Une année 2019 placée sous le signe de l’espérance et de son esprit frondeur

Cérémonie des voeux, discours du Maire – Photo Ville de Trilport / D. Douche

Rite républicain immuable, les cérémonies de vœux ryhtment le début de chaque nouvelle année. L’émergence des intercommunalités, la multiplication des liens entre nos différentes collectivités font de janvier un mois particulièrement intense et chargé, du fait de la succession des cérémonies qui s’enchainent, chaque Maire assistant également aux cérémonies des communes voisines .

Ce véritable « carrousel » de voeux successifs, permet d’avoir une vue fidèle et transversale des problématiques spécifiques à chaque collectivité, comme de celles qui nous sont communes et que nous partageons : mobilités, accès aux soins, incertitudes sur les dotations de l’Etat et la suppression des impôts locaux, financement des équipements publics à créer au regard du dynamisme démographique de nos communes …
Faut il souligner que ces cérémonies de voeux sont celles des communes, ce qu’ont parfois tendance à oublier certaines « personnalités » prenant la parole , utilisant la tribune à d’autres fins que celle de souhaiter simplement une bonne année.
J’ai vécu il y a quelques années un grand moment de solitude lorsque deux élus de tendances politiques différentes, suite à mon discours de voeux, avaient polémiqué de manière politicienne, ce qui avait parasité et gaché ce qui doit rester un moment de convivialité ; depuis à Trilport seul le Maire parle.

Le constat qui s’impose suite aux différentes cérémonies auxquelles j’ai participé, est celui de l’importance pour la vie de nos concitoyens de l’action de proximité initiée et portée par les élus locaux.
Ne nous y trompons pas, elle constitue une réelle opportunité pour la cohésion du pays. Nos communes, y compris les plus petites impulsent des dynamiques territoriales locales, créatrices de richesses économiques et d’emplois, forment des digues de solidarités au combien utiles aux habitants du fait des liens humains indispensables qu’elles tissent, supplément d’âme précieux à la vie de tous les jours.
Le lien social et humain pour les élus locaux que nous sommes est le fil rouge d’un engagement continu au service des territoires et de nos concitoyens et constitue une véritable boussole pour l’action que nous menons au quotidien.
Cette relation humaine directe, sans intermédiaire, fait certainement de ce mandat le plus beau et explique sans doute également pourquoi l’élu local échappe encore au discrédit qui frappe la classe politique.
Proches, disponibles, accessibles, à hauteur d’homme comme à portée d’engueulade, le Maire demeure bien souvent pour les habitants de nos villes et villages le dernier recours. 

En 2019, préserver le « vivre ensemble » dans nos territoires, passe inévitablement par les portes de nos Mairies, toujours ouvertes, alors que tant et tant se ferment ailleurs ou sont déjà closes depuis belle lurette.
C’est la raison pour laquelle, il est si important au moment des intercommunalités XXL, déshumanisées et désincarnées, aux sièges administratifs pour le moins lointains, de préserver notre capacité à agir au plus près, en première ligne, notamment dans nos espaces péri urbains ou ruraux, les évènements récents, le démontrent.

Quelques mots sur la feuille de route 2019 de notre ville, Trilport.

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Que 2019 soit une année utile à la planète bleue

J’ai ancré l’espérance
Aux racines de la vie

Face aux ténèbres
J’ai dressé des clartés
Planté des flambeaux
A la lisière des nuits

Des clartés qui persistent
Des flambeaux qui se glissent
Entre ombres et barbaries

Des clartés qui renaissent
Des flambeaux qui se dressent
Sans jamais dépérir

J’enracine l’espérance
Dans le terreau du cœur
J’adopte toute l’espérance
En son esprit frondeur.

