?

Faut il pour autant interdire les chasses d’eau, je compte bien saisir la DDASS sur la portée considérable d’un tel risque sanitaire !

Et le Web 3.0 fut …

 

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A la fin des années 1980, T. Berners-Lee, ingénieur anglais travaillant au Cern, eu l’idée géniale d’associer différents ordinateurs disséminés dans le monde via le réseau Internet en utilisant des liens hypertextes. Innovation qui a radicalement transformé un simple réseau en un immense livre ouvert, constitué de milliards de pages reliées les unes aux autres par un simple clic de souris … Au bout du clic, la plage !

En 2004 O’reilly créé l’expression de Web 2.0 associant à internet l’idée d’un web  collaboratif et participatif : Wikipedia, Youtube, Flickr, Dailymotion en sont des principales réussites.
Évolution majeure, qui nous accompagne depuis. Elle vit actuellement une nouvelle transformation, qui nous permettra d’échapper au vertige informationnel, en retrouvant dans ce monde virtuel constitué de milliards de données entremêlés l’information utile comme de nouvelles perspectives …

Internet a pris une telle place dans nos vies, que beaucoup craignent désormais plus une coupure du réseau que d’eau ou d’électricité. Ce qui a été constaté lors de la panne de France télécom, comme par les demandes en très haut débit qui se multiplient dans nos villes.
Le paradoxe est que cette révolution bouleverse le monde et tous nso repères avec un vocabulaire et des mots simples et concrets, que comprendraient presque nos grands parents :  ouvrir sa boîte aux lettres, relever son courrier, envoyer des messages, posséder une adresse élecronique, visiter des sites … Des mots qui sont autant de métaphores et constituent en fait l’unique moyen de donner sens à des concepts sans réalité tangible.
Ramener Internet à un simple rôle fonctionnel correspond à une phase d’assimilation essentielle, et permet justement de ne pas se sentir trop perdu dans ce nouveau monde sans repères apparent …

 

Car attention, le Web 3.o risque de nous décoiffer grave …

 

 

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Qu’est ce que le Web 3.0 ?

« Il y a une différence entre connaître le chemin, et arpenter le chemin »

“Le Web 3.0 est avant tout l’émergence de l’intelligence artificielle issue de l’intelligence collective » O’Reilly. Ce qu’on peut traduire en décodé par  « la force est dans le réseau », un air déjà connu puisque la vieille maxime dénommée “loi de Metcalfe”  (du nom du créateur du protocole Ethernet) stipulait que « L’utilité (la valeur ?) d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs », ce qui explique en partie l’incroyable envolée de bulle la spéculative qui s’est bâtie autour d’Internet avant d’exploser comme une bulle de savon en 2000 !

Pourtant, nous ne sommes plus très loin de cette réalité, le PageRank de Google, qui base ses statistiques sur la conduite des internautes en matière de liens, l’atteste.
O’reilly va plus loin, selon lui l’information proviendra de plus en plus de “sensors” (détecteurs, palpeurs), véritables artefacts de « l’homo internitus ». C’est du coup un monde virtuel déjà en place qui apparait, réservé pour l’instant  à une minorité d’élus (geek), comme quoi  “le futur est déjà là mais il n’est pas encore distribué équitablement.”.

Nouveau contexte qui a une traduction économique très concrète. Désormais de son ordinateur l’internaute peut créer de la richesse à partir de données numériques, le web dissocie matérialité et possibilité d’action, l’immatériel devenant un mode d’action au même titre que les objets matériels dans l’environnement quotidien.
La mobilité est une autre caractéristique de l’univers de plus en plus nomade des citoyens du village global et mondial, ils sont connectés en permanence au réseau, où qu’ils se trouvent !L’être humain de 2007 se retrouve et se développe désormais avec des « prothèses » qui sont autant de prolongements de lui-même : ordinateur, souris, téléphone portable, agenda électronique …

L’artefact devient un complément indispensable, quasimment au même titre qu’un membre ! Le risque de se dissoudre dans la Matrice, ce gigantesque monde informationnel qu’est Internet et qui peut nous happer apparait peu à peu …

 

L’être et l’avoir

« As-tu déjà fait un rêve Néo, qui te semblait si vrai ? Si tu ne pouvais pas sortir de ce rêve, Néo ? Comment distinguerais-tu le rêve de la réalité ? »

Internet induit une dématérialisation progressive de l’objet possédé (« l’avoir ») : un fichier (texte, image, son …) n’est même plus sur un support écrit, numérique,  ou sur un disque dur mais peut se retrouver à des milliers de kilomètres au bout d’un simple clic. La dématérialisation est de plus en plus totale.

