Du lien de causalité en matière d’éducation

exam_correction.JPGQuelquefois une ouverture de classe proposée par l’Inspection Académique peut être ressentie amèrement par la Communauté éducative locale; cela peut sembler paradoxal mais c’est pourtant  le cas, après la proposition de réouverture définitive faite ces derniers jours pour une  école ayant subi à la rentrée une fermeture définitive de classe (pour seulement quatre élèves)…
Décision se révélant catastrophique au fil des jours pour les élèves  : l’ensemble des classes de l’école à double niveau, des absences d’un enseignant remplacées par une kyrielle de remplaçants, eux mêmes quelquefois absents … Illustration : depuis septembre, une classe a eu jusqu’à 8 professeurs différents ! Autant dire que les conditions ne sont pas réunies pour permettre à ces élèves de suivre une scolarité normale !

J’ai écrit à l’Inspecteur d’Académie afin de lui faire part des inquiétudes légitimes suscitées par ces conditions de scolarité, issues d’une mesure de carte scolaire discutable. Cette réouverture était selon nous, prévisible au regard de l’évolution des effectifs, ce qui ne fait qu’amplifier l’impression de gâchis, le terme n’est pas trop fort, inspiré par cette année. Réouverture dont nous avions indiqué la trés forte probabilité lors de nos multiples entretiens avec les services académiques, I’inspecteur d’Académie puis le représentant du Ministre afin de les convaincre.

Je ne peux que constater aujourd’hui avec amertume les conséquences de cette décision et en évaluer les dommages. Elle a gravement impacté la qualité de l’enseignement prodigué dans une école jusque là sans souci, une dynamique d’équipe est cassée, l’enseignante en poste a été déplacée dans un autre établissement malgré un investissement personnel conséquent non seulement auprés de ses élèves mais de l’école. Nous espérons avec les parents, sans trop y croire,  qu’une telle année n’aura pas de conséquences négatives sur la scolarité future de leurs enfants.

Situation à des années lumière des objectifs officiels (et théoriques) de réussite affichés par le Ministre lors de ses points presse. Ici point de communication médiatique, le principe de réalité prévaut et il est brutal !

Certains parents d’élèves et enseignants, chacun peut comprendre leur désarroi, parlent de « casse généralisée » de l’école publique. Soulignons dans le même temps  le travail remarquable et la conscience professionnelle exemplaire des enseignants de cette école qui exercent leur mission sans coup férir depuis septembre dernier, malgré des conditions matérielles et morales plus que délicates et qui honorent leur institution.

Analyse, cette fois ci plus politique. Il existe bien un lien de causalité direct entre suppression de postes au niveau national et situation locale, ceux qui pouvait en douter, en sont désormais convaincus. Il faut dénoncer le double langage d’élus qui devant les parents d’élèves sont « scandalisés » de telles fermetures, alors que dans le même temps ils soutiennent les mesures de suppressions de postes décidés au niveau national, qui sont pourtant directement à l’origine d’une telle fermeture et des problèmes de remplacement constatés ! Un gand écart idéologique dont certains sont coutumiers, la démagogie n’a quelquefois pas de limite …

Je déplore que la question de l’éducation fasse l’objet d’une contreverse dogmatique et politicienne, il en va pourtant de l’avenir de notre pays. Il faut réformer bien sur, mais pour améliorer l’efficacité d’un système, pas pour réaliser de fausses économies qui à teme se révèleront négatives pour le pays, y compris et surtout au niveau économique. Autant l’education nationale ne doit pas être un tonneau des Danaïdes, autant elle doit être considérée pour ce qu’elle est, un investissement pour le futur.
Je constate avec intérêt l’évolution de groupes de réflexion tel l’institut Montaigne, pourtant classée trés à droite et plutôt catalogué comme chantre du néo libéralisme (bien qu’une révolution culturelle se déroule sous nos yeux, au regard de la crise que nous traversons) qui dans une étude consacrée aux ZEP, démontre l’acuité des problèmes rencontrés au quotidien dans les écoles : « Il y a urgence. Sans égalité assurée très tôt au quotidien, et dès l’école primaire, la société française risque de s’étonner encore longtemps des maux dont elle souffre aujourd’hui » …

Une telle conclusion me va, c’est dire ! Elle démontre l’importance et la légitimité de combats visant à soutenir l’activité de structure comme celui du RASED ou de protester contre des suppressions de classe pour deux à quatre élèves manquant selon le département dans lequel ils vivent et les dotations de postes glanées par l’Inspection Académique chaque année.

