Maires et solidaires

 

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J’étais aux cotés de mon ami Claude Jamet au Tribunal de Grande Instance de Fontainebleau, avec d’autres, beaucoup d’autres, tant d’autres : anciens salariés, habitants de Bagneaux sur Loing (la ville dont il est Maire), élus … Nous nous sommes retrouvés prés de 400. Une affluence record pour ce Tribunal, autant dire que la salle d’audience était bien trop petite pour accueillir tous les soutiens présents.

Claude est jugé pour « entrave à la liberté des enchères ou soumission par violence ou menace », en fait la justice lui reproche d’avoir perturbé la liquidation de la société Prevent Glass, le 20 novembre 2012. Il s’était alors enchainé symboliquement et risque en théorie pour ce geste, une peine de six mois de prison, 22.500 euros d’amende et la perte de ses droits civiques.
Si lors de l’audience le Procureur a cependant adoucit le trait, demandant pour cette action symbolique, une condamnation symbolique, la partie civile, n’a pas eu cette élégance; le liquidateur réclame 100 000 € de « préjudice matériel » prétendant que Claude lui a fait perdre avec son geste … 5 millions d’euros, sic. De « Maire courage », Claude est devenu du coup « l’homme qui valait 5 millions ».

L’affaire a été mise en délibéré au 11 avril.

 Claude fait honneur à son mandat. Un élu ne doit pas être hors sol, pratiquer l’entre soi, ne vivre qu’au travers, par et grâce aux médias, mais au contraire, vibrer et respirer au rythme et à l’unisson du territoire dans lequel il vit et qu’il représente… Agir afin de faire bouger les lignes, de créer des perspectives, agir simplement pour changer la vie de sa ville au quotidien.

S’il se doit d’être à la fois un homme ou une femme d’écoute, de dossier, l’action importe plus que tout.
Le geste de Claude Jamet n’est pas celui d’un Don Quichotte se battant inutilement contre les ailes d’un moulin et le vent, mais celui d’un semeur d’espoir qui ne s’avoue pas vaincu et poursuit sa route bravant l’adversité et les obstacles. C’est ainsi que l’on réconcilie les habitants avec les élus et qu’on leur donne l’occasion, bien trop rare par les temps qui courent, d’avoir de nouveau foi en la politique.
Encore faut il agir avec ses tripes, son cœur et toute son énergie, être connecté à la vie réelle, loin des sunlights médiatiques et des petits calculs des bureaux des états majors parisiens, qui sont loin de tout et surtout des autres.

Claude par son attitude exemplaire, tout au long d’un conflit social qu’il ressentait au plus profond (le Maire de Bagneaux-sur-Loing a travaillé 43 ans comme verrier sur ce même site, depuis l’âge de 14 ans), a réussit à canaliser la révolte et la colère légitime de travailleurs vivant dans des territoires ou l’emploi se meurt, ou le lien social s’éteint peu à peu, ou les perspectives d’avenir s’effacent au rythme des mauvaises nouvelles et des fermetures d’usines.Des lieux à des années lumière des feux de la rampe médiatique, donc loin du cœur des décideurs.

S’il s’est enchainé à la porte du poste de garde, il n’a empêché nullement l’accès à l’usine, démontrant que l’on pouvait, à la fois protester et s’indigner contre une décision contestable et respecter les lois et la justice de la république, contrairement à ce que semble indiquer le Procureur et les parties civiles.
C’est aussi grâce à son action, qu’aucune violence, qu’aucun acte désespéré ou dérapage ne sont à déplorer, cela n’a pas assez été dit ou écrit.

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Habitat social, où en sommes nous ?

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L’opération des logements sociaux de FSM inaugurée rue de Montceaux cette semaine, me donne l’occasion de faire un point sur notre situation en ce domaine et le partenariat initié avec ce bailleur.

Je ne l’apprendrais pas aux lecteurs de ce blog, l’article 55 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbain, impose à toute commune francilienne de plus de 1500 habitants d’avoir d’ici 2020, 20% de logements sociaux et 25% en 2025 (loi ALUR). Rappelons que si les décrets d’application de la loi SRU ne datent que de 2002, la pénurie de logements en France est une vieille histoire.
L’état demande aux élus en un ou deux mandats de réparer plus d’un demi siècle d’immobilisme sur une telle question ; or pour appréhender et maitriser les ressorts d’une problématique que chacun s’accorder à reconnaitre comme complexe, il est nécessaire d’acquérir un minimum d’expertise et de savoir faire dans des domaines aussi divers que le foncier, l’habitat ou l’urbanisme. Le but d’une mixité réussie étant d’offrir aux habitants les conditions d’un véritable épanouissement. Ce qui veut signifie que même pour un élu convaincu de l’intérêt de ce texte, comme je le suis, lancé une telle action, véritable politique publique, lexige un minimum de temps, notamment au début.
J’ai la conviction que s’il faut bien évidemment suivre à la lettre cette loi légitime, notamment répondre aux exigences quantitatives, il est également important d’en respecter l’esprit et de se fixer des priorités qualitatives ; ce qui est techniquement un peu plus compliqué à réaliser … Aussi, j’ai le sentiment d’avoir agit juste en faisant de la qualité de l’habitat, au sens global, une exigence préalable, et de tout avoir mis en œuvre pour y arriver.
Il est vrai qu’une autre démarche etait possible : préempter un terrain en périphérie de ville, y bâtir en nombre les locatifs sociaux manquants … Loin des yeux, loin du cœur … Méthode simple, rapide, apparemment moins couteuse, respectant les objectifs quantitatifs de la loi SRU, mais pour le moins court termiste.
J’assume de ne pas avoir été sur ce point exemplaire et d’avoir pris le temps de bien faire ; ce qui en son temps m’a valu des échanges pour le moins directs avec les représentants de l’Etat.

 

Quelques convictions tout d’abord.

Un Maire n’est pas l’élu d’une ville mais d’un territoire, ensemble complexe composé d’entités urbaines, agricoles et naturelles qui doivent dialoguer ensemble en bonne intelligence. Notre volonté est de préserver l’intégrité des espaces naturels et agricoles, afin qu’ils gardent toute leur potentialité, en prenant prendre le contre pied du modèle urbain dominant, celui de l’étalement urbain, basé sur le développement de la ville «longue distance», consommatrice de foncier, d’énergie, de pierre, de temps et grande dévoreuse d’espaces …

Depuis 2005 nous avons considérablement renforcé nos moyens d’action, acquis un réel savoir faire, initié un projet de développement durable du territoire (notamment avec l’éco quartier), réuni des partenaires indispensables, dont les services de l’état avec lesquels nous travaillons en toute transparence et l’Etablissement Public Foncier, qui déploie toute son expertise pour nous aider à construire du logement social ; et ce malgré les diverses difficultés rencontrées : foncières, financières, règlementaires, dont une spécifique à Trilport, un zonage absurde, inéquitable, illégitime pénalisant le montage de toute opération de création de logement sociaux. Nous agissons pour :

  • promouvoir un logement social de qualité, notamment en centre ville : afin de rapprocher les habitants des équipements publics, de développer les mobilités douces, afin de faire de Trilport une ville « courte distance ». Les appartements inaugurés sont lumineux, connectés à la fibre optique, dotés d’outils de suivi mobiles individuels …
  • diminuer les charges des locataires en participant à la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre (performances thermiques et isolation très performante), en privilégiant le plus possible les matériaux bio sourcés,
  • privilégier les opérations à taille humaine, l’éco construction, l’accessibilité, la signature architecturale du bâti et son intégration au site.
  • Développer une mixité multi générationnelle et sociale dans toute la ville, afin d’éviter ghettoïsation ou sentiment de déclassement et proposer également des solutions de logement adaptées tant aux séniors, qu’aux jeunes
  • Intégrer dans chaque opération les problématiques du stationnement, afin d’apporter des réponses non doctrinales mais bien concrètes

Mais au delà du rationnel, du technique, des données statistiques, je voudrais surtout et plus que tout parler d’humain, d’affect, de pathos, de désir. Trop peu d’acteurs s’en préoccupent, c’est pourtant essentiel.

