Echange d’expérience franco allemand

visite-.jpgNous avons accueilli une délégation de 20 Maires du land de Constance, à l’occasion d’un voyage d’études qu’ils consacraient à l’Education et aux inter relations entre collectivités, famille et éducation. Dans ce cadre, ils ont visité un Collège, une école primaire, un Lycée et participé à deux tables rondes en présence de divers acteurs éducatifs ou institutionnels.

S’il peut paraître surprenant de voir les élus d’un pays cité le plus souvent en exemple, venir s’inspirer de ce qui est en place ici, ne doutons pas une seconde que ce voyage d’études est tout sauf du tourisme.
Les allemands ont un sens pragmatique redoutable, et surtout la volonté de répondre concrètement à deux challenges majeurs pour leur pays : le défi démographique et l’amélioration de leur système scolaire.

Alors, pourquoi la France ?

 

 

Si notre pays a un problème avec son économie, l’Allemagne, elle, a un gros souci avec sa démographie. Jugez plutôt : l’accroissement naturel* en Allemagne est négatif -112,7 (contre + 280,7 en France),  le taux de fécondité* de 1,37 (contre 1,91  pour la France) et le taux de natalité* de 8,6 (12,8 pour notre pays).  Dés que l’on aborde le sujet des retraites, chacun mesure l’importance de ce type d’indicateur.

L’éducation comme les structures péri scolaire ou de la petite enfance ont certainement un cout, mais elles ont surtout une utilité économique, sociale et sociétale à court, moyen et long terme. Dans ce cadre on peut réellement parler d’investissement immatériel.
Lorsque des politiques critiquent l’immigration excessive, faut il leur rappeler que près de 80 % de l’accroissement de la population européenne est dû au solde migratoire du fait même de la faiblesse du solde naturel (différence entre naissances et décès) ? Rare exception cependant, la France.
Soulignons l’importance d’un indicateur comme celui du taux de fécondité. Pour simplement permettre le renouvellement générationnel, il doit atteindre 2,1 enfants/femme. La France est proche de ce seuil, contrairement à l’Allemagne qui en est fort éloigné et se trouve menacé par un vrai crash démographique à moyen terme (2025-2040) sauf redressement important de la fécondité ou l’arrivée d’une immigration massive.

Cette visite avait pour autre objet l’amélioration du système scolaire d’outre rhin. Ce dernier a subit une véritable révolution culturelle après le traumatisme causé par les résultats de la 1ere évaluation internationale du programme PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) en 2000. Ce programme de l’OCDE lancé en 2000 évalue tous les trois ans les performances des systèmes éducatifs des pays membres (la publication de l’enquête menée en 2009 est attendue pour décembre 2010).
Les résultats de la 1ere enquête avait causé un véritable choc outre Rhin, le journal Der Spiegel titrant même en une « Les élèves allemands sont-ils des imbéciles ? ».
Ce pays a revu considérablement sa copie et depuis le vent du changement souffle : organisation de la journée des élèves sur une journée complète, amélioration des pratiques pédagogiques au sein de la classe grâce à une meilleure formation initiale et continue des enseignants, individualisation du suivi de l’élève …

Aujourd’hui afin de mieux se préparer à affronter la concurrence planétaire, et de soigner leur(s) avantage(s) comparatif(s), l’Allemagne réinvestit dans son système d’enseignement,  d’encadrement de la jeunesse et sa politique familiale !

Voilà de quoi faire méditer nos dirigeants, d’autant que nous allons dans les prochaines semaines, beaucoup entendre parler de convergence franco allemande, dans le but de faire disparaître le trop fameux bouclier fiscal, sans que la majorité actuelle ne perde la face pour autant, ce qui parait tout de même difficile sur le sujet  !

Revenons sur les principaux sujets abordés par nos amis allemands et les conclusions, à porter ou non, concernant l’évaluation PISA ?

