En 2015, défendre notre liberté

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Nous avons, comme partout en France, rendu hommage aux victimes de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincennes.

Les évènements dramatiques de ces derniers jours dans lesquels 17 de nos compatriotes ont été victimes d’actes terroristes, véritables scènes de guerre, ont provoqué un choc considérable, mélange d’incompréhension, de sidération, de colère, de révolte …

Soyons vigilant cependant à ne pas faire d’amalgame, pour ne pas tomber dans le piège qui est tendu … Le terrorisme n’est pas la religion, n’est surtout pas l’Islam, c’est une perversion de l’esprit, une folie sans nom, le triomphe de l’obscurantisme. Ces mêmes barbares massacrent chaque jour de l’autre coté de la Méditerranée des milliers de Musulmans, qui sont aussi leurs victimes. Le policier froidement assassiné par un des frère Kouachi était musulman.

L’objectif poursuivi est simple anéantir la démocratie,  museler la création, la liberté d’expression, le droit au sourire et à la dérision. Ces fanatiques veulent interdire par la terreur et la mort, tout ce qui élève, tout ce qui permet de penser différemment, librement. 

Ces terroristes se sont attaqués à Charlie Hebdo. Journal irrévérent et insolent qui existe pour que le dessin, la caricature, l’humour, la satire, la dérision et l’opposition à toutes les dictatures et obscurantismes demeurent sacrés au pays de la laïcité et de la liberté.  

 

 

 

Depuis la révolution française, la liberté de la presse est le socle de notre démocratie, de la liberté tout court, ici et partout sur la planète. Ce combat est celui de tous.

Cette liberté, nous devons la défendre comme la prunelle de nos yeux. 

Cette liberté a une valeur, un prix, nous oublions trop souvent qu’il peut être lourd, douloureux, dramatique

Cette liberté a une exigence : protéger la paix civile et la cohésion nationale, coûte que coûte, afin de ne pas accepter l’inacceptable

Cette liberté, nous devons, aussi et surtout, la défendre  chaque jour, comme un trésor fragile, convoité et menacé. Il faut saluer le courage, la bravoure et l’efficacité des forces de l’ordre qui en sont les protecteurs.

Les journalistes de Charlie Hebdo, les policiers et gendarmes, les soldats qui sur d’autres continents, chacun avec des armes différentes, protègent nos valeurs et notre liberté. Ils sont comme l’a dit ce sage parmi les sages qu’est Robert Badinter « des soldats de la liberté … », «  des héros de la démocratie …  » 

 

Après cette évocation, tout est apparu secondaire : évocation de l’année 2014, des projets 2015 dans un contexte budgétaire plus que contraint : construction de la caserne de pompiers, de l’école maternelle, aménagements du Pôle Gare, plan de circulation et de quelques initiatives à prendre autour de l’électrification de la ligne de La Ferté Milon ou des démarches vers la SANEF afin d’obtenir des avancées sur le péage de Saint Jean. 

Nous aurons l’occasion d’y revenir sur ce blog, tant l’année 2015 sera placée en mode combattif et déterminé.

Pour finir sur une note plus poétique, rappelons la citation qui a illustré nos vœux 2015. 

« Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur, et rien d’autre. » Elle est de Paul Eluard, poète et résistant, qui face à l’oppression et à l’obscurantisme des nazis et du régime de Vichy avait écrit aussi une ode à la liberté distribué dans les maquis …

« Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté »

 

J’écris ton nom, liberté

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A Cabu, Wolinski, Charb,

à toutes les victimes d’où qu’elles soient,

tombées au champ d’honneur de la liberté d’expression,

de la liberté, tout court

(Liberté, Paul Eluard, 1945)

 

 

Liberté

 

Sur mes cahiers d’écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable sur la neige

J’écris ton nom

 

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J’écris ton nom

 

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J’écris ton nom

 

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l’écho de mon enfance

J’écris ton nom

 

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J’écris ton nom

 

Sur tous mes chiffons d’azur

Sur l’étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J’écris ton nom

 

Sur les champs sur l’horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J’écris ton nom

 

Sur chaque bouffée d’aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J’écris ton nom

 

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l’orage

Sur la pluie épaisse et fade

J’écris ton nom

 

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs

Sur la vérité physique

J’écris ton nom

 

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur les places qui débordent

J’écris ton nom

 

Sur la lampe qui s’allume

Sur la lampe qui s’éteint

Sur mes maisons réunies

J’écris ton nom

 

Sur le fruit coupé en deux

Du miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide

J’écris ton nom

 

Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées

Sur sa patte maladroite

J’écris ton nom

 

Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers

Sur le flot du feu béni

J’écris ton nom

 

Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

J’écris ton nom

 

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attentives

Bien au-dessus du silence

J’écris ton nom

 

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

 

Sur l’absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

 

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l’espoir sans souvenir

J’écris ton nom

 

Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté.