Une feuille de route s’impose : rendre la ville durable, aimable et désirable, en travaillant sur la qualité des espaces, du bâti, des services de proximité mis en place … Vivre en ville, c’est avant tout habiter sa ville et même si possible être habiter par elle.

Il est grand temps de faire évoluer dans l’inconscient collectif les représentations liées à la ville, à l’épanouissement personnel, familial et collectif, en améliorant concrètement la qualité de vie, les aménités, l’intensité urbaine et placer l’humain et la préservation de la nature au centre de nos réflexions.

La ville est un tissu vivant qui doit se régénérer, se reconstruire sur lui même, mais être également en capacité de procurer de l’émotion et d’avoir une dimension évocative. S’il est nécessaire de développer une ville plus intense, elle doit dans le même temps être surtout, paradoxalement, plus humaine … C’est la vision que nous partageons avec nos partenaires.

 

Pourquoi avoir choisi FSM, et où en sommes nous vis à vis de la loi SRU ?

 

 

 

 

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Pourquoi FSM ?

Dés mon élection comme Maire (2004), j’ai recherché durant de longs mois, le bailleur social partageant nos priorités et pouvant nous accompagner. Avec cet objectif, j’ai rencontré beaucoup d’acteurs de l’habitat social, visité plusieurs sites, que ce soit en Seine et Marne ou non, et pas mal échangé avec des locataires et des élus.

C’est ainsi que nous nous sommes rapprochés des Foyers de Seine et Marne dont le positionnement volontariste sur l’éco construction et les performances énergétiques, (il en sont un des pionniers), le sens de l’innovation, environnementale et surtout sociale (dimension humaine des réalisations, publics cibles …), la culture d’entreprise correspondaient à la politique que nous voulions initier sur Trilport.
Autre argument de poids, le travail conjoint sur les dossiers d’attribution, mené très en amont qui nous permet de les préparer et de réussir à attribuer à peu prés la moitié des logements à des familles Trilportaises dans le respect des priorités préfectorales ou du 1%.

C’est aujourd’hui 42 logements qui ont été livré, 41 logements en cours de réalisation (soit un total de 83) sur 5 opérations situées à des endroits différents de la ville, pour 4 d’entre elles, en Centre Ville à moins de 5 minutes de la gare (la plus importante faisant 17 logements) et deux projets à l’étude.

Dans chaque réalisation, FSM adapte 2 logements sur 10 au public senior ou doté d’un handicap. Nous agissons pour anticiper les conséquences du vieillissement progressif du pays et proposer à nos seniors des solutions leur permettant de poursuivre leur vie dans leur ville.
Rappelons qu’en 2050, prés d’un tiers des habitants auront plus de 60 ans (contre 20 % en 2005) et les 75 ans et plus passeront de 8% en 2000 à plus de 15% en 2050. Cet allongement de l’espérance de vie est une bonne nouvelle, mais nous impose de penser autrement la ville et les relations inter générationnelles en favorisant le prolongement de l’autonomie résidentielle.

C’est l’objet du label Habitat Seniors services que nous développons avec FSM.

 

 

Ou en sommes nous vis à vis de la loi SRU ?

AU 1er janvier 2016, nous devions construire 246 logements sociaux afin d’atteindre 20% (43 logements sont actuellement en constructions), nous atteignons à peu prés à 10%, avant le lancement de l’éco quartier de l’Ancre de lune.
Le contrat triennal de construction 2014 / 2016 fixe à la commune un total de 67 Permis de Construire à accorder avant le 31 décembre 2016. Notre programmation est établie, la plus grande majorité de cet objectif devant venir, enfin, de l’éco quartier.

Je profite de ce billet, pour souligner l’importance du partenariat noué depuis 2009 avec l’Etablissement Public Foncier d’Ile de France. Ses collaboratrices et collaborateurs effectuent sur Trilport un véritable travail de dentelle urbaine, respectueux de nos priorités comme des spécificités du territoire, notamment concernant la question de la densité, qui nous permet de mener sereinement, une véritable réflexion urbaine sur la ville, articulé non sur l’immédiateté mais le moyen terme et de garantir ainsi au mieux l’intérêt général.

 

 

 

Notes du blog relatives à cette question sensible

Beaucoup de billets du blog, traite du logement et de l’urbanisme, voici les liens menant aux différents articles écrits ces dernières années relatifs à des questions littéralement essentielles pour un élu de Petite Ville …

 

Pour que le 115 ne soit plus aphone

 

Elle était à l’écoute du bien être des gens

 

De la ville durable au Territoire Durable

 

Le Grand Paris a t’il besoin d’espaces ouverts

 

 Vous avez dit Habitat Seniors Services ?

 

Grand Paris, l’intensité urbaine à l’ordre du jour

 

Conversations urbaines autour du (très) Grand Paris

 

Contrat de Mixité Sociale, où en est on ?

 

SRU, enfin du contractuel

 

SRU, la réponse du cancre

 

De la Zone 2 à la Zone 1 …

 

Loi SRU, où en est Trilport ?

 

SRU, trop c’est trop …

 

SRU, comment je suis devenu un Maire « hors la loi »

 

 

 

 

 

 

 

Pour que le 115 ne soit plus aphone

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La publication du rapport annuel de la Fondation de l’Abbé Pierre est l’occasion chaque année de faire le point sur la situation du logement dans notre pays. Ce document exhaustif est désormais la référence sur cette problématique essentielle située à la confluence de beaucoup des fléaux qui touchent notre société. Son édition 2016 (21eme du nom) bénéficie des données de l’enquête INSEE sur le logement qui démontrent l’aggravation d’une situation impactant de plus en plus de personnes vulnérables, dont les sans domicile fixes.
Rappelons que si deux millions de personnes attendent toujours l’attribution d’un logement social, notre pays ne parvient toujours pas à héberger plus de la moitié des sans abris, dont le nombre a quasiment doublé en dix ans pour la seule Ile-de-France (+ de 85 % de 2001 à 2011). Une nouvelle tendance inquiétante se confirme, de plus en plus de familles avec enfants sont concernées et se retrouvent sans logis.