La prochaine évolution concernera  « l’être ». Le concept de présence notamment est en mutation : la visio conférence va renaitre des cendres où certains l’avaient plongé trop rapidement ; mais dans une version beaucoup plus fun : grand écran avec image haute définition, son surround …
Le développement d’univers parallèles comme Second Life et ses avatars  vont avoir des répercussions insoupçonnées ! Les romans de science fiction et d’anticipation seront bientôt considérés au même titre que les ouvrages de Jules Verne aujourd’hui ! Les kilomètres et les frontières sont abolis dans un monde où l’instantané devient la règle. Le village mondial et global s’affranchit des kilomètres et des frontières. Nous sommes tous voisins dans une cité où nous avatars développeront des vies parallèles ..

 

Le rapport à la connaissance

« On n’est pas le meilleur quand on le croit, mais quand on le sait. »

Internet a transformé radicalement notre rapport au savoir. Une révolution copernicienne à l’onde de choc interminable … L’information n’est plus rare mais pléthorique, inerte mais interactive, monopolistique mais partagée et collaborative. Pourtant plus que jamais, il faut savoir … Mais les vecteurs du savoir sont désormais cognitifs et méthodologiques. Il faut avant tout et plus que tout savoir chercher, trouver, analyser, s’approprier, traiter et utiliser les ressources mises à disposition par la toile.

Le rôle de l’enseignement est central mais différent, porté sur les invariants et non plus sur les variables. Vieux débat, aujourd’hui tranché, l’essentiel n’est plus l’information apprise,  mais ce qu’elle structure mentalement.

D’autant que la transmission de connaissances n’est plus linéaire mais hypertextuelle (notion d’arbres de connaissances chère à Pierre Levy) et que l’étudiant se doit désormais de posséder les capacités d’organiser ses ballades dans le champ conceptuel à acquérir. Pourtant les outils pédagogiques sont quasiment identiques et les enseignements en ligne bâtis sur les mêmes structures que les enseignements traditionnels. La calsse virtuelle ou l’espace numérique de travail ne sont pour l’instant pas entré dans le monde du concret et du réel.

 

Web 3.0 comme 3eme culture ?

« Je ne peux que te montrer la porte. C’est à toi qu’il appartient de la franchir ».

Il y a fort à parier qu’Internet aura le même impact que l’écriture sur la pensée, les institutions et plus globalement sur notre civilisation. Car Internet intervient sur tous ces domaines qu’ils soient de mémorisation, d’analyse, de diffusion avec une différence de taille, la gratuité et le fait que chaque internaute peut bénéficier d’un  espace public d’expression autrefois limité à la seule sphère privée.
Des possibilités qui ébranlent tout l’édifice. Le « second pouvoir » culturel (médias, éditions) subit de plein fouet ce Tsunami qui devient une lame de fond et induit une baisse des ventes des libraires et des journaux… D’autant que l’internaute passe un temps croissant sur son ordinateur. Heureusement tous les secteurs du marché du livre et des journaux ne sont pas affectés de la même façon.

Cette révolution numérique entraînera t’elle  un nouveau processus de « destruction créatrice » , selon la formule de Schumpeter, nul ne le sait … encore …

 

« Je ne crois pas qu’il faille s’en remettre à l’espoir, conseiller,

je crois qu’il faut s’en remettre au temps »

 

 

 

 

Liens relatifs à cette thématique

Citations tirées de Matrix.  

 

6eme république ou Web 3.0 ?

 

Web 2.0, buzz, révélation ou révolution …

 

La réponse de Gutemberg à Google 

 

Le seigneur de la Matrice

 

Big brother is watching you !

 

Et surtout un site à visiter de temps à temps : Transnet de Pisani,

cet homme a déjà un pas de l’autre coté du miroir ! 

De la nécessité et de l’avantage de récupérer l’eau de pluie …

17559024ab91b85e876908d24a1dbe54.jpgNous construisons actuellement un nouveau bâtiment scolaire (réfectoire, cuisine, sanitaires, locaux techniques et accueil périscolaire) qui devrait ouvrir d’ici janvier. Cette réalisation respecte une démarche  Haute Qualité Environnementale très poussée, puisque pratiquement toutes les cibles HQE sont concernées, beaucoup considérent déjà ce bâtiment comme une référence de l’éco construction. Je reviendrais d’ailleurs trés prochainement sur cette réalisation innovante à plus d’un titre.

