Parc « Gustave Ponton d’Amecourt, père de l’hélicoptère »

inauguration-parc.jpg14 juillet singulier …

Cette cérémonie solennelle et intemporelle, qui chaque 14 juillet depuis 1789 célèbre la prise de la Basteille revêt cette année une saveur toute particulière. Nous fêtons pour l’occasion, notre ville et son histoire, en rendant hommage au plus illustre de ses enfants, le Vicomte Ponton d’Amecourt : Numismate, archéologue, savant, connu dans le monde entier par son invention, l’hélicoptère, mais aussi Maire de Trilport.

Une ville est avant tout une communauté de vie qui s’honore lorsqu’elle retrouve la mémoire … C’est au nom de ce devoir de mémoire que le Conseil Municipal a décidé de donner le nom de « Gustave Ponton d’Amecourt, père de l’hélicoptère » au parc municipal. Lieu symbolique pour la famille Ponton d’Amecourt et notre commune. Ce parc était en effet leur demeure familiale et constitue aujourd’hui un poumon vert de Trilport qui accueille nombre d’évènements festifs et populaires…

Aux trois valeurs républicaines qui se sont propagées sur la planète comme autant de graines d’espoir, semées au fil de l’histoire et de l’évolution du monde et des hommes, nous voulons mettre en avant en ce jour, deux autres valeurs auxquelles nous croyons : fidélité et respect …

Fidélité à notre histoire commune et respect pour les jommes qui l’ont porté, avec leurs joies, leurs peines et leurs contradictions quelquefois…
Il peut paraitre paradoxal, que le petit fils d’anarchistes espagnols que je suis fête aujourd’hui cet aristocrate légitimiste. Certes je n’appartiens pas à sa famille de pensée politique, et de loin, la belle affaire, est ce là l’essentiel ?
J’ai oeuvré pour que cette commémoration se déroule par respect et devoir de mémoire. L’histoire est un filtre fédérateur qui permet avec sérénité et sagesse de s’éloigner du tumulte des passions et de séparer le bon grain de l’ivraie … Qu’on le veuille ou non, et de la manière la plus incontestable qui soit, Gustave Ponton d’Amecourt a marqué durablement et positivement, son époque, ses contemporains, ce territoire et Trilport  …

IL est bon de se rémémorer que si Paul Cornu s’est envolé le 13 novembre 1907 à bord d’un hélicoptère de sa fabrication pour atteindre l’altitude de 1,5 mètres, c’est bien à l’invention de ce Trilportais qu’il le doit.

 

ponton amecourt.pngIl conçu en 1861 un appareil en acier mu par un mouvement d’horlogerie et se soutenant dans l’espace sans le secours d’un gaz plus léger que l’air, grâce à deux hélices sustentatrices qu’il dénomma « Hélicoptère ». Déposant le brevet à Londres sous le nom de « helicoptere ».

Ponton d’Amecourt était de ces aventuriers qui ont inspiré tant de romans de Jules Verne.; avec son ami Nadar (le Michel Ardan de Robur le Conquérant) n’a-t-il pas fondé la « Société d’encouragement pour la Navigation aérienne au moyen d’appareils plus lourds que l’air » ? La Poste, en 2006 lui a rendu hommage et lui a dédié un des six timbres consacrés aux « drôles de machines volantes » dont la « Demoiselle » d’Alberto Santos-Dumont, l’avion III de Clément Ader (1897) à ailes repliables. Et l’hydravion, d’Henri Fabre …

Mais cet homme de culture, curieux de tout, passionné, tout à fait représentatif de ce véritable siècle des lumières scientifique qu’a été son époque, était également Maire de notre commune …
A ce titre il a influé la destinée de ce territoire : en facilitant l’introduction de nouvelles techniques agricoles venues d’outre-manche permettant une plus grande productivité, en créant la première société de musique de l’agglomération : la société Sainte Cécile, en accueillant l’Empereur Napoléon III venu célébrer la suppression du péage du pont de Trilport qui pénalisait tant les habitants.

Une histoire que nous connaissons grâce à la passion et au labeur des deux « passeurs de mémoire » qu’étaient Michele Bardon et son père. Ils ont permis cette célébration.
Ces « drôles de rêveurs » que sont les historiens locaux mènent un travail de fourmi, trop souvent anonyme, explorant avec méthode et minutie les différentes sources documentaires, archives, vestiges, nous aidant ainsi à mieux comprendre la réalité d’aujourd’hui.  Sartre ne disait il pas que l’identité est une trajectoire ?
Trilport est la résultante de cette trajectoire, de ce passé, de ce présent qui sont autant de forces projetées en avant pour affronter le futur. A l’heure d’Internet et au royaume de l’instantané, nous devons saisir tout le poids du passé et prendre le temps de la réflexion.
La science devrait nous enseigner avant tout l’humilité et le doute … Car si l’homme est seulement de passage, sa trace sur Terre est tout sauf éphémère et peut remettre en cause le devenir même de notre planète.

Gustave Ponton d’Amecourt aimait l’Histoire, la grande comme la petite.Ce spécialiste de l’archéologie mérovingienne, Président de la Société Numinastique de France n’a-t-il pas écrit …

« Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à l’histoire de la famille humaine,  les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine ».

Une phrase qui sied à merveille à  Michele Bardon et à son père, historiens locaux qui ont toute leur vie œuvré pour que son nom soit connu de tous et reconnu à sa jsute valeur.

Force est de constater que celle qui est notre première citoyenne d’honneur a réussit, cette inauguration en est la plus belle démonstration et Trilport s’honore aujourd’hui en célébrant sa mémoire   …


Discours d’Yves Ponton d’Amecourt

(descendant de Gustave Ponton d’Amecourt)

Comme vous l’imaginez, nous sommes tous très heureux d’être ici à Trilport aujourd’hui. L’organisation de cette manifestation est une réussite et nous sommes tous très fier de voir honoré notre aïeul Gustave dans cette bonne ville de Trilport qu’il aimait tant.