La question des réfugiés a donné lieu à une mobilisation tout à fait exceptionnelle (cf billet précédent), qui a permis d’explorer et de découvrir de nouvelles pistes, dont certaines tout à fait appropriées à l’accueil des personnes sans domicile fixe.
La récupération et l’exploitation politique qu’en a fait un parti comme le Front National, que j’ai vécu en direct lors d’un débat en Conseil Communautaire avec une de leurs élues, laisse pantois. Les représentants de ce mouvement idéologique qui ne s’étaient jamais préoccupés jusque là du sort des exclus, bien au contraire, dénoncent désormais, la « concurrence » entre sans-abri français et réfugiés étrangers et « l’abandon » des SDF de souche au profit de clandestins. La ficelle est un peu grosse …
Plutôt qu’une récupération politicienne indigne et pour tout dire assez minable, la question des SDF exige des réponses concrètes et urgentes, tant le système actuel apparait totalement à bout de souffle : centres d’appel saturés, lieux d’hébergement débordés, seulement une personne sur deux qui appelle le 115 se voit offrir une solution pour la nuit, mais également des conditions d’hébergement très préoccupantes, voir indignes et sans aucun traitement social de fond à la clé.

Il faut arrêter le bricolage social, repenser de manière globale notre politique d’accueil, la refonder, tant il est indispensable de donner à ses familles très fragilisées la possibilité de rebondir et leur permettre effectivement et réellement de sortir de ce qui est devenue une spirale infernale, afin de pouvoir s’intégrer dans la société.

Pour cela un seul impératif, assumer de faire de la question de l’hébergement des sans abris, une véritable priorité, en y apportant des réponses structurelles sur le court, le moyen et le long terme.

 

C’est ce que ce billet vous propose d’explorer, en commençant par un état des lieux quelque peu décapant, qui n’est que le reflet d’une triste réalité.

 

 

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En matière d’hébergement d’urgence, aujourd’hui, c’est le court terme qui s’impose, avec le recours quasi systématique à l’hôtel, tant les 40 000 places des structures d’urgence (centres d’hébergement et d’insertion sociale) gérées par les associations humanitaires et sociale, ne peuvent plus répondre à la demande et ne sont pas non plus adaptées le plus souvent à accueillir des familles, de plus en plus nombreuses dans la rue (couples, mères célibataires avec enfants…).
Ce contexte a amené les acteurs sociaux à recourir à l’hôtel. Ce sont désormais 40 000 chambres qui sont louées chaque nuit pour un coût annuel de 400 millions d’euros;  solution comparée par les travailleurs sociaux à une véritable «drogue dure». Pourquoi ?

  • Réserver des chambres est beaucoup plus facile et rapide que de construire des centres, l’offre immédiatement disponible et souple permet de se d’adapter à la demande, mais inconvénient majeur, cette solution empêche de fait, tout travail social de fond, car l’hébergement hôtelier est par définition provisoire, précaire et réversible.
  • Quand à l’économie réalisée si elle semble évidente, pas d’investissements (aucune structure à créer), peu de masse salariale, elle n’est qu’apparence. Si le coût de 17 euros par nuit et par personne semble raisonnable pour une chambre d’hôtel (notamment à Paris), soulignons que la majorité de ces chambres se trouvent en banlieue, souvent en grande couronne, et que la véritable facture s’élève plutôt à 17 euros multipliés par 2,3 ou 4 (si familles) par nuitée, soit 50 euros voire plus. Nous ne sommes pas dans le cadre d’hébergements ponctuels, mais avec des durées de plusieurs mois (parfois même des années) ; chaque chambre rapporte à l’hôtelier prés de 1500 euros / mois. Voilà pour l’économie.

 

L’ile de France qui est une des régions les plus touristiques au monde, héberge 35 000 personnes sans domicile dans plus de 530 hôtels (soit 15 % de l’offre hôtelière régionale).
Le seul Samu social de Paris loue des chambres dans 78 hôtels de diverses chaînes (Formule 1, Campanile, Première Classe, Balladins…), ce qui représente une dépense annuelle de 180 millions d’euros (totalement financée par l’état) sur les 212 millions de son budget.
En matière de logement d’urgence, les hôtels ont le vent en poupe : 2 500 nuitées en 2005, 14 fois plus aujourd’hui. Le SAMU social a même créé depuis 2007, un « Pôle d’Hébergement et de Réservation Hôtelière » qui gére en temps réel les demandes du 115, et trouve chaque nuit les chambres d’hôtels nécessaires, tant l’offre varie selon chaque chaîne, les périodes de l’année ou évènements du calendrier, au regard de l’attractivité de certaines infrastructures (dont le Stade de France).

Conséquence indirecte et inattendue, ce mode de gestion plonge beaucoup de petites communes, notamment seine et marnaises, dans la détresse et la difficulté.
Certains des hôtels affrétés par le 115, sont implantés pour des raisons économiques (prix du foncier, taxes locales…) dans des petites villes ne disposant d’aucune logistique ou infrastructures adaptées et se retrouvant dans l’incapacité d’agir auprès de familles en difficulté, dont une grande majorité ne parle pas notre langue. Ces municipalités, se retrouvent, totalement désemparées et abandonnées, dans des situations impossibles à gérer, n’ayant ni les services nécessaires, ni les structures adéquates, que ce soit au niveau de la scolarisation des enfants, l’accueil et le suivi de familles vivant dans des conditions souvent inacceptables au niveau sanitaire ou de l’hygiène, ces hôtels n’étant pas aménagés pour ce type de public.

 

Les familles hébergées sont le plus souvent plongées dans des situations administratives difficiles, voir inextricables, loin de tout, autant dire que le contexte ne les place pas dans les meilleures conditions pour rebondir, que ce soit dans les démarches à accomplir, l’accompagnement social des familles, la recherche de travail, la scolarité des enfants…

Nous voilà confrontés à un véritable cercle vicieux qui alimente une filière économique, quelquefois même parallèle. Constat implacable, beaucoup de ces «hôtels sociaux» ne fonctionnent que grâce au 115, proposant des conditions d’accueil dans certains cas dignes des livres de Zola, prosmicuité souvent limite, conditions d’hygiènes notamment pour l’accueil d’enfants déplorables, localisations lointaines, autant de paramètres qui aggravent les drames humains, sur les mobilités, l’emploi, la scolarité, le suivi médical et sanitaire, l’encadrement et le travail social. Une politique d’hébergement qui fait vivre de véritables marchands de sommeil, investissant dans des « appartements » dédiés au logement social, des propriétaires de camping, mais aussi, encore plus incroyable, des intermédiaires dont l’activité principale est de trouver des chambres pour le compte des opérateurs sociaux institutionnels (le SAMU de Paris achetant environ 45% de son « offre hôtelière » via des réservataires), tout cela aux frais de l’Etat.

Conséquence évidente : les familles hébergées à l’hôtel ont le plus grand mal à reprendre une vie autonome, construire après tant d’années d’assistanat un parcours social, régulé, équilibré, stable, d’autant que trop souvent aucun accompagnement de fond n’a pu être effectué.

 

Quelles solutions pour sortir de cette spirale infernale ?

Le système actuel d’hébergement d’urgence produit trop de misère sociale. Il faut lui substituer une nouvelle architecture basée sur un principe central : lier le toit à l’accompagnement social, mais aussi à un contexte local favorisant le développement d’une forme de résilience.
Ce contexte doit proposer des lieux, un tissu urbain, des acteurs locaux en capacité de porter un véritable parcours destinée à inclure les exclus, à leur enseigner notre langue, à protéger et éduquer les enfants, à faire bénéficier les familles d’un encadrement médical sanitaire minimum, afin de les sortir de leur précarité, et de réduire progressivement les freins à l’adaptabilité à notre société.