 

 

Les élus allemands nous ont surtout interrogé sur l’organisation péri scolaire, le cout d’une journée d’élève et la charge financière et logistique représentait pour les collectivités par ces structures.
Ils ont découvert avec surprise lors de leur visite, les réfectoires et cantines équipant collège et écoles comme  les services proposées aux familles, notamment l’amplitude des services d’accueil péri scolaire en place sur la commune : 7h / 19h.

En écoutant les différents intervenants (Inspectrice de l’Education Nationale, élus, responsables sociaux), ils ont perçu l’importance, mais aussi les difficultés du travail de réseau entre les différents acteurs et ce que cette organisation nécessite comme complémentarité, concertation et sens du compromis.
Ils se sont déclaré impressionné par l’intérêt pour les familles, mais également la vitalité d’un pays et de son économie de disposer de telles structures, qui constituent une véritable clé de voute de la politique familiale. L’autre intérêt souligné et qu’elles favorisent également le développement du travail des femmes.

A l’analyse, la politique familiale issue de la seconde guerre mondiale avec l’apport notamment du Conseil National de la Résistance apparaît comme une chance considérable pour notre pays, un véritable avantage comparatif à ne pas sous estimer et à sauvegarder absolument comme un facteur important de dynamisme.

 

PISA

Concernant PISA, bien des avis diffèrent, vu la difficulté à comparer des systèmes éducatifs différents, animés de philosophies et d’objectifs tout aussi différents à un moment « T ». L’enquête menée par l’OCDE propose d’évaluer régulièrement, tous les 3 ans, des compétences d’un échantillon représentatif des élèves de 15 ans dans trois domaines : compréhension de l’écrit, culture mathématique, culture scientifique.

Au cours du premier cycle d’évaluation (2000 à 2006), plus d’un million d’élèves ont été évalués à l’aide de tests écrits, prise d’information complétée par divers apports complémentaires (élèves, chefs d’établissements) sur la base de  questionnaires permettant d’établir les liens de causalité entre performances relevés et environnement des élèves, notamment informatique.

Première interrogation : l’âge de 15 ans marque t’il un palier ou la fin de la scolarisation ?
Ce débat est tout sauf théorique, cet âge marquant dans la plupart des pays de l’OCDE, la fin de la scolarité obligatoire. PISA est centré non sur la qualité des acquis des élèves dans la perspective d’une poursuite d’études, mais sur leur aptitude à appréhender de manière autonome les situations de la vie de tous les jours. Mais peut on réduire la finalité d’un système éducatif à un socle minimum à atteindre à 15 ans, la question mérite d’être posée ?

Deuxième interrogation : quel socle commun évalué ?
PISA n’évaluent que des compétences communes correspondant aux  «compétences et qualités générales utiles à tout citoyen européen pour réussir dans sa vie quotidienne ». Ces dernières évoluent cependant en fonction du développement de notre société, qui est tout sauf statique (au développement d’une compétence clé peut s’opposer la nécessité de cultiver également une compétence  «opposée» ou différente), la vérité d’un jour n’étant pas celle forcement du lendemain.
Ce débat peut paraître artificel mais il est central, notamment au niveau de la définition des compétences génériques à développer et au rôle de plus en plus déterminant des savoirs (savoir être, savoir faire) et habiletés (terme canadien) dans les apprentissages spécifiques permettant d’accomplir les tâches les plus complexes.
Remarque essentielle, l’approche pédagogique des compétences transdisciplinaires (ou « cross-curricular competencies ») est surtout développé de manière inductive, on ne peut les évaluer par écrit !

