2016 a été certainement une de mes années les plus difficiles : complexité de la feuille de route, importance des dossiers traités sur le devenir de la commune, aléas rencontrés, bouclage des objectifs de la loi SRU … Question stresse, j’ai été servi du fait d’un contexte politique et social pour le moins anxiogène …
Mais plus encore ce sont les difficultés matérielles pour agir du fait de l’insuffisance des dotations perçues de l’Etat qui à la longue pèsent plus que tout … Pour Trilport c’est flagrant, surtout après les baisses successives de dotations de ces dernières années, les dotations octroyées pour la commune atteignaient 126 € par habitant (2015), alors que la moyenne nationale oscillait selon les strates de 170 à quasiment 200 € !
Une situation qui nous a conduit toutes ces années à travailler notre « richesse intérieure » et à développer une véritable « résilience budgétaire », qui depuis, a est gravée au plus profond de notre ADN collectif.
Notre credo ? la maxime de Saint Exupéry « dans la vie, il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut les créer, et les solutions suivent », nous avons donc optimiser au mieux la dépense publique, sommes partis à la chasse aux subventions et à la course à l’innovation, innover, toujours innover …
Le mois de Mai 2016 nous a réservé une belle surprise, la commune dépassant le seuil des 5 000 habitants bénéficie désormais des dotations dites de « péréquation ». Terme et calcul techno s’il en est, du Bercy pur jus, qui signifie pour faire simple que les villes riches donnent aux plus pauvres (cf le schéma économique développé par l’illustre Robin des Bois), et comme Trilport est trés pauvre …
Seule ombre au tableau, ces dotations sont remises en cause à chaque loi de finances, mieux vaut donc rester vigilant et ne pas se relâcher …
En ce qui concerne les subventions, la quête a été fructueuse. Dans notre cas c’est vital, tant elles constituent le grain à moudre qui nous permet d’agir au quotidien et de préparer plus sereinement l’avenir. La question financière demeure essentielle surtout lorsque la collectivité est pauvre, chacun mesure que fonctionner au quotidien, investir pour demain, exige un minimum de moyens.
Lors de mon intervention, j’ai abordé la problématique des transports qui fera l’objet d’un prochain billet et la situation de la Communauté d’agglomération du Pays de Meaux qui s’agrandit et compte depuis le 1er janvier, 22 communes et 96 000 habitants.
Chacun mesure aujourd’hui que la dynamique d’un territoire n’est plus une rente de situation qui dépend de l’importance d’un périmètre ou d’une grandeur passée, mais bien le fruit de la vitalité des liens entre toutes les composantes de ce territoire, des perspectives et projets qui y sont partagés, du métissage des cultures et des approches, de la capacité à faire bouger les lignes, à susciter l’innovation, et plus que tout à créer cohésion et envie de construire afin de faire « ensemble ». Une vitalité indispensable dans un contexte aussi concurrentiel que celui de la Seine et Marne ou de l’Ile de France.
Encore faut-il au préalable créer une dynamique commune, challenge collectif à relever au quotidien pour améliorer la vie de nos habitants. Car le monde avance, autant qu’il le fasse sans oublier nos territoires. Nous possédons une vraie marge de progression …
Trilport, comme toutes les villes voisines, amorce un nouveau cap de son développement, peu le perçoivent encore sur le terrain, voulant éviter toute poussée intempestive et brutale de type ville champignons, nous préférons creuser des fondations profondes, elles seules permettront à la ville de grandir avec harmonie, en prenant ses marques … « Le temps te construit des racines. ».
Nous agissons afin d’anticiper la montée en puissance des services et infrastructures et d’éviter que la gestion du quotidien ne devienne par la suite insoluble et les réponses de la collectivité trop tardives face aux besoins immédiats de ses habitants.

Trois gros dossiers ont occupée l’année passée : loi SRU, Plan Local d’Urbanisme, et Eco quartier …
SI certains Trilportais me demandent encore, pourquoi construire Monsieur le Maire ?J e leur rappelle que c’est une obligation légale. La loi SRU et le Plan Intercommunal de l’Habitat fixe à chaque commune une feuille de route claire et une vitesse de croisière obligatoire et imposée; pour Trilport : 20% de logement sociaux en 2020, 67 permis de construire (PC) déposés avant le 31 décembre 2016. Voilà qui explique quelque peu la frénésie de construction qui touche toutes les villes voisines.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, vu les efforts déployés, du fait de retards successifs de l’aménageur de l’éco quartier, nous avons été à deux doigts de ne pas remplir l’objectif fixé par l’Etat.. Les conséquences en auraient été extrémement préjudiciables, c’est pourquoi nous avons préféré assurer et avons lancé d’autres opérations afin de pallier à tout nouveau retard et préserver les intérêts de la ville.
Mais construire est également une obligation morale, tant avoir un toit est un droit, et que nous devons prendre notre juste part à l’effort engagé en faveur d’un logement accessible à tous, d’autant que nous sommes encore bien loin des 20% requis.
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