Il faut changer à la fois de logique et de système, ce qui demandera du temps, assumer le fait de construire un réseau de Centre d’Accueil et de structures relais différentes et complémentaires, pouvant proposer des solutions adaptées aux différentes familles. L’hébergement hôtelier, doit rester seulement ce qu’il aurait du toujours être, une simple variable d’ajustement éphémère à la marge, et non un des piliers du système.

L’organisation mise en place pour l’accueil des réfugiés, recèle de vraies pistes de réflexion, n’y manque que l’essentiel, le lien humain. Nous avons la chance, en France de bénéficier d’associations humanitaires de qualité qui peuvent être autant d’opérateurs. S’il faut effectivement construire et bâtir, le territoire national dispose de locaux scolaires, maisons de retraite, foyers de jeunes travailleurs ou d’apprentis, sous-utilisés, et même de logements HLM vacants dans certains villes petites et moyennes que les bailleurs sociaux envisagent de détruire (au rythme de 9 000 à 16 000 appartements par an, parce inutile).

 

Il est grand temps de tout mettre à plat et de changer littéralement la donne, il ne s’agit plus ici de charité ou d’assistanat mais bien d’organiser le Service Aprés Vente d’une société qui produit de plus en plus d’exclus du système, d’apporter enfin des réponses dignes, humaines, respectueuses des femmes et des hommes, soucieuses du devenir des enfants et plus que tout efficace, mais plus que tout enfin efficaces, permettant aux accidentés de la vie de rebondir.

 

 

 

Annexes

Factuel

D’après l’enquête INSEE logement 2013, 5,1 millions de personnes ont connu au moins un épisode sans logement dans leur vie. Plus de 2 millions ont déclaré avoir eu une absence de logements pendant au moins un an et 440 000 pendant plus de 5 ans.

Hébergement institutionnel : 800 000 y ont eu recours à un moment de leurs parcours de vie. En dernier recours, des lieux non prévus pour l’habitation sont sollicités : 340 000 personnes ont déclaré y avoir vécu dans leur vie.

Pour l’INSEE est sans abri toute personne qui ne dispose pas d’un lieur couvert pour se protéger des intempérieset dort soit à l’extérieur, soit dans un lieu non prévu pour l’habitation.

 

Les résultats du rapport annuel 115 pour 2014 de la FNARS sont sur la même longueur d’onde. Durant l’année 2014, 97 600 personnes ont appelé le 115 dans l’espoir d’être hébergées dans une structure sociale. Si les hommes seuls restent les principaux demandeurs, la FNARS observe une sollicitation croissante des familles avec enfants (+16 % depuis 2012, les familles représentant 39 % des appels en 2014), des femmes seules (+12% depuis 2012) et des travailleurs pauvres (10% des appelants déclarent avoir un emploi). La précarité des enfants s’intensifie également avec plus de 20 600 mineurs dont les parents ont appelé le 115 cette année, ce phénomène est en hausse : +18% entre 2012 et 2014.

Le recours au numéro d’urgence est en progression ces deux dernières années, avec une hausse de 4% du nombre de personnes qui demandent un hébergement d’urgence, sur les 37 départements du baromètre de la FNARS.

Le rapport annuel 2014 montre une nouvelle fois que le droit à l’hébergement d’urgence pour toute personne en détresse sociale reste en grande partie inappliqué faute de places suffisantes : 48 000 personnes ont eu une réponse négative à chacun de leur appel au 115.

La hausse du nombre de places, surtout en hôtels (+78%) n’a pas pu compenser la hausse des demandes. L’absence d’offres d’hébergement suffisantes éloigne le numéro d’urgence de ses missions premières et génère l’épuisement et le non-recours des personnes, tout comme une perte de sens et une frustration des professionnels.

La FNARS a réalisé une enquête auprès des 115/SIAO de 18 départements entre le 15 décembre 2015 et le 10 janvier 2016 pour proposer un état des lieux de la situation de l’hébergement et du logement des personnes sans-abri et mal-logées.

Les 3/4 des places créées l’ont été en hôtel (6 450 places), contre 2 250 places supplémentaires en centres d’hébergement d’urgence ou en hébergement d’urgence dans le logement.

Les places d’hôtel supplémentaires ont été ouvertes, en volume, essentiellement à Paris et en Seine-Saint- Denis (à 84 %).

L’augmentation du recours hôtelier concerne cependant plus largement d’autres départements. Ainsi, le volume de places d’hôtel a augmenté de 50 % à plus de 90 % dans quatre départements (Haute-Garonne, Loire-Atlantique, Gironde et Rhône).

Dans les départements enquêtés, les places d’hôtels représentent 60 % du parc d’hébergement d’urgence. Dans neuf départements, l’hôtel est résiduel et représente moins de 25 % des places. Dans cinq départements, il représente entre 26 et 60 % du parc (33, 37, 44, 68, 95), et dans deux départements plus de 75 % (75, 93).

Dix départements sur les 18 déclarent que leur territoire s’est engagé dans le plan de résorption des nuitées hôtelières, annoncé par le gouvernement en février 2015. Pour les départements franciliens, l’objectif poursuivi est celui de la baisse du flux du recours à l’hôtel, soit une réduction de l’augmentation. Pour les autres, l’objectif est celui d’une baisse du stock – soit une diminution des nuitées hôtelières avec la mobilisation parallèle d’alternatives en hébergement ou en intermédiation locative. »

 

Liens

L’hôtellerie sociale : un nouveau marché de la misère ? Le cas de l’Île-de-France [Erwan Le Méner / Politiques sociales et familiales Année 2013 Volume 114 Numéro 1 / Lien 

France Inter : « Hébergement d’urgence : la spirale infernale » /’émission du vendredi 15 janvier 2016 / Lien

FNARS / Rapport annuel 115 pour l’année 2014 / Lien 

 

et bien sur

Fondation de l’Abbé Pierre : 21 eme Rapport sur l’Etat du mal logement / Lien

Pour des mobilités péri urbaines

 

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Si la dégradation des transports franciliens (retards, suppressions, état de propreté, travaux … ) impacte tous les usagers sans exclusive, elle est encore plus mal ressentie par ceux qui y passent le plus de temps. Depuis l’été, une ligne SNCF apparait particulièrement sinistrée (la ligne P) et illustre les conditions de transports quotidiennes, plus que limites, subies par les usagers en 2016, même si ce cas ne semble pas isolé.

Impliqué sur les questions de mobilité depuis plus de dix ans en qualité de Maire d’une ville seine et marnaise de 5000 habitants dotée d’une gare, et Vice Président d’une Communauté d’Agglomération qui constitue un véritable hub pour plus de 200 000 personnes vivant dans les bassins de vie du Nord Est Seine et Marnais, je suis devenu au fil des ans, et presque malgré moi, quelque peu spécialiste « es mobilités péri urbaines ».

Ce billet reprend, pour l’essentiel, la trame d’une note élaborée dans le cadre des élections régionales, aux  propositions essentiellement tournées vers le péri urbain, ce que j’assume, tant ces territoires ont trop longtemps été considérés comme de simples variables d’ajustement, alors qu’ils sont avant tout pour nous qui y vivons des terres d’épanouissement, des terres d’avenir.