Gustave de Ponton d’Amécourt est né à Paris le 16 août 1825.
Il fait ses études rue de Vaugirard, où, brillant élève, il remporta plusieurs prix de grec et de latin au concours général. Il étudia le sanskrit, les mathématiques mais se passionna surtout pour les lettres, l’histoire et la géographie. Les récits de Grégoire de Tours et de ses contemporains le conduisirent à s’intéresser à l’époque mérovingienne.

Il se fit connaître de bonne heure par de curieux travaux sur la numismatique et la géographie de la France sous les successeurs de Clovis. En même temps, il collaborait à plusieurs revues scientifiques et archéologiques. Amateur persévérant autant qu’érudit, il parvint à réunir de merveilleuses collections de médailles qui furent très admirées à l’Exposition Universelle de 1867 et dont une, dit-on, celle des médailles mérovingiennes, était d’une telle richesse qu’on n’aurait pas pu en former une semblable en puisant dans tous les cabinets publics et privés du monde entier.
On aurait pu en dire autant de la série de monnaies romaines en or.
En 1889, un an après sa mort, les chambres votèrent un crédit de 180000 F pour le rachat de ses collections par l’état français.
Comme écrivain, il a conservé les traditions littéraires du grand siècle.
Son style, toujours correct, élevé, pur de toute négligence, a surtout été remarqué dans Notice nécrologique du Duc de Blacas qu’il a publié en 1866.

Parmi les autres travaux qu’il a publiés, on peut citer :
–    Essai sur la numismatique mérovingienne comparée à la Géographie de Grégoire de Tours,
–    lettre à M.Alfred Jacobs (1864).
–    Excursion archéologique en Seine et Marne (1865),
–    Excursion numismatique dans la Bourgogne du VII° siècle (1866),
–    Recherches sur les monnaies mérovingiennes de Touraine(1872),
–    Monnaies mérovingiennes du Gévaudan (1883),
–    Enfin, son Essai sur les monnaies mérovingiennes du Maine qui a été couronné par l’institut en 1884.

Mais si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour parler du rôle de Gustave dans La Navigation aérienne.
Gustave de Ponton d’Amécourt s’est beaucoup occupé de recherches scientifiques.
Il a remis à l’ordre du jour la question de la navigation aérienne, et a grandement contribué à la faire entrer dans le domaine de la science, en démontrant la possibilité du vol artificiel par la construction des hélicoptères.
Ce nom il le donna le premier en 1861 à un appareil en acier mu par un mouvement d’horlogerie et se soutenant dans l’espace sans le secours d’un gaz plus léger que l’air, grâce à deux hélices sustentatrices.
Son ami Nadar, le photographe, avait été fasciné par les ballons depuis sa tendre enfance et gardait pour magique l’idée de s’élever dans les airs. En 1857 il avait réalisé sa première ascension, avec le projet de prendre des photographies aériennes. Il lui apparût bientôt que ces ballons, si merveilleux que fût leur vol silencieux, étaient impossibles à diriger.
Ayant observé le vol des oiseaux, des cerfs-volants et son exemple favori, un ouvrier qui imbibe d’eau son éponge avant de la lancer à son collègue sur un échafaudage, il en vint à la conclusion que la navigation aérienne contrôlée exigeait de l’objet volant qu’il fût plus lourd que l’air.
C’est donc tout naturellement qu’il s’est fait l’ardent propagateur de l’invention de Gustave avec Messieurs Babinet et de La Landelle. On doit à Monsieur de La Landelle l’invention du mot « aviation ».

Ce quatuor devenu les champions du plus lourd que l’air eurent de nombreux imitateurs de leur hélicoptère.
Jules Vernes évoquera leurs travaux par la bouche de son héros Robur le Conquérant qui outre le « Je ferai mieux que Ponton d’Amécourt », prononcé devant l’académie des sciences, reprend dans ses démonstrations, toute la théorie de Gustave exposée dans La Conquête de l’air par l’hélice.
Gustave inventa et monta plusieurs hélicoptères à ressort de montre qui furent très en vogue à l’époque et qui montaient à 2 et 3 mètres.
Et puis il y eut aussi le modèle en Aluminium dont la hauteur totale atteint 63 cm et le poids est de 2 kilos. Ce dernier est exposé au musée de l’Air du Bourget.
L’aluminium était une matière toute nouvelle à l’époque et  l’hélicoptère de Gustave en constitue la toute première application aéronautique. L’Aluminium est toujours aujourd’hui le matériau de prédilection de l’aviation.
En cherchant un moteur léger, Gustave a aussi découvert les chaudières à petits tubes, au moyen desquelles il peut faire bouillir et entretenir à haute pression cent litres d’eau avec un kilogramme de houille.
Ce générateur de vapeur sera perfectionné par M. Temple et mis en application vingt ans plus tard par Léon Serpollet.
A ce propos, on a cité de lui quelques mots qui montrent l’efficacité de son système et la foi qui l’animait. Gustave écrivait en effet : «Si tous les fils télégraphiques du monde étaient de petits tubes, j’en ferais une pelote, je la jetterais dans le Vésuve et je ferais bouillir la Méditerranée».

Un jour, quelques sceptiques posèrent la question suivante à Gustave : « Et quand bien même vous réussirez à faire un hélicoptère, à quoi vous servira-t-il ? »
Il répondit :
« A quoi sert d’imprimer ? nous avons les mains pour écrire…
A quoi sert la vapeur ? Nous avons des forces motrices…
A quoi sert la locomotive ? Nous avons les diligences…
A quoi sert le télégraphe électrique ? Nous avons la poste…
A quoi sert de forger le métal ? Nous avons les outils en silex…
Et termina ainsi son propos : « Songeons que la perfection est notre but, que le progrès est notre loi et que nous devons le bien-être aux générations futures.