L’institut Montaigne ira t’il jusque là dans son aggornamiento politique ?

 

Permetttez moi sinon d’en douter du moins de l’espérer …

 

la nouvelle dimension de la mobilité urbaine

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La visite récente du T4, le « tram train » de la ligne des coquillettes, l’apparente complexité de concept comme celui de pôle d’échanges intermodal, l’évocation possible de la création d’un Transport en Commun sur site propre (ou TCSP) sur l’agglomération, le lancement des réflexions intercommunales autour du Schéma de Cohérence Territoriale et du Plan Local de déplacement m’amène à aborder cette thématique sur ce blog et a y consacrer quelques notes dont la première concerne la révolution qui secoue actuellement la mobilité urbaine …

Depuis que l’homme est homme, se déplacer est synonyme de vivre, au propre comme au figuré … cependant, les repères habituels sont aujourd’hui bouleversés, les déplacements quotidiens, hier cadencés par le rythme naturel du soleil, organisés autour de repères forgés par des générations de travailleurs ne suivent plus nécessairement le mouvement de balancier habituel : métro / boulot / dodo  …
Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce bouleversement : une société de plus en plus éclatée, voire émiettée, le développement du temps partiel, la pression du prix du foncier, le désir de devenir propriétaires, les incitations au déplacement .… Nous sommes entrés dans une ère de transition et devons nous adapter à cette nouvelle donne ; la mobilité concerne autant le travail, que les loisirs, l’éducation, la santé ou la famille, elle est créatrice de lien social puisque fédératrice par essence.

La vitalité d’un pays ne repose plus sur la splendeur de bastions forteresses isolés mais bien plus sur la qualité de ces réseaux, des liens tissés entre les territoires entremêlés qui le compose, et constituant autant de valeur ajoutée !

Pourtant, force est de constater, à l’heure du TGV et des voyages intercontinentaux « low cost », que les progrès considérables réalisés ces dernières années ont surtout concerné les moyennes et longues distances, le transport urbain quotidien , à coté, fait triste figure …
Point de fatalité, cependant, car partout où elle est encouragée (mobilité peu chère, qualité de l’offre …), la fréquentation est au rendez vous !

Phénomène, pour l’instant limité aux moyennes et grandes distances, mais qui peut demain concerner également la mobilité urbaine. Trois défis majeurs justifient cet optimisme apparent : le réchauffement climatique, la pénurie énergétique, l’allongement de la durée de la vie. Autant de tendances qui rendent incontournables la révolution du transport de proximité.

La révolution engagée depuis deux décennies dans les grandes agglomérations, surtout à l’étranger, mais la France rattrappe ce retard, avec l’irruption des intercommunalités, concerne désormais les villes moyennes, surtout lorsque les nouvelles entités administratives correspondent effectivement à un bassin de vie … Effet de seuil, masse critique, levier financier, permettent de réunir les moyens permettant de répondre aux demandes du territoire et de ses habitants en intégrant une lecture globale et intermodale des transports, permettant d’optimiser les investissements, de privilégier la mise en place d’une organisation urbaine efficiente, tant en terme de service, de fluidité que de respect environnemental.

Tels sont les enjeux … C’est dire …

 

 

Cette nouvelle donne, ne concerne pas que le Pays de Meaux, rappelons qu’un quart de la population française vit dans des agglomérations de moins de 100 000 habitants et que toutes, loin s’en faut n’ont pas remis à plat leur politique de transport urbain. C’est en fait concrètement la « loi Chevènement » qui est à l’origine de ce mouverment.
En modifiant le paysage institutionnel français avec la création de structures intercommunales, elle a influé sur la refléxion autour des réseaux de transports, l’exercice de cette compétence étant souvent dévolu à la structure intercommunale.
Même l’Ile de France, s’y est mis, avec retard, du fait de la spécificité d’un OVNI institutionnel dénommé STIF qui faisait jusque là la pluie et le beau temps sur toutes les questions liées à la gouvernance des transports : beaucoup pour Paris et la petite couronne, peu pour la grande couronne (le peu étant proche du rien …). Les changements à la tête de ce Syndicat, désormais piloté par les élus avec à leurs tête Jean Paul Huchon ont induit une révolution salutaire dans le transport régional et la prise en compte des collectivités et des intercommunalités, y compris de la grande couronne et nous sommes aux prémices de changements considérables !