Je veux souligner que beaucoup de mesures mises en place sous l’autorité de Jean Paul Huchon, dont le cadencement, ont apporté une incontestable valeur ajoutée sociale et induit de nouveaux usages. Ces mesures ont contribué, incontestablement, à changer la vie au quotidien de milliers d’usagers et ouvrir de nouvelles perspectives à des territoires qui en manquaient cruellement jusque là.
Paradoxalement, elles font apparaître en creux aujourd’hui, toutes les faiblesses et lacunes d’un réseau sous dimensionné, obsolète, qui souffre de plus de trente ans de sous investissement et d’abandon. Que ce soit au niveau des voies comme du matériel roulant. J’en veux pour preuve la multiplication quotidienne des incidents et dysfonctionnements d’aujourd’hui qui exaspèrent au plus haut point les usagers durement mis à l’épreuve depuis des années.

Les mobilités en Grande Couronne sont une priorité absolue et urgente, tant ces territoires attirent de plus en plus d’habitants et que le réseau ferré y est plus que thrombosé. Beaucoup craignent que la métropolisation en cours n’amplifie les inégalités territoriales et sociales déjà pourtant très grandes, pour faire simple, que la grande métropole n’aspire l’essentiel des moyens financiers et logistiques.
Nous savons que si aucun investissement d’envergure n’est lancé dans les prochains mois sur les réseaux sinistrés de la Grande couronne, c’est toute l’Ile de France qui risque de se retrouver paralysée demain. L’inquiétude des élus, au regard des budgets locaux plus que contraints, est que l’essentiel des moyens financiers ne se concentrent sur le seul réseau du Grand Paris Express; d’autant que ce dernier possède de sérieuses zones d’ombre : sous estimation financière des infrastructures souterraines, pas ou peu de prévision sérieuse sur le cout des reports modaux, les charges liées à la multimodalité n’apparaissant dans aucun modèle financier ! Conséquence l’addition pourrait fort être beaucoup plus salée que celle initialement envisagée.

Mes propositions ne se limitent pas aux seuls investissements lourds, mais intègrent également des actions liées aux spécificités de la dimension péri-urbaine. Je suis persuadé qu’il faut promouvoir une lecture novatrice, pro active, transverse, et prospective des enjeux, potentialités et contraintes présentes sur nos territoires. Nos réponses pour être efficaces et utiles doivent être adaptées et contextualisées, tant y mettre en place des solutions de mobilités s’apparente à de la vraie dentelle urbaine. Les situations que l’on y rencontre vont du transport de masse au « sur mesure » quasiment individualisé. .

L’urgence, vu la multiplicité des clés d’entrée, est de dégager une problématique lisible, des priorités claires, de concilier également des actions de nature différentes portant sur le court, le moyen et le long terme, tant sur l’investissement que le fonctionnement. Actions toutes liées les unes aux autres, les mobilités péri urbaines étant par nature systémiques.

Voici quelques propositions,  objectif poursuivi ?

Améliorer le quotidien des usagers vivant en grande couronne …

 

 

 

 

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Pour des usagers pressés (dans les deux sens du terme), acteurs et échelles de temporalité se confondent souvent, les spécialistes savent cependant que les décisions stratégiques prises dans les prochaines semaines ne trouveront de traduction concrète que dans plusieurs années, c’est en cela que cette période est absolument déterminante.

Le préalable afin d’éviter tout flou, rarement artistique en ce domaine, est de clarifier les missions de chaque acteur, dont principalement celles du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), garant de la qualité des conditions de transport, et non représentant des opérateurs.
Le STIF fixe les orientations stratégiques, objectifs et engagements des entreprises, sur le niveau, la qualité et le coût du service rendu aux voyageurs. Les contrats signés entre le STIF et la RATP et le STIF et la SNCF donnent un cadre, dans lequel chacun assume son rôle et ses missions sur l’organisation et le développement des transports en commun en Île-de-France.
Encore faut il que les priorités affichées soient claires, assumées, que le champ des responsabilités des uns et des autres bien différencié, afin que le «c’est pas moi, c’est l’autre » en cas de problème rencontré ou de remontée du terrain (style les trains courts) cesse … Si l’opérateur, quelque qu’il soit, se doit de respecter les modalités du contrat signé avec le STIF (priorités, objectifs qualitatifs ou quantitatifs …), ce dernier se doit également de lui donner les moyens de le faire concrètement et d’assumer les choix et arbitrages effectués au préalable.

Quelques pistes de réflexion :

  • Diversifier et élargir le champ des causes de pénalités financières dues par les opérateurs : humanisation et présence en gare, nombre de wagons composant les trains lors des heures de pointe (le recours aux trains courts ne peut être que tout à fait exceptionnel), pénalisation de tout ce qui contribue à la dégradation du service.
  • Les indicateurs qualitatifs doivent présenter les performances de l’ensemble d’une ligne, non les globaliser. Les dysfonctionnements impactent le plus souvent les mêmes segments, généralement situés en fin de ligne et ressentis encore plus durement par les usagers au quotidien. Lorsqu’un habitant de Lizy s/ Ourcq entend dans une réunion que les indicateurs de la ligne P sont bons, il peut penser légitimement qu’on se moque de lui.
  • Créé un « observatoire » indépendant des opérateurs, ouvert aux usagers, accessible par internet, permettant à tout utilisateur d’obtenir le reporting des incidents, leur nature, les conséquences, les pénalités infligées et les mesures de remédiation lancées … Indiquant également de manière plus globale les dotations financières accordées aux opérateurs, les indicateurs de performance du réseau, les objectifs fixés …. La transparence doit être de mise et les responsabilités assumées.

 

Rénovation du réseau

Inévitablement ce doit être l’effort financier principal immédiat, vu l’état de délabrement du réseau, mais aussi le temps entre prise de décision et réalisation concrète ! Il doit porter sur la rénovation globale d’un réseau laissé de coté depuis plus de trente ans, excepté ces dernières années. Vu sa vétusté, c’est bien le lancement d’un plan d’investissement massif sur les lignes sinistrées de la Grande Couronne qui s’impose.

La ligne P est une bonne illustration des contrastes de l’Île-de-France à l’heure du Grand Paris. Longue de 252 km, fréquentée au quotidien par 85 000 usagers, de plus en plus nombreux, elle dessert 36 gares sur 3 départements et s’étire à plus de 90 km de Paris, allant jusqu’à Château-Thierry ou La Ferte-Milon. Plus de 6 types de matériel roulant différents cohabitent et y circulent avec des fortunes diverses, ce qui complique d’autant maintenance du matériel et bonne gouvernance de la ligne, avec pour conséquence la multiplication des problémes de gestion de parc, quelquefois quasi insolubles, vu les contraintes logistiques (remplacement de pièces en cas d’incident, pannes récurrentes …) due à la vétusté des fameux « petits gris ».