Nous passons, mais que notre passage soit signalé par un progrès ; et que sur les sentiers que nous avons frayés, la postérité puisse écrire ces mots : « Pertransierunt benefaciendo » c’est-à-dire « ils sont passés en faisant le bien ».
Monsieur le Maire, aujourd’hui, en honorant le souvenir de Gustave, vous écrivez dans la mémoire collective de la ville de Trilport « il est passé en faisant le bien »…

En honorant son souvenir, vous honorez le souvenir de 3 générations de notre famille à Trilport dont Antoine son Père, qui fut Maire avant lui, Gustave qui fut Maire et Président de la Société de Secours Mutuels, et Henry sont fils, Président, lui aussi, de la Société de Secours Mutuels, et qui mourût pour la France en 1915, comme 5 autres Trilportais, à Mesnil-les-Hurlus, hameau d’un village de la Marne.
Les destins d’Antoine, de Gustave, et d’Henri de Ponton d’Amécourt, sont intimement liés à la ville de Trilport, une ville qu’ils ont habitée, aimée, conduite, … Une ville qui les a élus, choyés, bercés, accompagnés dans leurs projets les plus fou.
Mais toute cette histoire, nous ne la connaitrions pas parfaitement, et nous ne pourrions pas en parler aujourd’hui avec autant de facilité, et d’érudition, sans l’aide précieuse de Michèle Bardon, qui depuis tant d’année recherche, analyse, écrit, relate, édite, …sur Trilport et sur notre famille.

Au fil des ans, Michèle Bardon et Gustave de Ponton d’Amécourt sont devenus des amis hors du temps.
Michèle Bardon a faite sienne cette phrase de Gustave dans une lettre à son ami l’abbé Thiercelin : « Chaque village, chaque hameau, chaque champ, chaque nom d’homme ou de lieu devrait avoir son histoire. Rien n’est mesquin de ce qui touche à la famille humaine ; les plus petits détails grandissent à mesure qu’on les examine. »
L’honneur que vous rendez aujourd’hui à Gustave de Ponton d’Amécourt, vous le rendez aussi à Michèle Bardon, que vous avez faites il y a quelques mois, Citoyenne d’honneur de Trilport, et pour laquelle cette journée, est la plus belle des reconnaissances, le couronnement de son travail, la cerise sur le gâteau qu’est son œuvre !

Alors Monsieur le Maire, Madame Leguay, chers amis de Trilport, soyez ici remerciés pour cette belle journée.
La mémoire de Gustave et la mémoire de Trilport ont destin lié…
Ensemble entretenons cette mémoire !
Vive Gustave et sa mémoire, Vive Trilport, Vive la France !

Des frissons venus du Nord

 

stockholm.4.jpgChangeons d’univers et d’atmosphère, ce qui ne fera pas de mal vu la période que nous traversons, parlons un peu d’Europe …

Tranquilisez vous, celle ci ne se limite pas à la seule sphère politique, heureusement au regard de l’actualité sur la réélection possible de M Barroso, elle est tout sauf enthousiasmante, mais nous aurons l’occasion d’en reparler …

L’Europe c’est aussi et surtout une terre de contrastes, des cultures à la fois proches et lointaines, à découvrir absolument … Cultures qu’il serait dommageable de limiter au seul patrimoine historique et architectural, mais également de conjuguer au présent. La littérature constitue indéniablement un de ces présents (au deux sens du terme), avec une place toute particulière pour le roman policier.

Les mois d’été sont paradoxalement la période la plus propice de l’année pour frissonner, constat de plus en plus de ces frissons sont provoqués par les polars provenant du grand Nord …Aprés Ikéa, Abba, Saab, Ingmar Bergman, grâce à Stieg Larsson et à ses fameux MiIllenium, la Suède fait de nouveau parler d’elle.

Attention, ce serait une erreur de considérer Millenium comme l’arbre qui cache la forêt, tant il y a pléthore d’auteurs de qualité ! Ils ont fait de ce mouvement littéraire une vraie tendance de fond et séduisent chaque année de plus en plus de lecteurs … Pour ceux qui en douteraient, qu’ils plongent sans retenue dans leurs oeuvres, ils y découvriront une atmosphère unique, somme toute « exotique » comme dans tout bon roman policier, l’intrigue n’étant que prétexte pour une introspection profonde, acérée et sans concession sur le temps qui passe, les moeurs, coutumes, non dits et failles des sociétés nordiques …
Pas à dire, ça décoiffe !

Les auteurs sont nombreux, Stieg Larsson, l’Islandais Arnaldur Indridason et tant d’autres (voir plus loin) … Bonne nouvelle pour l’éditeur Actes Sud, qui a publié avec le bonheur que l’on sait  la série des Millenium, la relève est désormais assurée, grâce à un nouvel auteur suédois, Camilla Läckberg.
La « princesse des glaces », son premier roman est parue en Suéde (2002) trois ans avant la publication du premier tome du tsunami qu’a été  Millénium. L’impact médiatique de cette véritable vague de fond a été tel que les éditeurs ont décidé de poursuivre le filon, permettant ainsi à Camilla Läckberg d’être publiée dans la même collection que son compatriote Stieg Larsson … heureux présage …

Un bon conseil pour les jours qui viennent. Que ce soit sur la plage, en montagne ou tout simplement chez vous, voici une sélection de livres à dévorer sans plus attendre.

 

Des livres disponibles dans toutes les bonnes librairies !

 

 

 

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Stieg Larsson

De son vrai nom Karl Sti-Erland, Stieg Larsson s’engage dès le début de sa carrière dans le mouvement suédois de science-fiction . Journaliste et graphiste à l’agence de presse Tidningarnas Telegrambyrå, il est l’un des pionniers de la fondation Expo, et le rédacteur en chef de son magazine du même nom, observatoire des manifestations ordinaires du fascisme. Actif dans le parti socialiste suédois, Stieg Larsson le quitte en 1987, refusant de soutenir des régimes socialistes de l’étranger qui lui semblent peu démocratiques. Stieg Larsson meurt d’une crise cardiaque peu après avoir remis à son éditeur sa seule oeuvre littéraire, une trilogie de romans policiers rassemblés sous le titre de ‘Millénium’ : ‘Les hommes qui n’aimaient pas les femmes’ (2005), ‘La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette’ (2006) et ‘La Reine dans le palais des courants d’air’ (2007).