Au-delà du constat, il est impératif d’agir … Encore faut il auparavant, analyser les lignes de forces, les freins, les faiblesses et potentialités du territoire et ce à différentes échelles temporelles, au regard de l’importance des sommes en jeu  … La réflexion autour des modes de transport doit être intimement liée, pour être pertinente tant à court terme que sur le olong terme à celle du devenir des territoires … C’est un des points forts du Schéma Directeur de l’Ile de France dont deux des objectifs sont de limiter l’étalement urbain et de privilégier le développement autour des infrastructures de transport déjà existantes … Cela pourrait être également demain un des axes forts du développement du Pays de Meaux grâce aux réflexions lancées autour du Schéma de Cohérence du Territoire et du Plan Local de déplacement …

Pour agir, encore faut-il apprivoiser quelques notions et terminologies, d’une novlangue redoutable, celle des urbanistes. Car vouloir s’impliquer sur de telles questions, c’est accepter d’entrer dans une usine à gaz aux concepts et acteurs multiples … Une complexité apparente qui ne doit faire perdre de vue à personne que ces questions sont vitales pour nos territoires, notre qualité de vie et celle de nos enfants et qu’elles vont engager des sommes considérables dans les années à venir …
C’est un enjeu politique de grande ampleur qui doit mériter toute notre attention.

Limiter la question de la mobilité urbaine, à certains projets pharaoniques évoqués autour de la question du Grand Paris (C Blanc) et qui risquent de consommer des sommes considérables, ou au simple développement des lignes de tramway est réducteur de l’ampleur de la remise en cause à engager. Il est d’ailleurs paradoxal et anecdotique que ce moyen de transport, ressorti de nos livres d’histoire devienne l’emblème d’une nouvelle modernité urbaine.
Car ne nous y trompons pas,  les solutions à mettre en place aujourd’hui ne sont pas celles d’hier ou d’avant-hier, notre société est devenue bien trop complexe. Toutes choses étant égales par ailleurs, le Pays de Meaux présente  beaucoup de similitudes avec la région ile de France. Une ville centre, une petite couronne et une grande couronne … Le défi est de répondre de manière complémentaire à l’ensemble des problématiques rencontrées et d’apporter un plus et un mieux au meilleur cout pour la planète et la collectivité à tous les habitants des communes, de la plus grande à la plus petite en privilégiant les solutions respectueuses de l’environnement.

Autre élément à prendre en compte et non des moindres : les effets du vieillissement de la population, la nécessité absolue de mettre en place la meilleure accessibilité possible, car la mobilité doit être un droit ouvert à tous !

Comme chacun peut s’en rendre compte le chantier est vaste …

 

Yes, We Can

 

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« C’est une histoire qui n’a pas fait de moi
le candidat le plus conventionnel.
Mais c’est une histoire qui a inscrit jusque
dans mes gènes l’idée que cette nation
est plus que la somme de ses composantes,
qu’à partir de beaucoup nous formons
vraiment un tout unique. »

Barak Obama
Discours sur la race et la religion


« Je suis le fils d’un Noir du Kenya et d’une Blanche du Kansas. J’ai été élevé par un grand-père blanc qui a survécu à la grande Dépression puis a servi dans l’armée de Patton pendant la Seconde Guerre Mondiale et par une grand-mère blanche qui a travaillé dans une usine de bombardiers à Fort Leavenworth pendant que lui était de l’autre côté de l’océan. Je suis allé dans des écoles parmi les meilleures d’Amérique et vécu dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Je suis marié à une Noire américaine qui porte en elle le sang d’esclaves et de propriétaires d’esclaves – un héritage que nous avons transmis à nos deux filles bien-aimées. J’ai des frères, des sœurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins, de toutes les races et de toutes les couleurs, répartis sur trois continents et, jusqu’à la fin de mes jours, je n’oublierai jamais que, dans aucun autre pays sur Terre, mon histoire ne serait même possible. »