Les propositions d’actions concernant cette ligne sont des plus évidentes :

  • Deux segments ne sont toujours pas électrifiés (Provins et la Ferté Milon), ce sont les deux dernières lignes de la région à ne pas l’être. Situation d’autant plus intolérable qu’elle accentue une fracture territoriale qui se double d’une fracture sociale. Autre inconvénient majeur, et non des moindres, tant il le sera de plus en plus chaque année, cela empêche toute amélioration future de la desserte lors des heures de pointe de gares urbaines très fréquentées, comme celles de de Meaux et Trilport, avec un bassin de vie de plus de 100 000 habitants, dont la croissance démographique est en plein essor: plus d’1% l’an. Ne pas lancer rapidement les travaux d’électrification, c’est s’interdire d’agir concrètement et efficacement sur l’amélioration de l’offre dans les dix années à venir. Intolérable et inimaginable.
  • Réaliser les aménagements nécessaires (voies et quais) permettant aux gares de Trilport à la Ferté sous Jouarre (toutes électrifiées) d’être enfin desservis par les «Nouvelles Automotrices Transilien ». Il est inadmissible que cela n’ait pas été fait au préalable. Il est pour le moins paradoxal, voir scandaleux, que des rames de nouvelle génération attendent au repos, alors que dans le même temps la SNCF propose aux usagers lors des heures de pointe des trains courts au regard de la vétusté des rames y roulant !
  • Toute rénovation d’un réseau qui n’en avait pas connu depuis des décennies est source de multiples désagréments quotidiens. Les campagnes de communication en ce domaine ne présentent aucune perspective sur les raisons, logiques, étapes et phases d’amélioration successives.
    Il s’agit pourtant de rendre le réseau plus sur, fiable, performant, évolutif. Aussi il semble essentiel de présenter aux usagers l’importance stratégique de tels investissements, les améliorations qu’ils apportent à leur sécurité, à la fiabilité et aux performances de la ligne (fréquence, vitesse, incidents). Lorsque la communication n’est pas à la hauteur, comme c’est trop souvent le cas, que les chantiers de travaux se succèdent et s’éternisent, les usagers dont le quotidien est déjà très malmenés, ne ressentent plus que les contraintes. Il est dommageable que faute de communication suffisamment étayée présentant un échéancier de réalisation et des perspectives concrètes d’amélioration, des travaux de rénovation, pourtant indispensables, contribuent au sentiment général de dégradation des conditions de transport.

 

Le fait Multimodal

La véritable clé de voute de tout système complexe de mobilité, est sa porte d’entrée, constituée par les gares, qu’elle soient ferroviaires ou routières. Au delà d’un simple rôle de nœud de réseau ou d’interface, chaque gare constitue de fait un véritable écosystème local de mobilités et de multi modalités. Cela résume toute la complexité de la problématique, mais démontre également l’absolue nécessité d’apporter des réponses qui soient adaptées à un contexte et de privilégier, entre autres qualités, l’agilité, la souplesse, l’évolutivité.

Force est de constater, qu’aujourd’hui nous en sommes très éloignés :

  • Le dispositif actuel des « pôles gares » n’est pas satisfaisant : trop complexe, trop long à mettre à place, il se révèle devenir une véritable usine à gaz administrative, victime du moindre grain de sable.
    Si l’idée initiale est bonne : réunir tous les partenaires et acteurs du terrain qu’ils soient institutionnels ou opérateurs, afin d’établir un diagnostic, déterminer un plan d’action permettant de transformer une gare mono fonctionnelle en pôle multi modal, en bénéficiant de subventions accordées par le STIF. Malheureusement nombre de ces dossiers, pourtant vitaux pour le dynamisme d’un territoire, sont au point mort, des montants financiers considérables sont immobilisées de ce fait et rarement dépensés et les travaux nécessaires à l’amélioration des conditions de transport des usagers non effectués. Ce « modèle » administratif s’apparente à une véritable caricature et refroidit les élus et les acteurs les plus dynamiques, car dés qu’un « partenaire » ne veut pas jouer le jeu, c’est tout le processus qui est bloqué pour des années, si ce n’est des décennies. En terme de blocage, certains se révèlent être d’éminents spécialistes (anciennement RFF), alors que paradoxalement du fait de leurs missions, ils auraient du en être les principaux animateurs. Il faut un pilote, un arbitre, un échéancier, une gouvernance resserrée et plus que tout des décisions qui soient suivies d’actions concrètes et rapides. A mon sens, c’est tout ce dispositif qui est à mettre à plat, il est représentatif d’une vision kafkaïenne de l’inaction en matière de politique publique. Il est inadmissible que les opérateurs clés du système, détenteurs le plus souvent de fonciers stratégiques, constituent des freins plutôt que des accélérateurs en terme d’amélioration des mobilités quotidiennes des franciliens.
  • La voiture individuelle en grande couronne constitue souvent un passage obligé pour les usagers et est incontestablement une réalité des plus concrète. Elle occasionne pour les communes abritant une gare, un lot considérable de contraintes, que certaines au regard de leur taille ne peuvent assumer seules. Il est nécessaire, tout en privilégiant la desserte en transport en commun, de considérer le stationnement des voitures comme une composante à part entière de la chaine des mobilités et de privilégier en ce domaine, non une logique de site, mais une logique de ligne.
    Les élus locaux se retrouvent trop souvent abandonnés face à des problématiques à priori insolubles (stationnement, sécurisation), alors que les voitures sont liées à la gare, comme la marée à la plage. Il faut redéfinir le champ des responsabilités et financements. Il apparait opportun d’intégrer le prix du stationnement au titre de transport, de professionnaliser la gestion des parkings en privilégiant une logique de ligne (développement capacitaire, sécurisation, services ajoutées : nettoyage …), de déployer des bornes de recharge pour voiture électrique, des aires de covoiturage, des points de transport à la demande … Il faut que les opérateurs de mobilité dont c’est le job soient en capacité d’intervenir sur les périmètres à proximité des gares. Les collectivités ont besoin d’appui logistique et financier, la gestion de tels missions n’est aucunement leur vocation et fonction, surtout lorsque ces communes ne sont pas dimensionnées pour le faire et que l’essentiel des voitures qu’elles accueillent provient d’autres collectivités.
  • Le co voiturage est une piste à encourager : emplacements réservés sur les parkings, tarification préférentielle (parking offert si 3 places occupées dans la voiture …) et synergie avec des opérateurs tel BlaBlaCar
  • Le Transport à la Demande est à relancer autour de concepts innovants. Nous pouvons en 2016 apporter une réponse institutionnelle régulée à l’Uberrisation et construire un modèle économique agile et vertueux, à partir notamment d’une plate forme informatique de réservation. Le potentiel de croissance est réel et se révèle bien moins onéreux que la mise en place de lignes régulières dans des secteurs démographiques peu peuplés, sur certains créneaux horaires très décalées ou encore le week end.
  • Le secret d’une multi modalité épanouie est d’être simple, lisible par tous. Une des grandes forces du STIF est sa capacité à fédérer tous les acteurs intervenant dans la longue chaine des mobilités. La création d’un titre de transport dématérialisée, sous forme de carte à mémoire (ou paiement NFC) pour tous les services liés aux mobilités sur le territoire régional, des supports rechargeable à partir de bornes automatiques présentes dans toutes les gares (train, métro, bus) ou parkings permettra de simplifier la vie des usagers. ce système permettrait également la mise en place d’une tarification de type «Navigo Plus» intégrant des compléments (« add on ») tel qu’un abonnement parking à tarif préférentiel, locations de vélos, voitures en auto partage …
  • Accompagner le développement de nouvelles tendances sociétales, telles :
    le télétravail. La Région a contribué à soutenir la création d’un réseau de tiers lieux (télé centre, espace de co-working …) qu’il est important de pérenniser en développant leur utilisation par les entreprises, institutions et salariés : conventions et partenariats, tarifications préférentielles, labellisation, système d’abonnement, contrôle des présences effectives, centrale de réservation, paiement par la billettique transports (de type Navigo Plus). C’est autant de déplacements quotidiens en moins !
    – Les horaires décalées pour dénaturer le traffic lors des heures de pointe et diminuer la montée en charge grâce à des incitations financières, ce qui limitera la fréquentation des réseaux de transport lors de créneaux clés, du matin comme du soir, se traduira par une amélioration directe des conditions de transport. C’est une véritable révolution, certainement lente à initier qui demandera des années, mais elle est porteuse d’économies très substantielles pour la collectivité, tant en fonctionnement qu’en investissement et permettra aux usagers d’avoir des conditions de transport meilleures.