Troisième interrogation : Quelle finalité ?
Beaucoup reprochent à cette étude de susciter et encourager l’esprit de compétition entre pays, à partir des standards du seul développement politique et économique préconisé par l’OCDE.
Les besoins immédiats de la société actuelle sont-ils adaptés pour autant aux capacités de cette société à faire face aux défis du présent et surtout du futur ? Vaste débat car l’éducation est également un investissement à moyen terme sur le futur …

Quatrième interrogation : Portée de l’analyse comparative ?
Nous devons demeurer prudent sur l’analyse comparative des résultats de ces enquêtes (« comparaison n’est pas raison ») et ne comparer que ce qui peut l’être, en tenant compte des disparités  entre les systèmes éducatifs et pays.
Si l’enquête PISA possède son lot de détracteurs, reconnaissons cependant qu’une telle évaluation permet de dégager de vraies tendances, ce qui est un des rôles dévolu à  toute évaluation. Ayant eu l’honneur de travailler avec Claude Thelot au sein de la « Division de L’Évaluation et de la Prospective » au Ministère de l’Éducation Nationale, je suis persuadé qu’en matière d’éducation, l’évaluation est non seulement utile , mais nécessaire, encore faut il ne pas vouloir lui faire dire ce pourquoi elle n’a pas été créée ! Soulignons  que PISA n’évalue pas les élites, mais se concentre sur le plus grand nombre d’élèves disposant d’un « potentiel académique de base », l’enquête porte sur les plus faibles, ce qui est loin d’être inintéressant, et délimite le périmètre des actions correctives à mettre en place.

Cinquième interrogation : Où en sont la France et l’Allemagne ?
Chaque évaluation PISA met l’accent sur une compétence particulière : 2000 la lecture, 2003 les mathématiques. A partir de tests réalisés auprès de 400 000 élèves de 15 ans dans 57 pays en 2006, la dernière enquête PISA met l’accent sur la capacité des élèves à comprendre les problèmes scientifiques et leur résolution.

Force est de constater que les élèves finlandais sont une nouvelle fois en tête du classement, ce qui est loin d’être le cas des français. Si en 2003, nous étions à la 10e place pour les sciences, nous voilà désormais au 19e rang sur les trente pays de l’OCDE, un décrochage confirmé dans deux autres domaines étudiés depuis 2000, la compréhension de l’écrit (lecture) et les mathématiques. En attendant les résultats de l’enquête 2009.
Certains pays ont initié des réformes éducatives suite aux mauvais résultats obtenus. En Allemagne la réforme en cours est la conséquence directe du « choc PISA » déjà évoqué, avec l’adoption d’un programme fédéral qui s’étend progressivement dans tout le pays et la prise en charge des enfants l’après-midi, avec la participation des lands (d’où le voyage d’étude des Maires allemands).
Les résultats 2006, confirment une réelle progression même si ce pays n’a toujours pas rejoint la Finlande, (en tête du classement depuis 2000) il occupe le 8e rang des pays de l’OCDE, alors qu’il se situait en bas du classement en 2000 (20e) et en 2003 (15e).

Dans le même temps, la France recule …  les résultats de 2006 sont moins bons que ceux de 2001 et 2003 pour nos élèves. En sciences, la France passe du 10e au 19e rang, en lecture du 14e au 17e rang et en mathématiques, du 13e au 17e rang. Un recul qui devrait nous inciter la France, à l’image de ce qui s’est passé en Allemagne, à nous interroger sur les raisons de ces mauvaises performances .

Pourtant l’enseignement français était considéré comme l’un des meilleurs au monde (enquête internationale menée par L’IEA comme International Project for the Evaluation of Educational Achievement) en 1981-82, autant dire qu’il est plus que temps de réinvestir dans l’Education … A moins que cela ne devienne urgent après la publication des résultats PISA de 2009 !

Définition des termes démographiques (INSEE)

Le solde naturel (ou accroissement naturel ou excédent naturel de population) est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période..

Le taux de fécondité est le nombre d’enfants nés vivants des femmes au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge. Par extension, le taux de fécondité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à l’ensemble de la population féminine en âge de procréer (nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l’année).

Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à la population totale moyenne de l’année.