Arnaldur Indridason

Grand Maître du polar Islandais, Arnaldur Indridason est diplômé en histoire, journaliste et critique de cinéma. Créateur de l’inspecteur Erlendur, « flic taciturne, adepte des surgelés et des vieux costumes fripés » … Arnaldur Indridason lui fait poursuivre ses enquêtes à travers des romans comme ‘La Cité des jarres’, ‘La Femme en vert, ‘L’ Homme du lac’, la Voix’,


Camilla Läckberg

A écrit cinq polars dont l’héroïne est Erica Falck, une biographe qui devient malgré elle enquêtrice. En Suède, les ouvrages de Läckberg se sont classés parmi les meilleures ventes de ces dernières années, au coude à coude avec Millénium de Stieg Larsson. A écrit notamment : « La Princesse des glaces » et le « Prédeicateur »

Le polar suédois : gros chiffres, grand froid d’aprés le  Site fluctuat.net

En important la trilogie Millénium du suédois Stieg Larsson, le directeur de la collection « Actes Noires » d’Actes Sud, Marc de Gouvernain, a eu plus qu’une bonne intuition : il a décroché le jackpot. Les aventures explosives des héros Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander ont conquis les lecteurs français, au point d’exploser aussi tous les records de vente : selon Actes Sud, 1 150 000 d’exemplaires ont été écoulés, sans compter les 2 000 à 3 000 exemplaires de chaque tome qui se vendent encore chaque jour.
En Suède, un conflit oppose la famille de l’auteur et sa compagne de toujours, qui possèderait 200 pages inédites de Millénium. C’est dire quelle valeur a pris le texte de Larsson.

Après un tel succès, l’hypothèse n’est pas difficile à formuler. Le polar suédois semble être un bon filon, pas question de le laisser filer. Les traducteurs d’Actes Sud (Marc de Gouvernain et Lena Grumbach) se sont donc remis au travail, dans le but de faire découvrir cette fois l’œuvre de Camilla Läckberg, jeune auteure de polars qui talonne Stieg Larsson dans les listes de meilleures ventes en Suède.
Paru le 5 mai, La Princesse des glaces semble avoir tous les atouts pour succéder à Millénium.
Même format : couverture rouge et noir, titre et dessin intrigants, gros pavé pour bonne prise en main.
Une héroïne attachante, un décor naturellement glacé et propice aux crimes inexpliqués : La Princesse des glaces conte le parcours d’Erica Falck, biographe de trente-cinq ans installée dans un port de pêche de la côte ouest de la Suède, qui devient enquêtrice malgré elle après avoir découvert le corps de son amie d’enfance dans une baignoire.
De l’amour : tout comme l’ambiguïté des personnages de Millénium apportait du piment à leurs aventures, une pointe de romantisme vient échauffer l’enquête d’Erica Falck. Elle découvre l’amour dans les bras de l’inspecteur Patrik Hedström…

Depuis sa sortie, La Princesse des glaces se positionne plutôt bien dans les ventes. Après un premier tirage à 15 000 exemplaires, une réimpression est en cours selon l’éditeur. La collection « Actes Noirs » ne serait-elle pas en train d’impulser une véritable mode scandinave du polar dans l’édition française ? Marc de Gouvernain, qui pour avoir traduit tous les ouvrages suédois qu’il a publié, les connaît de long en large, a son explication : « Là où le polar scandinave est bon, c’est qu’on a des auteurs qui écrivent de vrais romans. Pas des exercices de style ou du délire personnel, mais de vrais romans. De gros romans, sur le modèle anglo-saxon avec souvent 600 pages mais sans les psychopathes style Hannibal Lecter. Ce sont des intrigues au plus près de nos préoccupations avec des personnages communs et du coup, le lecteur français se reconnaît dans ces univers ». Suffit-elle ?

« Sortir du rouge par le vert »

 

inauguration-gymnase.jpgVendredi 5 juin, Jean Paul Huchon, Président de la Région et Vincent Eblé, Président du Conseil Général de Seine et Marne sont venus inaugurer le Gymnase de la Noyerie. Ils se sont déclarés surpris du résultat final, il est vrai que les lieux ont quelque peu changé depuis la pose de la première pierre en octobre 2007.

Visite justifiée au regard de leurs contributions respectives à cette réalisation comme à l’ensemble du programme d’équipements mené sur Trilport depuis 2005. Jean Paul Huchon, qui préside également aux destinées du STIF,  a profité de l’évènement pour rappeler l’action régionale menée en faveur de l’amélioration des transports communs en Grande couronne, avec pour illstration le cadencement 2010 qui sera effectif dés décembre prochain.

Tous deux ont fait part de leur inquiétude sur les conséquences sociales de la crise. Jean Paul Huchon dans son discours, avec humour et esprit, a souligné les pistes d’actions privilégiées par la région afin de soutenir activité économique et emploi : hautes technologies, emplois de service à la personne et « croissance verte ». Pour illustrer ce dernier point, il a eu la gentillesse de prendre l’exemple de l’action menée à Trilport. Pour l’anecdote, en conclusion il a eu des paroles prémonitoires 48 heures avant le scrutin européen :  « Nous sortirons du rouge par le vert ! ». L’expression a fait mouche auprés de l’auditoire et a été reprise depuis par la presse locale suite au résultat des européennes !

Je reviendrais prochainement sur les caractéristiques notamment environnementales du gymnase de la Noyerie, mais préfère ici mettre en avant tout le travail souterrain et mené en amont, véritable partie immergée de l’iceberg, qui a permis à ce gymnase de sortir de terre ! Pour une commune comme la notre, la feuille de route initiale (dont cette réalisation représente le dernier volet), était chargée : un centre de Loisirs, un bâtiment scolaire (cantine, réfectoire et accueil), une extension / rénovation de gymnase, et l’aménagement d’une nouvelle Mairie. Indiquons que seul ce dernier objectif a du être reporté. Nous n’avons effectivement pas chômé et chacun pourra voir les priorités des élus !

Programme volontariste ont souligné à la fois  Jean Paul Huchon et Vincent Eblé, mais tenu.
Aucune inconscience de notre part, nous avions pris la rpécaution au préalable, de monter un plan de financement solide et considérablement balisé les zones à risques. Nous avons du cependant faire face à deux difficultés imprévues : l’importance de la baisse des dotations de l’Etat (considérables depuis 2002) et l’envolée des prix du bâtiment  …

Mais malgré ces aléas nous avons tenu le cap !  Alors, comment une ville de moins de 5 000 habitants comme Trilport, a pu relever un tel challenge ?