 

Paul Eluard, Au rendez-vous allemand, 1945, Les Editions de Minuit

Passeur de culture

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« Un coeur n’est juste que s’il bat au rythme des autres coeurs. »

Paul Eluard

 

Je veux témoigner de ma reconnaissance envers Jacques Chancel, tant je lui dois une part de ce que je suis devenu aujourd’hui. 

Au travers de son émission du Grand échiquier, il nous a permis d’accéder à des univers que nous n’aurions sans lui jamais parcouru, car inaccessibles jusque là, chasse gardée d’une petite élite, généralement parisienne.

Ce passeur de culture a su mieux que personne faire œuvre de vulgarisation en faisant, excuser du peu, rimer culture (avec un grand « C » et un « s » comme plurielle), l’émotion (la joie du direct) avec le « populaire », dans tout ce que ce si beau mot revêt de dignité et de noblesse.

Jacques Chancel  est intimement lié à des moments précieux et fédérateurs de ma vie, gravés au plus profond de mon cœur et de mon âme, car partagée, en famille, autour de son émission …
Tant et tant de talents l’ont traversé, tant et tant de mélanges et de cultures d’ailleurs … Ces moments nous ont tant et tant apporté …

 

A tous ceux qui doutent aujourd’hui de l’intérêt d’une télévision publique, Jacques Chancel comme Bernard Pivot et tant d’autres apportent la meilleure des réponse. 

Encore faut il, que le service public soit animé d’une véritable ambition et qu’il cherche, tout en étant et restant profondément populaire, c’est sa noblesse, à élever, interpeller et enrichir, plutôt qu’habiter le temps de bruit médiatique insipide, insignifiant et racoleur, bref qu’il soit une valeur ajoutée culturelle et un supplément d’âme. 

Ce soir je pense énormément à mon père et avec nostalgie à tous ces visages disparus qui ont peuplé le Grand échiquier et ont tant compté pour moi : de Brassens à Montant en passant par Ferré, De Moraes, Menuhin, Nougaro, Marceau et tant et tant d’autres …

 

 

Réconcilier France des villes et France des champs

618849901_huge.jpgDans le cadre des Etats Généraux du Parti Socialiste, j’ai élaboré une contribution relative à la fracture territoriale.
Rappel de la règle, toute contribution doit être inférieure à 2700 signes, ceci explique peut être cela …

La fracture sociale et spatiale entre métropole et périphérie s’accentue et transforme en profondeur le pays.
Ce mouvement de fond amplifié par la crise et les contraintes budgétaires provoque un véritable «bloodshift territorial », les territoires riches aspirant la ressource financière devenue rare aux dépens de la périphérie.
Conséquence pour les habitants : repli sur soi, déclassement, sentiment d’abandon avec une traduction politique directe : la montée de l’abstention et surtout du vote extrémiste, tant la désespérance s’installe dans ces espaces de déliaison sociale.

Accepter la discrimination entre citoyens selon son lieu d’habitation est inacceptable pour tout républicain ! Il nous faut redonner cohésion, espoir, perspectives.
Reconnaître le fait métropolain, ne signifie pas pour autant abandonner territoires ruraux et péri urbains. Notre planète avec 10 milliards d’habitants aura besoin de se nourrir, se loger, se chauffer et de forêts entretenues pour renouveler son atmosphère.

Nous devons revitaliser ces territoires autour :

Des mobilités réelles ou virtuelles. La capacité de se déplacer est un marqueur social et spatial. Pour un métropolitain tout est possible, pour d’autres un vrai parcours du combattant. Il faut développer dans ces territoires des réseaux de transport multi modaux performants basés sur les différents éco systèmes locaux et créer les infrastructures nécessaires aux usages numériques les plus innovants.

De la transition énergétique afin de lutter contre la précarité qui caractérise l’habitat de la grande périphérie et développer jeunes pousses et filières courtes (bois, matériaux bio sourcés, BTP) créatrices d’emplois locaux et de richesses,

De l’équité territoriale. Il ne peut y avoir une France à plusieurs vitesses et des citoyens de seconde zone, relégués, « invisibles ». Il faut une péréquation juste, lisible, réactive au cœur d’un pacte républicain renouvelé liant collectivités et Etat pour remettre confiance et sérénité au cœur des relations entre acteurs clés des politiques publiques.

Du lien social de proximité. En permettant à toutes les collectivités d’être en capacité de répondre aux besoins premiers des familles de plus en plus nombreuses qu’elles accueillent.

 

Imaginer aujourd’hui l’organisation territoriale de demain en baronnies ou duchés n’a plus de sens.
Les dynamiques territoriales tel un réseau neuronal doivent trouver force et énergie dans l’épanouissement de tous les territoires, la qualité et vitalité des liens qui les animent et les relient afin d’initier un développement durable, solidaire et partagé du pays.

Il est grand temps de réconcilier France des villes et France des champs autour d’un contrat territorial adapté à notre temps.