Wir sind Europäer

 

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Nous avons fêté ce week end, le 10 eme anniversaire de notre jumelage avec la ville allemande d’Engen. De toutes les manifestations qui se sont succédées, la plus émouvante a certainement été la cérémonie  devant l’arbre de jumelage durant laquelle les enfants des écoles ont repris l’hymne européen accompagné d’une simple guitare, en français et en allemand.

C’est en 2000 que nos deux villes se sont jumeléesdate pivot s’il en est, la fin d’un siècle plus que tourmenté pour l’Europe et les prémices d’un nouveau millénaire qui débute pour nos deux villes par une belle histoire d’amitié. Depuis, l’arbre planté pour l’occasion a bien poussé, au propre comme au figuré. La greffe incontestablement a prise et l’arbuste, un chêne,  a développé des rameaux débordant de vitalité, laissant place peu à peu à un jeune arbre qui ne demande qu’à s’épanouir.

Durant ces 10 années, grâce à l’énergie et à la volonté de quelques uns, qu’il faut remercier, les occasions de se retrouver n’ont pas manqué, que ce soit à Trilport ou à Engen ! Chaque année une manifestation, une visite, a rappelé à nos deux villes l’existence de l’autre …
U
n jumelage sans échanges concrets, sans moments de fête partagés, est comme une ruche sans vie, sans miel, sans nectar; à quoi sert alors une ruche ? Il faut chaque année butiner, se rencontrer, échanger …

C’est cette succession de petits moments heureux partagés, entre jeunes ou moins jeunes, sportifs ou non sportifs qui construit les amitiés durables. Nous avons également il y a quatre ans découvert l’autre ville jumelée d’Engen, Pannonhalma la hongroise, dont nous avons eu le plaisir d’accueillir le Maire qui a tenu à participer à cette fête d’anniversaire.
La découverte de
 ce magnifique pays, à l’histoire si riche, a été non seulement pour moi à l’époque, une véritable leçon de géographie, mais surtout d’histoire européenne. J’ai depuis une vision différente de l’Europe, de son histoire, de ses racines et de son formidable potentiel.

Dix années d’amitié sincère, à l’image de ce que doit être la construction européenne. Non un dédale administratif, un monstre bureaucratique et froid, à mille lieux de la vraie vie, mais une Europe du concret, des citoyens, offrant à chacun d’entre nous des perspectives en un avenir meilleur. Une maison commune à bâtir pierre par pierre, une Europe qui élève …

Nos histoires, à Pannonhalma, Engen ou Trilport, comme nos langues sont différentes, mais nos cultures ne sont pas si éloignées. Nous somme porteurs d’un modèle de société basé sur l’humain, sur la juste place de l’homme sur une planète qui ne lui appartient pas. Nos différences basées sur un respect mutuel font notre richesse, elles font également notre sagesse, parce qu’issues de nos histoires mêlées, trop souvent dramatiques et douloureuses. 

 Cette perspective commune : l’émergence de la citoyenneté européenne, est notre force, n’en doutons pas surtout dans le contexte économique et social actuel et augure de lendemains meilleurs, d’horizons plus souriants. Comme l’écrivait  simplement Jean Monnet le père de l’Europe …

« Ce qui est important, ce n’est, ni d’être optimiste, ni pessimiste, mais d’être déterminé. »

Nous devons être déterminés, surtout aujourd’hui, car nous sommes européens …


L’AGC, 6 ans aprés …

105C.jpgCe samedi 18 septembre j’ai eu la trés grande joie d’accueillir en gare de Trilport, une des cinq nouvelles rames équipant désormais la ligne autrefois sinistrée « La Ferté Milon / Meaux » avec à son bord de nombreuses personnalités (voir vidéo) de la SNCF et du monde politique, dont Jean Paul Huchon, venus pour inaugurer ces nouvelles rames.

 
Ne jouons pas les modestes, j’ai particulièrement gouté ce moment,  tant je l’ai attendu et souhaité. Cette inauguration est le fruit d’une mobilisation exemplaire des usagers, je pense surtout à l’association AOUT, de quelques élus, trop peu à l’époque, dont je faisais partie. Nous défendions une position commune, refuser l’extinction de la ligne de chemin de fer de la Ferté Milon, une mesure que certains décideurs nous présentaient comme une fatalité incontournable.