 

 

inauguration-gymnase2.jpg

Constat évident , pas toute seule …

En 2002, à l’occasion d’un partenariat avec le Département, nous avons formalisé un projet de territoire. Deux choix étaient alors possibles : se limiter à une étude a minima destinée à financer des équipements précis, ou au contraire mettre tout à plat afin d’avoir une vision plus globale et d’entreprendre une action plus profonde.
Nous avons opté pour cette dernière orientation, à partir d’une large concertation menée auprés des habitants, qui nous a permis de dresser un diagnostic sans complaisance sur les manques et besoins du territoire et de ses habitants et d’établir un calendrier d’actions concrètes destinées à apporter des réponses adaptées aux besoins identifiés.
Trois exigences complémentaires ont également prévalu : une démarche « Haute Qualité Environnementale », privilégier la polyvalence d’utilisation et l’accessibilité des équipements …  Exigences qui en 2002 n’étaient pas forcement partagées par tous les élus, loin s’en faut !

Au regard de l’enveloppe financière inérente à ces projets, nous avons postulé en parallèle à un Contrat régional. Trilport a même été la première commune francilienne (ou une des toutes premières) à proposer un programme d’équipements intégralement mené en H.Q.E. Particularité qui a fait quelque peu sourire à l’époque… mais il est vrai que depuis les choses ont évolué !

Uner fois ces partenariats financiers garantis, nous avons mis en place le « mécano financier » permettant de financer l’ensemble des équipements projetés. Tâche délicate au regard des incertitudes portant à la fois sur les dépenses et leurs échéances (appels d’offre, conduite du chantier, avancement des travaux …) comme sur les recettes, notamment certaines subventions qui au bout du bout nous ont fait défaut. L’occasion de rappeler ici que les ressources d’une collectivité reposent sur trois variables : subventions, auto financement et emprunt. Le plan de financement retenu a été un mixt de ces trois variables.

Force est de constater que certains financeurs n’ont pas été à la hauteur de leurs promesses de subventions (CAF notamment), nous avons pu malgré tout compenser ce manque de recettes grâce à d’autres contributeurs (merci Madame la Sénatrice) et du emprunter un peu plus, d’autant que la baisse des dotations de l’Etat a considérablement altérer notre capacité d’autofinancement.
Dans le même temps, l’envolée des prix du bâtiment nous a amené à aménager le programme d’investissement initial en reportant l’aménagement de la Mairie, qui a joué le rôle de variable d’ajustement. Il a tout de même fallu réunir prés de 4 millions d’euros (HT) pour réaliser entre autres aménagements ces trois équipements (Centre de loisirs, Réfectoire et gymnase), plus de 50% a été financé grâce aux subventions réunies.

Dorénavant, notre feuille de route est toute tracée : nous désendetter ! Ce que nous commençons à entreprendre dés cette année. L’inauguration de ce jour démontre l’importance des politiques contractuelles pour nos collectivités. Certes cet équipement nous est revenu à 2 millions d’euros HT (or frais d’études), mais nous avons réuni pour le réaliser plus de 51% de subventions (720 000 euros de la Région, 192 000 euros de l’Etat au titre de l’accessibilité exceptionnelle de l’ouvrage, et 185 000 euros du département), la commune acquittant les 48% restant et avançant la TVA !

Réalisation qui souligne également l’importance pour mener de  tels projet à terme et sans « casse financière », de s’entourer de compétences en interne (analyse financière et budgétaire, suivi de chantier ensuite), d’aller à la chasse aux subventions. Une réussite avant tout collective, à mettre au crédit des  » administratifs » comme des « techniques ». Il est indispensable d’avoir la capacité de « monter » de tels dossiers, et pour ce faire combiner relationnel, expertise financière, rigueur budgétaire et suivi drastique des chantiers afin d’éviter tout dérapage ultérieur.

Revenons sur un véritable « nonsens » : le mode de rémunération des architectes, basé sur le montant global des travaux effectués. Moralité : tout dépassement est paradoxalement un bonus pour ce dernier, on est loin d’une logique vertueuse. Fort heureusement, le suivi rigoureux effectué par mes services sur ce chantier, a permis de limiter à moins de 2% ce dépassement (en améliorant de plus le projet initial) ce qui sur un chantier de deux millions d’euros présente un intérêt indéniable. Autant dire que pour des communes de notre taille, cela exige une implication sans faille des élus et de leurs collaborateurs, ainsi que des compétences à réunir.

Manifestement la récompense est au bout de ces partenariats avec le Département et la région. Ils ont permis grâce aux deux millions d’euros de subventions réunis dans l’ensemble du programme d’investissement, de doter la commune d’équipements de qualité et économes, améliorant ainsi considérablement la vie quotidienne de nos concitoyens. Cela constitue non seulement un pari sur l’avenir, mais également un investissement durable pour le présent renforçant de plus considérablement le lien social dans toute la ville, et au-delà et pour toutes les générations de Trilportais.

Soif d’europe …

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Une réalité. Au regard de l’ampleur de la crise et des remises en cause qu’inévitablement elle va induire, nos pays n’ont jamais eu autant besoin d’Europe pour peser sur leur avenir commun. Paradoxalement, la campagne nationale des élections européennes n’a pas reflété cette nécessité absolue, conséquence, de nombreux concitoyens risquent de ne pas vraiment choisir, soit en s’abstenant, soit en se réfugiant dans un vote protestataire, éparpillant le sens et le poids politique de leur bulleton.

Il est essentiel de rappeler les vrais enjeux de ce scrutin : déterminer quelle majorité siègera à partir de lundi prochain à Bruxelles, quelle ligne politique sera aplliquée et quelles personnalités animeront le Parlement et la Commission européenne ?

Car au bout du bout, les seules questions qui importent concrètement sont bien celles ci  !

Les bulletins des 375 millions de votants (ce qui fait se ce scrutin la plus grande élection transnationale de l’histoire), désigneront les 785 représentants du nouveau Parlement européen. Le hic, est que dimanche les abstentionnistes risquent d’être nombreux, ce qui est à la fois dommageable et dramatique au regard des enjeux qui portent sur les cinq années à venir.