Pour 2009 …

voeux 2009.jpgJanvier est ponctué de cérémonies de vœux qui s’enchainent les unes après les autres; avec l’intercommunalité, c’est la multiplication des petits pains, chacun se rendant la politesse à tour de rôle.
L’ambiance cette année est particulière, un nouveau mandat s’annonce mais pourtant l’enthousiasme n’est pas au rendez vous, derrière les pupitres comme dans la salle, l’atmosphère est bizarre, tendue, un peu « calme avant la tempête », la faute sans doute aux nuages noirs qui s’amoncellent …

Le dernier trimestre 2008, a vu un avis de fort coup de vent … Plus que les dépenses, ce sont les recettes qui inquiètent; l’effondrement des droits de mutation du à la crise immobilière risque d’avoir de graves conséquences pour les collectivités, car ces recettes avaient jusque là contrebalancer le désengagement financier de l’Etat, avec le gel des dotations» annoncé par le gouvernement, le pire est sans doute encore à venir de ce coté …

Un comble après les mesures exceptionnelles prises pour les banques, sans aucune garantie !
Rappelons pourtant qu’en 2008, les collectivités locales ont assuré plus de 70% de l’investissement public ! C’est dire leur importance pour l’économie et l’emploi, et il y a tant à faire pour améliorer l’efficacité du pays et la vie de nos concitoyens ou de la planète : isolation, fibre optique, accessibilité, énergies renouvelables …
Ce n’est malhaureusement pas la voie choisie par le gouvernement. Mais plus encore, derrière la crise financière, se profile une crise sociale qui risque d’avoir des conséquences dramatiques pour nombre de nos concitoyens.
Qui sera alors en première ligne pour les aider à passer ce cap ? Les collectivités territoriales …

Les élus qui dans le même temps, nient le désengagement de l’Etat, demandent plus de dépenses et de services et moins d’impôts aux collectivités (il y en a !) ne rendent pas service à la démocratie surtout dans des périodes difficiles., la démago a des limites ! Mais polémiquer ne sert à rien, c’est d’action concrète dont nos concitoyens ont besoin et ce pour la durée du mandat.
Lorsque le coup de vent est violent, il faut réduire la voilure, les marins le savent, mais également garder le cap et avancer obstinément…

En 2009, nous serons sur le pont, prêt à relever le challenge, et à faire plus avec moins !

Plus que jamais pour un élu l’heure est à l’engagement, non au renoncement … Nous agirons, mais en toute lucidité, selon les enjeux du présent, mais également du court et du moyen terme.

Dans le même temps, nous préparons le long terme, grâce au Plan Local d’Urbanisme. Il sera un des premiers à intégrer des primes de constructibilité incitant les bailleurs, aménageurs, lotisseurs ou particuliers à « construire écolo », nous agirons également sur le moyen et le long terme avec notre éco quartier et nous répondrons aux besoins du court terme, en fonction de nos moyens en maintenant nos services, sécurisant les rues (Contrat Triennal de voirie), ouvrant un nouveau gymnase, HQE bien évidemment …

Concernant le Développement Durable, aprés les différentes cérémonies de vœux auxquelles j’ai assisté, je mesure le chemin parcouru depuis 2002, année à laquelle nous avons placé l’environnement au cœur de notre projet de Territoire.
Nos premiers équipements HQE fonctionnent depuis de nombreux mois et sont plébiscités par les utilisateurs, les services municipaux intègrent de nouvelles procédures soucieuses du développement durable, nos choix sur la récupération et l’utilisation de l’eau pluviale, les énergies renouvelables ou l’isolation ont été validés avec les accords de Grenelle … Les communes voisines, hier sceptiques, nous rejoignent dans ce combat pour la planète et notre agglomération intègre de plus en plus cette dimension … J’en suis heureux …