Andrée Chedid

Ligne P : « Soyons réalistes, demandons l’impossible ! »

Départ de feu sur la motrice desservant La Ferté Milon / Paris, mercredi 19 décembre (Photo Actu.Fr)

Bien des similitudes existent entre la colère exprimée par les gilets jaunes et celle plus latente, mais tout aussi présente des usagers de petites lignes de proximité sinistrées telle la ligne P du Transilien.
Outre le fait qu’un grand nombre n’ait pas d’autre alternative que celle d’utiliser leur voiture pour se rendre à la gare, la galère vécue au quotidien témoigne de l’état d’abandon des espaces périphériques qui ont été ignoré depuis plus de 30 ans !
Ce qui dégage un sentiment d’injustice d’autant plus puissant qu’il est légitime : d’un coté priorité donnée au Tout TGV et au développement des réseaux de transports des « villes monde » très en pointe sur les mobilités inclusives, de l’autre rien sinon l’absence cruelle et continue d’investissements, d’entretien, de rénovation, de modernisation de réseaux ferrés exsangues et d’un parc roulant à l’agonie.
Telle est la réalité des lignes de proximité du pays, appelées par certains « petites lignes » (comme s’il y avait des « petites gens » ?) que les associations d’élus comme celle des Petites Villes de France qui maillent les territoires de notre arrière pays défendent.

N’oublions pas non plus l’incidence de plusieurs phénomènes, qui cumulés aggravent une situation déjà fort compromise faute d’investissements préalables :

  • la « métropolisation à la française » qui voit les « territoires péripériques « accueillir un ombre croissant de familles en provenance de la petite couronne, grandes consommatrices de services de proximité, d’équipements publics et de mobilités,
  • la part croissante des transports en communs dans les mobilités quotidiennes des français. Une société « souple », flexible, « agile », « en mouvement », exige des citoyens mobiles en capacité de se déplacer au quotidien,
  • l’urgence environnementale et les contraintes croissantes liées à l’utilisation des voitures particulières, qu’elles soient financières ou liées au stationnement.

Autant de paramètres qui influent et influeront durablement sur nos mobilités.

Exemple type , la ligne P du francilien …

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Aller au delà des « gilets jaunes » : respecter le fait péri urbain

Photo : journal du Centre

La capacité de se déplacer constitue un marqueur social et territorial de plus en plus visible ; si pour un citadin elle ne présente généralement aucune difficulté, pour les autres elle s’apparente fréquemment à un parcours du combattant, dont la voiture constitue le vecteur principal.

Aujourd’hui l’actualité se concentre sur la mobilisation des « gilets jaunes », n’oublions cependant pas la galère quotidienne des usagers de la SNCF ou de la RATP (pour l’Ile de France), habitant la périphérie qui voyagent souvent avec des conditions de transport plus que limites.
De profondes similitudes existent entre ces deux problématiques, pourtant différentes, d’autant que de nombreux usagers utilisent leur voiture pour se rendre à la gare.
La question sociale et les fractures territoriales se doivent d’être au cœur des politiques publiques environnementales. Oublier ce paramètre essentiel tient à faire de l’écologie un élément discriminant de plus, un marqueur de classe sociale ou de résidence. C’est un non sens, l’écologie se doit d’être solidaire, équitable et populaire au sens littéral du mot (larousse : relatif au peuple, en tant que milieu social) pour être portée par tous. Lorsque elle ne se traduit concrètement que par une augmentation de taxes touchant en premier lieu, ceux qui assignés à résidence, sont déjà dans la difficulté, elle est ressentie pour ce qu’elle est, punitive. C’est triple peine : galère quotidienne, pouvoir d’achat malmené et étiquette de pollueur non respectueux de la planète ! Excusez du peu …
 Le constat est implacable : les modes de mobilités, la précarité énergétique, paramètres fortement émetteurs en GES s’il en est, sont directement liés à l’endroit ou l’on réside.

Si je ne me joins pas à ce mouvement, je lui reconnais le mérite de mettre sur la table et en évidence la problématique d’une transition écologique qui se doit d’être équitable pour être partagée par tous et tous les territoires, notamment péri urbains ou ruraux.
Le mouvement des « gilets jaunes » révèle le ras le bol profond d’habitants qui ont le sentiment de vivre, souvent avec raison, dans des territoires déclassés, il faut savoir l’entendre et le comprendre : absence de médecins, fermeture des hôpitaux, des postes, des gendarmeries ou des commissariats, peut être bientôt des lignes SNCF …
Le malaise exprimé est partagé par beaucoup, ce qui explique la popularité du mouvement et sans doute la couverture médiatique exceptionnelle dont il bénéficie. La « légitimité populaire » de ce mouvement durera tant que ce mouvement spontané résistera aux tentatives de récupération politicienne d’où qu’elles viennent.