Je me souviens avec précision d’un fait, vieux de six ans. Le jeune Maire que j’étais (tout juste quelques semaines), menait à l’époque un combat que beaucoup m’annonçait perdu d’avance : l’amélioration des transport en commun sur ce secteur particulièrement sinistré de l’Ile de France.
J’avais à ce titre rencontré les représentants de l’association AOUT, un collectif d’usagers de la ligne,  en leur apportant tout mon soutien, vu leurs demandes légitimes:  retards plus que fréquents, suppression de train au dernier moment sans information préalable, pannes nombreuses …

AUjourd’hui, heureusement la ituation change, qu’en est il ?

 

 

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Cette ligne, n’ayons pas peur des mots, était littéralement à l’abandon, avec pour conséquence directe pour ma commune, outre les problèmes liés à la qualité des transports, une recrudescence des voitures d’usagers  de cette ligne stationnant à Trilport. Leur nombre constituant  d’ailleurs un thermomètre indiscutable de l’état de santé de cette ligne.

 
Un matin, excédés par les semaines de galère et l’absence de perspective, les usagers ont  occupé les voies SNCF en gare de Trilport, bloquant la circulation de cet axe essentiel du réseau Est. Ils n’ont accepté finalement de ne lever ce blocage que contre la promesse d’une entrevue immédiate dans le bureau du Sous Préfet, en ma présence. Demande qui m’avait particulièrement touché à l’époque, car reconnaissant de fait ma mobilisation sur ces questions. Lors de l’entrevue j’avais souligné à l’autorité préfectorale comme aux représentants des transporteurs qu’il était hors de question d’accepter l’abandon de cette ligne et que nous étions mobilisés du coté des usagers.

J’ai rencontré fréquemment ensuite le Président de Région Jean Paul Huchon, qui n’était pas alors encore Président du STIF,  afin de lui faire des points réguliers sur la dégradation continue des conditions de transport en grande couronne, notamment sur ce secteur. Je n’oublierais jamais  que les premières décisions du nouveau Président du STIF qu’il est devenu courant 2006, ont concerné immédiatement et directement la grande couronne et qu’en quatre ans, les mesures prises par son équipe ont littéralement changé la donne pour le quotidien des usagers (rénovation de quais, de gares, nouveau cadencement multipliant le nombre de train, mise en place de nouveaux matériels roulants …), la vitalité de nos territoires et la lutte contre les gaz à effet de serre, soulignée depuis par le Grenelle II.

 
je n’ai entendu personne ce samedi, ma parlait de fatalité, mais d’atout pour nos communes, notre territoire, ses entreprises et ses habitants, l’électrification de cette ligne est meme sur les rails …

Cet exemple revêt aujourd’hui une nouvelle dimension. Il démontre la force du politique et d’une volonté collective, lorsqu’elle répond aux demandes légitimes du terrain. Il souligne à la fois l’importance pour nos habitant de l’action politique de terrain, au sens large et noble du terme, de l’engagement financier et décisionnaire des collectivités publiques, au premier rang, la Région et l’intérêt pour la vitalité de nos territoires et de leurs entreprises d’avoir des infrastructures de qualité.

Ces mesures, ne l’oublions pas, ont un cout mais elles constituent de fait un investissement pour notre pays et un atout pour son économie.

Mais ces nouvelles rames ne sont qu’un élément dans une stratégie de reconquête plus globale qui va peu à peu améliorer enfin le quotidien de milliers d’usagers (lire la suite) …

 

 

Ces nouveaux  trains sont des AGC (comme Automotrices à grande capacité), avec la particularité d’être bi modes : diesel et électrique (à partir de la gare de Trilport, direction Paris). Ces nouveaux matériels circuleront en mode électrique jusqu’en limite d’équipement puis en traction diesel au-delà.