Une des cibles « HQE » poursuivie est liée à la gestion de la ressource eau. Un objectif précis : récupérer l’eau de pluie afin de l’utiliser pour l’arrosage et les sanitaires (chasses d’eau des WC). Une innovation mise en place l’an dernier sur notre nouveau Centre de Loisirs « Le Petit Prince » (voir notes précédentes : le centre, ses qualités environnementales ). Nous avions été  alors (il y a un peu plus d’un an), les premiers en Seine et Marne à obtenir l’autorisation des services de la DDASS.

Quelle n’a pas été ma surprise de recevoir la semaine dernière un avis négatif de cette même DDASS concernant une installation similaire (destinée à récupérer l’eau de pluie pour les toilettes des sanitaires) pour ce nouveau bâtiment.

Une décision qui interpelle au regard des enjeux planétaires mais également de la situation particulière de ma commune vis à vis de la qualité de l’eau et plus globalement du département de Seine et Marne, terre agricole et céréalière s’il en est  …

Cet avis négatif pour le moins paradoxal, fait un peu désordre à l’heure du « Grenelle de l’Environnement » !

 

 

8f81ebb478dc3e9c8f4aef070b1a5312.jpgRappelons que si la Terre est appelée également Planète bleue, du fait de l’omniprésence de l’eau, celle ci est pour l’essentiel, salée (97,5%).
Sur les 2,5% d’eau douce restant, 2/3 sont  conservés sous forme de glace ou de neiges éternelles. Ne reste donc plus que 0.75% d’eau disponible pour la vie sur terre, dont 2/3 consacrés à l’agriculture (quelquefois pour des cultures très demandeuses d’eau tel le coton).

Autre constat , la planète compte aujourd’hui plus de 6 milliards d’habitants qui seront bientôt 9 milliards. Actuellement prés de 2 milliards d’humains ne disposent pas d’assez d’eau pour vivre et 4 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées au manque d’eau (dont 6000 enfants chaque jour). Situation dramatique qui n’empêche pas les Pays développés de gaspiller une ressource rare et précieuse,  thématique qui avait fait l’objet d’un superbe documentaire télévisé de Yann Arthus Bertrand, notamment sur le gaspillage de l’eau à Las Vegas …
Lorsque nous avions reçu le Maire de Niou, ville burkinabé (voir note précédente) confronté à ce problème épineux, nos discussions avaient  invariablement porté sur la gestion de l’eau, qui est pour eux une denrée rare, un trésor …  Réalité planétaire manifestement peu perçue dans notre pays.

D’autant que nos nappes d’eau souterraines (nappe du calcaire de Beauce, nappe de la craie du bassin de Paris, nappe du calcaire de Champigny en Brie) sont en baisse constante. Tous les ans, de nombreux départements français font l’objet de mesures de restriction. Autre réalité, plus locale, notamment en Terre de Brie et notre magnifique département de Seine et Marne, l’agriculture intensive a pollué ces nappes phréatiques, on y retrouve la présence de substances indésirables telles l’atrazine et ses dérivés.
A la différence des cours d’eau, les nappes souterraines sont des réservoirs qui se renouvellent très lentement à l’échelle humaine (en quelques siècles ). La nécessité de préserver la ressource en eau n’est donc plus à démontrer!

Contexte qui rend encore plus illogique la décision de la DDASS !

Une directive européenne diversement appréciée

56% de l’eau que nous utilisons ne nécessite pas une qualité d’eau potable et peut se contenter d’eau de pluie filtrée : arrosage, lavage de surfaces ou de véhicules, industrie, alimentation de blocs sanitaires …
L’estimation de la quantité d’eau utilisée pour des usages non alimentaires et non corporels se répartit comme suit :  WC : 35%, lessive : 15%, jardin : 5%, nettoyage : 3%. La substitution de l’eau potable par de l’eau de pluie (stockée et filtrée) est donc non seulement possible mais utile pour ces usages.

Ce constat, amis également le contexte de pénurie d’eau mondial, a amené beaucoup de pays européens depuis une trentaine d’années à être très actifs dans la récupération de l’eau de pluie, et à installer des systèmes de stockage-filtrage associés à un double réseau d’eau intérieur : l’un pour l’eau potable, l’autre pour l’eau de pluie, sans interconnexion possible entre les deux réseaux (norme européenne NF EN 1717).

La directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine a défini, dans son article 2, les « eaux destinées à la consommation humaine ».

Selon la directive des eaux sont : toutes les eaux, soit en l’État, soit après traitement, destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d’aliments, ou à d’autres usages domestiques, quelle que soit leur origine et qu’elles soient fournies par un réseau de distribution, à partir d’un camion-citerne ou d’un bateau-citerne, en bouteilles ou en conteneurs ;

Le terme « domestique » employé dans cette directive est traduit différemment selon les États membres. Si nombre d’entre eux portent un jugement favorable sur l’utilisation de l’eau de pluie pour la chasse d’eau et pour le lavage du linge, cela n’est pas le cas de la France (décret 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine à l’exclusion des eaux minérales naturelles),.

L’utilisation de l’eau pluviale  pour les toilettes ou le lavage du linge ne peut se faire en France, au regard des textes actuellement en vigueur (règlement sanitaire départemental) que sous la condition d’obtenir une dérogation de la DDASS (Direction départementales de l’action sanitaire et sociale), qui varie selon les départements …

Verbatim 

Une situation qui peut encore évoluer, car le courrier de la DDASS stipule :

« La Direction générale de la Santé (DGS) a pris une position d’attente provisoire, en donnant des conditions dans lesquelles l’utilisation de l’eau de pluie pourrait être sanitairement acceptable pour certains usages domestiques. Le Conseil Supérieur de l’Hygiène Publique de France a émis un avis qui doit être validé par la DGS durant ces prochains mois.

La position au niveau régional correspondant à votre projet est défavorable à la réutilisation des eaux de pluie pour l’alimentation des sanitaires.

Actuellement, la réutilisation des eaux de pluie ne saurait être encouragée par les instances sanitaires pour une utilisation domestique, en raison des risques sanitaires. Neanmoins compte tenu des faibles risques sanitaires liées à l’sage de l’eau pour l’extérieur (arrosage) nous tolérons la récupération des eaux pluviales sous réserve … »

Si récupérer l’eau de pluie a un sens, c’est surtout afin d’économiser l’eau potable. Dans notre région lorsqu’il pleut les espaces verts sont également arrosés et n’ont pas forcemment besoin d’eau supplémentaire et l’été les périodes de canicule sont réellement rares et courtes.
A contrario les chasses d’eau utilisent de l’eau potable été comme hiver.Autre point : chaque élève fréquentant l’école est à priori propre et éduqué à ne pas boire dans la cuvette des WC ! Les enseignants à qui j’ai montré ce courrier et certains ont de la bouteille, sont stupéfaits, il n’ont jamais dans leur carrière rencontré ce cas de figure !

 
Autant dire que je vais m’employer dés à présent à agir afin de faire évoluer une telle position.

Le principe de précaution défendue par la DDASS en Seine et Marne sur cette question, est il en cohérence avec la réalité du risque sanitaire ? Question légitime qui a trouvé une toute autre réponse ailleurs. Je doute pourtant que des pays comme l’Allemagne, les pays nordiques soient moins vigilants que nous sur la problématique du risque sanitaire.

Cette contreverse est me semble t’il un débat de pays riche, un débat même ayu regard de l’actualité surané. Nous avons en France, la chance (?) de nous poser une telle question, mais jusqu’à quand ?
Le Développement Durable avant d’être de la COM’. consiste aussi et surtout à prendre en compte la situation actuelle et future. La problématique toute particulière de la ressource EAU évoquée précédemment, ressource rare à préserver s’il en est, surtout sur nos plaines de Brie, mérite que l’on revoit certaines positions qui ne tiennent pas compte de la gravité des enjeux planétaires et de l’urgence que nousa vons à y apporter des réponses concrètes  !

L’intermodalité vu du Musée quai Branly

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J’ai participé mercredi dernier dans le cadre prestigieux du musée Branly à une manifestation organisée par la SNCF, à l’occasion du lancement de l’opération : « La nouvelle dynamique des Proximités ». Un programme d’actions destiné à améliorer la qualité des liaisons de proximités SNCF, avec des objectifs précis  …

On ne peut que louer cette initiative destinée à accompagner les efforts considérables des Autorités Organisatrices de Transport (en fait les collectivités territoriales) et du STIF (pour l’Ile de France) mais sans doute également à répondre aux critiques émises par le Premier Ministre concernant les liaisons locales de la SNCF (rappelons à ce sujet que le principal actionnaire de cette entreprise publique est l’Etat).
Il n’est pas sur que les quelques 100 Millions d’euros mobilisés sur 3 ans pour cette initiative et les 1000 emplois nouveaux suffisent à alléger le fardeau des Collectivités, tant les besoins et le retard accumulé sont importants !