Rappelons s’il en est que lors de ce dernier mandat, le Parlement européen et la Commission européenne ont été dominés par les conservateurs dont J.S Barroso. Autant dire que l’Europe, n’a pas apporté de réponse efficace à la crise, loin s’en faut et que la « laisser faire » a démontrer ses limites.
Certains leaders conservateurs ont communiqué énormément, trouver beaucoup de bouc émissaires pour expliquer les non résultats obtenus, mais seuls importent le concret. Au de la de l’éciume , lorsque l’on analyse un tant soit peut l’impact des décisions sur le monde réel, nous sommes à des années lumière du monde médiatique. Dernier exemple en date, les propositions faites au G20 sur les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux … Du vent, car rien n’a réellement changé !

Concernant la crise elle même, pas de réponse commune. La croissance verte, les grands chantiers, le développement du numérique et des hautes technologies de communication, auraient pourtant pu être des éléments de réponse collective pertinents, surtout à l’échelle européenne et préparer le rebond de nos économies … Rien de tel ne s’est produit, la montagne a accouché d’une souris !

La crise globale que nous subissons démontre s’il en est le besoin absolu de régulation, de protection sociale et la nécessite de définir un autre modèle de croissance plus vertueux, régulé et durable. Cette crise est une rupture, un nouveau monde émerge. Il serait dommageable de réduire à la seule sphère financière les problèmes rencontrés.
Nous affrontons de plein fouet, une crise économique, sociale et environnementale. L’heure d’un nouvel ordre mondial a sonné, et l’Europe doit y trouver toute sa part. Pour cela elle ne doit plus être un nain politique à la remorque de l’Amérique, non plus de Bush mais d’Obama.

Le choix qui s’offre dimanche à chacun est  clair : bâtir une alternative collective, ou ne pas décider, s’éparpiller et maintenir un statu co qui serait dramatique et reproduirait demain, ce que nous subissons aujourd’hui en laissant Baroso et les siens en responsabilité, ou en irresponsabilité.

L’Europe ne doit pas laisser la seule Amérique d’Obama, incarner seule le mouvement et l’engagement. Elle a ses valeurs à défendre et de formidables atouts. un impératif cependant, être en capacité de constituer une alternative, pour cela nous devons « jouer collectif » en travaillant, malgré nos contrastes, nos différences, travailler dans le même sens et la même direction.

C’est ce que propose les 27 partis de gauche, notamment sociaux démocrates dans le « Manifesto », plate forme commune de propositions avec comme candidat à la succession de José Manuel Barroso, l’ex-premier ministre danois Poul Nyrup Rasmussen. Simple rappel, leur tête de liste en Ile de France est Harlem Désir …

Plus que jamais nous devons avoir envie d’Europe !

 

Où siègent les députés français ?

Les 78 députés européens français se répartissaient dans six des sept groupes du Parlement européen:
– Les 18 députés UMP siègent au Parti populaire européen-démocrates européens (PPE-DE), premier groupe du Parlement (droite)
– Les 31 socialistes appartiennent au groupe du Parti socialiste européen (PSE), deuxième formation du Parlement (gauche)
– Les dix élus en 2004 sous l’étiquette UDF siègent au sein de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), groupe charnière constitué avec les libéraux-démocrates britanniques, les démocrates italiens ou les libéraux allemands
– Les six Verts sont membres du groupe des Verts européens
– les trois communistes appartiennent à la Gauche unitaire/Gauche verte nordique, avec d’autres partis communistes européens mais aussi le Sinn Féin irlandais
– les trois députés du Mouvement pour la France (MPF) siègent au groupe souverainiste Indépendance et démocratie, dominé par l’Independence Party britannique
– les sept élus Front national sont non-inscrits

L’état de siège médiatique

sarko medias2.jpgUne petite anecdote, révélatrice qui en appelle d’autres, inévitablement, au moment où l’on célèbre, sans tambour ni trompette le 2 eme anniversaire de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée  …

Contexte : le jounal de 20 heures de la 2, présenté par Monsieur Pujadas, la semaine dernière … Actualité internationale et nationale : les ministres en action, message sublimal : « le monde tangue, la crise nous guette, mais dormez tranquille le gouvernement travaille  … »

Le même jour, la France fait l’objet d’une remontrance de la Commission Européenne devant l’ampleur de son déficit et le non respect de la parole donnée : A la Une du journal télévisée, une question taboue : faut il augmenter les impôts ?
Reportage sur l’agence : France Trésor (plutôt pathétique), interview du Ministre en charge du dossier ( quoi de plus normal ?) et de son opposition, nous sommes en démocratie, non ? Excepté, qu’en fait d’opposition, n’ont été interviewé que des députés de l’UMP, de dangereux gauchos suggérant à demi mot un assouplissement du bouclier fiscal … Rien d’autres … gonflé non ? Aucun interview d’un député ou d’un sénateur de gauche …  Message sublimal : « Il n’ya plus d’opposition ».
Ne cherchez pas, dans aucun autre sujet de ce journal, la parole n’a été donnée à l’opposition … Celle de gauche du moins …

 

Pas besoin d’être spin doctor pour comprendre la situation …
Lorsqu’est invité un élu socialiste, il n’est interrogé que sur le coté obscur de la force (Martine, Ségolène, Jack et les autres) et non sur ses propositions face au gouvernement. Ce dernier lui irrradie les ondes de force positive : du petit déjeuner (télévision publique : les quatre questions) au coucher, chez Mme Chabot !
Remarquez, cette situation va s’améliorer puisque désormais c’est le Président lui même qui désignera les dirigeants des chaines publiques nationales, rien n’arrêtera plus la marche en avant de la démocratie médiatique !