Ces rames proviennent de l’usine Bombardier de Crespin (Nord) et marquent le début du renouvellement de l’ensemble du parc des trains Transilien.  Cette dotation constitue une rupture totale avec les pratiques ayant eu cours jusque là envers les usagers de la grande couronne, la SNCF et la Région dotant ces lignes de matériel ancien recyclé.
Cette mise en service est utile également pour l’environnement, les nouvelles rames réduisant considérablement les émissions diesel générées autour de la gare de Paris Est ainsi que sur le tronçon non électrifié de la ligne (- 78% de monoxyde de carbone, – 70% d’hydrocarbures imbrûlés, – 54% d’oxydes d’azote et – 32% de gaz carbonique).

 
Des mesures qui ont un cout et démontre l’importance pour nos collectivités d’avoir de smoyens financiers pour investir, le coût total des vingt-quatre AGC Transilien (déployé sur l’ensemble des lignes en étant dotée) est de 136 millions d’euros, (le tiers d’un airbus), investissement financé à 65% par la SNCF et à 35% par le STIF.

Cette arrivée met fin à une vraie hémorragie, jusque là encouragée, celle des usagers fuyant la galère de ces conditions de transport indignes.
Cette ligne perdait depuis 2005, du fait de sa mauvaise qualité  50 % des usagers entre Trilport / La Ferté Milon, et était classé au dernier rang des lignes Transilien de toute l’Ile de France (enquête SOFRES). Comme quoi, cette arrivée n’est pas du luxe, n’est pas une dépense inconsidérée mais répond à un impératif absolu.

Elle n’est que le reflet d’un effort sans précédent mené sur la ligne P, grâce à l’action conjuguée du STIF (sur ce sujet la priorité assumée par Jean Paul Huchon vis à vis de la grande couronne est sans équivoque) et de la SNCF dont les services et les dirigeants, il faut le souligner, ont effectué depuis 6 ans une véritable révolution culturelle …

Quelques indicateurs illustrent cette tendance :  6 % de trains supplémentaires depuis juin 2007, une régularité qui devient presque un point fort de la ligne ( 89 % de trains à l’heure en pointe et plus de 90 % des trains à l’heure sur l’ensemble de la journée), deux fois moins de trains supprimés qu’en 2007, notamment sur l’axe Meaux La Ferté Milon où les voyageurs reviennent, des rames dont la capacité totale en voyageurs est plus souvent respectée (1,4% des trains en composition non – conforme contre 2,2% en 2007) et qui tombent moins souvent en panne, 1/4 de pannes en moins sur les rames à deux étages et sur les « petits gris » …

Une tendance qui devrait se confirmer et s‘amplifier dans les prochains mois puisque le plan stratégique d’actions 2012-2015 de la SNCF, grâce à l’arrivée notamment sur la ligne P de la nouvelle automotrice francilienne, vise l’objectif de 93% de régularité des trains pour l’ensemble de la ligne.

 

L’objectif est ambitieux, mais qui vivra verra … En tout cas la donne a bien changé et ce sont les usagers qui s’en félicitent chaque jour de la semaine … Nous ne manquerons pas de revenir sur la problématique des transports, car il y a tant et tant à faire dans un contexte de raréfaction de l’argent public, que forcement des arbitrages seront à effectuer, notamment avec les projets autour du Grand Paris …

 

La suite donc, au prochain numéro …


 

Le détail des 130 M€ d’engagements financiers 2008-2012 :

 

– Amélioration de l’infrastructure:

  • 90 M€ (RFF) pour rénover les lignes de Tournan à Coulommiers et de Gretz à Provins, 2 M€ sur du remplacement de traverses entre Trilport et la Ferté Milon
  • 2,1 M€ (SNCF) pour fiabiliser la signalisation et les alimentations électriques sur l’ensemble des axes de la ligne P
  • 7,75 M€ (convention SNCF-STIF-RFF) pour accélérer le programme de modernisation de l’infrastructure notamment le système d’espacement des trains entre Villiers sur Marne et Tournan,