Lors de cette journée, une table ronde était consacrée à « l’intermodalité »; terminologie techno s’il en est, qui décrit pourtant un élément clé du transport de proximité et trés approprié à notre situation locale (j’y reviendrais dans une autre note).
Lors d’un discours prononcé dans l’amphithéatre Levy Strauss de ce Musée, merveille architecturale s’il en est, Mme Idrac, Présidente de la SNCF a décliné les objectifs poursuivis par cette initiative : avoir prochainement des voyageurs sereins, autonomes et considérés …

Tout un programme, reconnaissons le …

 

 

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Le transport régional concerne aujourd’hui, plus de trois millions d’usagers / jours, dont 2,5 millions pour la seule Ile de France dont le temps de transport est indissociable de celui du travail. Lorsqu’il se comptabilise en heure de trajet quotidien, comme cela est souvent le cas en grande couronne, notamment à Trilport, autant dire que les conditions d’accueil et de transport importent !

Développer le transport en commun contribue à lutter contre les gaz à effets de serre, chacun en convient. Le transport étant avec le logement le vecteur principal de ces émissions de gaz. Une image simple : un voyageur en train consomme 5 fois moins de gaz à effet de serre qu’un automobiliste.
Les Présidents et Vice Président de Région présents lors de cette journée l’ont souligné et espèrent que le « Grenelle de l’Environnement » débouchera dans ce domaine sur des mesures financières concrètes et significatives (subventions de l’Etat, nouvelles ressources fiscales, rééquilibrage des aides accordés à la route et ses lobbyes …). Un effort indispensable pour inciter nos concitoyens à privilégier l’utilisation des transports publics, vu notre retard en équipement.

La demande existe, puisque même dans les conditions actuelles elle est en constante progression, notamment et surtout en Ile de France (plus de 5% par an). Les usagers d’aujourd’hui sont plus exigeants sur la qualité du service, l’information , le confort et l’agrément du voyage que les précédents.
La SNCF doit répondre à leurs attentes mais également à celles des Autorités Organisatrices (STIF par exemple) désormais dirigés par des élus et qui demandent des comptes sur la qualité du service effectué. Qualité évaluée par divers indicateurs qui s’ils ne sont pas respectés amènent la société publique à verser des pénalités substancielles, et c’est tant mieux pour tous !

Les problèmes vécus aujourd’hui, sont le fruit de l’imprévision des politiques publiques antérieures. Les investissements nécessaires n’ont pas été fait à temps (années 1970 1980) : renouvellement du matériel roulant (et ce n’est pas les usagers de la ligne de La Ferté Milon qui me démentiront), aménagement des gares et des infrastructures plus lourdes.
Les collectivités territoriales, principalement pour l’instant les Régions (se référer à une note précédente) estiment être les seules à mettre la main à la poche et se sentent pour le moins esseulées, l’état et la SNCF répondant jusqu’à présent aux abonnés absents. Jean Claude Gayssot et Philippe Duron Président du Conseil régional de Basse Normandie (mais également Président de l’association TDEI, voir plus bas) ont rappelé lors de cette table ronde que les Régions et le STIF avaient déjà financé l’acquisition de matériels à hauteur de plus de 6 Milliards d’euros depuis 2002.

D’autant que bâtir une offre de transport aujourd’hui passe par la création d’une parfaite intermodalité. Une obligation lourde en conséquences organisationnelles et financières.
D’autant qu’avec les lois de décentralisation et le changement de gouvernance du STIF, en Ile de FRance, beaucoup de choses évoluent dans le domaine du transport public de proximité.

 

Qu’est ce que l’intermodalité ?