 

 

Le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle

Etats generaux.jpgDans le cadre des Etats généraux du PS, nous avons organisé a Trilport une réunion dédiée à la « Sociale Ecologie », le jour même du vote de la loi « sur la transition écologique et la croissance verte » dont un des acteurs et non des moindres Jean Louis Bianco était présent avec nous.

Ces états généraux sont l’occasion d’ouvrir les fenêtres, encore faut il le vouloir et le faire … Nous sommes nombreux à penser que c’est une nécessité; non pour des postures pré congrès mais plutôt pour laisser entrer la lumière, renouveler l’air ambiant, entendre les bruits et le tumulte du dehors, celui de la vie de tous les jours, contempler les paysages extérieurs, leurs perspectives, histoire de se confronter au monde réel comme  au nouveau qui se construit chaque jour, ici et ailleurs,

Ouvrir les fenêtres, c’est surtout à un moment donné, arrêter l’entre soi, afin d’échanger avec les autres, tous les autres, au sens large, et de débattre de vrais sujets, de sujets de fond, surtout avec une telle thématique …

Placer la question sociale au coeur de la réflexion écologique constitue selon moi non seulement une avancée majeure, mais un passage obligé, une démarche totalement adaptée à notre territoire, tant ces deux questions sont liées inévitablement.

De par son patrimoine naturel, la qualité de ses espaces et ressources (agriculture, filière bois, croissance démographique, sous sol, ressource en eau, émergence de filière en matériaux bio sourcés comme le chanvre …), la Seine et Marne est une terre d’opportunités pour l’écologie, encore potentielles et en devenir pour beaucoup …

De par les contraintes subies au quotidien par trop de familles ayant le sentiment d’être des « laisser pour compte », abandonner, déclasser, du fait des conséquences d’une discrimination territoriale et sociale avérée : précarité énergétique, problèmes de transport, menaces liées à l’exploitation des gaz, huile et pétrole de schiste, ‘état de la ressource eau …

Chacun constate que la problématique est aussi éminemment sociale …

C’est le sens de la contribution, en moins de 2700 signes (c’est la règle imposée) que j’ai commis pour ces Etats Généraux.

Elle est intitulée « L’urgence environnementale, le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle »

 

 

 

 

Ma contribution aux Etats généraux du PS sur la thématique « Croissance et Social Ecologie »

 

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L’urgence environnementale
Le Développement Durable, matrice du socialisme du XXI eme siècle

 

L’heure n’est plus au subtil équilibre du rapport Brundtland. L’état de la planète exige un changement de cap radical vu le réchauffement climatique et les menaces sur la biodiversité. Nous sommes confrontés aux limites physiques d’une planète qui n’a plus la capacité de se régénérer et se dérègle. Il s’agit non d’inverser une tendance de fond irréversible mais d’en limiter les conséquences et d’adapter nos modes de vie au nouveau contexte. Contenir la hausse globale des températures sous les 2°C d’ici 2100, impose une diminution des émissions de gaz à effet de serre supérieur à 50% pour 2050 et leur disparition en 2100, nous en sommes à des années lumière !

 

Pour les socialistes, plus question de sous traiter la problématique environnementale ou de verdir un discours généraliste. Le Développement Durable est la matrice qui s’impose désormais à tout projet politique dont l’ambition est de transformer la société. Certains prônent la décroissance, mais une autre croissance, respectueuse de la planète comme des plus fragiles est possible, il faut  pour cela :

Agir sur la politique énergétique. Renforcer notre sobriété (bâti, transports, économie) que ce soit au niveau des individus, collectivités ou entreprises. Constituer un mix énergétique basé non sur un modèle sophistiqué, centralisé autour d’un réseau distributif descendant, mais sur un modèle délocalisé, alimenté d’une multitude de sources d’énergies et de réseaux intelligents. Poursuivre l’innovation (pile à combustible, stockage, smart grids…)

Placer la dimension sociale au coeur de la démarche environnementale tant de nombreux habitants sont victimes de discrimination territoriale et sociale : précarité énergétique, mobilités, pollutions, manque de services publics de proximité … Nécessité de développer également l’éco citoyenneté.

Initier une croissance « verte »  qui privilégie économie circulaire, circuits courts, jeunes pousses et filières émergentes (ressourceries, énergies renouvelables, matériaux bio sourcés…), et soutienne filière bois, agriculture et pêche raisonnée, secteurs stratégiques pour alimenter 10 milliards d’habitants

Privilégier une nouvelle temporalité, pour sortir du « court-termisme ». L’action humaine exige la prise en compte de temps longs (analyse de cycle de vie, infrastructures…) et de principes universels (responsabilité, précaution, information), du fait de la complexité croissante des problématiques rencontrées, de leur coté systémique, de la nécessité d’une concertation citoyenne …

 

Le socialisme du XXI eme siècle doit porter une ambition écologique globale, pour les habitants, les territoires et la planète, tant nos destinées communes sont liées.

 

Cette publication est maintenant en ligne. Tu peux la visualiser directement sur le site en cliquant sur ce lien. Elle a été transmise au comité de pilotage des Etats généraux des socialistes.