Nous aurons l’occasion de revenir sur les dossiers qui sont sur la table comme sur ceux qui s’y invitent, quemlquefois malgré nous, la mission d’un élu est de répondre, avec les moyens dont il dispose et concrètement, aux défis et aux aléas qui surgissent. C’est ce que nous nous évertuons à faire depuis tant d’années … Les citoyens qui se sont exprimés, et clairement, lors du dernier scrutin municipal, ont validé plus qu’un programme, une démarche, celle de placer la réalisation concrète avant la promesse et éloigner toute démagogie …

L’envie d’agir et de faire qui nous anime tous, doit être compatible avec un principe de réalité, celui des moyens financiers de la collectivité ! Car on ne peut plus demander l’impossible aux collectivités, elles n’en n’ont plus les moyens …

Même si, mais comment il dit Obama ?

Yes, we can !

Mais que fait la Mairie ?

voiture neige.jpgCette question bien des élus l’ont entendu ces derniers jours provenant d’administrés excédés par les conséquences de la neige et du verglas. Pour être tout à fait clair, au moins un de mes concitoyens a dépassé les bornes dans l’expression d’une colère peut être légitime mais quelque peu excessive au regard d’une analyse  circonstanciée de la situation.

L’occasion d’aborder un sujet de saison dans lequel semble-t-il un élu local n’a que des coups à prendre et où la démagogie s’en donne à cœur joie.

De manière générale, la météo s’exprime avec retenue dans notre pays et trop souvent avec excès dans d’autres régions du globe moins favorisées. Tous les observateurs avisés le confirment, le réchauffement climatique induit des sautes d’humeur de dame nature de plus en plus fréquentes et violentes.

Pourtant, rien de tel cette semaine en Ile de France, si ce n’est un temps d’hiver  : gel, neige et  verglas. L’exceptionnel, n’en déplaise à François Fillon qui a perdu là une bonne occasion de se taire (bonjour la démagogie) a été l’ampleur des chutes de neige (une fois tous les 20 ans) qui ont touché le sud de la France. Selon leur ampleur, les intempéries ont effectivement une incidence directe sur les infrastructures (électricité …) et les conditions de transport, tant au niveau des voies ferrées, des airs ou de la route et peuvent empêcher tout déplacement.
Les collectivités territoriales, comme les gestionnaires d’infrastrutures de transport sont alors mises à l’épreuve; car la perception de l’ampleur des contraintes est par définition relative, et dépend du point de vue de chacun, excepté lorsque cela tourne au tragique !

Nous vivons sur une planète dominée par l’homme, ce dernier accepte difficilement que la Nature prenne le dessus (sans doute notre coté Promothéen, ce demi dieu qui avait dérobé le feu aux dieux avant que ceux ci ne se vengent …). Certes, il peut y avoir effectivement faillite du gestionnaire mais également des demandes d’usagers impossibles à satisfaire, malgré toute la bonne volonté du monde …

Chaque pratiquant d’activité « nature » (qu’elle soit de montagne ou nautique) sait que lorsque l’élément naturel s’exprime  (tempête, avalanche …), l’homme n’est rien et doit composer : plier pour ne pas rompre, ou du moins s’adapter; réaction naturelle que paradoxalement notre société a tendance à de plus en plus rejeter.

Avant de revenir sur les carences supposées des services municipaux, deux paramètres sont à  prendre en compte également et à ne pas négliger : chaque intervention requiert un minimum de logistique, certaines des interventions classiques (tel le salage) ne sont pas sans incidence sur notre environnement. ..

Les jalons étant posés nous pouvons apporter quelques précisions utiles à tous …

Distinguons pour plus de clarté dans le propos; les gestionnaires d’infrastructures de transport (ferré, autoroute, aéroports) dont la mission et la raison d’être est de préserver la capacité du réseau dont ils ont la charge, à fonctionner en toute sécurité malgré des aléas climatiques saisonniers normaux … Quelquefois, la carence est réelle et pas qu’à la SNCF ou à Roissy; ayant été bloqué sur l’autoroute A6 une nuit de janvier, je sais de quoi je parle …
Rappelons que les collectivités affrontent la situation, entre autres dossiers, avec leurs moyens propres. Deux exemples aux antipodes, Marseille (cette ville aurait elle du investir des dizaines de millions d’euros en matériel pour une situation qui arrive une fois tous les 20 ans  ?) et Trilport dont la réactivité dépend du moment, de l’ampleur des dommages et du nombre d’agents, conséquence directe de nos moyens financiers !