 

– Amélioration de la maintenance du matériel :

  • 10M€,financés par la SNCF dans le cadre du plan de relance de l’économie pour moderniser le site de Noisy en créant un bâtiment d’intervention rapide


– Amélioration de l’information et du confort des voyageurs :

  • 4,8 M€ sur la sonorisation des gares
  • 5,8 M€ pour moderniser la signalétique et le mobilier (normes transiliennes) des gares situées au-delà de Meaux et Gretz

 

– renforcement de la sécurité

  • 9 M€ pour étendre la vidéosurveillance à toutes les gares

 

SAV Poste : à bientôt pour le savoir …

 

 

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Le fil a été renoué cet été avec les responsables départementaux de La Poste qui ont enfin retrouvé l’adresse de la Mairie.

Rendez vous avait été pris, courant juillet, le jour même ou un journaliste d’un quotidien local, interrogeait les responsables de l’entreprise pour la Seine et Marne, suite à la motion que j’avais proposé au vote du Conseil Municipal (voir note précédente), il y a des coïncidences heureuses …

C’est ainsi que j’ai rencontré le Directeur Départemental, en charge des Projets et du Développement, accompagné du responsable local de l’agglomération. J’ai abordé lors de notre entretien, les points évoqués (voir note précédente), soulignant le manque d’accessibilité, l’absence de confidentialité, et la sécurité autour du Distributeur Automatique de Billets … en indiquant notre disponibilité afin de travailler en collaboration sur d’éventuels scénarios d’amélioration ou aménagements avec les élus et les services municipaux.

Mes interlocuteurs m’ont écouté avec beaucoup d’attention, s’excusant de leur longue absence de réponse (plus de dix huit mois). Ils ont souligné l’intérêt du  bureau de Poste de Trilport pour leur enseigne, indiquant qu’il diligenterait un audit dans les prochains mois aboutissant à des propositions substantielles et concrète d’améliorations, qui devraient nous être présentées en 2011 afin de répondre aux problèmes soulignés. 

J’ai tenu à aborder également lors de cet entretien un autre sujet d’inquiétude pour les usagers et les habitants : la dégradation de la qualité  des tournées de distribution de courrier, qui concerne toutes les communes dépendant du bureau de Trilport;  la situation devient en effet de plus en plus problématique. J’ai d’ailleurs  reçu à de maintes reprises des facteurs lors de mes permanences et une délégation inter syndicale venu m’alerter sur cette situation. Mes interlocuteurs, ne pouvant intervenir sur ce dossier, m’ont promis d’intervenir afin qu’un des responsables départemental de ce secteur prenne contact avec moi au plus vite.

 

Un entretien finalement, assez constructif, mais qui en appelle bien d’autres, car comme le signale fort justement une des nombreuses campagnes de pub de La Poste :

« Jusqu’où irez vous grâce à La Poste ?

A bientôt pour le savoir … »

 

Une maxime qui résume assez bien la situation !

 

70 ans ont passé …

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Certaines cérémonies nous éloignent heureusement d’une actualité ou le manque de valeurs républicaines, y compris de nos dirigeants, devient préoccupant, c’est notamment le cas de ce 14 juillet 2010, qui intervient  70 ans après 1940, l’année où tout a basculé, avec l’appel du 18 juin ….

Epoque épique que celle de la 2ème guerre mondiale.
Nous sommes toujours redevables aujourd’hui aux anciens qui ont permis à la France de sortir, non seulement la tête haute d’un conflit mondial généralisé, mais qui l’ont libéré du joug d’une dictature sanguinaire.

Souvenons nous de l’importance de cet appel, lueur insensée, fragile et magique, véritable fanal d’un phare s’adressant à un pays perdu dans la tempête et qui l’a mené peu à peu à bon port.