L’intermodailité associe les divers modes de transport utilisés au cours d’un même déplacement : vélos ou voitures, bus, train ou RER, métro, bus ou tramway … Il importe désormais d’avoir une vue globale du déplacement de l’usager, qui utilise des modes non plus concurrents mais complémentaires. n peut parler dorénavant de « chaîne de transport », chaque mode utilisé constituant le maillon d’une même chaîne.
Si un lieu constitue la véritable plaque tournante de cette approche, c’est bien celui du pôle d’échange ou gare. Un premier rôle qui rappelle tout à la fois le hub des aéroports mais également le portail d’un site internet. C’est la fonction d’une gare aujourd’hui, le concept est encore plus global puisqu’il regroupe également la communication, la billetique et l’environnement de l’offre …

Car permettre qu’un pôle d’échanges soit utilisé de manière optimale, n’est pas une mince affaire. Pour que le succès soit au rendez vous, il faut convaincre l’usager de changer son mode de transport individuel (généralement la voiture). Pour ce faire, pas de secret mais une obligation : obtenir une véritable valeur ajoutée en terme de service, de temps, de performance et de cout (offre tarifaire). Cela ne doit pas être seulement bon pour l’effet de terre et la planète mais également pour chaque usager.
La SNCF veut porter ou accompagner cette ambition, c’est pourquoi elle a regroupé ses diverses branches « Transport Public » et les sociétés du groupe (EFFIA, Kéolis) dans une nouvelle structure dénommée « SNCF ProximitéS ».

C’est la raison de la participation à la table ronde du Président de Kéolis (bus principalement) et d’EFFIA (service, billetique). Le Président de Keolis a fait état d’une enquête réalisé avec l’INSEE sur les futurs besoins des usagers et les défis à relever afin de permettre une intermodalité réussie.
Une enquête riche d’informations et de pistes de réflexions : l’accessibilité avec l’augmentation considérable du nombre de personnes agées dans les prochaines années, l’importance de la billetique et de nouveaux modes de paiement notamment autour du téléphone portable, les problèmes liés à l’information des usagers, du fait de la complexité des liens entre les divers modes de transport, le besoin de sécurité tant pour les usagers que pour leurs véhicules, les problèmes de compréhension (étrangers, illetrés …), une demande de plus en plus éclatée du fait du développemetn du temps partiel et des déplacements liés aux loisirs, tant en petite, qu’en grande couronne.

 

Les objectifs de la SNCF

Revenons un peu sur les trois objectifs déclinés par la Présidente de la SNCF afin d’étudier un peu leur signification … en dehors de l’effet de Com’.

Un voyageur serein : Pour être sereins, les voyageurs doivent être à l’abri des mauvaises surprises : retard, suppression de trains … L’effort de l’entreprise devra donc porter sur la ponctualité et la régularité.Nous ne pouvons que souhaiter bon courage à la SNCF dans cet effort qui dépend étroitement des investissements réalisés dans l’infrastructure et le matériel roulant.

Un voyageur autonome : le développement des technologies de la communication, notamment mobile, permettent de réviser totalement nos schémas dans ce domaine (il n’y a qu’à voir le boom autour des GPS). L’entreprise s’engage à informer l’usager tout au long de l’organisation du voyage (internet notamment) et du trajet (encore faut il que cette information soit intermodale) en donnant la possibilité d’acheter leur titre de transport à distance. Le voyageur autonome est avant tout un voyageur informé, ce qui lui permettra de réagir en cas d’imprévu ou d’aléas afin d’optimiser son temps. Nous entrons dans l’ère du citoyen nomade auquel Jacques Attali notamment avait consacré un ouvrage. Des techniques qui fonctionnent déjà sur beaucoup de quais de gares et internet dont le déploiement est en cours

Un voyageur considéré : il s’agit ici de mettre à disposition du voyageur toute une gamme de services associés et complémentaires au transport, innover afin de faciliter les déplacements et de renforcer la relation de proximité avec la clientèle des trains du quotidien. Un axe d’action privilégié celui de la billetique avec l’objectif d’arriver au billet unique, qu’il soit matérialisé ou dématérialisé utilisable sur les réseaux ferroviaires et urbains d’une même région et associant plusieurs titres de transport. En pleine expérimentation, l’abonnement sur téléphone portable (NFC) : pour les clients, c’est la possibilité d’acheter et de recevoir à distance sur leur téléphone mobile, sans contact, un titre de transport.

 

Le menu annoncé est désormais entre nos mains, à consommer sans modération. Espérons seulement que les plats arriveront jusque dans nos assiettes … 

 

 

 

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 TDIE (transport développement intermodalité environnement) est une association pluraliste représentant l’ensemble des acteurs des différents modes de transports (professionnels, élus nationaux et territoriaux, experts et universitaires). Son objectif est la promotion, auprès des pouvoirs publics et du Parlement, de réflexions et de propositions au service d’une politique globale des transports et des déplacements.