Dans nos sociétés, nous avons de plus en plus de mal à accepter l’aléa climatique, d’autant lorsqu’il remet en cause une activité planifiée ou pire notre mobilité. Signalons que pour une petite collectivité garantir la mobilité de chacun de ses administrés, dés 8 heures du matin demande une logistique et des moyens difficile à réunir … Le 24h sur 24 a un cout … Surtout lorsque l’averse se déroule dans la nuit du dimanche au lundi ! Cette semaine, les services municipaux ont utilisé une dizaine de tonnes de sel déployé dans toute la ville par une dizaine d’agents (automatiquement ou à la main). Traiter l’ensemble des rues, demande à peu prés une demi journée. Pour répondre aux exigences de l’administré mécontent, il aurait fallu mettre en astreinte technique tout le personnel dans la nuit du dimanche au lundi ! Précision qui en vaut la peine, l’ensemble des routes de la commune étaient quasiment traitées en fin de matinée.

En cas de neige ou de verglas, deux types d’intervention sont à effectuer : dégager les routes (neige) et saler, afin d’abaisser la température de congélation de l’eau et de limiter la formation du verglas. Précision intéressante, il y a nécessité d’établir une pression permettant un contact physique entre surface gelée et sel, autrement dit, pour une route où il n’y a pas de circulation, le résultat ne sera pas spectaculaire !Dans l’absolu, la quantité de sel idéale à étaler dépend de la météo, de la nature de la substance à traiter  (gel, verglas, neige) et  du moment d’opérer. Autant dire un certain savoir faire pour être efficace.

Signalons une demande, plus surprenante, provenant des gendarmes. Ces derniers sont intervenus afin que le Maire interdise, hors agglomération (au delà du panneau d’entrée de ville) l’accés à une route départementale par voie d’arrété . Rappelons que ce dernier n’a absolument pas le droit de prendre une décision qui est du ressort exclusif du Conseil Général, gestionnaire de la voie.

Mais l’inconvénient n’est pas que logistique, il est également environnemental, du fait du sel. Ce dernier attaque le mobilier urbain, les voitures mais également la végétation et les arbres, se retrouve dans les rivières et les lacs, dont il modifie l’écosystème avec quelquefois des résultats catastrophiques! sans parler de la pollutio des sols et l’infiltration d’une eau salée n’est certainement pas sans incidence pour les nappes phréatiques.… En France, c’est plus de 750.000 tonnes de « sels » déversés en quelques jours, notamment en montagne. Pour faire un compte rapide, la tonne de sel vaut à peu prés 100 euros la tonne, encore faut il y ajouter si l’on veut être complet l’essence, l’acquisition des matériels et les salaires des agents ! Ca pollue et ça coute !

Autant dire que le sel n’est pas la panacée … ? Surtout dans les régions ou ce temps dure plus que deux ou trois jours, voir une semaine ! Les pays nordiques pratiquent la « route blanche » … zéro traitement, aux usagers de s’équiper … Mais il est vrai que chez eux la neige fait partie du décor …

Alors que faire … Peut être simplement, aménager sa journée lorsque cela est possible … Que les services municipaux continuent à faire leur maximum, car à l’impossible nul n’est tenu … Cette situation ennuie tout le monde : élus, agents et usagers de la route mais elle a le mérite de nous raapler que nous ne sommes que des hommes … Telle est notre place, et que la nature est grande …

En tout cas, tant qu’il y aura de la neige et du verglas en hiver, cela sera bon signe, car le réchauffement climatique avance partout sur la planète, et le pire est à venir, sans nul doute. A nous de faire des efforts envioronnementaux pour que nos enfants et nos petits enfant aient toujours le plaisir de jouer aux bonhommes de neige  !