Mais il faut aller delà des seules considérations environnementales. Ce mouvement couve depuis des années, il cristallise toute une série de questions liées au pouvoir d’achat, aux incertitudes sur l’avenir, au profond sentiment d’abandon de beaucoup d’habitants qui se considèrent de plus en plus comme des laissés pour compte de la République.

C’est tout le malaise de la France périphérique qui s’exprime, situation que je dénonce depuis des années.

Comment réconcilier la France des champs à l’écologie et à la France des villes ?

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1918 – 2018, un siècle que les canons se sont tus

Départ du défilé : de la Mairie au Monuments aux morts ( Mairie de Trilport – D. Douche)

Le matin du 11 novembre, à Trilport la pluie s’est arrêtée de tomber et le soleil a fait une timide apparition juste le temps de la cérémonie du centenaire qui était placée sous le signe de la transmission …
De nombreux enfants et enseignants, comme beaucoup de Trilportais, étaient effectivement présents pour célébrer le centième anniversaire de la fin de la Grande Guerre …
Les enfants des écoles ont déposé une gerbe aux monuments aux morts et entonné comme ils le font désormais lors de chaque commémoration la Marseillaise … Beaucoup d’entre eux avaient auparavant participé avec leurs enseignants à une recherche animée par Genevieve Leguay, Maire Adjoint, à partir des vieux registres d’état civil pour retrouver les documents relatif aux soldats tués lors de ce conflit dont le nom figure en lettre d’or sur le monument aux morts …  Travail formateur s’il en est et particulièrement adapté à cette cérémonie. 
Les commémorations comme celle du 11 novembre sont plus qu’utiles, tant elles constituent un devoir de mémoire privilégié durant lequel se forge aussi la citoyenneté des jeunes générations.
Ces cérémonies symbolisent un passage de relais immémorial permettant de rappeler aux nouvelles générations, ce qu’est véritablement une guerre, avec ses cortèges de douleurs, de malheurs et de tragédies humaines …  C’est ce que j’ai souligné dans mon discours.
Je tiens à remercier toutes les bonnes volontés et les énergies qui contribuent à ce que, chaque année, ce rituel républicain se perpétue : musiciens de l’harmonie, anciens combattants, pompiers, citoyens, sans oublier les enseignants et les enfants des écoles.
Célébrer la mémoire du passé, ce n’est pas justement seulement s’en souvenir, c’est aussi mieux apprécier le présent et sans doute préparer quelque peu le futur …

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Numérique : Quand Trilport ouvre la voie à Issy les Moulineaux

Table ronde : « Place de l’éthique dans les pratiques numériques (Photo Cap-Com) 

Les rencontres nationales de la communication numérique, organisées chaque année à Issy les Moulineaux au siège de Microsoft, rassemblent les acteurs de la communication publique qui grâce aux conférences, retours d’expérience, ateliers organisés, ont l’occasion d’enrichir leur palette. Ils complètent ainsi leur boîte à outils, découvrent les dernières innovations et échangent également sur les problématiques de fond liées à un domaine en effervescence quasi permanente. Base line de la manifestation : « La communication publique est un service public » …

Au menu de cette 8eme édition, les thématiques correspondant à l’actualité du moment : ouverture des données publiques, protection des données personnelles, Big Data, et plus surprenant, la place de l’Ethique dans la mutation digitale de notre société. 

J’ai participé à une table ronde consacrée « à la place de l’éthique dans les pratiques numériques ». La ville de Trilport étant effectivement une des premières collectivités à avoir noué un partenariat avec la société Qwant qui a fait de cette valeur un véritable marqueur et son cheval de bataille principal.
Satisfaction personnelle, l’annonce faite par lssy les Moulineaux de la signature d’un partenariat similaire à celui que nous avions noué l’an dernier avec Qwant. Le mouvement initié prend ainsi au fil des mois de plus en plus d’ampleur, y compris auprès d’une ville aussi emblématique dans le domaine du numérique qu’Issy les Moulineaux !
C’est peu de dire que nous n’avons pourtant pas les mêmes moyens financiers, humains ou logistiques !

Pourquoi la volonté de se préoccuper d’éthique devient elle aussi essentielle aujourd’hui dans une société de plus en plus numérique ?

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