Aprés avoir abordé le coté aval de l’information, mille pardons j’ai failli écrire vassal, intéressons nous quelque peu à l’amont …
Là aucune crainte, Nicolas Sarkozy et son équipe de communiquants assure et s’occupe de tout, en qualité de fournisseur de contenu maitrisé et de produit fini : à chaque visite du Président c’est l’état de siège, au propre comme au figuré, tout doit être sous contrôle afin d’éviter le bug.
Question spontanéité, visite directe sur le terrain, le concept « je parle directement aux français »  a certes du plomb dans l’aile, mais à la télé cela donne de si belles images positives et consensuelles et les temps sont si durs !
Les rares fois où les caméras de télévision ont surpris des cris, des protestations, des pancartes contestatrices, le Préfet a été déplacé. Autant dire que depuis le pli est pris et à chaque visite annoncée c’est ville morte …
Un contrôle de l’image absolu, le moindre grain de sable est à éviter … Il faut positiver ! Exemple : finale de la Coupe de France, ne cherchez pas le Président au centre du Stade serrant la main aux joueurs des deux équipes, tradition républicaine s’il en est. La peur des applaudissements et des acclamations unanimes de la foule a dissuadé le Président de le faire … Peur certainement que les sages du CSA, garants impartiaux de l’équité politique ne décomptent ce moment du temps de son temps de parole ! la situation est sous contrôle …

 

Certes, tout n’est certainement pas la faute des médias, convenons en …
Cependant, force est de constater que l’état de siège médiatique est une réalité de plus en plus présente sur l’ensemble des médias télévisés. Non seulement sur ceux maitrisés par les amis de qui vous savez (la bande du Fouquet’s), mais désormais également sur les chaines publiques …
La berlusconisation des esprits est en route en mettant au premier plan la problématique suivante : » positiver et magnifier l’action d’un Président  travaillant pour un monde meilleuret le bien de tous et rendre ringard ou pathétique une opposition divisée et non constructive obsédée de querrelles politiciennes ».

Une réalité que l’opposition se doit d’assimiler, et au plus vite. Elle doit plus que jamais consacrer ses trop rares moments d’exposition médiatiques à l’essentiel : ouvrir de nouvelles perspectives politiques positives !

 

Les quartiers durables à l’échelle européenne

eco-quartier-vauban.jpg

J’ai participé il y a quelques semaines avec une délégation de Maires seine et marnais à une visite d’éco quartiers européens dont celui de Vauban à Fribourg, véritable icône de cette problématique urbaine.

Deux remarques préalable toutefois : s’il est toujours utile pour un élu d’effectuer des visites de terrain afin de se « nourrir » d’expériences concrètes, le « benchmarking » demeure cependant un outil redoutable qu’il serait dangereux de limiter au simple copier/coller, signalons également qu’il est dommageable de réduire un quartier à une simple réalisation urbaine, même novatrice !
Un quartier est un pan d’histoire collective qui peut se conjuguer à plusieurs modes : passé simple, composé (même si le décomposé s’impose parfois  …), présent, futur ou conditionnel, c’est dire …
Des habitants y vivent, s’y épanouissent (ou non), quelquefois durant des générations, il est la résultante d’une alchimie complexe dépendant de plusieurs dynamiques qui s’entremêlent : expertise et intelligence collective, ressources financières, vie interne mais également aléas …

A ce titre le document de l’ARENE (téléchargeable sur ce blog : « Quartiers durables européens ») est utile, si aucun des exemples présentés n’est semblable, tous sont cependant issus d’une volonté politique forte, qui a permis de faire bouger les lignes et d’aplanir les difficultés rencontrées sur le terrain ou en amont.

Ces préalables étant posés, j’ai retiré de réels enseignements de ces visites enrichissantes et opportunes (j’y reviendrais). Pour être trés clair, mon objectif n’est pas de démontrer le retard indiscutable des français en environnement, ou d’affirmer que les quartiers visités constituent la pierre philosophale du Développement Durable, mais tout simplement d’envisager des pistes de travail à explorer, de les confronter à la réalité « locale » et à ses contraintes afin de faire le point sur une problématique qui est surtout globale …

Tout est lié … Concernant l’avenir de nos enfants et de la planète, une évidence s’impose, l’urgent aujourd’hui n’est plus de s’en convaincre mais d’avancer concrètement vers un mode de développement plus vertueux …

Passons aux pistes de travail …

 

eco-quartier-vauban5.jpgPremier constat, l’antériorité de la démarche menée à Fribourg. Le quartier Vauban a déjà plus de 10 ans d’existence, alors que les premiers écos quartiers français sortent seulement des cartons des urbanistes et des aménageurs.
Ces derniers réunis pour un séminaire  par la Région Ile de France il y a quelques jours n’envisagaient le label BBC qu’à titre expérimental, c’est dire le chemin à parcourir lorsque l’on sait que ce label sera le standard en 2012 !

L’appellation même d’éco quartier est soumise à caution, n’étant pas encore « AOC » ! Ce manque devrait être rapidement comblé puisque l’Etat (via le MEDDAT) et certaines collectivités territoriales (Région notamment)  élaborent actuellement des référentiels aux appellations certes différentes mais à l’objectif semblable : susciter la création de quartier durable (Ministère), ou de nouveau quartier urbain (Région ile de France) … Les premiers appels à projets viennent juste d’être lancés, afin d’accompagner des initiatives locales pouvant servir de références par la suite. J’en parle tranquillement, ma commune ayant postulé, nous aurons l’occasion d’y revenir …

Il est utile de rappeller que la création d’un éco quartier aussi emblématique que celui de Vauban est la résultante d’un long processus remontant aux années 1970.

Tout est parti en fait de la mobilisation contre le développement de l’énergie nucléaire, rassemblant en 1975 des dizaines de milliers d’écologistes européens devant les projets de nouvelles centrales projetées en France (Fessemheim) et Allemagne (Whyl). Cette mobilisation a été le déclencheur d’une véritable prise de conscience collective. L’occupation non violente du chantier de la centrale nucléaire de Wyhl notamment par 25.000 militants écologistes durant 8 mois, aura des conséquences politiques majeures en Allemagne, déclenchant un profond mouvement de fond  : 12 projets de réacteurs sur le Rhin sont abandonnés dont celui de Wyhl, émergence du mouvement anti-nucléaire européen (« Plutôt actif aujourd’hui que radioactif demain ! ») et d’un autre mode de développement énergétique à partir des énergies renouvelables, notamment à Fribourg.