Saluons la décision  historique de Charles de Gaulle, alors sous-secrétaire d’État à la Défense, qui de retour d’une visite d’Etat à Londres auprès de Winston Churchill le 16 juin 1940, apprend le même jour la nomination du maréchal Pétain, partisan de l’armistice, comme nouveau chef du gouvernement et à l’écoute de l’annonce à la radio, le lendemain, par ce dernier de  l’arrêt des combats décide de  repartir immédiatement pour Londres.

Il y rencontre aussitôt Churchill et lui fait part de son intention d’appeler à la résistance ses compatriotes. Ce dernier, contre l’avis de nombreux ministres britanniques pensant la victoire des nazis inéluctable, l’aide dans cette folle entreprise.
Trop de citoyens ignorent ce que notre pays doit à Winston Churchill. Sans lui, il n’y aurait pas eu d’appel du 18 juin.
Les journées qui ont suivi ont été déterminantes, peu de nos compatriotes ayant entendu le Général alors. C’est jour après jour, pierre par pierre, de bouche à oreille, que ce Général de Brigade à titre temporaire de 49 ans, va bâtir non seulement un destin unique, mais ouvrir de nouvelles perspectives à notre pays grâce à la puissance et au pouvoir des mots légitimes qu’il a prononcé.


« La première chose à faire était de hisser les couleurs, a t’il écrit bien des années après, la radio s’offrait pour cela.

A mesure que s’envolaient les mots irrévocables, je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j’avais mené dans le cadre d’une France solide et d’une indivisible armée. A quarante-neuf ans, j’entrais dans l’aventure, comme un homme que le destin jetait hors de toutes les séries. »

 

C’est avec reconnaissance et émotion que nous nous sommes associés à cette commémoration lors de la fête nationale, dédiée à la République et à ses valeurs, anti thèse de celles défendues par les nazis et les fascistes…
Il est heureux qu’en 1940, les français de souche, de nationalité ou de cœur, de toutes origines, couleurs, cultures, religions, se soient mobilisés contre vent et marées, au péril de leur vie, pour libérer notre pays et nos consciences … Nous n’oublierons jamais notre dette a leur égard !

Un de ces français a illuminé de ses mots simples cette période noire de notre histoire. Son recueil « Poésie et Vérité » parut en 1942 rassemblant des poèmes de lutte a été diffusé à travers toute l’Europe sous le manteau, par radio, ou parachutage, dont le plus fameux, Liberté


Chacun comprendra mon émotion lorsque j’ai honoré au nom de l’Etat français, quatre de nos anciens, qui ont traversé cette période trouble, tumultueuse et dramatique de notre histoire. Il est essentiel, aujourd’hui plus qu’hier, de rappeler leur dévouement et le sacrifice de ceux qui y ont laissé malheureusement leur vie.


Tous, ils ont rendu ses couleurs à notre pays et à notre République : le Bleu, le Blanc, le Rouge et redonné sens aux trois valeurs républicaines : Liberté, Egalité, Fraternité …


 

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Liberté

 

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige

J’écris ton nom

 

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

 

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

 

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

 

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom


Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom


Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

 

Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

 

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage

Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

 

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des c ouleurs

Sur la vérité physique

J’écris ton nom

 

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur les places qui débordent

J’écris ton nom

 

Sur la lampe qui s’allume

Sur la lampe qui s’éteint

Sur mes maisons réunis

J’écris ton nom

 

Sur le fruit coupé en deux

Dur miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide

J’écris ton nom

 

Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées

Sur sa patte maladroite

J’écris ton nom

 

Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers

Sur le flot du feu béni

J’écris ton nom

 

Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

J’écris ton nom

 

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attentives

Bien au-dessus du silence

J’écris ton nom

 

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

 

Sur l’absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

 

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l’espoir sans souvenir

J’écris ton nom

 

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté.

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Paul Eluard

1942, « Poésies et vérité »