 

Les propositions ne manquent pas, tant notre marge de progression est grande. Une certitude, le fait péri urbain nous amène à revoir les schémas traditionnels de mobilités. De nouveaux concepts émergent : contextualisation, synergies, éco système, agilité … Des mots clés, des mots-concepts représentatifs de la société d’aujourd’hui basée sur l’accélération du temps, l’importance de l’information, du relationnel et de la liberté de se déplacer
Il nous faut lier le « Penser global » comme l’écrit Edgar Morin, à la « pensée complexe »,  dans le sens premier de ce mot, « complexus » signifiant « relié », « tissé ensemble »…

Tisser des liens, une image qui définit assez bien l’essence de la mobilité et de la multimodalité.

Les mobilités péri urbaines nous imposent d’apporter des réponses adaptés à chaque contexte, que ce soit celui du transport urbain de masse avec ses logiques, contraintes et repères traditionnels, pesanteurs également, mais aussi celui du « sur mesure » de la grande couronne, qui nécessite une approche plus circonstanciée et innovante, fait appel à de nouveaux modèles économiques, car déplacer quelques personnes sur des kilomètres à des heures tardives, au meilleur rapport qualité / prix demande un peu d’imagination et de créativité …

 

Edgar pense global et il a bien raison

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« Je pense que le mot métamorphose est plus riche que le mot révolution…

La métamorphose signifie qu’il n’y a pas rupture totale avec le passé : on utilise au contraire l’acquis culturel de l’histoire passée de l’humanité…

C’est ce processus de transformation que nous connaissons très bien chez la chenille qui, s’enfermant dans sa chrysalide, commence à s’autodétruire avec des ailes en tant que papillon. La chenille est devenue une autre, à partir d’elle même.

On sait avec quelle difficulté, quand la chrysalide s’ouvre, le papillon parvient à déployer ses ailes avant de pouvoir s’envoler. Comme un enfantement, la métamorphose s’accomplit dans la douleur.

Toute l’évolution est donc un processus de création qui crée de la destruction. La formule de Schumpeter la « destruction créatrice » qui est reprise un peu partout est à mon avis fausse : c’est la création qui est destructrice …

Nous vivons le commencement d’un commencement. »

 

Edgar Nahoum, dit Edgar Morin,

Grand résistant, sociologue et philosophe français.

Tirée de son dernier ouvrage : « Penser global »

 

Pour prolonger, un entretien de 2013 au Monde, toujours d’actualité car Edgar Morin garde toujours quelques stations d’avance « Il faut enseigner ce qu’est être humain » …

 

Continuer la lecture de « Edgar pense global et il a bien raison »

Pour 2016 ? Semer des graines d’avenir

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La cérémonie des vœux est également l’occasion de parler d’avenir (cf billet précédent), de tracer des perspectives pour l’année qui vient, sinon de monde meilleur (sachons rester à notre place), du moins d’actions et projets… En ce qui concerne 2016, les annonces n’ont pas manqué, tant cette année constitue une année pivot, propice à semer des graines du présent et de l’avenir …

Depuis le 1er janvier, Trilport a rejoint la famille des villes de 5 000 à 10 000 habitants. Le nouveau Plan Local d’Urbanisme qui sera arrêté d’ici peu accompagne ce développement autour d’une priorité claire : privilégier la reconstruction de la ville sur elle même plutôt que consommer inutilement des espaces agricoles et naturels.
Autres axes stratégiques : développer la bio diversité dans la ville, agir en faveur des alternatives à la voiture individuelle, anticiper les conséquences des aléas météo extrêmes …
Si nous avons vécu l’année la plus chaude depuis 1880, sans doute même depuis que l’homme est homme, et que le pôle Nord accuse des températures positives supérieures d’au moins 20 °C aux normales saisonnières, cela ne sera pas sans conséquences sur la violence des phénomènes météorologiques des prochains mois. Nous sommes à des années lumière des effets du bruissement des ailes d’un papillon, l’effet « glaçon fondu » est plus dommageable que l’effet papillon.

Trilport compte 5 017 habitants au 1er janvier 2016, soyons honnête, nous n’avons rien fait ces dernières années pour accélérer ou précipiter ce développement urbain inéluctable, bien au contraire. Il nous semblait important de préserver identité et équilibre du territoire, sans doute, mais surtout préparer la commune à l’arrivée des nouveaux habitants et éviter tout effet champignon, très déstabilisateur en partant d’un principe simple : pour qu’un arbre grandisse harmonieusement, il est nécessaire de creuser des fondations profondes qui permettent à ses racines de se développer progressivement et leur laissent le temps de faire leur place : projet de ville, efficacité et organisation des services aux habitants, équipements publics comme les écoles …

L’éducation est par définition une graine d’avenir, c’est aussi pour cela, qu’elle a été, est et sera au cœur de nos priorités. Que ce soit dans l’accompagnement des dynamiques éducatives autour de l’éducation à l’environnement, des usages numériques, que dans les activités périscolaire, ou l’investissement dans les locaux, à créer, rénover ou agrandir !
Nous avons privilégié cette option, car elle permet d’adapter tous nos groupes scolaires aux besoins d’aujourd’hui et redonne à l’école la plénitude de son rôle de creuset de citoyenneté républicaine et d’intégration. Une ville se construit également autour de ses écoles. Dans le même cadre nous ouvrirons également d’ici quelque jour, un lieu d’accueil et d’écoute pour les parents et les enfants de 0 à 6 ans, afin d’améliorer une relation parentale, malmenée quelquefois, notamment en période de crise.

Limiter nos émissions de Gaz à Effets de Serre est également préserver l’avenir mais aussi et surtout le présent à l’heure de la COP 21. C’est pour agir en ce sens que  nous rénoverons l’éclairage public dans toute la ville, poursuivrons l’isolation thermique des équipements publics en privilégiant l’emploi de matériaux bio-sourcés locaux (chanvre et bois) et lancerons la mise en place d’un mini réseau de chaleur destiné à alimenter Salle des Fêtes, Groupe scolaire Prévert et futur réfectoire.

Mais de toutes les annonces de la soirée, celle qui a retenu incontestablement l’attention du plus grand nombre est relative à l’éco quartier de l’Ancre de lune …

Pourquoi ?