Cette ville devient une des premières à élaborer un plan de planification énergétique urbaine communal sur 10 ans, privilégiant production d‘énergie renouvelable (principalement solaire) et économies d’énergie; dans la foulée, dés 1996, son conseil municipal adopte un plan climat aux objectifs aujourd’hui encore ambitieux : réduction de 25 % les émissions de CO2 d’ici 2010 (le facteur 4 ). Dans le même temps, afin de promouvoir le recours au solaire, toute une batterie de mesures est prise : subventions, soutien technique, campagne d’information, rachat d’électricité verte au tarif préférentiel, visites d’installation pour les propriétaires intéressés, développement d’une industrie locale et de labo de recherche autour du photovoltaïque. Avec le succés que l’on connait …

Mais l’effort pour être global porte également sur la mobilité, autre cause majeure du réchauffement climatique. Des mesures concrètes, sont prises : augmentation de l’offre tramway et bus (extension du réseau, amplitude, fréquences), amélioration des conditions de déplacement pour les piétons et les cyclistes, construction de parkings vélos, nouvelle organisation urbaine limitant le recours à la voiture particulière, amélioration de la gouvernance autour des transports …
Elles portent désormais leurs fruits : sur 500 000 déplacements journaliers, 40 % sont effectués en voiture particulière, 30 % en transport public et 30 % en vélo, 30 % des ménages vivent sans voiture privée, Fribourg comptabilise 160 kms de pistes cyclables et un parking vélo à proximité de la gare d une capacité  de 900 places assurant la liaison rail-travail.

Aujourd’hui ; plus de 10 000 emplois sont liés à l’écologie et Freiburg en est devenue la capitale européenne. Le quartier Vauban marque une nouvelle étape dans cette démarche et poursuit des priorités environnementales novatrices (vie sans voiture, habitat sain, énergies renouvelables, efficacité énergétique, modes de transports doux, participation citoyenne et mixité sociale) traduction concrète de dynamiques spécifiques qui se sont croisées à un moment et sur un territoire donné.
Ce quartier est une conséquence logique de ce vaste mouvement d’ensemble. Profitant du site d’une ancienne caserne des forces françaises d’Allemagne, libérée en 1992, la municipalité lance en 1996 les opérations de renouvellement du secteur, privilégiant une démarche inédite de développement durable : maisons à énergie positive et procédure HQE : qualité des matériaux, isolation, toitures végétalisées, emploi de panneaux solaires …
Point essentiel, la construction d’une ligne de tram reliant directement le quartier au Centre Ville (distant de 4km) permet de s’attaquer de front à la problématique de la mobilité urbaine; la voiture n’étant plus indispensable, sa place dans la cité est remise en cause.
La part dévolue au stationnement en atteste : les places de parking ou garages privés ne sont possibles que pour 25 % des logements situés en périphérie, les autres logements, bénéficiant eux de parkings souterrains et de deux parkings-silos. Les rues étant réservées en priorité à la circulation douce, les voitures ne dépassant pas une vitesse de 5 km/h.

Lors de notre visite, d’autres points nous ont marqué, pas forcemment spectaculaires mais se révélant à la réflexion trés pertinents au niveau environnemental :

– la priorité donnée à  l’efficacité énergétique, qui ne se limite pas au nouveau bâti;  pour preuve la visite effectuée en compagnie de l’architecte d’un bailleur social, d’une rénovation menée sur de vieux immeubles datant de 1963. Aprés les travaux,  ces derniers respectent désormais la norme BBC, celle là même qui présente tant de difficultés pour nos professionnels du BTP !
Trois types d’interventions ont permis d’arriver à un tel résultat sur des bâtiments vieux de plus de 40 ans : isolation extérieure (20 cm de polystirène), changement des fenêtres (triple vitrage) et des huisseries et interventions sur les salles de bains avec transformation d’une loggia en balcon extérieur, neutralisant du coup un pont thermique énergivore tout en offrant aux locataires plus d’espace et de confort. Résultat final une division par 10 de la facture énergétique, les loyers peuvent augmenter sans dommage pour les locataires !

– la place particulière prise par le végétal que ce soit sur les sites (espaces verts, hauts sujets) ou du fait de perspectives vers l’extérieur (aménagements de points de vue donnant sur les coteaux de la Forêt Noire), indiscutablement un élément important du cadre de vie des habitants, donnant non seulement un cachet au quartier mais renforçant également son identité …

– la production d’énergie renouvelable, avec la généralisation du solaire qui est à souligner, comme également les performances incroyables des chaudières à co génération, produisant tout à la fois, chaleur et électricité …

– les espaces communs collectifs (passerelles, coursives, escaliers …) situés à l’extérieur du bâti, pour des raisons évidentes d’isolation …

Il est vrai que chaque architecte allemand avec lequel nous avons dialoguer possède une parfaite connaissance technique de la problématique énergétique, domaine quelque peu délaissé jusque là par leurs confrères français; j’aurais quelques anecdotes sur ce sujet éclairantes et récentes  ! L’efficacité énergétique est un objectif également partagé par les architectes suisses, autre lieu de visite. Au regard des contraintes liées à l’application du label MINERGIE, qui désormais fait autorité chez les helvètes, beaucoup de professionnels locaux écartent désormais de facto le gaz et l’électrécité comme sources principales d’énergie (chauffage, eau sanitaire …). Pourtant la Suisse n’est pas réputé pour sa chaleur !

Chacun peut s’en rendre compte, il ne s’agit pas ici d’effectuer un quelconque copier / coller, d’autant que ces éco quartiers aujourd’hui emblématiques commencent à dater …
Notons cependant qu’ils sont issus d’un mouvement de fond et d’une prise de conscience collective qui désormais touche heureusement notre pays et entrainera inévitablement (qui s’en plaindra ?) une profonde remise en cause, chez nos professionnels, les élus et nos concitoyens ne pouvant plus faire l’impasse ou l’économie, de placer tout à la fois l’urbanisme, l’efficacité énergétique au centre de leurs préoccupations …

 

L’objectif n’est il pas aujourd’hui de bâtir les éco quartiers qui constitueront des références dans 10 ans ?