 

 

 

 

 

L’Eco quartier de l’Ancre de lune est enfin sur orbite, avec un retard au compteur de quelques mois, presqu’une année en fait, du à une restructuration interne de l’aménageur, véritable mue : l’AFTRP devenant Grand Paris Aménagement (GPA).

J’ai voulu rendre hommage lors de cette cérémonie des voeux à Françoise Hélène Jourda, décédée en juin dernier à qui nous avions confié (avec l’aménageur) les destinées de « l’Ancre de lune ». Cette femme d’exception, architecte talentueuse, était une des pionnières européennes les plus reconnues de l’habitat durable. Notre rencontre avait été un vrai coup de cœur, tant elle nous avait tous séduit par l’originalité de son projet, sa passion, son profond respect de la ville actuelle, ses partis pris environnementaux, la place laissée au végétal et plus que tout son souci de la qualité de vie des habitants. Une réflexion collective avec son équipe alimentée en amont (avant même sa désignation) par toute une période de concertation (marque de fabrique du projet depuis l’origine) de plusieurs mois très bien pilotée par Ville Ouverte à qui l’AFTRP (désormais GPA) avait confié cette lourde tâche, rendue encore plus difficile par sa proximité avec les élections municipales. Nous n’avions pas flanché malgré les risques d’un exercice rendu périlleux, et au final, bien nous en a pris.

J’ai profité de la cérémonie des vœux pour faire trois annonces :

  • présenter le principal opérateur de la première phase. Nouveau venu dans la région sans doute, mais acteur majeur du logement social en Champagne : les Foyers Rémois. Cette Entreprise Sociale pour l’Habitat porte depuis 1912 une vision humaniste, écologique et avant-gardiste du logement social qui rejoint nos priorités et valeurs.
  • Décrire leur première opération sur l’Ancre de lune, de 45 logements, constituera une 1ere en Seine et Marne et Ile de France, (voir l’article du Parisien du 11 janvier) car basée sur un principe constructif en matériaux bio sourcés, à base de chanvre et de chaux, et intégrant un verger et des locaux faisant l’objet de la mise en place d’un projet social original.
  • Redire que nous postulerions, bien évidemment, et à la demande de l’Etat au Label National « Eco quartier » tant nous croyons à l’intérêt d’une démarche qui n’est pas réservée qu’aux seuls grandes villes.

L’Ancre de lune est une illustration du combat que nous menons depuis 2007 en faveur d’un logement social de qualité. Si nous respectons les impératifs quantitatifs liés à la loi SRU, nous tenons à y apporter une réponse qualitative.
C’est ce que nous faisons avec le bailleur social FSM sur la ville même : architecture, performances énergétiques et environnementales, confort du logement (été comme hiver), usages numériques, accessibilité, mobilités (voies piétonnes et transport en commun, avec une gare à moins de 5 minutes à pied), et mixité qu’elle soit sociale ou générationnelle.
Mixité générationnelle en direction des seniors grâce à un habitat adapté leur permettant de vivre plus longtemps en autonomie en préservant leur vie quotidienne comme leur réseau amical ou familial, des jeunes, qu’ils soient étudiants, apprentis, salariés afin qu’ils puissent trouver un premier logement. Quête aujourd’hui au combien difficile

Comment ne pas souligner la qualité de notre collaboration avec  l’Etablissement Public Foncier d’Ile de France, un partenaire clé s’il en est, à l’action si efficace. Acteur majeur de l’éco quartier dont il a assuré l’ensemble du portage foncier, ses collaborateurs effectuent depuis 2009 sur Trilport, un travail de dentelle urbaine inédit et absolument remarquable, respectant spécificités et identité de notre ville et contribuant plus que tout autre à la qualité des projets mis en place sur la ville.

Autre priorité, l’amélioration des mobilités comme de l’accessibilité dans la ville. Deux actions complémentaires et très importantes seront menées en 2016 : le lancement d’une étude de circulation destinée à trouver des alternatives à la voiture particulière, de fluidifier les flux automobiles, de développer le stationnement résidentiel, et la réalisation des travaux de la première phase du Pôle Gare de Trilport. Ces aménagements financés à 75% par le Syndicat des transports d’Île de France et à 25% par la Communauté d’agglomération ont un objectif : rendre la gare accessible aux piétons et aux PMR. Ils seront suivis de la seconde phase qui dépend en grande partie de la SNCF : réaliser le parking relais, réaménager totalement l’Avenue de la Gare, avant lors de la dernière phase désenclaver la gare via une desserte bus.

 

Comme on le voit le travail ne manque pas, mais ces graines d’avenir sont si prometteuses …

 

 

 

Sept ans pour lancer l’Ancre de Lune

  • 2008 à 2009 : idée de créer un éco quartier, suite à des demandes de riverains confrontés à des nuisances provenant d’un secteur de la ville sinistrée et des conflits d’usage. L’éco quartier fait partie du projet pour la ville présentée aux Tripotais qui le valide lors des élections municipales.
  • 2008 à 2009 : lancement de l’éco quartier de Trilport « Coeur de Ville » autour d’un projet social de territoire qui fait l’objet d’une très large concertation (plus d’une trentaine de partenaires institutionnels et d’acteurs du terrain) et intègre le projet de Pôle Gare. L’éco quartier de Trilport est un des premiers lauréats de l’appel à projets de la Région Ile de France des Nouveaux Quartiers Urbains (Trilport en est toujours la plus petite ville lauréate). Ce projet est repéré et retenu par l’Etat au titre du Concours National Eco Quartier
  • 2009 à 2012 : de « Coeur de Ville » à « l’Ancre de lune »: phase de consolidation du projet grâce à la subvention NQU (équipe technique pluridisciplinaire), détermination des priorités, premières études techniques, participation au Club National des éco quartiers, médiation culturelle, environnementale et urbaine dans la ville et auprès des écoles, concertation autour des Ateliers citoyens et de partenariats clés (CAUE, Seine & Marne Environnement, École d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-Vallée…). La ville décide d’élaborer avec ses partenaires (dont l’Etat, l’EPF et le CAUE) un référentiel durable de l’éco quartier en deux volets : document cadre et document stratégique, ce dernier servant de support à l’appel d’offres. L’EPF se porte acquéreur du foncier nécessaire au projet. La ville de Trilport est un des 15 sites choisi par le Ministère pour tester le label national, son éco quartier est lauréat du département de Seine et Marne « Projet de Territoire » et de l’ADEME Ile de France (AEU). Lancement de l’appel d’offres et choix de l’aménageur : l’AFTRP
  • 2013 à 2015 : l’AFTRP choisit Ville Ouverte pour mener une concertation qui s’engage même avant la sélection de l’équipe technique animée par Françoise Hélène Jourda, urbaniste, une des meilleures spécialistes européennes de l’architecture durable qui met toutes ses compétences et sa créativité au service du projet. Réflexion totalement alimentée par la concertation menée sur la ville. Suite à une restructuration interne qui a duré quelques mois, l’aménageur devient « Grand Paris Aménagement ». Choix des Foyers Rémois et du premier projet : chanvre / chaux, une première en Ile de France. Les élus de Trilport sélectionne un opérateur social pour l’éco quartier partageant leurs priorités environnementales et sociales et leurs valeurs
  • 2016 à …  : Démarrage de la première phase, dépôt des permis de construire …